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Contexte historique :
1
Michel Ragon : Histoire mondiale de l’architecture et de l’urbanisme modernes, Paris, éd.
Castermann, 1986.
1
Emergence postmoderne : chronologie
C’est Charles Jenks, un critique d’architecture anglais qui, en 1975, utilise pour la
1ère fois le terme « postmoderne » mais le contenu , c’est à dire la mise en cause de la
modernité, apparaît chez Robert Venturi dès 1966, quand il entend défendre le
« symbolisme du laid et de l’ordinaire dans l’architecture2 .» En 1975, le MOMA de New York
propose une exposition sur l’ « Architecture de l’école des Beaux-arts » qui réhabilitait
l’historicisme du XIXème siècle. Charles Jenks commence son livre ainsi : « L’architecture
moderne est morte à Saint Louis, Missouri, le 15 juillet 1972, à 15h.32 !3 » date à laquelle il
assiste à la destruction d’un grand ensemble par dynamitage des barres d’immeubles.
Le concept est pluriel et instable, d’autant qu’il n’affecte pas que l’architecture.
En effet, il va progressivement s’appliquer à des domaines aussi divers que : la
philosophie et l’esthétique, l’épistémologie, l’économie politique, l’Histoire. Le fait dominant
en esthétique et épistémologie, est qu’il s’agit d’une catégorie instable, car les théoriciens du
postmodernisme lui ont imputé le rejet de la possibilité de la forme ou de l’idéologie, voir La
condition postmoderne de Jean François Lyotard4.
En ce qui concerne l’architecture, ses connotations ont considérablement évolué
2
Robert Venturi : Complexity and Contradiction in Architecture, New-York, Muséum of
Modern Art, 1966.
3
Charles Jenks :Langage de l’architecture postmoderne, Paris, éd. Denoël, 1985.
4
Lyotard, Jean François, La condition postmoderne, Paris, ed. De Minuit, 1979.
5
Bell, Daniel, La fin de l’idéologie, Paris, PUF, 1978.
2
Au contraire de la revendication de l’Universalité de la Modernité, le
postmodernisme va relever et exalter les particularismes et différences aux niveaux locaux,
ethniques, régionaux, culturels comme autant d’exemples de marginalisations opérées par la
modernité. Il y a recentrage identitaire par la restauration des différences et en architecture, il
y a retour de l’éclectisme et de l’historicisme, donc de l’emprunt et de la citation.
Cette anti-modernité concerne donc aussi bien la forme que le fond, c’est en fait,
une culture d’opposition à la modernité, une antithèse de la modernité systématique.
Le postmodernisme s’impose donc en s’opposant à la modernité. Il se revendique
aussi comme étant l’alternative à l ‘élaboration formelle et fonctionnaliste du modernisme. Il
refuse la fétichisation moderniste de la structure et de la technologie. Kenneth Frampton et
Mary Mac Leod sont les 1ers théoriciens postmodernes. Ils s’opposent aux prémices sociaux-
politiques qui sous tendent le modernisme : la croyance que la forme peut changer le
monde.
1e The Death and Life of Great American Cities de Jane Jacobs en 1961.
6
Soient :
e
1 The 1961 Death and Life of Great American Cities de Jane Jacobs, ed Wintage Press NY,
2e Complexity and Contradiction in Architecture de Robert Venturi (1966). ed Catalogue MOMA, N Y, 1966.
3e The Architecture of the City de Aldo Rossi Ed Marsilio, Padoue, 1966.
4e Architecture for the Poor de Hassan Fathy, ed University of Chicago Press ,1969.
7
Frank O Gehry: Loyola Law School, Los Angeles, Calif. 1981/84: réhabilitation de
construction près moderne
3
2e Complexity and Contradiction in Architecture de Robert Venturi (1966).
-Robert Venturi: Vana Venturi House, Chesnut Hill, Pennsylvania, 1964. L’historicisme et
l’éclectisme sont déjà ici à l’œuvre, au nom du double code, compréhensible simultanément
par l’élite et l’homme de la rue8.
Dans ce livre, l’architecte et théoricien Italien Aldo Rossi rejette le fonctionnalisme tel
qu’il s’illustre dans la reconstruction de l’Europe d’après guerre. Il rejette le déterminisme
technologique qui méprise dans la ville : la complexité, l’Histoire, les formes urbaines, les
réseaux humains et les récits personnels. Par l’étude de l’évolution de la morphologie des
villes, il veut faire émerger des typologies constructives d’urbanisme. Il en propose le mode
d’analyse, l’approche de l’urbanisme, l’évolution de sa conception. Sa recherche
d’adaptation créative se fonde sur l’analyse de villes spécifiques.
-Aldo Rossi : Constellanza University, Los Angeles, Calif.19909.
-Aldo Rossi : Hôtel de ville, Borgoricco, Italie, 1982. Concept adapté à la tradition
rurale, citation : villa palladienne.10
8
Robert venturi: Vana Venturi House, Chesnut Hill, Pennsylvania, 1964.
