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novembre 2018

Cher(e) ami(e),

Cher(e) ami(e,) cette newsletter de novembre revient sur les évènements survenus à Marseille et plus généralement
sur l’état des copropriétés en France. À lire et relire, sans modération, pour patienter en cas de blocage... :-)

La newsletter de la CGL, c’est la lecture qu’il te faut tous les mois !!!

Sommaire
Edito P. 1
Élections HLM P. 2 / 3
Marseille : une situation affolante P. 4
Etat d’urgence dans les copropriétés P. 6
Lutter contre les immeubles dangereux P. 7
Les HLM abritent une personne sur six P. 8
Infographie : quelle surface pour 300 000 euros ? P. 9
L’Apl accession rétablie P. 10

P. 1
Élections HLM
Bilan définitif concernant la présentation de listes CGL :
139 listes ont été déposées et validées cette année soit 9 de plus qu’en 2014 (en réalité plus de 9 si on prend en
compte les regroupements de patrimoines).
Soit : 62 listes sur les OPH
56 listes sur les ESH
21 listes sur les SEM
1 liste sur les coopératives

7 listes présentées en 2014 n’ont pu être déposées suite à la disparition des patrimoines qui ont été absorbés par
d’autres organismes.
6 listes déposées cette année ont été invalidées pour cause d’impayés de loyer ou de dépôt hors délai.

Depuis quelques jours les résultats des élections par patrimoine arrivent au siège. Nous vous donnons donc les
premiers résultats que nous possédons (voir page suivante) en vous demandant, de nouveau, de nous envoyer le
procès- verbal de dépouillement, dès qu’il vous est donné par le bailleur, le plus rapidement possible.

DERNIERS CONSEILS :
Pour ceux dont les résultats seront connus dans les prochains jours, un conseil : faites écrire sur le procès-verbal
toutes les anomalies que vous pouvez relever lors du dépouillement. Si le bailleur refuse de les noter ne signez pas
le PV, envoyez lui immédiatement une lettre recommandée avec AR dans laquelle vous reprendrez ce que vous
vouliez écrire sur le PV (c’est très important si nous devons engager une procédure d’invalidation de l’élection).

ET MAINTENANT, SI VOUS ETES ELU, QUE VA-T-IL SE PASSER ?


Normalement un Conseil d’Administration devrait se réunir pour constater la présence de nouveaux membres en
son sein et recomposer les différentes commissions qui existent (commission d’attribution, commission d’appels
d’offre et bureau pour les offices). Portez-vous candidat à ces commissions et ne vous laissez pas impressionner par
des arguments du type : “on a obtenu plus de suffrages que vous, donc la place nous revient”. N’oubliez jamais que vous
êtes tous égaux une fois que vous êtes élus.

ET APRES, EN JANVIER ?
Comme elle le fait chaque année, la CGL organise une rencontre nationale et de formation de ses administrateurs élus.
Cette rencontre aura lieu cette année les 19 et 20 janvier 2019. Elle commencera le samedi 19 janvier à 9 h et se
terminera le dimanche 20 janvier vers 12h-12h30.
Les personnes qui habitent la province pourront, bien entendu, arriver la veille dans l’après-midi ou en soirée.
Le transport, l’hôtel, les repas seront pris en charge par la CGL.

Où se déroulera la rencontre ?
A Argenteuil en région parisienne (toutes les informations seront fournies aux inscrits).
Les thèmes (programme non encore arrêté définitivement) qui seront abordés à cette rencontre :
• Echanges, infos entre les présents sur les élections HLM
• Présentation, par un intervenant de l’USH, du monde HLM
• La loi ELAN pour le secteur HLM
• Le rôle de l’administrateur locataire, les attributions de logements
• Les positions de la CGL dans différents domaines.

