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ISBN : 9782955077603
Cet ouvrage a été édité, sous le titre "Dessine moi un Client" LPM 1999.
Paris (épuisé).
Et de façon générale, à tous mes prospects et clients qui m'ont permis, au fil
des ans à mieux comprendre leurs désirs et leurs besoins.
PREFACE
Comme vous le savez, le client est la personne qui prend la décision
d'acheter un bien ou un service. Vous êtes donc vous-même un client, et
j'espère que vous serez un client heureux si vous prenez la décision d’aller
plus loin dans votre lecture que la préface de ce Livre !
Vous me trouvez peut-être un peu trop "fan" de ce livre. Vous avez raison,
car je dois beaucoup à l’auteur. A chacune des étapes de ma vie
professionnelle j’ai pu m’appuyer sur ses enseignements. Les formations
que j’ai suivies ensuite dans des entreprises, internationales ont toujours
renforcées ces bases fondamentales. Aujourd’hui, je les transmets à mon
tour.
Pierre Guépet
Fondateur de Tim-Promedial
Vice Président des Dirigeants Commerciaux de France
SOMMAIRE
Avant Propos
Chapitre 1 - Le Contexte
A - Deux Facteurs de Succès
B - La Fonction Marketing
C - La Fonction Commerciale
D - Deux attentes : un climat et un discours
E - La Spirale Infernale
F - Conclusion
Points Clés
Autodiagnostic
"Nous avons déjà assez de mal à vendre nos produits et à essayer de vendre
nos services face à la concurrence et à la baisse résultante de nos marges.
Pourquoi faudrait-il en plus, nous préoccuper de satisfaire des besoins
nouveaux et investir sans être certain du résultat ?"
B - LA FONCTION MARKETING
"Marketing". La majorité des dirigeants d’Entreprise ne reste pas
indifférente à cet anglicisme. Comme beaucoup de ce qui vient des États-
Unis, ce mot s’est imposé comme un concept intraduisible et prêtant dès
son apparition le flanc à la critique : "Ah oui, le marketing c’est ce que l’on
traduit par marcottage !". Pourquoi pas, si cela permet à la fois de créer de
nouvelles racines, en renforçant la plante et d'obtenir de nouvelles branches
chargées de fruits !
Sur le même exemple des centrales nucléaires, il est clair que l’écoute des
principaux clients doit permettre de préciser la durée et l’importance des
investissements qui seront faits dans le domaine, en pondérant du facteur lié
au discours politique. Celui-ci ne procède pas toujours de la même logique !
Le marché est la rencontre d’une demande motivée par des besoins (client)
et d’une offre matérialisée par des moyens de satisfaire ces besoins
(fournisseur). Pour mieux le connaître et le comprendre, deux facteurs de
succès demeurent incontournables. C'est l'attention à porter :
Ainsi, sur le marché des poids lourds, supposons que l'on étudie la clientèle
potentielle des tracteurs de semi-remorque de forte puissance.
b) la concurrence
Un concurrent, c’est une entité qui intervient sur le même métier qu'une
autre entreprise et qui entre donc en compétition avec elle sur les mêmes
marchés. Il existe deux types de concurrents :
Un Président d'une grande entreprise de détergents n’a pas hésité à dire lors
d’une interview : "vous pouvez m’enlever mes laboratoires de recherche et
mes usines, si vous me laissez mes équipes marketing et commerciales, je
vous reconstruis la Société !". L'idée ainsi mise en avant est l'extrême
attention que doit porter l'entreprise aux hommes qui la composent.
En effet, tout produit suit un cycle de vie qu’on peut schématiser ainsi :
- lancement,
- développement,
- maturité,
- déclin.
Un produit passe ainsi par ces quatre phases, plus ou moins rapidement. Si
un produit a une durée de vie très longue, une fois que les clients solvables
sont équipés, il faut attendre l'obsolescence de ce produit pour pouvoir en
vendre un nouveau (sauf si l’on peut proposer des innovations majeures qui
justifient un renouvellement prématuré des équipements). Entre-temps, on
peut vendre de l’entretien et des services additionnels.
Le cycle de vie d’un produit voit son rythme modifié par différents facteurs,
tels que :
- la pression des innovations technologiques,
- la concurrence,
- l'évolution des attentes des clients.
En moyenne, la durée de vie d’un bien industriel est plus longue que celle
d’un bien de consommation, mais la tendance est à la réduction de cet écart.
Nous avons voulu présenter ci-après "la matrice stratégique", outil connu de
la plupart des responsables marketing. S'il n'a pas le mérite d'être un modèle
scientifique rigoureux, c'est un support de réflexion intéressant pour
construire un Plan Marketing servant une politique de développement ou de
redressement commercial.
L'analyse stratégique est une méthode utilisée pour dégager les synergies ou
énergies existantes entre, d'une part, les éléments internes à l'entreprise -
Forces et faiblesses-, et d'autre part, les éléments externes, que nous
appelons Opportunités et Menaces.
Ainsi, face à un problème posé, qui peut naître d'une réflexion telle que :
"comment faire évoluer notre offre dans les trois prochaines années ?", il
s'agit dans un premier temps de recenser les points forts et les points faibles,
de façon factuelle et le plus objectivement possible.
F1 F2 F3 F4 f1 f2 f3 f4 Σ
O1 +
O2 0
O3 - -
O4 0 +
M1 - +
M2 0
M3 0
M4 + -
Σ
- comment me servir de mes Forces les plus importantes pour saisir telles
Opportunités ou pour combattre telles Menaces ?
Forces faiblesses
F1 - Notoriété de la marque f1 - Produit partiellement recyclable
F2 - Prix de revient x francs f2 - Pouvoir calorifique n
F3 - Réseau de revendeurs exclusifs f3 - Uniformité des modèles
F4 - Outil de production adaptable f4 - Manque de liquidité financière
Opportunités Menaces
O1 - Rajeunissement de la clientèle M1 - Mouvement écologique
O2 - Budget habits en progression M2 - Instabilité climatique
O3 - Pas de concurrents immédiats M3 - Tendance "épargne"
O4 - Ouverture Europe M4 - Copie facile
F1 F2 F3 F4 f1 f2 f3 f4 Σ
O1 0 + 0 0 - 0 - 0 1-
O2 + + + + 0 0 - - 2+
O3 + + + + 0 0 - - 2+
O4 0 + 0 + - 0 - - 1-
M1 0 - - 0 - - - - 6-
M2 - - 0 0 - - - - 6-
M3 - + - - - - - - 6-
M4 + + 0 0 - 0 - - 1-
Σ 1+ 4+ 0 2+ 6- 3- 8- 7-
F1/O1 : on ne peut pas dire que la connaissance de la marque par les plus de
25 ans va permettre de saisir l'opportunité d'un nouveau créneau de
consommateurs plus jeunes. Signe 0.
La plus grande faiblesse est f3, l'uniformité des modèles, suivis du manque
de liquidité financière f4. Comment y remédier ? En engageant un styliste à
prix d'or, et en trouvant les ressources financières nécessaires...
C - LA FONCTION COMMERCIALE
Chaque animateur de Force de Vente fournit périodiquement à ses troupes
sa conception de ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire en matière
commerciale. Informer sur les objectifs et donner les lignes directrices à
suivre font partie de sa fonction et chacun conduit ses affaires comme il
l'entend. Cependant, aucun directeur ou chef des ventes ne peut exiger que
l'évaluation de sa propre performance soit supérieure à la moyenne des
évaluations des vendeurs qu'il dirige. A moins de vouloir se justifier, en
plein comité de direction, comme nous l'avons entendu : "Que voulez-vous,
je suis le chef d'une bande de bras cassés !"
"Chez nous, c’est très simple : réfléchir, c’est commencer à désobéir ! Nos
vendeurs doivent faire face à la grande distribution. Ce qui intéresse les
acheteurs, c’est obtenir des conditions maximales de référencement, et des
chèques pour les promotions. Quand ce n’est pas la participation spéciale
pour une tombola bidon ou l’anniversaire "semestriel" des grandes surfaces.
Nos vendeurs ne doivent pas céder. De toutes façons, ils n’en ont ni la
possibilité, ni les moyens et doivent strictement appliquer la politique
définie en collaboration avec le Marketing. Ce que je leur demande, c’est de
présenter les nouvelles références, de suivre l’exposition des produits en
linéaire et les mises en avant négociées à un prix fixe et forfaitaire en début
d’année."
Je lui ai posé alors la question : "Pourquoi, dans ce cas, conserver une Force
de vente ? Les moyens actuels de communication peuvent véhiculer une
information immédiate sur vos conditions commerciale et éviter des
déplacements de vendeurs aussi coûteux qu’inutiles.
Il me fit alors remarquer qu'il avait besoin de ses vendeurs pour s'assurer
que les produits étaient bien placés en linéaire, qu'il n'y avait pas de rupture
de stock, et pour relever les prix des concurrents...
C'est de plus en plus le consommateur qui décide. Il achète soit au plus bas
prix ou en comparant les caractéristiques et qualités des produits exposés.
S'il ne trouve pas le produit ou le service escompté, il se tourne vers d'autres
réseaux de distribution. (dont on line)
Si dés lors, la Force de vente est considérée comme une simple courroie de
transmission, il est fort à parier que les vendeurs qui acceptent cette
contrainte n'auront qu'une alternative : disparaître rapidement en se
réduisant comme peau de chagrin (en 15 ans, ces forces de vente ont
diminué en moyenne de 50 %) ou continuer à garnir les linéaires en
fonction du nombre de "facings" en rapport avec leur part de marché !
Il y avait dans ce cas une volonté d'ouverture, mais la peur de modifier une
organisation qui "fonctionnait".
Cette deuxième conception de la vente n'est pas dans ses conséquences, très
différente de la première, bien qu'elle procède d'un tout autre état d'esprit.
Ce directeur connaît l'importance de la relation qui va naître entre le
médecin et le visiteur médical. Simplement parce que dans cet acte de vente
particulier, le résultat n'est jamais acquis et qu'il faut maintenir une relation
"chaude" avec les médecins. Parce que les nouvelles dispositions pour
réduire le déficit de la Sécurité sociale modifient inexorablement le
comportement des médecins lors des prescriptions (les génériques). Certes,
la résistance au changement est encore grande concernant les produits
génériques et les pharmaciens d’officine doivent arbitrer, mais la tendance
est donnée. Et les "génériques sont proposés sous différentes appellations
par les marques, moyennant l'ajout d'une poudre de "perlimpinpin".
Dans ce cas, ce n'est pas la course aux visites qu'il faut réformer, mais au-
delà des sorties quantitatives et des statistiques traditionnelles, la façon
d'évaluer la pertinence de ces visites et la fidélité des médecins dans le suivi
de leurs prescriptions.
Maintenant, le problème que nous rencontrons avec des vendeurs qui ont
fait des études supérieures, c’est qu’ils n’accrochent plus les prospects
comme nos anciens baroudeurs. Ils n’arrivent pas à se mettre à la portée des
gens simples, qui demeurent en volume notre principale clientèle.
Notre réponse :
4 - C'est le destin.
Quatrième point de vue : Celui d'un revendeur d'informatique indépendant.
Notre réponse :
Passer d'une entreprise à une autre pour vendre des équipements de sport ou
de la téléphonie était une question d'opportunité. Apprendre de nouveaux
produits, acquérir un vernis technique ne posait aucune difficulté au
vendeur "qui en voulait".
1 - Le climat
Tout acte de vente est une rencontre d'au moins deux personnes (le vendeur
et le client), qui vont communiquer, c'est-à-dire échanger des propos, points
de vue, raisonnements, pendant un temps donné. Pour le vendeur, l'issue de
la négociation sera positive, neutre ou négative selon la décision du client
de lui faire, ou non, confiance.
Il nous arrive à tous en effet, d'acheter un produit ou un service similaire,
parfois même plus cher, à un autre vendeur, ou dans un autre endroit, pour
ne pas faire réaliser une affaire à celui qui nous a déplu.
2 - Le discours
La connaissance des produits et services, de leurs avantages exclusifs, des
offres de la concurrence, des prix et marges de manœuvre sont autant de
conditions préalables à l'élaboration d'une argumentation pertinente.
Comment persuader à partir d'affirmations autant péremptoires que non
démontrées, du genre : « je peux vous assurer que ce produit est fiable, de
bonne qualité, etc. »
C'est le "milieu" dans lequel il exerce ses talents qui va exiger du vendeur
une connaissance et des compétences plus ou moins étendues.
Dans beaucoup de laboratoires pharmaceutiques, les délégués médicaux
sont tenus de connaître leurs argumentaires mot à mot, avant de rencontrer
les praticiens. Il ne faudrait cependant pas tomber dans un automatisme tel
qu'une clef USB serait plus interactive !
En électroménager, un vendeur devra surtout connaître les fonctionnalités
des produits. Cependant, il est agréable pour le client passionné par la vidéo
de rencontrer un interlocuteur qui connaît bien les matériels : tous les
appareils ne sont pas aussi performants, et les résultats obtenus ont parfois
peu de rapport avec les énoncés des fiches techniques.
D'autres environnements dans lesquels se dérouleront des ventes de produits
ou de services complexes requerront d'autres capacités.
Pourtant, si ces dernières ne lui suffiront pas toujours à emporter un marché
face à des concurrents plus agressifs, elles restent le second critère de
réussite de toute négociation commerciale.
Il y a une dernière épreuve, la plus difficile, que le vendeur devra
remporter : celle du combat contre lui-même, contre ses préjugés et ses
excuses pour justifier ses échecs.