9
Aldo Rossi : Constellanza University, Los Angeles, Calif.1990
10
Aldo Rossi : Hotel de ville, Borgoricco, Italie, 1982
4
Dans ce livre, l’architecte et théoricien Egyptien Hassan Fathy illustre la situation du
néo colonisé qui bâtit un guide de résistance à l’universalité revendiquée par la modernité.
Résistance à l’importation de concepts et de méthodes de construction inadaptées aux pays
du 1/3 monde. Hassan Fathy exprime ici de manière assez légitime, le recentrage identitaire
qui va caractériser la plus part des démarches postmodernes en art et en architecture. Fathy
lutte contre la disparition de méthodes traditionnelles et des compétences culturelles qui y
sont reliées. Il y a remise en question de la notion d’architecte créateur au profit de celle de
l’architecte porteur et protecteur de tradition. Il prône une architecture véhicule et expression
de culture et non de l’égo personnel.
- Georges Bawa : Parlement National, Sri Jayawardhanapura, Colombo, Sri Lanka,
11
1982 . Bâti comme une île au milieu d’un lac, cette construction modulaire exprime la
dimension multiculturelle du Sri Lanka, dans une confrontation qui transcende la tradition et
la modernité. Illustrant l’archipel et le temple- forteresse, il y a imagerie polyvalente et appel
à la tradition insulaire au niveau des toits, des charpentes et dans l’aménagement paysager.
Synthèse :
Tous deux pensent que le défi à l’architecture englobe les particularités de chaque
architecte. Tous deux critiquent l’architecture et l’urbanisme de masse de l’après guerre
inspirés par la Charte d’Athènes et se réfèrent au Passé architectural qu’ils considèrent
comme un outil permettant à l’architecture de redécouvrir et de ré assumer ses
responsabilités publiques et historiques.
Ceci dit, Rossi en tant qu’italien, s’appuie sur une histoire urbaine de plusieurs
millénaires. Sa démarche vise à contourner l’éclectisme hérité du XIXème. Pour lui, il y a
continuité et prolongement d’une invention continue et conservation de significations
culturelles générales.
11
Georges Bawa : Parlement National, Sri Jayawardhanapura, Colombo, Sri Lanka
5
Ceci le différencie de Robert Venturi qui prône l’éclectisme comme outil d’énonciation
d’une critique du modernisme US émergeant dans une société où l’expérience culturelle se
construit individuellement sans référence à une tradition millénaire. Ici s’ancre la principale
différence entre les postmodernités américaines et européennes. La culture historique
européenne se distingue de la culture de communication des USA. D’autant plus qu’il y a
différence de fonctions culturelles : il n’y a pas de volonté politique et culturelle d’unification
sociale aux USA, mais mise en circulation d’ensembles de symboles alternatifs par rapport
auxquels les individus se définissent comme consommateurs. Le double code de Robert
Venturi tente d’être lisible par l’homme de la rue et par l’élite cultivée. Ce sont donc des
codes visuels et formels au service d’une représentation démagogique des publics,
considérés comme autant de consommateurs indistincts. L’architecture devient avant tout un
produit de consommation et une scénographie commerciale.
Robert Venturi s’associe avec Denise Scott Brown et Steven Izenour pour lancer en
1972 le manifeste pot moderne : Learning from Las Vegas, (leçon de Las Vegas) où ils
prônent leur conception des « gens » comme « porteurs de significations mobiles.» Extraits
et analyse de ce discours démagogique12 :
1e valeurs et méthodes commerciales : « Las Vegas est analysé ici en tant que
phénomène de communication architecturale…. L’architecture moderne n’a pas tant rejeté le
langage commercial qu’elle n’a essayé de se l’approprier en inventant et en renforçant son
propre langage, plus raffiné et universel »13
2e Las Vegas : système de communications : « Cette architecture faite d’enseignes
et de styles est anti-spatiale ; c’est une architecture de communication qui prévaut sur
l’espace… La persuasion commerciale de l’éclectisme bord-de-route, fulgure dans le site
vaste et complexe d’un nouveau paysage de grands espaces, accordé aux vitesses
accélérées et aux programmes multiples… Le message est bassement commercial, le
contexte fondamentalement nouveau.14
3e Le nouveau grand espace : « Le parking du supermarché correspond à une phase
contemporaine de l’évolution du grand espace après Versailles.»
12
Venturi, Robert, Scott Brown, Denise & Izenour, Steven, Learning from Las Vegas,
Cambridge, MIT Massachusetts, 1972.
13
Idem
14
Idem.
6
4e De Rome à Las Vegas : « Visiter Las Vegas au milieu des années 60 correspond
au voyage à Rome de la fin des années 40.»15
Dans les années suivantes, des architectes US comme : Michael Graves, Charles
Moore et Robert A.M.Stern vont adopter les thèses de Venturi :
-Charles Moore: Burn’s House, Santa Monica, Californie, 197416
-Robert A. M. Stern: Lang Residence, Washington, 197417
Ces constructions arborent un programme esthétisant et historicisant, dominé par les teintes
pastel et les blasons historicisants, où règne le tape-à-l’œil qui trouva des prolongements
commerciaux par projets de centres commerciaux US de petite taille.
Charles Moore: Piazza da Italia, New Orleans1973 Robert Venturi: Venturi Hse, Chesnut Hill, 1964
15
Ibidem.
