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9782729612368
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intellectuelle.
Introduction
Un peu d'histoire…
Principes et applications de la
Process Com
« Changer le naturel… »
Nous ne changerons que si nous sommes prêts à le faire. La Process Com est une
discipline qui ne laisse personne indifférent tant elle est pertinente, complète et
clairvoyante. Cependant, changer demande de mettre de l'énergie et souvent de
demander à ceux que nous aimons de nous accompagner, parfois de nous y aider.
C'est un processus qui n'est pas naturel. Il n'est pas rare de voir dans nos séminaires
des participants qui nous quittent en sachant ce qu'il leur reste à faire mais qui ne le
feront pas. L'une des premières barrières qu'ils mettent à cette démarche est une
croyance négative fréquente : « Je ne peux pas changer car le naturel reviendra au
galop ». Or, si le naturel à cette capacité si puissante, c'est donc le naturel qu'il faudra
changer doucement, pas à pas. C'est non seulement possible, mais aussi bien plus
facile qu'il n'y paraît. Il « suffit » de s'en donner la permission.
Applications du modèle
Où en suis-je ?
Combien de temps cela va-t-il me prendre, à moi, de développer de nouvelles
compétences ? Il faut pour répondre à cette question déterminer ce sur quoi
vous vous engagez. Pour vous y aider, observez le tableau ci-après. Il
présente les quatre domaines de compétences que la Process Com permet de
développer de manière approfondie
Demandez-vous à présent dans quel quadrant vous souhaitez vous développer
en ce moment.
Source : Daniel Goleman et Richard Boyatsis
Les jours suivants sont consacrés aux mécanismes de stress et comment les
gérer.
Plus le temps accordé à la pratique est long, plus les participants emportent
d'outils de gestion du stress et apprennent à déjouer les mécanismes
conscients et inconscients de la manipulation.
Programme minimum
de la deuxième partie d'un séminaire
Les drivers (comportements sous stress léger)
Connaître les cinq drivers
Savoir les identifier
Apprendre à les gérer pour éviter les problèmes du second degré de
mécommunication
Les mécanismes d'échec (comportement de stress fort,
2e degré du stress)
Connaître les six mécanismes d'échec
Identifier leurs conséquences sur la vie professionnelle et personnelle
Mettre en place une stratégie d'intervention pour les éviter
Process Thérapie
Cette formation certifiante concerne plus particulièrement les
psychothérapeutes, psychiatres, psychologues cliniciens, médecins
généralistes et spécialistes, travailleurs sociaux (éducateurs, assistants
sociaux…), les accompagnateurs bénévoles (soins palliatifs, guidance…).
Elle propose l'utilisation d'un profil (Profil Process Thérapie) mis au point par
Taibi Kahler.
Certains prérequis sont demandés :
faire état de sa formation professionnelle initiale ;
exercer la relation d'aide à la personne depuis trois ans minimum ;
avoir suivi une démarche de thérapie personnelle ou de développement
personnel.
Les personnes souhaitant s'inscrire à ce cursus sont d'abord reçues en
entretien individuel, pour validation des prérequis et étude de leurs
motivations.
Les objectifs pour les professionnels de la relation d'aide :
utiliser le modèle Process Com Thérapie dans une relation d'aide ;
savoir interpréter l'inventaire de personnalité de la personne suivie ;
recueillir les informations de contenu et de processus dans un entretien
d'aide ;
établir un plan de traitement à partir du modèle Process Com Thérapie ;
mener les entretiens et le déroulement de l'accompagnement en fonction
de la structure de personnalité ;
utiliser les outils thérapeutiques (contrat, confrontation, encouragements,
prescriptions, etc.) en prenant en compte la personnalité de l'aidé.
Le type de personnalité de base détermine les points forts de l'individu, ses besoins clés,
ses canaux de communication et ses modes de perception préférentiels, son style de
management favori et ses séquences de mécommunication en cas de stress fort.
L'immeuble de personnalité
En Process Com nous représentons la structure de personnalité d'un individu sous la
forme d'un immeuble de six étages.
Cette image nous permet ainsi de placer la base de la personnalité au rez-de-chaussée et
de dire que les types de personnalités les plus éloignés sont situés en au haut de
l'immeuble.
En stage les participants parlent d'étage dans leur structure en disant exemple : « J'ai le
type rebelle au quatrième étage. »
Phase actuelle
Phase vécue
Base
Immeuble de personnalité
Quand je vais bien je peux visiter tous les étages, quand je suis sous stress, je
reste coincé dans mes étages inférieurs de base et phase sans pouvoir en sortir
Lorsque les besoins de nos étages de base et de phase sont satisfaits, nous
prenons notre ascenseur pour monter plus facilement dans les étages
correspondant à nos caractéristiques secondaires.
Si ces besoins sont insatisfaits ou frustrés, l'ascenseur est en panne.
Nous aurons alors du mal à monter dans les étages. Nous aurons parfois
tendance à montrer les comportements négatifs de notre type de personnalité
de base et/ou phase pour satisfaire ces besoins.
L'ascenseur est en panne quand je suis sous stress, c'est-à-dire que mes
besoins de phase et base sont insatisfaits ou frustrés, que quelqu'un parvient à
m'inviter au stress, que je nourris des pensées négatives ou tout simplement,
que je suis fatigué…
Les types de personnalités
Un type de personnalité selon le modèle de Taibi Kahler est défini par un
ensemble d'informations cohérentes entre elles qui relient une question
existentielle unique à une série de comportements observables, des
compétences probables et une séquence de stress prévisible.
