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Comprendre et prévenir
la
déficience intellectuelle
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales
du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Pannetier, Evelyne, 1951-
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Comprend des réf. bibliogr. et un index.
ISBN 978-2-89544-153-3
1. Déficience intellectuelle. 2. Déficience intellectuelle – Étiologie.
3. Déficience intellectuelle – Prévention. I.
RC570.2.P36 2009 616.85’88 C2009-940500-8
Photographie de la couverture : iStockphoto © Krzysztof Gawor
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100 %
Imprimé avec de l’encre végétale sur du papier Rolland Enviro 100, contenant 100 % de
fibres recyclées postconsommation, certifié Éco-Logo, procédé sans chlore et fabriqué à partir
d’énergie biogaz.
imprimé au canada/printed in canada
À mes trois filles,
Nathalie, Mélanie et Valérie.
REMERCIEMENTS
ix
Table des matières
Avant-propos............................................................................................................xix
Prologue....................................................................................................................xxi
Chapitre 1
QU’EST-CE QUE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE ?.............................. 1
L’INTELLIGENCE EN QUESTIONS.......................................................... 1
Qu’est-ce que l’intelligence ?..............................................................1
Peut-on mesurer l’intelligence ?.........................................................2
Sommes-nous plus intelligents que nos grands-parents ?...............4
Définition de LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE ?..................5
Critères de définition..........................................................................5
Historique.............................................................................................6
Les différents niveaux de déficience intellectuelle.........................7
Les différents types de fonctionnement adaptatif.........................10
PRÉVENTION : GÉNÉRALITÉS...........................................................16
Chapitre 2
COMMENT SE PRODUIT UNE DÉFICIENCE INTELLECTUELLE ?......19
LE CERVEAU, UN ORGANE COMPLEXE........................................19
Anatomie des structures cérébrales
et fonctionnement général...........................................................19
Les cellules cérébrales.......................................................................22
LE DÉVELOPPEMENT DU CERVEAU................................................... 26
La formation des structures cérébrales.............................................. 26
La mise en place des cellules cérébrales et la myélinisation.......29
LES MÉCANISMES MORPHOLOGIQUES
DE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE....................................... 30
Les anomalies de formation du cerveau............................................ 31
La destruction d’un cerveau antérieurement normal....................32
L’absence de stimulation adéquate du cerveau................................ 34
RÉPARTITION STATISTIQUE DES CAUSES
DE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE....................................... 34
Classification des causes de déficience intellectuelle....................34
Répartition des causes de déficience intellectuelle........................ 35
xi
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Chapitre 3
LES CAUSES PRÉNATALES DE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE... 39
LES MALFORMATIONS CÉRÉBRALES................................................. 39
Les différents types de malformations du système nerveux........39
Les causes de ces malformations........................................................... 42
La prévention............................................................................................. 43
LES INFECTIONS.......................................................................................... 43
La rubéole congénitale............................................................................ 44
L’infection congénitale à cytomégalovirus (CMV).......................... 45
La toxoplasmose congénitale................................................................ 46
L’herpès congénital.................................................................................. 48
L’infection congénitale au virus de la varicelle .............................. 48
L’infection congénitale au virus
d’immunodéficience humaine (VIH)............................................. 49
La prévention générale des infections durant la grossesse............50
LES DYSFONCTIONS DU PLACENTA................................................. 52
Le placenta................................................................................................. 52
Les anomalies d’insertion du placenta............................................... 53
Les anomalies du placenta liées à des conditions
maternelles particulières.................................................................. 55
Le bébé dysmature ou hypotrophe...................................................... 61
La prévention des dysfonctions placentaires
et de leurs conséquences................................................................... 62
LA CONSOMMATION DE SUBSTANCES
POTENTIELLEMENT DANGEREUSES POUR LE FŒTUS......63
Le syndrome alcoolo-fœtal (SAF)......................................................... 64
Les effets de la cocaïne sur le fœtus................................................... 70
Les médicaments..................................................................................... 75
L’HYPOTHYROÏDIE CONGÉNITALE.................................................... 76
Les mécanismes en cause dans l’hypothyroïdie congénitale.......76
Les symptômes de l’hypothyroïdie congénitale.............................. 78
Les causes de l’hypothyroïdie congénitale........................................ 79
xii
Table des matières
Chapitre 4
LES CAUSES PÉRINATALES DE LA DÉFICIENCE
INTELLECTUELLE................................................................................................ 81
LE TRAUMATISME DE LA NAISSANCE............................................. 81
Quitter la vie intra-utérine.................................................................... 81
Les conséquences neurologiques du traumatisme obstétrical
chez le nouveau-né............................................................................. 82
Les défauts d’oxygénation cérébrale : l’encéphalopathie
hypoxique-ischémique...................................................................... 86
LA PRÉMATURITÉ....................................................................................... 91
La définition et les limites de la prématurité................................... 92
Comment la prématurité peut-elle causer une déficience
intellectuelle ?...................................................................................... 93
Les causes de la prématurité................................................................... 95
La prévention de la prématurité.......................................................... 98
LES INFECTIONS NÉONATALES........................................................... 98
Les modes de contamination du nouveau-né................................... 98
Les méningites bactériennes néonatales............................................ 99
Les infections virales transmises lors de l’accouchement..........100
UNE CAUSE EN DÉCLIN : L’ICTÈRE NÉONATAL
PAR INCOMPATIBILITÉ SANGUINE...........................................107
L’ictère physiologique...........................................................................107
L’ictère pathologique.............................................................................108
La prévention de l’iso-immunisation Rhésus.................................110
DÉFICIENCE INTELLECTUELLE, PARALYSIE CÉRÉBRALE,
INFIRMITÉ MOTRICE CÉRÉBRALE… ET AUTRES
DÉNOMINATIONS.............................................................................111
Chapitre 5
LES ATTEINTES CÉRÉBRALES POSTNATALES.........................................115
LE DÉVELOPPEMENT DU CERVEAU
APRÈS LA NAISSANCE................................................................115
LES INFECTIONS........................................................................................116
Les encéphalites.....................................................................................116
Les méningites........................................................................................119
xiii
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
xiv
Table des matières
xv
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
xvi
Table des matières
xvii
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
xviii
Avant-propos
xix
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
xx
PROLOGUE
xxi
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
signes d’une trisomie 21, une affection causée par une anomalie dans les
chromosomes. Ils allaient devoir faire des tests, dont un caryotype, pour
confirmer ce diagnostic. Lucille les a écoutés, incrédule, et n’a eu qu’une
question à leur poser : Est-ce que mon enfant sera normal ?
Après un bref silence, le pédiatre lui a répondu qu’en raison de
l’anomalie génétique de son fils, il aurait un déficit intellectuel, mais qu’il
était encore trop tôt pour savoir quel serait le degré de son handicap. Il
nécessiterait un suivi particulier et du soutien toute sa vie. Il lui a parlé
de réadaptation, de scolarisation dans des classes spécialisées, de groupes
d’entraide pour les parents…
Lucille n’a pas vraiment retenu les paroles qui ont été prononcées ce
jour-là, elle a plutôt eu ensuite l’impression d’avoir rêvé cet instant où sa
vie a changé.
Elle n’a rien pu répondre aux deux médecins qui ont quitté sa chambre.
Ce n’est qu’après leur départ que les questions lui sont venues à l’esprit.
Que nous réserve l’avenir ?
Pourquoi mon fils ?
Pourquoi moi ?
POURQUOI ?
xxii
Chapitre 1
L’INTELLIGENCE EN QUESTIONS
Qu’est-ce l’intelligence ?
Le cerveau, un organe complexe
S’il est un mot dont la définition et la perception ont, de tout temps, suscité
débats, questionnements, doutes et scepticisme, c’est bien l’intelligence.
Il s’agit d’une notion abstraite qui se caractérise par la faculté de
comprendre et de saisir par la pensée le monde et les concepts qui nous
entourent, de même que les fonctions mentales qui permettent cette
connaissance (Larousse 2008). Pour la plupart des gens, l’intelligence
est une des caractéristiques de l’homme, par opposition aux animaux
(encore que le débat existe aussi sur ce sujet). Dès 1905, un des pères de
la psychométrie, Alfred Binet, écrivait : « Bien juger, bien comprendre, bien
raisonner, ce sont les ingrédients essentiels de l’intelligence ». Quelques
années plus tard, Wilhelm Stern la définissait comme la « capacité
générale consciente d’un individu d’ajuster sa pensée à des nouvelles
exigences. C’est l’adaptabilité mentale générale aux nouveaux problèmes
et aux conditions de vie ».
L’intelligence est soumise à des facteurs génétiques et environnementaux,
dont l’influence respective dans son déterminisme a varié selon les époques
et les scientifiques qui l’étudiaient. L’opinion actuelle la plus généralement
partagée plaide pour un relatif équilibre dans l’importance de ses deux
déterminants, exprimés en anglais par les termes nature et nurture. Dans
ce cadre, la modulation des types d’intelligence par la culture et l’envi
ronnement est de plus en plus étudiée. Pour reprendre les éléments de
définition de Stern, l’adaptabilité mentale nécessaire pour affronter la
vie dans une mégapole surpeuplée et hautement technologique, comme
Tokyo, est différente de celle nécessaire pour survivre dans un petit groupe
1
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
humain isolé de la forêt amazonienne. Pourtant, dans les deux cas, « bien
juger, bien comprendre, bien raisonner » sont les clés indispensables à la
vie et au développement d’une personne.
À l’intérieur d’une même culture et dans un environnement similaire,
les individus ont des modes de fonctionnement et d’interaction qui leur
sont particuliers. Les dernières années ont vu fleurir toutes sortes de
descriptions de l’intelligence, de l’intelligence émotionnelle à l’intelligence
mathématique, de l’intelligence auditive à l’intelligence visuelle, en fait
utilisées pour essayer d’expliquer les différents styles d’apprentissage. Il
s’agit là à notre point de vue d’une instrumentalisation de l’intelligence
et non d’une définition.
2
Chapitre 1 – qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
3
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
4
Chapitre 1 – qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
5
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
– compétences domestiques ;
– habiletés sociales ;
– utilisation des ressources communautaires ;
– autonomie ;
– santé et sécurité ;
– aptitudes scolaires ;
– loisirs et travail.
L’atteinte intellectuelle et les anomalies de comportement adaptatif
doivent se manifester avant 18 ans, ce qui permet d’éliminer les démences,
comme la maladie d’Alzheimer et les autres maladies entraînant une
dégénérescence du cerveau à l’âge adulte. Cependant, compte tenu du fait
que le cerveau de l’enfant est en constant développement, on préférera
parler de retard global de développement durant les trois premières années
de vie, jusqu’à pouvoir documenter les limitations intellectuelles et fonc
tionnelles. Par contre, plus la déficience est sévère, plus on peut l’affirmer
précocement alors que dans les formes plus légères, il faudra souvent
plusieurs années et plusieurs évaluations neurologiques et psychologiques
avant de poser le diagnostic.
Les récents congrès sur le sujet ont ajouté à la définition précédente des
considérations qui viennent moduler à la fois le diagnostic et les perspectives
d’avenir des personnes présentant une déficience intellectuelle :
1. Les limitations doivent tenir compte de l’environnement commu
nautaire.
2. L’évaluation tient compte de la diversité culturelle et linguistique ainsi
que des différences sur les plans sensori-moteurs, comportementaux
et de la communication.
3. Les faiblesses coexistent avec des forces.
4. La description des limitations est importante pour déterminer le
soutien requis.
5. Si le déficient intellectuel reçoit un soutien adéquat et personnalisé
sur une période soutenue, son fonctionnement devrait s’améliorer.
Historique
La déficience intellectuelle a existé de tout temps et dans toutes les civili
sations, mais sa perception négative a souvent occulté sa réalité. Les termes
employés au siècle dernier dans la population pour parler des personnes qui
en étaient atteintes : « imbéciles », « crétins », « idiots » et autres « retardés »,
sont même, avec le temps, devenus des insultes proférées sans penser à
leur signification initiale.
6
Chapitre 1 – qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
7
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
68 %
Dé cience intellectuelle
Moyenne
9
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
1. La communication
La communication concerne tout ce qui permet les échanges avec les
autres, qu’il s’agisse de communication verbale ou de communication non
verbale.
La communication verbale comprend l’expression et la compréhension.
L’expression se fait grâce à la parole ; celle-ci consiste à produire des
mots et des phrases, formés dans des zones particulières du cerveau et
articulés grâce aux muscles de la respiration, du larynx et de la bouche.
La compréhension nécessite une audition adéquate et, là encore, la mise
en activité de zones spécialisées du cerveau.
La communication verbale se prolonge par le langage écrit. Lecture et écri
ture font appel à des compétences visuelles et motrices qui doivent s’ajouter
aux compétences langagières et nécessitent un apprentissage spécifique.
La communication non verbale a également un versant expression et
un versant compréhension. Elle concerne essentiellement le décodage des
émotions ; il s’agit de reconnaître ses propres émotions et de pouvoir éven
tuellement les nommer, mais aussi de décoder, analyser et interpréter celles
des autres. La mimique et la gestuelle doivent être comprises et utilisées
adéquatement. La musique et le dessin sont également de bons moyens
d’exprimer un état intérieur. La communication non verbale dépend
beaucoup moins de l’apprentissage que la communication verbale.
10
Chapitre 1 – qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
11
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
6. L’autonomie
L’autonomie est la capacité de fonctionner en tant qu’individu dans la
gestion des activités quotidiennes selon le niveau d’âge. Gérer l’allocation
hebdomadaire accordée par les parents puis établir un budget, organiser
sa période de devoirs, planifier un déplacement ou une liste d’achats à
l’épicerie… L’autonomie personnelle doit être intégrée dans un fonc
tionnement social harmonieux et on ne parle pas ici d’isolement ou de
retrait. Le développement de cette indépendance nous évite d’être une
charge pour les gens de l’entourage ; elle rend chacun maître de sa vie en
lui donnant la possibilité de décider sans en référer toujours aux autres. En
son absence, la dépendance aux autres limite le fonctionnement général.
7. La santé et la sécurité
Au décours de la vie, nous devons affronter différents problèmes de santé :
infections banales, blessures sportives, maladies… Dans l’enfance, ce sont
nos parents qui les prennent en charge, décidant quand nous emmener
voir un médecin et quand nous donner ce sirop qui nous fait tellement de
bien. Progressivement, nous nous approprions la gestion de ces problèmes.
Par exemple, au Québec, une jeune fille peut, dès l’âge de 14 ans, obtenir
une prescription de contraceptifs oraux sans en parler à ses parents. Nous
devenons aptes – au moins en théorie – à adopter de saines habitudes de
vie, par exemple au niveau de l’alimentation ou de l’activité sportive.
De plus, les interdits des parents ou des éducateurs visant à éviter les
dangers ou les accidents sont progressivement intégrés dans notre compor
tement. La capacité à identifier un danger, préalable à des comportements
sécuritaires, se développe avec l’âge. Ne pas mettre la main sur le poêle
qui chauffe, regarder avant de traverser une rue, respecter la signalisation
routière, sont autant de conduites apprises qui nous permettent de protéger
notre intégrité corporelle.
8. Les aptitudes scolaires
Dans nos sociétés, l’enseignement est effectué par le milieu scolaire
qui est responsable de fournir une base commune de connaissances en
12
Chapitre 1 – qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
13
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 1.2
Histogramme des niveaux adaptatifs
14
Chapitre 1 – qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
Tableau 1.2
Niveaux de fonctionnement suivant le degré de déficience
et les étapes du développement
15
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
PRÉVENTION : GÉNÉRALITÉS
La prévention est définie comme « l’ensemble des mesures prises pour
éviter un danger, un risque ou un mal. Appliqué à la médecine, ce terme
désigne l’ensemble des moyens médicaux et médico-sociaux mis en œuvre
pour empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension des maladies, ou
leurs conséquences à long terme » (dictionnaire Larousse, 2008).
On définit trois niveaux de prévention :
1. La prévention primaire : elle vise à empêcher l’apparition d’une maladie
ou d’une condition pathologique, psychologique ou psychosociale. Il
peut s’agir de la prévention de l’hépatite B par la vaccination ou
de la prévention de l’itinérance par l’accessibilité à des logements
sociaux.
2. La prévention secondaire : elle a pour objectif de minimiser les impacts
d’un problème une fois qu’il a été identifié. Elle inclut le diagnostic
et la prise en charge les plus précoces possible, et les mesures pour
éviter son extension ou sa dissémination. La prescription précoce
d’antibiotiques pour traiter une méningite et les mesures de santé
publique dans le cadre d’une épidémie de grippe aviaire en sont deux
exemples.
3. La prévention tertiaire : elle consiste à limiter les conséquences
prévisibles d’un problème. Son champ est vaste, puisqu’il s’agit non
seulement de lutter contre les séquelles d’une maladie ou d’une
situation, mais aussi de réadapter l’individu à une vie sociale, scolaire
ou professionnelle normale et à empêcher les récidives.
À chaque niveau de prévention correspondent des démarches indivi
duelles et des mesures sociales. En effet, les différents États ont le devoir
d’assurer le bien-être de leur population à travers des structures (ministère de
la Santé, Réseau des services sociaux etc.) chargées d’appliquer des mesures
de santé publique. Mais beaucoup de mesures simples de prévention
relèvent de la responsabilité des individus : éviter de consommer de l’alcool
pour une femme enceinte ou se laver les mains en quittant l’hôpital où l’on
a rendu visite à un parent sont des actions individuelles pour lesquelles
il n’existe aucune loi. Le tableau 1.3 illustre les niveaux de prévention et
donne des exemples reliés à la déficience intellectuelle.
16
Chapitre 1 – qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
Tableau 1.3
Niveaux de prévention et exemples reliés
à la déficience intellectuelle (D.I.)
17
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Que retenir ?
• L’intelligence, une des caractéristiques de l’espèce humaine, est difficile à
définir mais des échelles standardisées de mesure permettent d’évaluer le
fonctionnement d’un individu par rapport à son groupe d’âge. C’est le quotient
intellectuel (QI).
• La déficience intellectuelle associe un fonctionnement intellectuel signifi
cativement inférieur à la moyenne et un comportement adaptatif limité dans
plusieurs domaines et est présente avant l’âge de 18 ans.
• La mesure du quotient intellectuel et l’évaluation standardisée des compor
tements adaptatifs permettent de dresser le portrait global du déficient
intellectuel.
• On distingue quatre niveaux de déficience : légère, moyenne, sévère et profonde,
qui correspondent à des niveaux de dépendance de plus en plus grands.
• La prévention, responsabilité à la fois individuelle et sociale, comporte trois
niveaux : primaire, secondaire et tertiaire.
18
Chapitre 2
COMMENT SE PRODUIT
UNE DÉFICIENCE INTELLECTUELLE ?
19
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Lobe frontal
• Plani cation Scissure
Lobe pariétal
• Gestion des émotions de Sylvius 2
• Sensibilité
• Attention (à D)
• Perception des sensations
• Raisonnement
• Orientation dans l’espace
• Langage (à G)
• Motricité 1
1 2 Scissure
calcarine
Lobe occipital
Lobe temporal • Vision
• Mémoire visuelle à D • Reconnaissance et
verbale à G identi cation des objets
• Analyse des sons
20
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
Les neurones
Les neurones sont les cellules de base du tissu cérébral. Les neurones sont
constitués de deux éléments : un corps cellulaire et des prolongements. Ils
sont caractérisés par une structure particulière appelée synapse qui joue
un rôle primordial dans le fonctionnement du système nerveux.
