Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1- L’école classique
2- L’école des relations humaines
1- La théorie de la décision
3- L’analyse systémique
1- L’approche historique
I-l’école classique :
c’est dans le contexte de la deuxième révolution industrielle (1870-1945) qu’est né le courant de
pensée classique du management aux préoccupations très différentes mais marquées par une
approche centrée sur la rationalisation du système de production , du processus d’administration
ou du système d’autorité .les précurseurs ( TAYLOR ; FAYOL ; WEBER ) n’ont cessé de formuler
des théories afin d’améliorer la productivité , les performances et le bons fonctionnement des
entreprises
Par conséquent, le système Taylor vise à introduire des méthodes scientifiques d'organisation du
travail pour atteindre le plus haut niveau de productivité et d’efficacité afin de remplacer les
anciennes méthodes empiriques ainsi que la flânerie systémique des travailleurs par la gestion
scientifique du travail . F.W Taylor estime que les dirigeants ont la responsabilité de participer à
cette mission. Ils ont la responsabilité de collecter, déchiffrer et classer les informations, d'utiliser
des méthodes, principes, règles et lois pour que les travailleurs puissent mieux effectuer leur
travail quotidien. Les travailleurs doivent apprendre les directives établies et des mesures
appropriées doivent être prises pour garantir leurs application correcte puisque la faible
productivité de l'usine est due au manque de coopération entre les travailleurs et les gestionnaires
de la société, entraînant une efficacité insuffisante. ce qui le pousse estimer que la cause majeure
SPÉCIALITATION DES TACHES assigner a chaque personne un role précis et definit afin de
produire plus et mieux tt en minimisant la fatigue
UNICITÉ DE COMMANDEMENT concentrer le pouvoir de decision sur un seul homme cest un moyen
ET DE DIRECTION efficace pour stabiliser une organisation puisqu’il est difficile pour
l’homme de supporter la dualité de commandement
REMUNERATION SUFFISANTE ET Chaque employé doit recevoir en échange de son travail une
EQUITABLE rémunération suffisante et équitable
INITIATIVE STABILITE ET UNION la stabilité du personnel est une condition essentielle pour le
DU PERSONNEL développement de l'entreprise puisqu’elle lui assure un employé
fidèle et dévoué puisque la stabilité de l’individu renforce chez lui
l'idée d’un futur associé au futur de l’entreprise
-l’organisation doit consulter ses membres - les activités doivent être coordonnées de
avant de prendre une décision (management manière continue.
participatif),
III- Analyse comparative : école classique versus école des ressources humaines:
L'école classique et l'école des relations humaines sont conflictuelles à bien des égards. Par conséquent, il
est donc fréquent de mettre en avant leurs différences. Il n'en demeure pas moins qu'ils partagent une
vision commune (vision qui détermine le type idéal: une meilleure façon de guider et d'organiser
l'organisation) et poursuivent le même objectif (amélioration de la performance).
Tout d’abord, on entend par rationalité, une situation de choix dans laquelle l'acteur rationnel en face de
plusieurs branches d'alternatives va choisir celle qu'il croit aboutir au meilleur résultat global. (Cette vision
de la rationalité correspond à celle de l'homoeconomicus). D’abord on va s’attacher à exposer cette notion
telle qu’elle a été conçue par Simon ,ce dernier considère que si l’on veut analyser le vrai processus de prise
de décision chez l’homme, il faut supporter à la fois que l’homme n’est ni trop rationnel ni trop affecté par
l’environnement, c'est- à-dire que c’est la notion de rationalité limitée qui joue un rôle central dans sa
réflexion ,il relève également que la rationalité des décisions n’est pas du tout complète dans la réalité. Elle a
des limites pratiques qui dépendent des hommes, des buts visés et des caractères de l’environnement. Selon
ce constat la question posée est qu’est ce qui limite la rationalité individuelle ?