16
Charles Moore : Burn’s House, Santa Monica, Californie, 1974
17
Robert A. M. Stern: Lang Residence, Washington, 1974
7
en scène de : Christian de Portzamparc en France, de Ricardo Bofill en Catalogne et de
Takefumi Aida et d’Arata Isozak au Japon.
-Arata Isozaki : Musée d’ar moderne de Gumma, Takasaki, 1974. L’architecture
d’Isozaki ouverte à la tradition ne débouche pas sur un classicisme boursoufflé.
Contexte : Au cours des années 1970, émerge la postmodernité aux USA. Son porte-
parole - précurseur est Robert Venturi, critique et architecte, collaborateur de Louis Kahn ; il
prône le « symbolisme du laid et de l’ordinaire dans l’architecture »18, ses réalisations se
signalent par un refus du fonctionnalisme et le retour de l’emprunt, voir : Vana Venturi
House, Chesnut Hill, Pennsylvania, 1964. Le critique et architecte Charles Jenks invente le
concept de postmodernité en 1975 et déclare : « L’architecture moderne est morte à Saint
Louis, Missouri, le 15 juillet 1972, à 15h.32 !19 », date à laquelle il assiste à la destruction
d’un grand ensemble par dynamitage des barres d’immeubles. Robert Ventury s’associe
avec Denise Scott Brown et Steven Izenour pour lancer en 1972 le manifeste pot moderne :
Learning from Las Vegas, (leçon de Las Vegas) où ils prônent leur conception des « gens »
comme « porteurs de significations mobiles.» Las Vegas y est analysée en tant que
phénomène de communication architecturale, revendication de l’éclectisme « bord de route »
américain, où « le parking du supermarché correspond à une phase contemporaine de
l’évolution du grand espace après Versailles.» Beaucoup d’autres livres accompagnent et
théorisent les débuts du postmodernisme.
Le concept est pluriel et instable, d’autant qu’il n’affecte pas que l’architecture,
mais aussi l’art et l’esthétique, l’épistémologie, l’économie politique, l’Histoire, la philosophie,
etc. En architecture et urbanisme, le postmodernisme s’impose donc en s’opposant à la
modernité. Il se revendique aussi comme étant l’alternative à l ‘élaboration formelle et
fonctionnaliste du modernisme : - Il refuse la fétichisation moderniste de la structure et de la
technologie- Il prône la préservation de l’hétérogénéité des quartiers anciens - Il rejette le
déterminisme technologique qui méprise la ville : il revendique la complexité, l’Histoire, les
formes urbaines, les réseaux humains et les récits personnels - Il y a refus unitaire du
monde, refus de l’universalité poursuivie par la modernité et refus des systèmes d’explication
du monde –
18
Venturi, Robert, Complexity and Contradiction in Architecture, op. cit.
19
Jenks, Charles, Langage de l’architecture postmoderne, op. cit.
8
Essor et évolution : Il y a internationalisation du postmodernisme et les
contradictions se multiplient entre les occidentaux et les non occidentaux, entre européens et
américains : voir controverse Venturi/Rossi. La culture historique européenne se distingue de
la culture de communication des USA. D’autant plus qu’il y a différence de fonctions
culturelles : il n’y a pas de volonté politique et culturelle d’unification sociale aux USA, mais
mise en circulation d’ensembles de symboles alternatifs par rapport auxquels les individus se
définissent comme consommateurs. Les architectes européens prônent le retour aux
traditions de construction et le respect des tissus urbains historiques.
Johnson Burgee ATT Bldg, NY, 1982 SITE Project BEST, Sacramento, 1977
9
12- Postmodernité à Chicago
Apparus en 1976, les architectes postmodernes du groupe The Chicago Sewen sont :
Laurence Boot, Stuart Cohen, Benjamin Weese, Stanley Tigerman, Thomas Beeby, James
Freed et James Nagle.
Ils sont le pendant du groupe de New York appelé The New York Five, qui
comprend : Peter Eisenman, Joseph Hedjuk, Charles Guathmey, Michael Graves, Richard
Meier.
Contexte :
Ces deux groupes se situent dans la perspective postmoderne ouverte par Robert
Venturi. Le groupe The Chicago Sewen représente le groupe anti-establishment et
provocateur par excellence. Sa 1ère exposition en 1976, est une exposition « off » protestant
contre l’exposition « in » officielle intitulée « 100 Years of Architecture in Chicago, Continuity
of Structure and Form » conçue et déjà exposée à Munich en 1973. Le groupe rebelle
proteste alors de façon polémique contre la conception, les contenus et l’origine européens
de l’exposition officielle et le regard étranger sur l’histoire de leur ville. Il entreprit la
démolition de la modernité et la remise en cause de l’esthétique moderniste de Mies van der
Rohe, figure emblématique de la 2ème école de Chicago20. En 1981, le groupe organisa une
exposition New Chicago Architecture : Beyond the international Style (Nouvelle architecture
de Chicago : Au-delà du Style International) qui rappelle le titre de l’ouvrage du théoricien
postmoderne italien Paolo Portoghesi : Au-delà de l’architecture moderne21.