Le corps cellulaire comprend deux structures : le noyau et le cytoplasme.
Le noyau contient le matériel génétique ; le cytoplasme qui entoure le
noyau abrite toutes les structures nécessaires à la synthèse des protéines,
des phospholipides (formant la membrane entourant le neurone) et de
tous les constituants indispensables au fonctionnement du neurone. La
figure 2-2 illustre schématiquement un neurone.
Les prolongements neuronaux sont les fibres nerveuses qui s’étendent
à partir du corps cellulaire. Il y en a deux types : les dendrites et les axones.
Les dendrites sont des prolongements courts servant de site de réception
des messages venant des autres neurones ; l’ensemble des dendrites d’un
même neurone forme l’arbre dendritique. Les axones sont des prolon
gements longs qui conduisent les messages originant du neurone. Ils sont
entourés d’une gaine de myéline. La gaine de myéline agit d’abord comme
un isolant séparant les différentes fibres nerveuses, à la manière de la
gaine isolante qui protège les fils électriques et évite les courts-circuits.
Mais grâce à des interruptions réparties à intervalles réguliers de 0,2 à
2 millimètres, appelés nœuds de Ranvier, elle permet aussi la conduction
rapide de l’influx nerveux, un courant électrique qui saute d’un nœud de
Ranvier au suivant : c’est la conduction saltatoire. Il y a un seul axone par
neurone et il se termine par un bouquet de terminaisons appelé arbori
sation terminale qui le met en contact avec d’autres neurones par l’inter
médiaire d’une structure appelée synapse.
Si la myéline permet la conduction électrique des messages issus du corps
cellulaire, la synapse rend possible la transmission des messages chimiques
d’une cellule à l’autre. C’est une unité fonctionnelle composée du bouton
terminal, de l’espace synaptique et des récepteurs post-synaptiques. Le
bouton terminal est situé à l’extrémité d’une terminaison axonale. Il contient
22
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
myéline
dendrite oligodendrocyte
neuromédiateur
(conduction chimique)
bouton synaptique
23
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
24
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
I cellule horizontale
II neurones
granulaires
IV cellules étoilées
V grandes cellules
pyramidales
VI cellules
polymorphes
substance blanche
axone
dentrite
25
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
LE DÉVELOPPEMENT DU CERVEAU
Au cours des neufs mois de grossesse, le cerveau et l’ensemble du système
nerveux sont le siège de multiples changements qui aboutissent à la
formation d’une structure complexe chargée de gérer le fonctionnement
du corps et son interaction avec l’environnement. Les changements de sa
forme globale et les déplacements des cellules qui le forment aboutissent
au produit final : le cerveau.
26
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
27
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 2.4
Développement structural
16e jour 21-23e jour 24-28e jour
plaque neuropore
neurale antérieur
ligne
primitive
disque neuropore
embryonnaire postérieur
hémisphères
cérébraux
vésicules
prosencéphale diendéphale optiques
mésencéphale mésencéphale
rhombencéphale protubérance
et cervelet
bulbe
rachidien
moelle épinière
stade à 3 vésicules
stade à 5 vésicules
28
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
29
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 2.5
Rythme de croissance cellulaire du cerveau
4 18 28 38 6 12
Semaines de Mois de
vie fœtale l’enfance
D’après Dobbin, American Journal of Disabled Children, 120 ; 411, 1970.
30
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
31
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
est importante, plus l’hydrocéphalie est précoce (même in utero) et plus les
risques de déficience intellectuelle sont présents. De plus, le traitement de
l’hydrocéphalie, qui consiste à insérer un tube entre un ventricule latéral
et la cavité abdominale pour permettre la normalisation de la pression
du liquide céphalo-rachidien (LCR), peut se compliquer d’infections sous
forme de méningites. Elles sont parfois causes de déficience intellectuelle
comme nous le verrons au chapitre 5.
32
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
33
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
34
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
35
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 2.6
Répartition schématique des causes de la déficience intellectuelle
Postnatales
25 %
20 % Environnementales
5 % Infections, traumatismes, Inconnues
intoxications, TED
40 %
Périnatales
10 %
Prénatales
15 %
Génétiques
10 %
Cette figure ne reflète donc pas le pourcentage des causes dans une
population particulière mais veut mettre en évidence deux données
essentielles :
1. L’absence de cause dans environ 40 % des cas. La science actuelle
laissera donc sans réponse le « pourquoi ? » des parents qui apprennent
que leur enfant présente une déficience intellectuelle. Ici, la prévention
primaire sera impossible, seules les préventions secondaires et
tertiaires s’appliqueront.
2. L’importance des facteurs environnementaux postnatals, essentielle
ment en raison du fait qu’ils sont le plus souvent la cause d’une
déficience intellectuelle légère (DIL). Or, la DIL regroupe à elle seule
85 % de l’ensemble des déficiences. Il n’est donc pas étonnant que
ces facteurs soient très représentés dans les causes de la déficience
intellectuelle, tous niveaux confondus.
La figure 2.7 illustre la répartition des causes des déficiences intel
lectuelles graves. Leur importance relative est différente de la précédente
et il a semblé pertinent de les identifier car, même si elles ne concernent
qu’une faible proportion de la population, leurs impacts sociaux, financiers
et affectifs sont majeurs en raison de la sévérité des atteintes qu’elles
comportent. Les causes génétiques (anomalies chromosomiques, maladies
métaboliques et géniques sur lesquelles nous reviendrons) y occupent la
plus grande place et il est fort probable que dans un avenir proche, elles
gagneront encore du terrain sur les causes inconnues en raison des progrès
de la génétique.
36
Chapitre 2 – Comment se produit une déficience intellectuelle ?
Figure 2.7
Répartition schématique des causes des déficiences
intellectuelles graves (DIM–DIS–DIP)
Postnatales
10 %
Périnatales Inconnues
10 % 25 %
Prénatales
23 %
(8 % Malformations) Génétiques
32 %
Que retenir ?
• Le cerveau est un organe complexe assurant la perception de notre environ
nement et commandant notre action sur celui-ci, grâce à des cellules
spécialisées, les neurones, organisées en réseaux.
• Le développement du cerveau se fait tout au long de la vie intra-utérine et se
poursuit encore de nombreuses années après la naissance.
• Une déficience intellectuelle peut être associée à des anomalies de formation
du cerveau, à la destruction d’un cerveau normal par des facteurs externes ou
internes ou à une stimulation insuffisante de son développement.
• Actuellement, au moins 40 % des déficiences intellectuelles n’ont pas de cause
connue ; dans le cas des déficiences intellectuelles graves, ce chiffre diminue
à 25 %.
37
Chapitre 3
39
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
40
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
41
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
42
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
La prévention
Dans l’ensemble, ces affections sont relativement rares. L’incidence de
l’holoprosencéphalie est estimée à 1 pour 10 000 à 20 000 naissances et celle
des méningo-encéphalocèles et myélo-méningocèles à 1 pour 1 000 (mais
tous ne s’accompagnent pas de déficience intellectuelle). Les lissencé
phalies, toutes formes confondues, ont une incidence d’environ 1 pour
100 000. Cependant, il a été observé que les malformations cérébrales ont
un risque de récurrence à l’intérieur d’une même famille, même si aucune
anomalie génétique n’a été identifiée à ce jour.
C’est pourquoi il est recommandé que toutes les femmes qui ont déjà
eu un enfant avec une malformation du tube neural prennent de l’acide
folique (vitamine B9) au moins deux mois avant une prochaine grossesse
et durant tout le premier trimestre de celle-ci. Au Québec, cette préven
tion primaire utilise une dose de 4 mg/jour. En fait, étant donné que ces
anomalies peuvent survenir de façon inopinée, beaucoup de médecins
suggèrent que toute femme qui arrête sa contraception en vue de devenir
enceinte prenne immédiatement des suppléments d’acide folique.
La prévention secondaire nécessite une approche multidisciplinaire
en raison de la diversité des problèmes présentés par ces enfants. Suivi
médical des infections, traitement chirurgical de l’hydrocéphalie, prise en
charge des troubles sphinctériens ne sont que quelques exemples des soins
particulièrement lourds à offrir à ces pathologies. La prévention tertiaire
passe par le suivi en réadaptation des troubles de démarche ou de posture
et par le soutien psychosocial aux familles.
LES INFECTIONS
Les infections qui atteignent le fœtus ou l’embryon pendant la grossesse
sont aussi appelées infections congénitales. Elles ont en commun d’être
dues au passage de l’agent infectieux de la mère au fœtus par le sang
qui traverse le placenta. Elles ont des conséquences diverses selon le
moment où elles surviennent et selon l’agent responsable. Celles qui
peuvent essentiellement entraîner une déficience intellectuelle sont la
rubéole, l’infection à cytomégalovirus (CMV), l’herpès, la toxoplasmose et
l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
43
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La rubéole congénitale
La rubéole est une maladie bénigne, mais elle peut être tout à fait drama
tique pour l’enfant à naître. Norman Gregg fut le premier à décrire, en 1941,
un syndrome malformatif lié à l’infection maternelle par la rubéole en
Australie, mais l’ensemble des conséquences de cette infection a vraiment
été bien compris à la suite de l’épidémie qui a frappé l’Amérique du Nord
et l’Europe en 1964, donnant lieu à de nombreuses publications.
Dans les trois premiers mois de la grossesse, le virus a beaucoup plus
de chances d’infecter l’embryon que si la rubéole survient plus tard. Or,
c’est à cette période que se forment les organes du futur bébé, en parti
culier le cerveau. Cette infection peut alors entraîner microcéphalie,
surdité, microphtalmie et malformations cardiaques (communication
interventriculaire et permanence du canal artériel sont les plus fréquentes).
Elle peut même aboutir à un avortement spontané. La déficience intellec
tuelle est fréquemment associée à ce tableau d’embryopathie sévère.
Si la mère contracte la rubéole après le quatrième mois de grossesse,
les risques que le fœtus soit infecté sont moins grands (50 % au lieu de
90 %). Les anomalies tendent également à être moins sévères : cataractes,
maladies osseuses diverses, ictère associé à une augmentation de volume
du foie et de la rate, retard de croissance. Le virus peut rester actif pendant
des années dans l’organisme de l’enfant et on lui attribue la survenue
d’un diabète dû à la lente destruction du pancréas. Cependant, surdité et
déficience intellectuelle font toujours partie des conséquences possibles
d’une rubéole passée parfois inaperçue.
En effet, la rubéole chez la future mère peut se manifester seulement
par un tableau d’allure grippale (légère fièvre, fatigue, douleurs musculaires)
parfois associé à une discrète éruption cutanée. Si une rubéole est suspectée
pendant la grossesse, il est possible de le confirmer avec une simple prise
de sang qui permettra de détecter des anticorps contre la rubéole qui, dans
le cas d’une infection récente, appartiennent à la classe des IgM.
Prévention
La vaccination contre la rubéole a heureusement diminué la fréquence de la
rubéole congénitale. Elle fait en effet partie du calendrier des vaccinations
de tous les enfants dans plusieurs pays industrialisés dont le Québec et la
France ; elle est administrée à 12 mois et à 18 mois de vie. Certains ont
recommandé une revaccination des filles en période pubertaire, avant la
période de reproduction. Cependant, la vaccination contre la rubéole ne
fait pas partie de la liste des immunisations obligatoires publiée par l’Orga
nisation Mondiale de la Santé (OMS). Beaucoup de femmes immigrantes
au Canada ou en France ne sont pas immunisées contre la rubéole. Par
ailleurs, la vaccination contre la rubéole ne protège pas à 100 % de la
44
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
45
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
La prévention de l’infection à cytomégalovirus chez la femme enceinte est
difficile car le virus est largement présent dans la nature et il n’existe pas
de vaccin. Les femmes qui travaillent dans un milieu à risque (hôpitaux,
garderies, écoles) et qui commencent une grossesse ou prévoient d’être
enceintes peuvent faire évaluer leur immunité. La présence d’IgG anti-
cytomégalovirus n’assure cependant qu’une protection relative ; la
meilleure prévention demeure d’éviter tout contact avec une personne
contaminée. La manière la plus simple de se prémunir contre une infection
à cytomégalovirus est certainement de se laver les mains systématiquement
après avoir manipulé un objet souillé par de la salive (verre, fourchette ou
jouet d’enfant) ou les urines (couches). Les travailleuses en service de
garde à l’enfance qui envisagent de devenir enceintes et qui ne connaissent
pas leur état immunitaire face au cytomégalovirus devraient éviter de
s’occuper d’enfants de moins de trois ans.
La toxoplasmose congénitale
Le toxoplasme est un petit parasite largement répandu dans la nature.
Il est très résistant, n’étant détruit ni par l’eau de Javel ni par l’acide
chlorhydrique du suc gastrique, mais il peut être détruit par la chaleur
(quinze minutes à 60 oC) ou la congélation (24 heures à –20 oC). Il peut
infecter plusieurs espèces : homme, félidés (chat), petits mammifères
(souris), oiseaux. Son cycle de reproduction est complexe, le toxoplasme
prenant plusieurs formes au cours de sa vie (forme végétative, kyste,
46
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
Prévention
La prévention de la toxoplasmose congénitale passe d’abord par l’information
adéquate des femmes en âge de procréer. Éviter le contact avec les selles
des chats (leur litière en particulier), bien laver les légumes mangés crus
(surtout ceux cultivés dans les potagers domestiques où le chat de la
maison, ou celui des voisins, a pu se promener…), ne pas consommer de
viande crue, sont des précautions élémentaires à prendre par toute femme
enceinte. Si, malgré ces précautions, une infection survient, il faudra
la diagnostiquer le plus rapidement possible : y penser chez une future
47
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
L’herpès congénital
Le virus de l’herpès peut être responsable de déficience intellectuelle en
infectant le fœtus in utero ou le bébé à la naissance. Nous ne parlerons ici
que de la contamination in utero, l’infection du nouveau-né étant décrite
au chapitre 4.
Le passage du virus du sang de la mère au fœtus à travers le placenta
ne se produit que rarement, soit dans environ 5 % des cas d’infection
maternelle. S’il est massif, il peut causer la mort du fœtus in utero, surtout
s’il s’agit d’une première infection chez une mère non immunisée contre
l’herpèsvirus. Le diagnostic d’une infection congénitale à herpès est difficile
chez le nouveau-né, qui peut présenter une microcéphalie, des cataractes,
une choriorétinite ou même une conjonctivite. Il s’agit d’anomalies qui
peuvent être rencontrées dans de nombreuses affections et c’est seulement
quand elles sont associées à une éruption de vésicules (semblables à celles
du zona ou de l’herpès labial) qu’elles deviennent évocatrices d’un herpès
congénital ; cependant de telles manifestations cutanées sont rares. C’est
alors la recherche systématique d’anticorps contre le virus de l’herpès
qui permettra de lui attribuer la responsabilité des lésions cérébrales qui
peuvent donner plus tardivement une déficience intellectuelle.
Prévention
La prévention de l’herpès congénital passe d’abord par l’information des
futures mamans sur le danger des infections transmissibles sexuellement
(ITS) pendant la grossesse, et en particulier l’herpès génital. Si l’infection
herpétique survient pour la première fois durant la grossesse, il est justifié
d’administrer à la mère de l’Acyclovir, qui empêche la multiplication
virale.
De plus, le virus de l’herpès a la particularité de persister longtemps
dans l’organisme. Il est recommandé par Santé Canada de prescrire en
prophylaxie de l’Acyclovir à toute femme enceinte qui a présenté une
poussée d’herpès dans l’année précédant sa grossesse, et ce, de la trente-
sixième semaine à la fin de la gestation.
48
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
49
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
La prévention vise à diminuer la charge virale de la femme enceinte en
utilisant durant la grossesse un traitement anti-rétroviral et à traiter les
infections très fréquentes dès qu’elles surviennent. De plus, le SIDA
cause souvent un état de malnutrition (dont le mécanisme reste obscur)
responsable de multiples carences chez la mère, qui se répercutent sur
le fœtus et sont responsables d’un retard de croissance et probablement
d’anomalies dans le développement des différents organes du bébé. La
surveillance étroite du poids de la future mère tout au long de la grossesse
et les suppléments d’apport calorique, si nécessaire, sont des mesures peu
coûteuses mais importantes à mettre en place. Le SIDA maternel étant
associé dans certains cas à l’utilisation de drogues intraveineuses, il ne
faudra pas oublier de prendre en charge ce problème.
50
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
Tableau 3.2
Mesures de prévention des infections congénitales
à l’origine d’une déficience intellectuelle
Agent infectieux
Population cible Mesures de prévention
éliminé
Toutes les femmes Lavage fréquent des Tous
enceintes mains
Éviter le contact avec Toxoplasmose
les chats (selles)
Bien laver les légumes Toxoplasmose
consommés crus
Éviter de consommer de Toxoplasmose
la viande crue
Éviter l’utilisation de VIH, herpès
drogues intraveineuses
Utilisation du condom VIH, herpès,
(préservatif) et éviter cytomégalovirus
les partenaires sexuels
multiples
Vaccination Rubéole
Travailleuses en Éviter le contact direct Cytomégalovirus
garderie avec les couches
souillées d’urine
Éviter le contact Cytomégalovirus
direct avec les objets
contaminés par la
salive (jouets…)
Travailleuses du Port de gants pour VIH, herpès,
milieu de la santé la manipulation des cytomégalovirus
sécrétions corporelles
(urine, sang, selles)
Agricultrices, Port de gants pour Toxoplasmose
paysagistes le travail de la terre
Vétérinaires, Port de gants pour la Toxoplasmose
éleveuses manipulation et le suivi
d’animaux des animaux
51
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
52
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
Le placenta praevia
Normalement le placenta est situé dans le fond de l’utérus ou sur les deux
tiers supérieurs de celui-ci. Sa disposition reste relativement stable et sa
croissance accompagne harmonieusement le développement du fœtus et
l’agrandissement de la cavité utérine.
Il arrive que le placenta s’insère plus bas, dans son tiers inférieur.
Dépendamment de sa situation par rapport au col utérin, qui se dilatera
pour permettre le passage du bébé lors de l’accouchement, on distingue
quatre types de placenta praevia :
1. Latéral : sa limite inférieure est à distance du col utérin ; il peut cepen
dant arriver que durant son développement au fur et à mesure de la
grossesse, il évolue vers l’une des formes suivantes.
2. Marginal : son bord inférieur affleure juste le col utérin.
3. Partiellement recouvrant : l’orifice du col utérin, normalement fermé
durant la grossesse, est partiellement recouvert par le placenta.
4. Recouvrant : le placenta obstrue entièrement l’orifice interne du col
utérin.
La cause de ces anomalies d’insertion n’est pas connue dans tous les
cas. Les facteurs favorisant un mauvais positionnement du placenta sont
essentiellement liés à des conditions maternelles particulières :
1. malformations utérines : utérus bifide, utérus unicorne, et les
anomalies rencontrées chez les filles de femmes traitées au Distilbène®
pendant la grossesse ;
2. fibromes utérins : tumeurs bénignes fibreuses fréquentes, de taille
variable ;
3. cicatrice au niveau de la paroi utérine, après un curetage ou une
interruption volontaire de grossesse ;
4. antécédents de placenta praevia ou de césarienne ;
5. multiparité : le risque de placenta praevia augmente avec le nombre
de grossesses ;
53
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le placenta accreta
Cette anomalie d’insertion du placenta est beaucoup plus rare que le
placenta praevia, mais ses conséquences sont beaucoup plus dramatiques
tant pour la mère que pour le fœtus.