À chaque type de personnalité correspondent entre autres :
des caractéristiques comportementales (attitudes, mode d'action
préférentiel, style d'environnement etc.) ;
un mode privilégié de perception du monde ;
un canal de communication préférentiel qui permet au courant de passer
entre les individus et d'éviter les « pièges » qui débouchent dans le
conflit, ou la passivité ;
un style de management (gestion de l'activité et des relations
professionnelles) ;
des besoins psychologiques. C'est la satisfaction de ces besoins
psychologiques qui permet de développer l'énergie, la motivation de
l'individu. Leur non-satisfaction caractérise la façon très personnelle
d'entrer sous stress et de chercher à en sortir ;
une séquence prévisible de comportements liés au stress en trois degrés
de plus en plus fort de pénibilité.
Attention : la structure n'est pas la personne ! Une mise en garde fréquente pour le
nouveau « visiteur » est d'éviter de considérer un type de personnalité comme la
description d'une personne. L'éthique Process Communication privilégie la bienveillance,
or mettre les gens dans des boîtes en leur collant des étiquettes reviendrait à l'effet
contraire.
Dans les pages qui suivent sont présentés, comme s'il s'agissait de personnes
réelles, les types de personnalité avec leurs qualités, leurs modes préférentiels
de communication et leurs comportements prévisibles sous stress.
Une fiche donne les informations essentielles, puis un portrait pris dans la vie
réelle nous aide à mieux percevoir ce que cela veut dire au quotidien. Ces
portraits sont des « caricatures » au sens noble du terme : tout y est grossi
pour mieux voir, et tout y est cependant conforme à ce que serait une
personne n'ayant qu'un seul étage à son immeuble.
Je remercie au passage mon collègue et ami Pierre Agnese, consultant chez
Kahler Communication France pour les amusants portraits qu'il m'a fait
l'amitié d'écrire pour cet ouvrage.
Bien sûr toute ressemblance avec des personnes de votre entourage, pour être
fortuite, n'en serait pas moins drôle!
Rappelons, quitte à nous répéter, mais c'est très important, qu'il s'agit de
portraits dits « purs » et que chacun de nous se présente dans la « vraie vie »
comme un mélange de toutes ces caractéristiques.
Le type Empathique
Sous stress
1er degré : tendance à se suradapter. À en faire trop. Manque d'assurance
et de fermeté dans ses décisions. Ne parvient plus à dire non.
2e degré : se sent victime, dit oui à tout sans pouvoir faire et en fin de
course va faire des erreurs involontaires et « stupides » qui le
décrédibilisent.
Pour communiquer efficacement avec un type empathique
S'intéresser authentiquement à lui (elle).
Montrer compréhension, écoute et compassion lors des difficultés.
Chercher chaleureusement avec lui (elle) les solutions qui lui permettent
de progresser.
L'assurer de son soutien et de sa disponibilité.
Le type Persévérant
J'imagine d'ailleurs qu'il perçoit aussi la vie comme un devoir avant tout.
Le type Rêveur
Le type Rebelle
Identifier la base
Nous entendons avec notre base. C'est donc le canal et la zone de perception
qui sont les critères discriminants, le langage non-verbal, la tonalité, le
vocabulaire et les registres choisis pour s'exprimer.
Base Empathique
– Canal de communication préférentiel : nourricier.
– Perception : ressentis.
– Ton chaleureux et réconfortant. Partage. Propose sans
imposer. Invite à l'échange.
– Utilise un vocabulaire sensoriel, exprime le vécu et les
émotions.
Base Travaillomane
– Canal de communication préférentiel : interrogatif/affirmatif.
– Perception : pensées/faits.
– Sérieux. Il questionne ou donne des informations.
– Recherche les éléments factuels. Structure. Méthode.
Base Persévérant
– Canal de communication préférentiel : interrogatif/affirmatif.
– Perception : pensées/opinion.
– Sérieux. Il questionne ou donne des informations.
– Donne son avis, évalue et demande que l'on se positionne.
Base Rêveur
– Canal de communication préférentiel : directif en réception
(Utilise pour émettre le canal interrogatif/affirmatif.)
– Perception : imagin'actions.
– Vise l'utile. Parle peu. Phrases courtes. Longues pauses.
Base Promoteur
– Canal de communication préférentiel : directif.
– Perception : actions.
– Puissant, ferme, décidé, utilise beaucoup l'impératif.
– Vise l'utilité, l'opportunité. Verbes d'actions.
Base Rebelle
– Canal de communication préférentiel : émotif/ludique.
– Perception : réactions.
– Exprime et affiche son émotion. Déclenche de l'émotion.
– Énergique, joueur ou gentiment provoquant. Il réagit avant de
réfléchir.
Identifier la phase
Notre motivation, carburant de notre énergie, est dans notre phase.
C'est donc le besoin psychologique qui est discriminant : les critères de
motivation, les attentes fortes exprimées.
Phase Empathique
Besoin de reconnaissance en tant que personne, besoin de confort et de
satisfaction sensorielle.
Parle de lui, s'intéresse à vous.
Fait preuve d'attention et en demande.
Évoque ses besoins sensoriels en visant le confort et fuyant l'inconfort.
Phase Travaillomane
Besoins de structuration du temps et reconnaissance du travail.
Quantifie, analyse, compare, synthétise.
Évoque son parcours professionnel.
Détaille ses activités et méthodes.
Propose des analyses et planifie l'activité.
Phase Persévérant
Besoin de reconnaissance de la valeur de ses opinions et de sa
contribution dans le travail.
Apprécie qu'on lui demande son avis. Propose des conseils ou en donne.
Évoque sa persévérance dans le travail, les idées et les projets et son
dévouement.
