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Wilhelm Reich et la révolution sexuelle

Disciple de Freud, théoricien politique et militant révolutionnaire, Reich développe une critique de la
répression sexuelle et explore des pistes de libération.

La révolution sexuelle reste à accomplir. C’est à partir de ce constat que Jacques Lesage de La Haye
transmet l’héritage subversif du docteur Reich. L’auteur d'une Introduction à la psychanalyse de
Reich permet de renouer avec la critique de la misère sexuelle délaissée par tous, y compris par le courant
libertaire. D’un autre côté, bien que thérapeute et analyste, Jacques Lesage de La Haye demeure un militant
anarchiste alors que de nombreux reichiens installés se cantonnent à la thérapie corporelle au détriment
d’une perspective de libération sexuelle.

La réflexion reichienne s’inscrit dans le freudisme hétérodoxe incarné par Otto Gross. Pour Jacques Lesage
de La Haye, Wilhelm Reich participe au prolongement de la démarche freudienne. Mais il insiste davantage
sur le corps alors que les freudiens orthodoxes se limitent au psychisme. Surtout, l’approche reichienne
replace l’individu dans son contexte social, religieux, culturel, politique. L’individu est définit comme un
être bio-psycho-social.

L’apport de Reich à la psychanalyse

L’analyse caractérielle doit permettre de faire découvrir au patient son mode de résistance. La psychanalyse
classique adopte cette innovation de Reich mais délaisse toujours le corps social dans la démarche
thérapeutique. Pour cet analyste, la répression sexuelle alimente les pulsions sadiques et les névroses. Cette
misère sexuelle, produite par la société, explique le comportement humain. « Wilhelm Reich semble être le
seul à s’être interrogé sur le rapport des névroses à la culture, sur leur genèse et leurs conditions sociales,
en particulier la misère », confirme Jean-Michel Palmier.

Seule la libération sexuelle permet de changer le comportement pathologique des sociétés. Reich s’inscrit
toujours dans la lignée de Freud et de la psychanalyse. « A cette époque naît la psychanalyse, objet de
dégoût et d’horreur non seulement pour la science, mais pour tout le monde bourgeois, car elle porte
atteinte aux racines du refoulement sexuel, qui est un des piliers des nombreuses idéologies conservatrices
(religion, morale, etc.) » estime Reich. Pourtant cette position, théorique et politique, l’éloigne des instances
officielles de la psychanalyse qui ne veut pas ternir son image en construction.

Freud insiste sur la pulsion de mort pour expliquer la violence, le sadisme, le masochisme, les guerres. En
revanche, Reich estime qu’il n’existe qu’une pulsion de vie, mais qui subit la répression de la société. Avec
des pratiques thérapeutiques gratuites, il fréquente également des milieux populaires et observe alors un lien
entre libido et social. Ses observations débouchent vers une prise de conscience politique. « Si l’instinct
sexuel n’est pas satisfait, la pulsion destructrice augmente », constate Reich. Le thérapeute ne doit plus se
contenter de rester dans son cabinet mais doit descendre dans la rue pour changer la société. Ensuite, Freud
délaisse la théorie de la libido, dont il est l’auteur, tandis que Reich la radicalise en évoquant l’énergie
sexuelle.