Le placenta est dit accreta lorsqu’au lieu de s’insérer au niveau de la
couche interne de l’utérus, l’endomètre, il s’enracine profondément jusque
54
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
55
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle (HTA) que l’on rencontre durant la grossesse est
elle aussi de deux types :
1. L’hypertension préexistante : hypertension artérielle chronique
idiopathique ou dans le cadre d’une affection rénale ; elle est présente
avant le début de la grossesse.
2. L’hypertension artérielle dans le cadre de la pré-éclampsie.
57
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
58
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
59
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
60
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
61
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Par ailleurs, l’âge gestationnel est parfois difficile à établir avec exacti
tude, par exemple dans le cas de femmes ayant avant leur grossesse des
cycles menstruels irréguliers. Le diagnostic de dysmaturité est donc parfois
posé d’une façon un peu approximative.
Pourtant, il implique un certain nombre de conséquences dont
certaines sont directement en cause dans le développement cérébral.
Au premier rang viennent les troubles métaboliques, essentiellement
l’hypoglycémie néonatale. Tout se passe comme si le nouveau-né dysmature
n’avait pas assez de réserves pour assurer le maintien d’un taux de sucre
normal après l’arrêt de l’apport maternel. L’hypoglycémie se manifeste
par de l’irritabilité ou, au contraire, de la somnolence, des anomalies du
contrôle respiratoire (pauses respiratoires) ou des convulsions. Toutes
ces manifestations traduisent la souffrance du cerveau qui manque de sa
source principale d’énergie. Les séquelles d’une hypoglycémie néonatale
qui n’est pas reconnue et se prolonge comprennent un risque élevé de
retards de développement psychomoteur, de troubles d’apprentissage, voire
de déficience intellectuelle lorsque des phénomènes convulsifs importants
viennent y ajouter une situation d’hypoxie. Le traitement consiste à
corriger l’hypoglycémie et à contrôler rapidement les convulsions.
L’hypocalcémie est un autre trouble métabolique transitoire, plus
fréquent chez l’enfant dysmature, pouvant lui aussi provoquer des convul
sions. Un apport intraveineux de calcium et le traitement des convulsions
contrôleront la situation, nettement moins dommageable à long terme que
l’hypoglycémie néonatale.
Les troubles de la thermorégulation sont également rencontrés chez
l’enfant dysmature. De fait, tous les nouveau-nés ont de la difficulté à
maintenir leur température corporelle et leur corps se refroidit rapidement
si des mesures ne sont pas prises pour le garder au chaud. L’hypothermie
peut aussi être le signe d’une maladie grave, en particulier d’une méningite
néonatale que l’on devra rechercher activement (voir chapitre 4) si elle
persiste.
62
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
LA CONSOMMATION DE SUBSTANCES
POTENTIELLEMENT DANGEREUSES POUR LE FŒTUS
Le placenta ne peut éviter que des substances toxiques ne passent de la
circulation maternelle à la circulation fœtale et nuisent au développement
du bébé en général, et de son cerveau en particulier. C’est le cas de
l’alcool, de la cocaïne et de différents médicaments ou substances
environnementales.
63
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
64
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
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Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
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Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
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Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
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Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
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Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
71
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
72
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
Tableau 3.3
Score de Finnegan pour l’évaluation quantitative du sevrage chez le nouveau-né
Système Signes et symptômes Score ..h ..h ..h ..h ..h ..h ..h ..h ..h
Cris aigus excessifs 2
Cris aigus continus 3
Sommeil calme pendant moins
d’une heure après le biberon
3
Sommeil calme pendant moins
de deux heures après le biberon
2
Sommeil calme pendant moins
de trois heures après le biberon
1
Réflexe de Moro exagéré 2
Système Réflexe de Moro hyperactif 3
nerveux Trémulations provoquées faibles 1
central
Trémulations provoquées sévères 2
Légères trémulations non
provoquées
3
Sévères trémulations non
provoquées
4
Tonus musculaire augmenté 2
Excoriations (site à spécifier) 1
Mouvements myocloniques 3
Convulsions généralisées 5
Sueurs 1
Hyperthermie inférieure à 38,2C 1
Hyperthermie supérieure à 38,3C 2
Bâillements fréquents 1
Métabolique Marbrures 1
Vasomoteur Congestion nasale 1
Respiratoire Éternuements 1
Battement des ailes du nez 2
Rythme respiratoire supérieur
à 60 par minute
1
Rythme respiratoire supérieur
à 60 par minute + tirage
2
Succion excessive 1
S’alimente mal 2
Gastro- Régurgitations 2
intestinal Vomissements en jet 3
Selles molles 2
Selles liquides 3
Total
Éval.
D’après Finnegan L. P., Neonatal Abstinence Syndrome: Assessment and
Pharmacotherapy. Neonatal Therapy: An Update, Rubaltelli F.F. et Granati B. (Eds),
Experta Medica, Amsterdam, New York, Oxford 1986.
73
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Tableau 3.4
Évaluation qualitative du sevrage selon les symptômes cliniques
Prévention
La prévention primaire consiste évidemment à publiciser les dangers de la
consommation de la cocaïne pendant la grossesse. Cet objectif est parfois
difficile à atteindre en particulier dans les cas de polytoxicomanie ou de
milieux socioculturels défavorisés, incluant les cas d’itinérance qui sont
le lot d’un certain nombre de ces femmes. L’abstinence doit inclure la
période de l’allaitement, la cocaïne étant partiellement excrétée dans le
lait maternel.
La prévention secondaire passe avant tout par le soutien à la mère afin
de lui donner les moyens de s’occuper adéquatement de son nouveau-né ;
la stimulation et l’attachement au bébé peuvent être déficients chez les
grandes toxicomanes, dont la vie est plutôt centrée sur l’obtention de la
prochaine dose de drogue. Par contre, pour certaines, la venue d’un enfant
peut être une source de motivation pour entreprendre une thérapie visant
à un arrêt de leur toxicomanie. Des circonstances particulières peuvent
justifier la prise en charge de l’enfant par des structures d’accueil extra
familiales afin de lui assurer un développement optimal. Un soutien social
et éducatif adéquat permettra de minimiser les conséquences de l’environ
nement agressant de la période fœtale.
74
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
Les médicaments
Même s’il est bien connu que l’on doit prendre le moins de médicaments
possible pendant la grossesse, il y a des circonstances où il est impossible
d’arrêter une médication sans mettre la santé de la mère en danger. Nous
avons déjà vu les possibles effets néfastes de certains anti-hypertenseurs
dans les paragraphes précédents.
Les antiépileptiques
Parmi les substances en cause, les anti-épileptiques sont ceux les plus
fréquemment utilisés.
1. La phénytoïne (Dilantin®) peut multiplier par trois le risque de diffé
rentes malformations lorsqu’elle est prise par une femme enceinte :
fissure palatine (bec-de-lièvre), anomalies cardiaques, microcéphalie.
Environ 16 % des futures mères traitées donneront naissance à un bébé
porteur du syndrome hydantoïne fœtal qui associe des anomalies de la
face (yeux écartés, nez court, fissure labiale ou palatine), une hypoplasie
des ongles des mains et des pieds, de petites phalanges distales au
niveau des doigts ; la déficience intellectuelle est possible mais rare,
de niveau déficience intellectuelle légère (DIL) à modérée (DIM).
2. L’acide valproïque (Depakène®, Épival®) est connu pour augmenter
le risque d’anomalies du tube neural, essentiellement des myélo
méningocœles. Ce risque est de 1 à 2 % chez les femmes qui en
prennent, comparé à 1 pour 1 000 dans la population normale (risque
multiplié par 10 à 20). Un syndrome valproate fœtal a été identifié en
1984, associant un retard de croissance in utero qui se poursuit par un
ralentissement de la croissance durant l’enfance, une microcéphalie,
des anomalies de la face (visage fin et allongé avec un front haut,
nez court aux narines éversées, philtrum très allongé). Les enfants
porteurs d’une microcéphalie et ceux développant une hydrocéphalie
associée à un myéloméningocœle peuvent présenter une déficience
intellectuelle, de niveau légère (DIL) à modérée (DIM) en général.
Par ailleurs, une étude récente rapporte une augmentation du risque
d’autisme chez les enfants de mère traitée par ce médicament
(incidence 6,3 % au lieu de 0,9 %).
3. La carbamazépine (Tégrétol®) a aussi été associée à une augmentation
du risque de malformation du tube neural avec une incidence
rapportée de spina bifida de 1 %, comparativement à 1 pour 1 000 dans
la population non traitée (risque multiplié par 10). Des malformations
congénitales diverses ont été rapportées (fissures palatines, anomalies
cardiaques) mais seules quelques études ont démontré la possibilité
d’une atteinte cognitive avec diminution du quotient intellectuel.
75
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
4. Prévention
Lorsque l’épilepsie de la future maman est bien contrôlée, on peut
envisager d’interrompre la médication trois mois avant une grossesse
planifiée. Cette décision doit être prise en accord avec le médecin
qui traite l’épilepsie et qui est le mieux à même d’évaluer les risques
relatifs de l’arrêt de la médication pour la mère (reprise des crises,
problème de conduite automobile…) et de sa poursuite pour l’enfant.
Si la médication est continuée (dans la majorité des cas), la prévention
primaire des anomalies du tube neural associées aux anti-épileptiques
consiste à prendre de l’acide folique à la dose de 4 mg/jour, au moins
deux mois avant le début de la grossesse (si elle est planifiée…) ou dès
qu’elle est connue. On recommande d’éviter si possible l’utilisation
de l’acide valproïque chez la femme en âge de procréer.
L’HYPOTHYROÏDIE CONGÉNITALE
L’hypothyroïdie congénitale est due à un mauvais fonctionnement de la
glande thyroïde durant la vie fœtale. Elle représente la principale cause
de déficience intellectuelle évitable, avec une incidence de 1 pour 3 500
à 1 pour 4 000 naissances, et la plus belle réussite des programmes de
dépistage néonatal mis en place dans de nombreux pays.
Les mécanismes en cause dans l’hypothyroïdie congénitale
Les anomalies du développement neurologique retrouvées dans l’hypo
thyroïdie congénitale sont dues à une production insuffisante d’hormone
thyroïdienne.
76
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
Dans 85 % des cas, celle-ci est causée par une anomalie de dévelop
pement de la glande, normalement située à la base du cou. Il en existe
quatre types :
1. L’agénésie thyroïdienne : la glande est carrément absente (20 % des cas).
2. La dysgénésie : la glande est anormale.
3. L’ectopie : la thyroïde est située ailleurs qu’à la base du cou.
4. L’hypoplasie : la glande est insuffisamment développée.
Les autres 15 % des cas où la thyroïde est de forme et de situation normales
sont dus à des anomalies de la synthèse des hormones thyroïdiennes ou à
des déficits affectant ce que l’on appelle l’axe hypothalamo-hypophysaire,
c’est-à-dire la structure qui contrôle le fonctionnement normal de la
thyroïde. L’hypothalamus produit le TSH Releasing Factor (TRF) qui
active la production, au niveau de l’hypophyse, de la Thyroid Stimulating
Hormone (TSH). Cette dernière stimule la glande thyroïde à produire les
hormones thyroïdiennes baptisées T4 (tétra-iodo-tyronine) et T3 (tri-iodo-
tyronine). Ces hormones sont appelées ainsi parce qu’elles contiennent
respectivement quatre et trois atomes d’iode dans leur structure. Une fois
emportées par le sang, elles iront à distance s’attacher à des récepteurs
spécifiques situés à la surface des cellules des organes cibles (cerveau, peau,
os, muscles, tube digestif. etc.). Un mécanisme de rétrocontrôle régularise
la production des hormones hypotalamo-hypophysaires : l’augmentation
de T4 diminue la production de Thyroid Stimulating Hormone (TSH) et
inversement, une quantité insuffisante de T4 provoque une augmentation
de la sécrétion de TSH.
La glande thyroïde a donc besoin d’iode pour fonctionner. Cet iode
est apporté par l’alimentation, en quantité généralement suffisante dans
les pays industrialisés. Cela n’a pas toujours été le cas et l’insuffisance
d’iode dans l’eau consommée dans certaines régions de France aux xviiie
et xixe siècles a causé le crétinisme goitreux des Alpes, une déficience
intellectuelle attribuable à cette carence. Cependant, selon l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), la carence sévère en iode de la femme enceinte
(et de l’enfant) est encore très répandue dans les pays en développement,
atteignant 800 millions d’individus. Elle y est responsable de la plupart
des hypothyroïdies congénitales.
Les hormones thyroïdiennes sont indispensables pour le développement
du cerveau (essentiellement durant la période fœtale, mais aussi pendant
l’enfance) pour la croissance et le métabolisme des sucres et des graisses.
La figure 3.1 représente les sites d’impact de ces diverses anomalies.
77
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 3.1
Les sites d’impact des anomalies conduisant
à une hypothyroïdie congénitale
Hypothalamus
Anomalies de l’axe
TRF hypothalamo-
hypophysaire
Anomalies
Iode alimentaire Thyroïde de formation: 85 %
(agénésie et dysgénésie)
T3 T4 Trouble de la
synthèse hormonale
Insu sance d’apport
Organes cibles :
Résistance aux
cerveau, os, peau
hormones thyroïdiennes
Métabolisme (sucre, lipides)
78
Chapitre 3 – Les causes prénatales de la déficience intellectuelle
Prévention
La place de l’hypothyroïdie congénitale dans les causes de déficience
intellectuelle a été bouleversée par le dépistage néonatal systématique
effectué dans de nombreux pays.
La prévention primaire ne peut être réalisée que dans les pays en
développement où la carence en iode sévit encore de manière endémique.
Cependant, l’iodation de l’eau potable est parfois illusoire dans des
communautés où même l’accès à l’eau est aléatoire.
La prévention secondaire a bénéficié des résultats des tests systé
matiques de dépistage néonatal. Ceux-ci se font à la pouponnière, par
prélèvement d’une goutte de sang au talon du nourrisson. Cette goutte
79
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Que retenir ?
• Les différents types de malformation cérébrale sont en général associés à des
déficiences intellectuelles graves.
• Des infections, virales ou parasitaires, affectant la mère peuvent causer des
dommages cérébraux au fœtus lorsque l’agent infectieux traverse le placenta ;
des mesures simples de prévention en diminuent beaucoup l’incidence.
• Le placenta, interface entre l’organisme maternel et le nouvel individu en
fabrication, peut être le siège de pathologies entraînant un retard de croissance
du fœtus ou des dommages, en particulier cérébraux.
• Alcool, cocaïne et médicaments ont des effets néfastes sur le développement
du bébé qui peuvent être évités par un arrêt de leur consommation.
• L’hypothyroïdie congénitale, autrefois à l’origine de déficience intellectuelle,
représente une des plus belles réussites des programmes de dépistage
néonatal.
80
Chapitre 4
LE TRAUMATISME DE LA NAISSANCE
La naissance est un moment difficile pour le nouveau-né, quel que soit son
âge gestationnel. Il subit d’abord des phénomènes mécaniques puisqu’il
doit passer à travers la structure osseuse du bassin maternel, poussé par
la violence des contractions utérines, puis des phénomènes d’adaptation
respiratoire au cours desquels son approvisionnement en oxygène passe
d’un apport sanguin (par le cordon ombilical) à un apport aérien (par la
respiration pulmonaire qu’il doit démarrer).
81
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
82
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
hémorragie intra-cérébrale
bosse sérosanguine
céphalhématome
hémorragie
intra-ventriculaire
hématome
épidural
hématome
sous-dural
fracture
du crâne peau
périoste
crâne
hémorragie
sous-arachnoïdienne dure-mère
arachnoïde
ventricule latéral hémisphère cérébral
83
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
84
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
85
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
86
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
87
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
88
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
89
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
90
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
Prévention
La prévention primaire des encéphalopathies hypoxique-ischémiques
dépend généralement de leur cause quand elle est identifiable. La
présence d’un retard de croissance in utero amènera à recommander que
l’accouchement se déroule dans un milieu qui pourra surveiller étroite
ment le rythme cardiaque fœtal durant le travail (monitoring fœtal) et,
si nécessaire, procéder rapidement à une césarienne. La surveillance du
bon déroulement de l’accouchement et de ses répercussions sur le fœtus
par le suivi du rythme cardiaque fœtal permet de dépister les anomalies
liées à la compression du cordon ombilical et la souffrance fœtale durant
l’accouchement. Ceci peut se faire dans un milieu hospitalier, une
maternité, une maison des naissances ou à domicile par des sages-femmes.
Cependant, il ne faut pas oublier que, parfois, aucun signe ne laisse prévoir
un événement qui peut s’avérer catastrophique.
La prévention secondaire nécessite une intervention rapide et, dans
les cas extrêmes, des mesures de réanimation nécessitant un personnel
soignant adéquatement formé et des ressources matérielles spécialisées.
Si ces deux facteurs ne sont pas réunis dans les minutes qui suivent la
naissance, cela risque d’assombrir le pronostic du fonctionnement, en
particulier intellectuel, à long terme.
La prévention tertiaire consiste à mettre en place précocement
des techniques de réadaptation (physiothérapie, ergothérapie) en cas de
problèmes moteurs associés à la déficience intellectuelle. Les techniques
de sur-stimulation, de même que l’oxygénothérapie hyperbare, seront
discutées au dernier chapitre de cet ouvrage, dans le cadre des mesures de
prise en charge de la déficience intellectuelle.
LA PRÉMATURITÉ
La prématurité se définit tout simplement comme la naissance d’un enfant
avant terme. Cependant, le développement des connaissances scientifiques
dans les 25 dernières années a largement compliqué les critères qui
permettent de dire qu’un nouveau-né est prématuré. La définition de
la prématurité qui figure dans le dictionnaire Larousse (France, 2008)
ne semble pas refléter fidèlement les débats en cours, puisqu’on y parle
de « la naissance trop précoce d’un enfant viable entre 180 et 270 jours
d’aménorrhée ».
91
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
92
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
L’immaturité cérébrale
Le cerveau du nouveau-né de 28 semaines d’âge gestationnel a une
apparence totalement différente de celui d’un nouveau-né à terme : il n’y
a pas de circonvolutions, on reconnaît seulement la scissure de Sylvius
et la scissure calcarine et il a la consistance d’une gelée molle, car il ne
contient que très peu de myéline. Les vaisseaux sanguins sont eux aussi
particulièrement fragiles, surtout dans les zones du cerveau où ils sont en
grand nombre. Cette fragilité localisée favorise la survenue d’hémorragies
autour des ventricules latéraux dans une zone appelée blastème, en général
93
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
entre deux et quatre jours de vie. Quatre-vingt-dix pour cent diffusent dans
les ventricules. Ces hémorragies intra-ventriculaires sont responsables
de la mort du nouveau-né ou d’atteintes neurologiques sévères, évoluant
vers des infirmités motrices cérébrales, surtout la diplégie spastique, qui
peuvent être accompagnées de déficience intellectuelle.
Il n’y a pas par contre de données qui montreraient que les processus
de migration cellulaire et de myélinisation sont directement perturbés
par le fait que le cerveau du prématuré doit achever sa maturation en
dehors de l’utérus, en autant que des problèmes intercurrents, comme
des infections ou une anoxie, ne viennent s’ajouter. Quelques études de
suivi neuropsychologique de prématurés ont bien montré l’existence de
troubles cognitifs de type syndrome de dysfonction non verbale attribués
à des défauts d’organisation des circuits neuronaux dans l’hémisphère
droit ; elles ne font cependant pas l’analyse de la responsabilité respective
de l’anoxie liée aux troubles respiratoires ou des infections.