Recentrage Europe/USA
20
Massu, Claude, Chicago de la modernité en architecture, Paris, Parenthèses, 1997.
21
Portoghesi, Paolo, Au-delà de l’architecture moderne, Paris, éd. L’équerre, 1981.
10
Il y a dans ce rejet réactionnaire de la modernité dans sa totalité par les révisionnistes
de Chicago, une volonté iconoclaste vis à vis des gloires de la modernité, Sullivan mais
surtout Mies van der Rohe. Ceci est sans doute dû au fait qu’il y a amalgame entre
modernité du Style International et modernité archaïque de la 1ère école de Chicago.
Stanley Tigerman: Hard Rock Café Stanley Tigerman: Roll Royce Parking Garage
En effet, la greffe moderniste n’a réellement prise durablement aux USA qu’avec
l’arrivée aux USA de Richard Neutra vers 1920, puis de Walter Gropius et Mies van der
Rohe en 1938, lorsque y fut fondé le 2ème Bauhaus et que Mies van der Rohe fonda la 2ème
école de Chicago. La démarche de nombre d’historiens de l’architecture du Mouvement
Moderne fut de relier de manière téléologique les deux écoles, pour asseoir le Style
International comme issue et prolongement logique de la 1ère école de Chicago. Là
s’élaborait un continuum qui d’une part légitimait la greffe de la modernité européenne aux
USA à partir de 1938 et d’autre part installait cette continuité moderne instaurée comme
tradition de la rupture. Ceci se traduit d’ailleurs par une extension positive qui faisait de
Chicago un lieu emblématique de modernité.
Aussi , lorsque le mouvement de rejet du fonctionnalisme du Style international, de
l’esthétique de « la boite de verre » de Mies van der Rohe, arriva dès les années 1960 avec
le style « brutaliste » de Louis Kahn et le revirement de Philip Johnson vers des pastiches art
déco ou néogothiques et qu’il s’approfondit avec le triomphe du postmodernisme vers 1980,
le désir iconoclaste se doubla d’un désir de table rase de la modernité chez nombre des
théoriciens postmodernes. Ce refus sans nuance contamina la modernité archaïque de la
1ère école de Chicago sans qu’un désir de réappropriation de ce patrimoine spécifique
amenât à un réexamen de ses enjeux historiques et identitaires. Ici, l’extension positive
faisant de Chicago un lieu emblématique de modernité trouve son revers à travers le
phénomène de contamination qui affecte alors les deux écoles de Chicago dans la
déconstruction postmoderne.
11
Pseudo permanence architecturale :
Par contre il est manifeste que ce rejet de la modernité épargne en grande partie
Frank Lloyd Wright et l’école de la Prairie, que les postmodernes relient aux traditions
vernaculaires américaines. Robert Venturi et Charles Moore donnent comme exemple de
cette réévaluation historique, le Shingle Style qui selon eux est la marque de la permanence
culturelle de la maison domestique américaine et une source de l’architecture
authentiquement américaine, car vernaculaire et en constante évolution. Pour eux, elle est
l’arrière plan à partir duquel s’élaborent les « Maisons de la prairie » de Frank Lloyd Wright22.
De plus, l’ironie de Frank Lloyd Wright vis à vis de la « Machine à habiter » de Le Corbusier
et de la Charte d’Athènes qui établit les règles du Style International, n’est certainement pas
étrangère à la sympathie des postmodernes à son égard et à sa non remise en cause dans
la table rase antimoderne qu’ils opèrent.
3-Réalisations :
Réalisations postmodernes :
- Johnson & Burgee : 190 South Lasalle Street, 1986; Johnson fait ici la parodie
littérale d’un immeuble célèbre de l’édifice Masonic Temple, construit par Burnham & Root
en 1891 : exemple typique du retour à l’éclectisme dans la construction du gratte-ciel à
Chicago.
- Stanley Tigerman: Hard Rock Cafe, Chicago, 1976. Icône de la postmodernité au
même titre que la Piazza d’Italia de Charles Moore à New Orleans.
- Faux concours du Chicago Tribune en 1979 : les architectes du groupe Chicago
Sewen proposèrent de rééditer le fameux concours de 1922 auquel participèrent vainement
Mies Van Der Rohe, Saarinen, Gropius, parmi 189 architectes américains et étrangers. Ce
fut alors le projet de gratte-ciel de style néogothique, proposé par Raymond Wood et John
Mead Howells qui remporta le concours et qui fut construit en 1925. Pastiche rétrograde de
la cathédrale gothique flamboyant de Rouen, avec ses gargouilles et ses arcs boutants
transformée en gratte-ciel haut de 145 m. L’intention polémique des postmodernes est là
encore évidente : dans leur volonté de faire table rase de la modernité, ils célébraient en
quelque sorte, à travers ce remake de concours de 1922, la victoire antimoderne sur les
architectes fonctionnalistes européens.
22
Venturi, Robert, Moore, Charles, The Shingle Style Today or the Historian’s Revenge, op.
cit.
12
Projets de:
1) Walternetsch
2) Thomas Beeby
3) Laurence Booth
4) James Nagle
23
Stanley Tigerman, Versus : An American Architect’s Alternatives, New York, éd. Rizzoli,
1982.