Les individus prennent leurs décisions telles qu’elles soient en fonction des buts qui peuvent être simples
ou complexes, cohérents ou contradictoires ; des faits concernant l’environnement et qui peuvent être réels
ou supposés, basés sur des observations ou des rapports réalisés par d’autres ; et des inférences tirées des
faits et qui peuvent être valides ou fausses. Tout d’abord La rationalité limitée provient de l’incapacité des
individus à traiter l’ensemble des informations en provenance de leur environnement. Cette limitation de la
possibilité, pour les individus, de saisir leur environnement est liée à la manière dont ils représentent le
monde . En effet, la représentation subjective du monde d’un individu détermine le contenu d’une décision
et la manière dont elle sera prise, il faut signaler également qu’une prise de décision dite « rationnelle » ne
peut se réaliser dans la pratique comptes tenus des limites physiques (fatigue, stress....) et intellectuels des
individus. finalement les motivations du décideur : le système de valeurs, les buts, le comportement du
décideur influencent ses décisions bien plus que la logique intrinsèque du problème à traiter. Or le système
de préférences de l’individu n’est pas ordonné, ses objectifs ne sont pas clairement définis et ses préférences
rarement explicites.
Le décideur doit par conséquent être considéré comme un acteur ayant des capacités cognitives (réflexes/
facultés) et des motivations (valeurs/buts) limitées et soumis au caractère contraignant de son
environnement (connaissance limitée des situations). Néanmoins, en dépit de ses limites, le décideur reste
un acteur rationnel qui devra faire un choix entre toutes les branches d’alternatives qu’il a à étudier. Du fait
de sa rationalité limitée, l’individu ne va donc pas chercher la solution optimale (qui consiste à maximiser
les rapports coût-bénéfice de son comportement d’une manière synoptique et globale) mais plutôt adopter
un comportement qui lui assure un niveau minimum de satisfaction de façon séquentielle. Dès qu’il savoir
trouvé une solution qui satisfait au mieux son critère, il l’adoptera, sans chercher à aller plus loin dans son
processus de sélection.
En revanche l’homme administratif selon H.A SIMON est différent, ce dernier Il s’inscrit avant tout dans
une logique de rationalité limitée dans laquelle il recherche un niveau minimum de satisfaction dans le
cadre d’un système de contraintes donné.
Retenons alors que , Herbert Simon inscrit la prise de décision dans une vison processuelle et réaliste, en
remettant en cause l'idée d'objectifs clairement définis et la capacité des acteurs à appréhender l'ensemble
des contraintes. La recherche d'optimum ne peut donc être atteinte, lorsqu'on confronte l'individu au
domaine des faits. En revanche, le processus suivi par les acteurs lors de la prise de décision, doit permettre
de prendre des décisions satisfaisantes, à travers une délibération appropriée. La rationalité est donc
procédurale (recherche d'une méthode acceptable) et non substantive (logique optimale) :L’organisation met
donc en place des procédures qui lui permettent d’obtenir un « feedback », dans le même contexte on peut
citer les travaux de Norbert Wiener sur la cybernétique et qui reposent sur 4 principes :
Les systèmes doivent détecter ses variables. Les systèmes doivent détecter ses variables.
En se basant sur le principe de la rationalité limitée Richard Michael CYERT et James Gardner MARCH
ont complété l’approche de SIMON. Ils ont développé en 1963 une théorie relative au management des
organisations appelée « A behavioral Theory of the firm » (théorie comportementale de la firme) .ils
commencent leur théorie en considérant la firme comme « un groupe de participants aux demandes
disparates », parce qu’ils ont tous un intérêt au système et au même temps sont soumis à une considérable
variété des contraintes internes et externes, et ils s’adaptent partiellement à l’incertitude de l’environnement.
A partir de là, CYERT et MARCH analyse tout processus de décision en 3 composantes : les objectifs ou les
buts, les attentes, et les choix de l’organisation. Ainsi, CYERT et MARCH ont résumé les variables qui
déterminent la fixation des buts d’une organisation : d’une part, les variables qui concernent l’importance
des buts comme la composition des coalitions, la division du travail dans la prise de décision et la définition
des problèmes de l’organisation, d’autre part, les variables qui concernent le niveau d’aspiration sur un but
bien déterminé tel que le but et la performance passée de l’organisation et des autres similaires.
