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Luxembourg.
La question de l’organisation des entreprises est relativement récente. Elle a en effet été posée pour
la première fois à la fin du 19ème siècle dans un contexte caractérisé par la révolution des transports et des
communications ainsi que par la distribution et la production de masse, deux phénomènes intrinsèquement
liés, le chemin de fer et le télégraphe ayant tous deux étés indispensables à la distribution de masse.
Les transformations de l’entreprise se manifestèrent tout d’abord dans le secteur de la distribution, avant
même que l’organisation des entreprises soit au cœur des questionnements. Au cours des années 1850-1860,
le négociant, accompagné du grossiste, font leur apparition et furent suivi dans les années 1970 par l’arrivée
sur le marché du distributeur de masse « au détail » (le grand magasin), prenant la relève du grossiste. Or,
cette augmentation de la productivité exigeait de nouvelles machines et de nouvelles méthodes de production,
d’où la nécessité, dans toutes les entreprises de production de remettre en question l’organisation même de
l’entreprise afin de permettre une meilleure coordination des flux importants de marchandises entre divers
processus de production, ce qui conduisit au recrutement de nombreux cadres et à la mise au point d’une
organisation du travail industriel.
Durant ce siècle de grand développement industriel, quatre grands précurseurs ont marqué l’histoire du
management et de l’organisation des entreprises grâce à leur idéologie et théories.
Tout d’abord, l’industrie connaissant un développement florissant depuis le début du 19ème siècle et une
croissance exponentielle à partir de 1830, l’économiste anglais Alfred Marshall s’imposa très rapidement
comme précurseur de l’organisation industrielle des entreprises. Cette organisation,
désignant une forme de système social où l'activité économique s’autonomise grâce
à l'organisation du travail, se développe selon trois principaux phénomènes : la
division du travail, le machinisme et l’extension des marchés. Les deux premiers
phénomènes, la subdivision du travail (chacun est employé en fonction de ses
capacités et de ses aptitudes, la pratique engendre le perfectionnement) ainsi que les
progrès du machinisme (lorsqu’un acte peut être ramené à la routine, il est exécuté
par la machine) sont deux phénomènes connexes permettant une utilisation
efficiente des ressources de l’organisation. Cependant, selon Marshall, cette
connexion n’est pas aussi étroite qu’on le pense. C’est ainsi qu’il aborda la question
de l’extension des marchés, et plus particulièrement l’accroissement de la demande pour de grandes quantités
de marchandises, phénomène qui, selon lui, établit un lien entre la subdivision du travail et le machinisme.
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L’ingénieur français Henri Fayol a également joué un rôle prépondérant dans ce siècle de grand
développement industriel. Son plus grand apport tient à ses écrits sur la fonction administrative des
entreprises, qui serait chargée de dresser le programme général d’action de
l’entreprise, de constituer le corps social, de coordonner les efforts et d’harmoniser
les actes.
Administrer c’est prévoir (utiliser un programme d’action), organiser (se munir de
tout ce qui est utile au fonctionnement de l’entreprise : organisme matériel et
social), commander (permettre au personnel de remplir ses fonctions en lui
donnant des ordres), coordonner (harmoniser les efforts et les travaux de chacun
dans un ensemble) et contrôler (veiller au respect des ordres et des règles établis).
Telles sont les cinq fonctions administratives de Fayol. De plus, derrière cette notion
d’organisation, Fayol entend insister sur la question du recrutement et de la
formation des cadres de l’entreprise. Par ailleurs, A noter également qu’il importe
de ne pas confondre administrer et gouverner. Gouverner, c’est conduire l’entreprise vers son but en
cherchant à tirer le meilleur parti possible de toutes les ressources dont elle dispose.
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Le mode d’organisation des entreprises repose sur certaines caractéristiques communes. Toute
entreprise est influencée par la stratégie, le métier, la taille, la maturité, l’histoire et la culture de l’organisation,
et son activité est répartie au sein de diverses fonctions.
Toute entreprise est organisée autour de deux pôles d’activités opérationnelles : la production, regroupant
l’ensemble des fonctions qui produisent les biens et les services que l’entreprise commercialise, et le
Commerce, regroupant l’ensemble des fonctions qui commercialisent les biens et les services que l’entreprise
produit.