E - LA SPIRALE INFERNALE
Il est de plus en plus fréquent et plus simple pour un vendeur de justifier des
résultats médiocres en accusant les circonstances plutôt que de réviser son
système de valeurs et ses façons de faire.
Les comportements, face à divers interlocuteurs sont empreints d’un
système de référence, d’un cadre de pensée que chacun s’est forgé, grâce à
son expérience et à sa connaissance intuitive de la clientèle.
Quelle est, ou quelles sont parmi les affirmations suivantes, celles qui sont
exactes ? Si vous en trouvez, nous vous félicitons car vous ne ratez jamais
une vente à cause d’un préjugé, ou alors pas souvent, et dans tous les cas,
pas de votre faute ! ! !
F - CONCLUSION
N’y a t il pas cependant une ligne directrice, un chemin pour éviter les
écueils ?
Peut-être est-ce quelque chose qui ressemble à la "Voie de la tactique" que
propose Miyamoto Mushashi dans son célèbre "Traité des cinq roues" dont
nous pouvons nous inspirer.
Cet illustre Samouraï dont le métier était la guerre mena durant son
existence une soixantaine de combats singuliers victorieux dont il tira à la
fois une philosophie et une méthode enseignées dans "L’Ecole des deux
sabres" qu’il fonda au début du XVII° siècle.
D’un point de vue philosophique, il aimait à rappeler à ses élèves ce vieil
adage : "Il faut vénérer les bouddhas et divinités. Mais ne pas compter sur
eux". Aide-toi et le Ciel t’aidera !
D’un point de vue pratique, il explique les différentes tactiques qui peuvent
être mise en œuvre au cours d’un combat, en laissant la place principale à la
prise d’initiative par celui qui désire la victoire.
Enfin, il expose les raisons pour lesquelles les autres écoles sont moins
performantes que la sienne : elles ont toutes centré leur enseignement sur un
point particulier qu’elles considèrent comme primordial, oubliant par ce fait
les vicissitudes et les aléas de combats à chaque fois différents par leur
contexte et leur environnement.
Ainsi, par exemple, celles qui s’appuient sur la longueur du sabre et
cherchent à obtenir la victoire à distance. C’est la raison pour laquelle elles
préfèrent les sabres longs.
Cependant, elles oublient qu’un sabre long sera un handicap en cas de
combat rapproché...
La Voie de la tactique, dans la négociation commerciale sera celle que
suivra le vendeur à l’écoute de l’environnement.
Il devra connaître l’ensemble des techniques de vente, sans en privilégier
aucune a priori. Il pourra alors, dans chaque situation, choisir alors, les
moyens les plus adaptés pour répondre aux attentes de son prospect et le
convaincre.
L’essentiel est donc de conserver, pour chaque négociation, l’initiative
d’une stratégie cohérente et correspondante au contexte précis du moment.
Il pourra surmonter les trois contraintes abordées dans ce chapitre : suivre la
politique commerciale de son entreprise avec discernement, développer ses
talents relationnels et sa compétence technique, et enfin être responsable de
ses échecs comme de ses réussites.
1 "On a beau rêver de boisson ; quand on a réellement soif, il faut s'éveiller pour boire." S.
FREUD.
POINTS CLES DU CHAPITRE 1
QUESTIONNAIRE
Nous vous proposons, avant de parcourir les pages qui vont suivre de
répondre à un questionnaire qui vous permettra de situer votre style
personnel de vente. Nous vous demandons d’être le plus spontané et sincère
possible. Partagez 100 points, à chaque fois, entre les quatre propositions A,
B, C, D, pour les 20 thèmes. Référez-vous en annexe à la grille de décodage
et aux commentaires sur vos résultats.
1 / LA POLITIQUE COMMERCIALE
A - Un vendeur doit connaître et appliquer la politique commerciale de son
entreprise tout en négociant avec sa direction une marge de manœuvre pour
traiter les cas particuliers sur le terrain.
......... points
......... points
......... points
2 / LES CLIENTS
A - Les clients n’attendent du vendeur ni discours, ni cordialité particulière.
Il suffit que les produits ou services proposés soient standards et d’un prix
moyen par rapport au marché.
......... points
......... points
C - Les clients sont des être humains qui comme tels achèteront au vendeur
qu’ils trouveront le plus disponible et le plus sympathique. Le climat de
vente est plus important que l’objet de la négociation.
......... points
D - Neuf fois sur dix, les clients ne savent pas ce qu’il leur convient. C’est
au vendeur qu’il revient d’argumenter en présentant tous les avantages de
son offre afin de les persuader d’acheter.
......... points
3 / LA CONCEPTION DE LA VENTE
A - La vente est un métier dans lequel on réussit grâce à une approche
structurée qui permet de connaître les motivations de son interlocuteur et de
construire une argumentation adaptée à ses attentes.
......... points
B - Si on vend des produits ou des services fiables qui ont fait leurs
preuves, les clients sauront d’eux-mêmes faire la part des choses. Le
vendeur n’aura plus qu’à bien s’organiser dans le suivi des commandes.
......... points
......... points
D - Dans la vente tout est une question de relation entre le vendeur et son
client. Les affaires se font lorsque le vendeur a su faire passer le courant et
obtenir un climat de confiance.
......... points
......... points
......... points
C - Les qualités d’un bon vendeur sont : une présentation irréprochable, une
grande capacité relationnelle, son sens du devoir et sa loyauté envers son
entreprise et ses clients.
......... points
D - Un vendeur maintient son chiffre d’affaires par son organisation, sa
méthode et sa rigueur dans le suivi des dossiers et une bonne connaissance
des produits ou services qu’il commercialise.
......... points
......... points
......... points
C - Les clients connaissent aussi bien, et parfois mieux que le vendeur les
produits ou services dont ils ont besoin. Ce qu’ils recherchent ce sont des
réponses conformes à leur demande au prix le plus bas du marché.
......... points
D - Tous les clients réagissent de la même façon : ce qui les intéresse c’est
d’obtenir du vendeur un maximum d’avantages supplémentaires pour le
même prix, avec une remise en plus.
......... points
......... points
......... points
D - Certains clients désirent aller droit au fait parce qu’ils sont stressés par
leur travail, il faut dans ce cas être patient et les écouter. La grande majorité
sait que la vente est une question de confiance qui prend du temps.
......... points
......... points
......... points
......... points
8 / LES DECIDEURS.
A - Pour savoir qui décide quoi, c’est facile, il suffit de poser habilement la
question à son interlocuteur : "Les décisions, chez vous, sont prises par
vous-même ou de façon collégiale ?"
......... points
......... points
C - Même si son interlocuteur n’est pas seul à décider, le vendeur doit tout
faire pour créer et maintenir des relations amicales avec ce dernier. Il pourra
peut-être l’aider en défendant sa cause à l’échelon au-dessus.
......... points
......... points
......... points
B - Les clients ne sont pas automatiquement fixés sur leurs besoins réels.
C’est en discutant avec le vendeur qu’ils pourront préciser leurs attentes.
......... points
C - "Rechercher les besoins du client" est une formule polie qui veut dire
que le vendeur doit découvrir quel est le budget maximum qu’il compte
investir pour lui proposer les produits ou services correspondants.
......... points
......... points
......... points
......... points
C - Les mobiles d’achat des clients dépendent à la fois de leurs besoins
personnels et de la décision professionnelle à prendre par rapport à l’utilité
ou la rentabilité du produit ou du service envisagé.
......... points
......... points
11 / LE PRIX
A- Les prix proposés ne correspondent pas toujours au budget prévu par le
client. Le vendeur doit s’efforcer de trouver un arrangement avec sa
hiérarchie pour satisfaire son interlocuteur.
......... points
......... points
......... points
D - Ce n’est pas le vendeur qui fait les prix, et le client le sait lorsqu’il
exige des remises. Son rôle doit de borner à transmettre les demandes des
clients à sa hiérarchie qui décidera.
......... points
12 / LES ARGUMENTS
A - Ce qui intéresse surtout les clients, ce sont les caractéristiques
techniques de l’offre. Ils savent généralement trouver eux-mêmes les
avantages qui en découlent.
......... points
B - Les avantages d’une offre sont les conséquences positives qui découlent
de ses diverses caractéristiques. Ce qui intéresse le client, c’est de savoir
comment ces avantages vont répondre à ses besoins.
......... points
......... points
D - Cela ne sert à rien de vouloir argumenter une offre. Ce qui est important
pour le client, c’est d’avoir en face de lui un vendeur capable de lui citer les
qualités et les défauts de ses produits/service.
......... points
13 / LES OBJECTIONS
A - Lorsqu’un client commence à émettre des doutes de l’offre du vendeur,
ça signifie qu’il n’est pas intéressé ou qu’il n’a pas les moyens. Le vendeur
ne doit pas insister et remettre la négociation à plus tard.
......... points
C - Les objections du client doivent être interprétées comme les signes d’un
manque d’attention du vendeur à son égard. Une attitude de compréhension
bienveillante arrangera les choses.
......... points
D - Les objections des clients sont connues : ils veulent tous le beurre et
l’argent du beurre ! Le vendeur doit savoir contrer le client, ou alors
esquiver en minimisant ou en reportant les objections.
......... points
14 / LES RECLAMATIONS
A - Si le client fait des réclamations, cela veut dire que l’entreprise s’est
engagée sur des choses qu’elle n’a pu tenir. Dans ce cas, le vendeur doit
fournir au client tous les renseignements utiles pour contacter le service
concerné.
......... points
......... points
C - Le client est en droit de faire des réclamations s’il n’est pas satisfait. Le
contrat moral qu’il a passé avec le vendeur doit le rassurer. Celui-ci
s’efforcera de trouver des compensations auprès de sa Direction.
......... points
15 / ENTREE EN MATIERE
A - Après les politesses d’usage, le vendeur doit aussi vite que possible
prendre l’ascendant sur son client en lui montant qu’il connaît son
environnement et ses besoins.
......... points
......... points
......... points
......... points
16 /LA CONCLUSION
A - Conclure, c’est faire avec le client le bilan des avantages et des
contraintes de l’offre par rapport à ses attentes, dégager un plus et lui
demander de prendre position.
......... points
B - Dans une négociation, il n’y a pas de conclusion en tant qu’étape de la
vente, mais une fin d’entretien que vous signifie le client, avec ou non une
décision positive ou négative de sa part.
......... points
......... points
......... points
17 / LES TACTIQUES
A - La vente, c’est un dialogue entre deux personnes qui aiment
communiquer. Le vendeur doit laisser s’exprimer son client au moins la
moitié du temps de l’entrevue et éviter de le questionner.
......... points
......... points
......... points
D - Une présentation commerciale qui a été correctement apprise comporte
toujours une série de questions précises destinées à cerner exactement les
attentes du client, et lui répondre quand c’est possible.
......... points
18 / LES STRATEGIES
A - Il faut rester calme et fataliste quant au résultat à attendre de tout
entretien commercial. L’important est de faire correctement son travail en
restant honnête avec le client.
......... points
......... points
C - Montrez au client qu’il peut devenir un ami, que vous n’êtes pas là pour
lui vendre quelque chose dont il n’a pas besoin mais que vous êtes content
de le rencontrer, le reste viendra tout seul si vous êtes sincères.
......... points
......... points
19 / OBJECTIFS PERSONNELS
A - La vente, c’est à la fois un challenge permanent ou rien n’est gagné
d’avance, et un plaisir de rencontrer des interlocuteurs différents et de
pouvoir les convaincre.
......... points
B - Vendeur ou acheteur, c’est le même métier qui a été choisi par des
hommes et des femmes de communication qui aiment se rencontrer.
......... points
......... points
......... points
20 / OBJECTIFS PROFESSIONNELS
A - Le métier de commercial permet, si on n’est pas trop ambitieux, de bien
gagner sa vie à condition de travailler pour une entreprise solide qui
privilégie la régularité des résultats.
......... points
......... points
......... points
D - Le but d’un vendeur, c’est de pouvoir dans la pratique de son métier
développer sa connaissance du milieu dans lequel il exerce et ses
compétences de négociation pour progresser.
......... points
CHAPITRE 2 - LES COMPORTEMENTS DU VENDEUR
"Si seulement nous n’étions pas jugés sur cette dernière", pensent certains,
mais il ne sert à rien de vouloir changer le monde, et comme le dit
Schopenhauer, "La différence entre le sage et le fou, c’est que le sage
s’adapte au monde, alors que le fou s’attend à ce que le monde s’adapte à
lui."
A - LA DISTRIBUTION D’ETIQUETTES
Chaque individu possède un "style".
Ce dernier que l’on appelle encore le "look" ou "genre", est en fait l’image
que donne cette personne à ses divers interlocuteurs. On entend dire parfois,
de quelqu’un : c’est un "fonceur" ou "il ne se prend pas la tête", ou encore,
"il se laisse facilement avoir". Toutes ces expressions recouvrent plusieurs
facettes, certaines positives et d’autres négatives d’une personnalité. Ainsi,
"c’est un fonceur" mêle le dynamisme et l’agressivité, "il ne se prend pas la
tête", la simplicité et la passivité, "il se laisse facilement avoir", la
gentillesse et la naïveté.
"FERME" sera une propension à privilégier son point de vue personnel par
rapport à celui de son interlocuteur.
STYLE 1 (ACTIF-FERME)
Pour ce style de vendeur, toute relation commerciale est un rapport de force
entre deux personnes qui cherchent chacune de leur côté à atteindre des
objectifs similaires : faire la meilleure affaire aux dépens de l’autre et en
tirer le maximum.
