Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pour Taylor, cette conviction rationaliste s’exprime surtout dans les propositions
relatives à la conception des séquences opératoires optimales, à la conduite des activités
productives, à la division du travail de production, à la sélection des travailleurs et à
l’apprentissage. Mais elle s’exprime également dans l’énoncé de principes de direction,
de conditions pour l’exercice de l’autorité, de modalités de contrôle et d’incitation
pécuniaire destinées à encadrer des salariés jugés a priori rétifs à l’égard du travail
productif.
L’apport de Taylor fut de suggérer une organisation scientifique du travail (OST) dont
les principes fondamentaux sont les suivants :
- L’étude de toutes les connaissances traditionnelles, leur enregistrement, leur
classement et la transformation de ces connaissances en lois scientifiques.
- La sélection scientifique des ouvriers et le perfectionnement de leurs qualités et
connaissances.
- La mise en application de la science du travail par des ouvriers scientifiquement
entrainés.
- La répartition presque égale du travail exécuté dans l’entreprise entre les
ouvriers et les membres de la direction.
- Imposer gestes et rythmes.
Henry FORD est devenu célèbre pour avoir introduit dans ses usines le travail à la
chaîne en adaptant à l’automobile les principes de rationalisation de Taylor. Il a pour
objectif de réduire, en les rationalisant, les temps opératoires élémentaires, grâce à une
mécanisation poussée synchronisant les flux productifs. Le mode de production fordiste
vise bien la baisse des prix pour développer une consommation de masse.
Ingénieur français formé à l’Ecole des Mines de Saint-Etienne, Henri FAYOL est
considéré comme le premier théoricien à s’être préoccupé de l’administration des
entreprises et des problèmes de commandement. En se fondant sur son expérience à la
direction d’une compagnie minière, il analyse la nature de la fonction de direction dans
les entreprises. Henri FAYOL met en évidence cinq principes d’administration : prévoir
et planifier, organiser, commander, coordonner, contrôler.
Aujourd’hui, elles ont été ramenées à quatre : planifier, organiser, diriger (commander
et coordonner) et contrôler.
Planifier consiste à définir des buts de l’organisation, à élaborer une stratégie globale
permettant de les atteindre, et mettre au point d’un ensemble de plans visant à intégrer
et à coordonner les activités.
Organiser c’est-à-dire définir les tâches à accomplir, choisir les personnes qui doivent
s’en acquitter, définir la façon dont les tâches seront regroupées, préciser qui devra
rendre compte à qui, et à quel niveau les décisions seront prises.
Diriger consiste à motiver les employés, à administrer leurs activités, à choisir les
canaux de communication les plus efficaces et à résoudre les conflits entre les membres
de l’organisation.
Pour Fayol, la division du travail repose sur une spécialisation entre grandes fonctions
de gestion, sur l’existence d’une direction centralisée, garante de l’intérêt général, et sur
la définition d’une hiérarchie cohérente (« un seul chef et un seul programme pour un
ensemble d’opérations tendant vers le même but »). Dans cette optique, H. FAYOL
formule quatorze principes généraux d’administration :
L’unité du commandement : chaque employé ne doit avoir qu’un seul chef et il ne doit
donc pas exister de dualité de commandement. A ce niveau, l’auteur critique la violation
par Taylor du principe de l’unité du commandement.
La division du travail : une forte spécialisation des travailleurs pour être davantage
productifs.
L’autorité de la hiérarchie : tout leader doit être capable d’assumer des responsabilités
hiérarchiques, de répandre autour de lui le courage et de prendre des initiatives.
L’initiative dont la conception et l’exécution d’un plan qui est une des satisfactions les
plus importantes et que tous les employés et tous les supérieurs doivent connaître.
Le sens de l’esprit de corps : tout le monde doit tendre vers un seul but et souligner
l’importance du travail en équipe et de la communication.
Le principe d’équité : la manière dont sont gérés les salariés doit susciter un sentiment
de justice sociale. Les supérieurs devront faire preuve d’une combinaison de justice et
de bonté qui suscitent à leur égard loyauté et dévouement.
C’’est la croyance des membres sur les qualités exceptionnelles de leur héros qui assure
le fonctionnement de l’organisation en fondant son autorité sans limite sur le
dévouement aveugle des gouvernés envers celui qui les guide. L’organisation fonctionne
par dévouement de ses membres à un dirigeant investi d’une dimension héroïque.
L’autorité découle de la légalité des ordres et de la légitimité de ceux qui les donnent.
La démocratie définit par Max Weber consiste dans le règne de la règle opposé à celui
du bon vouloir d’un individu. Pour l’auteur, ce modèle est jugé plus efficace et plus
adapté aux sociétés modernes. Ce modèle repose sur plusieurs idées :
- établissement de normes ou de règles sur les membres du groupe via un accord ;
- corps de règles abstraites établies intentionnellement écrites ;
- les personnes qui sont en position d’autorité doivent donner des ordres
impersonnels ;
- celui qui obéit à l’autorité ne le fait qu’en tant que membre du groupe et
seulement dans l’obéissance aux règles. Cette obéissance n’est pas due à la
personne qui occupe une position mais à la position qu’elle occupe.
Pour conclure, les premières contributions apportées à la théorie des organisations sont
marquées par la recherche des fondements techniques et rationnels de la division du
travail au sein des institutions et de leur direction. Cependant, malgré l’objectif
salutaire de productivité et de rendement, l’organisation du travail proposée est peu
enrichissante, génératrice de lassitude et de manque d’implication des salariés. C’est
précisément sur la portée du principe de rationalité que devaient converger les critiques
et les tentatives ultérieures de dépassement.