Phase Rêveur
Besoin de solitude (du temps et de l'espace à soi pour imaginer et
recharger les batteries).
Parle peu. Se met à l'écart un moment quand l'occasion se présente.
Écoute bien, montre du calme et de la tranquillité.
Phase Promoteur
Besoin d'excitation.
Prend des risques.
Affiche sa puissance et ses victoires.
Se lance des défis.
Phase Rebelle
Besoin de contacts positifs sur un mode dynamique.
Joue, interpelle, plaisante.
Vient au contact sans raison particulière. « Juste comme ça… »
La base et la phase sont des éléments de profil déterminant pour connaître les
clés de fonctionnement général d'une personne mais cependant elles ne nous
révèlent pas qui est cette personne.
En effet, lorsque le profil Process Com est remis à une personne ayant rempli
le questionnaire, sont détaillés dans le profil les six étages de son immeuble,
c'est-à-dire comment se répartissent les dix composantes de chacun des six
types de personnalité dans son profil complet.
Le détail de ces composantes est présenté dans les pages qui suivent.
L'intérêt d'isoler les informations sur la base et la phase est surtout marqué
lorsque nous souhaitons travailler sur la dimension motivation et stress.
Chapitre 4
Les composantes de la
structure de personnalité
Le style autocratique
Le manager autocratique « pense résultat » : il est centré sur le résultat à
atteindre, la tâche à accomplir et met au second plan les personnes ou la
créativité.
Il donne des ordres, des directives et demande à ses collaborateurs de lui
rendre compte de ce qu'ils font.
L'utilisation de ce style est efficace dans les situations d'urgence ; mais en
situation de management courant, il décourage les interactions et les
discussions.
Le style démocratique
Le manager démocratique suscite les interactions tant avec lui qu'au sein de
son équipe.
Il sollicite l'information et favorise la réflexion. Ce manager conserve
l'autorité et prend les décisions.
Le style bienveillant
Ce style de management décrit un manager davantage orienté vers les
personnes que vers l'activité.
Pour ce manager, les sentiments, la qualité de la relation conditionnent le
résultat. Il pense que les gens sont efficaces lorsqu'ils se sentent bien au
travail. Ce manager invite ses collaborateurs à travailler avec un grand esprit
d'équipe. Il encourage les interactions bilatérales ainsi que les contacts entre
ses collaborateurs.
Il encourage le sentiment d'appartenance.
Le style « laisser-faire »
Quoique le manager qui utilise un style « laisser-faire » soit titulaire de
l'autorité, il invite ses collaborateurs à assumer autant d'autorité et de
responsabilité qu'ils le peuvent.
Il se place au même plan qu'eux et considère qu'ils savent ce qu'ils ont à faire.
Le management individualisé
Le style de management préféré de chacun d'entre nous peut donner de bons
résultats avec certains types de personnalité, mais ne convient pas à d'autres.
C'est pourquoi une flexibilité dans les styles de management permet de
satisfaire les besoins de chacun et génère de l'efficacité.
Le manager qui sait individualiser son style encourage la communication,
développe la productivité, réduit les insatisfactions et les facteurs de stress et
optimise l'exploitation des ressources humaines de l'entreprise.
Ce style nécessite de la part du manager une forte mobilisation d'énergie. Il
doit en effet prendre en compte les types de personnalité de ses collaborateurs
et être attentif au processus de communication.
À certains moments nous sommes dans notre partie pensante, à d'autres, nous avons
envie de lâcher le sérieux et de redevenir insouciant, et à d'autres encore, de nous
occuper de ceux que nous aimons et d'offrir le meilleur de nous.
La partie directeur
La partie ordinateur
La partie émoteur
La partie réconforteur
La partie protecteur
Le canal directif
Donne des ordres en visant la partie pensante de son interlocuteur.
Pour que ce soit un canal, il faut que l'ordre soit bienveillant et
réalisable.
Ce canal est corrélé aux types de personnalité Promoteur et Rêveur de
base.
« Présentez-moi les conclusions de votre rapport mardi prochain, s'il vous plaît. »
« Réfléchissez à la meilleure façon de résoudre ce problème et parlons-en demain matin, je
vous prie. »
« Accordez-moi quinze minutes afin que je vous commente ma proposition. »
On notera que pour le type Rêveur il s'agira plutôt d'un canal de réception.
Le type Rêveur de base communique parfois en utilisant le canal du type de
personnalité qui vient en deuxième position dans sa structure.
Le canal interrogatif/informatif
Échange de l'information. Pose des questions.
Il est bien écrit ici « échange » et non impose ou parle tout seul.
Ce canal est corrélé aux types de personnalité Travaillomane ou
Persévérant de base.
« Pouvez-vous me présenter les conclusions de votre rapport mardi prochain ? »
« Voulez-vous réfléchir à la meilleure façon de résoudre ce problème et pouvons-nous en
parler demain matin ? »
« Avez-vous quinze minutes à m'accorder afin que je vous commente ma proposition ? »
Le canal nourricier
Témoigne compréhension, sympathie et chaleur à son interlocuteur.
Ce canal est souvent difficile à faire « jouer » en séminaire puisqu'il
s'agit d'exprimer une authentique bienveillance ou tendresse à l'égard de
l'autre, ce qui ne peut pas s'inventer ou se jouer.
Ce canal est corrélé au type de personnalité Empathique de base.
« Je serais heureux de vous écouter mardi prochain au sujet de votre rapport. »
« Je vois que vous avez un planning très chargé. Pourriez-vous réfléchir à la meilleure façon
de résoudre ce problème, je suis à votre disposition demain matin pour vous aider. »
« Je propose de vous commenter ma proposition en quinze minutes, cela vous convient-
il ? »
Le canal ludique/émotif
Vise les réactions de l'interlocuteur. Ton enthousiaste et ludique quand
c'est possible.
