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TP4

ALI

Matériel
• Résistances variables, Résistances électroniques 100 Ω, 1 kΩ, 4, 7 kΩ et 10 kΩ
• ALI
• Alimentation stabilisée ±15 V
• Multimètre
• Générateur Basses Fréquences (GBF)
• Oscilloscope numérique

1 Présentation de l’ALI
L’amplificateur linéaire intégré (abréviation : ALI), aussi appelé amplificateur opérationnel
(abréviation : AO) , est un composant électronique usuel. Le nom "opérationnel" vient de sa
première utilisation dans des circuits pour effectuer des opérations mathématiques sur les ten-
sions telles que des additions, soustractions, intégrations ou dérivations. Il est aujourd’hui très
utilisé en électronique dans des circuits intégrés.

1.1 Description du composant


L’ALI se présente sous l’aspect d’un petit boîtier noir rectangulaire de quelques millimètres
de côté muni de 8 broches comme montré sur la figure 1. Pour repérer le sens du composant,
une encoche ou un disque en relief est gravé sur le boitier (comme montré sur le schéma de
la figure 2). Le boitier contient des micro-composants (conducteurs ohmiques, condensateurs,
diodes, transistors. . . ) reliés entre eux. Dans ce cours, nous n’étudierons pas en détails ce circuit
interne : nous nous limiterons à l’étude des propriétés externes du composant.

Figure 1 : Photographie d’un ALI

Sur les 8 bornes, seulement 5 sont nécessaires au fonctionnement usuel d’un ALI :
• Deux bornes d’entrée : une entrée inverseuse (−) et une entrée non inver-
seuse (+)
• Une borne de sortie (S)
• Deux bornes d’alimentation : l’ALI est un composant actif qui nécessite d’être
alimenté par une alimentation continue et symétrique. Celle ci-possède 3 bornes :
TP4 - ALI
运算放大器

la borne +Vcc , la borne −Vcc et la borne 0 (ou masse). Les bornes +Vcc et −Vcc de
l’alimentation symétrique (avec Vcc ≈ 15 V) sont reliées aux 2 bornes d’alimentation
de l’ALI.

− − +Vcc

+ +

−Vcc

ALI

−Vcc +Vcc

Figure 2 : Schéma d’un ALI avec l’identification deµses bornes

Précautions expérimentales

• Il faut toujours alimenter l’ALI (i.e. relier ses bornes d’alimentation à celle de
l’alimentation symétrique ±15 V ) avant d’injecter un signal sur ses entrées sinon
on détruit le composant. De même, il faut toujours couper le signal du GBF sur
les entrées de l’ALI avant de couper l’alimentation symétrique ±15 V . En résumé :
on allume l’alimentation symétrique en premier et on l’éteint en dernier.
• Dans un montage comportant des ALI, le choix de la masse est imposé par la borne
de masse de l’alimentation symétrique. En pratique, il faudra donc relier entre-elles
les masses du GBF, de l’oscilloscope et de vl’alimentation
s symétrique.
ve Le potentiel

unique ainsi obtenu sera symbolisé par
+
vs
ve

1.2 Représentation conventionnelle de l’ALI


Pour simplifier les schémas des circuits électriques, on ne représente pas les fils d’alimentation
◃ de l’ALI. On ne représente que les deux entrées et la sortie :
肉垫

− −

+ +

On appelle respectivement i+ et i− les intensités des courants entrant dans les bornes d’entrée
◃ non inverseuse (+) eti+inverseuse
i− (−), et is l’intensité du courant sortant de la borne de sortie.
is i−

On note respectivement v+ , v− et vs les potentiels de la borne d’entrée non inverseuse (+), de
la borne d’entrée inverseuse (−) et de la sortie de l’ALI.
v− + is
◃ v+ v− vs vs
v+ i:+ϵ = v − v
On note ϵ la différence de potentiel imposée entre les deux bornes d’entrée + −

v =0
Lavoisier - PC 2
+ +
TP4 - ALI

i+ i−
is i−

ϵ
v− + is
v+ v− vs vs
v+ i+

v =0

2 Le modèle de l’ALI
2.1 ALI idéal
Pour simplifier son étude, l’ALI sera considéré comme idéal de gain infini (on notera le symbole
∞ sur le schéma de l’ALI). Cela signifie que l’on considère que l’ALI possède certaines caracté-
ristiques.

