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Élaboration du plan stratégique

RAPPORT RÉCAPITULATIF
DES ATELIERS DE DISCUSSION
DES 17 ET 24 SEPTEMBRE 2002

présenté à la Commission des choix stratégiques

Service de la planification stratégique


Le 18 décembre 2002
TABLE DES MATIÈRES

Introduction 2

1. « Bilan et enjeux » : sommaire et analyse des ateliers du 17 septembre 3

2. « Vers l’avenir » : sommaire des ateliers du 24 septembre et des notes de clôture 9

3. Enjeux ressortant des ateliers de discussion 13

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INTRODUCTION

En février 2002, le conseil municipal de Gatineau a entrepris, à l’invitation du maire, monsieur Yves
Ducharme, de doter la nouvelle ville, cinquième en importance au Québec, de son premier pla n
stratégique. Il a mis sur pied à cette fin la Commission des choix stratégiques, dont la présidence a été
confiée à monsieur Lawrence Cannon, conseiller municipal.
La Ville a opté pour une démarche de planification stratégique largement ouverte, sollicitant la
participation de son personnel, celle des organismes voués au développement économique, culturel et
social de son territoire, ainsi que celle de l’ensemble des citoyens. La composition de la Commission des
choix stratégiques reflète cette volonté d’ouverture.
Puisant à diverses sources et faisant appel à plusieurs experts, la Commission a d’abord rassemblé des
données fondamentales touchant le territoire de la ville, sa population, ses équipements, son activité
économique et culturelle. À partir de ces données, elle a publié en août 2002 un document d’amorce des
discussions et des consultations intitulé Pistes de réflexion.
Le début de l’automne 2002 a été marqué par une étape importante du processus stratégique, soit la tenue,
en septembre, de deux journées d’ateliers de discussion réunissant près de 200 personnes, représentant les
partenaires de Gatineau dans les milieux gouvernemental, socioculturel, économique, institutionnel, etc.
Pour aider les membres de la Commission dans la poursuite de leur travail, le Service de la planification
stratégique et ses collaborateurs externes ont rassemblé les réflexions et les idées issues des ateliers de
discussion dans ce rapport récapitulatif.
Les ateliers de septembre ont permis de cerner les enjeux dont dépendent l’avenir de la communauté
gatinoise et celui de l’organisation municipale à court et à long terme. Ils ont également conduit les
participants à explorer certaines des orientations stratégiques découlant naturellement de la convergence
des multiples opinions émises.
Ce rapport comprend quatre parties :
1. « Bilan et enjeux » : sommaire et analyse des ateliers du 17 septembre;
2. « Vers l’avenir » : sommaire des ateliers du 24 septembre et des notes de clôture;
3. Enjeux ressortant des ateliers de discussio n;
4. Éléments d’une vision d’avenir et d’orientations stratégiques.

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1. « BILAN ET ENJEUX »
SOMMAIRE ET ANALYSE DES ATELIERS DU 17 SEPTEMBRE

Les participants des ateliers de discussion avaient été invités à consacrer deux journées aux
échanges sur la problématique et les enjeux. La Commission avait aussi choisi de tenir ces deux
journées à une semaine d’intervalle pour permettre aux participants d’approfondir leur réflexion à
la lumière des discussions de la première journée.
Les premiers ateliers de discussion se sont déroulés le mardi, 17 septembre, au Palais des
congrès. Sous le titre de Bilan et enjeux, cette journée visait à dresser un bilan du passé, à
repérer les tendances significatives et à identifier les enjeux d’avenir.
L’ordre du jour prévoyait des séances plénières et des discussions en ateliers. Chacun des neuf
ateliers du 17 septembre réunissait de 15 à 20 personnes, sous la direction d’un animateur
secondé par un secrétaire.

1.1 Ordre du jour du 17 septembre


8h Accueil et inscription
8 h 30 Séance plénière
Mot de bienvenue par MM. Yves Ducharme et Lawrence Cannon
8 h 45 Présentation de l’ordre du jour et des règles du jeu, instructions diverses
9h Présentation audio-visuelle : mise en situation générale et thématiques
10 h Discussions en atelier
Rétrospective : rappel de faits passés pertinents, discussion sur leur portée
Prospective : tendances significatives, faits porteurs d’avenir
13 h Reprise des ateliers
Bilan de la situation de Gatineau : les enjeux qui se dégagent des thématiques
15 h 45 Synthèse d’atelier : les enjeux retenus
16 h Exercice individuel sur les enjeux
Présentation et explications sur la notion de perspectives d’avenir
Instructions aux participants sur les « devoirs » à faire en vue de la journée 2
16 h 30 Fin de la journée 1.

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1.2 Sommaire du déroulement
Le document préparatoire aux ateliers, Pistes de réflexion, divisait l’information en quatre
thématiques :
• notre collectivité;
• nos milieux de vie;
• nos activités économiques;
• nos ressources, notre fiscalité, notre gouvernance.
L’ordre du jour proposait aux participants des ateliers trois volets de discussion :
• une rétrospective ou rappel de faits passés pertinents, c’est-à-dire d’événements, de décisions
ou d’actions qui ont influencé de façon significative l’évolution de Gatineau au cours des
dernières années;
• une prospective axée sur les tendances significatives ainsi que sur les faits ou les données qui
sont porteurs d’avenir;
• les enjeux révélés par la rétrospective et la prospective : il s’agit des avantages ou bienfaits
que Gatineau peut obtenir, conserver ou perdre selon la tournure des événements, de même
que des problématiques auxquelles Gatineau doit trouver des solutions.
En atelier, les participants ont généralement suivi cette séquence. Néanmoins, les interventions
touchaient souvent à plusieurs volets, de sorte que les frontières entre la rétrospective, la
prospective et les enjeux sont restées floues.