C'est par ce canal que s'échange l'énergie spontanée. La spontanéité est
elle aussi une denrée plus difficile à faire jouer ou expérimenter en
séminaire[1].
Ce canal est corrélé au type de personnalité Rebelle de base.
« Et si on regardait vos conclusions mardi prochain ? »
« Wouaou ! On va tordre le coup à ce problème de façon efficace et originale. Vous êtes
partant ? »
Le canal interruptif
Vise à apaiser quelqu'un qui est dans un état de panique ou grand
désordre émotionnel.
Emploi de termes simples, visant les sens de manière ferme et
bienveillante.
On pensera ici au langage à tenir avec un enfant qui se réveille terrorisé
par un cauchemar.
Ce canal n'est pas corrélé à un type de personnalité particulier.
« Prenez ma main. »
« Respirez doucement et reprenez votre souffle. »
Dans cet exemple, nous voyons qu'une même activité (une partie de tennis à
deux) peut satisfaire des besoins psychologiques différents : reconnaissance
de la personne pour elle parce que la partie se joue en amoureux, contacts
ludiques pour lui, parce que c'est un sport sympa, besoins sensoriels enfin
pour elle parce que c'est bon de faire du sport pour le corps.
Cependant après l'effort le réconfort et Marie-Jeanne (rappelons-le en phase
Empathique) a toujours besoin de satisfaction sensorielle (un bon bain chaud)
puis de reconnaissance de la personne (un moment chaleureux ensemble)
alors que Marc nourrit son besoin de « réconfort après l'effort» dans encore
plus de contact : faire une surprise à un « pote » et jouer à un jeu video.
C'est souvent la manière dont nous satisfaisons un même besoin
apparemment partagé (ici le réconfort après l'effort) qui nous permet
d'observer finement le besoin psychologique de la Phase.
Lorsque nous sommes en contact avec un autre besoin que celui de notre
phase, dès que celui-ci est satisfait, nous retrouvons notre source de
motivation principale : le besoin de la phase.
BESOINS TYPES
DE PERSONNALITÉ
Reconnaissance travail
Structuration du temps
TRAVAILLOMANE
Reconnaissance de la contribution dans
le travail
Reconnaissance de la valeur de ses PERSÉVÉRANT
opinions
Solitude
RÊVEUR
Excitation
PROMOTEUR
Contacts positifs
REBELLE
En résumé
Pour être entendu de l'autre, je parle le langage de sa base.
Pour motiver l'autre, je lui offre de quoi nourrir ses besoins psychologiques de
base (soit, formulé autrement : pour éviter de le démotiver, je veille à ne pas
frustrer ses besoins psychologiques de base).
Le surcontrôle
Comportement significatif du type Travaillomane en stress fort qui aura
tendance à imposer ses méthodes de manière tyrannique tout en pensant que
les autres sont stupides.
La croisade
Comportement significatif du type Persévérant en stress fort qui aura
tendance à imposer ses convictions et à faire des croisades contre des projets
ou des gens en pensant qu'ils ne sont pas dignes de confiance.
Le blâme
Comportement significatif du type Rebelle en stress fort qui aura tendance à
rejeter sur autrui la responsabilité de ses paroles et de ses actes en pensant
que tout ce qui lui arrive est de la faute d'autrui.
L'attente passive
Comportement significatif du type Rêveur en stress fort qui aura tendance à
attendre, sans rien faire ni dire, que l'objet de son stress disparaisse comme
par magie, en pensant que c'est en n'agissant pas que les problèmes
s'évanouissent.
Consigne
L'expérience se mène de préférence avec un groupe d'amis connaissant la
Process Communication et se met en place ave leur accord.
Suite à une soirée entre amis ou une réunion de travail, vous allez prendre un
moment de réflexion pour ressentir l'ambiance du groupe. Vous noterez vos
impressions et ce que vous avez remarqué des comportements et besoins des
uns et des autres, leur inconfort à un moment donné ou bien leur plaisir lors
d'un échange, ou encore un détail qui montrerait combien une attention a été
portée à autrui.
Consigne
L'expérience se mène seul et peut se faire coacher par un ami connaissant la
Process Communication.
Dans un premier temps choisissez un événement significatif (dans l'actualité
ou dans votre vie). Il est important pour l'expérience que cet événement soit
chargé en émotion et qu'il soit interprétable selon différents points de vue.
Sur une feuille de papier vous notez tout ce que vous pouvez écrire de factuel
sur cet événement. Si vous avez un coach prêt à vous aider, lisez lui et
vérifiez ensemble si votre texte est factuel.
Vous découvrirez au travers de cette expérience :
• la distinction entre un fait, une opinion et un ressenti ;
• la difficulté (et le plaisir) d'éviter l'interprétation ;
• pourquoi certaines personnes peuvent être frustrées que les autres ne
soient pas factuels.
Consigne
L'expérience se mène de préférence avec un groupe d'amis connaissant la
Process Communication et consiste à lancer un débat sur un thème intéressant
tout le monde.
A tour de rôle, une personne le rôle d'animateur médiateur de chaque thème
débattu.
Sa mission consiste à :
• Donner à chacun l'occasion d'exprimer son point de vue ;
• Veiller à ce que le débat reste constructif ;
• Neutraliser les croisades (tentation d'imposer son point de vue aux
autres).
