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avril 2019

Cher(e) ami(e),

cette newsletter d’avril revient sur les news et actualités du mois écoulé : de l’impression béton 3D, aux allocations
logement ou à l’annulation des l’élections sur Pas-de-Calais Habitat... Elle est, comme toujours à lire et partager
sans modération...

La newsletter de la CGL, c’est la lecture qu’il te faut tous les mois !!! :-)

Sommaire
Edito P. 1
Annulation des l’élections sur Pas-de-Calais Habitat P. 2
Le nombre de logements HLM financés en baisse P. 4
Le gouvernement veut réduire la pression fiscale sur les HLM
Des murs de béton imprimés en 3D P. 6
Les architectes en quête de développement durable P. 7
Les allocations logement réduisent les inégalités P. 8
Nanterre adopte le logement participatif P. 9

P. 1
Annulation, à l’initiative
de la CGL, de l’élection
sur Pas-de-Calais Habitat
Ci-dessous, les pages 3, 4, 5 d’un jugement du Tribunal Administratif
de Lille, annulant les élections sur Pas-de-Calais Habitat. La raison principale
(partie 7 des considérants) : un document unique comportant à la fois le vote
du locataire et son identification sous forme codée (code barre). Le juge
a retenu qu’il y avait un risque de rupture de l’anonymat du vote.

Considérant ce qui suit :

1. La confédération générale du logement et l’association Solidaire Habitat demandent l’annulation des élections
des représentants des locataires siégeant au conseil d·administration de Pas-de-Calais Habitat, qui se sont déroulées du
24 novembre au 5 décembre 2018 et dont les résultats ont été proclamés le 8 décembre suivant.

Sur les fins de non-recevoir

2. En premier lieu, une association est régulièrement engagée par l’organe tenant de ses statuts le pouvoir de la re-
présenter en justice, sauf stipulation de ces statuts réservant expressément à un autre organe la capacité de décider
de former une action devant le juge administratif. Il appartient à la juridiction administrative saisie, qui en a toujours
la faculté, de s’assurer, le cas échéant. que le représentant de cette personne morale justifie de sa qualité pour agir au
nom de cette partie. Tel est le cas lorsque cette qualité est contestée sérieusement par l’autre partie ou qu’au premier
examen l’absence de qualité du représentant de la personne morale semble ressortir des pièces du dossier. A ce titre,
si le juge doit s’assurer de la réalité de l’habilitation du représentant de l’association qui l’a saisi, lorsque celle-ci est
requise par les statuts, il ne lui appartient pas, en revanche, de vérifier la régularité des conditions dans lesquelles une
telle habilitation a été adoptée.

3. Il résulte de l’instruction que les associations requérantes sont chacune représentées par leurs présidents, dûment
habilités par délibérations de leurs organes délibérants respectifs. La fin de non-recevoir tirée du défaut de qualité pour
agir des requérants doit ainsi être écartée.

4. En second lieu, et contrairement à ce que soutient Pas-de-Calais Habitat, les griefs invoqués par les requérantes sont
assortis des précisions suffisantes pour apprécier leur pertinence. En tout état de cause, la requête ne peut être regar-
dée comme dépourvue de tout grief. Dans ces conditions, cette seconde fin de non-recevoir ne peut être accueillie.

Sur la régularité des opérations électorales

5. En premier lieu, aux termes de l’article L. 421-9 du code de la construction et de l’habitation, dans sa rédaction applicable
en l’espèce, les représentants des locataires au conseil d’administration des offices publics de l’habitat (OPH) “sont élus sur
des listes de candidats (. . .) présentés par des associations œuvrant dans le domaine du logement. / (..)”. Aux termes de l’article
R. 421-7 de ce code, “les administrateurs représentant les locataires sont élus pour quatre ans dans les conditions ci-après : / ( .. .)
4° Les modalités pratiques de l’élection sont arrêtées par le conseil d’administration. Le scrutin a lieu entre le 15 novembre et le
15 décembre. / Le vote est secret. II a lieu soit par correspondance, soit par dépôt des bulletins dans une urne, soit simultanément
par les deux méthodes, au scrutin de liste à un tour avec représentation proportionnelle au plus fort reste, sans radiation ni pana-
chage. / Le dépouillement du scrutin a lieu au siège de l’office. Il est effectué, en présence d’au moins un représentant de chaque
liste de candidats par un bureau comprenant le président du conseil d’administration et un membre du conseil d’administration
ne représentant pas les locataires ou, lorsque l’élection a lieu en période d’administration provisoire de l’office, l’administrateur
provisoire et une personne désignée à cette fin par le préfet du département du siège de l’office”.