Partant de ce principe, il utilisera diverses tactiques pour parvenir à ses
fins : pression constante et affirmations péremptoires face à un interlocuteur
qu’il jugera faible, flatterie et louvoiements en face d’interlocuteurs
"musclés". Il tentera de s’appuyer dans ce cas sur ses autres tendances, 3 ou
4 suivant les circonstances. Cela restera cependant superficiel et ses
différents "masques" tromperont rarement ses interlocuteurs.
Pour résumer, le style 1 induira souvent un climat tendu et conflictuel, peu
propice à des engagements importants de certains interlocuteurs.
STYLE 2 (PASSIF-FERME)
Le vendeur de tendance 2, considère que la vente est un métier où la
personnalité ne doit pas interférer. Le vendeur doit présenter un produit ou
un service dont il connaît bien les caractéristiques et les avantages. Ce n’est
pas lui qui vend, mais dans tous les cas le client qui achète s’il a
véritablement besoin de ce que l’on présente. Il est impossible de
convaincre quelqu’un qui ne l’est pas et donc inutile de vouloir argumenter
en face d’un client visiblement peu intéressé. Si le produit est bon et le prix
aligné sur la concurrence, les clients savent faire la part des choses.
STYLE 3 (PASSIF-OUVERT)
"La vente est avant tout une question de bonnes relations. Si vous avez le
contact avec votre client, de lui-même il vous achètera votre produit ou
votre service et sera convaincu du bien fondé de son utilisation. Vendre, ce
n’est certainement pas imposer son point de vue ou ses idées, c’est
comprendre que votre client partage certainement avec vous d’autres
centres d’intérêt."
Le vendeur de style 3, considère que la vente repose uniquement sur la
relation qui se crée entre les deux interlocuteurs, ce qui va provoquer chez
lui une série de comportements plus aptes à créer ou maintenir un bon
climat qu’à réaliser l’atteinte de ses objectifs de vente.
STYLE 4 (ACTIF-OUVERT)
Le vendeur de style 4 a une approche méthodique de la vente. Prenant en
compte les informations qu’il obtient de ses clients par un questionnement
tactique, il développe une stratégie et une argumentation adaptées à chaque
client.
Ses hypothèses sont les suivantes : le client, à travers l’acte d’achat satisfait
à la fois des besoins réels et des besoins personnels. "Si je comprends quels
sont ses besoins et ses désirs, je pourrai argumenter de façon efficace et
pertinente."
Son esprit "ouvert" lui sert à analyser et comprendre la situation de vente et
le style de son client. Son "activité" lui permet de diriger l’entretien sans
pression inutile mais avec souplesse, fermeté et rigueur. Il préfère la
stratégie à l’improvisation.
Il sait cependant que cette approche n’est, en fait, "payante" qu’à moyen et
long terme.
D - LES TALENTS
"Qu’as-tu fait de tes talents ?" Chacun possède des aptitudes naturelles qu’il
a plus ou moins développées en capacités professionnelles.
De nombreux entretiens avec des commerciaux et des "clients" de milieux
différents nous ont permis d’en sélectionner huit principaux. Ce sont :
L’écoute, l’expression, la préconisation, le contact, la probité, la
présentation, l’argumentation et la connaissance.
Nous les avons représentés sur huit axes, avec une gradation représentée par
des cercles concentriques. L’espace grisé du centre correspond au "jardin
secret" de tout vendeur. En traçant des segments partants de ce centre, on
définit une "étoile" correspondant à l’observation des comportements
observés au cours d’actes de vente.
Chaque vendeur, selon son style rayonne différemment et des milliers de
combinaisons sont possibles.
Nous avons tenté d’exprimer à travers un commentaire sur chaque axe et
quatre exemples la corrélation entre le style d’un vendeur et les talents qu’il
va exercer en négociation commerciale.
Tout dépendra cependant de ses interlocuteurs : en effet, certains talents
peuvent ne pas être appréciés en situation. Il reviendra au vendeur qui
connaît ses dispositions "naturelles" à les moduler en fonction de
l’environnement dans lequel il se trouve.
1 - LE CONTACT (HUMAIN)
"A qualité, prix et délais identiques, je n’achète qu’à des amis proches !",
disait ce P.D.G. d’une banque d’affaires italienne. Un responsable
d’entreprise, un acheteur professionnel ou un chef de service se gardent
généralement de favoriser leurs amis, au moins pour trois raisons :
- Il existe des procédures d’achat et de mise en concurrence à respecter,
- la responsabilité pénale des adeptes du P.C.B.3 peut être engagée, les
"petits juges" n’ont peur de rien, et personne (ou presque) n’est au-dessus
des lois.
- l’affectif ne suffit pas pour prendre des décisions conséquentes. Il ne s’agit
pas d’acheter une baguette de pain, mais de faire un investissement
professionnel.
Il est cependant plaisant, de faire affaire avec un vendeur souriant, le degré
de familiarité dépendant entièrement de la personnalité de chaque client.
Et s’il est vrai que de nombreuses ventes se font grâce aux "relations", et
qu’il est plus facile d’être reçu suite à une recommandation, c’est du partage
des mêmes valeurs que naît le contact entre deux interlocuteurs. Le climat
de la relation commerciale n’en est que la résultante.
2 - L’ECOUTE
Il y a quelque temps, le responsable commercial d’une entreprise
d’équipement informatique nous confiait : "Mes 12 vendeurs ne savent pas
écouter. A chaque réunion de mise au point, ils ont l’impression de ne pas
avoir eu suffisamment de temps pour s’exprimer. Pourtant, je prévois sur les
3 heures que nous passons ensemble, une demi-heure pour que chacun
puisse poser toutes les questions qu’il désire ! " (Moins de 3 minutes par
personne).
Outre-Manche, nos amis britanniques considèrent comme inconvenant que
le temps de parole ne soit pas réparti équitablement entre les deux
interlocuteurs d’une transaction commerciale. Dans nos pays plus latins,
cette norme n’est pas souvent respectée par les vendeurs, et c’est dommage,
car l’écoute, au-delà de sa valeur de sagesse intrinsèque est pratiquement la
condition indispensable à toute négociation. Comment peut-on répondre à
une demande dont on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants ?
Le niveau d’intensité de cette écoute peut naturellement varier. Par
exemple, un exposé d’un client à partir d’un cahier des charges très complet
pour une demande de conseil marketing stratégique va requérir au
minimum une écoute "attentive" du consultant, parfois une écoute
"intéressée" ou "impliquée", en fonction du problème posé et du mode de
relation attendu par l’interlocuteur.
3 - L’ARGUMENTATION
Faut-il argumenter pour convaincre ? Oui, à partir de notre hypothèse de
départ dans laquelle nous considérons que le client n’est pas déjà
convaincu, et que nous traitons dans ce livre de l’acte de vente, et non de
l’acte d’achat.
Il s’agit, pour le vendeur, à un moment donné, après avoir compris les
attentes du client, de démontrer comment le produit, le service, ou la
méthode proposés vont pouvoir correspondre à ce qu’il recherche, et
surtout, quels "plus" cela va lui apporter.
La "profondeur" du développement des arguments est fonction de l’étendue
de l’offre, de ses caractéristiques spécifiques et exclusives, de l’enjeu et du
milieu.
4 - L’EXPRESSION.
"Les paroles seules comptent, le reste est bavardage." IONESCO.
5 - LA DIRECTIVITE
On oppose souvent "vente formatée" et "vente conseil" La première
consiste à suivre une trame précise et à ne pas s’en écarter, avec plus ou
moins de pertinence selon le dynamisme du vendeur. La seconde, à faire
d’abord s’exprimer le client et ensuite à tenter de répondre à ses besoins.
Cependant, l’attente d’avis, de suggestions ou de conseils dépendent
principalement du client, de l’objet de la négociation et de sa complexité.
Un vendeur très directif ou très linéaire dans son style de vente pourra plus
facilement convaincre des clients indécis qui connaissent peu le sujet et ont
envie d’être dirigés dans leur choix.
6 - LA TECHNICITE.
Dans tout acte commercial, le vendeur est confronté au décalage entre son
savoir réel et son savoir supposé, entre son expérience et la découverte de
nouveaux problèmes à résoudre.
Il ne peut pas faire, l’économie de la connaissance des produits ou services
qu’il propose. Plus facilement, il peut se contenter d’un vernis concernant la
connaissance des marchés, de la concurrence et des aspects particuliers au
milieu de son client : il est plus facile de s’ajuster que de s’adapter.
"Ce vendeur pourrait vendre n’importe quoi à n’importe qui !" est une
affirmation gratuite et erronée. Un vendeur peut acquérir des connaissances
dans d’autres domaines que le sien, mais cela demande à la fois du temps et
des capacités intellectuelles.
L’exigence d’un milieu médical sera scientifique, celle concernant
l’acquisition de machines-outils, spécifique, et purement pratique et
fonctionnelle pour d’autres produits ou services. La technicité est un talent
qui procède de la régularité avec laquelle le vendeur va persévérer dans la
connaissance de ses produits/services.
7 - LA PRESENTATION
"Méfiez-vous de la première impression, c’est la bonne !"
Il n’y a pas d’apparence idéale, et la présentation de quelqu’un ne dépend
pas seulement de la façon dont il est habillé, mais d’un ensemble, incluant
tous les comportements non-verbaux. A noter, que ces derniers représentent
55% de l’impact que les vendeurs ont sur leurs clients, selon le professeur
américain Merhabian. (Les autres 45% sont partagés entre le "poids des
mots", 8% et l’expression verbale, 37%.)
Chaque milieu en revanche possède ses coutumes et ses rites. L’important
est d’éviter tout décalage qui pourrait être considéré comme une non-
connaissance de l’environnement et un rejet de ses valeurs propres. Pour
certains, une cravate colorée est déjà considérée comme une tenue
excentrique, alors que pour d’autres, le blazer bleu-pantalon gris fait penser
aux personnages de Courteline.
Sobre, soigné, recherché dans son apparence, le vendeur devra intégrer la
présentation que ses clients attendent de lui, (qui n’est pas forcément la leur
propre). Nous connaissons des acheteurs de grandes surfaces qui reçoivent
les représentants des fabricants en jeans, mais qui n’apprécieraient pas que
leurs interlocuteurs ne soient pas cravatés.
8 - LA PROBITE
Les maquignons (encore aujourd’hui) scellent toujours leurs accords
commerciaux par le fameux "tope-la". N’oublions pas que la coutume de se
serrer la main provient du temps où les gens étaient armés d’épées, et
présenter sa main nue était alors considéré comme un geste de paix.
La probité est "l’observation rigoureuse des devoirs de la justice et de la
morale"4. D’un point de vue économique, on retrouve cette notion dans la
définition de la Qualité Totale : "c’est la réponse exacte aux attentes du
client", ni plus (sur-qualité onéreuse), ni moins (non-respect des
engagements).
Dans la pratique, c’est le souci constant chez le vendeur d’un écart zéro
entre ce qu’il promet à son client, et ce que ce dernier obtient en réalité.
Ce chef de groupe d’un célèbre distributeur qui nous incite à "positiver"
raconte que chaque fois qu’un vendeur lui dit : "je vais être honnête avec
vous...", il lui répond : "mais non, continuez comme d’habitude !"
Soyons conscient que le contrôle, en tant que valeur de la réglementation
commerciale et du professionnalisme des clients encadre de plus en plus la
valeur confiance.
EXEMPLE I
Le vendeur "A" a pour dominante la tendance 1, et possède une seconde
tendance importante qui est la 4.
Dans ses comportements, face à ses clients, il fait preuve d’une écoute
attentive, s’exprime de façon fluide. Il aime guider ses interlocuteurs dans
leurs choix. D’un contact cordial, respectueux des engagements qu’il prend,
son apparence est recherchée, son argumentation approfondie et il a la
connaissance technique de ses dossiers.
Ce style correspond à ce qu’attendent aujourd’hui les entreprises qui
embauchent de jeunes vendeurs destinés à prospecter de nouveaux clients et
de nouveaux marchés, en souhaitant renforcer leur sens de l’écoute sans
toutefois gommer leur combativité.
EXEMPLE II
Le style 2, dans sa tendance principale, se rencontre de nos jours au sein
d’entreprises techniciennes qui répondent à la demande d’un marché
traditionnel et de clients connus.
Ce type de vendeur possède généralement une bonne connaissance des
produits ou services proposés (scientifique, si nécessaire). Une écoute
attentive, une expression claire, une capacité d’assistance technique dans les
préconisations autorisent un contact relativement neutre avec les clients.
Honnête et de présentation sobre, ce vendeur fournira au client qui lui
demande des explications détaillées sur les caractéristiques des offres de sa
société.
EXEMPLE III
Il fut un temps où ce style de vendeur "C", était particulièrement recherché
pour ses grandes capacités relationnelles. D’un contact chaleureux avec tout
le monde, y compris les "petits" clients, d’une loyauté à toute épreuve
envers sa société, "propre sur lui", on lui pardonnait volontiers une
argumentation détaillée, certes, mais peu approfondie. Ses connaissances
pratiques sur les produits ou services suffisaient aux clients qu’il écoutait
avec intérêt. Une parole aisée, un coup de main pour rendre service
maintenaient de bonnes relations.
Ce type de vendeur a plus de mal à vivre avec des directions qui ne parlent
plus que d’objectifs et de rentabilité. Il lui reste la possibilité d’exceller
dans le métier de V.R.P. multicartes ou de courtier.
