Vous êtes sur la page 1sur 2

Que s’est-il passé à Noël ?

Saint Jean nous dit "Le Verbe s’est fait chair" ; mais Cela ne veut pas dire simplement que
Dieu a pris un corps d’homme, Il n’a pas pris seulement notre corps, mais aussi notre
intelligence, notre volonté, notre sensibilité. Et aujourd’hui, dans la fête de la Sainte Famille,
nous prenons acte avec gratitude qu’Il a souhaité aussi vivre dans une famille. En un sens, il
aurait pu venir homme adulte, comme ça Il n’avait pas besoin d’une maman, d’un papa, Il
pouvait être autonome directement…
Mais voilà, Il a choisi de prendre notre itinéraire. Il a fallu qu’Il apprenne à parler alors que
c’est le Verbe de Dieu, la parole de Dieu faite chair, Il a tout appris. Il aurait pu gagner du
temps sans tout cela !!

Mais justement, Il a voulu assumer notre mode de croissance, dans une dépendance fondée
sur l’amour, qui est si caractéristique de notre nature humaine ; il a voulu vivre cette vie
familiale.
Le Verbe de Dieu qui s’est fait chair, c’est aussi le Verbe de Dieu qui se rend présent dans la
famille. C’est l’Emmanuel présent dans la famille. C’est Jésus qui sauve, qui est dans la
famille aussi pour la sauver. Et plus que jamais, alors que des structures de péché sont
inscrites dans les moeurs et dans les lois, nous voyons combien la famille a besoin du salut.

Le fait que le Verbe de Dieu ait voulu vivre, être porté dans le sein de Marie, naître dans une
étable, puis grandir comme le dit la lecture, se fortifier, se remplir de sagesse, tout cela nous
montre combien pour Lui et dans le plan de Dieu aussi bien celui de la création que celui de la
rédemption, la famille est importante.

Oui Dieu est vraiment présent au cœur de la famille, et la famille est si importante dans
l’économie du salut.

Ceci n’est pas étonnant puisqu’Il est le Dieu trinité. Et la famille est comme une image sur
terre de la Trinité. Dans la famille, les personnes sont différentes les unes des autres,
quelquefois on en fait d’ailleurs l’expérience un peu douloureuse : à certains moments on se
dit que c’est une richesse, mais à d’autres moments, il faut le supporter… Les personnes qui
composent la famille sont appelées, comme les personnes de la sainte Trinité, à vivre dans la
communion.

Une manière importante de vivre et d’honorer cette présence de Dieu dans la famille, c’est la
prière. Jésus nous dit : "Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis là au milieu
d’eux." N’est-ce pas tout spécialement vrai pour la famille, alors que le sacrement du mariage
institut l’alliance entre les époux dans l’alliance avec le cristallin. La famille est comme une
Église domestique.
Et Mère Térésa disait :

« Transmets la prière à ta famille, transmets la à tes petits-enfants, enseigne-leur à prier car un


petit qui prie est un enfant heureux, une famille qui prie est une famille unie. »

Dieu est présent aussi au cœur des décisions familiales

On le voit bien dans les lectures qui nous sont données, spécialement celles qui nous parlent
d’Abraham aujourd’hui. C’est un homme de foi, la foi est mise à la première place dans son
histoire sainte, au cœur de laquelle il y a la promesse du don d’un fils et d’une descendance.
Les familles sont appelées à se construire dans la foi. Et l’on voit avec Abraham combien la
foi est à même d’inspirer des choix de vie. Il fait d’abord le choix de quitter son pays, parce
qu’il perçoit cet appel de Dieu : et il se livre à la volonté de Dieu sur lui et sur sa famille.
On voit aussi cela dans l’Évangile : Marie et Joseph sont soucieux d’accomplir les
"prescriptions" de la loi, soucieux d’accomplir la volonté de Dieu qui leur est manifestée. La
Présentation de Jésus au Temple est un moment important pour Marie et Joseph : c’est
l’occasion de reconnaître que cet enfant ne leur appartient pas. En effet, il n’est pas toujours
simple pour des parents d’accepter le chemin de leurs enfants qui ne leur correspond pas
toujours, même s’ils ont évidemment un devoir d’éducateurs auprès d’eux et peuvent donner
des directions. Mais ils prennent conscience que leur enfant ne leur appartient pas, qu’il
appartient avant tout à Dieu qui a un dessein particulier sur cet enfant. C’est ce que vivent
Joseph et Marie dans ce moment de la Présentation.
Suivre la volonté de Dieu, c’est le plus souvent accomplir son devoir d’État ; après cet
événement forme signification de la présentation au temple. Joseph et Marie repartent à
Nazareth parce que c’est là que Dieu les attend. Le culte du à Dieu de manière familiale est
très important, mais cela ne remplace aucunement, l’accomplissement du devoir d’État, la vie
commune, l’attention aux besoins de l’autre, les services que l’on se rend, les gestes d’amour.
On y voit cette attention au devoir d’état : la volonté d’accomplir ce que l’on doit faire pour
les autres, dans la responsabilité que Dieu dans sa sagesse à donner à chacun. Cela demande
aussi dans cette responsabilité une disponibilité aux événements imprévus, qui n’ont manqué
ni dans la vie d’Abraham, ni dans la vie de la sainte famille ; mais alors qu’aujourd’hui, en
vertu du primat de l’individualisme les imprévus tournent facilement au détriment de l’unité
familiale, au contraire le bien de la famille doit rester central lorsqu’il faut s’adapter à des
événements imprévus ; ces événements qui incluent l’évolution des personnes.

Dans les lectures du jour, nous voyons plusieurs souffrances typiques de la vie familiale. Pour
Abraham et Sarah, c’est l’épreuve de la stérilité. Puis pour Joseph et Marie c’est l’annonce par
le vieillard Siméon de la souffrance, alors que la persécution par Hérode allait déjà s’abattre.
Pour Anne, c’est la perte d’un être cher que rien n’a remplacé, elle est veuve depuis
longtemps. Autre forme de souffrance, cela peut être la vieillesse, il n’est pas toujours facile
de vieillir. Mais visiblement, Siméon et Anne ne sont pas amers. Quelquefois, quand on
vieillit, on devient grincheux. Anne et Siméon sont eux dans le registre de la louange, de
l’émerveillement. Et c’est quelque chose de beau de garder cette capacité d’émerveillement,
cette force de l’espérance et de la confiance en Dieu, car ses bontés présentes et à venir
demeurent dans la vieillesse.
Dans toutes ces épreuves, Dieu n’est pas absent. Dieu ne nous laisse pas le jour où cela
devient compliqué pour nous, heureusement. Marcher sur les chemins de la sainteté, c’est
porte la Croix, assumer la part de souffrance, portée non pas seuls mais avec Jésus ; et la
communion familiale est si importante pour porter les épreuves qui ne manquent pas de se
présenter.

Pour conclure, redisons que Jésus est l’Emmanuel. Dieu avec nous, Jésus qui nous sauve.
Alors aujourd’hui, affermissons notre confiance en la présence de Jésus dans nos vies
familiales, et que cela nous procure une joie profonde. Ayons un amour de la sainte famille, et
qu’elle soit pour nous une lumière, une source d’inspiration.

Amen.

Vous aimerez peut-être aussi