En effet la théorie du comportement de l’entreprise repose sur l’idée qu’il y a quatre principes de base pour
la prise de décision à savoir ; la quasi résolution des conflits ; il faut admettre qu’une organisation est une
coalition dont les membres visent des buts différents. Ces buts sont une série de contraintes indépendantes,
La diversité de ces contraintes peut provoquer une sorte de problèmes qui prennent la forme de conflits,
leur résolution nécessite, selon CYERT et MARCH, le recours à la rationalité locale, à des règles qui situent
la décision
à un niveau acceptable et à une attention échelonnée aux buts. Ainsi que la réduction de l’incertitude ;
L’organisation vise et cherche toujours à éviter l’incertitude de deux façons ,soit elle privilégie la réaction à
court terme, en réponse à des problèmes urgents, plutôt que l’anticipation à long terme, ou en négociant
avec l’environnement des conditions stables de l’activité. On retrouve également la recherche de solutions
acceptables à des problèmes clairement identifiés, il est cependant indispensable de rechercher les vraies
causes des problèmes posés dans l'entreprise sans utiliser de masques: Il faut voir les réalités en face. Il est
enfin primordial de ne pas omettre que les firmes vont progressivement être amenées à évoluer avec le
temps selon un apprentissage organisationnel mettant en œuvre de nouveaux buts et règles.
D'une manière générale l'apport essentiel des théories de la décision et de l'organisation est d'avoir montré
les limites cognitives des acteurs en matière de prise de décision. Selon ces théories, les décisions
organisationnelles ne peuvent s'appuyer sur une rationalité absolue, en raison de la difficulté pour tout être
humain à construire un modèle d'analyse et de choix optimal, fondé sur une connaissance parfaite de la
situation et des valeurs stables. Dans la plupart des cas, l'individu construit un modèle simplifié de la réalité
par manque de temps, d'information et de capacités : il ne va donc pas chercher la solution optimale mais
simplement opter pour un niveau minimum de satisfaction sans forcément aller loin dans sa démarche.
Les théories de la contingence externe introduisent ainsi l’idée de la diversité des modes d’organisations
et de leur management, en montrant que la recherche de la meilleure organisation dépend avant tout du
contexte dans lequel évolue l’entreprise. Selon ce principe, ces théories mettent en exergue qu’à des
situations différentes et variables qui peuvent correspondre à des structures d’entreprises spécifique.
Le modèle d’organisation optimum est alors celui capable de répondre aux changements de variables
internes (stratégie, taille de l’entreprise, technologie) et externes (environnement) qui vont à un moment
donné affecter la structure des entreprises.
Nous nous intéresserons tout d’abord aux théoriciens des facteurs internes : tel que Woodward qui a
conclus que les théories traditionnelles ne sont adaptées qu’à la production de masse. Elle s’inscrit donc bien
dans la théorie de la contingence structurelle ou il n’existe pas de grandes solutions mais seulement des
analyses technologiques. Selon Burns et Stalker la variabilité de l’environnement permet de distinguer deux
grandes structures pour l’organisation ( les structures mécanismes et organiques) ,Or ces deux structures ne
seront jamais pures et que toute organisation pratique un mélange. En ce qui concerne les théoriciens des
facteurs externes nous retrouvons Mintzberg ces travaux généralisent le lien entre la structure et
l’organisation, il met en valeur les facteurs de contingence (l’âge et la taille de l’organisation, le système
technique, l’environnement, les relations de pouvoir) Ainsi que les 5 thèmes de recherches ( le travail
quotidien des dirigeants, la critique de la planification stratégique, le mode de formation de la stratégie, le
changement organisationnel, les configurations entre structures et pouvoirs). En ce qui concerne Lawrence
(1922-) et Lorsch (1932-) Ces deux professeurs d'organisations à Harvard ont donné entre 1967 et 1972 une
forme plus achevée aux travaux expérimentaux de Burns et Stalker. Ils ont essayé de répondre à la question
suivante : Quelles sortes d'organisation sont nécessaire pour faire face aux différents environnements de
l'entreprise ? Ils ont tiré leur conclusion d’une étude expérimentale entre1963 et1966 sur 10 entreprises aux
Etats-Unis, dont 6 entreprises chimiques, 2 d’emballage et 2 alimentaires : Dans un environnement instable
et dynamique ;les meilleurs résultats sont atteints en cumulant tous les critères d’efficacité. Dans un
environnement stable et homogène, la centralisation des pouvoirs et les procédures de confrontation
permettent de résoudre efficacement des conflits et d’assurer un résultat performant. Dans un
environnement moyennement stable, la confrontation et l’intervention d’intégrateur permettent de résoudre
les conflits dont l’expertise est reconnue.