EXEMPLE IV
On pourrait penser que le vendeur "D" est le vendeur idéal. On aurait sans
doute raison lorsque les enjeux des négociations sont importants et que le
vendeur bénéficie d’une autonomie telle qu’il puisse participer aux choix
stratégiques.
Dans notre exemple, nous n’avons pas oublié, qu’à côté de la tendance 4
coexistaient les tendances 1 et 3, ce qui, il faut le reconnaître le rend moins
parfait et plus "humain".
CONCLUSION
Chaque vendeur a un style et des talents spécifiques. A lui à trouver un
environnement de travail dans lequel il va pouvoir les exercer. Mais surtout,
n’oublions pas qu’en face du vendeur se trouve le client, avec son propre
style et ses propres motivations. Comment faire pour repérer ce qui compte
pour lui dans une négociation commerciale ?
Remarque
Imaginons les préoccupations d’un chercheur de trésor. De quoi a-t-il
besoin pour obtenir des résultats ? En premier lieu, de repérer les terrains
susceptibles de contenir des objets précieux. Il va donc s’informer auprès
des spécialistes pour connaître les endroits les plus propices : ceux où
d’autres ont découvert des trésors. Il va étudier les investissements qui ont
été réalisés, et la rentabilité des opérations. En second lieu, il va s’intéresser
aux zones encore inexplorées, mais pleines de promesses : lieux de
passages de riches navires marchands, sites archéologiques, etc...
Ce premier repérage accompli, il lui reste à trouver une carte, lui permettant
de situer le trésor potentiel avec le plus d’exactitude possible, pour passer à
l’action.
Restent les moyens à mettre en œuvre, selon l’environnement auquel il
devra s’adapter : un équipement de plongée n’a aucun intérêt en plein
désert, ni une pelleteuse de chantier pour explorer des fonds marins.
De même que pour les styles des vendeurs, nous avons établi une carte des
styles des clients1, sachant qu’il n’existe pas de style "pur", et que c’est au
vendeur à faire la part des choses et à cerner les principales tendances de
ses interlocuteurs.
Nous avons décrit ci-après chaque tendance "Client", en nous aidant de
quatre points de repères : l’état d’esprit, les comportements, le discours à
chaque phase de la négociation et les mots et expressions employés. Les
exemples que nous avons choisis sont issus du milieu de l’entreprise. On
peut naturellement les extrapoler à d’autres secteurs : milieu associatif,
administration, professions libérales et particuliers.
Note : Chaque style (C1, C2, C3, C4) se définit selon que le client attache
plus « contenu + » ou moins « contenu – » d’importance au contenu, et plus
« climat + » ou moins « climat – » d’importance au climat de la
négociation.
B - L’ETAT D’ESPRIT
En fonction de son style (tendance principale) qu’est ce que pense, a priori,
un client des instants passés avec des vendeurs, quelle est sa conception de
la négociation commerciale, quel est son système de référence ?
C1 (contenu +, climat -) :
"Je connais mieux que quiconque ce dont j’ai besoin, et nos fournisseurs
sont suffisamment nombreux pour que je puisse les mettre en compétition.
Je suis assez important pour me permettre d’obtenir des commerciaux des
conditions maximum."
C2 (contenu -, climat -) :
"Les commerciaux nous agressent en permanence pour nous proposer leurs
produits ou services. La meilleure solution consiste à choisir une gamme
bien définie et rencontrer les vendeurs le moins souvent possible."
C3 (contenu -, climat +) :
"Les vendeurs sont utiles. Ils me permettent d’échanger des points de vue
sur l’amélioration que je peux éventuellement apporter à la bonne marche
de mon entreprise."
C4 (contenu +, climat +) :
C - LES COMPORTEMENTS
L’état d’esprit des clients va les inciter à se comporter d’une certaine façon,
face au vendeur. Il ne faut pas oublier que chaque vendeur possède
également sa personnalité, son style propre, et que ce dernier va soit,
renforcer le style de son client, soit le modifier.
Pour aider le vendeur à repérer certains comportements significatifs, nous
avons listé pour chaque tendance vingt adjectifs qualificatifs.
On peut considérer cependant qu’un même adjectif peut s’appliquer à
plusieurs tendances, selon le sens qu’on lui donne. Par exemple, le mot
"agressif" peut être considéré comme C1, au sens de "vindicatif", comme
C2, au sens d’hostile", ou C4, au sens d’exigeant".
D - LES DISCOURS
Quels sont les différents discours des clients plutôt C1, C2, C3 ou C4 ?
Nous avons répertorié ci après, des propos de clients relevés sur le terrain.
Que le lecteur ne pense pas que nous avons obligatoirement caricaturé ou
forci le trait. Les professionnels de la vente ne pourront pas s’empêcher de
reconnaître certains de leurs clients !
ENTREE EN MATIERE
C1 : "Bon, je vous écoute. Je vous préviens que je n’ai pas beaucoup de
temps à vous consacrer, alors allez droit au fait..."
C2 : "Vous savez, dans notre entreprise, nous travaillons avec les mêmes
fournisseurs depuis de nombreuses années..."
C3 : "Je vous remercie de vous être dérangé. Avant tout, permettez-moi de
vous décrire les activités de notre société..."
C4 : "Ce que nous recherchons à l’heure actuelle, c’est le meilleur rapport
qualité/prix sur le marché. Qu’avez-vous à me proposer ?"
CONCLUSION DE L’ENTRETIEN
C1 : "Comprenez bien que si j’achète vos produits, ça sera aux conditions
dont j’ai parlé, et vous feriez mieux de respecter vos engagements..."
C2 : "J’ai bien écouté vos explications ; je vais en parler à ma direction et je
vous tiendrai informé des suites qui seront données à votre proposition."
C3 : "Le service que vous proposez est fantastique, et je vous promets d’en
parler autour de moi..."
C4 : "Pour résumer et pour conclure, le bilan de votre proposition étant
globalement positif, nous allons tenter un essai de collaboration. Ou bien :
le bilan n’étant pas suffisamment positif pour justifier l’écart de prix, j’ai le
regret de ne pas pouvoir accepter votre offre..."
- La peur de décider.
Les Responsables d'entreprises et les "cadres supérieurs" ne sont plus -
depuis quelques années - à l'abri d'un licenciement suite à une mauvaise
décision et ne souhaitent pas se retrouver chômeurs à 50 ans.
- Le présent dépassé.
La technologie s'accélère tellement dans certains secteurs d'activité
(multimédia, automobiles, etc...) que le "bon" achat est forcément celui -
plus moderne - que l'on fera demain !
On peut ainsi observer un client plutôt "C1" qui demande des conseils au
vendeur, un autre, habituellement très "C3" qui montre des exigences
nouvelles en matière de garanties, en fait, des individus se conduisant de
façon bizarre !
Nous avons choisi de présenter les trois cas de figure les plus classiques,
sachant qu'un C2, dans ce cas, sera simplement encore plus C2 !
- Le Velléitaire. (C1/C2)
- Le Mélancolique (C3/C2)
- Le Penseur (C4/C2)
Le Velléitaire. (C1/C2)
La velléité peut être définie comme une pensée volontaire non suivie
d'action, comme une "intention faible". Le client "Velléitaire" est celui qui a
envie d'imposer son point de vue, qu'il soit progressiste ou conservateur,
tout en garantissant ses arrières : le risque sans les conséquences, le choix
sans la responsabilité. La difficulté sera de pouvoir proposer une réponse à
une demande contradictoire (hautes performances et fiabilité...pour un prix
modeste).
Le Mélancolique. (C3/C2)
Que la relation commerciale ait été dans le passé fondée sur la cordialité ne
suffit plus aujourd'hui pour justifier un mauvais choix. Les références ne
sont plus demandées comme une simple information, mais comme des
pièces à mettre au dossier, et à ressortir le cas échéant. La précarité de la
situation va avoir pour conséquence le fractionnement des appels d'offres, la
multiplication des fournisseurs et le report des investissements importants.
Le Penseur (C4/C2)
Il s'agit souvent d'une véritable stratégie apparentée à la grève du zèle. Quoi
de plus raisonnable que la comparaison ? Le "Penseur" prend le temps de
tout étudier, de tout soupeser. Neuf fois sur dix, avant qu'une décision soit
prise, la demande a évolué, ce qui suppose de nouvelles études, de
nouvelles précisions, de nouvelles négociations...
Voici 45 affirmations concernant les styles C1, C2, C3, C4. Nous vous
demandons d'inscrire pour chacune d’entres-elles dans la marge VRAI ou
FAUX.
8/ Pour le client C1 tous les moyens sont bons pour obtenir satisfaction :
menaces, chantage, flatterie etc.
9/ Devant une situation difficile, le client C1, à court d'arguments, est prêt à
reconnaître ses erreurs.
10/ Le client C1 obtient ce qu’il veut avec des interlocuteurs plutôt sûrs
d’eux qui ne se laissent pas faire.
12/ Le client C2 n’apprécie pas que son interlocuteur lui parle de modifier
une procédure ou de changer ses habitudes.
13/ Le client C2 désire que son interlocuteur prenne en charge seul son
problème en fournissant un minimum d’explications.
17/ Devant une situation difficile dans laquelle il partage une part de
responsabilité, le client C2 reste imprécis et distant.
27/ Le client C3 pense que l'amabilité dont il fait apparemment preuve lui
permettra de manipuler son interlocuteur.
28/ Le client C3 est persuadé qu'en étant énergique et percutant les choses
s’arrangeront facilement.
29/ Le client C3 aime les choses précises et rigoureuses qui ne laissent pas
de place à l’improvisation.
31/ Le client C4 est centré sur une résolution concrète de ses problèmes
dans un climat de respect mutuel.
33/ L’important pour le client C4, c’est de prouver à son interlocuteur qu’il
se trompe et d’obtenir gain de cause.
34/ Le client C4 est peu ouvert au changement et aux innovations. C’est un
procédurier.
39/ Le client C4 n’est pas très exigeant quant au suivi de son dossier et à la
réalisation des engagements pris par son interlocuteur.
1 Pour éviter toute confusion avec les styles des vendeurs, nous avons indiqué les styles des clients
avec, devant chacune, la lettre "C" comme CLIENT.
POINTS CLES DU CHAPITRE 3
Remarque
Comme le disait ce responsable des achats d'une centrale de Supermarchés
de bricolage : "Je ne supporte pas les vendeurs agressifs. Ils oublient trop
vite que c'est moi qui les fait vivre, et s'ils veulent pouvoir traiter avec moi,
ils passeront par mes fourches caudines !" Certains clients détestent que le
vendeur leur ressemble...
D'autres, voient les choses de façon diamétralement opposée, et souhaitent
rencontrer des interlocuteurs qui partagent les mêmes valeurs.
Tous possèdent un style différent et les quatre saynètes qui suivent
devraient permettre à chacun d'affiner son sens de l'observation, et de
réussir à "repérer" chaque client, du moins dans ses principales tendances.
2) Le Distributeur et le Lessivier
Depuis une vingtaine de minutes, Georges Robert, Spécial Account
Manager, c'est à dire Responsable de négociations avec des centrales
d'achat de la grande distribution, s'impatiente.
En effet, il a pris rendez-vous avec le nouveau responsable de l'enseigne à 9
heures précises, mais ce dernier le fait poireauter, et il n'aime pas cela. Déjà
que la réputation de la centrale d'achat n'est pas fantastique... Enfin, il verra
bien.
"Entrez, monsieur Lerouge - les distributeurs se simplifient la vie en
rebaptisant tous les vendeurs du nom de leur société - et asseyez-vous. Je
vous prie d'excuser mon retard, mais j'étais en entretien avec votre confrère
de chez Procmer, et nous ne sommes pas arrivés à nous mettre d'accord sur
les conditions de référencement pour cette année."
Devant l'air étonné du vendeur, il poursuit :"Vous savez très bien qu'on ne
gagne rien sur les lessives, et qu'il faut que les fabricants fassent des efforts.
Toujours de nouvelles références, à croire que vous prenez nos linéaires
pour des accordéons !"
Georges Robert lui répond avec flegme, après l'avoir salué, qu'il est
nécessaire de considérer deux choses importantes. La première, c'est que la
lessive est un produit d'appel qui joue son rôle dans le prix moyen du
caddie. La seconde, c'est qu'on doit considérer les produits financiers
dégagés par le distributeur qui brasse des volumes importants et profite du
crédit fournisseur.
Son interlocuteur se cale dans son fauteuil, prend un dossier, le consulte
rapidement et rétorque : "Tout cela c'est bien beau, mais vous n'êtes pas les
seuls sur le marché, et certains de vos confrères mettent en place leurs
produits, alors que votre Direction s'obstine à nous refuser ce service."
Georges Robert lui fait remarquer que cette politique est pour sa société une
question de principe, mais que, au coup par coup, dans les magasins, les
vendeurs donnent la main pour monter les têtes de gondoles.
"Bon, on n'est pas là pour discuter de cela. Qu'est ce que vous nous donner
cette année par référence ?", poursuit le distributeur.
"La même chose que pour l'année dernière, compte tenu des campagnes TV
de soutien qui vont doubler, et par le fait augmenter votre chiffre."
"Si je comprends bien, vous n'avez rien à me proposer. Et bien, dites à votre
direction de revoir ses conditions si vous désirez continuer à travailler avec
nous..."
3) L'industriel et l'informatique
"Je suis parfaitement conscient qu'il ne faille pas bousculer les habitudes au
sein de votre usine, monsieur Indus, mais permettez-moi de nouveau de
vous faire une démonstration de la facilité d'utilisation de ce progiciel de
gestion."
