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Les Hacheurs.
1/-Introduction:
Les hacheurs sont les convertisseurs statiques qui permettent le transfert de
l’énergie électrique d’une source continue vers une autre source continue. (Ils sont
l’équivalents des transformateurs en alternatif).
Lorsque l’entrée et la sortie sont de natures dynamiques différentes, on peut les
relier directement (on parle alors de hacheur à liaison directe). Lorsqu’elles sont
de même nature dynamique, il faut faire appel à un élément de stockage
momentané (on parle dans ce cas de hacheur à accumulation). Enfin dans le cas
où l’isolation galvanique de la sortie avec l’entrée est une nécessité, on réalise des
hacheurs dits « isolés ».
Suivant le degré de réversibilité que l’on désire, la structure du montage diffère.
Enfin, suivant la puissance nominale du système, la technologie des composants ne
sera pas la même.
F, K
iK1
vL
iL
E1
iD L
D
v
Historiquement, il s’agissait de hacheurs dits « de traction » qui permettaient
de régler la vitesse des moteurs à courant continu de trains.
L’interrupteur fonctionne périodiquement. La période de « hachage » est
notée T et f la fréquence correspondante. Il est fermé de t = 0 à t = αT et
ouvert de t = αT à T. (α est le rapport cyclique).
Lorsque l’interrupteur est fermé, l’entrée est directement reliée à la sortie.
Lorsqu’il est ouvert, entrée et sorties fonctionnent indépendamment.
L’entrée est ouverte, la sortie est en court-circuit grâce à la diode de roue
libre qui assure la continuité du courant de l’inductance.
On peut faire une analogie avec un cycliste qui pédalerait de façon saccadée.
Pendant une partie du temps, il pédale (et sa vitesse augmente), ensuite il se
laisse aller sur son élan (grâce à la roue libre du pignon arrière). Dans cette
phase sa vitesse diminue. On conçoit qu’il y ait deux régimes de
fonctionnement distincts :
- Soit l’élan est suffisant pour atteindre la fin de la période sans s’arrêter,
donc celle-ci se décompose en deux phases – pédalage, roue libre. La
vitesse croit et décroit mais elle n’est jamais nulle.
- Soit l’élan n’est pas suffisant (à cause d’une côte ou de frottements trop
importants ou par manque d’inertie) et la période se décompose en trois
phases : pédalage, roue libre, arrêt. Dans ce cas à chaque période la
vitesse initiale est nulle.
Pour le hacheur c’est identique,
soit le courant est suffisant, il est non interrompu tout au long de la période et elle
se décompose en deux phases :
0 < t < αT K fermé, D bloquée, phase active,
αT < t < TKouvert, D passante, phase de roue libre. Soit le courant n’est pas
suffisant et il s’interrompt avant la fin de la période qui se décompose en trois
phases :
0 < t < αT K fermé, D bloquée, phase active,
αT < t < βT Kouvert, D passante, phase de roue libre,
βT < t < T Kouvert, D bloquée, phase de repos.
Nous allons faire l’étude successive de ces deux régimes de fonctionnement.
On commencera par le régime DNI (débit non interrompu). L’exploitation des
résultats nous permettra de déterminer les conditions limites de ce régime, puis
nous étudierons le régime DI (débit interrompu).
1.1Débit Non Interrompu dans la bobine :
Phase active : 0 < t < T K fermé
Si K fermé, alors v = E1 > 0, donc D bloquée
Roue libre : T < t < T K ouvert si K ouvert mais iL 0, alors D
passante, donc v = 0
vL vL
v
E
v
v
t
I0 I0 t
T 2T
-E
Elle est nulle lorsque vaut 0 ou 1 et elle est maximale lorsque =0,5 ainsi
Les chronogrammes des divers courants dans le montage s’obtiennent
simplement (la loi des nœuds
en entrée donnant iL = i1 + iD
I iL
I0
T
i1 I
I0
T
iD I
I0
T
Plus le courant d’utilisation IL est important plus I et I0 augmentent, par contre l’écart
I, entre ces deux valeurs reste constant. On peut calculer facilement I0 et Iα en notant
que :
Pour terminer ce paragraphe, il faut chercher la limite de validité de ces équations.
Nous sommes dans le cas de débit non interrompu dans la bobine, c’est à dire que la
valeur minimale I0 doit être positive
Si I et I0 augmentent lorsque le courant d’utilisation augmente, ils diminuent lorsque
ce dernier diminue. Le cas limite est obtenu lorsque I0 = 0 ( et I = I)
I
iL
I
I0
Ilim
T
v
E1
E2
t
T T 2T
vL
(E-VS)
I’
iL t
T T T 2T
-VS
VS
=1
E
= 0,75
= 0,5
DNI
= 0,25
DI
=0
IS
ILSM= ET
2.1.1/Considérations pratiques :
Courant moyen dans la charge
Le modèle précédent ne permet pas de calculer le courant dans la charge, il faut
qu’il soit donné.
On peut toujours ajouter au montage une résistance de
« Saignée » qui empêche le courant d’être nul.