-La différenciation et l’intégration se présentent comme deux forces complémentaires, indispensables pour
la réalisation d’un management efficace. Plus l’environnement sera complexe, turbulent et incertain, plus les
structures des entreprises auront à s’adapter à cette diversité. D’où l’élaboration d’une adaptation des
structures internes des entreprises à leur environnement respectif en termes de différenciation. Cette
différenciation organisationnelle ne concerne pas simplement les différences dans les seuls composants
structurels (degré de formalisation). Elle concerne aussi et surtout les différences de comportement et de
fonctionnement au niveau de chacune de ses unités (services) pour répondre efficacement aux diverses
demandes de l’environnement. Dans la pratique, elle doit donc être analysée par rapport à quatre variables
clés : la formalisation et la hiérarchisation (nombre de règles, type de contrôle) des différents sous-systèmes,
le terme des objectifs (court/moyen/long terme), la nature des objectifs (volume, coût...) et la nature des
relations interindividuelles (centrée sur les tâches ou sur les aptitudes des personnes). D’autre part
l’intégration correspond au processus destiné à établir un minimum d’effort d’unité, de convergence entre
les différents sous-systèmes pour pouvoir maintenir une cohésion globale minimale et accomplir les
objectifs généraux de l’organisation.
La théorie de la contingence identifie les variables qui ont un impact majeur sur la structuration des
organisations. Selon cette perspective, des caractéristiques de contexte ou de situation imposent des
3-L’analyse systémique :
Un système ou structure est un modèle théorique qui considère un ensemble d’éléments en interaction
dynamique, ce qui permet de rendre compte des caractéristiques et de la stabilité de la réalité étudiée, mais
aussi de son instabilité, si des changements interviennent. Ce modèle est plus ou moins formalisé selon les
cas
Les systèmes sont donc des constructions théoriques, des instruments cognitifs. Un système est un modèle
que l’homme se fait de la réalité. Appliqué à un champ de la réalité, il constitue ainsi un objet de la
connaissance qui est alors qualifiée de "systémique". Du point de vue de la théorie de la connaissance, les
systèmes, comme tous les modèles, possèdent trois caractéristiques : ils représentent la réalité, ils la
simplifient et enfin ce sont des outils pragmatiques.
D’après L. Von Bertalanffy l’analyse systémique assimile l’organisation à un système complexe et ouvert
sur son environnement dont l’influence est partagées.
Ceci dit ,le fonctionnement du système organisationnel, s’intéresse aux relations entre les sous-systèmes
car le système n’est pas réductible à la somme de ses parties. C’est dans les interactions qui se créent entre
les parties prenantes que se joue l’organisation.
L. Von Bertalanffy a proposé des caractéristiques d’un système permettant de comprendre son
fonctionnement :
L’environnement est donc considéré comme facteur de déstabilisation de l’organisation, qui nécessite une
adaptation permanente de la part des managers.
le petit nombre d’acteurs présents sur le rend impossible de se protéger des comportements
marché et participant aux relations : opportunistes des acteurs dans la mesure où il
devient difficile de trouver plusieurs contreparties
pour les mettre en concurrence.