94
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
95
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
96
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
Type de Nombre
Nombre de Risque de Risque de
grossesse de poches
placentas prématurité dysmaturité
gémellaire amniotiques
Dizygotique 2 2 + (–)
Mono-
zygotique
Bichoriale
2 2 + (–)
biamniotique
Monochoriale
1 2 + +
biamniotique
Monochoriale
1 1 + +
monoamniotique
97
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La prévention de la prématurité
Dans la majorité des cas, la prévention primaire spécifique est impossible
puisqu’on ne connaît pas la cause de la prématurité. Cependant, des pistes
d’intervention sont fournies par la comparaison des taux de prématurité,
d’une part, dans une même société entre groupes socio-économiquement
différents et, d’autre part, entre pays industrialisés et pays en voie de
développement. Il semble que l’existence et la persistance tout au long
de la grossesse de facteurs comme la malnutrition, un travail physique
exténuant et des infections puissent jouer un rôle. C’est pourquoi beaucoup
de pays ont pris des mesures visant à atténuer ces problèmes, même si l’on
ne connaît pas leur efficacité au niveau individuel. Il peut s’agir de retrait
préventif du milieu de travail si celui-ci est jugé néfaste ou de programmes
de soutien alimentaire.
La prévention secondaire a bénéficié du développement des soins
spécialisés dans des unités néonatales où œuvrent plusieurs intervenants :
médecins néonatologues, inhalothérapeutes, ergothérapeutes et infirmières
spécialisées. L’identification des femmes ayant des grossesses à risque et leur
transfert dans des milieux hospitaliers équipés pour recevoir et prendre en
charge les prématurés ont amélioré les conditions de survie de ceux-ci.
La prévention tertiaire inclut la prise en charge et la réadaptation des
problèmes moteurs, visuels, pulmonaires, ainsi que le soutien familial.
98
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
99
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La prévention
La prévention primaire consiste d’abord à éviter les infections nosocomiales.
Le lavage des mains par tout le personnel avec une bonne technique, à
l’arrivée à la pouponnière et entre la manipulation de chaque bébé, est une
mesure simple, efficace et peu coûteuse. Le lavage des mains des visiteurs
autorisés à entrer dans l’unité et le port d’une blouse par-dessus les
vêtements sont également indispensables, de même que la diminution des
sources possibles de contamination, c’est-à-dire la limitation de personnes
autorisées à venir visiter les nouveau-nés.
La prévention secondaire des méningites bactériennes implique de
reconnaître rapidement la condition infectieuse, de traiter avec l’antibio
tique adapté et de maîtriser les convulsions, s’il y en a. La prévention
tertiaire, outre la prise en charge des troubles moteurs et intellectuels, devra
également tenir compte des troubles sensoriels, en particulier la surdité, qui
viennent alourdir les séquelles de certaines méningites néonatales.
L’herpès néonatal
Nous avons vu précédemment que le virus de l’herpès simplex pouvait
infecter le fœtus par voie sanguine en traversant le placenta. Mais lorsque
la mère présente un herpès génital chronique, le bébé peut aussi se conta
miner en traversant la filière génitale lors de l’accouchement, par contact
direct avec la muqueuse infectée.
100
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
101
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
L’incidence de l’herpès néonatal varie selon les pays. Aux États-Unis, elle a
été rapportée à 28 pour 100 000 naissances ; aux Pays-Bas, les chiffres sont
inférieurs, avec 3 pour 100 000 naissances. Or, le nombre de femmes enceintes
ayant un herpès génital chronique est bien supérieur, cela indique un risque
relativement faible de contamination. Ceci explique que l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) a attiré l’attention sur un fait particulier : « Ces
dernières décennies, on a eu tendance à surestimer l’importance de cette
maladie dans la littérature scientifique et les campagnes d’information
des pays développés ». En effet, il faut se demander si une des mesures de
prévention primaire que constitue la césarienne ne s’accompagne pas de
plus de risque de complications, pour la mère et le bébé, que de laisser
l’accouchement par voie vaginale se produire normalement.
Malgré ce commentaire, il est important de décrire ici les mesures
de prévention recommandées par la Société Canadienne de Pédiatrie et
l’American Academy of Pediatrics.
102
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
Prévention primaire
La prévention primaire consiste essentiellement à identifier les femmes
enceintes porteuses chroniques du virus herpes simplex par l’histoire
médicale antérieure de poussées d’herpès génital. Parmi ces futures mères,
celles qui sont le plus à risque de transmettre ce virus à leur bébé durant
l’accouchement sont celles qui ont une réactivation de leur herpès génital
pendant la grossesse. Pour ces dernières, un traitement à l’Acyclovir est
recommandé à partir de la 36e semaine de grossesse. Ce médicament, qui
agit en inhibant la thymidine kinase virale, n’a pas d’effet néfaste connu
sur le fœtus à ce stade de la grossesse.
Plus rarement, la future mère présente une primo-infection herpétique
pendant la grossesse. Le danger de contamination du bébé lors de l’accou
chement existe si elle survient après la 28e semaine de gestation. C’est la
raison pour laquelle une césarienne est recommandée. Certains spécialistes
limitent les indications de la césarienne aux cas de primo-infection
survenant dans les six dernières semaines précédant l’accouchement, s’il
n’y a pas eu par la mère de formation d’anticorps contre l’herpes simplex.
Dans tous les cas où il existe des lésions d’herpès génital actif (vésicules
ou ulcérations) au niveau des organes génitaux externes au moment de
l’accouchement, une césarienne est recommandée, car il a été prouvé
qu’elle diminuait de 80 % les risques de contamination du bébé. Les 20 %
restants ont probablement été contaminés par voie sanguine ou par voie
ascendante après la rupture des membranes, si celle-ci est survenue plus
de six heures avant la réalisation de la césarienne.
Une mère qui présente des lésions génitales herpétiques devrait se laver
les mains avant de prendre soin de son bébé afin d’éviter la transmission du
virus par ce moyen. Elle peut allaiter, toujours avec les mêmes précautions
d’hygiène, en autant qu’il n’y ait pas de lésions herpétiques du mamelon (très
rares). Si la maman a un herpès labial, appelé aussi feu sauvage au Québec,
elle ne doit pas embrasser son bébé tant que les lésions sont présentes.
Cependant, beaucoup de femmes ignorent qu’elles sont porteuses du
virus de l’herpès, soit parce que leur primo-infection est très ancienne
et qu’elles l’ont oubliée, soit parce qu’elles ont toujours été asymptoma
tiques. Elles ne l’apprennent qu’à l’occasion de la naissance d’un bébé
contaminé.
Prévention secondaire
C’est la reconnaissance rapide de l’infection herpétique du nouveau-né et
le début précoce du traitement à l’Acyclovir qui en diminuent les impacts.
Ce diagnostic n’est cependant pas toujours facile si la mère ne sait pas
qu’elle est porteuse chronique du virus de l’herpès.
103
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention tertiaire
L’isolement du nouveau-né infecté avec des lésions de la peau ou des
muqueuses est important pour éviter la contamination des autres bébés
par l’intermédiaire des mains du personnel soignant. Le port de gants et
de blouse par toute personne qui manipule l’enfant, incluant la mère, est
indispensable. Les instruments qui servent à examiner le bébé (stéthoscope,
etc.) lui seront réservés et ne quittent sa chambre que pour être désinfectés.
À noter que ces mesures ne sont pas nécessaires dans les cas d’une
encéphalite isolée, mais le sont pour les bébés asymptomatiques nés de
mères avec lésions génitales actives lors de l’accouchement.
104
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
105
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
Si les méthodes de prévention sont relativement bien connues, leur appli
cation est inégale suivant les populations, dépendant essentiellement du
niveau socio-économique de celles-ci, auquel se surajoutent des facteurs
socioculturels (place de la femme dans certaines sociétés de l’Afrique
subsaharienne) et psychosociaux (stigmatisation du VIH et du SIDA).
Prévention primaire
Elle passe en premier lieu par l’information de toutes les femmes
susceptibles de devenir enceintes et par l’accessibilité au dépistage de
l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Il semble
exister un accord de tous les intervenants en santé publique pour que ce
dépistage soit réalisé sur une base volontaire et s’accompagne de conseils
et de soutien psychologique à la femme séropositive. Dans ce cas, un
traitement par l’association d’un ou de deux médicaments antirétroviraux
pendant la grossesse permettra de diminuer la charge virale et le risque
de contamination lors de l’accouchement. La césarienne programmée est
fortement recommandée par certains. D’autres favorisent l’accouchement
normal par voie vaginale, mais en évitant le plus possible les techniques
provoquant un contact entre le sang ou les sécrétions maternelles et le
sang du bébé (éviter les lacérations du cuir chevelu en posant une électrode
de monitoring interne, par exemple).
Le problème est plus complexe dans les pays en développement et
dans les pays industrialisés pour les catégories de la population n’ayant
pas accès à des médicaments souvent très chers. On pense en particulier
à tous ceux qui, pour différentes raisons, ne sont pas protégés par un
régime adéquat d’assurance médicaments. Dans de telles conditions,
on peut au moins sensibiliser les femmes infectées à ne pas allaiter leur
enfant, puisque la transmission par le lait maternel est responsable du tiers
des infections périnatales au VIH. Il peut être pertinent de savoir que le
colostrum et les premières montées laiteuses contiennent plus de cellules
provenant des canaux galactophores ; c’est donc à ce moment-là que le
risque d’infection du nouveau-né est le plus élevé. Là encore la solution
de ne pas allaiter l’enfant n’est pas parfaite, puisque les coûts occasionnés
par la consommation de lait maternisé peuvent être prohibitifs pour des
mères de conditions socio-économiques défavorisées, en Amérique du
Nord ou en Europe comme en Afrique.
L’association du traitement de la mère par des antirétroviraux durant la
grossesse, de la césarienne programmée et de l’abstention de l’allaitement
maternel ont ramené à 2 % le risque de transmission du virus de l’immu
nodéficience humaine de la mère à l’enfant selon certaines études.
106
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
Prévention secondaire
Elle est difficile si l’on ne sait pas que la mère est porteuse du virus de
l’immunodéficience humaine. En effet, si l’on exclut les formes aiguës
rares, les formes chroniques d’infection de l’enfant par le VIH peuvent
passer longtemps inaperçues. Par contre, ce ne sont pas ces formes lente
ment évolutives qui s’accompagnent de déficience intellectuelle.
Dans le cas où l’infection maternelle est connue, le traitement du
nouveau-né par un antirétroviral, la zidovudine ou AZT, pendant les six
premières semaines de vie est recommandée. On peut aussi donner le
même traitement que la mère recevait pendant la grossesse, souvent une
trithérapie (utilisation de trois antirétroviraux). Dans les pays en dévelop
pement aux ressources limitées, il a été proposé de donner des traitements
très courts, associant une dose d’antirétroviral à la mère pendant le travail
et une dose au nouveau-né.
Prévention tertiaire
Elle doit s’appliquer à deux niveaux : éviter l’infection du personnel soi
gnant et appuyer la mère et la famille.
– Le personnel soignant peut se contaminer en se piquant avec une
aiguille qui a servi à faire un prélèvement sanguin ou à injecter une
substance à un nourrisson contaminé. Le risque de contracter le virus
de l’immunodéficience humaine après un tel événement est faible,
de 0,3 à 0,4%, comparé au risque d’être contaminé par le virus de
l’hépatite B, qui est de 10 à 30 % dans des circonstances analogues. Il
n’y a eu aucun cas rapporté de transmission du VIH d’un bébé à un
autre par l’intermédiaire du personnel soignant.
– Le soutien à la mère est important. Celle-ci se fait souvent ostraciser
par sa famille dès que l’on sait qu’elle est porteuse du VIH, ou elle
en garde jalousement le secret et reste seule avec son anxiété. De
plus, le sentiment de culpabilité d’avoir contaminé son bébé peut
venir aggraver une dépression post-partum. La prise en charge
sociocommunautaire est donc primordiale.
UNE CAUSE EN DÉCLIN : L’ICTÈRE NÉONATAL
PAR INCOMPATIBILITÉ SANGUINE
L’ictère est une coloration jaunâtre de la peau et des muqueuses due à
l’élévation de bilirubine dans le sang. Aussi appelé jaunisse du nouveau-né,
il est perceptible à l’œil nu quand la bilirubine dépasse 70µmol/l.
L’ictère physiologique
La bilirubine est formée à partir de l’hémoglobine libérée par les globules
rouges lorsque ceux-ci meurent à la fin normale de leur vie, qui est
107
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
L’ictère pathologique
L’ictère pathologique se définit comme un ictère apparaissant dans les
premières 24 heures de vie. Dans ce cas, le taux de bilirubine augmente
rapidement. Il est associé à une anémie due à la destruction massive des
globules rouges et il représente un danger en raison de la fixation de la
bilirubine non conjuguée sur les cellules cérébrales, en particulier au niveau
des noyaux gris centraux et du cervelet, entraînant la mort des neurones.
Ce tableau, appelé ictère nucléaire, est parfois difficile à diagnostiquer,
surtout chez un prématuré. L’atteinte cérébrale peut se manifester par des
troubles digestifs (vomissements, difficultés d’alimentation), une somno
lence, des cris aigus, de la rigidité ou des convulsions. Il peut apparaître si
le taux de bilirubine dans le sang dépasse 340µmol/l chez le nouveau-né
à terme.
Non traité ou tardivement pris en charge, l’ictère nucléaire peut aboutir
à une déficience intellectuelle, des déficits moteurs de type paralysie
cérébrale ou une surdité. Outre la photothérapie précoce, le traitement
108
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
109
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
110
Chapitre 4 – Les causes périnatales de la déficience intellectuelle
111
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
112
Tableau 4.4
Deux exemples de classification des infirmités motrices cérébrales
113
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Que retenir ?
• La naissance demande au nouveau-né des phénomènes d’adaptation importants
et peut se compliquer de plusieurs événements à l’origine de déficience
intellectuelle.
• Traumatisme obstétrical, encéphalopathie hypoxique-ischémique et prématu
rité sont à l’origine de la grande majorité des dommages cérébraux permanents
durant la période périnatale.
• Certaines infections néonatales ont vu leur incidence augmenter, comme celles
dues au virus de l’herpès ou au VIH, alors que le traitement prophylactique
de l’immunisation Rhésus a considérablement diminué les risques d’ictère
nucléaire.
• Les pathologies à l’origine d’une déficience intellectuelle peuvent également
provoquer des atteintes motrices diverses conduisant à une paralysie
cérébrale.
114
Chapitre 5
115
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
116
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Prévention
Dans certains cas, la prévention primaire est possible grâce à la vaccination,
dont l’un des objectifs est précisément d’éviter les atteintes cérébrales
associées à des maladies autrefois fréquentes dans l’enfance. On ne peut
ici que rappeler l’importance de faire vacciner les enfants en respectant
les calendriers de vaccination approuvés par le ministère de la Santé
(tableau 5.1). Les bienfaits de l’immunisation contre la rougeole, la rubéole
ou les oreillons dépassent largement les effets secondaires qui peuvent y
être associés, et leurs contre-indications sont rares.
117
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Tableau 5.1
Calendrier des vaccins recommandés au Québec et en France
(en 2007) suivant les maladies contre lesquelles ils protègent
118
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Les méningites
L’inflammation des méninges peut être due à des bactéries. Dans ce cas, on
parle d’une méningite bactérienne, qui est une maladie grave nécessitant
un traitement urgent et approprié. Elle peut aussi être causée par des
virus, d’autres agents infectieux comme des champignons, des maladies
généralisées ou même des médicaments. Elle est alors appelée méningite
aseptique.
119
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
La prévention de certaines méningites bactériennes est maintenant
possible grâce à la vaccination contre plusieurs des agents infectieux qui
en sont responsables (voir le tableau 5.1). Celle-ci est intégrée dans le
calendrier des vaccinations recommandées par le ministère de la Santé et
fournie gratuitement dans les CLSC au Québec.
Le vaccin contre l’Hæmophilus b est donné à 2, 4, 6 et 18 mois.
Celui contre le pneumocoque est donné à 2, 4 et 12 mois, celui contre
le méningocoque est donné à 12 mois. Il s’agit là de recommandations et
non d’obligations et c’est le médecin qui suit l’enfant qui est le mieux à
même de conseiller les parents à ce sujet.
120
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
nom, et ils se transmettent par le contact avec des mains ou de l’eau souillée
par des selles. On en connaît trois grandes familles : poliovirus, échovirus
et Coxsackie, qui donnent essentiellement des diarrhées. La vaccination
contre les poliovirus a pratiquement éliminé les paralysies dévastatrices
de la poliomyélite. Cependant, les Coxsackies et les échovirus peuvent
donner des méningites avec fièvre élevée et convulsions sévères chez le
nourrisson. Elles surviennent surtout à l’été et à l’automne et peuvent
laisser des séquelles variées, comme des troubles d’apprentissage ou une
déficience intellectuelle, mais cela reste exceptionnel.
L’intoxication au plomb
Le plomb a été un des premiers métaux exploités par l’homme et on a
retrouvé des signes d’intoxication au plomb sur des squelettes d’hommes
préhistoriques ayant vécu il y a plus de 6 000 ans. Le déclin de l’empire
romain a même été attribué à l’atteinte intellectuelle de ses dirigeants par
le plomb dont était faite leur vaisselle !
La présentation clinique
C’est avec le développement de l’industrialisation dans les pays occidentaux
que l’intoxication au plomb a pris des proportions épidémiques. Les tuyau
teries au plomb distribuaient largement une eau contaminée, la peinture
au plomb s’écaillait dans les lits des enfants et les petits garçons jouaient
aux soldats de plomb en les mettant occasionnellement dans la bouche.
L’intoxication au plomb peut donner des symptômes très variés :
douleurs abdominales à répétition pour lesquelles on ne trouve aucune
cause, troubles d’apprentissage et trouble déficitaire d’attention avec
hyperactivité. Une déficience intellectuelle survient essentiellement dans
121
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le mécanisme d’action
Comment l’excès de plomb endommage-t-il le cerveau ? Depuis de nom
breuses années, on sait qu’un excès de plomb interfère avec la production
d’hémoglobine et cause une anémie (figure 5.1).
Figure 5.1
Interférence du plomb dans la synthèse de l’hémoglobine
Plomb
Hème Hème
H
Hè
synthétase synthétase
Hémo-
Anémie Protoporphyrine III
globine
Incorporation duNormal
fer dans la protoporphyrine Interférence du plombdu plomb
Interférence
Figure 5-1
mardi 27 janvier 2009
Plus récemment, le mécanisme de l’action nocive du plomb sur le
cerveau a été mieux compris. Sa toxicité est probablement reliée au fait
qu’il se fixe sur les membranes cellulaires et bloque l’activité de substances
qui transmettent les messages à l’intérieur des cellules. De plus, le plomb
peut entrer dans le noyau des cellules et altérer l’expression des gènes qui
y sont contenus. Il a même été possible d’établir une corrélation entre
l’augmentation du taux de plomb dans le sang et la diminution du QI.
Chaque élévation de 1 microgramme par décilitre de plomb dans le sang
entraîne une diminution du QI de 7,4.
122
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Prévention
Devant toutes ces données, les pouvoirs publics ont déjà pris des mesures
de réglementation dans la plupart des pays occidentaux.
Actuellement, en Amérique du Nord, la peinture au plomb est
interdite et, au Canada, les canalisations en plomb ne persistent que dans
des maisons construites avant 1950. Cependant, il est conseillé de laisser
couler l’eau froide en se levant le matin et d’employer seulement l’eau
froide du robinet pour boire, cuisiner et préparer les biberons, puisque l’eau
chaude risque de contenir de plus grandes quantités de plomb. Le plomb
contenu dans la verrerie en cristal au plomb peut se dissoudre dans les
boissons acides telles que les jus de fruits et les boissons gazeuses. Il faut
éviter de l’employer pour les enfants.