1.3 La rétrospective
Dans la rétrospective, la plupart des ateliers ont formulé des constatations sur la situation actuelle
plutôt que d’évoquer des faits ou des événements. De plus, ces constatations consistaient souvent
en perceptions plutôt qu’en énoncés documentés. Elles étaient néanmoins révélatrices d’une
évolution historique dont la situation actuelle est le résultat.
À retenir au chapitre des faits ou événements passés significatifs :
• Le changement de la structure économique, qui est passée d’industrielle à tertiaire et qui tente
maintenant de s’arrimer à la nouvelle économie.
• Les changements démographiques, incluant le vieillissement de la population.
• L’émergence d’une classe moyenne plus aisée et, en corollaire, l’écart apparemment de plus
en plus large entre cette classe et les plus démunis.
• La construction d’équipements et la venue d’institutions nouvelles, principalement dans les
domaines du tourisme, de l’enseignement et de la culture.
• La persistance du problème du décrochage scolaire.

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Les participants ont souligné les liens entre plusieurs de ces éléments. Ainsi, le changement de la
structure économique s’appuie sur une intégration accrue de l’Outaouais métropolitain à la
fonction de capitale qu’Ottawa occupait de façon quasi exclusive. Cette intégration se joue
particulièrement dans l’emploi, dans les marchés et dans les infrastructures de transport. Par
contre, la multiplication des équipements culturels et d’enseignement réduit la dépendance de
l’Outaouais dans ces domaines.
De même, on associe le décrochage scolaire à la facilité avec laquelle les jeunes croient pouvoir
trouver un emploi convenable sans formation poussée. Une telle approche risque toutefois
d’entretenir le cycle de la pauvreté et l’écart de revenus entre les démunis et le reste de la
population.
La rétrospective révèle par ailleurs que Gatineau connaît les problèmes habituels des
agglomérations d’aujourd’hui : étalement urbain résultant d’un laisser-aller en matière de
développement résidentiel, omniprésence de l’automobile avec les impacts environnementaux qui
en découlent, répartition des fonctions urbaines sans souci d’harmonisation.
Enfin, l’image négative de Gatineau est une question récurrente. Elle est à la fois…
• une image qu’on reçoit de l’extérieur et qui est symbolisée par la négligence dont le
gouvernement du Québec fait preuve à l’endroit de l’Outaouais;
• une image que les citoyens de l’Outaouais eux- mêmes entretiennent et qui se manifeste par le
manque d’identité, de fierté, d’appartenance, quand on vit dans l’ombre d’Ottawa.

1.4 La prospective
En atelier, on a souvent assimilé la prospective aux enjeux et aux perspectives stratégiques. Ainsi,
peu d’ateliers ont projeté les tendances pour discuter de l’hypothèse « si ça continue comme c’est
parti… » et des répercussions qui s’ensuivraient.
Cela dit, les diverses façons d’envisager l’avenir de Gatineau peuvent être regroupées en cinq
sujets principaux, dont chacun rejoint une ou plusieurs des thématiques proposées aux ateliers :
• L’identité gatinoise : on souhaite l’émergence d’une identité propre, illustrée par une image
de marque (domaine de la communication), projetant une image positive (miroir et
rayonnement) et suscitant un sentiment d’appartenance; des services et des fonctions à la
mesure de cette image doivent sous-tendre celle-ci. L’identité gatinoise doit aussi s’appuyer
sur la mobilisation et la participation des citoyens, faute de quoi elle restera une coquille vide.
• Le positionnement de Gatineau : aux fins de développement économique, Gatineau doit se
positionner sur plusieurs plans, notamment face au reste du Québec et à l’Ontario. Les
opportunités à approfondir pour ce positionnement sont celles de la mondialisation et de
l’appartenance à la région de la capitale. Les secteurs à privilégier devraient être porteurs de
valeur ajoutée ou de revenus nets : le tourisme et les entreprises de haute technologie en font
partie.

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• La qualité de vie : la définition de la qualité de vie varie beaucoup selon les personnes et les
groupes d’intérêts. Dans certains ateliers, les participants ont préconisé la valorisation des
attributs naturels et patrimoniaux, mais aussi celle du « capital social », la résolution du
problème du logement, incluant le logement social, etc.
• Les infrastructures de transport, à la fois aux fins de transport en commun et pour relier
adéquatement l’Outaouais au reste du Québec.
• La planification et la gestion de l’aménagement du territoire , notamment pour contrer
l’étalement urbain. La concertation des nombreux intervenants (ville, ministères et agences du
gouvernement, Commission de la capitale natio nale) est indispensable à cet égard, tant pour
assurer la cohérence du développement que pour utiliser adéquatement les ressources.