6. L’article 2 du protocole relatif à l’organisation des représentants des locataires aux conseils d’administration de Pas-
de-Calais Habitat - Année 2018 prévoit que : “(. . .) une information par lettre circulaire et voie d‘affichage sera faite aux

P. 2
locataires au plus tard deux mois avant la date de l’élection el comportera: / - la date des élections / - la procédure électorales /
- les conditions requises pour être candidat”. Selon l’article 6 du même document, relatif notamment aux modalités
d’organisation du vote par correspondance : “Il sera fait recours à un système de vote par code barre conforme à la déli-
bération de la CN/l n°98-04 l du 28 avril 1998 (... ) le moyen d’expression du vote par correspondance se fera par l’utilisation
d’un coupon réponse T détachable. L’émargement de la liste électorale s ‘effectuera par le code barre identifiant le locataire et
figurant sur le coupon réponse T détachable”.

7. Il résulte de l’instruction que, pour voter par correspondance, les électeurs devaient envoyer un coupon de vote sur
lequel figuraient deux codes barre. L’un permettant leur identification, l’autre correspondant au nom de la liste pour
laquelle ils ont votée. L’utilisation, en guise de bulletins de vote, d’un tel document unique comportant à la fois le sens
du vote et les informations permettant l’identification du votant, même sous forme de codages de type code barre
destinés à faire l’objet d’un traitement informatique séparé, est de nature à entraîner un risque de rupture de l ‘anony-
mat du vote en raison des potentialités de rapprochement des informations recueillies au cours du dépouillement. Les
requérantes sont donc fondées à soutenir que les modalités de vote retenues méconnaissent le principe du secret du
vote énoncé à l’article R. 421-7 du code de la construction et de l’habitation, et que cette irrégularité est de nature à
justifier l’annulation des élections.

8. En second lieu, aux termes de l’article 6 du protocole précité: “La période de vole s’échelonnera du 24 novembre 2018
au 5 décembre 2018”. Alors que, par un courrier du 21 novembre 2018 adressé à l’ensemble des électeurs, Pas-de-Calais
Habitat a informé ces derniers que les votes par Internet seraient ouverts jusqu’au 7 décembre à minuit. ceux-ci ont,
en réalité, été clos le 5 décembre 2018, conformément aux stipulations précitées du protocole relatif à l’organisation
des représentants des locataires aux conseils d’administration de Pas-de-Calais Habitat - Année 2018. Dans ces circons-
tances, et compte tenu du faible écart de voix, cette irrégularité a été de nature à influer sur le résultat du scrutin et est
également de nature à justifier l’annulation des élections en litige.

9. Il résulte de tout ce qui précède que, sans qu’ïl soit besoin d’examiner le dernier grief de la protestation des requé-
rantes, les élections des représentants des locataires siégeant au conseil d’administration de Pas-de-Calais Habitat, dont
les résultats ont été proclamés le 8 décembre 2018, doivent être annulées.

Sur les frais liés au litige :

10. Il y a lieu, dans les circonstances de l’espèce, de mettre à la charge de Pas-de-Calais Habitat le versement à la
Confédération Générale du Logement et à l’association Solidaire Habitat, prises ensemble, d’une somme de 1500
euros au titre des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative. Ces dispositions font en revanche
obstacle à ce qu’une somme soit mise à la charge des requérantes, qui ne sont pas les parties perdantes dans la
présente instance.

DEClDE :

Article 1er : Les élections des représentants de locataires siégeant au conseil d’administration de Pas-de-Calais Habitat,
qui se sont déroulées du 24 novembre au 5 décembre 2018 et dont les résultats ont été proclamés le 8 décembre 2018,
sont annulées.

Article 2 : Pas-de-Calais Habitat versera à la confédération générale du logement et à l’association Solidaire Habitat,
prises ensemble, une somme de 1500 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

Article 3 : Le présent jugement sera notifié à la Confédération Générale du Logement, à l’association Solidaire Habitat
et à Pas-de-Calais Habitat.