Les soudures au plomb utilisées dans la fabrication des boîtes de
conserve peuvent également contaminer les aliments. Au Canada, l’indus
trie alimentaire a éliminé les boîtes de conserve soudées au plomb, mais
il arrive que des aliments importés dans ce type de boîtes soient vendus
sur le marché canadien.
Il reste encore des sources de contamination : certaines poteries mal
vernies, des bijoux artisanaux, les mini-stores horizontaux peu coûteux en
PVC (plastique) fabriqués en Asie et au Mexique et, à l’ère de la mondia
lisation du commerce, des jouets fabriqués dans des pays qui n’ont pas de
règlements précis sur le sujet. Des rappels massifs de jouets importés de
Chine ont d’ailleurs récemment fait les manchettes des journaux.
Il faut souhaiter que des directives réglementant l’utilisation du plomb
dans les produits d’usage courant soient appliquées à travers le monde
puisque la circulation des personnes et des biens s’est généralisée.
L’intoxication au mercure
Contrairement au plomb, le mercure n’est arrivé que récemment dans
la pathologie humaine. Il fait aussi partie des métaux lourds ; certains,
comme le cuivre et le zinc, peuvent être utiles en tant qu’oligoéléments
agissant à petites doses dans plusieurs réactions métaboliques. Le plomb
et le mercure sont nocifs au même titre que le nickel ou le cadmium.
C’est le développement industriel qui a contribué à la dissémination du
mercure. En effet, il entre dans la composition de fongicides et d’herbicides
utilisés en agriculture, dans la fabrication de piles et de plusieurs produits
de l’industrie chimique. Il a été également utilisé dans les soins de santé
sous forme de désinfectant (Mercurochrome®), dans les thermomètres ou
les amalgames dentaires.
123
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le mécanisme d’action
Toutes les formes de mercure polluent l’eau, l’air et les sols. Il s’agit de
mercure organique, différent du mercure inorganique que l’on trouve dans
la nature sous forme de cinabre. Ce mercure organique est alors concentré
au niveau de la chaîne alimentaire, du plancton aux petits poissons, puis
aux poissons carnivores et enfin à l’homme, où c’est sous la forme de
méthylmercure qu’il s’accumule dans le foie, les reins et le cerveau. L’effet
toxique sur le système nerveux est dû au fait qu’il se fixe aux graisses
(phospholipides) de la paroi des neurones et de la myéline qui entoure les
fibres nerveuses.
La première « épidémie » d’intoxication au méthylmercure est survenue
dans les années 1950 au Japon, dans la baie de Minimata. Elle résultait
du déversement de mercure dans cette baie par une usine de produits
chimiques. Les poissons dont se nourrissaient les pêcheurs et la population
locale ont contaminé les humains. Il en est résulté des décès (plusieurs
centaines) dus à l’intoxication aiguë et des atteintes neurologiques dues
aux intoxications chroniques, différentes chez l’adulte et chez l’enfant.
L’adulte intoxiqué par ce mercure organique avait des troubles de mémoire,
d’équilibre, de vision, de coordination et de sensation, une surdité ainsi que
des changements de personnalité. Chez l’enfant, le cerveau concentrant
encore davantage le mercure, l’intoxication chronique a provoqué des
retards de développement moteur et langagier, des convulsions, de la
cécité et des déficiences intellectuelles. À noter que le mercure franchit
très facilement le placenta et que l’intoxication peut donc commencer
in utero si la femme enceinte a consommé du poisson contaminé. Même
après la naissance, l’intoxication se poursuit puisque le lait maternel est
aussi contaminé. Par la suite, d’autres éclosions massives d’intoxications
au mercure ont été rapportées, en particulier en Irak en 1971-1972 alors que
la population avait mangé du pain fabriqué à partir de céréales destinées
à la semence et traitées avec des pesticides au mercure.
On ne connaît pas la quantité minimale de mercure qui cause des
problèmes neurologiques, et il est actuellement impossible d’établir un
parallèle entre le degré d’intoxication et la chute du QI, comme cela a été
fait pour le plomb. En l’absence d’études épidémiologiques, l’incidence
de cette pathologie au Canada n’est pas connue. En cas de suspicion
d’intoxication, le dosage du mercure se fait dans les cheveux, mais il n’est
disponible que dans des laboratoires spécialisés.
La prévention
En Amérique du Nord, les populations chez qui le poisson de pêche arti
sanale est un élément de base de l’alimentation, comme les Inuits du
Canada, risquent de développer ce type d’intoxication. Cependant, il ne
124
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
125
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La maltraitance
Malheureusement, il est des circonstances où le milieu de vie de l’enfant
n’est pas favorable à son développement. On regroupe sous le nom de
maltraitance un ensemble de situations qui sont préjudiciables à son
évolution. Parmi les cinq situations qui composent la maltraitance, trois
d’entre elles sont les plus à même d’entraîner une déficience intellectuelle :
violence psychologique, violence physique et négligence. Les sévices
sexuels et l’exposition à la violence familiale causeront surtout l’apparition
de troubles psychiatriques. Au Canada, la fréquence relative de ces cinq
comportements au sein de la maltraitance a été évaluée en 2003 :
1. négligence : 30 % ;
2. exposition à la violence familiale : 30 % ;
126
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
3. violence psychologique : 15 % ;
4. violence physique : 15 % ;
5. sévices sexuels : 3 % ;
6. formes mixtes (plusieurs associés) : 7 %.
C’est donc près des deux tiers des cas de maltraitance qui peuvent
être associés au développement d’une déficience intellectuelle, avec un
fonctionnement en général au niveau DIL.
La négligence
On parle de négligence lorsque les besoins fondamentaux de l’enfant ne
sont pas comblés par les adultes qui en ont la charge. Son alimentation,
son habillement, son hygiène, son logement sont inadéquats, les soins
qu’exige sa santé ne sont pas fournis, sa surveillance et son encadrement
ne sont pas suffisants pour assurer sa sécurité, sa fréquentation scolaire
n’est pas correctement assurée. Un apport alimentaire insuffisant causera
un retard dans la croissance du poids et de la taille. Un ralentissement de
la croissance de la taille peut être dû également à une carence affective,
sans que l’on puisse vraiment expliquer ce dernier point. Le manque de
stimulation entraînera un retard de développement de la motricité et
surtout du langage. L’absence de surveillance se traduira par des blessures
et des accidents répétés ou des intoxications par des produits domestiques.
Dans tous les cas, des troubles de comportement, à type d’agitation ou au
contraire de repli sur soi, peuvent être présents.
La négligence est plus souvent retrouvée dans des milieux socio-
économiques défavorisés où pauvreté, toxicomanie, problèmes de santé
mentale et isolement social rendent les parents démunis face à l’arrivée
d’un enfant. Mais il ne faut pas oublier que la négligence peut parfois
être due à des choix conscients faits par des adultes qui appliquent sans
discernement à leurs enfants les principes qui régissent leur vie, comme
l’appartenance à des sectes isolées dont on a eu plusieurs exemples en
Amérique du Nord au cours des dernières années.
Les mécanismes par lesquels la négligence peut causer une déficience
intellectuelle, en général de niveau déficience intellectuelle légère (DIL),
sont multiples : répercussions des carences alimentaires sur la croissance
cérébrale, diminution de la synaptogénèse sélective due à l’insuffisance
de stimulation, effets nocifs de traumatismes crâniens accidentels ou
d’intoxications domestiques.
La violence psychologique
La violence psychologique a des implications sur le développement parce
qu’elle est souvent persistante, existant dès la naissance d’un enfant non
127
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
Les conséquences de la maltraitance sont multiples et peuvent être remar
quées non seulement par un médecin, mais aussi par des voisins, des
128
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
129
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
incomplètement développé. Tous ceux qui ont tenu dans les bras un bébé
d’un mois savent qu’il faut supporter sa tête avec la main, sinon celle-ci
ballottera spontanément et cela rendra le bébé inconfortable. Imaginons
maintenant que dans un accès d’impatience ou de colère, on soulève le bébé
en le prenant par les aisselles et on le secoue. La tête se balance violemment,
en général d’avant en arrière, à de multiples reprises. À l’intérieur de la boîte
crânienne le cerveau, qui a la consistance d’une gelée, s’écrase en avant et
en arrière contre la paroi interne du crâne, causant des saignements et la
mort de beaucoup de neurones dans les lobes frontaux (siège de nombreuses
fonctions intellectuelles) et dans les lobes occipitaux (siège de la vision).
Les mouvements d’accélération et de décélération brutales du cerveau à
l’intérieur du crâne entraînent également d’autres phénomènes : éclatement
de petites veines de surface causant des hémorragies et surtout rupture des
fibres nerveuses, les axones, qui font communiquer les différentes zones
cérébrales entre elles. On parle de lésions axonales diffuses pour dire que
ces interruptions des voies nerveuses peuvent siéger dans tout le cerveau
au niveau de la matière blanche. Nous avons vu l’importance de ces liens
entre les différentes zones du cerveau dans le développement des fonctions
cognitives et le rôle que leur interruption joue dans l’installation de la
déficience intellectuelle.
La présentation clinique
Les symptômes du syndrome du bébé secoué peuvent passer inaperçus,
en dehors des cas où des hémorragies massives se manifestent par des
convulsions ou un coma. Souvent, chez ce bébé de quelques semaines
à quelques mois, l’irritabilité ou la somnolence, des vomissements
répétés sans diarrhée (traduisant l’augmentation de la pression dans le
crâne à cause de l’enflure du cerveau et non une banale gastro-entérite),
des difficultés respiratoires ou le retard de développement alerteront les
médecins. Il faudra alors essayer de prouver le diagnostic de SBS, puisque
l’adulte responsable n’avouera pas spontanément son geste, l’aura oublié
ou n’aura pas réalisé ses possibles conséquences.
L’examen du bébé peut montrer d’autres signes de maltraitance,
comme des hématomes disséminés sur tout le corps, des cicatrices de
brûlure ou des fractures des bras, des côtes ou des jambes. Mais il n’est
pas rare que le syndrome du bébé secoué survienne dans le cadre d’un
événement isolé, soit que l’adulte responsable ne soit plus en contact
avec le bébé, comme dans le cas d’une gardienne ou d’un conjoint de
passage, soit qu’il s’agisse d’une perte de contrôle unique chez une mère
isolée et épuisée. Dans 80 % des cas, l’examen du fond d’œil permettra de
voir de petites hémorragies sur la rétine, car l’œil est également victime
des mêmes changements de pression que le cerveau. Les radiographies
simples ne montrent que rarement une fracture du crâne, survenue dans
130
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Prévention
Devant la sévérité des conséquences du syndrome du bébé secoué, les
pouvoirs publics canadiens ont mis en place des programmes d’information
et des campagnes de prévention, que ce soit au niveau local, régional,
provincial ou national. Destinés au grand public ou tentant de rejoindre
des populations cibles, ils véhiculent tous le même message : « Ne secouez
jamais un bébé ! ». Ils sont fournis dans le cadre de programme d’éduca
tion parentale et de formation aux aidants naturels comme dans les cours
de Gardien(ne)s averti(e)s. Au Québec, le CHU Sainte-Justine a élaboré
le Programme périnatal de prévention du syndrome du bébé secoué
(PPPSBS).
On se doit aussi d’insister ici sur l’importance d’un réseau social
de soutien aux jeunes parents, qui permet de prendre la relève lorsque
l’épuisement physique ou émotionnel devient intolérable. À cette prévention
primaire s’associe, à titre de prévention secondaire, la sensibilisation des
intervenants sociaux (travailleuses sociales, infirmières de soins à domicile
ou de CLSC) et des médecins de première ligne, aux signes évocateurs du
syndrome du bébé secoué, pas toujours évidents, de façon à permettre une
intervention précoce et la prise en charge familiale.
131
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
132
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Tableau 5.2
Échelle de Glasgow
Ouverture des
yeux
4 – Spontanée – Spontanée 4
3 – Au bruit ou – Sur demande 3
à la voix verbale
2 – À la douleur – À la douleur 2
1 – Absente – Absente 1
Meilleure
réponse motrice
6 – Tend le bras – Obéit à un 6
vers un objet ordre
5 – Localise la – Localise la 5
douleur douleur
4 – Flexion et retrait – Flexion 4
(évitement) et retrait
3 – Flexion (évitement)
anormale – Flexion 3
(décortication) anormale
2 – Extension (décortication)
(décérébration) – Extension 2
1 – Absente (décérébration)
– Absente 1
Meilleure
réponse verbale
5 – Sons ou mots – Orientée 5
reconnaissables – Confuse 4
(papa-maman)
– Mots 3
2 – Gémit ou pleure incompréhen-
1 – Aucun son émis sibles
– Sons 2
– Absente 1
3 à 15 SCORE TOTAL 3 à 15
133
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
134
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Prévention
La prévention des séquelles des traumatismes crânio-cérébraux, dont la
déficience intellectuelle peut faire partie, est difficile étant donné que la
plupart d’entre eux sont des accidents.
La prévention primaire inclut le port de la ceinture de sécurité et
l’utilisation de sièges d’enfants appropriés à l’âge pour diminuer les risques
de blessures lors d’accidents d’automobile, ainsi que les cours de formation
à la sécurité routière des piétons et cyclistes prodigués dès l’école primaire.
Le port du casque pour les enfants qui utilisent un vélo, sur la voie
publique et les pistes cyclables, est également fortement recommandé et
pourrait devenir une obligation dans les prochaines années. Les mesures
domestiques visant à diminuer les risques de chutes dans les escaliers du
jeune enfant qui commence à découvrir son environnement (utilisation
de barrières amovibles, prohibition des marchettes) ou des chutes d’un
balcon ou d’une fenêtre (ne pas mettre un lit d’enfant à côté de la fenêtre)
n’offrent pas une protection parfaite.
La prévention secondaire concerne surtout l’amélioration des soins
pré-hospitaliers, c’est-à-dire du délai et de la qualité des interventions
entre le lieu de l’accident et l’arrivée à l’hôpital. La prévention tertiaire
comprend la prise en charge par des soins spécialisés multidisciplinaires
de l’ensemble des conséquences de l’événement traumatique.
L’asphyxie et la quasi-noyade
Le cerveau a besoin d’oxygène pour fonctionner et tolère mal d’en
manquer. On appelle anoxie le manque d’oxygénation d’un tissu, en ce
qui nous concerne le cerveau. La susceptibilité du cerveau à l’anoxie varie
avec sa maturation comme nous l’avons vu précédemment, mais, dès la
naissance, elle est presque similaire à celle de l’adulte.
La quasi-noyade décrit l’ensemble des conséquences d’une immersion
prolongée dans l’eau qui ne se solde pas par la mort. Il n’y a pas vraiment
de différence entre l’immersion dans l’eau de mer et celle en eau douce
pour ce qui est des dommages cérébraux. Les noyades ou quasi-noyades
d’enfants en bas âge dans les piscines familiales font régulièrement la une
des journaux durant l’été. Elles concernent surtout des enfants de moins de
quatre ans, plus les garçons que les filles, mais on note une recrudescence
à l’adolescence avec les comportements téméraires de certains jeunes à
cet âge, là encore beaucoup plus fréquents chez les garçons que chez les
filles.
Outre la noyade, les autres circonstances d’asphyxie de l’enfant sont
essentiellement des accidents domestiques (les actes criminels de ce type
sont exceptionnels). De multiples événements fâcheux peuvent entraîner
une asphyxie : pendaison accidentelle d’un jeune enfant par les cordons
135
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
La prévention primaire comprend toute une série de mesures de bon sens
visant à éviter la survenue de certains accidents classiques, comme de
ne pas installer le lit d’un jeune enfant proche des cordons des stores.
Plusieurs municipalités au Canada et en France ont adopté des règlements
visant à clôturer systématiquement les piscines domestiques et à assurer
la présence de surveillants formés aux abords des piscines publiques ou
des plages.
136
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Figure 5.2
Causes et conséquences possibles des asphyxies
Défaut de fonctionnement
d’autres organes
Manque d’oxygène Ex : – Acidose
– Diminution de l’apport de sang
Œdème du cerveau
Le syndrome de West
Encore appelé syndrome des spasmes en flexion, il atteint le nourrisson et
débute en général entre quatre et six mois de vie. Le bébé atteint présente
d’abord des crises d’épilepsie d’allure particulière, qui peuvent être une
série de flexions de la tête, du tronc et des membres (surtout des membres
supérieurs) ou, plus rarement, des spasmes en extension du cou et du tronc.
137
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Prévention
Devant les multiples incertitudes quant aux causes du syndrome de
West, la prévention primaire est illusoire. La prévention secondaire a
bénéficié de l’arrivée d’un anti-convulsivant nommé vigabatrine (Sabril®)
qui semble contrôler plus adéquatement les manifestations épileptiques
et même améliorer le fonctionnement à long terme. Il a remplacé presque
totalement l’utilisation de corticostéroïdes (surtout de Prednisone ou
d’ACTH). La prévention tertiaire inclut l’accès rapide à des centres de
réadaptation où physiothérapeutes, ergothérapeutes et orthophonistes
interviennent sur le développement psychomoteur, et le soutien aux
familles en raison de la lourdeur des soins imposés par l’épilepsie et la
déficience intellectuelle.
138
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Prévention
Il n’y a aucune prévention connue.
Le syndrome de Lennox-Gastaut
Il se manifeste plus tardivement que les deux précédentes maladies, en
général entre un an et six ans. Dans 20 à 60 % des cas, il a été précédé d’un
syndrome de West. Il associe une épilepsie et une déficience intellectuelle.
L’épilepsie se manifeste par des crises variées chez le même enfant : crises
toniques, à l’endormissement surtout (raidissement brutal du corps), crises
atoniques (chute brutale de la tête ou de tout le corps), absences atypiques
(suspension du contact avec l’environnement permettant la poursuite
de certaines activités comme la marche) ou crises tonico-cloniques
généralisées (perte de conscience, chute, mouvements des quatre membres,
possibilité de morsure de langue ou d’incontinence urinaire). La déficience
intellectuelle est présente chez la quasi-totalité des enfants atteints, variant
de légère à sévère. L’électroencéphalogramme est très anormal, l’épilepsie
est persistante et difficile à traiter.
Prévention
Il n’y a pas vraiment de prévention, si ce n’est le contrôle optimal des
crises par la médication et le soutien au développement psychomoteur.
Seulement 17 % des enfants avec syndrome de Lennox-Gastaut auront une
intelligence normale à l’âge adulte, en général associée au bon contrôle de
l’épilepsie par la médication.
139
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le syndrome de Landau-Kleffner
Ce syndrome est aussi appelé aphasie acquise épileptique et il a été décrit
par les deux médecins qui lui ont donné son nom en 1957. Il débute
entre deux et huit ans, le plus souvent sans cause apparente, même s’il a
occasionnellement été associé à une varicelle ou un traumatisme crânien.