INSCRIVEZ-VOUS AU SIÈGE NATIONAL


DÈS QUE VOUS SAVEZ QUE VOUS ÊTES ÉLUS  !
(tél : 01 40 54 60 80 - mail : info@lacgl.fr)
P. 2
Résultats partiels CGL
Vote Voix Nombre de sièges
Liste Loge- Partici- Ins- Vo- Expri- CNL CGL CLCV CSF AFOC DAL IND- Fam- FF CGL IND- Fam-
ments pation crits tants més CGT Rur CGT Rur
03 Montluçon Habitat 5013 18,11% 691 640 77,03% 22,97% 3 1
06 Logis Familial 3387 15,80% 577 494 25,91% 26,92% 24,09% 0 1 1 1
13 Erilia 53858 15,00% 8194 7884 13,23% 11,58% 11,94% 31,04% 1 0 0 0 1 1
25 NEOLIA 31200 13,55% 4020 3955 16,38% 30,29% 16,86% 10,09% 1 0 1 1 0
31 Nouveau Logis 6389 8,16% 759 750 22,67% 38,80% 13,07% 1 1 1 0
Méridional
37 ICF Habitat 12167 17,97% 2048 1972 20,33% 12,63% 12,27% 15,92% 1 1 0 0 1
Atlantique
45 Vallogis 16235 13,58% 2102 1807 24,96% 1 1 1
49 SOCLOVA 4561 16,40% 748 735 16,87% 47,48% 22,59% 13,06% 0 1 1 0
49 Logis-Ouest 5010 16,62% 707 612 18,46% 1 1 1
55 OPH de la Meuse 10312 18,16% 1439 1380 51,09% 18,62% 2 1 1
59 Norevie 10297 17,75% 1904 1688 27,19% 28,55% 1 1 1
60 Picardie Habitat 9830 11,73% 1161 1032 21,61% 29,55% 25,78% 1 0 1 1
67 OPUS 67 9020 17,84% 1598 1580 12,85% 12,91% 36,27% 2 0 1 1
69 Alliade Habitat 30969 13,80% 4509 4392 13,18% 18,03% 18,24% 12,00% 1 0 0 1 0 1
75 Batigère 12718 16,09% 4300 4252 16,84% 21,66% 30,08% 1 0 1 1
Ile-de-France
75 CDC Habitat 12086 8,81% 1065 1051 16,37% 17,98% 31,78% 1 0 0 1
75 Immobilère 3F 119742 13,38% 15955 14,77% 12,81% 4,95% 17,97% 10,05% 1 0 0 0 1 0 1
75 Paris Habitat 120932 22,99% 25601 5,29% 15,01% 31,20% 8,25% 12,34% 1 0 1 2 0 1 0
76 Rouen Habitat 7826 17,11% 1121 1082 40,67% 3 2
77 OPH 77 16121 14,60% 2382 2344 28,07% 17,53% 26,41% 1 1 1 1
77 3F Seine-et-Marne 5990 10,85% 818 790 36,84% 63,16% 1 2
81 3F Occitanie 2063 20,73% 460 452 42,04% 24,56% 1 1 1
84 Grand Avignon 6096 11,68% 685 640 14,22% 23,75% 27,19% 1 1 1 1
Résidences
84 Mistral Habitat 9108 13,50% 1149 1069 28,34% 20,67% 26,10% 1 1 1 1
92 OPH de Courbevoie 4166 22,85% 902 884 20,02% 1 1 2
92 Emmaüs Habitat 12395 15,78% 1881 1702 11,57% 16,98% 45,36% 1 0 1 1
94 Créteil 8013 11,29% 905 819 17,09% 17,09% 3 1 1
Habitat-SEMIC
95 Le Logis social du 6200 16,87% 898 795 35,60% 28,68% 35,72% 1 1 1
Val d’Oise
95 Val d’Oise Habitat 10011 15,43% 2279 2171 14,92% 21,93% 15,89% 1 0 1 1 1