13
La référence à la culture populaire n’est pas assimilable au postmodernisme mais à
la volonté de créer une architecture dépassant le déterminisme technologique. Le rapport à
l’histoire passe par une géométrisation des éléments référentiels que sont l’élévation
tripartite, l’entrée monumentale, le fût à redans et les sommets articulés. Le State of Illinois
Center, construit en 1985 traduit cette recherche de synthèse débordant le postmodernisme.
Il illustre la volonté de Jahn d’explorer les nouvelles limites en architecture, de dépasser la
simple expression de la haute technologie, par des tensions maximales, entre la densité des
masses et la minceur de l’enveloppe lisse et translucide, pour renouer avec les
problématiques du hors limite et de l’immatériel, quêtes importantes de la modernité.
Cette démarche est lisible dans d’autres réalisations de Jahn, comme le
Northwestern Atrium Center, aux multiples références néo art déco, construit en 1987,
ensemble multifonctionnel comparable à l’Auditorium de Sullivan et d’Adler, ou le Savings of
Amerika Tower, construit en 1991.
Conclusion :
14
Analyse des Postmodernités
1-Espace public
Définition et évolution
Modalités d’interprétation :
Fin XXème siècle, une des évolutions la plus révélatrice est celle des modalités
d’interprétation de l’espace public selon 2 modalités divergentes :
1e - Espace de consommation ;
2e - Espace de contrôle et de ségrégation.
24
Jameson, Frederic, The Cultural turn. Selected writings on the postmodern, 1983-1998,
Paris, ENSBA, 2007.
25
Anderson, Perry, Les origines de la postmodernité, Londres, ed. Verso, 1998.
15
Disney World : nouvel espace (de consommation) public.
Empire bâti sur les Cartoons, la compagnie Walt Disney investit massivement dès
les années 1950 dans les circuits de distribution, dans les chaines TV et surtout dans
l’immobilier avec le 1er parc à thèmes, Disneyland à Anaheim, en Californie, en 1956. Y
compris après la mort du fondateur Walt Disney, en 1966, la création des Disney Worlds
continua. Bien d’autres suivront, en Floride en 1971 avec Orlando puis la World Company
s’internationalisera : Tokyo Disney en 1984, Euro Disney, en France en 1992.
Michael Graves: Hotel Dolphin, Orlando Michael Graves: Swan Hotel, Orlando
26
Michael Graves : Hôtel Dolphin Walt Disney’s World, Lake Buena Vista, Floride, 1987.
27
Michael Graves : Hôtel Swan, Walt Disney’s World, Lake Buena Vista, Floride, 1987
16
leur sculpture éponyme de 15 mètres de haut, leurs énormes fontaines coquillages, leurs
auvents rayés comme des chapiteaux de cirque, leur excès décoratifs absolus, le kitch
exécrable de leurs façades surchargées. Leurs intérieurs en ogives, sont eux aussi
surchargés, de colonnes, de cascades, de fleurs en plastique.
Une autre extension de Disney World fut réalisée par la création d’une ville de 20000
habitants, appelée Célébration et regroupant un parc de bureaux dessinés par Aldo Rossi,
un centre commercial par Helmuth Jahn, un Disney Institute par Charles Moore, ainsi qu’un
parc de 8000 logements.
28
Charles Moore : Piazza d’Italia, New Orleans, 1979
17
Les cités de la consommation.
Mini-centres commerciaux :
-Frank O. Gehry: Edgemar Center, Santa Monica, 198830. Meilleur compromis pour
un petit centre commercial, de 3000 m², pénétré par 2 rues piétonnes, avec une petite cour
et un musée. La force du projet tient à la diversité des formes, assemblages de matériaux
inattendus, comme le simple grillage dont il drape la cage d’ascenseur. Gerhy a doté chaque
élément fonctionnel d’un caractère architectural différent. Ce genre de commande fut
méprisé par la plupart des architectes postmodernes.
Une autre manifestation de l’évolution de l’espace public aménagé a été traduite par
l’ouverture du centre commercial à des lieux ou institutions porteurs de culture : en effet, les
bibliothèques, les salles de concert, les théâtres et Musées sont associés à des centres
commerciaux. Ce phénomène amène à poser 2 questions principales :
1e - Le Musée est une institution d’origine européenne, or l’expansion des années 1980
est planétaire, Pourquoi ?
2e - À l’ère de la démocratisation générale, pourquoi ce renouveau d’intérêt pour une
institution à l’origine aristocratique certaine ?
Au cours de la décennie 1980/90, il y a très nette augmentation de la commande
publique et privée de construction de Musées, qui s’explique par le développement des biens
29
César Pelli et Victor Gruen : Pacific Design Center, Los Angeles, 1974
30
Frank O. Gehry: Edgemar Center, Santa Monica,1988
18
de consommation autour de la culture. Il y a aussi regard postmoderne sur les patrimoines,
par recentrages identitaires nationaux et régionaux. De plus, la spéculation financière des
années Reagan/Thatcher se prolongea par une spéculation sur le marché de l’art, qu’il soit
classique, moderne, contemporain, c’est une valeur en hausse des années 1980.