Ce sont les difficultés de communication qui sont le plus évidentes :
l’enfant semble soudain ne plus comprendre ce qu’on lui dit (faisant
parfois porter un diagnostic erroné de surdité), il a de la difficulté à trouver
les mots pour désigner les objets familiers et faire des phrases devient
de plus en plus difficile. On constate aussi une tendance à l’isolement,
l’enfant devenant indifférent au langage ou même aux sons familiers
(sonnerie du téléphone, aboiements du chien de la maison), ce qui peut
emmener à confondre ce syndrome avec un trouble envahissant du
développement. Contrairement aux autres encéphalopathies épileptiques
dont nous venons de parler, les autres fonctions intellectuelles sont peu
touchées et la déficience intellectuelle est rare. Les crises d’épilepsie se
manifestent dans environ 75 % des cas, en général peu sévères : quelques
crises tonico-cloniques généralisées apparaissent habituellement dans les
semaines qui suivent la détérioration de langage, et répondent bien aux
médicaments anti-épileptiques. L’électroencéphalogramme est anormal,
montrant des complexes pointes-ondes plus marquées dans l’hémisphère
dominant (gauche chez le droitier) ou un pattern particulier appelé pointes-
ondes continues de sommeil. Le traitement comprend la médication
anti-épileptique, le suivi des anomalies électro-encéphalographiques
et l’orthophonie, tout en sachant que la rééducation du langage a plus
de chances d’être efficace si l’électroencéphalogramme s’améliore. Le
pronostic est relativement bon; les déficits neuropsychologiques ne
sont persistants à l’âge adulte que dans environ 20 % des cas, pires si les
symptômes sont apparus avant six ans.
Prévention
Il n’y a pas de prévention primaire. La prévention secondaire comprend
le traitement optimal des crises d’épilepsie et l’orthophonie, alors que la
prévention tertiaire est surtout centrée sur une scolarité dans un milieu
approprié.
140
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
L’autisme
La première description en a été faite par Kanner en 1943, qui attribuait
ce qu’il appelait une « perturbation autistique du contact affectif » à « un
trouble inné de la relation sociale ». Actuellement, le diagnostic d’autisme
se pose sur l’association des critères décrits par le DSM-IV et le CIM-10
(voir l’encadré 5.1).
La description clinique
En général, l’autisme commence avant l’âge de 36 mois et c’est vers 18
à 24 mois que les parents remarquent des difficultés de communication
verbale et non verbale. Celles-ci touchent le langage dans ses deux compo
santes : l’expression et la réception. L’enfant utilise très peu de mots, voire
cesse d’utiliser les mots qu’il semblait connaître quelques semaines ou
quelques mois auparavant. Il ne réagit pas ou plus quand on l’appelle par
141
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
142
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
143
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
144
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
145
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La prévention
Les incertitudes quant aux causes de l’autisme rendent la prévention
primaire impossible. La prévention secondaire vise à faire le diagnostic le
plus rapidement possible pour mettre en place les mesures de stimulation
et de réadaptation. Si le jeune enfant en garderie est souvent rapidement
identifié par son comportement d’isolement vis-à-vis des autres enfants,
ses difficultés de communication et ses problèmes de comportement, si le
deuxième ou troisième enfant d’une fratrie inquiète facilement ses parents
par son développement différent des autres, le problème de la recon
naissance précoce de l’autisme est plus difficile s’il survient chez le premier
enfant de la famille, gardé à la maison par maman. Il peut être facile de
confondre isolement et repli sur soi avec enfant trop sage ; le fait de pouvoir
regarder pendant des heures des cassettes vidéo ou la télévision arrange
parfois les parents qui peuvent vaquer à leurs occupations. D’après une
enquête effectuée en 1999 par D. Fein, certains signes devraient amener
les parents à consulter leur médecin ou leur pédiatre : si un enfant de deux
ans ne répond pas à son nom et ne pointe pas du doigt pour montrer son
intérêt pour un objet.
La prévention tertiaire a surtout trait à une scolarisation utilisant des
méthodes adaptées aux multiples déficits de l’enfant autiste. Au Québec,
le programme TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related
Communication handicapped CHildren) est utilisé dans la plupart des
commissions scolaires, adapté en français par B. Roge, en 1998. Cette
technique est dérivée du béhaviorisme et repose sur l’idée que l’autisme est
l’expression d’un déficit neurologique. Elle vise à développer l’autonomie
dans les sphères suivantes : habiletés de travail, autonomie dans la vie
quotidienne, loisirs, habiletés sociales et gestion des comportements. En
France, le programme TED (Thérapeutique d’Échange et de Développement)
est également utilisé. Ces programmes, ainsi que d’autres, ont en commun
de faire appel à un travail d’équipe multidisciplinaire, incluant les parents,
de nécessiter de nombreuses heures de travail, aussi bien à l’école qu’à
la maison ainsi qu’un faible ratio éducateur-élève, et sont d’autant plus
efficaces qu’ils sont débutés avant l’âge de quatre ans. L’A.B.A. (Applied
Behavioral Analysis, ou analyse appliquée du comportement) est une
approche éducative créée par Lovaas dans les années 1960 et est surtout
utilisée aux États-Unis. Elle vise à obtenir une meilleure intégration sociale
par une intervention intensive sur l’augmentation des comportements
jugés adaptés et la diminution des comportements jugés inadaptés.
Le syndrome d’Asperger
Un an après la description de l’autisme par Kanner, un médecin du nom
d’Asperger rapporte, en 1944, le cas d’enfants et d’adolescents présentant
des difficultés à percevoir les normes non dites de la vie en société et
146
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
La définition et sa discussion
Les critères de diagnostic utilisés en Amérique du Nord en général, et
au Québec en particulier, sont ceux du DSM-IV. Ils sont décrits dans
l’encadré 5.2. Ces critères ont cependant suscité quelques réserves : le
retard de langage est une caractéristique qui perd toute pertinence chez les
adolescents et les adultes, la règle hiérarchique faisant qu’en cas de double
diagnostic d’autisme et de syndrome d’Asperger, le diagnostic d’autisme
l’emporte est arbitraire. Comme les critères du DSM sont régulièrement
mis à jour et que de nombreuses discussions ont lieu à ce sujet dans le
monde scientifique, il est vraisemblable que la prochaine édition prendra
en compte ces réserves.
Par contre, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est beaucoup
moins précise dans sa classification internationale des maladies (CIM-10).
Elle définit le syndrome d’Asperger comme un syndrome de validité noso
logique incertaine, caractérisé par une altération qualitative des interactions
sociales réciproques, semblable à celle observée dans l’autisme, associée à
un répertoire d’intérêts et d’activités restreint, stéréotypé et répétitif. Elle
le différencie de l’autisme essentiellement par le fait qu’il ne s’accompagne
pas d’un retard ou d’une déficience du langage ou du développement
cognitif. La plupart des sujets présentant ce trouble ont une intelligence
normale, mais ils sont habituellement très maladroits.
La description clinique
Comme le langage se développe relativement bien, le diagnostic d’Asperger
est souvent fait plus tard que celui d’autisme, en général au début de l’école
primaire. Le langage est particulier : le timbre de voix est trop fort, l’enfant
donne l’impression de se parler plus à lui-même qu’aux autres, répétant ses
questions sans s’occuper des réponses de son interlocuteur. Il peut utiliser
des phrases complexes avec un vocabulaire spécialisé correspondant à ses
intérêts particuliers (les dinosaures, les planètes, les dragons, etc.).
S’il ne se met pas lui-même à l’écart des autres, il est souvent rejeté par
son groupe, car ses sujets de conversation et le niveau de ses connaissances
dans des domaines inhabituels pour un jeune de son âge créent des barrières
147
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
148
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Prévention
En l’absence de cause identifiée, les méthodes de prévention primaire et
secondaire sont les mêmes que celles décrites plus haut pour l’autisme.
Cependant, le pronostic de fonctionnement autonome à l’âge adulte
est nettement meilleur étant donné le caractère léger de la déficience
intellectuelle lorsqu’elle est présente.
149
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le syndrome de Rett
Cette maladie est citée ici parce qu’elle figure encore dans le chapitre
des troubles envahissants de développement du DSM-IV. Or, depuis sa
publication en 1994, ses bases génétiques ont été identifiées ; elle sera donc
décrite plus en détail dans le chapitre 6 qui porte sur des causes génétiques
de la déficience intellectuelle.
150
Chapitre 5 – Les atteintes cérébrales post-natales
Que retenir ?
• Au cours de son développement, le cerveau de l’enfant peut être endommagé
par des infections ou des intoxications causant différents niveaux de déficience
intellectuelle et s’accompagnant parfois d’autres atteintes neurologiques.
• La prévention par la vaccination a réduit l’incidence des déficiences
intellectuelles reliées à certaines infections bactériennes ou virales. Les
mesures de contrôle de l’environnement contribuent à minimiser l’impact
des intoxications par le plomb et le mercure.
• La maltraitance sous toutes ces formes induit elle aussi des troubles du
développement conduisant à une déficience intellectuelle, le plus souvent du
niveau de la DIL.
• Le syndrome du bébé secoué a des conséquences extrêmement graves, incluant
cécité et déficience intellectuelle (souvent du niveau DIM à DIP) chez les
survivants.
• Les traumatismes crâniens du jeune enfant restent une cause très actuelle de
déficience intellectuelle, de même que les asphyxies de mécanismes variés.
• Certaines formes rares d’épilepsie s’accompagnent d’une détérioration du
cerveau.
• Les troubles envahissants de développement sont des pathologies neuro
psychologiques dans lesquelles la déficience intellectuelle n’est qu’une partie
d’un tableau d’altération des interactions avec l’environnement.
151
Chapitre 6
INTRODUCTION À LA GÉNÉTIQUE
S’il est un domaine de la connaissance qui a connu une progression
exponentielle au cours du temps, c’est bien la génétique, au point qu’il peut
être hasardeux d’écrire un chapitre de livre sur ce sujet, tant les découvertes
et les connaissances évoluent rapidement et les écrits se périment vite.
Historique
Des premiers balbutiements de la génétique avec les travaux du moine
autrichien Gregor Mendel sur les caractéristiques des petits pois, en 1865,
à la connaissance de la séquence complète de l’ADN humain en 2003 grâce
au Projet Génome Humain, il s’est écoulé à peine plus d’un siècle.
La génétique appliquée à la médecine a vraiment débuté à l’orée du
xxe siècle. La redécouverte des travaux de Mendel, passés inaperçus en
son temps, et la description du système sanguin ABO par Landsteiner en
1900 ont été suivies dès 1902 de la publication par Garrot de la première
maladie liée à une erreur innée du métabolisme (l’alcaptonurie). Le
terme de gène est apparu en 1909 avec Johannsen pour désigner la plus
petite unité de base de l’hérédité, comme le terme atome désigne la plus
petite unité d’un élément de matière. En 1944, Avery a découvert que les
gènes étaient constitués d’acide désoxyribonucléique, l’ADN, composé
de différents acides aminés, comme l’atome est composé de protons
et d’électrons. En 1953, James Watson et Francis Crick découvrent la
structure à double hélice de l’ADN, à l’origine de la compréhension des
mécanismes d’expression et de réplication des gènes. En 1956, le consensus
se fait sur le nombre de chromosomes humains : 46, dont 22 paires
d’autosomes présents dans les deux sexes, auxquels s’ajoutent les deux
chromosomes sexuels, appelés XX chez la femme et XY chez l’homme.
La première maladie directement reliée à une anomalie chromosomique
a été le syndrome de Down, attribuée en 1959 par Jérôme Lejeune à une
trisomie 21, c’est-à-dire à la présence d’un chromosome 21 surnuméraire
dans toutes les cellules de ces individus. Tout au long de la deuxième
partie du xxe siècle, de nombreuses maladies humaines ont été reconnues
comme attribuables à des anomalies des gènes ou des chromosomes :
153
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
154
Chapitre 6 – Les causes génétiques
ADN Direction
choix de la protéine choix du produit
à synthétiser
N Re- à fabriquer
cher-
Transcription O che Commande
ARN messager Y & Identification des
Déve- matières premières
primaire A
CELLULE
loppe-
USINE
Traitement de Planification de
U ment
la production
l’information
155
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
156
Chapitre 6 – Les causes génétiques
U C A G
Ala : alanine ; Arg : arginine ; Asn : asparagine ; Asp : acide aspartique ; Cys : cystine ;
Gln : glutamine ; Glu : acide glutamique ; Gly : glycine ; His : histidine ; Ile : isoleucine ;
Leu : leucine ; Lys : lysine ; Mét : méthionine ; Phé : phénylalanine ; Pro : proline ;
Sér : sérotonine ; Thr : thréonine ; Trp : tryptophane ; Tyr : tyrosine ; Val : valine.
Exemples : UUG est traduit en leucine ; UAA est un codon Stop ; GGG est traduit en
glycine. Dans certaines circonstances, le codon UGA peut spécifier un acide aminé
dénommé sélénocystéine, qui est souvent désigné par le terme de 21e acide aminé.
Chromosomes et caryotype
Dans la pratique médicale courante, il est impossible d’avoir de routine
l’analyse de chaque gène d’un sujet chez qui on soupçonne une anomalie
génétique. La première étape d’un bilan génétique sera donc constituée
par l’obtention d’un caryotype.
157
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
158
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Figure 6.2
Les différents types de chromosome
SATELLITE
TIGE
BRAS
COURT
p
CENTRO-
MÈRE
BRAS CENTRO-
LONG MÈRE
q
Mitose et méiose
La totalité des cellules du corps qui ont la capacité de se multiplier le font
par un processus nommé mitose, sauf les cellules sexuelles qui produisent
ovules et spermatozoïdes (les gamètes) lesquelles se divisent par méiose.
La mitose est le processus de division cellulaire qui produit deux
cellules-filles identiques à la cellule mère. La méiose, quant à elle, permet
la formation de gamètes haploïdes (avec 23 chromosomes) à partir de
cellules germinales diploïdes (avec 46 chromosomes). Les anomalies de la
mitose sont essentiellement à la base du développement des cancers et ne
font donc pas partie de cet ouvrage. Par contre, les anomalies de la méiose
sont à l’origine de plusieurs maladies héréditaires entraînant une déficience
intellectuelle et nous allons donc la décrire plus en détail, autant chez la
femme que chez l’homme (figure 6.4).
159
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 6.3
Caryotype humain masculin normal
160
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Figure 6.4
Le déroulement de la méiose
Femme Homme
Ovogonie Spermatogonie
46 XX 46 XY
Division
réductionnelle
Appariement Appariement
des chromosomes des chromosomes
« crossing-over » « crossing-over »
L’inactivation du chromosome X
Les femmes possèdent deux chromosomes X, les hommes un seul, le
second étant remplacé par le petit chromosome Y, qui possède beaucoup
moins de gènes. Or, le chromosome X contient un grand nombre de gènes,
commandant la fabrication de beaucoup de protéines ou d’enzymes. Malgré
cela, les hommes et les femmes ne présentent pas de différences quant
aux substances produites. Par exemple, un gène du chromosome X code
pour un facteur de coagulation appelé facteur VIII. Les hommes n’en ont
pas deux fois moins que les femmes, mais la même quantité.
161
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
L’explication en a été fournie par Mary Lyon, dans les années 1960. Elle
a décrit le phénomène d’inactivation du chromosome X. Chez l’embryon
femelle, un chromosome X de chaque cellule est inactivé de manière
aléatoire, dans les sept à dix jours qui suivent la fécondation.
Une fois le chromosome X inactivé dans une cellule, il le sera pour
toute la durée de vie de cette cellule. Donc les femmes ont toutes deux
populations de cellules : dans l’une, c’est le chromosome X de leur père
qui est actif, dans l’autre, c’est celui de leur mère. Toutes les femmes sont
donc des mosaïques pour le chromosome X. Ce chromosome inactivé
est facilement visible lorsqu’on examine des cellules, par exemple de la
muqueuse buccale, sous forme d’une petite structure plus dense accolée
à la paroi interne de la membrane entourant le noyau et que l’on appelle
corpuscule de Barr. L’inactivation du chromosome X débute dans une zone
unique du bras long du chromosome X et se répand dans tout le reste
du chromosome. Cependant, elle peut être incomplète, jusqu’à 15 % des
gènes y échappant.
La transmission des caractères héréditaires
La génétique médicale s’intéresse bien sûr à la façon dont les gènes
s’expriment, ce que nous venons de voir. Mais elle s’intéresse aussi à la
manière dont les gènes se transmettent d’une génération à l’autre à l’inté
rieur d’une même famille.
L’application pratique de cette connaissance des différents modes de
transmission des gènes est le conseil génétique, qui permet d’informer
tout sujet atteint ou porteur d’anomalie génétique et sa famille, non
seulement de l’évolution d’une maladie génétique mais aussi de son risque
de récurrence. Il permet donc, en associant les connaissances scientifiques
théoriques aux valeurs morales, éthiques ou religieuses des familles, une
gestion éclairée des risques et la prévention primaire de bon nombre de
maladies héréditaires.
L’ensemble des gènes dont nous venons de voir le fonctionnement
constitue le génotype d’un individu. Ce terme est aussi employé pour
désigner l’ensemble des allèles à un même locus, terme qui indique
l’emplacement d’un gène sur son chromosome. Le mot allèle désigne les
différentes formes (séquence d’ADN) que peut prendre ce gène, et qui
entraînent l’apparition de caractères différents. Le phénotype regroupe les
caractéristiques observables chez une personne, produites par l’interaction
des gènes et de l’environnement.
Il existe quatre types principaux de transmission de caractères
héréditaires :
1. La transmission autosomique dominante : le caractère est transmis
par les autosomes, et est donc présent de façon égale chez les hommes
162
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Homme normal
Femme normale
Homme malade
Femme malade
Homme porteur d’un gène autosomique récessif
Femme porteuse d’un gène autosomique récessif
Filiation
Consanguinité
50 % Pourcentage de sujets malades à une génération donnée dans une fratrie
163
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
50 %
0% 0% 50 %
25 %
Transmission « verticale » Transmission « horizontale »
Nombre égal d’hommes et de femmes affectés Saut de génération
Toutes les générations atteintes Consanguinité possible
50 % des garçons
50 % d
des garçons 50 % des
d lles
0% 100 %
0% des filles sont vectrices 50 % 50 %
100 % des garçons des filles
Transmission « verticale » sont vectrices
Transmission par les femmes (vectrices)
Deux fois plus de femmes a ectées que d’hommes 50 % des fils d’une vectrice sont atteints
Les femmes a ectées (hétérozygotes) sont moins 50 % des filles d’une vectrice sont vectrices
malades que les hommes a ectés Femmes rarement atteintes
164
Chapitre 6 – Les causes génétiques
La trisomie 21
Lorsqu’on parle de déficience intellectuelle et que l’on essaie d’y associer
une image, un visage, c’est bien souvent celui d’un enfant atteint de
trisomie 21 qui vient à l’esprit.
L’historique
Cette anomalie chromosomique a été décrite bien avant que l’on
connaisse l’existence des gènes et des chromosomes. John Langdon
Down a décrit en 1866 un syndrome associant un retard mental,
un faciès particulier d’allure mongoloïde et diverses anomalies physiques.
165
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La description
La trisomie 21 est une des seules conditions où l’on peut affirmer dès la
naissance la survenue d’une déficience intellectuelle quoiqu’on ne puisse
en prévoir la sévérité. En effet, un nouveau-né trisomique 21 a des carac
téristiques physiques facilement reconnaissables. Il est mou (hypotonique)
et l’hyperlaxité des ligaments entraîne une mobilité anormale de ses
articulations. Son visage est remarquable par la forme de ses paupières qui
évoque celle des peuples des steppes de Mongolie, alors qu’il s’agit d’un
Blanc, et par sa grosse langue (macroglossie) qui lui cause des difficultés
pour s’alimenter et respirer ; ses mains sont courtes, carrées au lieu d’être
allongées, et, dans ses paumes, il n’y a souvent qu’un pli palmaire unique
transversal, au lieu des trois ou quatre que l’on voit habituellement. La
forme de son crâne est particulière, la nuque étant aplatie au lieu du
bombement normal présent avant la naissance du cou. Les oreilles sont
souvent petites, implantées bas et mal ourlées.