On ajoute deux autres conditions essentielles dans l’analyse des coûts de transaction et l’importance du
choix entre la hiérarchie (internalisation) et le marché (relation contractuelle) :
Compte tenu de ces caractéristiques des comportements et des transactions, il s'agit pour Williamson de
trouver la forme organisationnelle la plus adaptée, au sens où elle limite les coûts de transaction. Ainsi pour
Williamson, la firme est un système contractuel particulier, un caractérisé par un principe hiérarchique qui
permet à la direction de l'entreprise de prendre les décisions en cas d'événements non prévus par les
contrats, et qui permet de limiter les risques liés à l’opportunisme
fondements théoriques :
La théorie des ressources Wernefelt (1984) et Barney (1986) Cette théorie repose sur l’idée que les
différences de la performance entre les entreprises d’une même industrie peuvent être expliquées par des
différences en matières de ressources et de compétences. En effet, les dirigeants d’entreprise devront être
capables d’identifier, de protéger, d’exploiter et de créer des ressources et des compétences de haut niveau.
Les ressources et les compétences qui présentent le plus de valeur sont celles qui permettent l’accès à un
grand nombre de marchés et donnent de l’importance aux yeux du client.
fondements théoriques :
La théorie des jeux O. Morgenstern et J. Von Neumann (1944) : La théorie des jeux est
utilisée pour prendre des décisions stratégiques dans un environnement incertain. L'objectif est alors de
comprendre les scénarios qui ont lieu quand les résultats d'un acteur dépendent des décisions des autres. Chaque
"joueur" prend alors sa décision en fonction des possibles comportements à venir des autres. Cette théorie prétend
que les décisions des entreprises ne sont pas prises qu'en pensant au profit immédiat mais également en pensant à
❖ L’approche de l’économie industrielle permet de mettre en lumière les principes structurants et les
caractéristiques de fonctionnement d’une industrie à partir de paramètres économiques, institutionnels et
organisationnels.
5- L’école de l’analyse stratégique des organisations :
Acteur, pouvoir, incertitude, système sont les piliers de l'analyse stratégique qu'élaborent Michel
Crozier et Ehrard Friedberg. Ces nouveaux outils conceptuels permettent d'entrer dans la boîte noire
du fonctionnement des organisations et d'analyser l'action collective.
a- L’acteur et le système :
l’acteur n’existe pas en dehors du système, lequel définit la liberté qui est la sienne et la rationalité qu’il
peut utiliser dans son action. Mais le système n’existe que par l’acteur qui seul peut le porter et lui donner
vie et qui seul peut le changer.
L’acteur devra toujours s’abriter entre deux grands objectifs : d’une part, un objectif d’autonomie, c’est-
à-dire une tendance à se soustraire au pouvoir d’autrui ; d’autre part, un objectif d’action qui le pousse
à développer ses propres ressources pour pouvoir guider la conduite des autres acteurs. Dans les deux
cas, cela revient pour l’acteur à accroitre sa marge de liberté afin de ne pas être soumis au bon vouloir
d’autrui. Le but de l’acteur stratégique devient donc de conquérir des marges de liberté,
indépendamment des motivations profondes de son action.
La stratégie de l’acteur ne peut donc se concevoir seulement en termes d’objectifs clairs et de projets
cohérents mais comme un jeu dans l’organisation. Ainsi, la stratégie de l’acteur revêt deux aspects :
offensif pour saisir les opportunités et contraindre, et défensif pour agir et échapper aux contraintes.