Dans de nombreux pays, en RFA, en Angleterre, aux USA, en France, la construction ou
l’extension de Musées se développa dans ces années 1980/90. Ce qui avait été la
distraction exclusive de l’aristocratie se généralise aux larges masses et y associent la vente
des marchandises et des biens culturels, catalogues, copies reproductions sur différents
supports, dérivés multiples, éditions de livres et de revues spécialisés, CD Roms, vidéo, etc.
L’art devient marchandise.
Musée Mausolée :
Musée de l’interactivité :
Il traduit la découverte du savoir par les mises en abîmes, par les oppositions des
pleins et des vides, par les formes suggestives, jouant sur l’opposition des surfaces
réfléchissantes. D’une manière générale, il joue avec les éclairages et les flux de ventilation
naturels d’une manière savante.
-Antoine Predock (1936) : Science Center, Phoenix, Arizona, 1997. Ce musée
interactif illustre cette évolution du Musée permettant la vulgarisation de savoirs
31
Robert Venturi : National Gallery, Londres, 1991
32
Antoine Predock: Las Vegas Library & Discovery Muséum, Nevada, 1990
19
scientifiques. En France, à Paris, la Cité des Sciences de la Villette et le Futuroscope de
Poitiers en sont les pendants.
Musée entrepôt:
33
Richard Rogers et Renzo Piano :Centre Georges Pompidou, Paris, 1972/77
20
ses aménagements pour partie commerciaux, de 60000m² sous la Pyramide du Grand
Louvre semblent pouvoir faire partie du Musée Centre Commercial.
-Ieoh Ming Pei : Grand Louvre, Paris1988/9334: la Pyramide signale les fonctions
souterraines du Louvre : espaces techniques, espaces commerciaux, billetteries,
restaurants, etc. nécessaire au plus grand musée du Monde avec ses 24 km de cimaises et
ses 6 000000 de visiteurs par an.
Les théâtres sont les autres lieux publics aménagés qui seront l’objet de
constructions ou d’extensions postmodernes. L’exemple le plus représentatif est :
-Frank O.Gerhy : Disney Concert Hall, Los Angeles, 1989/9236 Ce projet rejette toute
référence à quelque classicisme que se soit. La salle de concert est perchée en haut de la
colline Bunker Hill, dans un quartier en friche. Les formes sculpturales caractéristiques de
Gerhy, alliant ziggourat et volumes asymétriques et tronqués, devaient être précisément
modelées en calcaire à l’aide des outils de la CFAO. Gerhy souhaitait faire du Disney Hall, le
« Salon de la ville .» Le programme de CFAO de taille de pierre ne fut jamais au point, le
projet abandonné sera repris dans le Guggenheim de Bilbao, après 1992, mais avec d’autres
dimensions et fonctions.
34
Ieoh Ming Pei : Grand Louvre, Paris1988/93
35
Peter Eisenman : Wexner Center, Colombus, Ohio, 1990
36
Frank O.Gerhy : Disney Concert Hall, Los Angeles, 1989/92
21
Synthèse concernant l’espace public postmoderne :
L’espace privé sera ici abordé sous un seul angle : celui de la Maison individuelle.
Origines et évolution :
Robert Venturi rédige son livre « Complexity & Contradictions in Architecture » en 196637,
année où il construit sa maison en y appliquant sa théorie.
- Robert Venturi : Vanna Venturi House, 1966.38
37
Venturi, Robert, Complexity & Contradictions in Architecture, op. Cit.
38
Robert Venturi : Vanna Venturi House, 1966
22
Les références de Robert Venturi sont d’ordre iconographique et non architectonique. Il
s’inspira de la Porta Pia de Michel-Ange. Les allusions historiques abondent aussi à
l’intérieur.
- Charles Moore : Burn’s House, Santa Monica, 197439exploitation de l’éclectisme,
pastiche du « Rancho mexicain.» Dans une ville californienne, l’éclectisme est une tradition
que le postmodernisme ne fait que systématiser.
Dans les années 70/80, le groupe des « Five » (les « 5 ») mené par Peter Eisenman
maintient comme exigence « qu’une habitation devait exprimer des questions culturelles plus
importantes.» Par leur présence médiatique, ils surent attirer une clientèle nombreuse et
privilégiée. Peter Eisenman est l’exemple charismatique de cette position, en créant des
« maisons de carton », outils pour remettre en question l’environnement physique. Identifiées
par un chiffre, et essentiellement non construites, ces habitations témoignaient de la réalité
de l’architecture en tant que système producteur de signes. La signification était produite par
la génération automatique de formes selon des systèmes logiques. La relation entre la
démarche de Peter Eisenmann et celle des artistes conceptuels contemporains comme Sol
Le Witt est ici évidente.
Prémices déconstructivistes
39
Charles Moore : Burn’s House, Santa Monica, 1974
40
Peter Eisenman : House 4, Washington, Connecticut, 1978
23
De plus, certaines réalisations furent amalgamées aux prémices du
déconstructivisme, en particulier, Frank O. Gerhy et sa maison.