Devant ce bébé différent, le pédiatre demandera très rapidement un
bilan pour, d’une part, confirmer le diagnostic à l’aide d’un caryotype et,
d’autre part, rechercher de possibles malformations dans différents organes,
fréquemment associés à la trisomie 21. Les plus souvent rencontrées
sont des malformations cardiaques congénitales : celle qui est la plus
évocatrice de la trisomie 21 est le canal atrio-ventriculaire. Il s’agit d’une
communication entre la moitié gauche du cœur et sa moitié droite. Il en
résulte un passage de sang oxygéné vers les cavités droites du cœur, sous
pression, au lieu qu’il se rende dans l’aorte, réalisant le phénomène dit
de shunt. Les structures défectueuses sont la partie basse de la cloison
interauriculaire, provoquant une communication entre les oreillettes
(CIA) et la partie haute de la cloison interventriculaire, entraînant une
communication entre les ventricules (CIV). Il en résulte une surcharge de
travail pour le cœur, aboutissant rapidement à une insuffisance cardiaque,
ainsi qu’un retard de croissance et des infections pulmonaires à répétition.
Si cette malformation n’est pas rapidement opérée, elle entraîne la mort
avant l’âge de trois ans.
166
Chapitre 6 – Les causes génétiques
167
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 6.7
Le chromosome 21
13
12
11.2
p
11.1
11.1
11.2
Précurseur amyloïde de la q
Maladie d’ ALZHEIMER 21
Région que l’on croit impliquée
dans la TRISOMIE 21.
SOD1 22.1
Enzyme des Purines
Longueur critique qui donne
22.2 l’essentiel du PHENOTYPE si
HU - ETS - 2 22.3 en triple exemplaire
intracellulaire
168
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Figure 6.8
Trisomie 21 par non-disjonction
Non-disjonction
á la méiose
21 21 21
21 21 21
21 21
21
Pas de
21
21
Figure 6.9
Trisomie 21 par translocation équilibrée
Équilibré
21
14q
21q 14q
Trisomie 21
21 21
21q
21q
14 21q-
14q+
169
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
1.
46
1 .
100
1 .
1 . 900
1500
20 25 30 35 40 45 ans
Âge maternel
170
Chapitre 6 – Les causes génétiques
171
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
172
Chapitre 6 – Les causes génétiques
La trisomie 18
Encore appelé syndrome d’Edwards, qui la décrivit en 1960, la trisomie
18 a une prévalence d’une naissance sur 6 000, mais elle est très fréquente
dans les avortements spontanés précoces et on estime que seulement
5 % des trisomies 18 arrivent à terme. Le nouveau-né atteint présente un
retard de croissance intra-utérin (poids de naissance moyen de 2 340 g), une
dysmorphie faciale associant un occiput proéminent, des oreilles basses
implantées et mal orientées, une petite bouche et un palais ogival. Les
mains demeurent fermées avec l’index chevauchant le majeur, et les ongles
sont hypoplasiques. Diverses anomalies cardiaques, digestives ou rénales
sont également présentes et la trisomie 18 entraîne le décès avant l’âge d’un
an dans 90 % des cas. Cependant, les trisomies 18 partielles intéressant
une partie du bras long ou les trisomies 18 en mosaïque s’accompagnent
d’une survie prolongée et d’une déficience intellectuelle grave.
La trisomie 13
C’est aussi en 1960 que Patau décrivit la trisomie 13 dont la prévalence est
d’environ 1 pour 10 000 naissances. Elle se caractérise essentiellement par
un syndrome polymalformatif atteignant le cerveau (holoprosencéphalie), la
face (fissure palatine), les membres (polydactylie), le cœur (communication
inter-auriculaire ou inter-ventriculaire) et la peau (agénésie du cuir chevelu
occipital). Environ 95 % des trisomiques 13 décèdent avant l’âge d’un an.
Les survivants ont une déficience intellectuelle grave.
Comme pour la trisomie 21, les trisomies 18 et 13 voient leur incidence
augmenter avec l’âge de la mère et un diagnostic prénatal par amniocen
tèse est possible.
La définition
Une délétion chromosomique est la perte d’une partie de chromosome,
visible par les techniques employées habituellement pour réaliser un
caryotype. Parfois, la perte de matériel génétique est de trop faible dimen
sion et nécessite la mise en œuvre de techniques spéciales : l’identification
des bandes chromosomiques ou les méthodes de génétique moléculaire.
On parle alors de microdélétion.
Plusieurs des maladies ou syndromes qui y sont associés peuvent
également se produire lorsqu’un ou quelques-uns des gènes normalement
présents sur ce petit fragment subissent des mutations. Cela explique les
possibles variations dans les symptômes observés entre deux individus
porteurs du même diagnostic et s’applique aussi au degré de sévérité de la
déficience intellectuelle qui les accompagne.
173
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le syndrome de Prader-Willi
Le syndrome de Prader-Willi a une incidence de 1/10 000 à 1/15 000. Il se
manifeste par un retard de croissance, une obésité apparaissant en bas âge
(souvent dès l’âge de trois ans), après des difficultés d’alimentation dans
les premiers mois de vie qui ont pu nécessiter hospitalisation et alimen
tation par gavage. L’obésité est associée à une hyperphagie, les enfants plus
âgés atteints de Prader-Willi ayant tendance à manger de façon impulsive
et répétée de grandes quantités de nourriture. Ils sont hypotoniques et le
faible tonus de leurs muscles engendre rapidement des problèmes ortho
pédiques (chutes, fractures, entorses, luxations). La déficience intellec
tuelle est toujours présente, le QI moyen étant autour de 40, avec des
variations possibles rapportées de 20 à 70. À l’approche de la puberté, on
note un hypogonadisme (organes génitaux de petite taille fonctionnant
de façon insuffisante). Les autres éléments du tableau clinique incluent
une microcéphalie, des convulsions, un diabète, une dyslipidémie et un
syndrome d’apnées du sommeil fréquent.
L’anomalie chromosomique rapportée dans 75 % des cas est une
délétion spécifique de la zone q11-q13 du chromosome 15 paternel. Les
autres cas sont attribuables à une disomie uniparentale du chromosome 15,
où deux chromosomes maternels sont représentés. La majorité des cas est
sporadique et le risque de récidive dans la famille est de 1 %.
174
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Le syndrome d’Angelman
Le syndrome d’Angelman a une incidence de 1/12 000 à 1/20 000. Les sujets
atteints sont d’abord remarquables par leur comportement particulier qui
a fait autrefois nommer cette affection le syndrome du pantin hilare.
En effet, ils sont toujours de bonne humeur, souriant et riant de façon
inappropriée, en battant des bras, s’excitant à la moindre stimulation. Le
syndrome associe à ces manifestations comportementales un retard de
développement psychomoteur aboutissant à une déficience intellectuelle,
le QI étant le plus souvent au niveau de la déficience intellectuelle sévère
(DIS) ou profonde (DIP). Le langage est très peu développé, souvent même
totalement absent. Il existe une microcéphalie qui tend à s’aggraver avec
l’âge, un déséquilibre à la marche (ataxie) et des tremblements ; l’épilepsie
est fréquente, associée à des anomalies à l’électroencéphalogramme.
L’anomalie chromosomique retrouvée dans 75 % des cas est une délé
tion de la zone q11-q13 du chromosome 15 d’origine maternelle. Dans
moins de 5 % des cas, il y a une disomie uniparentale, cette fois-ci d’origine
paternelle. Dans 20 % des cas restants, on retrouve différentes mutations
des gènes situés dans cette zone.
Dans les cas de délétion d’origine maternelle ou de disomie uniparentale,
le risque de récidive dans la famille est inférieur à 1 %, car il s’agit presque
toujours d’accident de la méiose. Les autres cas de mutation sont possi
blement héritables de façon dominante, avec un risque de transmission
de 50 %, comme dans le cas d’une hérédité dominante liée au sexe, et ce,
même s’il s’agit d’un autosome, puisque soumis à l’empreinte génomique
différentielle.
La prévention
La prévention primaire des syndromes de Prader-Willi et d’Angelman
consiste en un conseil génétique approprié au type d’anomalie chromo
somique rencontrée, de façon à éviter la survenue d’autres cas dans la
même famille, même si ceci est très rare.
Le syndrome de Williams
Les individus atteints du syndrome de Williams sont l’illustration de
discussions amorcées au chapitre 1. Si la majorité d’entre eux présentent
une déficience intellectuelle selon les évaluations standards par les tests
psychologiques, ils démontrent un profil cognitif unique avec des forces et
des faiblesses qui nous amènent à nous interroger sur la définition même
de la déficience intellectuelle : DI à profil plat ou DI à profil hétérogène ?
175
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Symptômes Fréquence
Retard de croissance intra-utérine 80 %
Anomalies cardiaques congénitales 80 %
Difficultés d’alimentation 70 %
Vomissements répétés 40 %
Hypotonie, hernies inguinales et ombilicales 40 %
Hypercalcémie 5 à 10 %
176
Chapitre 6 – Les causes génétiques
177
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
178
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Figure 6.11
Détection du gène de l’élastine par la technique de FISH
Gène de l’élastine
Cellule
à tester
ADN cellulaire
Sonde fluorescente
Cellule
Cellule normale
non Cellule
uorescente uorescente
Syndrome de
Gène de l’élastine
’ ABSENT Williams Gène de l’élastine présent
Prévention
Plus de 90 % des cas de syndrome de Williams sont d’apparition sporadique.
Seuls quelques cas familiaux ont été rapportés, sans que l’on puisse
identifier un mode de transmission particulier.
La prévention primaire est donc impossible.
La prévention secondaire consiste essentiellement à penser précocement
à ce diagnostic pour accorder aux enfants atteints les soutiens éducatif
et scolaire appropriés, tout en étant sensibilisé à l’existence fréquente
de troubles anxieux qui nécessitent une prise en charge psychologique
adaptée, voire un traitement médicamenteux à l’aide d’anxiolytiques.
La prévention tertiaire vise à expliquer les particularités du fonction
nement cognitif de ces enfants et la réalité de leurs déficits, souvent
incompris de leur entourage familial.
179
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le syndrome de Smith-Magenis
Décrit en 1986 par ces deux auteurs, il s’agit d’une affection rare avec une
incidence de 1 sur 25 000 naissances, dont la caractéristique principale
réside dans un trouble sévère du sommeil, avec une inversion du rythme
circadien normal. Ces enfants dorment le jour et restent éveillés la nuit.
Ces troubles peuvent être, en partie du moins, attribués à une perturbation
de la sécrétion de mélatonine. Les troubles de comportement sont toujours
présents, associant hyperactivité et automutilation.
La déficience intellectuelle peut être présente et les troubles du langage
sont très fréquents. Difficultés d’alimentation, hypotonie et relative insen
sibilité à la douleur expliquent l’automutilation, mais aussi les fréquentes
blessures.
Le syndrome de Smith-Magenis est dû à une microdélétion du bras
court du chromosome 17 (17p11-2) ou à diverses mutations affectant un
gène de cette région.
C’est un exemple de maladie génétique où la qualité de vie peut être
améliorée par le traitement d’un des symptômes de la maladie. En effet,
la prise en charge des troubles du sommeil par la mélatonine rend l’enfant
plus fonctionnel et la vie de l’ensemble de la famille plus agréable.
Le syndrome de Rubinstein-Taybi
Les deux médecins qui ont donné leur nom à ce syndrome en 1963 ont décrit
des enfants d’abord remarquables par des anomalies de la face (hypoplasie
du maxillaire supérieur, anomalies dentaires, palais ogival et strabisme)
associées à de gros pouces larges et implantés perpendiculairement à la
main. Les autres doigts et les orteils sont courts et larges. Dans bon nombre
de cas, on retrouve des anomalies au niveau des vertèbres et du sternum.
Le retard de croissance se manifeste essentiellement par une petite taille.
La déficience intellectuelle est toujours présente, avec un QI moyen entre
40 et 50. L’anomalie chromosomique responsable est une délétion affectant
le bras court du chromosome 16 (16p13-3) et il s’agit d’un syndrome très
rare, son incidence étant estimée à 1 sur 125 000 nouveau-nés.
La maladie du cri-du-chat
Il s’agit d’une maladie rare affectant environ 1 nouveau né sur 50 000. Elle
a été décrite en 1963 par J. Lejeune, qui avait aussi identifié la trisomie 21
comme étant à l’origine du syndrome de Down.
Son nom un peu bizarre vient du pleur particulier des bébés atteints,
qui ressemble au miaulement d’un petit chat. Il provient du fait que le
larynx est déformé et plus petit que la normale. Cette anomalie entre dans
le cadre de plusieurs autres malformations : microcéphalie, petit menton
et hypertélorisme (yeux trop espacés). Les caractéristiques particulières des
180
Chapitre 6 – Les causes génétiques
181
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La phénylcétonurie (PKU)
La phénylcétonurie est une des erreurs innées du métabolisme les plus
étudiées depuis sa description en 1954. Elle a été un modèle dans le
développement des techniques d’analyse et de traitement de ce groupe
de maladies héréditaires. Les symptômes sont dus à l’accumulation dans
l’organisme, et en particulier dans le cerveau, de phénylalanine.
182
Tableau 6.4
Quelques exemples de maladies liées à des erreurs innées du métabolisme
183
Des acides aminés
– Phénylcétonurie 1/10 000 Voir chapitre 6 Phénylalanine apport de 12 q 24 Oui
hydroxylase Phényl
alanine
– Tyrosinémie 1/100 000 – Épaississement de Tyrosine amino apport en 15 Oui
(type 2) 1/16 000 la peau (paumes et transférase protéines
au Québec plantes)
greffe du foie
– Érosions cornéennes
– Leucinose 1/180 000 – Communauté Déshydrogénase apport en Plusieurs loci ? Non
(maladie mennonite des acides-a- AA à chaîne
des urines à – Décès < 5 mois, cétoniques à ramifiée
odeur de sirop si non traité chaîne ramifiée
Thiamine
d’érable)
Trouble du Incidence Symptomatologie Enzyme anormale Traitement Localisation Dépistage
métabolisme autre que la D. I. chromosomique néonatal
Des lipides
– Syndrome de 1/10 000 – Retard de croissance D 7-sterol apport en 11 q12-q13 Non
Smith-Lemli- intra-utérin réductase cholestérol
Opitz – Syndactylie, alimentaire
cataractes, narines (effet sur la
retroussées DI ?)
– Masculinisation
incomplète
– cholestérol sérique
– 7-deshydro-
cholestérol
Du cycle de l’urée
184
– Argininémie Rare – Quadriplégie Arginase Soutien ? Non
spastique
progressive
– Convulsions
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Trouble du Incidence Symptomatologie Enzyme anormale Traitement Localisation Dépistage
métabolisme autre que la D. I. chromosomique néonatal
Des mucopoly-
saccharides
– Hurler (MPS 1) 1/80 000 – Traits grossiers du a-1-iduronodase Aldurazyme® 4p16.3 Non
visage (pas d’effet
– Hépato sur le QI).
splénomégalie Trans-
plantation
– Opacification de moelle
cornéenne osseuse
– Hunter (MPS 2) 2 000 cas – Traits grossiers du Induronate Soutien Xq27.3-q28 Non
rapportés visage sulfatase
dans le – Hépato
monde
185
splénomégalie
– Opacification
cornéenne
– Dysostoses multiples
– San Filippo A, B, 1/50 000 à – Troubles du – Héparane- Soutien – 17q25.3 Non
C, D 1/25 000 comportement sulfatase
Chapitre 6 – Les causes génétiques
186
métachromatique – Ataxie
– Schindler type III Rare – Épilepsie N-acétyl- Support ? Non
– Atrophie optique galactosaminidase
– Déficits multiples Rare – Hépato Aryl sulfatase A, Support 17 Non
en sulfatase splénomégalie B, C
– Dysostoses multiples
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Figure 6.12
Métabolisme de la phénylalanine et ses anomalies en clinique
Phénylalanine � Phénylalanine
Phénylalanine
hydroxylase
PKU � Tyrosine
X
Phénylalanine
ylala
roxyl
hydroxylase
Dopamine Tyrosine
Tyrosinase Dopamine
Mélanine
� Mélanine
X
Tyrosinase
sina
Acide Albinisme
Homogentisique
� Acide Homogentisique
X
Acide
homogentisique oxydase
Acide
Acid
tisiq oxydase
homogentisique
Méthyl
� Méthyl acétoacétate
acétoacétate
Alcaptonurie
187
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
188
Chapitre 6 – Les causes génétiques
189
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
190
Chapitre 6 – Les causes génétiques
192
Chapitre 6 – Les causes génétiques
193
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le syndrome de Sturge-Weber
Il s’agit d’un syndrome neuro-cutané très anciennement connu, dont
l’incidence est estimée à 1 pour 50 000. Il associe un angiome plan de la face
à des troubles neurologiques et oculaires (glaucome) variables. L’épilepsie,
présente dans plus de la moitié des cas, est secondaire à la présence d’un
angiome au niveau leptoméningé, souvent siège de calcifications visibles à
la radiographie simple du crâne. Cet angiome est responsable d’anomalies
de vascularisation du cortex cérébral avec déficit moteur affectant le côté
194
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Généralités
Le chromosome X a un statut bien particulier. Alors qu’il ressemble à un
autosome tant par ses dimensions que par le nombre de gènes qu’il porte,
il n’a aucune contrepartie ni chez l’homme, puisque l’autre chromosome
sexuel est un petit Y qui contient très peu d’information génétique, ni
chez la femme, puisqu’un des deux chromosomes X de chaque cellule est
inactivé.
195
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Le syndrome du X-fragile
C’est la cause la plus fréquente de déficience intellectuelle héréditaire
avec une prévalence de 1 pour 4 000 chez les garçons et 1 pour 6 000 chez
les filles. En effet, si la trisomie 21 est la cause la plus fréquente de retard
mental (1 pour 700 à 1 pour 1 000), elle n’est que très rarement héréditaire.
Le syndrome du X-fragile se transmet d’une façon bien particulière qui
illustre le phénomène de fragilisation, de découverte récente.
196
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Cela ne se produit pas dans le cas d’une transmission d’un père porteur
de la prémutation à ses enfants. Par ailleurs, le nombre de répétitions a
tendance à augmenter de génération en génération, expliquant son aggra
vation progressive dans une même généalogie. Cette amplification ne se
traduit que si elle est transmise par la mère.
La description clinique
Les garçons atteints de la mutation complète présentent tous une déficience
intellectuelle allant de légère (DIL) (ou même intelligence frontière) à
profonde (DIP), mais le niveau de fonctionnement est dans la plupart des
cas celui d’une déficience intellectuelle moyenne (DIM) ou sévère (DIS).
Le diagnostic est rarement posé avant l’âge de trois ans, où l’on remarque,
en plus de problèmes neurodéveloppementaux, un visage typique : il est
allongé avec un front large, de grandes oreilles décollées et des mâchoires
proéminentes. En fait, c’est surtout à l’adolescence que ces particularités
sont plus frappantes et s’associent à une macro-orchidie (augmentation de
la taille des testicules). Les troubles de comportement, le trouble de déficit
d’attention avec hyperactivité (TDAH), les troubles du langage et l’autisme
sont plus fréquents que dans la population normale.