Délibéré après l’audience du 19 mars 2019, à laquelle siégeaient :

M. Cantié, président,
M. Caustier, conseiller,
Mme Allart, conseillère.

Lu en audience publique le 9 avril 20 I 9. P. 3


Le nombre
de logements HLM financés
en 2018 a baissé
109 000 logements sociaux ont été financés en 2018 :
4 000 logements sociaux de moins qu’en 2017, a annoncé
Julien Denormandie, ministre du Logement.
Le nombre de logements sociaux financés sur le territoire métropolitain, qui est l’un des indicateurs de la construc-
tion, a baissé l’année dernière, a annoncé le ministre de Logement, dans un contexte d’économies budgétaires
défavorable aux bailleurs sociaux

De 113 000 à 109 000 logements


“Cette année, on vient de recevoir les chiffres, en termes de logements sociaux. On va produire à peu près 109 000 loge-
ments sociaux”, a annoncé Julien Denormandie. “L’année dernière, c’était 113 000”.
En 2017, il avait déjà baissé par rapport aux quelques 124 000 observés un an plus tôt. Ces chiffres ne prennent
d’ailleurs pas en compte l’Outre-mer, qui est comptabilisé séparément, et qui avait déjà vu le nombre de loge-
ments sociaux financés baisser en 2017. Julien Denormandie n’a pas précisé le cap pour 2018, alors que le gouver-
nement annonce pour juin un plan sur le logement Outre-mer.

Hausse des financements pour le logement “très social”


La quantité de nouveaux logements financés n’a augmenté que pour la seule catégorie destinée aux plus mo-
destes - celle des “prêts locatifs aidés d’intégration” (PLAI) - précise le ministère. Qualifiées de “très sociales”, ces
habitations constituent respectivement un tiers et un quart des logements construits chaque année sur l’ensemble
du parc HLM (métropole et Outre-mer).

1,5 milliard d’euros d’économies chaque année


Le monde HLM annonce qu’il risque de ralentir la production de logements au regard des économies budgétaires
imposées par l’exécutif depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Elles représentent 1,5 milliard d’eu-
ros par an, se déploient par le biais de deux leviers : la hausse du taux de TVA sur certains travaux, et la réduction
organisée des loyers pour compenser la baisse des aides au logement destinées au parc HLM.

min u te
D e r n i è re
Le gouvernement accepte
de réduire la pression fiscale
sur les HLM
Le gouvernement a accepté de réduire les ponctions budgétaires imposées au logement
social. Les risques que cette rigueur faisait peser sur l’ensemble du secteur de la construction
ont compté dans les négociations.
P. 4
“L’Etat propose un dispositif qui permet pendant trois ans [de 2020 à 2022], d’avoir un prélèvement sur l’exploitation
des organismes fixé à 950 millions d’euros”, a déclaré Marianne Louis, directrice générale de l’Union sociale pour
l’habitat (USH) à la sortie d’une réunion à Matignon.

Il y a quelques semaines, le gouvernement prévoyait de demander aux organismes de HLM un effort financier encore
plus lourd. Ainsi, en plus d’avoir décidé, fin 2017 de relever le taux de TVA applicable aux organismes de HLM de
5,5% à 10 %, il était également prévu d’alourdir la charge de “réduction de loyer de solidarité” (RLS) qui leur avait été
imposée en compensation de la baisse des APL.

Ces deux mesures ont déjà coûté aux bailleurs sociaux près de 1,5 milliard d’euros en 2018 répartis en 800 mil-
lions de baisse des loyers imposée ou «RLS» et 700 millions de hausse de TVA. Mais dans les mesures budgétaires
prévues pour 2020, le coût seul de la RLS devait passer à 1,5 milliard d’euros soit, avec les effets de la hausse de la
TVA, un effort global allant au-delà de 2 milliards d’euros.

Une pression fiscale qui menace


l’ensemble du secteur de la construction
Les organismes de HLM avaient des arguments à faire valoir, tout d’abord une baisse de la production de logements
sociaux incompatibles avec les objectifs gouvernementaux de “choc de l’offre” annoncés au début du quinquennat.
Ainsi, les agréments, point de départ des programmes de construction de logements sociaux, ont chuté de 15% en
2018, passant de 120 000 à 100 000 (chiffre RT France).

Mais le gouvernement a sans doute aussi été sensible à la baisse d’activité pour l’ensemble du secteur de la construc-
tion qu’impliquait la mise à un régime sec encore plus sévère des HLM. Et ce ralentissement de l’activité est déjà très
marqué. Au quatrième trimestre 2018 les autorisations et les mises en chantier avaient diminué respectivement
de 7,4 % et de 6,2 % par rapport au quatrième trimestre 2017, tout comme les mises en vente et les réservations
(respectivement - 16,7 % et - 3,1 %).