-Franck O. Gerhy, Gerhy’s House, Santa Monica, 197841. L’utilisation par Gerhy de
matériaux pauvres comme la taule ondulée, le grillage, les assemblages de tuyaux
métalliques provient de sa fascination pour la scène de l’art contemporain californien, et
notamment celle des assemblages de Roger Kienholz et Robert Rauschenberg. Gerhy
refusa l’amalgame avec le déconstructivisme en se situant comme artiste apolitique, au-
dessus de tout engagement partisan.
Néo-modernisme :
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Franck O. Gerhy, Gerhy’s House, Santa Monica, 1978
42
Mark Mack :Witney House, Santa Monica, 1989
43
Antoine Predock :Winandy House, Scottscale, Arizona, 1991
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3-La reconfiguration urbaine.
1-Friches industrielles
La question est de savoir si les architectes qui se disputent maintenant pour des
projets industriels que leurs aînés repoussèrent longtemps comme indignes de leur génie
constructif, sont capables d’assumer les modifications de la société contemporaine ?
Notamment celles qui concernent l’évolution du lieu de travail et la configuration des villes.
Ainsi, le mini-centre commercial fut méprisé par la plus part des architectes
postmodernes, alors les entreprises de BTP s’en emparèrent au détriment des usagers et
des commandes des architectes. La question sera de savoir si les architectes sauront
s’adapter à la société postindustrielle, s’adapter à la révolution en cours dans les domaines
des nouvelles technologies informatiques de communication ? Quelle maîtrise de l’évolution
du travail et des villes reconfigurées par cette révolution ?
Dans cette décennie 1980/90, les architectes ont répondu aux commandes publiques et
privées pour reconvertir des surfaces énormes de bâti industriel obsolète, dans les vieilles
régions industrielles et portuaires du monde occidental. De mégaprojets des années 1980
équivalent par leur dimension à celui du Baron Haussman à Paris, mi XIXème siècle.
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Dockland Developpement Corporation en 1981. Cela concerne à la fois l’habitat et
l’immobilier commercial. Ce projet est représentatif de la Postmodernité américaine compte
tenu de la domination incontestable des architectes postmodernes américains au sein des
réalisations les plus remarquables des Dockslands.
Contexte
Les Docklands étaient un fief socialiste. Les dockers et les ouvriers de la zone
portuaire n’étaient pas intégrés à la ville. Les derniers docks fermèrent en 1980, avec 55000
chômeurs. Friche industrielle que le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher
reconvertit en projet de méga-centre international financier et de services. Pour ce faire, il y
eut la fondation de la London Dockland Developpement Corporation en 1981, qui lança le
projet de reconversion avec l’aide de l’état. Il s’agissait d’attirer l’investissement privé par
l’utilisation du financement public et d’autres incitations fiscales. La création de zones
spécialisées dans l’implantation d’entreprises en milieu défavorisé, les Enterprise Zones
furent le principal dispositif de reconversion. Instituées en 1982 et dissoutes en 1987, elles
offraient aux promoteurs un ensemble de privilèges épatants : exonération d’impôt foncier,
exonération fiscale, amortissements défiscalisés, absence de planification et de contrôles
administratifs.
La London Dockland Developpement Corporation reçut en prime une subvention du
gouvernement pour acheter et préparer les lots, pour la création de routes, la viabilisation,
les réseaux d’égouts, etc. L’état s’engageait à désenclaver le quartier par le développement
des transports en commun : bus métro, trains, etc.
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Dockslands: réalisations architecturales.
1) Nicolas Grimshaw: Financial Times Building, Dock Road, London, 198844. L’enveloppe
en rideau de verre continu, permet de suivre toutes les étapes de la fabrication du journal, de
voir les rotatives en action à l’intérieur ; le fronton de l’entrée assimile les cylindres de la
rotative d’imprimerie à des colonnes.
2) John Outram: Storm Water Pumping Station, Ilse of Dogs, London, 198845. Fronton et
Occulus historicisants.
3) SOM: Projet Canary Wharf, London, 1988/9146. SOM est un méga cabinet
d’architectes US (plusieurs milliers d’architectes, de designers, de collaborateurs associés)
qui supervisa ce projet Canary Wharf. Le domaine à construire est limité vu l’énormité de la
nouvelle City. 3 tours devaient initialement être construites, une seule fut bâtie. Les
bâtiments historicistes renvoient aux gratte-ciels art-déco, à gradins, des années 1920/30
aux USA. Les petites agences européennes comme celle d’Aldo Rossi n’eurent que peu de
part à ce projet confisqué par SOM et d’autres agences américaines internationales comme
Ieoh Ming Pei, Cobb Freed, Cesar Pelli et Bernard Kohn. Les protestations anglaises contre
l’absence de tout architecte britannique eurent un écho : Norman Foster et James Stirling
eurent quelques commandes dans Canary Wharf.
Cela dit, la démarche de SOM et de son financier Olympia & Yorks, était de récupérer
les projets au niveau de la réalisation, déchargeant les autres architectes de tout contrôle sur
les travaux.
-William Rogers: Centrale Lloyd’s Bank, London, 1979-86; monument phare High-
tech47.