❖ L’analyse stratégique constitue donc un apport fondamental dans la compréhension des organisations en
particulier et des phénomènes sociaux en général. Elle permet ainsi de dépasser les visions formalistes et
technicistes de l’entreprise en offrant un nouvel espace de recherche, le système d’action concret, dont l’étude,
la Théorie Néo-Institutionnelle est développée par W. DiMaggio et P. Powell. Elle met l’accent sur les
pressions institutionnelles qui s’exercent sur les organisations et les font converger vers des structures
et des pratiques similaires. C’est la recherche d’une légitimité sociale qui guide certaines décisions ou
comportements dans les organisations; et qui finissent à succomber au mimétisme. C’est le phénomène
« d’isomorphisme » décrit par DiMaggio & Powell (1983) : dans l’incertitude, les organisations
s’observent, s’imitent les unes les autres, et finissent par se ressembler. C’est que, pour être légitime,
une organisation doit se conformer aux « mythes rationnels » qui peuplent son environnement, ces
croyances qui font lois.
analyse globale
1- Approche historique :
A l’issue d’une seconde révolution industrielle éminente, un émergement prompt des grandes entreprises
industrielles se manifeste, rendant leur gestion beaucoup plus complexe. Afin d’y faire face, il était
primordial de rechercher de nouveaux modèles d’organisation qui permettront d’améliorer la production et
donc la performance de l’entreprise. Ceci dit, la théorie des organisations naît alors, regroupant divers
concepts, méthodes et outils de gestions constituant ainsi plusieurs grands courants de pensée dont chacun
présente une certaine approche de l’organisation. D’après Jacques ROJOT, les cadres conceptuels se
présentent tel un atout fondamental pour cela, dans la mesure où ils permettent de trouver la stratégie
idéale et la plus performante en fonction de plusieurs facteurs (objectifs, finalité, environnement…) d’où la
variété de ces écoles de pensée managériales qui diffèrent selon 5 critères :
La posture de l’organisation :
Système naturel :
• Une organisation telle une collectivité/communauté dont les participants partagent l'intérêt commun à sa
survie d'où leur engagement dans un système d'activités structurées informellement pour préserver les
Système ouvert:
• Une organisation connue pour son intéraction permanante avec son environnement à travers l'échange
d'information, d'énérgie ou d'information. Ce système d'activités interdépendantes relie des coalitions
interactives.
Chacun de ces courants souligne un certain aspect du phénomène organisationnel d’où leur
complémentarité. La posture choisie (citée comme critère ci-dessus) permettra d’associer une catégorie à
chacune des théories. L’organisation perçue telle un
1.L’école classique (idéal type) cherche à L’analyse systémique considère 1.L’école ressources humaines(idéal type) met
optimiser sa production avec efficience en se l’entreprise tel un système intégrant l’Homme au centre de sa réflexion en
développant suivant l’axes scientifique et ressortant l’impact du facteur psychologique
l’ensemble des variables
organisationnel (hiérarchisation des fonctions, et en se basant sur la dynamique du groupe
division et spécialisation des tâches, unicité interdépendantes et baignant dans afin d’améliorer la productivité. Ceci dit, la
du commandement) sauf que ceci engendre son environnement dynamique, surestimation et l’analyse partielle des besoins
une indolence au sein de l’organisation ainsi chose qui facilite le diagnostic du sociaux peuvent nuire au potentiel du
qu’un manque d’adaptation externe. problème. système. 2. L’école de l’analyse stratégique
des organisations se focalise sur l’individu tel
2.La théorie de la décision dont le concept est un acteur stratégique en lui accordant une
la rationalité limitée, cherche à traiter certaine liberté afin de faire face aux conflits et
l’information avant la prise de décision. Elle au dysfonctionnement organisationnel mais
opte pour la modélisation du planning à la ceci au dépens d’autre parties de
recherche de solutions satisfaisantes plutôt l’organisation.
qu’idéales.
1 .La théorie de la contingence structurelle cherche à identifier 1.Le néo-institutionnalisme reconnaît que les institutions opèrent
l’organisation la plus convenable selon le contexte donné dans un environnement contenant d’autre institutions.