1.5 Les enjeux du 17 septembre : aperçu général


En atelier, les participants ont signalé plus de 500 points susceptibles de constituer des enjeux
stratégiques pour Gatineau. Pour classer les enjeux selon leur importance, on a demandé à chaque
participant de choisir, parmi les enjeux répertoriés par son atelier, ceux qui lui paraissaient les
plus importants. Après avoir compilé les classements individuels, le Service de la planification
stratégique a groupé les enjeux en catégories plus générales, elles- mêmes regroupées selon les
quatre thématiques proposées aux participants :
• Nombre d’enjeux par thématique, par ordre décrois sant : 165 pour Notre collectivité, 145
pour Nos ressources, notre fiscalité, notre gouvernance, 142 pour Nos milieux de vie et 71
pour Nos activités économiques.
• Sous Notre collectivité, le groupe d’enjeux touchant l’identité collective de la communauté
gatinoise domine (65 enjeux), suivi des groupes distribution de la richesse et éducation (25
enjeux chacun).
• Sous Nos ressources, notre fiscalité, notre gouvernance, les groupes d’enjeux de la
gouvernance et l’organisation municipale (42) sont suivis par le groupe du partenariat (39
enjeux) et par celui des finances publiques (22 enjeux).
• L’environnement (46 enjeux), la forme urbaine (40 enjeux) et les transports (35 enjeux)
sont les groupes qui dominent la thématique Nos milieux de vie.
• Le développement des activités sectorielles (33 enjeux), notamment celui du tourisme,
domine la thématique Nos activités économiques.
• Les enjeux spécifiques les plus fréquents sont le développement d’une identité propre (35
mentions), l’implication et la participation du citoyen à la vie civique (29 mentions), le
partenariat avec le milieu (28 mentions), le contrôle de l’étalement urbain et le
développement durable (22 mentions chacun).
Cette compilation est sans doute révélatrice des préoccupations dominantes. Elle reflète aussi le
profil de participation à la journée du 17 septembre et la composition des ateliers, d’où la
nécessité d’une analyse plus poussée.

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1.6 L’analyse des enjeux du 17 septembre
Un premier rapprochement entre les enjeux du 17 septembre suggère des interrelations qui vont
par-delà les limites des thématiques auxquels ils sont associés. La convergence dont ces enjeux
semblent porteurs leur donne une importance stratégique additionnelle. Ainsi :
• La problématique de l’éducation, marquée par le paradoxe d’un taux de scolarisation élevée
et d’un taux de décrochage scolaire inquiétant, rejoint le questionnement sur le
développement économique à long terme et la préparation de la relève.
• Les partenariats évoqués en regard de la gouvernance municipale sont indispensables au
développement social et économique; Gatineau fait ainsi partie de plusieurs « tandems » dans
lesquels elle est associée aussi bien aux organismes du milieu qu’aux gouvernements ou à la
ville d’Ottawa dont elle partage l’espace économique.
• L’enjeu de l’équité sociale rejoint celui de l’accessibilité des services en rappelant que les
moyens d’accès ne sont pas les mêmes pour tous et que certains services, tel le transport en
commun, revêtent à cet égard une plus grande importance pour certains groupes.
• L’enjeu de la gouvernance n’interpelle pas seulement l’administration municipale mais aussi
les citoyens et les organismes du milieu; leur participation à la vie démocratique s’appuie non
seulement sur des droits mais aussi sur des responsabilités et sur des engagements.
• Le maintien et le développement des infrastructures supposent à la fois de nouvelles sources
de revenus municipaux et la participation financière des gouvernements.
• Le développement économique de Gatineau et de l’Outaouais est indissociable du
parachèvement de son infrastructure routière, dont le chaînon manquant le plus vital est
l’autoroute 50.
• Facteurs identitaires de première importance, le caractère francophone de l’Outaouais et son
patrimoine naturel et bâti constitue nt à la fois des bases de rayonnement et de puissants points
d’appui au développement du tourisme.
• Le tourisme, les industries culturelles et les nouvelles technologies sont les secteurs
privilégiés de diversification économique pour l’Outaouais.
• Gatineau a l’occasion de repenser les modes d’occupation de son territoire, en particulier la
dispersion de l’habitat, et d’y améliorer la qualité de vie en s’appuyant sur la diversité des
milieux qui la composent.
• Parmi les enjeux démographiques, le vieillisseme nt de la population et la place des jeunes
dans la collectivité gatinoise sont plus préoccupants que le poids relatif de la population de
Gatineau dans la Région de la capitale nationale.
Les participants sont par ailleurs conscients que la recherche de solutions et la définition des
orientations stratégiques supposent un exercice d’équilibrage. Cet exercice conduira, dans
certains cas, à des solutions à caractère intégrateur. Dans d’autres, il nécessitera des arbitrages
difficiles.

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Voici, par exemple, quelques dilemmes auxquels Gatineau pourrait être confrontée dans ses
choix stratégiques :
• Préserver la spécificité des secteurs tout en harmonisant les services.
• Accroître l’accessibilité des services sans déséquilibrer le budget.
• Se donner un positionne ment et exercer un leadership durable tout en s’intégrant à l’espace
économique de la Région de la capitale.