Les personnes qui participent au débat doivent rester à leur étage Persévérant
positif, ce qui signifie :
• Ecouter ce que chacun pense et dit jusqu'au bout ;
• Respecter les positions des uns et des autres tout en évoquant les
siennes propres ;
• Rechercher d'abord à valoriser la qualité des idées et des valeurs
défendues ;
• Participer aux débats en utilisant l'avocat de l'ange : Valoriser les
points d'accords et négocier les points de désaccord.
Consigne
L'expérience se mène seul. C'est un exercice écrit.
Dans un premier temps choisissez un événement significatif dans votre vie
(de ceux que l'on raconte à ses amis tels qu'un exploit, une histoire un peu
exceptionnelle et vécue).
Prenez une feuille t un stylo et rédigez l'histoire au présent de l'indicatif,
comme si elle était en train de se dérouler et que vous la décriviez telle que
vous la voyez se dérouler.
Consigne
L'exercice se joue en groupe. C'est un jeu qui se joue en famille ou avec des
amis.
Chaque participant réfléchit à une anecdote qu'il souhaite partager avec le
groupe.
Dès que quelqu'un se propose, l'expérience peut commencer. La personne
peut venir devant le groupe ou bien rester à sa place. Elle raconte alors son
anecdote. Dans le groupe, la consigne est d'interrompre celle ou celui qui
raconte avec des interventions légères et sympas, juste pour participer.
Le défi du raconteur sera de se servir des interruptions comme autant de
tremplins sans se laisser distraire ou agacer et les utiliser comme si elles
servaient son histoire en y ajoutant un élément. Vous veillerez à ce que les
interruptions soient suffisamment espacées.
Bien sûr, vous l'aurez compris, les jeux de société tels que le « Pictionnary »
permettent le même genre de développement.
Bien que cette étude ne montre pas de corrélations significatives entre ces six
grandes familles de drivers (types) et les réponses attendues, des corrélations
significatives apparurent parmi les réponses non liées à des drivers.
Ces liens constituaient six ensembles cohérents.
Par exemple, il y avait une très forte corrélation entre : parent critique négatif,
frustration, OK/pas OK, ne t'amuse pas, le scénario « tant que », etc.
Les facteurs à la fois exclusifs et communs apparaissant dans ces ensembles
cohérents montraient avec force que six schémas (patterns) regroupaient à
eux seuls 95 % des comportements négatifs tels qu'identifiés selon les termes
de l'analyse transactionnelle.
Je partageai ces informations avec mon collègue le Dr Paul Ware qui avait lu
les travaux de Shapiro et plus tard, j'en tirai six « adaptations ». Paul Ware et
moi étions visiblement sur la même piste à partir de différents postulats.
Puis je commençai à enseigner et écrire sur les six schémas et leurs
corrélations, les appelant : suradaptés (overreactors), travaillomanes
(workaholics), douteurs (doubters), manipulateurs (manipulators),
désaprobateurs (disapprovers), et rêveurs éveillés (daydreamers). J'ajoutai
alors un septième schéma pour identifier les 5 % manquant dans la
population étudiée, j'appelai cette « adaptation » les cycliques (cyclers).
Vers 1975, je commençai à beaucoup voyager et enseigner. Peu à peu je
passai de présentations cliniques à des séminaires portant sur la connaissance
de soi et le développement personnel, puis à l'application dans le milieu
professionnel.
En 1978, mon rôle à la NASA (recrutement, sélection et orientation des
astronautes) provoqua un besoin évident de moyens efficaces et pertinents
pour effectuer les entretiens avec des centaines de candidats.
C'était le parfait moment pour ça.
Bien que je ne me sois pas embarqué alors vers une approche plus clinique
des applications des mini-scénarios, j'avais passé beaucoup de temps à
m'intéresser, observer et formaliser les schémas comportementaux positifs de
mes premières six « adaptations » et j'ai commencé à les nommer les six
types de personnalité.
C'était le moment de reprendre la recherche.
Depuis plusieurs années, j'avais envisagé la structure de personnalité comme
une séquence en couches successives de ces six types positifs de personnalité.
J'ai formé un groupe d'éducateurs familiaux en Floride ces vingt dernières
années. De leur côté, ils ont enseigné à presque dix mille parents comment
évaluer la structure de personnalité, comment communiquer avec leurs
enfants, les motiver, et comment se conduire devant leurs comportements
négatifs. Nous fîmes l'hypothèse que l'ordre dans la séquence de ces six types
de personnalité était dans la plupart des cas fixé vers l'âge de sept ans.
Les tests et recherches de validation ont établi que la structure de personnalité
reste fixée pour la vie.
Aux alentours de 1978, je fis la découverte qui sera probablement la plus
importante découverte théorique de ma vie (avec le mini-scénario) : je
l'appelai « phases ».
Je cherchai une clé pour ouvrir la porte à des questions telles que :
Pourquoi les gens sont-ils motivés par des besoins différents à différents
moments de leur vie ?
Pourquoi le driver primaire d'une personne ne change jamais, alors
qu'elle peut montrer une séquence de scénario négatif liée à un type de
personnalité positif différent de celui lié à son driver primaire ?
Pourquoi certaines personnes ont, ou peuvent avoir, des scénarios
dominants différents à différentes étapes de leur vie ?
Pourquoi pouvons-nous montrer, non pas un, mais deux mini-scénario
négatifs ?
Pour répondre à ces questions, j'ai entrepris une nouvelle étude que j'ai
terminée en 1982.
Ceci incluait un questionnaire/inventaire sur papier, et étendait les questions
posées pour toucher les traits de caractères, les environnements préférés, et
les styles d'interaction des types de personnalité.
Cet inventaire évaluait également les phases et la possible émergence d'un
type de personnalité qui détermine d'une certaine manière ce que seront nos
futurs besoins psychologiques et ce que sera notre nouveau mini-scénario
négatif.