Ceci vient du fait que la résistance interne de E2 a été négligée (que qui permet de
décrire l’évolution du courant par des droites et non des exponentielles). En
admettant que cette résistance soit faible et que l’ondulation de courant ∆IL
également, nous pourrions remplacer E2 par :
i1
F, K
iK vL
iL r
E1
iD L
D E’2
v
Réalisation de l’interrupteur
Lorsqu’il n’est pas nécessaire que la borne négative de la sortie soit reliée à la
masse, il est préférable que l’interrupteur lui, le soit, ainsi le schéma sera :
D v E’2
E1
K
F,
Pour des applications basse tension et courants pas trop élevés (30 V, 5 A)
l’interrupteur pourra être un MOS FET, pour des tensions et courants un peu plus
élevés (300 V, 20 A) on peut avoir recours à des IGBT. Pour des puissances encore
plus élevées
(1 500 V, 1 000 A) ce sont des thyristors ou des GTO qui seront employés. Les
fréquences employées sont de l’ordre de 20 à 50 kHz pour les MOS ou les IGBT,
seulement 300 à 400 Hz pour les applications de très forte puissance. Le choix de
20 kHZ comme limite minimale permet de s’affranchir des nuisances sonores ;
notre oreille étant insensible aux ultrasons. (ce sont les bobines qui par les effet
électromagnétiques, vibrent et produisent des bruits gênants).
2.1.2/-Découplage de la source d’entrée :
Le courant i1 est fortement haché, cela peut être un inconvénient. Dans ce
cas on place en amont du hacheur (au plus près de l’interrupteur) un
condensateur qui servira de « tampon ». Comme il doit avoir une forte
capacité (et parfois une forte tension) on a recours à une technologie
électrochimique. Cependant, sur les régimes transitoires, ce type de
condensateur ne réagit pas très vite, aussi place-t-on en parallèle un
condensateur rapide (LCC) de plus faible capacité.
E1 C1 C’1 i1 I
I0 i’1
T
K1 D1
F,
iK1 iD1 vL
E1 iL
iK2 L
iD2
v
K2
D2
L’interrupteur K2 est commandé de façon complémentaire à K1 (K2 = K1 ). Si K1 et K2
étaient commandés en même temps, ils mettraient la source E1 en court-circuit ce qui
serait dangereux. Dans la pratique, comme un composant est en général plus rapide
à la fermeture qu’à l’ouverture, on maintien un léger temps mort de quelques micro
secondes entre l’arrêt de l’un et la mise en marche de l’autre.
v
Imoy > 0
iL
I0 t
T 2T
-E
Imoy < 0
= 0,75
= 0,5
DNI
= 0,25
=0
IS
la partie positive. L’allure générale est la même mais il peut être positif ou négatif,
tant en valeurs instantanées qu’en valeurs moyennes.
iD2
K1
E1 E2
r
L
iD4 iK3
D4 K
vL E2 vL E2
v v
v
E1
t
0 T T 2T
-E1
Calculons la valeur moyenne de v :
La loi des mailles donne par ailleurs :
v = vL + E’2
Si nous calculons à nouveau la moyenne de v, en considérant que la moyenne d’une
somme est la somme des moyennes et que la moyenne d’une constante est égale à
cette constante alors :
(v)moy = (vL + E2)moy = (vL)moy + (E2)moy
Vmoy = (vL)moy + E2 = 0 + E2.
La valeur moyenne de la tension aux bornes d’une bobine étant toujours nulle en
régime périodique, en identifiant les résultats nous avons : E2 = (2-1) E1
Comme est réglable entre 0 et 1, la tension de sortie devient réglable entre +E1 et
-E1.
Le montage est abaisseur de tension (en valeur absolue).
Déterminons l’allure de vL afin de calculer le courant dans la bobine.
Dans la phase directe, vL = E1 – E’2 = 2.(1 - ) E1 C’est une constante
positive. Le courant croît linéairement avec une pente
En notant I0 la valeur de iL à t = 0 le courant sera régit par : iL = I0 +2(1- α) E1 /L *t
A la fin de cette phase il atteint la valeur I : Iα = I0 + 2(1- α) E1 /L * αT
Dans la phase inverse vL = -E1 – E’2 = - 2 E1
C’est une constante négative. Le courant décroît linéairement avec une pente :
-2αE/L.
A la fin de cette phase il reprend la valeur I0
I
iL
I0 I0 t
T
-2E
I
iL
I
I0
Ilim
T
E’2
=1
DNI
= 0,75
DI = 0,5
Ilim max= ET
= 0,25
=0
4.2/Débit Interrompu dans la bobine
Phase directe : 0 < t < T K fermé
si K1,K3 fermés, v = E1 > 0, donc D2, D4 bloquées
Phase inverse T < t < T K1,K3 ouverts mais iL 0, alors D2, D4
passantes, donc v = -E1
Repos: T < t < T K1,K3 ouverts D2, D4 bloquées iL = 0 = cte , alors D bloquée
et puisque iL = cte alors vL = 0 et v = E2
v
E1
E2
t
T T 2T
-E1
vL
(E-VS)
I’
iL t
T T T 2T
-VS
E’2
=1
E1
DNI
= 0,75
= 0,5 ILmoy
ILSM= ET
DI
= 0,25
=0
-E1
5/-Hacheur 4 quadrants:
On prend le même schéma que le hacheur précédent mais en rend les interrupteurs
réversibles en courant Les chronogrammes ne changent pas, mais il n’y a plus de zone
de débit interrompu.