Caractéristiques de l’ALI idéal

• des courants d’entrée i+ et i− d’intensité nulle : i+ = i− = 0 ;


i+ i− = i−i=d’intensité
• un courant dei+sortie 0 limitée : is ∈ [−Isat , +Isat ] , avec Isat ≃ 20 mA ;
s
is is ∈ [−I , +I ] I ≈ 20 mA
• une tension de sortie vs limitée : vs ∈ [−Vsat , +Vsat ] , avec Vsat ⪅ Vcc (≃ 15 V).
vs vs ∈ [−V , +V ] V " Vcc (≈ 15 V)
En visualisant la tension de sortie vs en fonction de la différence de potentiel ϵ entre les bornes
inverseuse et non inverseuse, on obtient la caractéristique de transfert de l’ALI donnée dans la
figure 3 où apparaissent deux régimes de fonctionnements :
• un régime linéaire où ϵ = 0 dans le cas de l’ALI idéal ;
• un régime saturée où vs = ±Vsat

vs = µ (v+ − v− ) = µ ϵ vs
+Vsat

vs

vs = ±V vs ϵ = ϵ

vs = µϵ
-V
µ sat
ϵ µV zone 1 zone 3
ϵ≈0 v + = v− zone 2

Figure 3 : Caractéristique de transfert de l’ALI idéal

2.2 Deux régimes de fonctionnement : régime linéaire et régime saturé


Régime linéaire : Le régime linéaire de l’ALI correspond à la zone 2 sur la figure 3 où
|vs | < Vsat , caractérisée par la relation suivante :
vs = µϵ = µ(v+ − v− )

Lavoisier - PC 3
TP4 - ALI

où µ est le gain en régime continu de l’ALI. La valeur de µ est considérée infinie pour l’ALI idéal
(µ → ∞). Compte tenu de la valeur de µ et de la forme de la caractéristique dans le régime
linéaire, la valeur de ϵ est très petite : on considèrera que pour l’ALI idéal en régime linéaire
que ϵ = 0 autrement dit que v+ = v− .

Régime saturé : Le régime saturé correspond aux zones 1 et 3 sur la figure 3 où vs = ±Vsat
(le signe de vs est le même que celui de v+ − v− ) La tension de sortie de l’ALI est donc constante
et indépendante de la valeur de la tension ϵ : on dit que l’ALI sature. La tension de saturation
Vsat est habituellement comprise entre 12, 5 V et 14, 5 V pour une alimentation de l’ALI de
±15 V . En plus d’être limité en tension (vs ⩽ Vsat ), l’ALI est également limité en courant pour
éviter la destruction du composant lors d’un court-circuit. la valeur du courant de saturation
est typiquement isat = 20 mA.

Régime linéaire ou saturé ? L’énoncé de l’exercice précise généralement le mode de fonc-


tionnement (saturé ou linéaire) de l’ALI, ce qui permet notamment de savoir si l’on peut utiliser
la relation v+ = v− du régime linéaire. Si le régime n’est pas précisé, on peut le déterminer par
les conditions suivantes :

Condition de stabilité du régime linéaire

Un ALI ne peut fonctionner en régime linéaire que s’il existe une branche reliant la sortie
de l’ALI à l’entrée inverseuse (−). Cette branche est aussi appelée rétroaction négative,
le mot "négatif" désignant l’entrée inverseuse. En plus de cette condition, il est également
nécessaire, pour avoir un comportement linéaire, que la tension vs ainsi obtenue reste
inférieure à Vsat .

2.3 ALI réel


En réalité, l’ALI n’est jamais parfaitement idéal, mais réel : c’est un composant dont les ca-
ractéristiques sont proches de celles de l’ALI idéal. Il existe plusieurs type d’ALI, chacun étant
plus ou moins éloigné du modèle idéal (par exemple le type TL081 ou 741 utilisé en TP). Dans
ce cas, la caractéristique est modifiée et devient celle de la figure 4. Dans le cas réel, en régime
linéaire, ϵ n’est plus nul et µ n’est plus infinie (sa valeur reste grande : typiquement 2 × 105 ).

vs

+Vsat
pente 𝝁

-Vsat

saturé linéaire saturé

Figure 4 : Caractéristique de transfert de l’ALI idéal

Lavoisier - PC 4
! "
R2 - ALI
TP4
! Finalement, comme v+ = . . . , on en déduit vs = 1+ ve .
R1

! L’hypothèse de fonctionnement linéaire est alors valable tant que :


3 Premier exemple de montage en régime linéaire : le suiveur
3.1 Étude théorique
4.4 Suiveur
Onde tension
réalise le montage de la figure 5 en appliquant une tension d’entrée ve : on veut déterminer
la tension de sortie vs .