Entre thérapie et révolution

L’analyse caractérielle, qui succède à la psychanalyse, insiste sur l’analyse des résistances plutôt que sur les
associations libres et l’interprétation. La végétothérapie caractéro-analytique observe les différents types de
défense de l’individu pour étudier son système de défense caractériel ou psychologique. « Le relâchement
des défenses caractérielles libère une énergie qui était bloquée dans le corps sous forme de stase » décrit
Jacques Lesage de La Haye. La respiration permet la circulation de l’énergie pour modifier la structure
musculaire et caractérielle du sujet. La végétothérapie examine les émotions et sentiments. Différents
exercices corporels correspondent à sept niveaux du haut vers le bas du corps. L’orgonthérapie développe
également les exercices corporels pour favoriser une circulation de l’énergie. La dissolution des cuirasses
doit permettre d’unir tous les réflexes et les mouvements biologiques dans le réflexe total de l’orgasme.
A partir de la libido freudienne, Reich s’intéresse à l’énergie sexuelle et à la génitalité. Il insiste donc sur la
question de l’orgasme. « La puissance orgastique est la capacité de s’abandonner au flux de l’énergie
biologique sans aucune inhibition, la capacité à décharger complètement toute l’excitation sexuelle
contenue, au moyen de contractions involontaires agréables au corps » résume Reich. Les réflexions de
Reich s'envisagent comme une pensée globale. Il refuse de séparer la thérapie de la lutte sociale. Beaucoup
de problèmes psychologiques sont engendrés par la société, avec les inégalités, l’injustice, l’autoritarisme et
les différentes formes de répression. « Réciproquement, les difficultés affectives et émotionnelles
d’individus, de groupes et d’institutions peuvent rapidement faire basculer un pays dans le désordre et la
violence » souligne Jacques Lesage de La Haye.

L’apport de Reich à la pensée révolutionnaire

Wilhelm Reich est un militant, socialiste puis communiste, très actif. Mais, en tant que psychanalyste, il
participe également au mouvement révolutionnaire. En 1931, il fonde à Berlin l’Association pour une
politique sexuelle prolétarienne (SEXPOL) pour donner des consultations gratuites. La contraception, le
droit à l’avortement et à l’homosexualité et l’union libre sont favorisés. Mais le Parti communiste s’oppose à
ses idées subversives. Dans Psychologie de masse du fascisme, il insiste sur les structures caractérielles de
l’homme, les névroses et la « peste émotionnelle » qui expliquent le fascisme. Il souligne le rôle des
institutions patriarcales, de la famille et de l’éducation dans la construction de cette structure caractérielle
pathologique qui affecte tous les individus. Dans La révolution sexuelle, il analyse les causes de la misère
sexuelle et affective des masses. Il propose une forme d’éducation radicalement nouvelle avec le droit à la
sexualité pour les enfants. Reich s’attache également à la liberté sexuelle dans le couple.

Les ouvrages de Wilhelm Reich soulignent la dimension subversive du désir et de plaisir. La liberté
amoureuse s’oppose radicalement à la société capitaliste et patriarcale. La réalisation des désirs et l’énergie
sexuelle se heurtent au conformisme et à la soumission des individus, indispensables pour maintenir l’ordre
social. Mais la révolution sexuelle ne se contente pas de balayer les institutions. Il s’agit surtout de
construire une nouvelle société avec des méthodes d’éduction radicalement différentes. Cette société repose
sur le plaisir et la réalisation des désirs et non sur les contraintes sociales et la frustration permanente. Ainsi,
la révolution sexuelle suppose aussi une révolution sociale, contre l’exploitation salariale et la marchandise,
pour permettre cette véritable émancipation individuelle et collective. Mais la destruction des frustrations et
de la structure caractérielle névrosée demeure indispensable pour éviter toute dérive autoritaire au cours du
processus révolutionnaire.

La nécessité de l’action révolutionnaire


Reich, issu de milieu populaire, se préoccupe des problèmes sociaux mais rejette l’idéologie et les
politiciens. Ses idées le rapprochent des mouvements autogestionnaires. En 1920, à Vienne, il adhère aux
jeunesses socialistes qui s’intègrent alors dans le mouvement ouvrier. En 1927, la répression violente et
brutale d’une manifestation ouvrière à laquelle Reich participe accélère sa prise de conscience. Il observe la
puissance potentielle du mouvement par le nombre de personnes, mais aussi la passivité et le légalisme des
manifestants. « Je fus abasourdis de la mansuétude de la population. La foule était si forte qu’elle aurait pu
littéralement mettre en pièce ses quelques policiers » écrit Reich. Mais surtout il constate le crétinisme des
forces de répression avec des policiers qui tirent et tuent sans réfléchir. Ils agissent comme des robots et se
contentent d’obéir aux ordres. Reich s’interroge également sur son propre comportement pendant la guerre.