Totaux 15,39% 88528 24,29% 24,57% 20,33% 21,65% 18,39% 27,56% 21 15 8 13 3 6 2 3

P. 3
Marseille,
une situation
“affolante”

P. 3
L’effondrement de trois immeubles vétustes du centre de la ville
relance le débat sur l’habitat insalubre à Marseille, où on relève
des chiffres “affolants”.
La cité abrite, selon un rapport remis au gouvernement en 2015, “un parc privé potentiellement indigne“ qui présente “un
risque pour la santé ou la sécurité de quelque 100.000 habitants”. 40.000 logements sont concernés, soit 13% du parc de
résidences principales.
On y déplore une situation comme “nulle part ailleurs en France”. D’après des responsables associatifs, “c’est le résultat de
décennies d’inaction publique”. L’habitat indigne entend des logements dangereux, dans des immeubles présentant des
risques d’effondrement, mais aussi des habitations vétustes et insalubres, qui peuvent affecter la santé de leurs occupants.

L’effondrement de ces immeubles du quartier populaire de Noailles, à deux pas du Vieux-Port, est la conséquence de
“la défaillance totale, dès le repérage, des pouvoirs publics”.
“La situation des deux immeubles effondrés était connue de tout le monde”, rapporte Patrick Lacoste, porte-parole de l’asso-
ciation d’habitants “Un centre-ville pour tous”. Entre colère et émotion, il déplore ”des gens morts pour rien, alors qu’on savait”.

“A la mairie, ils sont au pouvoir depuis 25 ans et ils laissent pourrir des immeubles sur pied, ils ne s’intéressent pas à la popula-
tion de Noailles et ne veulent pas de logement social dans le centre”, accuse-t-il.
Deux des trois immeubles qui se sont écroulés lundi étaient murés et logiquement inhabités. L’un d’eux, au numéro 63
de la rue d’Aubagne, frappé par un arrêté de péril, avait fini par être acquis par la mairie après plus de 10 ans, rappelle
l’adjointe à l’urbanisme, qui déplore par ailleurs le combat judiciaire engagé par les propriétaires pour bloquer les
procédures d’expropriations.

“Taudis”
Selon le site d’investigations locales Marsactu, après un arrêté de péril pris il y a plus de 10 ans, “la ville avait inscrit le n°63
dans la liste des 500 immeubles visés par le plan d’éradication de l’habitat indigne (EHI)”. La mairie y envisageait un plan de
réaménagement comme dans le reste du centre-ville.

L’immeuble mitoyen, le numéro 65, qui s’est lui aussi effondré lundi matin, était occupé par une copropriété de 10 ap-
partements. Depuis 2007, des signaux d’alerte s’y multipliaient : effondrement du plafond du hall d’entrée, fissures...
Un expert agréé auprès du tribunal avait visité l’immeuble le 18 octobre sans préconiser son évacuation.
Plus globalement, le quartier de Noailles abrite de nombreux immeubles dans un état inquiétant. Des documents pu-
bliés en janvier 2018 par la Société locale d’équipement et d’aménagement (Soleam), chargée de mettre en oeuvre le
réaménagement du centre-ville, y décrivaient “une forte dégradation du bâti notamment liée à la vétusté des immeubles”.
“Sur les 3 450 logements recensés, le diagnostic a mis en évidence que 48% des immeubles, soit environ 1.600 logements,
sont considérés comme du bâti indécent ou dégradé”, concluait-elle. Noailles compte 5% de logements sociaux selon la
Soleam, mais un important “parc privé dégradé“ incluant des “taudis”.
Le lendemain de cette catastrophe, la mairie, dans son communiqué, retenait comme hypothèse de cette catastrophe
les “fortes pluies qui se sont abattues sur Marseille” ces derniers jours.

Selon un architecte expert auprès du TGI de Marseille, dans le quartier en pente de Noailles “il y a souvent aussi un pro-
blème au niveau des toitures décalées les unes par rapport aux autres. Quand c’est dégradé, il n y a plus d’étanchéité et l’eau
passe». Et d’ajouter «c’est un miracle qu’il n’y ait pas d’accidents tous les jours à Marseille”.

P. 5
Etat d’urgence
dans les copropriétés
15 % des copropriétés dans les grands ensembles et les centres-villes seraient en état de vétusté et potentiellement
dangereuses. Trois milliards d’euros seront injectés pour les rénover ou les démolir sur dix ans.