+
ve vs

Figure 5 : Montage suiveur


! Dans ce montage, l’ao est susceptible de fonctionner en mode linéaire car . . .
Pour déterminer vs en fonction de ve , on étudie le montage en suivant les étapes suivantes :
1. L’ALI fonctionne-t-il en régime linéaire ?

! On suppose que l’ao fonctionne en mode linéaire. Dans ce cas, . . .

! Finalement, comme v+ = . . . , on en déduit vs = ve .


2. Qu’en déduit-on sur les tensions v+ et v− ?
Lycée Saint-Louis MPSI 2 - 2009/2010 6

3. D’après le montage, écrire la relation reliant ve et vs .

4. Jusqu’à quelle valeur de ve l’ALI fonctionne-t-il en régime linéaire ?

5. Soit une résistance Ru reliée à un générateur, donner l’expression de U , la tension à ses


bornes, dans le cas d’un générateur idéal de tension e puis dans le cas d’un générateur réel
de résistance interne r.

Lavoisier - PC 5
TP4 - ALI

Figure 6 : Générateur idéal Figure 7 : Générateur réel

6. Quel est le problème qui se pose ici ?

7. Quelle est la tension aux bornes de la résistance Ru dans le cas suivant ? Conclure quant
à lintérêt du suiveur.

Figure 8 : Générateur réel et suiveur

3.2 Etude expérimentale


- Réaliser avec un générateur de tension continu e = 1 V et une résistance Ru = 100 Ω les
montages des figures 7 et 8. Vérifier vos résultats théoriques.

- Augmenter progressivement la tension e, que ce passe-t-il si e est trop grand ? Pourquoi ?


Dessiner les deux signaux e et U ci-dessous.

Lavoisier - PC 6
TP4 - ALI

CH1 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

CH2 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

Mode :

□ Base de temps : /div


□ XY

4 Deuxieme exemple de montage en régime linéaire : l’amplifi-


cateur non-inverseur
4.1 Étude théorique
On réalise le montage de la figure 9 en appliquant une tension d’entrée ve : on veut déterminer
la tension de sortie vs .
4.3 Amplificateur non inverseur
R2

R1


+
ve vs

! Dans ce montage, l’ao estFigure 9 : Montage


susceptible amplificateur
de fonctionner non-inverseur
en mode linéaire car . . .

Pour déterminer vs en fonction de ve , on étudie le montage en suivant les étapes suivantes :


1. L’ALI fonctionne t-il en régime linéaire ?

! On suppose que l’ao fonctionne en mode linéaire. Dans ce cas, . . .

! Pour relier ve et vs , on applique le théorème de Millman à l’entrée inverseuse :


2. Qu’en déduit-on sur les tensions v+ et v− ?
v− =

! "
R2
! Finalement, comme v+ = . . . , on en déduit vs = 1+ ve .
R1
3. D’après le montage, écrire la relation reliant ve et vs .
! L’hypothèse de fonctionnement linéaire est alors valable tant que :

4.4 Suiveur
Lavoisier - PCde tension 7
TP4 - ALI

4. Jusqu’à quelle valeur de ve l’ALI fonctionne-t-il en régime linéaire ?

5. Y a t-il amplification ? Quel est l’intérêt de ce montage ?

4.2 Étude expérimentale


- Faire le montage de la figure 9 avec R1 = 1 kΩ et R2 = 10 kΩ. On prendra pour ve un signal
sinusoïdal de fréquence 1 kHz et d’amplitude 1 V .

- Vérifier que l’ALI effectue bien la fonction attendue.

- Prendre maintenant une amplitude de 2 V pour ve . Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Dessiner le


signal d’entrée ve (t) et le signal de sortie vs (t) ci-dessous.

CH1 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

CH2 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

Mode :

□ Base de temps : /div


□ XY

- Faire varier la fréquence du générateur entre 1 kHz et 150 kHz pour une amplitude de 1 V ,
quel phénomène apparaît ? A quoi cela est-il dû ? Dessiner le signal d’entrée ve (t) et le signal de
sortie vs (t).

Lavoisier - PC 8
Condition de stabilité du régime linéaire
TP4 - ALI
Un ao ne peut fonctionner en mode linéaire que s’il existe une rétroaction de la sortie de
l’ao vers l’entrée inverseusea . Dans ce cas, le fonctionnement linéaire perdure tant que le
montage dans lequel est engagé l’ao ne « cherche » pas à imposer |vs | ≥ Vsat .

Si ces deux conditions ne sont pas simultanément vérifiées, l’aoCH1 :


fonctionne en mode saturé.
Calibre : V/div
a
□ CC
Plus concrètement, le terme rétroaction signifie ici que la sortie de l’ao doit être reliée à□l’entrée
CA inverseuse
par une portion de circuit.