f,
D1 D2 K
K1
iK1 iD1 iD2
E2 iK2
E1 r
L
iK2 iD4 iD3 iK3
K4 D4 D3 K
v
E1
E2 = (2-1) E
t
0 T T 2T
2(1-)E vL
I
iL
I0 I0 t
T 2T
-2E
i1 I
I0
T
-I0
-I
6°/-Hacheur parallèle (Boost):
vL
E I
iL
I0 I0 t
T 2T
(E -VS)
Pour obtenir la valeur de VS il suffit d’exprimer que (vL)moy doit être nulle, ainsi :
T*E = - (T -T)*(E – VS)
La tension de sortie est supérieure à la tension d’entrée (elle tend même vers
l’infini lorsque tend vers 1).
iL I
I0
T
iK I
I0
T
iD
I
iS
I0
T
Pour le DI la tension de sortie tend vers l’infini quelle que soit la valeur de
lorsque IS tend vers zéro. Une étude détaillée montre que VS se met sous la forme :
L’étude de la limite DI / DNI, fait apparaître une valeur ILSM identique à la
précédente.
vL
vL
vL
E I
iL
I0
t
T 2T
-VS
Pour obtenir la valeur de VS exprimons que (vL)moy doit être nulle, ainsi :
T*E = - (T -T)*(–VS)
Simulation :
Tableau 0-1 : paramètres de simulation Hacheur série
Paramètre Valeur
E 500 V
Vs 240 V
0,48
L 2,5 H
C 62,5 F
R 24
simulation d'un hacheur série Résultat de simulation :
Tableau 0-2 : paramètres de simulation Hacheur boost :
Paramètre valeur
V in 25 V
Vout 48 V
0.48
f 25 kHz
R 9.6
L 15.59 mH
C 0.2767 F
Simulation d'un hacheur boost Résultat de simulation :
Manipulation :
Le hacheur réversible en courant et en tension est un convertisseur
statique qui permet le transfert bidirectionnel d'énergie électrique entre
une source à courant continu réversible en courant et une charge,
comme une machine à courant continu. Le hacheur peut être utilisé pour
réguler la charge et la décharge d'une batterie, ainsi que pour récupérer
l'énergie générée par une charge et la stocker dans la batterie ou la
dissiper dans une résistance. Le hacheur peut être commandé de
différentes manières, telles que la commande tout ou rien ou la
commande modulée en largeur d'impulsion (PWM), pour réguler à la
fois la tension et le courant de sortie de manière précise.
Conclusion :
Le chapitre traite des hacheurs réversibles en courant et en tension, des
différents interrupteurs et des commandes de base pour ce type de
convertisseur DC/DC. On y explique également comment calculer les
paramètres de filtrage L et C pour chaque type d'hacheur et comment
utiliser le logiciel MATLAB pour simuler les performances du système.
En résumé, ce chapitre fournit une compréhension approfondie des
hacheurs réversibles en courant et en tension ainsi que des outils
nécessaires pour concevoir et simuler ces convertisseurs DC/DC pour
des applications pratiques.
Bibliographie:
Un ouvrage qui fait référence dans le domaine :
Collection Technologies Alimentations à découpageConvertisseurs à résonance
JP FERRIEUX et F FORESTMASSON
Quelques adresses Internet concernant les alimentations à découpage :
En « butinant » parmi ces adresses, vous ne manquerez pas de trouver d’autres liens
utiles.
Si vous désirez obtenir une version électronique de cette liste, n’hésitez pas à me
joindre, je vous la transmettrai en retour :
http://e-mecatronique.bretagne.ens-cachan.fr/course/view.php?id=35
http://astroccd.com/terre/audine/cisup1.htm
http://intra3.crdp-
poitiers.cndp.fr/bde/exos/99COU004/fic_alim/part1.h
tm http://www.cie-france.com/cie1909.html
http://www.darwind.com/i
ndex.htm http://www-
leg.ensieg.inpg.fr/them_ep0
1.html
http://www.interlinx.qc.ca/
~aboivin/bca3.html
http://www.bmen.com/ref/meanwell/pd45schm.htm
http://perso.clubinternet.fr/lecab/depannage/index.html
http://ourworld.compuserve.com/homepages/jmichelet/alimpelt.htm
http://artic.ac-besancon.fr/Sciences_Physiques/presentations/convertisseur_fly-back/fly-
back.htm http://www.eudil.fr/forumsc/forumsc.htm
http://perso.cybercable.fr/tophe/tvht.html
http://www.electron.cndp.fr/documents/Ressources/Contributions/alimdec/mod_vor
p.pdf http://www.users.skynet.be/copperbenelux/electric5.htm