La réalisation du méga projet des Docklands fut permise par le drainage des capitaux
privés intéressés par les avantages fiscaux, mais aussi et surtout par l’argent public. Les
retombées sociales du projet sur les populations d’origine furent infimes en termes de
création d’emploi ; de plus l’expulsion de la plus grande partie des habitants et des
entreprises liées au port, était une des conditions de réussite du projet de la London
Dockland Developpement Corporation. Il y a eu extension de la ségrégation sociale par ce
projet.
44
Nicolas Grimshaw: Financial Times Building, Dock Road, London, 1988
45
John Outram: Storm Water Pumping Station, Ilse of Dogs, London, 1988
46
SOM: Projet Canary Wharf, London, 1988/91
47
William Rogers : Centrale Lloyd’s Bank, London, 1979-86 ; monument phare High-tech
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La répartition des revenus changea, la population changea, le projet ne réalise
aucune des ambitieuses promesses sociales qui l’avaient au départ justifié. Le décalage
continua par rapport aux infrastructures promises par le gouvernement Thatcher, mais qui
furent l’objet d’incessants contentieux.
2-Monde du travail
Contexte
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caractéristiques de la fin du XXème siècle. Aussi, la projection dans le futur de la ville est-il
difficile à l’orée des années 1990.
- Arata Isozaki & cie: Team Disney Building, Orlando, Floride, 1991.49 Type classique
d’entrepôt, avec grille régulière de bureaux modulaires mais hiérarchisés, .Impression
d’ordre et de contrôle écrasante, à l’image métaphorique du gigantesque cadran solaire qui
l’orne et le domine. Taylorisation de l’espace de travail comme lieu de contrôle des
48
Helmuth, Obata & Kassabaum & Neuhaus & Taylor: Galleria, Houston, Texas, 1970
49
Arata Isozaki & cie: Team Disney Building, Orlando, Floride, 1991
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performances chez Disney, personnalisation de l’espace comme lieu de travail humain chez
Beheer.
Solutions adoptées :
Le petit nombre de projets de parcs de bureaux urbains, ayant articulé avec succès,
la réussite architecturale et la création d’un lieu de travail humain, individualisé et non
taylorisé, s’explique par le degré de maîtrise des difficultés complexes que cela demande. La
plus part des architectes ont résolu le problème par le recours au gratte-ciel ou à la tour de
bureaux à murs-rideaux de verre. Des variations postmodernes ajoutent des motifs
historicisants architecturaux sur dimensionnés.
- Sir Norman Foster &Cie : Century Tower, Tokyo, Japon, 199150.
Cet édifice illustre la méthode de Foster : 2 tours aux ossatures porteuses
entretoisées et excentrées, des services intégrés dans les parties opaques, les éléments
technologiques intégrés dans les vides résiduels. Code polychrome pour indiques les
fonctions et le système structurel. Indifférence à l’environnement culturel du site.
-Richard Rogers: Lloyd’s Building, London, 1978/8651.
Le style “High-tech” combine à des plans simples et à des matériaux préfabriqués, le
souci de révéler l’ossature porteuse. Ici la salle du Conseil d’Administration est située au
sommet et au centre, autour d’elle et sous elle, se développe les autres espaces d’archives,
50
Sir Norman Foster &Cie : Century Tower, Tokyo, Japon, 1991
51
Richard Rogers: Lloyd’s Building, London, 1978/86
30
de gestion, comme autant de tiroirs sur la structure autoporteuse d’étagères. Les 6 tours de
service de l’ensemble, sont projetées à la périphérie. Il y a accentuation du perfectionnement
technologique, outil de sa propre mise en scène. Contradiction du « High Tech » qui
considère la technique comme scénographie théâtrale, et non pas comme type de savoir
architectural étroitement lié à un grand projet de bâtisseur.
Espace public :
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classique, moderne, contemporain, c’est une valeur en hausse des années 80. Ces
nouveaux musés vont consacrer les architectes postmodernes : De Robert Venturi : National
Gallery, Londres, 1991 à Ieoh Ming Pei : Grand Louvre, Paris, 1989. Les musées-marchands
participent à la mondialisation économique et culturelle. L’architecture postmoderne semble
adhérer et s’adapter à ces phénomènes, tout en ne créant pas toujours des œuvres qui
atteignent leurs ambitions déclarées.
Conclusion :
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comme La National Gallery de Ïeo Ming Peï à Washington, dans les réhabilitations des villes
mais surtout dans les centres d’affaires. Tout ceci est fait sans recherche de théorisation
pour répondre au chaos urbain, mais au nom de la performance technologique High Tech,
mais aussi du pastiche et de la rentabilité. La Postmodernité se proclamait comme
l’antithèse de la Modernité, sans avoir clairement démontré ce par quoi cela se traduisait.
Par sa volonté révisionniste, la Postmodernité voulait faire table rase de la Modernité, après
l’avoir délégitimée de sa vocation progressiste héritée des Lumières. En définitive, la
Postmodernité ne s’est jamais détachée de son recyclage systématique et composite de
citations de styles historiés, ne masquant que très superficiellement sa complicité intéressée
avec l’économie néolibérale.
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