1.7 Les contributions additionnelles


Dans les jours qui ont suivi le 17 septembre, une dizaine de participants ont fait parvenir au
Service de la planification stratégique leurs propres perspectives relativement à l’avenir de
Gatineau. Les points qui ressortent de ces contributions additionnelles sont les suivants :
• L’avenir de Gatineau repose sur une approche volontariste. Il ne prendra pas spontanément la
forme qu’on souhaite, mais résultera plutôt d’une planification soutenue et du leadership
politique qui sera exercé.
• La planification et le leadership doivent viser la mise en valeur du milieu (milieu naturel et
forme urbaine) et le renforcement de l’harmonie et de la solidarité entre les citoyens.
• La fierté et le sentiment d’appartenance ne demandent qu’à se développer.
• Les préoccupations récurrentes touchent la santé, le transport en commun, l’équilibre entre le
regroupement des services et la préservation de la vitalité des secteurs locaux, l’aptitude à
l’écoute et à la consultation dans l’administration municipale, la préservation de
l’environnement et du patrimoine.

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2. « VERS L’AVENIR »
SOMMAIRE DES ATELIERS DU 24 SEPTEMBRE ET DES NOTES DE CLÔTURE

La seconde journée de discussion en ateliers s’est tenue une semaine après la première, soit le
mardi 24 septembre, au même endroit. L’ordre du jour était sensiblement le même, mais laissait
plus de place aux séances plénières et prévoyait l’intervention, en fin de journée, d’un
observateur externe qui ferait part de ses commentaires à l’ensemble des participants.

2.1 Ordre du jour du 24 septembre


8h Accueil et inscription
8 h 30 Séance plénière
Ordre du jour, rappel des règles du jeu
8 h 45 Retour sur la journée 1
Bilan des choix d’enjeux par les participants
10 h Discussions en atelier
Éléments de perspectives d’avenir à retenir
13 h 30 Séance plénière
Rapport des ateliers; commentaires additionnels et discussion
15 h 30 Synthèse par un observateur invité
16 h 00 Fin de la journée 2.

2.2 Sommaire du déroulement


La séance plénière de l’avant- midi a permis aux participants de prendre connaissance de la
compilation des enjeux par thématique et par catégorie, résumée dans les sections 1.5 et 1.6 du
présent document. La présentation a été suivie d’un échange.
En après-midi, une autre période de questions et d’échange a suivi le compte-rendu des ateliers.
Elle a notamment porté sur la suite du processus stratégique et sur les moyens de mettre en œuvre
le plan qui en sortira. L’observateur invité a ensuite livré le fruit de ses propres réflexions.

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2.3 Synthèse des ateliers
Les interventions qui ont suivi la plénière du matin ont contribué à donner le ton aux discussions
en atelier subséquentes. Elles ont notamment mis en relief que…
• les jeunes doivent avoir une place de première importance dans les enjeux et les perspectives
d’action du plan stratégique, autant comme acteurs du devenir de Gatineau que comme sujets
d’interventions cib lées;
• certains enjeux déjà considérés importants prennent encore plus de relief, par exemple
l’affirmation de l’identité gatinoise, tributaire de sa double appartenance au Québec et à la
Région de la capitale, et l’engagement à l’endroit du développement durable;
• les enjeux qui ne sont pas partagés par la majorité, selon la compilation, ne sont pas pour
autant mis de côté et conservent leur pertinence comme éléments des plans d’action.
Par la suite, en atelier, les participants devaient, si nécessaire, reformuler ou préciser les enjeux et
leur donner un ordre de priorité ou d’importance en les rattachant, dans la mesure du possible,
aux quatre thématiques proposées au départ (notre collectivité; nos milieux de vie; nos activités
économiques; nos ressources, notre fiscalité, notre gouvernance). Sans y être limité, chaque
atelier s’était vu attribuer l’une de ces thématiques à traiter en priorité.
D’après les résumés des rapporteurs d’ateliers et les notes des observateurs, les points saillants
qui ressortent des discussions en atelier sont de deux ordres. D’une part, les participants semblent
s’entendre sur les enjeux qui appellent des engagements concrets, porteurs de résultats
significatifs. D’autre part, la dynamique des discussions est révélatrice des modèles que pourrait
suivre l’engagement des partenaires de la Ville et des citoyens dans la mise en œuvre du plan
stratégique. Il est bien évident qu’en pressentant ces modèles, Gatineau pourra gérer plus
efficacement la coopération de tous et répondre de façon plus pointue aux attentes de ses
citoyens.
Les enjeux à portée concrète
Sans atténuer la pertinence des autres enjeux et perspectives soulevés en atelier, on repère quatre
enjeux ou groupes d’enjeux appelant des engagements concrets :
• La participation des citoyens à la « gestion de la cité », qui suppose un double mouvement :
l’implication, c’est-à-dire le mouvement des citoyens et l’intérêt continu qu’ils portent aux
affaires de la Ville, et la consultation, c’est-à-dire le mouvement de la Ville vers ses citoyens
sur une base régulière et interactive.
• La qualité de vie, une notion polyvalente, dont les cibles supposent des choix
d’aménagement, des investissements et des approches de gestion qui se répercuteront sur le
développement urbain, les milieux naturels et la santé.
• Le transport, qui n’est pas seulement affaire d’infrastructures mais qui traduit deux choix
collectifs majeurs : celui d’arrimer l’Outaouais au reste du Québec et du continent par
l’autoroute 50, celui de privilégier le transport en commun parce qu’il est porteur de synergie.
Cette synergie peut se manifester de plusieurs manières : le transport en commun constitue à
la fois un lien de communication et un symbole d’appartenance, attributs particulièrement