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Direction Générale
La structure fonctionnelle
Avantages et inconvénients
+ -
- Lisibilité - Rigidité
- Unicité commandement - Peu réactive
- Ressources concentrées - Pas de transversalité
Structure divisionnelle
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Néanmoins, étant donné que chaque division peut adopter une structure spécifique, ceci introduit le risque de
transformation de l’ensemble des divisions en une collection d’entreprises indépendantes. Le type de client
ou le secteur géographique peut servir de critère pour structurer l’entreprise. On parle alors de la structure
géographique.
Avantages et inconvénients :
+ -
- Recentrage sur les activités - Ressources dispersées
- Structure adaptable - « Déséconomies d’échelle »
- Se prête à la diversification
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La structure matricielle
Avantages et inconvénients :
+ -
- Mise en commun des ressources affectées par - Dualité de commandement
projet - Problème de coordination
- Souplesse gestion ressources - Coût d’organisation
Cette structure repose sur le même principe que la structure matricielle, mais associe une double, voir une
triple ligne hiérarchique permanente. Elle est moins flexible que la structure matricielle, son extrême
complexité rend souvent l’organisation ingérable.
La structure multidimensionnelle
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Les cinq composantes de base, cinq grands groupes sociaux qui ont des tâches et des rôles différents :
- Le centre opérationnel : Il désigne les membres chargés directement d’assurer la production des biens
et des services. Il constitue la raison d’être de l’organisation. (ex : Opérateurs, assembleurs, vendeurs,
magasiniers, ouvriers). Ainsi, le centre opérationnel est composé de la force de travail, celle qui produit
et qui exécute les tâches, la masse des employés en somme, ceux sans qui rien ne se ferait.
- Le sommet stratégique : Ce groupe comprend tous les hauts dirigeants de l’organisation ainsi que
leurs principaux conseillers. (ex : Président, Conseil d’administration. Il s’agit également de la direction,
celle qui est chargée de la stratégie et qui coordonne l’organisation dans son ensemble, la tête
pensante de la structure.
- La ligne hiérarchique ou cadres intermédiaires : Cette ligne comprend tous les cadres intermédiaires
qui font le pont entre le sommet stratégique et le centre opérationnel. Ils transmettent les décisions
du sommet stratégique et en assure la mise en œuvre. (ex : Directeur de vente, directeur de
production, Responsable de ventes)
- La technostructure : Elle est chargée d’élaborer et de suivre les programmes d’investissements. Ce
groupe comprend tous les analystes qui ont pour tâche de concevoir des systèmes qui soient
susceptibles d’améliorer la gestion de l’organisation. Elle vise à standardiser les procédures en vue de
rendre le travail plus efficace. (ex : Ingénieurs, spécialistes du Marketing, comptables).
- Le support logistique ou services de soutien : Il assure les fonctions depuis la communication entre les
différentes instances jusqu’à l’entretient, la documentation, les relations avec l’environnement. Ce
groupe comprend tous les employés qui fournissent un soutien indirect au reste de l’organisation. (ex :
R&D, conseil juridique, le service de la paie, cafétéria…)
Ces cinq composantes doivent travailler ensemble afin de faire fonctionner l’organisation et donc avoir une
activité productive.
Toute organisation comprend selon Mintzberg ces 5 composantes. Les fonctions peuvent se recouper, ou
être assurées par un même participant, mais en général, elles sont distinctes. Dans son ouvrage « Voyage au
centre des organisations », Mintzberg définira une sixième composante : l’idéologie. Cette dernière se nourrit
des traditions et des croyances d’une organisation et la différencie des autres. Cette notion est à rapprocher
du concept de culture d’entreprise : image interne d’une organisation qui regroupe l’ensemble des valeurs,
des mythes, des rites, des tabous et des symboles. La typologie de Mintzberg est remarquable car elle aborde
l’organisation comme un assemblage structuré de participants, et non comme une coalition entre sous-
groupes structurés de participants, hétérogènes certes, mais dont résulte pourtant une cohérence propre. La
configuration structurelle rappelle l’anatomie humaine.
