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LE SYSTEME ABO

INTRODUCTION
- Un système de groupe sanguin est un groupe d’Ag codés par des allèles d’un locus ou de plusieurs loci liés
sur une région chromosomique. Plus de 36 systèmes ont été décrits, avec plus de 353 Ags.
- Le système ABO, seul système dont la définition repose sur l’existence concomitante d’antigènes
membranaires et d’anticorps plasmatiques correspondants aux Ag absents.
- Intérêt : transfusion, greffe, transplantation.

ANTIGENES

 Les déterminants antigéniques A, B, et H sont de nature glucidique.


 A la naissance, les antigènes A et B ne sont pas complètement développés. Ils sont présents chez le fœtus dès
la cinquième semaine, leur expression est définitive vers l’âge de trois ans.
 Les antigènes ABH ne se limitent pas aux hématies, ils sont présents dans de nombreux tissus humains
(hématies, GB, plaquettes et tissus sauf le tissu conjonctif et le SNC).
 Les antigènes ABO sont de véritables antigènes tissulaires d’histocompatibilité
 Le produit primaire du gène est une enzyme, la Glycosyl-transférase, qui accroche 1 sucre spécifique sur une
substance de base, la substance H.
- Pour l’antigène A, le glycosyl = N-acetyl Galactosamine
- Pour l’antigène B, le glycosyl = Galactose
 4 groupes peuvent ainsi être définis :
- Groupe A = antigène A
- Groupe B = antigène B
- Groupe AB = antigènes A + B
- Groupe O = ni antigène A, ni antigène B, présence d'antigène H
 Si absence d’Ag H alors le groupe est dit BOMBAY, très rare.

GENETIQUE, ASPECTS MOLECULAIRES ET PHENOTYPES

 Le locus ABO est localisé sur le chromosome 9.


 La transmission des caractères antigéniques A, B, O est sous la dépendance d'un système de gènes
polyallèliques constituées par trois allèles A, B, O, qui occupent un seul locus.
 A et B sont des caractères dominants.
 O est un caractère amorphe.
 Différents phénotypes sont décrits :
- Phénotypes communs : A (génotype A/A ou A/O), B (B/B ou B/O), AB (A/B), O (O/O).
- Phénotypes A1/A2 : Chez les sujets porteurs de l’antigène A, environ 80 % des sujets sont A1 et 20 % A2.
La différence entre Al et A2 est tout à la fois qualitative (il existe une substance A commune aux Al et A2
une substance Al propre au type Al) et quantitative (nombre et répartition des sites antigéniques différents).
 Tout se passe comme si les sujets Al avaient transformé toute la substance H en substance A, et comme si chez
les sujets A2, il restait de la substance H non transformée.
 La plupart des sérums Anti A naturels sont des mélanges d'Anti A1+ A.
ANTICORPS
1. Anticorps antiA , antiB et anti AB « naturels »
 Ce sont des Ac naturels : synthétisés spontanément en dehors de toute stimulation antigénique
 Ce sont des Ac réguliers : constamment présents en l’absence de l’Ag correspondant.
 Chez le nouveau-né il y a absence de toute agglutinine anti A ou B qui lui soit propre et les agglutinines
présentes sont celles de la mère.
 Les Ac anti-A et anti-B apparaissent habituellement entre le 3ème et le 6ème mois de vie et leur concentration
atteint un maximum vers l’âge de 10 ans.
 Ces anticorps naturels ont les propriétés suivantes:
- ce sont des Ig M mais aussi IgG ou IgA. - Agglutinants en milieu salin. - Ac froids actifs à 4°
- Pas de pouvoir hémolysant. - Neutralisables par des substances du groupe A ou B solubles
- Thermolabiles: leur activité agglutinante disparaît après un chauffage de 10 minutes à 70°.

2. Anticorps anti-A ou anti-B « immuns »


 Ils sont inconstants et transitoires, ils surviennent à la suite d'hyper-immunisation, par :
- Allo-immunisation : transfusion, immunisation maternelle aux antigènes A ou B d'origine fœtale.
- Hétéro-immunisation : médicamenteux (Vaccins, SAT…).
 Dépistés et identifiés par RAI
 Ces AC ont les propriétés suivantes :
- Ce sont des IgG (traversent placenta)
- Non agglutinants en milieu salin « révélés par la réaction de Coombs ».
- Anticorps chauds dont l'optimum thermique est de 37°.
- Ils sont de nature incomplète ne provoque pas d'agglutination en sérum physiologique
- Thermostables et résistent à un chauffage à 70° pendant 10 mn.
- Ils possèdent un pouvoir hémolytique prononcé in vitro en présence de complément.
 Ils sont dangereux en transfusion et responsables d’accident d’hémolyse indirecte

APPLICATIONS : LE GROUPAGE ABO

 Prélèvement : Sang total EDTA ,5 mL, tube étiqueté avec vérification de l’identité et des renseignements.
 Technique : 2 épreuves doivent obligatoirement être réalisées : l'épreuve globulaire de BETH VINCENT
(MEE des Ag sur les GR) et l'épreuve sérique de SIMONIN (MEE des Ac dans le sérum) avec nécessité
absolue d’une concordance entre les 2 épreuves.
 Détermination : les 2 épreuves correspondent à une seule détermination, dont chacune nécessite 2 techniques
différentes, réalisées par 2 techniciens différents, à l'aide de 2 lots de réactifs différents.
 Les résultats du groupage ne pourront être considérés comme définitifs qu’après une seconde détermination
pratiquée sur un nouveau prélèvement à 24h d’intervalle en dehors d’un contexte d’urgence. (annexe)
 Supports : différents supports font appel tous à des techniques d’agglutination (plaque d’opaline, tube,
microplaque, gel filtration).
 Des échantillons de contrôle de qualité interne des sérums tests et des hématies tests sont nécessaire.
 La définition du groupage ABO est désormais indissociable du phénotypage RH1 (Rh D) du système RH=>
groupage standard.

Groupe Anti-A Anti-B Anti-AB GR A GR B


A + - + - +
B - + + + -
AB + + + - -
O - - - + +
 Validation :

La validation analytique du groupage ABO RHD est conditionnée par :


* Absence d’ambigüité entre les deux épreuves globulaire et sérique.
* Absence de double population, retrouvée en cas (d’antécédents de transfusion antérieure, greffe des cellules
souches hématopoïétiques, hémopathies malignes, chez le nouveau-né si prélèvement fait à partir du
cordon, chez les jumeaux dizygotes, et en cas d’Ag A et B faibles).
* Concordance des résultats entre les deux déterminations.
* Absence de discordance avec les résultats antérieurs.

 En cas de difficulté de groupage :

 Avant de parler de difficultés :


 vérifier les conditions de réalisation : résultats du CQI, hématies-tests, carte gel ;
 vérifier l’absence d’altération de l’échantillon de sang (prélèvement hémolysé, ancien) ;
 éliminer les fausses agglutinations dues à une forte concentration de protéines.

 Demander les renseignements cliniques : âge, diagnostic, antécédents transfusionnels, carte de groupage…
 Réaliser les témoins : Lorsqu’il y a une discordance entre les 2 épreuves, il faut obligatoirement 3 témoins :
 1 Témoins pour validation de l’épreuve sérique :
- Témoin allo : GR O + sérum malade => présence d’allo-Ac (faire un RAI) .
 2 témoins pour validation de l’épreuve globulaire :
- Témoin auto : GR malade + sérum malade => présence d’auto-Ac.
- Témoin AB : GR malade + sérum AB => présence de polyagglutinabilité .

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