Cela fait plus d'une heure que Michel Martin essaye de convaincre son
interlocuteur du bien-fondé de l'acquisition de son produit.
Apparemment, ce n'est pas la tasse de thé de monsieur Indus, qui a plutôt
l'air de s'ennuyer :
"Ecoutez, monsieur Martin, je vous ai reçu parce que j'ai eu l'occasion
d'assister à une démonstration de votre logiciel au dernier salon
informatique. Cependant, je ne vois toujours pas comment éviter une
période d'apprentissage longue et coûteuse qui va entraîner des pertes de
production."
Michel Martin fronce les sourcils : "Si je vous comprends bien, vous
désirez que je vous fasse un prix pour compenser les frais occasionnés par
le changement de système de gestion ?"
"Excusez-moi, dit l'industriel, mais je vois que le temps de l'entretien est
passé. Faîtes-moi donc un courrier, et nous vous ferons connaître notre
décision."
Michel Martin se demande si son client est C2 ou C4...
4) Le médecin et la Visiteuse
"Bonjour Docteur." La Visiteuse médicale vient d'entrer dans le Cabinet du
gastroentérologue.
"Bonjour Madame, asseyez-vous, je vous prie." Le médecin pose ses demi-
lunes sur son bureau et adresse un large sourire à la jeune femme.
Et, comme on lui a enseigné, au cours de séminaires de formation, la
Visiteuse expose ses cinq molécules, en huit minutes, contre-indications
comprises.
Devant le mutisme du spécialiste, la Visiteuse prend la parole : "Alors,
docteur, qu'en pensez-vous ?"
Cela m'a vivement intéressé, Madame, bien que je sois plutôt homéopathe,
et que j'ai tendance à préférer les médecines douces pour mes patients. Je
vous remercie cependant de m'avoir informé sur vos produits, et c'est
toujours avec plaisir que je vous recevrai périodiquement."
La Visiteuse s'interroge : c'est un C4, un C3, ou un C1 qui se moque de
moi ?
B - LES PRINCIPALES INTERACTIONS
S'il est facile de cerner les styles du Directeur de Ressources humaines
(principalement C4), et du Distributeur (principalement C1), il est plus
délicat de se prononcer sur les styles respectifs de notre Industriel et de
notre Médecin.
Nous n'avons pas assez d'éléments factuels dans ces deux derniers exemples
pour discerner ce qui est "naturel" comme réaction des clients ou provoqué
par les comportements des vendeurs. C'est cela que nous appelons
"interactions".
Observons donc les effets produits par sept comportements typiques de
chaque vendeur sur les quatre styles de client.
VENDEUR
C1 C2 C3 C4
S = style
Affrontement, jeu S1 se masque
La domination de La tendance au bluff
dialectique, bluffs. souvent en S3
S1 sur C2 ne dure de S1 est suicidaire
Si S1 est solide, C1 pour manipuler
pas. C2 réagit : il face à C4. Si S1 se
S1 apprécie cet C3, qui peut ne
tue sans bruit et modère, C4 utilisera
"adversaire de pas s'en rendre
par derrière, son dynamisme.
valeur". compte.
Efficacité : - - Efficacité : =
Efficacité : = Efficacité : +
S2 S2 est effrayé par Situation et Routine de S2, C4 supporte mal le
l'autoritarisme de relation face à un C3 discours tout fait de
C1, qui, au fond, va conventionnelles. cordial. Tout va C2.
mépriser S2. Attention si C2 a bien s'il n'y a pas Efficacité : - -
Efficacité : - - un patron C1 ou
C4. de concurrent S4.
Efficacité : + Efficacité : =
C1 écrase S3, mais Entente C4 ramène S3 sur du
C2 s'intéresse peu
est agacé par son excellente, mais concret et lui fait
à l'offre floue d'un
idéalisme, dont il est actions floues ! La sortir le meilleur de
S3 S3 envahissant et
peut-être un peu prise de décision lui-même. S3 saura-t-
peu sécurisant.
jaloux. peut être longue. il saisir sa chance ?
Efficacité : -
Efficacité : - Efficacité : + Efficacité : =
Le climat est
S4 agit en "pro", C1 S4 cherche à Bonne écoute
cordial, mais C3
cherche à l'utiliser. cerner les besoins mutuelle, avec souci
trouve que S4 est
S4 S4 l'accepte de C2, qui se d'adéquation offre /
un peu trop
intelligemment. protège. besoins.
"rationnel".
Efficacité : + Efficacité : = Efficacité : ++
Efficacité : =
D - LE CHEMIN OBLIGE
Combien de vendeurs adoptent-ils la méthode apprise à L'Ecole des Ventes
(la meilleur du monde) de leur première entreprise ? La plupart, bien qu'ils
s'en défendent généralement.
Le nombre des "étapes" de la vente varie, les trucs que l'on apprend des
collègues fonctionnent plus ou moins. On se retrouve assez rapidement au
temps du collège où chacun se vante de ses conquêtes, où tout le monde
sourit comme de bien entendu, espérant que les recettes de l'autre
auxquelles il feint de ne pas croire sur le moment vont lui procurer la clef
de ses futurs succès personnels.
Et pourtant, chacun suit sa voie, imite ou tente de reproduire les conseils
des anciens, jusqu'à s'apercevoir qu'il existe, avec ses qualités et ses défauts,
et qu'il possède un rayonnement personnel.
C'est le chemin obligé.
La seconde partie de ce livre essaye de tracer le chemin du bon sens et de la
logique qui procède de toute négociation commerciale. Le côté didactique
peut sembler artificiel, voire ennuyeux aux "super-vendeurs". L'Histoire
nous apprend que les événements ne peuvent se reproduire de façon
identique et que les mêmes causes ne produisent pas forcément les mêmes
effets. On peut cependant apprendre et progresser, reconsidérer ses propres
systèmes de valeur, sans rien perdre de sa personnalité.
POINTS CLES DU CHAPITRE 4
1 - Les gens, et les clients, adorent ceux qui partagent leurs histoires.
Que ce soit pour être d'accord avec eux ou pour marquer leur
différence. Seule l'indifférence polie ou l'écoute de circonstance les
agace. Ne pas avoir d'opinion ne signifie pas faire preuve d’ouverture
d’esprit.
Le contexte
Nous sommes tous vendeurs de quelque chose, et acheteurs de nombreuses
choses. Soit par obligation (produits de première nécessité) soit parce que
nous en avons l'envie et la possibilité (loisirs), soit parce que ces choses,
produits ou services sont indispensables à notre activité (la matière
première pour la transformer, les outils pour travailler, les marchandises
pour distribuer, etc.)
Dans ce dernier cas, notre comportement va réagir en fonction de deux
critères : l'enjeu de l'achat (financier), et sa plus ou moins grande
complexité (technique).
Nous nous pencherons sur deux hypothèses seulement : un enjeu relatif
important et une faible (1) ou une grande (2) complexité.
1/ ENJEU +, COMPLEXITE -
A Il en a "objectivement" besoin pour rédiger ses rapports et gérer ses
dossiers.
B Il pense qu'une Assistante ferait un travail moins soigné.
C Il peut être amené à faire du traitement de texte, impossible ou trop lent
sans un programme spécialisé.
D Il pense que son image sera rehaussée par des rapports bien présentés,
comme ceux de ses confrères qui possèdent ce progiciel.
E Il aimerait également pouvoir tester le dernier programme d'échecs pour
voir s'il n'a pas perdu la main.
2/ ENJEU +, COMPLEXITE +
Reprenons notre exemple d'avocat, mais modifions l'environnement du
personnage. C'est un avocat confirmé, "patron" d'un Cabinet occupant 30
personnes et spécialisé dans les affaires immobilières.
Il ne s'agit plus d'acquérir un système de gestion personnel mais de décider
de changer toute l'organisation ! Et surtout les habitudes de chacun.
A Il n'est pas sûr d'en avoir besoin maintenant, mais il sait que la situation
actuelle n'est plus possible.
B L'évolution des affaires au niveau international peut à terme lui faire
perdre des contrats s'il n'évolue pas à temps.
C Il espère développer son Cabinet au niveau européen, et il faudra bien
communiquer de façon efficace.
D Sa prudence lui fait penser qu'il doit s'entourer de garanties avant de
décider d'un tel investissement.
E Il en a grande envie, mais ce n'est pas une raison suffisante.
* Lorsque ses motivations sont supérieures à ses freins cela provoque chez
lui une attitude, une prédisposition positive pour un comportement d'achat.
* Lorsque ses motivations sont égales à ses freins cela provoque chez lui
une attitude hésitante qui va induire au niveau du comportement le report de
l'achat.
* Lorsque ses motivations sont inférieures à ses freins, cela provoquera une
attitude négative et un refus d'achat.
Dans ce cas de figure, nous pouvons dire que le client a non seulement
besoin d'être informé, mais encore rassuré sur chaque élément de l'offre.
Parallèlement aux besoins "réels", coexistent des besoins autres (tout aussi
réels, d'ailleurs), que nous appelons "besoins personnels", et qui sont
présents à tout moment de notre existence, que nous en soyons conscients
ou non. Nous prenons conscience de notre faim, soit parce que notre
estomac tiraille, soit parce que nous avons regardé l'heure et que nous avons
dépassé de trois heures l'horaire théorique du repas.
L'homme cherche à satisfaire un certain nombre de besoins qui évoluent au
fur et à mesure qu'ils sont satisfaits, et selon les auteurs, on en trouve
plusieurs typologies. Ils sont regroupés ici en quatre grandes catégories :
Chaque client, par ses attitudes et ses comportements, autrement dit par son
style, traduit un certain nombre de besoins personnels insatisfaits.
Le système de valeur du C1 repose avant tout sur ses besoins de
reconnaissance, d'identité. L'indépendance, pour lui, c'est démontrer qu'il
peut se passer des autres, et naturellement du vendeur qui lui fait une
proposition, quelle que soit son adéquation à sa demande professionnelle.
Les besoins du C4 sont d'un autre ordre : il tend à satisfaire une plus grande
autonomie à partir des informations que lui fournit le vendeur. Il considère
que son interlocuteur doit l'amener à prendre une décision avec plus de
recul, plus de maturité.
Le C3 est toujours partagé entre son désir de plaire (appartenance à la
grande famille des négociateurs) et sa peur de déplaire (recherche de
compréhension et de réconfort).
Quant au C2, ce qu'il cherche à préserver, c'est sa tranquillité et l'assurance
de la continuité dans le non-changement de ses habitudes !
C - LA DIALECTIQUE DES MANQUES
Prenons comme hypothèse que le prospect ou le client est satisfait de sa
gamme de produits. On peut dire que, pour lui, la situation présente est
idéale. A partir de là, n'ayant pas de besoin évident, il ne peut concevoir de
raisons objectives à un achat nouveau ou complémentaire.
L'objectif du Vendeur va être de faire reconnaître à son client que sa
situation présente n'est pas totalement idéale, qu'une situation future idéale
existe et qu'il peut l'obtenir. Ceci, grâce à un questionnement dialectique.
(Cf. chapitres 6 et 10).
Enfin, et seulement après cette démarche, il pourra présenter son offre en
liant les avantages qui en découlent aux besoins réels et personnels de son
client pour dégager ce que nous appelons un "BENEFICE" (avantage
personnalisé qui répond à la question du client : ET à MOI, qu'est-ce que
cela m'apporte comme PLUS ?). Pour cela, le vendeur doit "taper" juste et
savoir techniquement faire "remonter le besoin" du client.
La démarche n'est pas cependant complète tant que le vendeur n'a pas posé
la "question de solution satisfaisante" : "si je vous proposais maintenant une
offre capable de satisfaire la demande des consommateurs tout en
augmentant vos profits, seriez vous prêt à ce que nous en discutions ?"
Remarque
Que désire le Client ? Que le vendeur soit capable de répondre à sa triple
attente :
- tout d'abord, une réponse conforme à ses besoins, tant au point de vue
rationnel, qu'en termes de satisfaction personnelle ;
- ensuite, une relation simple et vraie de compréhension propre à établir un
climat de confiance ;
- enfin, la démonstration logique qu'il va faire le "bon choix".
Pour être informé sur les différentes composantes de l'Offre, le client est
prêt à payer de son temps et de ses interrogations.
Pour négocier dans un climat de confiance, le client est prêt à payer le
temps passé avec ses interlocuteurs.
Pour obtenir, dans ces conditions, une réponse logique à ses besoins, le
client est prêt à payer le prix demandé.
Le prix est certes, au centre de toute négociation, mais n'en est que la
contrepartie.
Le rôle du vendeur sera de saisir les besoins de son client, de créer une
communication propice à l'atteinte des objectifs des deux parties, et de
trouver les arguments adaptés à son interlocuteur.
Enfin, la troisième composante est l'Image2. C'est l'idée que se fait, a priori
le client de l'entreprise contractante et de ses interlocuteurs potentiels (des
hommes au service d’autres hommes). Les expériences passées personnelles
ou d'amis avec l'entreprise, ainsi que la publicité, contribuent généralement
à la mise en place de cette image : c'est comme cela que se construit une
renommée.
Reste le prix à payer pour ces trois composantes : prix d'achat, certes, mais
également prix d'utilisation, prix de revient, valeur de revente, valeur
résiduelle, coût du financement, coût des pertes de temps ou d'exploitation,
etc.
B - LE CLIMAT DE CONFIANCE
Le climat de confiance dans lequel se vit toute négociation, résulte de trois
"dimensions" :
- la "dimension technique",
- la "dimension humaine",
- la "dimension concrète".