L’effondrement de deux immeubles à Marseille nous rappelle l’urgence dans laquelle se trouvent de nombreux immeubles
d’habitations en France.

Souvent occupés par des copropriétaires paupérisés qui ne peuvent plus ni payer les charges, ni pourvoir à l’entretien mini-
mum, ces habitations sont devenues invendables, ou à un prix si modique que leurs occupants ne pourraient prétendre à se
reloger ailleurs.

Des grands ensembles devenus ingérables


Julien Denormandie, le ministre chargé du Logement et de la Ville, assistait, dans l’Essonne, au lancement du plan de sau-
vetage de Grigny 2, une copropriété de 104 immeubles, 5 000 logements, trois centres commerciaux, des voies de com-
munication… “Notre rôle est de la rendre vivable, en commençant par répartir les travaux et la gestion des charges entre 27
syndics”, expliquait Gilles Bouvelot, directeur général de l’Etablissement public foncier d’Île-de-France (Epfif), chargé de trouver
des solutions dans le cadre de l’opération de requalification des copropriétés dégradées, dites d’intérêt national (ORCOD IN).

Racheter les logements à leurs propriétaires, lors d’enchères quand ils ont été saisis, exproprier les marchands de sommeil,
rénover ou démolir les immeubles dangereux et vétustes qui peuvent parfois menacer de s’effondrer ou revendre les ter-
rains pour reconstruire… C’est ce processus qui est mis en oeuvre par l’Epfif à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, depuis
deux ans et qui a permis de “traiter» 400 logements. L’organisme s’est vu doté de 50 millions d’euros par an pour les deux
chantiers initiés et pour les prochains comme à Mantes-la-Jolie.

et des centres-villes…
Près de 3 milliards d’euros sur dix ans sont prévus via le plan “Initiatives Copropriétés”, pour répondre aux urgences des 684
ensembles en difficulté, soit 56.000 logements. Selon les spécialistes, ils ne suffiront pas. L’Agence nationale de l’habitat
(Anah) en dénombre, elle, plutôt 80.000, soit 15 % des immeubles en copropriété en France. Clichy et Grigny comptent au
nombre des 14 sites classés ”priorité nationale”. Les deux immeubles qui se sont effondrés à Marseille n’entraient pas dans le
périmètre visé par ces dispositifs publics.

“Beaucoup sont en train de se fragiliser et de fabriquer les problèmes de demain. Les charges ont augmenté de 40 % en dix
ans“, rapporte Emile Hagège, le président de l’Association des responsables de copropriété (ARC). “Il faudrait, d’un côté,
les faire baisser et cela est possible en contrôlant mieux le travail des syndics, de l’autre, lisser le financement des travaux sur
au moins dix ans”. Pour Yannick Bordes, directeur général de Procivis, un réseau de sociétés coopératives et de syndics
“sur 500 logements ou plus, si 30 % des propriétaires paient encore, on peut s’en sortir, le fonds de roulement est alimenté.
Dans un immeuble de 12 lots, l’équilibre est rompu au-delà de deux défaillances.”

Des réformes nécessaires


La récente loi Elan prévoit, par ordonnances, une réforme de la copropriété. Certaines règles, comme celles des majorités,
pourraient être simplifiés : dans certains immeubles, elles ne sont jamais atteintes faute de participants aux assemblées
générales, ce qui favorise les blocages et entrave toute prise de décision.

P. 6
Que faire contre
les immeubles dangereux ?
D’autres immeubles se sont déjà effondrés ailleurs qu’à Marseille.
Quand on repère des bâtiments à risque, il n’est pas toujours aisé de réaliser les travaux à temps.