A partir de 1927, il adhère au Parti communiste surtout par rejet de la social-démocratie qui préfère un
pouvoir réactionnaire plutôt qu’un mouvement révolutionnaire. Reich participe activement à toutes les
luttes. Il distribue des tracts et défile dans de nombreuses manifestations. Le contexte politique et social se
révèle particulièrement violent avec la montée du fascisme. Mais Reich approfondit son action de
thérapeute. Il ouvre des cliniques gratuites et accueille toute la population, notamment les plus pauvres. Il se
retrouve confronté directement à tous les problèmes sociaux et à ses conséquences. Il observe ainsi que la
thérapie, seule, ne peut pas résoudre tous les problèmes. « L’urgence, dès lors, est de secourir ces hommes,
ces femmes et ces jeunes gens en détresse. Mais il devient tout aussi important d’étudier les liens qui
unissent les mécanismes psychologiques aux phénomènes socio-politiques » souligne Jacques Lesage de La
Haye. Changer la société semble indispensable pour résoudre des problèmes psychologiques.

La lutte sexuelle

Reich rejoint Berlin, avec son Parti communiste puissant et déterminé. Les milieux de la psychanalyses
semblent moins dogmatiques à Berlin et plus ouvert aux idées de Reich. Le psychanalyste participe toujours
activement aux luttes ouvrières et aux manifestations de chômeurs, tout en poursuivant ses thérapies. Il se
penche sur les problèmes de chaque patient en particulier mais s’attache également à s’attaquer à l’origine
sociale de ses problèmes. En 1931, Reich créé l’Association pour une politique sexuelle prolétarienne:
Sexpol. En Allemagne, quatre vingt associations regroupent 350 000 membres pour faire de la prévention et
de l’information sexuelle. Reich tente de coordonner ses associations. La plateforme Sexpol propose un
programme d’action et de réforme sexuelle radicalisé, intégré à un combat économique et politique
anticapitaliste et antifasciste. Le manifeste de Sexpol relie les problèmes sexuels à l’ordre capitaliste et
s’inscrit dans un contenu « révolutionnaire et de classe ».

En 1931, Reich écrit La lutte sexuelle des jeunes, un texte tourné vers le combat politique. « Les jeunes gens
et les adolescents n’ont pas seulement droit à la connaissance sexuelle, mais ils ont aussi le droit, et
pleinement droit, à une vie sexuelle satisfaisante. De ces droits, ils ont été privés… Ils doivent donc prendre
leur cause en main. Quant à nous, nous sommes décidés à les convaincre qu’un droit ne se mendie pas mais
se conquiert » écrit Reich. Mais le Parti communiste n’apprécie pas le mouvement Sexpol dont le succès
menace la ligne politique. Freud met en garde Reich et refuse l’association de la psychanalyse à la lutte
révolutionnaire. Surtout, les nazis font de Reich et de ses écrits une cible privilégiée.

Entre communisme et anarchisme

La psychologie de masse du fascisme, publié en 1933, s’inscrit dans le contexte d’une désillusion de Reich
par rapport à l’URSS. La législation sexuelle soviétique, en 1918, attaque clairement l’ordre sexuel. Mais
Reich reçoit progressivement des informations sur l’URSS et sur son régime réactionnaire et despotique.
Reich s’attache à analyser le fascisme avec une approche globale et pluridisciplinaire. Il observe la structure
sociale mais aussi la structure caractérielle et psychologique à l’origine du fascisme. Les bourgeois craignent
les prolétaires. Mais, contrairement au dogme marxiste, les prolétaires ne sont pas tous portés par l’idéal
révolutionnaire et tentent de s’embourgeoiser. L’éducation, la famille autoritaire et la religion permettent la
répression de la sexualité et des désirs dès le plus jeune âge. « La répression de la sexualité naturelle de
l’enfant, et surtout de la sexualité génitale, le rend anxieux, timide, craintif devant l’autorité, obéissant,
gentil et bien élevé au sens bourgeois ; elle paralyse les forces de révolte en l’homme, parce que toute
pulsion agressive est chargée d’angoisse, elle entraîne par l’inhibition de la curiosité sexuelle, une
inhibition générale de la pensée et de l’esprit critique » analyse Reich.