La dimension technique est fonction de la complexité du Produit (ou du
service) proposé, mais en même temps du contexte professionnel ou
personnel dans lequel se déroule la négociation. Les enjeux ne sont pas
identiques lorsqu'il s'agit d'acquérir une automobile ou une centrale
nucléaire, lorsqu'on va prescrire tel médicament ou avoir recours à du
personnel intérimaire hautement spécialisé.
D - LA MISE EN ŒUVRE
La Valeur Globale de l'Offre consiste pour tout "commercial" à intégrer les
trois éléments qui viennent d'être décrits.
Cela suppose de sa part, tout d'abord une connaissance suffisante des
composantes de l'offre, ensuite, une parfaite maîtrise de la situation de
relation avec le client, et enfin une volonté tendue vers l'atteinte d'un
objectif : faire adhérer.
Pour cela il lui est indispensable de faire le point sur trois choses :
- l'état de ses connaissances du produit ou service et de son environnement,
- l'effet produit par ses comportements sur ses interlocuteurs,
- sa logique, sa densité d'argumentation et sa capacité à maîtriser les
réticences qu’il peut rencontrer.
F - DE L'ARGUMENTAIRE A L'ARGUMENTATION
Ayant échangé les informations nécessaires, et pris conscience des besoins
objectifs et personnels de son interlocuteur, le vendeur va devoir
entreprendre un exercice difficile qui consiste à "monter" une
argumentation.
Il faut en préalable savoir qu'il n'y a pas de bons ou de mauvais arguments,
mais seulement des arguments qui touchent l'interlocuteur dans un sens
favorable, neutre, ou défavorable. Toute la difficulté consiste à sélectionner
les arguments, de manière à cibler juste, sans perte de densité du message.
b) Déduire un Avantage
(conséquence positive logique).
c) Produire un Bénéfice.
C'est certainement la notion la plus délicate : en effet, si la Caractéristique a
été bien choisie, l'Avantage en découle logiquement. Le vendeur doit
maintenant montrer à son interlocuteur "en quoi" cet Avantage le concerne
directement.
"Il ne peut y avoir que profit dans une entente, que préjudice dans un
conflit." A. GIDE.
A l’occasion d’un contact, votre client peut exprimer des doutes, des points
de désaccord, des critiques méritées ou non. Votre objectif n’est pas de vous
faire plaisir en le "mouchant", car il y a peu de chances que lui soit satisfait,
votre objectif est de maîtriser la situation de façon professionnelle. Essayez
cette méthode, vous en retirerez d’énormes satisfactions et éviterez un stress
inutile !
1- Le problème du téléphone
C’est déjà très complexe pour un client ordinaire d’arriver à avoir le bon
interlocuteur au téléphone (geste réflexe lorsqu’on se trouve en "état" de
réclamation).
Pour le client industriel, l’Acheteur ou le technicien, le problème se corse ;
il doit en effet, non seulement trouver qui va le renseigner ou le dépanner,
mais encore qui va décider que cette information ou ce dépannage fait
partie des prestations garanties par le contrat d’après-vente.
De nombreux progrès sont actuellement réalisés par les entreprises. Ils
consistent le plus souvent à institutionnaliser un Service spécifique des
réclamations. On choisit à cet effet des personnes d’un naturel affable et
aimable... que l’on forme à la compréhension des problèmes posés par leurs
interlocuteurs au téléphone, en leur donnant comme consigne formelle de
ne surtout pas agir à la place des experts !
Notre Vendeur, munis de son cellulaire récolte malgré lui des situations
difficiles dans lesquelles il n’est pas partie prenante.
Quoique...Il serait présomptueux pour lui de s’engager à "résoudre
personnellement toutes les difficultés qui pourraient survenir dans le futur
pour son client".
2- La réponse du vendeur
"La réponse est "oui". Mais quelle était la question ? W. ALLEN.
4 - Le vendeur est le garant des promesses qu’il fait à son client au nom
de son entreprise. IL ne peut pas se retrancher derrière l’excuse de la
non-qualité des produits ou de la défaillance d’autres services.
Il lui revient d’informer sa hiérarchie des performances non conformes
aux promesses pour faire évoluer, le cas échéant, la notoriété de son
entreprise.
CHAPITRE 8 - PROSPECTER ET CONCLURE
Remarque
Un des problèmes posés par la vente "professionnelle" est que l’on ne sait
pas au juste quand celle-ci commence (ni toujours par quoi) et quand elle se
termine.
Dire qu’elle débute dès le premier contact avec le futur client suppose que
le vendeur ait au préalable fait la démarche de le contacter, ou que le client
lui-même en ait pris l’initiative : il n’y a pas de rencontre fortuite dans le
monde professionnel.
Affirmer qu’elle finit lorsque le client a donné son accord, verbal où écrit,
est inexact (les juristes savent bien que la vente n’est pas parfaite).
En déduire qu’elle s’arrête lorsque le client a payé n’est pas non plus
entièrement satisfaisant : cela veut dire que le vendeur se contente d’une
vente unique en estimant que son interlocuteur ne sera plus jamais client.
Cela peut se rencontrer. Cependant, si le client n’est pas prêt, ou n’a pas
besoin de renouveler son achat, il reste pour le vendeur une référence et une
source d’information potentielle pour de nouveaux contacts.
Tentons donc de saisir à la fois l’alpha et l’oméga de l’acte de vente.
Voyons tout d’abord ce qui produit le contact initial entre les deux parties.
Ceci nous amènera à nous pencher ensuite sur la façon dont le vendeur
aborde son prospect et entame sa négociation.
Nous examinerons enfin les causes qui concourent à une conclusion de
vente positive, neutre ou négative.
A - L’APPROCHE DU CLIENT
1 - L’environnement
Soit le vendeur travaille pour une entreprise connue et renommée, soit il ne
fait pas partie d’une "société leader sur son créneau, en expansion", (comme
indiqué dans les offres d’emplois).
A écouter certains commerciaux, seule leur valeur personnelle compte, et il
n’est pas plus facile de faire référencer un nouveau produit lorsqu’on
s’appelle MARTINI ou LEVER, que DURAND et Cie. Cependant, ils
préfèrent généralement rester dans leur entreprise de notoriété
internationale plutôt que d’essayer de faire distribuer un produit inconnu de
DURAND et Cie !
En dehors de l’image de l’entreprise, et de l’image de ses produits et
services, le vendeur possède, selon la taille et la modernité de son entreprise
certains supports à sa disposition, destinés à lui faciliter l’approche du
prospect ou du client : fichier, planning de visites, publipostages, publicité,
promotion des ventes, etc.
Sa capacité à se servir au mieux de ces supports va l’aider à démultiplier
son action, pour peu qu’ils soient adaptés à son métier et secteur d’activité.
(Si ce livre n’a pas pour objet d’aborder les techniques d’organisation
commerciales, nous pensons qu’il est grand temps pour de nombreux
directeurs de remettre en cause "ce qui se fait depuis X ans". Le découpage
des secteurs en marguerite ou bien le système dans lequel la fréquence de
visites est proportionnelle au parc clients sont des méthodes qui
convenaient avant la naissance de l’informatique !)
Cependant, quels que soient la notoriété de l’entreprise et les moyens
d’organisation et de promotion commerciale mis en œuvre, rien ne peut se
substituer au désir du vendeur d’aller au devant de ses clients, de
"prospecter".
Première étape
Pour ne pas confondre OBJECTIF et vœux ou vague désir, celui-ci devra
répondre à cinq qualificatifs :
- clair, (compréhensible par tous),
- spécifique, (c’est à dire concret),
- accessible, (prenant en compte les contraintes objectives),
- daté, (avec précision),
- mesurable, (tout peut se quantifier, même la Qualité).
Pour ce fixer un objectif dans ces conditions, le vendeur devra identifier les
attentes de son ou ses interlocuteurs en recherchant les données susceptibles
de l’aider, analyser sa capacité à répondre à la demande, et se fixer les
résultats à obtenir.
Deuxième étape
Elle consiste à S’ORGANISER, c’est-à-dire à rassembler les éléments
objectifs et concrets, les informations qui permettront d’appréhender les
opportunités et les contraintes liées au projet. Cela suppose une analyse en
deux temps :
1 - Les composantes internes liées à la négociation :
- Connaissance : - des produits
- des conditions de vente
- des objectifs de l’Entreprise
- de son style de vente
2 - Les composantes externes :
- Connaissance : - du marché
- de la concurrence
- de l’historique du client
- et du style du client si on le connaît.
Le croisement de ces différentes données aboutira à la définition du but de
la visite.
Troisième étape.
AGIR ! Certes, il faut réfléchir avant d’agir, mais quand vient le moment de
l’action, il est souhaitable de se mettre au travail. Toute action s’inscrira
dans le cadre de l’objectif visé en mettant en œuvre l’organisation prévue,
dans le temps imparti.
Quatrième étape.
EVALUER SON RESULTAT. Il ne s’agit pas, ici, de tomber dans le piège
de l’hypothèse auto-probante que nous avons évoquée au chapitre I, en
évaluant son résultat d’après son action passée, mais bien par rapport à
l’objectif que l’on s’était fixé, à moins naturellement que ce ne soit pas
vraiment un OBJECTIF répondant aux critères précités.
C - L’ENTREE EN MATIERE
"On n’a jamais l’occasion de faire une deuxième première bonne
impression."
Aussi, après les civilités d’usage, le vendeur doit se rappeler les trois grands
principes de toute "entrée en matière", que ce soit face à face ou au
téléphone :
D - L’AMORCE DE LA CONCLUSION
Peut-on parler d’instant psychologique" pour conclure ? Non, à notre avis,
en tout cas pas dans le sens d’une "intuition magique" du Vendeur.
Oui, en revanche, s’il s’agit de discerner le moment ou le décalage entre les
MOTIVATIONS et les FREINS du client est favorable à une conclusion
positive.
AVANT
APRES
Prenons comme hypothèse, la situation de vente la plus difficile, que nous
avons schématisée dans "AVANT", autrement dit, le cas d’un client
faiblement motivé face à l’offre.
"Une amitié née des affaires vaut mieux qu’une affaire née de l’amitié"
J.D. ROCKFELLER.
POINTS CLES DU CHAPITRE 8
Remarque
Ce qu’il y a de profondément désagréable, lorsqu’on va parler de
techniques de communication, c’est de savoir que chaque commercial a au
moins vécu (ou subi) un séminaire sur le sujet, et en a retiré, dans la plupart
des cas, des informations partielles ou fausses.
Pour couper court à ce genre de situation, face à un groupe de vendeurs,
nous avons coutume de poser cette question : "Pouvez-vous me donner la
définition d’une question fermée ? "
Une première réponse fuse : "C’est le contraire d’une question ouverte ! ".
Une seconde, plus sérieuse suit : "c’est une question à laquelle on ne peut
répondre que par oui ou par non." Le silence se fait dans la salle. Nous
demandons à l’auditoire : "Quelle heure est-il ?"
1 - Inciter à la réflexion
Il existe des situations de négociation commerciale, nous l’avons vu
précédemment, ou l’enjeu financier est important, et le couple
offre/demande complexe. Le vendeur habile saura employer la formule
destinée à faire réfléchir "tout haut" son interlocuteur, de façon à cerner son
mode de pensée.
"Que pensez-vous de ?" est la question consacrée, sachant qu’au pire le
client peut répondre "je n’en pense rien", ce qui va lui fournir quand même
un renseignement intéressant sur son style.
Plusieurs variantes existent, comme "Qu’envisagez-vous de ?" Ou
"Comment voyez-vous ?" Nous laisserons au lecteur le soin de répertorier
toutes les formulations voisines, concourant à faire réfléchir le client.
"Tous les assureurs sont des escrocs ! ", répondit le Directeur administratif
d’un célèbre groupe immobilier.
"Je souhaiterais que vous me disiez ce que le mot assurance évoque pour
vous évoque pour vous." (Appel aux sentiments) continua le vendeur...
C’est ainsi qu’il apprit que pour payer ses études, ce Directeur administratif
dans sa jeunesse avait vendu de l’assurance vie en branche populaire (en
porte à porte). Un jour, il avait été témoin d’une scène qui l’avait
profondément marqué : son Inspecteur expliquait à un sexagénaire à moitié
paralysé sur une chaise roulante qu’il ne toucherait pas le capital qu’il
s’était constitué en payant tous les mois pendant vingt ans. En effet, le
vendeur à l’époque n’avait pas mentionné que la cause de la réforme au
service militaire de son assuré était d’origine rénale, ce qui rendait le
contrat caduc.
"Depuis, je n’ai plus confiance aux assureurs", termina-t-il.
Il faut cependant reconnaître que bien des clients sont contents d’exprimer
un point de vue qu’ils ne peuvent pas partager avec tout le monde dans leur
organisation. Le vendeur qui réussit à connaître les valeurs de son client
partage déjà quelque chose avec lui. Reste à le convaincre.
B - OBTENIR L’INFORMATION
Il y a encore quelques années, on ne connaissait qu’une seule méthode de
vente : la méthode dite de l’entonnoir. Celle-ci sévit encore de nos jours en
porte à porte et se révèle redoutable à trois conditions :
- que les produits ou services proposés se vendent en cycle court (en une
seule visite) - vin, appareils électroménagers, livres, assurances, gadgets
informatiques, placements etc.-,
- que les prospects soient naïfs, ou peu cultivés,
- que le vendeur se moque de la réglementation qui protège le
consommateur abusé !