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importants à Gatineau, ville linéaire et nouvelle ville; il reflète un parti pris en faveur de la
protection de l’environnement; il facilite l’accès des jeunes aux lieux de formation et celui de
la population en général aux équipements et aux services.
• La diversification de l’économie, non pas selon une stratégie tous azimuts mais en ciblant des
secteurs et des créneaux d’activité qui s’appuient sur les atouts de Gatineau et de sa région,
sur sa spécificité (culturelle, notamment) et sur l’excellence dont elle fait preuve déjà. La
stratégie de diversification viserait ainsi le développement du trio tourisme-récréation-culture,
celui de l’industrie du savoir et le maintien de la base manufacturière.
Une dynamique en émergence ?
En analysant les enjeux non plus selon leur contenu mais selon le cheminement des participants,
on fait ressortir un autre ordre de préoccupations. La Ville devra les prendre en compte avant de
faire ses choix stratégiques et de définir les modalités de mise en œuvre du plan stratégique.
• Dans les ateliers du 24 septembre, les enjeux des thématiques « notre collectivité » et « nos
milieux de vie » sont plus nombreux que ceux des deux autres thématiques. Il a été plus
facile, semble-t- il, d’identifier des secteurs d’activité ou de services à développer que de
réfléchir aux moyens à prendre ou aux choix qu’impose le peu de ressources dont on dispose.
• Dans le même ordre d’idées, la volonté de participation accrue des citoyens est formulée
davantage en termes de droits à exercer et d’appel à l’ouverture de la Ville que de
responsabilités à assumer ou d’engagements qu’ils consentiraient à prendre.
• On interpelle la Ville même à l’égard de domaines ne relevant pas de sa compétence, comme
l’éducation et la santé. Sans préconiser que la Ville y assume un rôle direct, on souhaite
qu’elle les prenne activement en compte dans ses interventions.
• On peut arrimer entre eux aussi bien les enjeux que les perspectives d’action : par exemple,
on pourrait envisager la revitalisation des quartiers non seulement dans une optique sociale ou
d’urbanisme, mais aussi comme volet de la stratégie de développement économique. De
même, comme on l’a vu plus haut, les orientations en transport en commun, celles à l’égard
des jeunes et celles de l’éducation pourraient être élaborées en interdépendance.
• La ville de Gatineau sera toujours confrontée à des « tandems » dont les termes sont difficiles
à concilier : le sentiment d’appartenance touche à la fois la ville et le secteur où l’on habite; le
positionnement de Gatineau suppose l’affirmation de son identité (par la langue, la culture,
les atouts naturels) et l’ouverture vers des partenaires externes. Se distinguer sans ériger de
barrières, voilà le défi.
Remarques complémentaires
Dans l’échange qui a suivi les comptes-rendus d’ateliers, on note deux idées complémentaires.
Un intervenant a insisté sur l’importance de la communication : Gatineau doit utiliser les médias
pour diffuser l’information sur le processus stratégique et sur le plan qui en résultera. Elle doit
aussi développer, diffuser et entretenir l’image qu’elle veut projeter.

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Un autre intervenant a rappelé à l’auditoire que la Ville doit avoir les moyens de réaliser « tout ce
qu’on a souhaité ». Elle possède déjà une partie de ces moyens. Mais ils ne suffisent pas et la
Ville devra poursuivre ses démarches pour obtenir de nouvelles sources de revenus.

2.4 Sommaire des notes de clôture


Dans ses remarques de fin de journée, l’observateur invité, monsieur Paul-André Comeau, a
proposé à l’auditoire quatre sujets de réflexion :
• La question de la place des jeunes, à laquelle il a rattaché le problème du décrochage scolaire
et le caractère essentiellement masculin de ce problème, qui pourrait conduire à un clivage
que personne ne souhaite.
• La recherche d’équilibre dans l’aspiration à la croissance et la préservation de la qualité du
milieu de vie.
• La gouvernance dans la ville, à laquelle il associe étroitement la participation des citoyens à
la vie civique.
• L’identité gatinoise, au sujet de laquelle il évoque une autre capitale biculturelle où il a vécu,
Bruxelles, et où le rapprochement des communautés linguistiques passe par le respect des
particularismes.

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3. ENJEUX RESSORTANT DES ATELIERS DE DISCUSSION

Au terme des ateliers des 17 et 24 septembre, on peut retenir neuf grands enjeux susceptibles
d’influer sur l’environnement interne et externe de la communauté et de la ville de Gatineau au
cours des 25 prochaines années. À ce stade de la démarche stratégique, leur formulation est
encore imprécise.
D’autre part, parce que les enjeux peuvent présenter des racines, des causes, des conséquences ou
des solutions apparentées, les mêmes actions pourront intervenir simultanément sur plusieurs
d’entre eux. Les neuf grands enjeux sont :
• l’identité collective
• l’implication et la participation des citoyens
• les alliances et le partenariat
• les jeunes
• l’équité sociale
• la forme urbaine
• l’environnement
• le développement des activités économiques
• les transports.
Trois de ces enjeux ont une récurrence nettement plus élevée : l’identité collective, l’implication
et la participation des citoyens et les alliances et le partenariat.
L’analyse de chaque enjeu, présentée ci-après de façon schématique, comprend un rappel du
contexte et une caractérisation de l’enjeu à partir des préoccupations qui le sous-tendent. Elle
débouche sur des propositions d’orientations ou de cibles stratégiques.
Ultérieurement, ces propositions déboucheront à leur tour sur des actions ou mesures susceptibles
de concourir à l’atteinte des cibles et qu’il convient d’appeler les « options municipales ». Celles-
ci seront répertoriées en temps utile.