De mémoire d’expert, on a jamais vu deux puis trois immeubles mitoyens s’ffondrer, comme cela a été le cas lundi
5 novembre à Marseille. Il y eu des précédents, moins spectaculaires, mais aussi mortels. À Marseille, en plein centre-ville, en
2005, un immeuble de trois étages s’était abattu, tuant une femme. À Perpignan, le centre-ville ancien, où beaucoup de mai-
sons sont sans fondations, a connu plusieurs effondrements. Si ceux de 2014 ou 2006 n’ont pas fait de victime, celui de 2009,
survenu à la suite de travaux dans un immeuble attenant, a tué l’un de ses occupants.
Nombres de précédents sont à déplorer : Romans-sur-Isère dans la Drôme, Montreuil en Seine-Saint-Denis, Elbeuf en
Seine-Maritime, Ajaccio et à Bastia en Corse. Des effondrements partiels sont aussi recensés à Paris, à Lyon…

À ces effondrements, s’ajoutent d’autres dangers liés à l’insalubrité de l’habitat. Des explosions ou des incendies liées à l’usage
du gaz dans des lieux inappropriés comme à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) dans une surface non prévue pour l’habitation
mais néanmoins habitée où le feu a fait sept blessés graves dont cinq enfants..

Des immeubles qualifiés de dangereux ?


Quand on croise les statistiques cadastrales sur l’habitat dégradé et les ressources fiscales des ménages, les pouvoirs
publics disposent d’un outil statistique permettant de repérer les territoires défavorisés. Selon ce “parc privé potentiellement
à risque” (PPPR) “on compte officiellement 400 000 logements potentiellement indignes occupés”, estime Christian Mourougane,
directeur général adjoint de l’Agence nationale de l’habitat. La carte nationale montre que, dans un très grand nombre de
cantons, on dépasse les 10 % de résidences principales concernées. Pour les arrondissements du centre de Marseille, le taux
du parc privé potentiellement indigne dépasse les 35 %. Pour la Seine-Saint-Denis, aux portes de Paris, on peut atteindre
entre 20 et 40 %.

Malgré tout, pour certains, le problème est encore sous-estimé. “Nous considérons, nous, que l’habitat indigne recouvre des réa-
lités plus larges, par exemple l’absence de chauffage ou la mauvaise isolation, et nous pensons qu’il y a plutôt entre 450 00 et 600 00
logements indignes”, précise un responsable d’association.
Tous ces logements ne présentent pas forcément un risque certain. En cas de danger reconnu, les pouvoirs publics peuvent
prononcer des arrêtés pour protéger la population. En cas de risques liés à la santé, ce sont les services de l’État qui pro-
noncent des arrêtés d’insalubrité. En cas de danger pour les structures des bâtiments, ce sont les communes ou les établisse-
ments publics de coopération intercommunale qui prononcent des arrêtés de péril. Il serait question de 6 000 arrêtés par an...

Traiter le danger
“En général, détaille le directeur général adjoint de l’Agence nationale de l’habitat, on se base sur des signalements d’occupants ou
de propriétaires qui viennent évoquer des problèmes aux services de l’État ou des collectivités locales, ou aux services de santé pour
ce qui est de l’insalubrité. Quand il y a des fissures ou des problèmes de toitures importants, souvent le signal, c’est le dégât des eaux à
répétition car l’eau s’infiltre hors des tuyaux” précise Jean Perrin, Président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers. ”Les
professionnels qui interviennent doivent alors faire ce qu’il faut. Par exemple on peut poser des témoins pour voir si la fissure évolue.”
Par la suite, les services des communes ou de l’État font des vérifications. Des commissions se réunissent et c’est sur la base de
leurs conclusions que les pouvoirs publics décident : si le problème peut être corrigé, les travaux sont diligentés. L’Anah a ainsi
subventionné 110 000 logements entre 2006 et 2013 au titre de la lutte contre l’habitat indigne et dégradé. “En cas de travaux, il
y a deux cas de figure, rappelle Jean Perrin. Soit le propriétaire les fait, soit il ne les fait pas, et dans ce cas la mairie l’exproprie et fait les
travaux à sa place.” Une procédure qui peut être longue. Dans le cas d’un péril immédiat, l’immeuble est évacué et condamné.
Il faut s’assurer qu’il ne soit pas squatté et qu’il ne risque pas de s’effondrer sur le voisinage comme cela est arrivé à Marseille.