La résignation des femmes s’explique par le refoulement de la révolte sexuelle. Les garçons s’identifient aux
idées de puissance, d’honneur et de pureté de la race. L’idéologie nazie manipule les désirs sexuels
réprimés. L’idéologie communisme tente également d’utiliser les pulsions humaines pour susciter une
ferveur populaire autour du Parti. Reich dénonce la dérive autoritaire de la dictature du prolétariat et
l’imposture du communisme d’État.

Dans Principes de second front, Reich s’enthousiasme pour la révolution espagnole et le mouvement
anarchiste. Il défend la socialisation, et non l’étatisation, des terres. « Le principe de la liberté personnelle et
de l’autogestion sociale allié au principe de la direction organisée du combat révolutionnaire » dessine des
perspectives émancipatrices selon Reich. En revanche, il critique les démocraties, opposées à une véritable
libération humaine. « Dans les démocraties également, les individus étaient - et sont encore - éduqués en
vue d’une soumission à l’autorité » souligne Reich dans son introduction à La fonction de l’orgasme. Mais
le psychanalyste abandonne tout engagement politique à la fin de sa vie. Il pense que ses idées peuvent être
mieux accueillies par les États-Unis. Pourtant ce pays valorise le moralisme puritain, l’autoritarisme et le
règne de la marchandise. Les idées de Reich conservent une tonalité fortement libertaire et semblent
difficilement récupérables. La pensée de Reich se rapproche du mouvement autogestionnaire et valorise
l’auto organisation contre l’État et le capitalisme. « Mais c’est aussi l’accès de l’Homme à la Liberté
sexuelle, psychologique, politique » souligne Jacques Lesage de La Haye
La nécessité de la révolution sexuelle

Le livre de Reich sur La révolution sexuelle suscite l’opposition des psychanalystes et des communistes car
il associe révolution sexuelle et révolution politique. « Donc, Reich est coincé entre les psychanalystes qui
dénoncent ses analyses politiques et les communistes qui refusent la psychanalyse et, surtout, ses
implications en matière de sexualité » résume Jacques Lesage de La Haye. Une première version du livre
paraît en 1930. En 1944, Reich écrit une nouvelle version pour revenir sur ses analyses qui concernent
l’URSS. « La Russie soviétique, qui doit son existence à une révolution prolétarienne, est aujourd’hui, en
1944, réactionnaire en matière de politique sexuelle » écrit Reich. Tous les systèmes politiques doivent être
remis en cause pour construire une nouvelle organisation sociale. « Le problème, c’est que le moralisme
pathologique n’est pas le propre d’un système plus que d’un autre. Après avoir rêvé pendant de longues
années, Reich a fini par découvrir que les structures caractérielles de l’homme sont toujours les mêmes,
quels que soient les gouvernements, les progressistes comme les conservateurs. Il s’agit dès lors de passer
d’un fonctionnement rigide, autoritaire et patriarcal à une forme naturelle de vie où les rapports de
l’homme, de la femme et des enfants sont totalement changés » explique Jacques Lesage de La Haye.

Reich refuse le psychologisme ou l’économisme qui se réduisent à une grille d’analyse simpliste. Il prend en
compte les diverses dimension sociales, politiques, économiques et psychologiques et refuse les séparations
entre disciplines académiques. Roger Dadoun décrit ce texte de Reich comme une « machine de guerre
totale dressée contre la société capitaliste, contre les sociétés bureaucratiques et totalitaires, contre tous les
systèmes répressifs, contre les caricatures réformistes et les frénésies groupusculaires - construction
s’identifiant, à la limite, à la théorie, la stratégie et la pratique de l’économie sexuelle ».