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Enjeu 1 : L’identité collective

Contexte
Née le 1er janvier 2002 du regroupement de cinq villes aux personnalités bien distinctes, Gatineau
ne projette pas encore l’image d’une entité bien affirmée, suscitant l’allégeance des citoyens et le
sentiment d’appartenance. Or, la nouvelle ville a la capacité d’être un partenaire majeur dans la
gestion de l’agglomération et le développement de l’espace économique de la Région de la
capitale. Cela permet et nécessite à la fois, un positionnement plus marqué, en lien avec Ottawa,
sur les plans national et international.
La population gatinoise est largement francophone. Par ailleurs, le taux de bilinguisme atteint
63% de la population active. La communauté anglophone qui a donné l’élan initial au
développement de la région, représente aujourd’hui 11,7 % de la population. Elle marque de son
empreinte culturelle l’histoire, le patrimoine et les paysages, tant urbains que ruraux, de toute la
région.
L’immigration internationale enrichit la mosaïque culturelle déjà fortement animée par l’activité
des multiples missions diplomatiques de la capitale.
Préoccupations sous-jacentes
La nécessité de développer l’identité et l’appartenance émerge au premier rang des
préoccupations exprimées. Elle va de pair avec le renforcement du positionnement tant à
l’intérieur de la Région de la capitale nationale qu’à l’échelle provinciale, nationale et
internationale. Pour autant, elle n’a pas pour conséquence d’effacer les différences et les
particularités culturelles ou territoriales, mais plutôt de célébrer cette diversité. La préservation de
la spécificité des quartiers est un vœu maintes fois réaffirmé.
Proposition d’orientation stratégique
Développer l’identité et l e sentiment d’appartenance.

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Enjeu 2 : L’implication et la participation des citoyens

Contexte
Plus de 60 citoyens siègent à titre de membres sur l’une ou l’autre des commissions du conseil
municipal.
Les organisations bénévoles à but caritatif ou communautaire tissent un réseau de solidarité
sociale qui s’ajoute au filet de sécurité sociale mis en place par les paliers supérieurs de
gouvernement.
Préoccupations sous-jacentes
Participer plus activement comme citoyen à la vie démocratique municipale et à la prise de
décision collective est une aspiration récurrente parmi les enjeux exprimés.
En corollaire, transparaît aussi la préoccupation que le citoyen fasse lui- même partie des
solutions préconisées. Et que, par son initiative et son implication comme bénévole ou comme
« entrepreneur social », il contribue à développer un réseau d’organisations autosuffisantes et à
répondre à la base à des besoins collectifs. Indirectement, cette implication aurait pour effet de
ramener à un niveau réaliste les attentes à l’égard de la municipalité et à diminuer les pressions
qui menacent l’équilibre budgétaire.
Proposition d’orientation stratégique
Promouvoir la notion de « service social » ou de « charte du citoyen » liant droits
démocratiques et obligations de contribuer activement à la vie communautaire.

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Enjeu 3 : Les alliances et les partenariats

Contexte
Une bonne gouvernance repose sur l’interaction des nombreux acteurs qui, à travers des mandats
distincts, mais souvent complémentaires, concourent au bon fonctionnement de notre société
démocratique et à l’atteinte de l’intérêt public. Le gouvernement canadien et ses ministères, le
gouvernement du Québec et ses ministères, les villes et municipalités régionales de comté
voisines, la Ville d’Ottawa, la Commission de la capitale nationale, les commissions scolaires et
les corps intermédiaires basés sur son territoire sont au nombre des partenaires majeurs de la
Ville de Gatineau.
Préoccupations sous-jacentes
La relation de Gatineau avec la voisine ontarienne, capitale canadienne, ramène périodiquement
la double question « Intégration ou autonomie? », « Concurrence ou complémentarité? ».
Cette dialectique apparaît quelque peu dépassée par la reconnaissance que les deux villes sœurs
partagent un même espace économique et, dans une certaine mesure, un espace culturel commun.
Plusieurs réseaux d’institutions les desservent l’une et l’autre. Ottawa et Gatineau sont donc
perçues comme indissociables l’une de l’autre dans la recherche d’un rayonnement international
pour la région de la capitale nationale.
Par ailleurs, Gatineau appartient à la région de l’Outaouais, dont elle constitue le chef- lieu. Le
partenariat avec la région passe par une sensibilité accrue aux besoins du « monde rural » et par
la recherche d’alliances sur des enjeux communs. Les dossiers de la santé, de l’éducation, du
vieillissement de la population, du développement économique peuvent donner lieu à des
démarches conjointes.
Proposition d’orientation stratégique
Atteindre des objectifs relatifs à tous les aspects de la vie quotidienne des Gatinois suppose
l’intervention de nombreux acteurs gouvernementaux et agents socio-économiques. Le respect
des mandats et des compétences doit être à la base des interventions municipales. La cohérence et
la complémentarité des interventions multiples doivent être visées autant pour maximiser les
résultats que pour minimiser les ressources à mobiliser de part et d’autre.
C’est pourquoi l’orientation qui se dégage de façon prédominante peut être résumée de la façon
suivante :
Rechercher l’efficience dans l’établissement de partenariats et d’alliances stratégiques.