Les tensions sur le marché de l’immobilier ancien sont quant à elles toujours vives et les prix ont connu sur la même
période une augmentation moyenne de 3,3% masquant de fortes disparités avec des augmentations encore plus fortes
dans les centres urbains qui connaissent la plus forte demande.

Cependant les négociations avec le gouvernement ne sont pas closes. L’Union sociale pour l’Habitat qui regroupe
700 organismes HLM logeant ensemble près de 10 millions de personnes doit rendre un avis le 24 avril à l’occasion
d’une réunion exceptionnelle de son comité exécutif. D’ores et déjà Marianne Louis, a révélé que la TVA restait
“un sujet de débats”.

Désaccord persistant sur


la hausse de la TVA
Le gouvernement est certes prêt à rabaisser le taux de TVA à 5,5% pour les logements “très sociaux” et, les bailleurs
HLM sont prêts à accepter qu’elle reste à 10% pour les logements plus hauts de gamme.

Mais c’est au sujet de la troisième tranche, celle du milieu qui concerne près de la moitié des mises en chantier
de logement sociaux, que demeurent les désaccords. Sur le site de l’Union son président prévient : “Même si le
Premier ministre partage notre inquiétude sur la baisse de la programmation et des investissements, nous n’avons pas
aujourd’hui les moyens de répondre aux besoins”.
Source RT France

L’opinion de la CGL : L’USH a obtenu quelques miettes. Mais l’orientation de la politique gouvernementale
à l’égard des logements sociaux reste la même. La CGL constate que le mouvement HLM s’est une
nouvelle fois couché devant une politique qui frappe très durement le logement social et laisse les
bailleurs privés pratiquer en toute liberté des niveaux de loyers insupportables.

P. 5
Des murs de béton
imprimés en 3D pour
du logement social
Des murs porteurs en béton réalisés à l’aide d’une imprimante 3D vont permettre au bailleur social Plurial Novilia
de réaliser cinq maisons à Reims. Cette technique encore coûteuse réduit pourtant le temps de fabrication.

“Ce ne sont pas les coffrages des murs qui seront imprimés en 3D comme sur un chantier de Nantes voici quelques mois, mais
bien les murs porteurs de ces cinq maisons mitoyennes et de plain- pied”, nous apprend Jérôme Florentin, directeur de la
maîtrise d’ouvrage de Plurial Novilia. Il nous présente ce projet comme une première en France.
Un bras de sept mètres, une tête d’impression à un million d’euros, mis au point par la société Xtreee de Rungis, injecte
le béton par couches successives ; son aspect et sa texture ressemble à ceux de la poterie.

“Une unité comparable vient d’être exportée à Dubaï, où elle imprime des murs et des escaliers”, souligne le directeur géné-
ral de la start-up, née en décembre 2015 d’un projet universitaire menée au sein du CNAM (Conservatoire national des
arts et métiers) qui a mis au point cette technologie. Pour le dirigeant, le projet rémois est capital car il sera soumis à
l’épreuve de la certification.

Cette évaluation réalisée par le Centre scientifique et technique du bâtiment (test au feu, résistance au vieillissement...)
déterminera le déploiement de la technique sur d’autres chantiers français.

P. 6
Un béton spécifique a été mis au point. Assez liquide pour ne pas se solidifier dans la tête d’impression et assez dense
pour prendre et permettre l’impression de la couche suivante. “Avec cette technique, nous économisons 50% de béton”,
affirme Jérôme Florentin.

Les avantages de l’impression béton en 3D : une économie de matière première, de temps (moins de 2 heures sont
nécessaires pour réaliser un mur de 6m2, soit trois fois moins de temps qu’avec la technique traditionnelle), baisse de
la pénibilité au travail et de nouvelles possibilités de création (murs courbes ou elliptiques) sont offertes à l’architecte
pour imaginer ses prochains chantiers - autant d’arguments qui œuvrent en faveur de l’impression béton 3D.
Cette technique est coûteuse. Compter 30% de plus pour une maison traditionnelle. La Recherche et développement
planchent sur le robot et sur le béton, associés à l’utilisation de modules préfabriqués - entrée, cuisine, cellier, toilettes
et salle d’eau - et a permis d’abaisser le coût du m2 réalisé.