Cette recherche aboutit aussi sur ce qui était observable des perceptions de
chaque type de personnalité.
Ceci était le fruit logique du modèle de Paul Ware développant les
appellations « ressentir, penser, se comporter » de Berne.
Je changeai les appellations, de ressentir vers « émotions ». Je remarquai que
penser était un mélange de pensées et d'opinions et j'observai que se
comporter se divisait en trois modes, action, réaction et inaction.
Les résultats indiquèrent de manière évidente les corrélations entre
empathiques et émotions, travaillomanes et pensées, persévérants et opinions,
promoteurs et actions, rebelles et réactions, rêveurs et inaction.
Trois experts dans l'évaluation des six types de personnalité ont interviewé de
manière indépendante 100 personnes.
Chacun des six types de personnalité était représenté dans cet échantillon.
Les trois experts conclurent de manière identique sur 97 évaluations sur 100.
L'écart obtenu porte un coefficient significatif de > 0,001.
Ces mêmes experts devaient également évaluer la phase. Utilisant le
coefficient de Kendall et en testant les concordances avec la valeur critique
chi-carré, l'écart obtenu entre les experts portait à nouveau un coefficient
significatif de > 0,001.
D'autres personnes furent évaluées et sélectionnées par les experts de
manières indépendantes afin d'obtenir un minimum de 30 personnes dans
chaque classification de type de personnalité aboutissant à un total de 180
personnes identifiées et évaluées par ces trois experts indépendamment.
213 items comprenant des extractions de l'étude originale furent soumis à
112 personnes au hasard. L'analyse des données produites indiqua encore une
fois une concentration naturelle sur six critères : les six types de personnalité.
204 de ces items furent soumis aux 180 personnes dont les types de
personnalité avaient été identifiés. Seuls les items avec une corrélation de
plus de 0,6 (significatif à > 0,01) furent retenus pour l'inventaire de structure
de personnalité final.
J'étais transporté de joie, non seulement devant les résultats de l'étude, mais
aussi en l'utilisant pour réinterpréter les découvertes de mes recherches de
1972.
Pour illustrer avec un exemple typique :
Promoteur : « Sois fort pour moi ! »
Rêveur : « Sois fort ! »
Persévérant : « Sois parfait pour moi ! »
Rebelle : « Fais des efforts ! »
Empathique : « Fais plaisir ! »
Travaillomane : « Sois parfait ! »
Dans l'étude originale, si une personne présentait un driver « Sois parfait ! »,
l'hypothèse était qu'il ou elle ferait l'expérience de l'ensemble de
comportements suivant : parent critique négatif, « Ne t'amuse pas ! »,
frustration, « Tant que… », « Je suis OK/Tu n'es pas OK », etc. parce qu'ils
apparaissaient particulièrement liés.
Cependant, il restait à clarifier le facteur comportemental le plus important :
les phases.
Dans l'exemple qui précède, si une personne qui change de phase se retrouve
maintenant dans un deuxième étage identifié comme « Fais plaisir ! » et
connaît les comportements liés tels que « Je ne suis pas OK/Tu es OK »,
enfant adapté négatif, victime, « Je suis stupide/Botte-moi les fesses ! »,
confusion, « Ne ressens pas ta colère ! », « Presque… » etc.
Avec les résultats que nous obtenons dans l'étude, nous pouvons conclure que
lorsqu'une personne ne parvient pas à satisfaire de manière positive les
besoins psychologiques de sa phase, il/elle essaiera de satisfaire ces mêmes
besoins de manière négative en se défendant et réglant les problèmes à l'aide
du mini-scénario négatif qui correspond au type de personnalité de phase.
Ainsi, chaque comportement d'une personne peut être observé, décrit,
catégorisé, expliqué et contrôlé seconde par seconde avec ce modèle.
Je compare la structure de personnalité à un immeuble de six étages équipé
d'un ascenseur.
L'ordre est déterminé à la naissance (probablement pour le rez-de-
chaussée/premier étage) puis par l'environnement (pour les étages 2 à 6).
Il existe 720 combinaisons possibles et si l'on ajoute la combinaison
complexe avec la phase incluse, nous obtenons 4 320 combinaisons possibles
de structures de personnalité.
Chaque étage contient une énergie propre que l'on peut mesurer de 1 à 100 %.
En d'autres termes, on pourra dire qu'il existe des millions de mini-scénario
positifs possibles.
Bien qu'à l'origine j'aie identifié cinq drivers « parent » (« Je suis OK, tu
seras OK si tu… ») et cinq drivers « enfant » (« Je serai OK si je…, tu es
OK »), seuls six de ces drivers sont liés de manière significative avec les six
ensembles cohérents comportementaux : « Fais plaisir ! », « Fais des
efforts ! », « Sois fort ! », « Sois parfait ! », « Sois fort pour moi ! », « Sois
parfait pour moi ! ».
Dit autrement, il apparaît à l'observation et après étude que six mini-scénarios
négatifs englobent un pourcentage significatif de la population générale.
L'autre apport de l'effort mis dans la deuxième vague d'étude fut la
production de l'inventaire papier qui propose toutes ces informations
comportementales dans la vie personnelle, professionnelle ou clinique sous la
forme d'un rapport remis en séminaire.
Plus de 500 000 personnes ont reçu leur profil Process Com dans plus de
vingt pays et dans dix langues différentes.
Ce rapport est remis avec les informations de validité et fiabilité statistique.
135 personnes ont été certifiées aux États-Unis et 170 dans le reste du monde.