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La prédominance d’une composante sur les autres et l’agencement des autres composantes qui en résulte,
permettent à Mintzberg d’identifier six formes organisationnelles fondamentales :
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3) La bureaucratie professionnelle
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Nous voici avec six principaux types d’organisations qui regroupent la majorité des entités, marchandes
ou non. En plus de ces configurations de la structure organisationnelle, il est aussi tout à fait possible d’analyser
les cinq composantes fondamentales de Henri Mintzberg comme des entités conscientes de leur statut, ayant
des revendications et cherchant par exemple à lutter en interne pour faire avancer la vision qui leur est
profitable. On peut dire que chacune tend, au paroxysme de sa domination, vers un effet de transformation
de l’organisation.
- Le sommet stratégique tend à renforcer la centralisation et à coordonner par supervision directe.
- La technostructure veut coordonner par
standardisation des procédés de travail et tirer
l’organisation vers une bureaucratie mécaniste.
- Les membres du centre opérationnel souhaitent
coordonner l’organisation par le développement
des qualifications afin de promouvoir leur liberté
organisationnelle et la structurer comme une
bureaucratie professionnelle.
- Les cadres intermédiaires, c’est-à-dire la ligne
centrale de relai et de contrôle des flux
décisionnels formels, maintenir leur distance avec
Les forces antagonistes dans l’organisation
leurs subordonnés, conserver une autonomie dans
la gestion de leurs unités, c’est-à-dire en somme plus de division par services, une balkanisation.
- Enfin, les acteurs des fonctions de soutien doivent quant à eux collaborer avec les membres de tous
les autres organes pour tirer la structure vers une fixation de leurs propres postes, se rendant dès lors
indispensables dans chaque processus de la firme et menant vers l’adhocratie administrative.
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Il s’agit d’une structure flexible, permettant la réalisation de projets complexes faisant appel à plusieurs
spécialistes de l’entreprise. Cette organisation appelle trois remarques.
- Cette structure est par nature évolutive. Ainsi lorsque la campagne de publicité d’un projet
disparaîtra, elle sera répartie sur d’autres projets.
- La structure par projets implique une double ligne d’autorité : une autorité hiérarchique verticale et
permanente ; une autorité pour chaque projet horizontale et temporaire.
- Le chef de projet joue un rôle essentiel dans la réussite de ce type de structure. Il doit choisir ses
collaborateurs dans chaque direction, et coordonner leur activité jusqu’à l’aboutissement du projet.
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Pour Mintzberg, les mécanismes de coordination sont l’élément fondamental qui maintient ensemble
les parties de l’organisation. A partir du moment où le travail est divisé, et réparti entre plusieurs personnes
ou services, il devient nécessaire de mettre en œuvre des mécanismes de coordination afin d’éviter de graves
dysfonctionnements de l’organisation. Six mécanismes de coordination permettent d’expliquer les moyens par
lesquels les organisations coordonnent leur travail.
1. L’ajustement mutuel
On organise la coordination du travail par une communication informelle. C’est une discussion entre
individus. Chacun doit s’ajuster aux idées, aux préférences et aux contraintes des autres. Ce système convient
pour un petit nombre de personnes ou des situations très complexes (quand l’ignorance des individus est très
grande), il faut qu’il n’y ait pas de hiérarchie entre les personnes, chacun apporte ses compétences.
2. La supervision directe
Ce mécanisme de coordination correspond à l’autorité traditionnelle du patron qui donne des ordres. Il y
a une personne, le chef, qui est investi d’une responsabilité du travail d’autres personnes (subordonnés). Ce
sont des relations inégalitaires, les individus n’ont pas le même pouvoir. On voit apparaître avec ce mécanisme
la structure hiérarchique et les problèmes idéologiques. Quand la structure grandit en symbiose avec
l’organisation, apparaît la nécessité de déléguer.
3. La standardisation des processus de travail
Correspond à une gestion par des normes, des procédures, des règlements formels. Le travail de tous les
employés est décrit sous la forme de marches à suivre très détaillées. En principe, si tout le monde applique
ces marches à suivre, la production des biens et des services est réussie. Exemple : chez McDonald’s, le travail
des employés est décrit dans des procédures détaillées qui doivent être suivies à la lettre. Les procédures
décrivent comment s’adresser aux clients, saisir la commande, confectionner les aliments.
4. La standardisation des résultats
Correspond à une gestion par objectifs ou résultats à atteindre. Exemple : dans une entreprise comportant
plusieurs divisions, le siège social peut fixer des objectifs de vente et de rentabilité, mais laisser à la division le
choix des moyens à prendre pour arriver à ces résultats.
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