“D’environ 4 000 euros le m2 au début du projet, voici un an et demi à 2 300/2 400 euros le m2 aujourd’hui”, estime Jérôme
Florentin. Une “maison 3D” et son jardin pourraient être commercialisés autour de 200 000 euros.
”À terme, la société veut faire passer l’impression 3D du stade expérimental actuel au stade pleinement opérationnel et repro-
ductible” assure son directeur général.

“Le marché potentiel est énorme. L’objectif reste bien de réaliser beaucoup d’autres maisons en impression 3D béton pour faire
baisser encore leur coût”, confirme Jérôme Florentin, qui visionnaire, imagine deux robots d’impression 3D travailler de
concert.

Les architectes en quête


de développement durable
L’écologie s’impose aux architectes. Car le bâtiment, depuis sa construction jusqu’à sa destruction, est au coeur des
enjeux du développement durable. En ce sens, le conseil national de l’ordre des architectes met à disposition des pro-
fessionnels une plateforme numérique qui recense les pratiques innovantes éco-responsables.

La plate-forme regroupe un corpus constitué d’expériences de chantiers, et de recherches. Elle vise à proposer une
vision d’ensemble. Aussi y figurent les questions relatives aux savoir-faire locaux, à l’énergie, aux matériaux biosourcés
(issus de la biomasse végétale ou animale, comme le bois, la paille, la chènevotte - le chanvre- , etc), à l’artificialisation
des sols, ou au lien social.
Cette approche englobe le plus de ressources possibles et sa variété s’illustre, par exemple, par un programme sur le
réemploi des matériaux, ou par le rapport 2018 de l’Observatoire mondiale l’action, climatique non-étatique.

Créée sous le patronage de Jean Jouzel, la plateforme s’appuie sur un conseil scientifique. Dédie aux professionnels, elle
peut également servir d’outil aux élus comme aux législateurs.

L’innovation en matière de construction n’est pas nécessairement technologique. Au contraire, elle s’avère souvent
“low tech“. Mais la difficulté majeure réside en ce que les orientations précédentes n’obéissaient pas à l’actuelle né-
cessité de “bon sens”. Le président de l’ordre, Denis Dessus, exemplifie clairement cette question complexe : “Le plus
urgent aujourd’hui, c’est la rénovation et surtout la manière dont on isole. Un isolant comme le chanvre, ça peut être pro-
duit en France, ça donne un débouché aux agriculteurs et je n’ai jamais entendu de critique contre le chanvre. Comment
développer cette filière ?”.

A ces problématiques s’ajoute l’existence de “sept à huit mille normes et règles» qui s’appliquent à toute construction, que
Denis Dessus juge utiles car «elles ont permis d’augmenter le niveau de qualité du bâtiment”, même si certaines résultent
d’un»lobby» affirme-t-il. L’action lobbyiste peut être destructrice, en contribuant à la disparition de certains corps de
métier par exemple. Denis Dessus explique : “Quand vous devez faire une porte coupe-feu qui tienne une demi-heure à
l’incendie, vous pouvez demander à un menuisier de la fabriquer en bois massif et elle tiendra très bien au feu. Sauf qu’au-
jourd’hui, c’est impossible. Il faut que la porte soit aux normes CE, dont deux industriels ont le monopole. Donc, vous achetez
ce produit, un plaquiste le pose et entre-temps, les menuisiers ont disparu”.

P. 7
Le bilan écologique du secteur du bâtiment est encore loin d’être un modèle. Le béton, en particulier, est à l’origine de
7% des émissions de gaz à effet de serre, car une tonne de béton produit une tonne de C02. De plus, les prélèvements
de sable et d’eau qu’il implique créent des déséquilibres selon les régions.

Second point noir : l’industrie du bâtiment rejette 40 millions de tonnes de déchets en France. Leur recyclage reste ex-
ceptionnel à ce jour. Néanmoins, Denis Dessus nous invite à envisager positivement l’avenir : “ce qu’il y a de bien dans ce
domaine, c’est qu’il y a encore à inventer” rappelle-t-il.

Les allocations logement


réduisent les inégalités
Selon une étude de la DRESS, relevant du ministère de la Santé et de le Solidarité, les allocations logement diminuent de
50% les dépenses de logement des bénéficiaires de minima sociaux. Ces minima correspondent au RSA, au minimum
vieillesse, à l’allocation de solidarité spécifique et à l’allocation adulte handicapé.
Trois quarts des bénéficiaires percevaient des allocations en 2012, pour un montant mensuel moyen de 290 euros. En
2013, 17% de l’ensemble des ménages en bénéficiaient à hauteur de 220 euros mensuels en moyenne.