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Enjeu 4 : Les jeunes

Contexte
L’Outaouais se distingue à la fois par un niveau de scolarisation bien au-dessus des moyennes
québécoise et canadienne et par un des taux de décrochage scolaire les plus élevés au Québec.
Préoccupations sous-jacentes
Au-delà du problème de persévérance scolaire susceptible d’alimenter une sous-culture de la
pauvreté, la dimension économique de la faible performance du système d’éducatio n à Gatineau
et dans l’Outaouais préoccupe. L’importance et l’urgence de ce défi sont liées à plusieurs
facteurs :
• l’accession à la retraite de larges contingents de la population active;
• l’évolution de l’économie locale vers les activités à haut contenu technologique;
• les carences actuellement ressenties de main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs
traditionnels.
Proposition d’orientation stratégique
Le domaine de l’éducation est totalement hors de la juridiction municipale. La ville de Gatineau
peut cependant appuyer par des mesures complémentaires, à sa portée, l’action des parents et des
principaux acteurs gouvernementaux du domaine. Dans ce rôle, elle peut contribuer à l’action des
partenaires par des gestes effacés, mais concrets. L’orientation stratégique générale qui semble
s’imposer à la Ville pourrait s’énoncer comme suit :
Faciliter l’intégration des jeunes à la vie sociale et à la vie économique.

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Enjeu 5 : L’équité sociale

Contexte
À Gatineau, 4 % des ménages ont un revenu inférieur à 10 000 $. 12,4 % des ménages sont des familles
monoparentales dont le chef est une femme dans quatre cas sur cinq. D’ici 25 ans, les personnes de 65 ans
et plus passeront de 8 % de la population gatinoise à plus de 21 %. L’immigration internationale apporte à
Gatineau près de 1000 nouveaux citoyens par année.
La disparité dans les services fournis par Gatineau se constate à la fois entre les couches
socioéconomiques, entre les groupes d’âge et entre les secteurs territoriaux.
Cela dit, la Ville n’a pas pour mandat de répartir la richesse et d’atténuer les disparités socio-
économiques. Les initiatives locales à cet égard émanent plutôt d’organismes communautaires à but
caritatif, social ou religieux. Par contre, la distribution spatiale des services et des équipements et la
variation sociale de l’effort fiscal sont largement assujetties à des décisions municipales.
Préoccupations sous-jacentes
Les préoccupations qui définissent cet enjeu touchent d’abord ceux qui en subissent l’impact. Le soutien
aux démunis, le renforcement de l’entraide communautaire, la répartition de la richesse de façon à
combler les besoins de base de tous constituent un premier groupe de préoccupations correspondant à la
notion de lutte contre la pauvreté, contre l’inégalité sociale et contre la marginalisation de groupes
sociaux ».
Un second groupe de préoccupations aborde l’équité sous l’angle territorial. À fiscalité égale, les services
accessibles en chacun des points du territoire ne devraient-ils pas être sensiblement égaux? L’équité ne
peut vraisemblablement être appréciée que par rapport à un large « panier » de services variés plutôt que
par une comparaison directe, service par service. Elle doit aussi s’articuler à la volonté exprimée par
ailleurs de préserver le caractère spécifique des secteurs et des quartiers, dont les niveaux d’équipement et
de service sont forcément différents.
Propositions d’orientations stratégiques
La double portée des préoccupations conduit à deux orientations. L’une vise le volet social : soutenir
activement les organisations sociocommunautaires œuvrant sur le territoire.
La seconde vise le volet territorial et sa contrepartie fiscale. L’ambiguïté et la diversité des opinions reçues
suggèrent trois énoncés. Un choix devra être fait à la lumière des consultations :
a) Améliorer l’accessibilité des services par une harmonisation poussée des niveaux de service et une
redistribution des équipements sur le territoire;
b) Améliorer l’accessibilité des services en facilitant les déplacements des clientèles vers des
équip ements regroupés et centralisés;
c) Maintenir des niveaux de service différenciés, mais adaptés aux caractéristiques sociologiques et
physico-spatiales des secteurs et des quartiers.

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Enjeu 6 : La forme urbaine

Contexte
La concurrence intermunicipale, l’action non coordonnée des développeurs, l’effet de plusieurs
programmes incitatifs gouvernementaux et la prédominance du modèle culturel « suburbain » ont
contribué à une très large dispersion de l’habitat, principalement du type unifamilial isolé, sur le
territoire.
Cinq noyaux urbains correspondant aux cinq villes regroupées émergent du ruban urbanisé long
de 47 kilomètres qui borde l’Outaouais. Quinze pour cent de la richesse foncière de Gatineau se
concentre néanmoins sur l’Île-de-Hull et la presqu’île Leamy, véritable centre-ville de
l’agglomération gatinoise.
L’étendue du réseau routier et du réseau d’infrastructures exerce une tension croissante sur les
capacités financières municipales. Un rattrapage accéléré s’impose par ailleurs quant à l’entretien
et au renouvellement de ces réseaux.
Préoccupations sous-jacentes
Une gestion du développement plus cohérente avec les ressources fiscales de la municipalité
suppose une révision draconienne des pratiques actuelles d’occupation du territoire, et
concurremment des modes de déplacement. Une forme urbaine plus dense, plus compacte, moins
étalée et néanmoins aérée par de larges zones récréatives, écologiques ou agricoles est susceptible
de libérer des investissements plus considérables pour le renouvellement des infrastructures
existantes, de contribuer à la pleine utilisation des équipements actuels et de faciliter la mise en
place de réseaux alternatifs de transport.
Propositions d’orientations stratégiques
Les discussions en atelier suggèrent trois orientations stratégiques interreliées :
a) Diversifier les milieux bâtis, les types de logement, les modes de déplacement.
b) Favoriser le redéveloppement plutôt que le développement.
c) Réguler le développement en fonction de seuils d’équipements et selon des principes de
responsabilité fiscale accrue.