Ce n'est pas ici mon intention de rédiger un traité de Process Thérapie, et je
faillirais à mon devoir si je ne mettais pas en garde le lecteur sur plusieurs
points précisés dans l'article d'origine.
Le plus important : les drivers ne doivent pas être « attaqués » directement et
encore moins supprimés. Le driver de la phase ouvre une séquence de mini-
scénario négatif qui « connecte » ce driver à une décision comportementale
au niveau de l'injonction scénarique. Ainsi le driver fonctionne-t-il en fait
comme mécanisme de défense et devra être traité comme tel (rappelons-nous
que Bob et Mary Goulding l'avaient relevé et avaient émis une mise en garde
à ce propos).
Il y a cependant des transactions et des perceptions préférentielles à utiliser
lorsque nous communiquons avec une personne dans un driver. De plus le
fait de fournir à cette personne des permissions liées aux drivers ou
« stoppers » (injonctions scénariques fonctionnelles) ne sera certainement pas
efficace.
Pour ceux qui souhaiteraient lire les documents de recherche, incluant dix
thèses et une série de présentations ou un aperçu de Process Thérapie,
n'hésitez pas à m'adresser un courriel à kahlercom@aristotle.net.
Je vous remercie de noter que tout enseignement ou coaching d'applications
non cliniques du modèle du mini-scénario (Process Communication Model)
fait l'objet d'un copyright et demande une certification par Kahler
Communications Inc. aux États-Unis et Taibi Kahler Associates Inc. dans le
reste du monde.
Taibi Kahler, janvier 1999.
Alors quand sont nés les six types, le travaillomane, l'empathique, le rebelle
et les trois autres ?
J'ai partagé avec mes collègues les connections que j'avais faites entre les
drivers, les scénarios, les jeux, les rackets, les injonctions, les mythes et les
rôles. Je me concentrais à cette époque juste sur ces aspects négatifs du
comportement et j'ai donné un nom à ces six mini-scénarios : les
surempathiques, les travaillomaniaques, les dubitatifs, les manipulateurs, les
désapprobateurs, les lunaires (rêveurs éveillés) ; j'ajoutais même un septième
mini-scénario, les cycloïdes qui semblaient se retrouver dans les 5 % qui
manquaient à mon analyse initiale. J'ai partagé ces corrélations avec mon bon
ami le psychiatre Paul Ware, qui de son côté s'était imprégné des travaux de
Shapiro. Paul a intégré dans ses travaux six « adaptations » cliniques en
reprenant mes corrélations et en les connectant avec la nomenclature
classique de diagnostic psychiatrique. Il ajouta à cette approche le découpage
de Berne avec les pensées, les émotions et le comportement, et mit au point
un modèle de connexion avec des patients qui s'avéra d'une très grande
puissance thérapeutique. Sa démarche consistait à s'adresser au patient en
prenant une « porte d'accès » privilégiée. Il identifiera ainsi trois portes, la
porte d'entrée, la porte visée (celle du développement) et la porte piégée
(celle à éviter).
Dans vos travaux vous évoquez souvent Paul Ware et ses trois portes d'accès
au patient .
Il s'agit bien de ce qui se révélera plus tard comme un outil puissant de
communication que j'ai appelé les perceptions. J'ai en fait distingué six portes
et non trois.
En quoi votre modèle est-il distinct de l'analyse transactionnelle ?
En 1971, j'ai écrit L'Analyse transactionnelle revisitée (publié en 1978) et y ai
décrit comment j'utilisais ces schémas de mini-scénarios dans les traitements
cliniques. J'ai appelé mon modèle la Process Thérapie. C'était de l'analyse
transactionnelle enrichie de mes découvertes : le mini-scénario, les
comportements drivers, les quatre mythes, les séquences d'états du Moi
négatif, la nouvelle position de vie « OK si… », les structures du discours
connectées au driver causant les scénarios et également mes recherches liées
aux jeux classiques de l'AT, les rackets, les injonctions, les rôles, les autres
positions de vie et plus encore. J'ai écrit en 1977 un manuel (publié en 1978)
appelé Process Therapy qui se concentrait sur sept séquences de mini-
scénarios, ma matrice, celle de Paul Ware – pensées/émotions/comportements
et les transactions positives que j'appelle des canaux – le tout pour créer un
modèle à utiliser pour inviter les patients hors du stress.
Qu'est-ce qui vous a amené à poursuivre les recherches puisque vous aviez
déjà obtenu des résultats significatifs ?
La même année, plusieurs événements importants sont survenus dans ma vie.
Depuis longtemps je considérais la structure de personnalité comme le simple
empilement de six types positifs de personnalité dans chaque individu. Je
n'observais pas seulement les comportements inadaptés, sous stress ou en
situation clinique, j'observais également les comportements positifs. J'eus la
vision d'une maison qui aurait six étages avec un ensemble de caractéristiques
positives à chaque étage. Je bâtis une hypothèse de ce qu'étaient ces traits de
personnalité pour chaque typologie de personnalité. Je les ai appelés :
empathique, travaillomane, persévérant, promoteur, rêveur et rebelle. Je
souhaitais travailler désormais avec des termes neutres puisque je n'en restais
plus à l'angle clinique des scénarios d'analyse transactionnelle. Les
composantes que je mis en évidence étaient :
points forts du caractère ;
parties de personnalité et leurs canaux de communication préférentiels ;
perceptions ;
environnement préféré ;
style de management et d'interaction ;
tenue vestimentaire ;
expressions faciales ;
préférence d'habitat (foyer et bureau) ;
besoins psychologiques motivants.