La méthode de l’entonnoir repose uniquement sur une série de questions
fermées plus ou moins affirmatives ou dirigées qui ne laissent aucune
liberté d’expression au client et qui a pour objet, à l’aide d’une stratégie de
culpabilisation sous-jacente, de lui arracher son accord et sa signature au
bas d’un contrat.
Cela ne veut pas dire pour autant que les formulations "fermées" ne sont pas
des outils à la disposition du vendeur, lorsqu’elles ont pour objet d’obtenir
des informations précises ou de vérifier des hypothèses ou des points
d’accord lors d’une négociation commerciale.
2 - Solliciter un avis
"Les conseils ne font plaisir qu’à ceux qui les donnent" disait Disraëli.
Il est vain de brosser son client dans le sens du poil et ensuite d’« oublier »
ses critiques, remarques et suggestions. Ces questions fermées servent à
vérifier que l’on est en phase avec son client, et incitent le vendeur à
écouter son interlocuteur avant d’argumenter.
1 - Relancer le dialogue
Il existe une façon simple de relancer le dialogue, que tous les vendeurs
utilisent, c’est la reformulation. Celle-ci a toutefois l’inconvénient de ne pas
pouvoir être trop utilisée au cours d’un entretien commercial, sans faire
penser au client que le vendeur a des liens de parenté avec les mainates ! Il
existe d’autres formules qui permettent de varier le langage, et qui incitent
l’interlocuteur à continuer à développer son propos.
- C’est à dire ?
- Mais encore ?
- En d’autres termes
- Par exemple ?
- A quel point de vue ?
2 - Redonner la parole
Tout le monde connaît l’histoire de l’arroseur arrosé. Au cours d’un
entretien, il peut être très pratique de pouvoir redonner la parole à son
interlocuteur, afin d’éviter de prendre position sur un sujet conflictuel, ou
plus simplement de déjouer le piège tendu par un client, qui a lui aussi le
droit de suivre des séminaires de communication.
Ainsi, à la question : "que pensez-vous de la formation de nos technico-
commerciaux ?", le consultant-vendeur de formation avisé répondra :
"A votre avis ?" Ou "A votre point de vue ?" Ou "Selon vous ?", et quelle
que soit la réponse de son interlocuteur confirmera : "Soyez bref" je suis
entièrement d’accord avec vous et à partir de là on peut s’interroger sur les
moyens de les rendre plus performants (ou encore plus performants), qu’en
pensez-vous ? "
3 - Recentrer la discussion
Certains interlocuteurs, consciemment ou non, font en permanence de
longues digressions qui ont comme effet de rompre le fil conducteur de la
négociation. Il est alors souhaitable de recentrer la discussion en
reformulant les propos du client de façon synthétique.
"Vous voulez dire que ce qui est déterminant pour vous, c’est ..." ou "les
trois points essentiels que nous venons d’aborder sont bien...".
4 - Clarifier
A votre tour, vous pouvez, face à un client confus, avoir besoin d’éclairer la
situation. Ici encore, l’intonation est importante, dans la mesure où elle va
traduire votre envie sincère de clarifier le débat, ou de la condescendance
qui va induire un climat de vente négatif.
5 - Induire
Après avoir utilisé les divers "lubrifiants" pour faire avancer la discussion,
il se peut que le vendeur, face à un client particulièrement fermé (C2), se
trouve bloqué, et se trouve enclin à penser que la vente est perdue.
A ce moment, et seulement à ce moment, il a le droit d’utiliser le marteau
piqueur, c’est à dire la "reformulation inductive".
Cela consiste à "inventer" les propos qu’aurait pu tenir l’interlocuteur, de
façon à l’enfermer dans une alternative : soit accepter ce que vous avez dit,
car c’est très proche de ce qu’il pense réellement, soit refuser que l’on lui
prête des propos qu’il n’a pas tenu : "je n’ai pas dit cela !". Auquel cas, le
vendeur pourra facilement répondre : "pardonnez-moi, j’avais cru
comprendre que ce qui vous intéressait le plus c’était...", et attendre
tranquillement que le client exprime enfin sa pensée.
Ce client était notre plus petit compte dans ce pays et son C.A. avec nous
s’élevait péniblement à 70 000 €. Lors de ma première visite, je me suis
attaché à l’observer sans a priori, avec un œil neuf, pour mieux cerner le
personnage et essayer d’identifier nos leviers de succès. Très vite, je me
suis rendu compte qu’en gagnant la confiance du client et de son entourage
je pouvais en faire un partenaire sérieux pour notre entreprise.
En situant mon interlocuteur (29 ans), j’ai vite compris qu’il était le réel
moteur de l’entreprise pour ce qui concerne les relations avec tous les
fournisseurs étrangers. C’est lui qui établissait et conduisait la politique
d’achat. La famille lui faisait confiance car il avait su apporter des
fournisseurs qui avaient contribué à la faire connaître comme un revendeur
de pièces détachées de qualité.
A force de consacrer du temps à mon interlocuteur, j’ai fini par gagner sa
confiance en lui montrant l’intérêt qu’il avait à travailler avec nous tant
pour la famille que pour son positionnement personnel. Je me suis attaché à
jouer « cartes sur table » en montrant tout ce que nous pouvions faire
ensemble s’il jouait le jeu. Le déclic s’est produit lorsque je lui ai proposé
de rencontrer toute la famille pour les en convaincre. Réticent au départ, il a
finit par accepter car au fur et à mesure que je préparais cette réunion, il me
guidait sur le contenu de mon message et la manière de convaincre une
famille qu’il connaissait parfaitement.
Remarque
Au sens propre, la stratégie est l’art de faire évoluer une armée sur un
théâtre d’opérations jusqu’au moment où elle entre en contact avec
l’ennemi. Au sens figuré c’est un ensemble d’actions coordonnées, de
manœuvres en vue d’une victoire.
Au chapitre précédent, nous nous sommes penchés sur les tactiques, c’est à
dire sur les moyens à utiliser, en fonction des événements, face au client.
Nous proposons maintenant quatre stratégies de base et quelques lignes
directrices pour les « nouveaux C2 ».
A - STRATEGIE FACE A C1
Repères observables :
- Sait tout
- Veut décider seul
- Est conflictuel, se vexe facilement
- Se considère comme important
- Se met en avant
B - STRATEGIE FACE A C2
Repères observables :
- Attitude froide et distante
- S’exprime peu et à voix feutrée
- Ne se "livre" pas facilement
- A peur de tout changement
- Fait référence au passé
C - STRATEGIE FACE A C3
Repères observables :
D - STRATEGIE FACE A C4
Repères observables :
- Direct et spontané
- Discute objectivement
- Pose des questions précises
- Exige professionnalisme et rigueur
- Recherche une solution positive
A - Le Velléitaire. (C1/C2)
Adopter l’expression "tout en" chaque fois que possible, ainsi que le font
très souvent les hommes politiques qui veulent ménager la chèvre et le
chou, et ne pas prendre de position qui pourrait déplaire à l’une ou l’autre
partie de l’opinion : "Il est indispensable d’augmenter les recettes de l’Etat,
tout en diminuant les impôts !
B - Le Mélancolique (C3/C2)
"Qui va piano, va sano é lontano" Vendez la politique du risque minimum,
découpez vous-même les projets d’investissement en tranches et prévoyez
des achats fractionnés dans le temps. Passez du temps à faire rencontrer à
votre prospect des clients satisfaits que vous avez en référence.
F - Le Penseur (C4/C2)
Mesurez les enjeux de la négociation, et s’ils sont importants pour vous,
investissez en capital temps, en étudiant avec le client, pas à pas les
différentes composantes de l’offre, que vous lui ferez valider à chaque
étape.
3 - Les principes ne sont pas des règles strictes mais des guides qui vont
permettre au vendeur qui les met en œuvre de conserver le fil
conducteur et la maîtrise de la négociation commerciale.
CHAPITRE 11 - REUSSIR DANS LA VENTE
Remarque
Etre "vendeur" est-il réservé à une élite qui sait faire passer ses idées,
convaincre un auditoire, démontrer habilement la nécessité d’acheter ou de
distribuer ses produits, d’employer ses intérimaires, d’adhérer à son
association ?
A - LE PROBLEME POSE
1 - Choisir un métier à risque
Toute la presse est unanime pour dire qu’il y a pénurie de vendeurs. Mais de
quels vendeurs parle-t-on ? Des individus qui gardent les rayons des Grands
Magasins et que l’on a peur de déranger dans leur conversation privée avec
leurs collègues ? On se heurte à un mot qui devrait définir un métier, et qui,
en fait, en défini plusieurs.
On peut citer le preneur de commandes qui attend les ordres du client, le
donneur de renseignement qui enregistre la vente, le présentateur robotisé
de produits quelconques, le camelot qui fait son baratin sur le marché, le
représentant traditionnel, la série des chefs de secteurs, zone, district,
attachés technico-commerciaux et visiteurs/délégués médicaux...et un raton
laveur !
Etre vendeur, pour nous, c’est choisir de mériter ses revenus, c’est
forcément être directement intéressé sur ses performances, c’est vendre,
quels que soient son statut social et son titre professionnel. Lorsqu’on n’a
pas le courage d’accepter une partie variable de rémunération, on met en
avant la difficulté à mesurer les résultats, la différence de potentiels, le
travail d’équipe indispensable.
2 - Un recrutement multicritères1
« Savoir reconnaître les compétences commerciales est aujourd’hui un
levier majeur, je dirais même un avantage concurrentiel décisif dans des
marchés fortement perturbés tels que les nôtres.
Le recrutement des vendeurs, personnel de première ligne, demande une
vigilance particulière où l’une des difficultés majeures consiste à déceler
chez l’homme que l’on va engager et qui va Représenter l’entreprise, des
qualités le plus souvent paradoxales :
- adaptation aux besoins du client / normalisation des produits et des
procédures,
- réactivité face à la demande / limitation ou baisse des moyens,
- activité stressante / attitude calme et sereine chez les clients,
- esprit d’équipe et transversalité nécessaires / autonomie personnelle
indispensable,
- pilotage serré des objectifs / précarité des marchés...
Et en plus, ils devront être capables de faire fonctionner aussi bien leur
cerveau gauche que leur cerveau droit !
Ne nous leurrons pas, le vendeur « souple mais dur » n’existe pas et les
hommes ont les défauts de leurs qualités. Au delà des critères objectifs
traditionnels et des aptitudes à vivre ce métier, il est désormais capital de
veiller à ce que chaque embauché soit capable de passer de la vente basique
à la vente conseil. Il deviendra ainsi l’interlocuteur privilégié de ses clients
à qui il pourra suggérer des moyens pour développer leur business et des
solutions réalistes aux problèmes posés. »
2 - La tête de l’emploi
"On ne mérite pas la gueule qu’on a, on mérite la gueule qu’on fait !"
Nous aimons rappeler cette phrase de Bob Delbecque (déjà cité), car force
est de constater qu’en France la dimension "accueil" est de moins en moins
présente dans les contacts commerciaux, et que la morosité se lit plus que la
gaieté sur le visage de beaucoup de vendeurs. Cela est sans doute dû à la
crise économique et sociale que nous traversons. Cependant, on peut
remarquer que ce n’est pas le cas dans d’autres pays, pourtant plus pauvres
comme le Gabon ou la Colombie, où règne une joie de vivre qui rappelle
l’atmosphère conviviale de Montmartre retracée dans les films d’après-
guerre.
Pour réussir dans la vente, il faut non seulement paraître heureux mais être
heureux, non seulement avoir de l’enthousiasme pour son métier mais en
transpirer !
3 - Le repos du guerrier
Faire un métier passionnant mais parfois difficile, devoir conserver un
moral d’acier contre vent et marées, se retrouver souvent seul dans une
chambre d’hôtel mérite bien quelques compensations. Le vendeur doit avoir
un niveau de vie qui lui permette d’éviter tout souci financier pour lui et
pour sa famille. Cet équilibre est indispensable à son moral, et des
entreprises l’ont compris qui refusent de conserver tout vendeur au-dessous
de 3000 € par mois de revenus, avec un fixe à 1200 €, après 18 mois
d’activité. Le vrai repos du vendeur, c’est avoir les moyens de pouvoir faire
ce qu’il veut de son temps libre et de ses vacances.
C - LES OBJECTIFS PERSONNELS ET PROFESSIONNELS
1 - La fureur de vivre ou l’envie de gagner
Pour un vendeur, le but à atteindre est double :
- avoir des résultats meilleurs que par le passé,
- être le meilleur vendeur de l’entreprise, ou s’il est indépendant, plus
performant que ses concurrents.
A quoi sert de vouloir être le premier ? A s’auto-motiver en permanence, à
se prouver à soi-même et ensuite aux autres, que l’on ne laisse pas aller.
L’analogie avec le sport est frappante, si l’on pense à tous ces champions
qui reviennent à la compétition après avoir quitté le devant de la scène en
pleine gloire. Pour quelles raisons reprennent-ils de nouveaux risques
comme l’entrepreneur qui monte d’autres sociétés ? Parce qu’ils ont
conservé "la fureur de vivre" qui fait partie intégrante de leur personnalité.
3 - L’accomplissement : transmettre
Que de plus frustrant pour un père de famille de ne pouvoir transmettre ses
connaissances et son expérience à ses enfants. En matière commerciale, il y
a de moins en moins d’apprentissage avec un "ancien". La tendance est à
recruter des "bac+3", comme si quelques années d’études pouvaient
remplacer le terrain et la réalité commerciale quotidienne !