Éviter d’autres effondrements  


“On est passé de 600 000 logements potentiellement indignes à 400 000 en une dizaine d’années sur le parc privé », nous apprend
Christian Mourougane, “la situation de Marseille n’est absolument pas généralisable”. Une question reste posée : comment
mieux coordonner les choses pour que le temps passé entre le signalement et les mesures incitatives ou coercitives vis-à-vis
des propriétaires soit accéléré ? Tout n’est pas que financier, mais il y a aussi une histoire de moyens. Il ne faut pas oublier
que ce sont les plus pauvres qui sont contraints de recourir à ce genre d’habitat, faute d’autres solutions. On en revient donc
toujours à la question de la cherté des loyers et au déficit de logements sociaux construits. Actuellement, il y a entre 1,8 mil-
lion et 2 millions de demandeurs de logement social et il y a 500 000 attributions par an. À Marseille, “c’est 57 000 demandes
et 8 500 attributions.”
P. 7
Les HLM, miroirs des difficultés
de la société, abritent une personne
sur six
Selon l’Insee, les bailleurs sociaux logent près de 11 millions de personnes. Les étrangers ainsi que les familles pauvres
et monoparentales sont surreprésentés..

En 2016, 10,7 millions de personnes occupaient un logement social, soit près d’un habitant sur six, nous apprend une étude
publiée par l’Insee. La majorité de ce parc se trouve dans les grandes agglomérations, là où les prix de l’immobilier et les
loyers du privé sont élevés et inaccessibles aux ménages pauvres et la petite classe moyenne. Les HLM jouent leur rôle de
bailleurs sociaux, en proposant des logements à tarifs accessibles. Les loyers des HLM sont deux à trois fois inférieurs à ceux
du privé

Leur localisation
“En 2016, les unités urbaines de plus de 200 000 habitants (y compris Paris) regroupent 57 % des logements sociaux, souligne
l’Insee. [...] La part des locataires du parc social par rapport au secteur libre est de ce fait plus importante en région parisienne, dans
le nord de la France et dans les grandes villes telles que Lyon, Nantes ou Marseille.”
Une partie importante de ce parc a été construite pendant les Trente Glorieuses, en périphérie des villes, afin d’y loger les
salariés et ouvriers nécessaires à une économie en pleine croissance, ainsi qu’un million de rapatriés d’Algérie. Avec la crise
économique et le départ des classes moyennes aspirant à vivre en logements individuels, ces ensembles se sont paupérisés.

Aujourd’hui, près du tiers des HLM (31 %) se trouve dans «les quartiers prioritaires de la politique de la ville», indique l’étude.
Des quartiers où l’habitat social représente 71 % du logement. “Les propriétaires occupants et les locataires du secteur privé [ne]
représentent [...] respectivement [que] 15 % et 17 % du parc.”

Les ressources des locataires


Malgré quelques élus ou personnalités indûment logés à Paris dans des immeubles HLM, la plupart des locataires du
parc social sont modestes, voire pauvres, si on les compare à ceux du parc privé ou aux ménages propriétaires de leur
logement. ”En 2016, le niveau de vie médian des locataires du parc social s’élève à 15 100 euros par an, contre respectivement
17 900 euros [pour ceux du secteur privé, et 23 300 euros pour les propriétaires.“

Le principal critère d’attribution en HLM réside dans le niveau de ressources des demandeurs. C’est ce qui ressort de l’étude
de l’Insee : “Les ménages aux plus faibles niveaux de vie sont [...] surreprésentés dans les logements sociaux [...]. Les situations de
pauvreté sont ainsi plus fréquentes.” L’Insee indique que 35 % des ménages vivant en HLM ont des revenus inférieurs au seuil
de pauvreté (1 026 euros par mois pour une personne seule), contre 23 % pour ceux du parc privé et 7 % pour les proprié-
taires. Elle pointe que seuls 3 % des habitants du parc social appartiennent aux 20 % les plus aisés. Il faut noter que les deux
tiers habitent dans la capitale, où les loyers du privé sont devenus prohibitifs même pour des familles disposant de revenus
considérés comme confortables.