Vous avez regardé vos malades comme des gens bien portants …
Je cessais en effet de ne considérer qu'un seul schéma de comportement
négatif en termes clinique, mais plutôt de considérer le patient comme une
personne dont la structure de personnalité composée de six types disponibles
pour elle dans un ordre séquentiel mesurable. Alors que je faisais cela, je me
suis posé questions après questions :
Pourquoi les gens sont-ils motivés par des besoins psychologiques
différents à différentes périodes de leur vie ?
Pourquoi le driver primaire d'un individu ne change-t-il jamais alors que
sa séquence comportementale de stress semble changer ?
Pourquoi certaines personnes montrent non pas une mais deux
séquences de stress différentes selon l'intensité de ce stress ?
Pourquoi d'autres semblent changer de scénario d'échec dans leur vie ?
Alors que je me posais ces questions, je me souvins de ces gens que j'avais
croisés qui avaient changé dans leur vie, comme s'ils avaient franchi un
passage en apprenant de leurs douleurs. Leurs attitudes devenaient différentes
mais leur structure de base, elle, n'avait pas changé.
Je me souvins encore de ce qui m'apparaissait comme différentes « phases »
de ma vie.
Est-ce là votre découverte du changement de phase ?
Absolument ! En explorant ma mémoire à la recherche de ma propre
expérience, je réalisai que chaque phase de ma vie avait présenté une
séquence propre de mini-scénario ainsi qu'un besoin psychologique différent
et cependant j'avais bien gardé ma personnalité de base : ce fut un Euréka !
Les gens commencent avec un mini-scénario qui correspond au premier étage
(rez-de-chaussée) de leur structure de six étages. Lorsque les besoins
psychologiques de cet étage de leur immeuble ne sont pas nourris
positivement, ils montrent le mini-scénario de ce type afin de nourrir ce
même besoin, fut-ce de manière négative.
Et chaque mini-scénario connaît une problématique qui lui est propre et qui
en est la clé. Lorsque cette problématique est activée puis résolue, cette clé
ouvre la porte à un changement (que j'ai appelé de phase) vers le type de
personnalité suivant, c'est-à-dire vers l'étage suivant.
Cette nouvelle phase arrive avec un nouveau mini-scénario, une nouvelle
problématique potentielle, et un nouveau besoin psychologique comme
motivation dans la vie.
Et que se passe-t-il pour le reste, base, et autres étages de l'immeuble quand
ce changement de phase se produit ?
L'ordre des étages dans l'immeuble ne change pas et les personnes présentent
les mêmes caractéristiques positives qu'auparavant (c'est ce que je pensais
alors, qui n'est pas complètement exact mais suffisamment proche de mes
découvertes finales).
Parlez-vous des recherches faites pour la NASA ?
Faire de la recherche était essentiel pour démontrer ce que mon intuition me
disait. Le timing était parfait. Je venais en effet d'être embauché par le Dr
Terry McGuire, le psychiatre de la NASA en charge de la sélection et du
management des équipages pour l'aider à choisir les astronautes. Des
centaines parmi les meilleurs des meilleurs étaient candidats et la NASA était
à la recherche d'un process de sélection plus efficace que celui qui existait
jusque-là. Ils ont débloqué des budgets pour poursuivre mes recherches en
validation afin que je produise un inventaire « crayon papier » pour faire en
plus grande quantité le travail que nous faisions, le Dr McGuire et moi, en
entretien de personne à personne, utilisant ce que j'appelais déjà le modèle
Process Com. Ceci m'offrit l'opportunité d'élargir ma recherche à des
domaines non cliniques ainsi que de tester et valider mes hypothèses. En
1978 j'ai lancé ma société, Kahler Associates, Inc.(TKA), investi et déposé
les droits d'auteurs pour les articles, livres et manuels à venir incluant les
droits sur les études de validation du nouvel inventaire.
La recherche s'est déroulée de quelle manière ?
La recherche a véritablement commencé en 1979 et a pris plusieurs années.
C'est en 1982 qu'elle s'est terminé avec des résultats très enthousiasmants.
Partant de mes recherches de 1972 et en y suggérant mes nouvelles
hypothèses les données produites atteignirent un niveau de significativité
>.01.
Qu'avait-il manqué la première fois ?
La raison pour laquelle je n'avais pas obtenu une corrélation significative
aussi élevée la première fois était que je n'avais pas inclus le facteur de
changement de phase dont je n'avais pas fait l'hypothèse.
Par exemple ?
Par exemple, seule une personne sur trois présentant un driver « fais plaisir »
(celui de la base empathique) montrera la séquence de mini-scénario
identifiée pour le type empathique parce qu'elle n'a pas changé de phase.
Deux sur trois vont avoir changé de phase et montreront donc la séquence de
mini-scénario du type correspondant à cette phase. L'inventaire en dix
composantes (Pattern Inventory®) fut alors validé à la fois pour l'approche
clinique et non clinique. Les recherches validées incluent la confirmation de
l'existence de six types de personnalité, chacun avec une somme mesurée
d'énergie et venant dans un ordre séquentiel de points forts, environnement
préférentiel, perception (les trois de Berne et Ware sont en fait six), besoins
psychologiques, style de management, partie de personnalité et canal. La
recherche permit également de valider que la séquence de stress normal d'une
personne correspond à sa phase alors que la séquence de stress sévère
correspond à sa base. J'ai également validé que chaque type de personnalité a
un ou plusieurs besoins psychologiques à nourrir en priorité, dont
l'insatisfaction conduit la personne à adopter une chaîne de comportements
visant à nourrir ce même besoin négativement consciemment ou
inconsciemment. Ceci a permis de démontrer comment et pourquoi PCM a
permis de prévoir de manière efficace les comportements de stress des
astronautes et de chacun de nous.