(l’environnement/circonstances) d’où son adaptabilité, néanmoins L’organisation, en tant que construction sociale, cherche à établir une
elle néglige le suivi des processus internes de l’organisation. légitimité à travers ses champs organisationnels avancés, sauf qu’on
2.L’approche de l’économie industrielle qui, étant une branche se retrouve dans un déterminisme excessif.
d’étude du fonctionnement des marché, a pour but de trouver les 2. Les théories évolutionnistes&interactionniste regroupent la même
conditions où l’organisation dispose d’un coût inférieur au marché et vision : la nécessité des forces sociologiques et l’importance de
ceci grâce à l’étude des conditions de création. Il en résulte une l’interaction entre les éléments pour un apprentissage garanti. Ceci
diversification des formes possibles d’organisation mais aussi une dit il en résulte une sous-estimation des dirigeants ainsi qu’un
opérationnalisation minime dû à sa démarche trop systématique. déterminisme.
3.La théorie de la dépendance des ressources et l’écologie des 3.La théorie des conventions étudie les arrangements entre les
populations affirme la soumission de l’organisation à son individus permettant la coordination propice à une production de
environnement contraint. Elle cherche à identifier les conditions compromis. Elle est jugée complexe et peu opérationnelle.
propice à la survie, sauf qu’elle est faible opérationnellement. 4.L’approche par psychanalyse considère l’organisation tel un
système social de défense contre le stresse et l’angoisse, d’où son
grand intérêt porté au développement personnel et l’étude du
comportement humain.
Afin de mieux assimiler le but ainsi que la succession des écoles de pensées managériales, Malcolm REED
présente 6 thèmes majeurs caractérisant la théorie de l’organisation afin d’identifier son évolution allant de
courants basés sur la rationalité des acteurs et le fonctionnalisme vers des théories à dimensions politique et
communicationnelle en vue de s’adapter à un environnement d’organisations précaire, complexe et
douteux.
La rationalité : Les organisations sont considérés telles des entités construites de manière rationnelle afin
de faire face aux problèmes d’ordre social et de management. (Théorie classique, théorie de la
décision)
L’intégration : L’incapacité du cadre rationnel à prendre en considération le côté dynamique et instable des
organisations complexes ainsi que le mauvais traitement du problème de l’intégration sociale ont donné
naissance à la notion d’intégration qui se base sur le consensus au sein de l’organisation. (Mouvement des
RH , théorie systémique, culture d’entreprise)
Le marché : Les formes organisationnelles optimisent leur rendement sous les pressions concurrentielles de
leur environnement. Elles sont donc soumises aux forces du marché et non libre. (théorie de la dépendance
en ressources, théorie de l’écologie des populations)
Le pouvoir : Rejetant le déterminisme environnemental évoqué par le courant qui précède, l’organisation
est maintenant perçue telle une arène d’intérêts et de valeurs chose qui lui accorde une certaine domination.
(Analyse stratégiques des organisations, théories institutionnelles)
La connaissance : Les organisations fondés sur les connaissances, les routines ainsi que les moyens
techniques mobilisés par les acteurs en interaction, cherche à avoir le contrôle. (approches postmodernistes)
La justice : La démocratie participative est établie au sein de l’organisation vue comme structure
institutionnalisée de pouvoir (théories néo-institutionnalistes).
Dans la même optique, Alain DEREUMAUX identifie quatre secteurs distincts dans la théorie de
l’organisation permettant de positionner les écoles :
(ex : école classique) Dans cette vision, l’organisation est associée à un mécanisme à rouages aux
boulons interchangeables et amovibles (l’Homme).Cet image est liée aux économies d’échelle car la
standardisation du travail ainsi que le respect imposé des règles et des procédures donnent lieu aux effets
d’apprentissage permettant ainsi l’amélioration de la performance et la productivité de l’organisation.