Le profil familial
Pauvreté et profil familial sont souvent liés. “Les familles monoparentales sont surreprésentées dans le parc social où elles sont
en proportion deux fois plus nombreuses que dans l’ensemble du parc [de logements]”, souligne l’Insee. Elles répondent de
façon prioritaire “aux critères d’attribution d’un logement social car leurs situations financières sont souvent parmi les plus
précaires”. Ces types de ménages se retrouvent “plutôt en milieu urbain [...] et plus particulièrement dans les couronnes des
grands pôles urbains”.
Les familles nombreuses sont aussi très représentées dans le logement social. “Les caractéristiques de ces logements favorisent
l’accueil de ces ménages : en 2016, les logements de 3 et 4 pièces représentent respectivement 37 % et 29 % de ces parcs”. Une offre
d’appartements spacieux indispensable dans les grands villes, où l’habitat n’offre généralement que de petits logements.
L’Insee souligne qu’un “tiers des ménages dont la personne de référence est née à l’étranger, habite dans le parc social”, contre
“14 % des ménages dont la personne de référence est née en France”. Cette différence est à mettre en relation avec les
“caractéristiques sociodémographiques” de ces populations qui correspondent aux critères d’attribution du logement social.
50 % des personnes originaires d’Afrique subsaharienne, 39 % des personnes originaires de Turquie et 38 % des personnes
originaires du Maghreb vivent en HLM..

P. 8
Infographie

M2

source
century 21
P. 9
Logement : l’APL Accession
rétablie en 2019
Supprimée il y a quelques mois, l’APL Accession sera finalement rétablie en 2019, de manière transitoire et exceptionnelle.
Elle doit ainsi permettre de mener à bien les opérations déjà engagées. Un millier de dossiers sont concernés.

La ministre des Outre-mers a annoncé lors de son audition hier, mardi 23 octobre, devant la commission des Lois à
l’Assemblée nationale, le rétablissement de l’APL Accession en 2019. Ce retour de l’allocation ne sera en revanche que
transitoire et exceptionnel, afin de solder l’ensemble des opérations engagées, qui n’ont pu être menées à terme à
cause de la suppression de l’APL Accession en 2018.

Un millier de dossiers concernés


Les ménages les plus modestes engagés dans une procédure d’accession à la propriété vont donc retrouver le sourire.
Leurs projets, bien souvent celui d’une vie, ont été interrompus avec la suppression de l’APL Accession au cours de
cette année 2018. Privés de cette allocation, beaucoup se sont retrouvés dans le désarroi.

Le dispositif permettait en effet aux bas-revenus d’accéder à la propriété ou de réhabiliter leur logement dont ils étaient
les propriétaires occupants. De fait, à La Réunion, le secteur du BTP, les maires et bien sûr les députés sont montés au
créneau. Les attentes des ultramarins sont fortes autour de la question, a d’ailleurs consenti Annick Girardin.


Satisfaction des défenseurs
de l’APL Accession
Une annonce accueillie avec une «vive satisfaction» par le député David Lorion, et jugée «salutaire» par le député Jean-Hugues
Ratenon. Ainsi, l’ensemble des parlementaires réunionnais, parmi les premiers à s’être mobilisés a reconnu la Ministre,
estiment avoir été entendus. Un sentiment partagé par les maires des communes.

Le gouvernement s’est engagé à mettre en place un dispositif perenne autour de la question. Ainsi à partir de 2020, un
dispositif devra permettre de financer l’accession sociale à la propriété et la rénovation des logements des
propriétaires occupants sous condition de ressources.

Reste à connaître les modalités d’éligibilité, et notamment les plafonds en matière de revenus, à cette future mesure.

source
francetvinfo.fr

P. 10
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