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Enjeu 7 : L’environnement

Contexte
La région de la capitale nationale est réputée pour la qualité de ses espaces publics et la beauté de
vastes espaces naturels qui pénètrent en zone urbanisée.
Moins nantie du côté des jardins publics, Gatineau peut s’enorgueillir néanmoins du parc du
même nom, de plans d’eau nombreux et de 16 terrains de golf sur son territoire. La dispersion de
l’habitat sur son territoire soulève la question de la « durabilité » de son développement en
fonction de sa capacité financière à soutenir un tel mode d’occupation du sol. Largement
dépendant de l’utilisation prédominante de l’automobile, ce mode d’occupation du territoire
s’avère vraisemblablement dommageable à l’équilibre climatique de la planète.
Préoccupations sous-jacentes
L’enjeu environnemental est multiforme. À l’aspiration à une meilleure « qualité de vie »,
apparaissent rattachées les préoccupations suivantes :
• la préservation des zones écologiques sensibles;
• l’hygiène des milieux, c’est-à-dire la salubrité de l’air, des eaux et des sols;
• l’accessibilité aux services et aux équipements de toute nature;
• la qualité des ensembles architecturaux;
• la facilité de déplacement sur le territoire;
• la gestion responsable des déchets;
• la contribution aux objectifs du protocole de Kyoto par une réduction locale des G.E.S.
Bien que la notion de «qualité de vie » paraisse confuse à cause de son caractère subjectif et
polyvalent, elle est présente dans un grand nombre d’énoncés d’enjeux. En plus de la
circonscrire, ce qui constitue en soi un défi, il faudra aussi lui donner un contenu plus tangible,
car elle a tendance à revenir aux premières lignes des revendications des citoyens dans leur
approche des nombreux dossiers municipaux.
Proposition d’orientation stratégique
Concilier les nécessités du développement et du redéveloppement urbains avec celles de la
protection de l’environnement.

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Enjeu 8 : Le développement des activités économiques

Contexte
Quelques activités seulement dominent la vie économique de Gatineau : les services
gouvernementaux, les « autres services » (restauration, tourisme, services aux entreprises), le
commerce et, dans le secteur manufacturier, l’industrie des pâtes et papiers.
La diversification de l’économie gatinoise est à l’ordre du jour depuis deux décennies et plusieurs
organismes s’y consacrent. La Corporation de développement économique de Gatineau a adopté
récemment un plan d’action qui place la haute technologie, le tourisme et les industries
culturelles parmi les secteurs les plus prometteurs.
Préoccupations sous-jacentes
La diversification économique de Gatineau occupe le sommet des préoccupations de l’ensemble
des acteurs socio-économiques. Plusieurs considérations la sous-tendent :
• offrir aux jeunes de meilleures occasions de s’intégrer à la vie sociale;
• accroître la richesse collective;
• réduire la dépendance à l’égard d’activités économiques vulnérables;
• renforcer l’assiette fiscale aux fins d’améliorer ultimement la « qualité de vie ».
Une relation très directe est géné ralement établie entre l’élargissement de l’assise économique de
Gatineau et trois enjeux tributaires :
• le rehaussement du niveau de scolarité et de la qualification professionnelle des jeunes;
• le rattachement au réseau autoroutier de la région montréalaise par l’autoroute 50;
• la conclusion d’alliances et de partenariats permettant d’exploiter la complémentarité des
deux rives de la Région de la capitale nationale.
Proposition d’orientation stratégique
Poursuivre la diversification de l’économie locale.

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Enjeu 9 : Les transports

Contexte
Le rattachement tronqué de l’Outaouais au réseau autoroutier nord-américain pénalise les
entreprises des secteurs touristique, manufacturier et de la distribution. Il atténue en outre le
sentiment d’appartenance à la société québécoise et contribue à une dépendance accrue envers le
secteur ontarien de la Région de la capitale nationale.
Les déplacements intrarégionaux reposent sur l’utilisation privilégiée de l’automobile. Malgré
l’excellente performance de la Société de transport de l’Outaouais, le transport en commun
pourrait augmenter davantage son achalandage et l’étendue de son réseau.
Préoccupations sous-jacentes
Le parachèvement de l’autoroute 50 et la revalorisation du transport en commun apparaissent
comme les deux faces d’une vision cohérente de l’enjeu transport :
• priorité au rattachement au réseau autoroutier de la région montréalaise plutôt qu’à la 417
(par un lointain pont entre les deux rives);
• priorité au transport en commun en site propre plutôt qu’à un sixième pont vers Ottawa
(susceptible d’être rapidement handicapé par la congestion sévère qui paralyse les axes
majeurs de la voisine ontarienne).
Proposition d’orientation stratégique
Donner priorité à l’autoroute 50 pour les déplacements interrégionaux et au transport en
commun en site propre pour les déplacements internes à la région.

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