La transmission fait partie du travail du vendeur expérimenté, et ce ne sont
pas les procédures liées aux normes ISO qui vont procurer de la valeur
ajoutée au pouvoir de négociation du jeune vendeur. Au-delà du rêve
parfois vain de devenir Directeur commercial, le vendeur a, grâce à cette
mission, un moyen de s’accomplir : transmettre.
Témoignages
Voici deux exemples de situations vécues telles qu’elles nous ont été
racontées par leurs protagonistes.
Nous les avons choisies, parmi d’autres, car elles traduisent bien
l’importance des émotions dans les relations de conviction.
LES CLIENTS : Le réseau était constitué par 6 clients qui réalisaient des
C.A. comparables. Ils avaient des personnalités différentes. Toutefois, au
niveau du leadership, le client "N" se détachait des autres par son
ancienneté dans les affaires ainsi que par ses relations politiques et
publiques qui lui conféraient un leadership par rapport à ses confrères.
Le marché en question était connu pour être très compétitif au niveau
tarifaire. Aussi, les distributeurs considéraient, avec raison, que leurs
marges étaient faibles et tenaient à leur RFA.
Votre progression dans cette voie n’est, comme vous le verrez, ni difficile,
ni contraignante, et vous pouvez vous exercer facilement à la synthèse, à
chaque instant.
C- L’OUVERTURE
Par Ouverture nous voulons principalement évoquer l’idée de spontanéité.
L’ouverture est une attitude par laquelle nous acceptons d’abandonner
progressivement nos masques pour accéder à des relations plus directes et
spontanées avec autrui.
S’ouvrir au monde n’est pas une chose facile, mais c’est pourtant une des
conditions essentielles de la progression. Cette démarche semble aller dans
une direction opposée à ce que nous dicte le modèle usuel des relations
sociales quotidiennes, où la plupart de nos actes sont contrôlés.
La capacité à assumer son ouverture sur le monde passe par plusieurs
conditions de base qui se rejoignent toutes autour de l’idée de fusion de la
forme et du fond.
Autrement dit : Au-delà de ce qui est dit et de la manière dont cela est dit,
seule compte l’émotion mise dans l’acte de communication.
L’ouverture est un processus qui fonctionne dans les deux sens : entrée et
sortie, et dépasse même ces catégories. En effet, laisser ouverte la porte qui
mène à notre personnalité, cela implique de laisser entrer et sortir les
sentiments avec plus de liberté : si je m’ouvre, je laisse apparaître des
choses qui, sinon, resteraient camouflées, et je laisse en même temps en
entrer d’autres qui, sinon, seraient restées à l’extérieur.
Nous avons donc ici un flux double, et la première difficulté consiste
précisément dans la gestion de ce flux qui ne nous est pas habituel. Plus
simplement, ce flux accru de sentiments entrants et sortants ne peut pas et
ne doit pas être géré : il s’impose à un moment donné.
En tout état de cause, le fait de rendre ces flux plus vrais, de moins filtrer
les éléments qui nous atteignent et que nous émettons, va nous amener à
nous poser une série de questions sur nos croyances profondes et sur ce qui
nous fait agir au plus profond de nous.
Cela relève d’un choix de vie, et ne demande au fond pas d’effort
particulier. Au contraire, contenir les forces que nous avons en nous, trier et
filtrer les informations que nous recevons requiert beaucoup d’énergie.
Cette énergie peut être utilisée à des fins biens plus productifs, et c’est ici
que l’amélioration de votre productivité personnelle devient possible.
Exprimer ses sentiments avec force et détermination demande en fait plus
de courage que d’énergie !
Parions donc que vous êtes prêt pour entamer votre recherche personnelle.
De toute façon, la curiosité (au moins) que vous témoignez aux idées que
nous défendons, indique que vous irez un jour vers la S.O.I., et que les
thèmes que nous évoquons dans ce chapitre vous seront utiles, un jour ou
l’autre. Retenons de cela que la démarche doit être individuelle, sans quoi,
elle restera foncièrement factice.
« C’est avec des petites imprudences que l’on construit une grande
ambition ». Régis QUELIN.
POINTS CLES DU CHAPITRE 12
6 - Transmet, celui qui est capable de projeter avec le plus de force son
énergie vers les autres.
CONCLUSION
Olivier GRAPELOUP
Combien d’entre nous, ont entendu cette phrase, prononcée par le meilleur
vendeur de l’équipe, en fin de réunion commerciale ?
Combien d’entre nous, ont saisi, au-delà de l’autodérision évidente qu’ils
expriment, le sens réel de ces mots, apparemment sibyllins ?
Combien d’entre nous, se sont arrêtés pour réfléchir, juste un petit moment,
sur cette activité qui n’est pas, loin s’en faut, considérée comme un vrai
métier et de surcroît, considérée, à tort, facile à exercer ?
Peut-être est-ce là, un des éléments essentiels de toute la démarche décrite
dans cet ouvrage d’actualité.
Le débat ne peut pas et ne doit pas être amené sur le terrain glissant des
problèmes de’"Ego", qui nécessiteraient alors une tentative d’analyse des
moteurs du comportement, et déboucheraient fatalement sur cette question
qu’il vaut mieux laisser sans réponse : Pourquoi est-on vendeur ?
Il me semble plus intéressant et surtout plus efficace de s’interroger sur le
« Comment » exercer ce métier, face aux motivations diverses des clients
potentiels.
C’est pourquoi je reviens au travers de cette conclusion, sur l’aspect, qui me
paraît déterminant dans l’approche des commerciaux de tous types.
Il s’agit avant tout, de les considérer comme des professionnels, et dés lors,
de leur garantir tous les supports nécessaires au perfectionnement, dans
l’exercice de leur fonction.
Je me souviens, de ce PDG, qui me disait, au détour d’une conversation,
que les commerciaux devaient être « jalousés » par le reste de l’Entreprise,
et qui le premier, affichait une mine déconfite lorsqu’il devait signer les
chèques de primes pourtant significatifs d’excellents résultats.
Cet homme, dans sa cohérence « managériale », n’avait accepté qu’une fois
en cinq ans, d’envoyer l’équipe de vente en formation !
Mon propos consiste simplement à avertir le lecteur, que ce qui vaut pour
les autres, vaut aussi pour lui. Qu’il soit Commercial, Chef des ventes,
Directeur commercial, Directeur Général, ou simplement au contact d’une
équipe de vente.
En effet, les éléments contenus dans ce livre sont à replacer
systématiquement dans tous les cadres possibles de la relation
« Vendeur/Client ».
Que nous le voulions ou non, dans l’Entreprise, ou à l’extérieur, nous
sommes constamment dans des situations relationnelles de ce type.
Il est clair qu’aujourd’hui, toute la difficulté réside dans la « fidélisation »
en tant que dimension qualitative de l’acte de vente. Je ne raterai donc pas
l’opportunité qui m’est offerte de rappeler un postulat :
« Fidéliser les clients, c’est d’abord fidéliser les vendeurs ».
Les éléments factuels disponibles pour la négociation sont très rarement, à
eux seuls, la clef du succès. La mise en œuvre de techniques très
spécifiques, au cours du dialogue et de l’argumentation, garantit déjà plus
sûrement l’atteinte d’un résultat.
Mais qu’en est-il réellement de tout cela, sans une totale implication de
l’homme ou de la femme, chargé de cette mission essentielle : Vendre ?
Vous remarquerez que j’utilise a dessein le terme implication et non pas
motivation.
En effet, s’il existe une limite à tous les outils employés pour la motivation,
c’est bien dans l’absence réelle d’implication qu’elle s’incarne.
A ce niveau, la confusion des genres, ne pardonne pas.
C’est pourquoi, la méthode énoncée tout au long de ces pages, contribue à
garantir ce qu’il y a de plus difficile dans la démarche commerciale : le
recul nécessaire à une totale disponibilité.
Dés lors, l’adaptation ne doit plus grand chose à un quelconque sens de
l’improvisation et le célèbre « feeling », si tant est qu’il existe, ne joue plus
que le rôle de « cerise sur le gâteau ».
Il est avant tout question de mettre le vendeur à l’aise avec lui-même,
d’augmenter la connaissance et la maîtrise de ses mécanismes d’évaluation
et donc de décision.
L’implication ne peut découler que de l’intime conviction que le vendeur
aura de pouvoir faire jouer son imagination.
Il est donc impérativement nécessaire, de l’aider à développer sa capacité
de résistance à la frustration, en tant que moteur de l’opiniâtreté, et non pas
l’inverse.
La sacro-sainte règle du « connais-toi toi-même » n’a jamais été autant
d’actualité, et permet d’évoluer vers une autonomie qui n’a désormais plus
rien à voir avec la légendaire "indépendance d’esprit" des commerciaux.
Je me contenterai pour terminer, de revenir sur un aspect fort bien décrit,
qui est la forte charge émotionnelle contenue dans la négociation.
Aussi paramétrées soient-elles, les différentes combinaisons possibles
d’interlocuteurs, laissent toujours une part non négligeable à
l’impondérable.
L’incertitude qui en résulte, suppose donc un certain courage de la part du
vendeur dans sa détermination à « aller vers », que seule l’expérience et
donc la somme des échecs qu’elle suppose, peut étayer.
Le facteur temps prend alors toute sa dimension, par l’enrichissement qu’il
permet d’une base de données « humaine » qui reste, quoique l’on puisse en
penser, un outil essentiel du vendeur.
Cette notion de courage doit donc être totalement intégrée dans la démarche
des « décideurs », dans un environnement hautement concurrentiel, tel que
celui qui s’offre à nous aujourd’hui.
Le juste niveau de réponse aux besoins, n’est certainement plus aussi
déterminant qu’il a pu l’être par le passé, et le développement exponentiel
de la notion de service rend désormais totalement insuffisant le simple
recours au : « ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement ».
Dans ma fonction, il m’est donné chaque jour l’occasion de constater la
difficulté croissante que représente la conquête ou le maintien des parts de
marché.
L’augmentation du contenu technologique des produits, qui devrait
normalement rendre ces marchés plus « captifs », complique bien au
contraire la mise en évidence des valeurs ajoutées, et ne facilite donc pas
l’acte commercial.
C’est donc de stratégies d’Entreprise dont il est réellement question
dorénavant, et les forces de vente doivent de ce fait, être considérées
comme partie prenante des axes, propres à ces stratégies.
Sans nier aucunement la part de « primarité » qui demeure parce que
fondamentalement liée à l’individu, la relation commerciale pour aboutir
positivement suppose une mobilisation totale de l’énergie, qui chacun sait,
ne peut pas toujours être à son niveau optimum.
Le retour sur soi, et la capacité d’auto-évaluation, que permettent certaines
méthodes, tendent certes, à « intellectualiser » l’approche des vendeurs,
mais cet effort vaut la peine d’être engagé lorsqu’il débouche sur une pleine
conscience de soi, et participe à repousser chaque jour les limites des
préjugés.
Une petite histoire pour conclure :
Un Directeur commercial, à la recherche d’un vendeur pour son équipe,
s’entretient avec un intérimaire, employé au service courrier, et découvre à
cette occasion que ce dernier possède un diplôme, BAC + 4.
Il lui fait part de son étonnement et lui dit :
- "Mais vous ne savez donc pas vous vendre ? ".
A sa grande surprise, l’intérimaire lui répond :
- "Encore faudrait-il que j’en aie envie ! ".
- MORALITE :
TENDANCE 2
Vous préférez laisser votre interlocuteur prendre la direction des opérations,
et réagir uniquement en fonction de ce qu’il demande.
Vous avez vos propres idées, fondées sur votre expérience, de ce qu’il
convient de dire ou de proposer à vos clients, et exécutez les consignes qui
vous sont transmises.
Vous considérez que la vente est un métier où la personnalité du vendeur ne
doit pas interférer. Votre rôle consiste à présenter un produit dont vous
connaissez bien les caractéristiques et les avantages.
Vous pensez qu’il est impossible de convaincre quelqu’un qui ne l’est pas,
et donc inutile de vouloir argumenter en face de quelqu’un visiblement peu
intéressé. Si les produits sont de bonne qualité, les clients savent faire la
part des choses. Attention ! Votre manque de dynamisme peut vous faire
passer à coté de ventes importantes.
TENDANCE 3
Vous possédez la faculté d’écouter votre interlocuteur pour essayer de
comprendre ses besoins. Cependant, vous préférez rester en retrait en cas de
difficultés.
Votre souci de répondre aux attentes de votre client vous permettra, la
plupart du temps, de créer un climat de sympathie.
En effet, vous pensez que la vente est avant tout une question de bonnes
relations : si vous avez le contact avec votre client, de lui-même il vous
achètera votre produit et sera convaincu du bien-fondé de son utilisation.
Vendre, ce n’est certainement imposer son point de vue ou ses idées, c’est
comprendre que votre client partage avec vous certainement d’autres
centres d’intérêt...
Attention ! Vous risquez d’induire un climat plus apte à créer ou maintenir
une relation qu’à réaliser une vente.
TENDANCE 4
Vous avez la volonté d’atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé, mais
possédez la faculté d’écouter et de saisir les motivations de votre
interlocuteur.
Vous aimez analyser et comprendre la situation de vente et le style de votre
client.
Vous dirigez l’entretien sans pression inutile mais avec souplesse, fermeté
et rigueur. En effet, vous préférez la stratégie à l’improvisation.
Prenant en compte les informations que vous obtenez de vos clients au
moyen d’un questionnement tactique, vous développez une stratégie et une
argumentation adaptées.
Attention ! Votre approche peut être ressentie comme "technocratique", et
vous risquez de perdre des ventes en manquant de spontanéité.
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