Selon Reich le refoulement découle du moralisme sexuel imposé dès le plus jeune âge par l’éducation et la
famille. Cette soumission, avec la répression des instincts et des désirs, génère des pathologies. Le
psychanalyste souligne l’erreur des marxistes et de la Révolution de 1917 en Russie. Les marxistes estiment
que la transformation des rapports de production économiques suffit pour modifier les relations humaines.
Mais les discours moralisants et les idées conservatrices prennent le dessus puisque la révolution sociale ne
s’accompagne pas d’une révolution sexuelle. « Un système de gestion directe (ou non) qui ne soutient pas
l’affirmation du plaisir sexuel est voué à sa propre perte. Le corps, l’énergie et les émotions participent de
manière intrinsèque à la vie sociale, économique et politique » explique Jacques Lesage de La Haye.
Changer tous les aspects de la vie

Dans une brochure, Reich défend ce qu’il appelle la démocratie du travail, une forme d’organisation proche
de l’autogestion. Il dénonce les bureaucrates et les politiciens qui prétendent représenter le peuple mais qui
en sont très éloignés. Les politiciens semblent attirés par le pouvoir, l’argent et la notoriété. Ils vivent pour
eux-mêmes, méprisent l’amour et la nature humaine. « La responsabilité de la satisfaction des besoins
humains seraient l’affaire des seuls consommateurs et producteurs et ne leur seraient pas imposée par une
administration étatique et autoritaire, contre leur volonté et malgré leurs protestations » explique Reich.
Les chefs, les patrons, les bureaucrates, la hiérarchie, l’État, le pouvoir et les contraintes doivent disparaître.
Dans les luttes sociales actuelles, des assemblées générales permettent d’expérimenter une forme de
démocratie directe à travers la délibération collective. Si Reich rejète toutes les idéologies, y compris
l’anarchisme, il fournit des pistes de réflexion pour construire un projet de société libertaire fondé sur la
démocratie directe.

En tant que thérapeute, Jacques Lesage de La Haye s’attache à l’analyse reichienne qui apparaît bien plus
qu’une méthode et un courant de la psychanalyse. « Être reichien, c’est un état d’esprit. Si cette thérapie se
veut psychanalytique, corporelle et émotionnelle, énergique et sociale, ce n’est pas seulement pour être
holistique. Cela correspond à une vision de l’univers et de la vie » explique Jacques Lesage de La Haye. La
thérapie reichienne insiste sur l’importance du corps et développe une approche globale à travers l’étude des
déterminismes sociaux voire culturels. « L’analyse reichienne est une forme actualisée de l’orgonthérapie.
Fidèles aux enseignements de Reich, c’est une psychothérapie analytique active, corporelle, émotionnelle et
énergétique. Une psychothérapie au service du sujet qui travaille par le corps, pour le corps et avec le
corps, qui prend en compte l’affectivité et la sexualité dans leurs dimensions passées et actuelles et qui ne
néglige ni les circonstances individuelles, ni les circonstances sociales de l’individu » définit
Gérard Guash. Cette thérapie doit permettre de libérer l’expression des émotions mais aussi du corps. La
thérapie reichienne doit permettre d’atteindre la puissance orgastique, « laquelle s’exprime dans l’orgasme
en tant que décharge naturelle de l’énergie dans la relation amoureuse » explique Federico Navarro. Les
actings et les exercices corporels doivent favoriser une meilleure circulation de l’énergie. L’analyse
reichienne inclut le psychisme, le corps et la société.

La pensée de Reich prend en compte « cette dimension politique, et plus précisément psycho-politique
ignorée à la fois par des psychanalyste et des politiques » souligne Roger Dadoun. L’individu ne doit pas
être séparé de son contexte social.

Dans Matérialisme dialectique et psychanalyse, Reich décrit l’apport du freudo-marxisme à la pensée


révolutionnaire. « La psychanalyse ne peut pas tirer d’elle-même une conception du monde, un système
philosophique et, par conséquent, […], elle ne peut remplacer aucun des systèmes philosophiques existants ;
mais elle entraîne une révision des valeurs ; appliquée pratiquement à l’individu, elle détruit la religion,
l’idéologie sexuelle bourgeoise, et libère la sexualité » explique Reich. « L’analyse reichienne est psycho-
politique : elle vise à restaurer l’amour entre les hommes, les femmes et les enfants au sein d’une société
gérée par la démocratie du travail. L’Energie naturelle de la Vie, chez l’Homme, est la puissance
orgastique, c’est-à-dire le Désir, l’Amour et la Liberté » conclue Jacques Lesage de La Haye.

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