L’entreprise en tant que machine se qualifie par la netteté de ses objectifs ainsi que par sa structure
bureaucratique qui impose la discipline et une équité sociale vis-à-vis des processus décisionnels. En
contrepartie, cette perception de l’organisation est souvent jugée déshumanisante dû aux tâches monotones
et répétitives attribuées chose qui entraine un inassouvissement et donc un manque de motivation. D’autant
plus la marge de manœuvre minime des individus, l’ hiérarchisation rigide ainsi que l’impersonnalité
favorisent une faible fidélisation et l’absentéisme des collaborateurs. D’ici on peut conclure que l’autorité, la
rigidité/formalité excessives et l’indifférence face aux besoins des individus des bureaucraties mènent le
plus souvent aux conflits qu’on souhaitait épargner à travers les règles imposées
Plusieurs théories d’organisation adopte cette métaphore, notamment l’école des relations humaines dont la
réflexion a porté sur l’homme et l’importance de ses besoins divers ainsi que du relationnel vis-à-vis de la
performance et l’évolution de l’organisation qu’elle perçoit comme un lieu de rencontre où chacun a pour
but de satisfaire ses besoins. En revanche, l’école de contingence estime qu’il est nécessaire que l’organisation
s’adapte à son environnement d’où sa vivacité. Relativement aux théories évolutionnistes, la survie de
l’organisation dépend de son environnement et les relations inter organisationnelles. Les analyses
systémiques et les théories de la ressources et de l’écologie des populations de même car elles étudient la
dépendance de l’organisation immergée dans son environnement dynamique. Néanmoins, cette métaphore
peut parfois trop concrétiser l’organisation qui de base est le produit d’idées et de visions intangibles. Ceci
L’entreprise Caractéristiques
vue comme :
Une culture Un groupe qui partage des valeurs, idées, croyances et rites communs lui donnant ainsi sa
propre identité. La forme culturelle se distingue en six types : professionnelle qui enrichit la
personnalité de l’individu (socialisation secondaire), nationale qui diffère d’un pays à un
autre, de groupe social qui revoit aux liens sociaux entre les individus d’une même équipe,
organisationnelle, informelle (en dehors du cadre organisationnel) et individuelle de tout
individu. L’interpénétration des diverses cultures et sous-cultures rend le phénomène
culturel complexe. L’utilité de ces phénomènes symboliques réside dans leur participation
à créer une sentiment d’appartenance et une cohésion au sein de l’organisation, chose qui
permettra par la suite à améliorer sa performance globale. Ceci-dit, il est nécessaire de
savoir se positionner vis-à-vis du décalage culture officielle/culture réelle et culture
formelle/culture informelle.
Un système La métaphore politique met en évidence le jeu des pouvoirs coexistant dans une
politique organisation perçue comme un lieu de gouvernement entre les intérêts des
individus. Cette école souligne la question étouffée du pouvoir, des jeux
politiques et des conflits. Toutefois, la limite de ce courant réside dans sa
considération que le pouvoir est soit individuel, soit collectif et dans l’exagération
des jeux politiques au dépit des autres comportements.
Considérer l’organisation tel Aborder l’organisation tel un Reconnaître que Considérer l’organisation
un système structuré et lieu de socialisation (repérer les l’organisation est un système comme un lieu de
besoins, déterminer les facteurs
organisé (fixer les objectifs, d’information (optimiser le socialisation (définir la
de motivations, identifier les
formaliser les règles, modes de coopération système de prise de décision,
culture de l’entreprise,
centraliser les décisions, intragroupe…) et tel un système mettre en place des
identifier les facteurs
gérer de manière à optimiser, ouvert (identifier les parties procédures de feedback
principe d'équité/justice, prenantes, analyser efficient…) mobilisant la motivation
améliorer la performance...) l’environnement, recherche de collective…)
moyens d’adaptation à ses
caractéristiques..)
Aborder l’organisation tel un Considérer l’organisation Aborder l’organisation Reconnaître que l’organisation
lieu de lutte pour le pouvoir
comme lieu de tensions comme un système de est un processus en
(identifier la coalition
dominante, repérer les jeux internes (mesurer les pulsions reproduction sociale mouvement ( régénérer
politiques/les tactiques/les positives et négatives (comprendre les mécanismes, l’organisation, renouveler les
rapports de force, identifier le générées par l’organisation, analyser les effets pervers de pratiques, gérer le
pouvoir des parties prenantes prise en compte d’éventuelles systèmes de pensée changement…)
internes et externes…)
pathologies…) dominants…)
conclusion :