Sans ces aides en effet, les personnes aux revenus les plus modestes dédient près de 50% (soit 46%) de leur
budget à leurs dépenses au logement. Ce taux se révèle excessif en ce qu’il représente exactement le double du
budget que l’ensemble des ménages consacre à cette dépense “difficilement compressible”, comme le reconnait
l’étude, budget estimé à 23%.

P. 8
Ce en quoi ces aides publiques au logement
réduisent considérablement les inégalités
Les versements de l’APL, de l’ALS, de l’ALF par la Caisse nationale des allocations familiales et la Mutualité Sociale agri-
cole permettent ainsi de diminuer les écarts liés aux montants des dépenses consacrées au logement, entre les plus
pauvres et l’ensemble des ménages. Car quand 50% de l’ensemble des ménages consacre au moins 540 euros par mois
au logement, les plus modestes dépensent au moins 550 euros mensuellement.

Pourtant, la différence de revenus entre ces deux populations contribue à renforcer les écarts : les plus modestes doivent
dépenser proportionnellement bien plus que l’ensemble des ménages.

Rappelons que depuis 2017, le gouvernement Macron a baissé le montant des APL de cinq euros par mois pour 6,5
millions de personnes, sans distinction.

Nanterre adopte
le logement participatif
Un projet de logement participatif
pour un immeuble de six à huit logements voit le jour
dans le quartier des Groues, à Nanterre (92).
Ce projet permettra l’accession à la propriété à des personnes aux revenus modestes, ou sans CDI. Il concerne
un immeuble de six à huit logements à proximité de la future gare de Nanterre La Folie, qui sera desservie par le
R.E.R et une ligne de métro automatique. Il s’inscrit dans un projet plus vaste d’habitat coopératif, lequel prévoit la
construction de 4 500 logements d’ici onze ans.

Cette initiative est une première pour la commune nanterrienne, quand Ivry (Val-de-Marne) et Montreuil (Seine-
Saint-Denis) l’ont déjà expérimentée. L’ensemble du projet immobilier est estimé à moins de deux millions d’euros,
pour un terrain de 490m2.

Le principe du logement participatif


repose sur la coopération.
Pour acquérir le terrain, chaque futur propriétaire - sociétaire avancera la somme de son choix. L’apport total de
tous doit atteindre 380 000€, somme qui correspond à environ 20% du prix de l’immeuble. La banque prêtera le
reste. Parallèlement à l’achat du bien immobilier, chaque sociétaire de la coopérative paiera une redevance men-
suelle, en fonction de la surface achetée. Logement participatif également en ce que le prix du m2 n’est pas indexé
à celui du marché, estimé à 20€ en moyenne. En l’espèce, il sera de 13,5 à 14 euros le m2.

Une démarche à contre-courant,


qui inverse la logique spéculative classique.

En effet, au-delà de l’achat de la propriété collective, la participation s’étend au pouvoir de décision, équitablement
partagé entre les futurs propriétaires. Et surtout, le projet prévoit un système de valorisation du bien, non indé-
xable au prix du marché. Un propriétaire qui souhaitera vendre sa part dans la coopérative, au terme de plusieurs
années, ne récupérera “que” la somme initialement investie. Ce qui est source de discorde parmi les candidats.

P. 9
Le promoteur immobilier participatif, Courtoisie Urbaine, met par ailleurs en avant la liberté de choix des pro-
priétaires, pensés comme des acteurs de leur futur logement. C’est ensemble qu’ils décideront du logement qu’ils
souhaitent. Alors qu’on quitte son logement après cinq à sept ans en moyenne en région parisienne, parce-qu’on a
trouvé mieux ailleurs, les futurs propriétaires sont assurés d’obtenir dès le départ le bien qu’ils veulent. L’immeuble
comprendra des parties communes, dont des jardins partagés et des espaces verts.

A l’heure où se “loger est un sacrifice”, comme l’admet André Cassou, adjoint au maire (DVG) à l’habitat, “on essaye de
rendre le logement accessible à tous. Ici à Nanterre, on est encore 20 à 25% moins cher par rapport aux villes qui nous
entourent”, se réjouit-il.

Le permis de construire de l’immeuble sera déposé pendant l’été. Les travaux débuteront en 2020 pour une livraison
attendue en 2024.

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CGL - Confédération Générale du Logement

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