CH2 :
tude de quelques montages « classiques » enCalibre
fonctionnement
: V/div linéaire
□ CC □ CA
Question préliminaire : peut-on appliquer le théorème de Millman à la sortie de
Mode :
ao ?
□ Base de temps : /div
□ XY

5 Exemple de montages en régime saturé


Nous étudions ici les montages comparateurs qui sont des circuits où l’ALI fonctionne en régime
saturé. La tension de sortie (±Vsat ) dépend du résultat de la comparaison des deux tensions
Amplificateur inverseur
d’entrée de l’ALI, d’où le nom de ces montages.

5.1 Montage comparateur simple R2


On réalise le montage de la figure 10 en appliquant une tension d’entrée ve = v+ et ve′ = v− :
on veut déterminer la tension de sortie vs . v− ̸= v+ vs = ±vsat
R1



ve′
++
ve vs v
s
ve

Figure 10 : Montage comparateur simple


vs = ±Vsat
ce montage, l’ao est susceptible
1. L’ALI deenfonctionner
fonctionne t-il en?mode linéairevecar v.e . .
régime linéaire

ve 4 V f = 100 Hz ve′
2. Qu’en déduit-on sur les tensions v+ et v− ?
1, 5 V
uppose que l’ao fonctionne en mode linéaire. Dans ce cas, . . .
ve (t) vs (t) ve (t) vs (t) ve′
vs ve vs (ve )

relier ve et vs , 3.
onQu’en
applique le théorème
déduit-on de Millman
pour la valeur de vs ? à l’entrée inverseuse :

v− =
! !

R2
ement, comme v+ = . . . , on en déduit vs = − ve .
Lavoisier - PC R1 9
! !
TP4 - ALI

4. Quel est l’intérêt de ce montage ?

- Choisir un signal ve sinusoïdal d’amplitude 4 V et de fréquence f = 100 Hz (on utilisera le


GBF), et ve′ continu à 1, 5 V (on utilisera l’alimentation stabilisée).
Faire le travail suivant :
— visualiser en mode temporel ve (t) et vs (t) et représenter sur le premier oscillogramme ve (t),
vs (t) et ve′ ;
— visualiser en mode XY vs en fonction de ve et représenter sur le second oscillogramme
vs (ve ).

CH1 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

CH2 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

Mode :

□ Base de temps : /div


□ XY

CH1 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

CH2 :
Calibre : V/div
□ CC □ CA

Mode :

□ Base de temps : /div


□ XY

- Expliquer vos observations

Lavoisier - PC 10
TP4 - ALI

eur inverseur
滞后
5.2 Montage comparateur à hysteresis
R2
D’autres types de montages comparateur existent, comme par exemple le comparateur à hyste-
resis donné sur la figure 11. Le principe est à nouveau ici de comparerv des tensions entre elles :
s
ve avec une tension dépendant de vs .
vs
R1
−−

++
ve vs
ve
vs

R2 R1

Figure 11 : Montage comparateur à hysteresis


, l’ao est susceptible de fonctionner en mode linéaire car . . .
ve
Comme précedement, l’ALI 100 Hz
fonctionne 7 Vsaturé où v = ±V R.2Le
en régime = basculement
1, 0 kΩ R1 = de
4, 7+V
kΩ
s sat sat
à −Vsat ou inversement, ne s’effectue plus comme pour le comparateur
vs ve simple. En effet, l’état du
système ici dépendvsde l’état antérieur (car il dépend de vs ) : le basculement de +Vsat à −Vsat sera
différent du basculement de −Vsat à +Vsat . Les circuits fonctionnant sur le principe d’hysteresis
possèdent donc une mémoire électronique.

- On choisit pour ve un signal sinusoïdal à 100 Hz, d’amplitude 7 V. Pour les résistors :
l’ao fonctionne
R2 = 1, 0en
kΩ,mode
R1 = 4, 7linéaire.
kΩ. Dans ce cas, . . .
! !
Visualiser en mode XY les tensions vs et ve et représenter la courbe ci-dessous. Interpréter le
comportement de vs au cours d’un cycle.

vs , on applique le théorème de Millman à l’entrée inverseuse :


! CH1 :!
Calibre : V/div
□ CC □ CA
v− =
!
! CH2 :
R2
me v+ = . . . , on en déduit vs = − ve . Calibre :
□ CC □ CA
V/div
R1

onctionnement linéaire est alors valable tant que : Mode :

□ Base de temps : /div


□ XY

is MPSI 2 - 2009/2010

Lavoisier - PC 11

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