Les filles atteintes de la mutation complète ne présentent une défi
cience intellectuelle que dans 70 % des cas. Il s’agit d’une déficience
intellectuelle légère (DIL). Les autres filles atteintes fonctionnent dans la
basse moyenne de l’intelligence.
Les garçons porteurs de la prémutation ont un potentiel intellectuel
normal et aucune dysmorphie ; l’existence d’une macro-orchidie post-
pubertaire a été parfois rapportée.
Les femmes vectrices, porteuses de la prémutation, sont d’intelligence
et d’apparence normales. Cependant, des troubles d’apprentissage ont été
rapportés chez certaines d’entre elles.
197
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
9% 5%
20 % 50 % 25 % 25 %
Prévention
La prévention primaire du syndrome du X-fragile passe par un conseil
génétique qui tient compte de toutes les particularités de la transmission
de cette anomalie chromosomique. Dans ce cas, plus encore que dans
d’autres discutés précédemment, il est basé sur des données statistiques,
c’est-à-dire des probabilités de risques. Il n’y a pas de certitude individuelle ;
le phénomène d’amplification vient compliquer les pronostics puisque son
intensité est relativement imprévisible. Dans certains centres hospitaliers,
le diagnostic prénatal est possible dans le cas d’une grossesse survenant
chez une femme dont l’histoire familiale a montré qu’elle était porteuse
de la prémutation et qui envisage une interruption de grossesse si elle est
enceinte d’un fœtus mâle affecté par la mutation complète. L’amniocentèse
permet de prélever les cellules fœtales qui baignent dans le liquide
amniotique et d’en faire un caryotype orienté vers ce diagnostic (utilisation
de techniques de fragilisation), mais surtout d’y isoler l’ADN et de mesurer
la longueur du site du gène FMR 1 et son degré de méthylation.
198
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Le syndrome de Rett
Actuellement encore classé par le DSM IV-R dans le groupe des troubles
envahissants du développement (TED), le syndrome de Rett illustre le
dérèglement du fonctionnement d’un gène régulateur baptisé MECP2 dont
les mutations ont été identifiées dans 90 à 95 % des cas.
200
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Figure 6.14
Fonctionnement d’un gène régulateur : le phénomène On-Off
201
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Figure 6.15
Mécanisme en jeu dans le syndrome de Rett
ADN ADN
E. Pannetier 2008
Description
L’immense majorité des cas de syndrome de Rett touche des filles qui
se développent normalement dans les 6 à 12 premiers mois de vie. Puis,
des changements sont notés, en premier lieu dans l’utilisation volontaire
des mains : la fillette cesse de passer les objets d’une main à l’autre, elle
ne manipule plus ses jouets, ne met plus les mains dans sa bouche.
Ce phénomène dure entre 6 et 30 mois et est suivi de l’installation de
mouvements stéréotypés des mains : frottements, battements, mouvements
complexes de torsion répétés à de nombreuses reprises au cours d’une
journée. À peu près à la même période, le développement psychomoteur
stagne : le langage ne progresse plus voire régresse (perte des acquis), la
démarche devient incertaine, l’équilibre du tronc est compromis, même la
position assise est instable (ataxie du tronc). Il existe aussi des troubles de
communication avec un retrait social qui évoque l’autisme. La croissance
du périmètre crânien ralentit, aboutissant à une microcéphalie. Une
épilepsie, souvent sévère, est fréquemment présente, de même que des
anomalies à l’électroencéphalogramme. Le sommeil est perturbé, avec des
épisodes de bruxisme (grincement de dents), et des interruptions par des
accès de pleurs ou de cris, qui peuvent d’ailleurs également survenir de
202
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Prévention
La prévention primaire est actuellement impossible, la plupart des
syndromes de Rett étant dus à des mutations qui apparaissent de novo.
La prévention secondaire comprend le contrôle des troubles d’alimen
tation avec le soutien de diététistes et d’ergothérapeutes, le traitement
antiépileptique, le suivi orthopédique des problèmes posturaux. Le main
tien ou l’amélioration de la motricité afin de permettre l’autonomie à
la marche bénéficie des interventions de réadaptation (physiothérapie,
kinésithérapie).
La prévention tertiaire passe par la mise en place de structures de
soutien et d’accueil, incluant à l’âge adulte, et l’aide aux familles.
204
Chapitre 6 – Les causes génétiques
Le syndrome de Coffin-Lowry
Le syndrome de Coffin-Lowry a une incidence de 1 sur 45 000 naissances
environ. Ce sont des garçons qui présentent un retard de croissance, des
malformations de la face (hypertélorisme, aplatissement de la racine du nez,
nez épaté, anomalies dentaires, bouche large et ouverte) et des mains (larges
doigts boudinés) associées à une déficience intellectuelle en général sévère,
mais des facultés adaptatives, en particulier au niveau social, au-dessus de
leur niveau intellectuel. Surdité, épilepsie ou malformations cardiaques
peuvent venir aggraver le tableau. La transmission est récessive liée à l’X,
mais, dans 60 à 70 % des cas, il s’agit d’une nouvelle mutation.
Il existe de nombreuses mutations du gène impliqué, situé sur le bras
court du chromosome X (Xp22.2) et codant pour une protéine-kinase. On
peut l’identifier sur des fibroblastes venant d’une biopsie de peau, chez les
garçons atteints ou chez leurs mères vectrices qui n’ont pas de déficience
intellectuelle, même si quelques cas d’atteinte cognitive ont été rapportés
chez elles.
La maladie de Lesch-Nyhan
La maladie de Lesch-Nyhan est très rare, avec une prévalence estimée au
Canada à 1 sur 380 000 naissances vivantes. Elle est due à un déficit d’une
enzyme, l’hypoxanthine guanine phosphosyl transférase ou HPRT qui
entraîne l’accumulation d’acide urique dans tout l’organisme. Dans sa forme
sévère, elle se caractérise par une déficience intellectuelle profonde (DIP),
des comportements d’automutilation, une spasticité et des mouvements
anormaux. Le gène muté est situé sur le bras long du chromosome X
(Xq26) et, actuellement, le diagnostic prénatal est possible. Différentes
médications (allopurinol pour diminuer l’acide urique, baclofène pour
traiter la spasticité) ne contrôlent que partiellement les symptômes.
205
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Autres
D’autres déficiences intellectuelles liées au chromosome X entrent dans
le cadre de syndromes bien identifiés. Citons deux pathologies affectant
chacun des bras de ce chromosome : le syndrome α-thalassémie et retard
mental lié à l’X (ATR-X) dont le gène XNP muté est situé en Xq13.3, et le
syndrome lissencéphalie et anomalies génitales (XLAG) dont le gène ARX
muté est situé en Xp22.1.
Par contre, le syndrome de Cornélia de Lange a été décrit cliniquement
en 1933 par la pédiatre hollandaise qui lui a donné son nom, bien avant que
l’on connaisse les anomalies génétiques qui le provoquent. Il est présent
dans 1 cas sur 20 000 naissances et associe à la déficience intellectuelle un
retard de croissance, une microcéphalie, un hirsutisme et un visage parti
culier avec des sourcils qui se rejoignent à la racine du nez. Une mutation
située en Xp11.21 a été rapportée lorsque ce syndrome atteint les garçons,
alors que dans d’autres cas, c’est une mutation située sur le chromosome
5, en 5p13.1, qui en est responsable. Ceci explique la grande variabilité de
tableaux cliniques, y compris dans le degré de déficience intellectuelle (QI
entre 35 et 85), et la difficulté d’en faire le diagnostic.
Beaucoup d’autres déficiences intellectuelles sont associées à la décou
verte de mutations sur le chromosome X, souvent décrites dans une seule
famille chaque fois, et faites dans le cadre de programmes d’études géno
miques développés dans de nombreux pays, dont au Canada avec Guy A.
Rouleau à Montréal, et, en France avec Vincent des Portes à Lyon.
Que retenir ?
• Les anomalies du nombre des chromosomes à l’origine de déficience intellec
tuelle sont essentiellement les trisomies (trisomie 21, 18, 13), les monosomies
des autosomes étant incompatibles avec la vie.
• Les pertes de fragment de chromosome (délétions et microdélétions) sont
responsables de maladies associant une déficience intellectuelle de niveau
variable à des anomalies physiques affectant plusieurs systèmes.
• Des maladies aussi différentes que les erreurs innées du métabolisme ou les
syndromes neuro-cutanés sont provoquées par des anomalies (mutation le plus
souvent) d’un seul gène.
• Le chromosome X est à l’origine de déficiences intellectuelles fréquentes par
l’intermédiaire de mécanismes variés : fragilisation (syndrome du X-fragile),
anomalies monogéniques (les retards mentaux liés à l’X), défaut de fonction
nement d’un gène régulateur (syndrome de Rett), induction de malformations
cérébrales (certaines lissencéphalies).
206
Chapitre 7
LA PRÉVENTION DE LA DÉFICIENCE
INTELLECTUELLE : PERSPECTIVES D’AVENIR
207
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Tableau 7.1
Principales interventions de prévention primaire, secondaire
et tertiaire en fonction des grands groupes étiologiques
208
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
209
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Appuyer le développement
Les techniques de réadaptation sont de plus en plus basées sur les données
de la neurologie fonctionnelle, que ce soit au niveau de la motricité globale
en physiothérapie ou de la motricité fine en ergothérapie. En orthophonie,
l’apport des technologies de l’informatique permet de pallier certains
aspects défaillants de la communication. Cependant, toutes les approches
de réadaptation doivent s’ajuster au niveau de compréhension des enfants
déficients intellectuels auxquels elles sont appliquées.
Par ailleurs, il est à espérer que, dans l’avenir, une augmentation des
ressources humaines et financières des centres de réadaptation permette
une meilleure accessibilité et une prise en charge plus rapide des enfants ;
le début précoce de la stimulation du développement psychomoteur est
en effet le meilleur atout pour optimiser le résultat fonctionnel.
210
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
211
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
212
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
L’oxygénothérapie hyperbare
L’oxygène sous pression élevée a d’abord été utilisé pour le traitement
des intoxications au monoxyde de carbone et pour celui des accidents de
plongée sous-marine (accidents de décompression). Dans les années 1990,
différents chercheurs ont émis l’hypothèse que cette technique pouvait
aider à améliorer le fonctionnement du cerveau dans les cas de paralysie
cérébrale ou de déficience intellectuelle.
Son utilisation théorique était d’abord basée sur la notion que des
phénomènes d’hypoxie périnatale étaient à l’origine de déficits moteurs
et intellectuels. Ensuite, on a découvert des altérations du métabolisme
cérébral dans certaines conditions génétiques ou accidentelles qui avaient
des séquelles motrices ou intellectuelles.
Le recours au traitement en chambre hyperbare a été évalué par plusieurs
groupes de chercheurs à travers le monde incluant le Québec, à l’aide de
différents protocoles. La conclusion telle que présentée de façon synthétique
par l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en
santé du Québec (AETMIS), en 2007, est citée dans l’encadré 7.1.
213
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
La thérapie génique
L’idée de base de la thérapie génique est simple. Une fois identifié le gène
anormal responsable d’une maladie, on le répare. La réalisation pratique
est autrement plus difficile et en est actuellement à ses premiers balbutie
ments. De nombreux protocoles sont en cours à travers le monde, en
utilisant différentes approches.
Il s’agit essentiellement de corriger par cette technique un gène
défectueux qui cause l’absence de synthèse d’une protéine. On veut insérer
le gène normal qui permettra la production de la protéine manquante dans
le génome des cellules qui doivent la synthétiser.
Il reste encore à trouver le moyen par lequel ce gène se rendra au noyau
des cellules à traiter. Comme les virus ont une grande facilité à introduire
leur matériel génétique à l’intérieur des cellules qu’ils infectent, l’idée
est venue aux scientifiques de « domestiquer » certains virus. Le procédé
passe par deux étapes :
– Modifier le génome du virus pour supprimer sa dangerosité et éviter
qu’il ne cause une maladie.
– Introduire le gène sain dans le matériel génétique du virus.
214
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
Puis, ils lui laissent le soin d’incorporer le gène normal dans les cellules
du sujet atteint du déficit génique correspondant.
Deux types de virus sont utilisés : les rétrovirus (virus à ARN) qui
infectent plus volontiers les cellules qui se divisent (cellules sanguines,
par exemple) et les adénovirus (virus à ADN) qui infectent plus facilement
les cellules qui ne se divisent pas (neurones, par exemple).
Figure 7.1
Incorporation intranucléaire du gène sain via un virus à ARN ou ADN
Cellule Cellule
hôte hôte
Fonctionnement autonome
Intégration stable dans du gène normal
l’ADN de la cellule hôte sans intégration
au génome de la cellule hôte
215
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
216
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
Tableau 7.2
Approches actuelles de prévention
dans le cadre des maladies génétiques
Prévention Prévention Prévention
primaire secondaire tertiaire
L’approche maternelle
L’approche maternelle regroupe l’ensemble des techniques et investigations
qui peuvent être utilisées chez la femme enceinte en vue d’obtenir des
renseignements sur le fœtus qu’elle porte.
217
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Utilisation de l’échographie
L’échographie une technique non invasive, c’est-à-dire qu’elle est sans
danger pour la mère et pour le fœtus. Elle utilise des ultrasons et peut
être répétée durant la grossesse pour suivre un problème identifié ou pour
évaluer la croissance fœtale. Les recommandations quant à son utilisation
diffèrent d’un pays à l’autre, mais le jugement du médecin qui suit la
femme enceinte est également très important.
Les informations fournies par l’échographie, outre le sexe du bébé,
dépendent du moment où elle est effectuée :
– À la fin du premier trimestre (12e semaine de gestation), elle permet
d’évaluer précisément l’âge de l’embryon, une donnée utile particu
lièrement dans le cas de cycles menstruels irréguliers avant le début
de la grossesse, et de fixer une date prévue d’accouchement. Elle
peut détecter des anomalies malformatives importantes (cardiaques,
cérébrales) et, dans le cas de la trisomie 21, évaluer la clarté nucale,
dont nous avons vu l’importance au chapitre précédent.
– Au deuxième trimestre, elle permet de détecter les malformations de
différents organes ou de la face, de suivre le développement et peut
être utilisée aussi pour guider une amniocentèse, technique que nous
décrirons plus loin dans ce chapitre.
– Au troisième trimestre, elle permet d’évaluer le développement
intra-utérin du fœtus (sa croissance et celle de son crâne) ainsi que de
détecter des malformations qui n’auraient pas été identifiables plus tôt.
L’échographie peut également être répétée si l’on a une suspicion de
disproportion fœto-pelvienne, la tête fœtale semblant trop volumineuse
pour le bassin maternel, afin de prévenir des complications mécaniques
au cours de l’accouchement.
Cependant, l’échographie devrait être proposée dans un cadre strict
respectant les opinions de chaque femme quant aux suites possibles à lui
donner (encadré 7.2).
218
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
L’approche embryo-fœtale
Si les tests de dépistage sanguin ou échographique démontrent des anoma
lies ou s’il existe une suspicion de maladie génétique basée sur l’histoire
familiale, il est possible de prélever des cellules d’origine fœtale pour les
analyser. Trois techniques sont disponibles, dépendamment du temps de
la grossesse.
219
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
L’amniocentèse
Cette technique consiste à effectuer un prélèvement du liquide amniotique
qui entoure le fœtus et dans lequel flottent des cellules provenant de
la peau, du tube digestif ou du système urinaire du bébé. Une aiguille
est introduite à travers la paroi abdominale et la paroi utérine jusqu’au
liquide amniotique sous contrôle échographique. Les cellules recueillies
sont mises en culture, puis analysées. L’amniocentèse est pratiquée en
général aux environs de la 15e semaine de gestation, mais les résultats
sont disponibles trois semaines plus tard en raison du temps nécessaire
aux cultures tissulaires pour se développer. Ce n’est donc en général que
vers la 18e ou 20e semaine de grossesse que le diagnostic d’anomalie
chromosomique ou génétique pourra être fourni à la mère. Le risque de
provoquer un avortement oscille entre 1/400 et 1 %. Les recommandations
actuelles varient suivant les pays quant à la nécessité de son usage systé
matique dans certains cas particuliers, comme les grossesses chez les
femmes de plus de 35 ans.
Dans l’avenir, des techniques comme l’analyse cytogénétique des
cellules fœtales isolées dans le sang maternel pourrait la remplacer pour
éviter les risques d’avortement. Cette méthode, encore expérimentale, a
les mêmes indications que l’amniocentèse et permet de diagnostiquer les
mêmes pathologies, mais elle nécessite l’emploi de techniques d’ampli
fication type PCR et FISH (décrites dans les chapitres précédents) en raison
du très petit nombre de cellules disponibles pour l’analyse.
Le diagnostic pré-implantatoire
Il ne s’agit plus ici d’évaluer la structure génétique d’un fœtus, mais bien
de sélectionner un embryon indemne d’anomalie avant l’implantation
dans l’utérus. Ceci n’est bien entendu possible que dans le cadre de la
fécondation in vitro. En France, on parle de techniques d’assistance à
la procréation pour définir toutes les pratiques de conception in vitro,
transfert d’embryon, inséminations artificielles.
220
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
Le conseil génétique
L’objectif du conseil génétique est de fournir aux femmes et aux hommes
qui désirent s’engager dans un projet parental toute l’information perti
nente concernant un risque génétique. La majorité des généticiens
s’entendent pour dire qu’il ne devrait être donné qu’aux personnes qui
en font la demande, et non imposé à des gens qui pourraient avoir des
réticences religieuses ou philosophiques à une procréation encadrée
basée sur des données scientifiques dont ils peuvent ne pas reconnaître
la validité. Dans tous les cas, les informations doivent être présentées de
manière neutre, non directive, et laisser la décision finale de la procréation
aux familles concernées.
Les informations fournies dans le cadre d’un conseil génétique sont
multiples :
– Identification de la maladie ou du syndrome que l’on veut évaluer
grâce à l’obtention d’une histoire familiale bien documentée obtenue
des deux conjoints.
– Description de l’histoire naturelle de la maladie et de ces éventuels
traitements suivant l’état des connaissances scientifiques au moment
de la rencontre.
– Évaluation de la perception individuelle qu’ont les futurs parents
à propos de l’impact de la maladie concernée ; celle-ci peut être
différente de l’évaluation du degré possible de handicap présenté par
le médecin, car elle est influencée par l’intensité du désir d’avoir un
enfant.
– Détermination du type de risque : apparition ou récurrence. Les
connaissances actuelles de la transmission de plusieurs maladies géné
tiques permettent de calculer un risque de récurrence en appliquant
le théorème de Bayes. Sans entrer dans les détails de ces calculs que
le lecteur pourra approfondir dans l’article publié par J.E. Hodge ou
221
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
LE DÉBAT ÉTHIQUE
Le développement de nouvelles techniques de diagnostic et de prévention
durant les dernières années soulève d’intenses débats éthiques, religieux et
philosophiques. En effet, dans le même temps, des mesures sont instaurées
pour intégrer davantage les personnes atteintes de déficience intellectuelle
en reconnaissant la réalité de leur apport particulier à la vie collective.
Une société peut-elle simultanément promouvoir le respect et
l’intégration des personnes handicapées intellectuelles et chercher à mettre
en place les mesures visant à éviter leur naissance, voire à les éliminer via
des avortements sélectifs ? Le débat en cours au Québec, au moment de
la rédaction de cet ouvrage, face à l’implantation d’un dépistage prénatal
systématique de la trisomie 21 reflète bien le fait que les scientifiques seuls
ne peuvent décider de mesures qui touchent à la manipulation même de
la vie.
222
Chapitre 7 – La prévention de la déficience intellectuelle
223
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Que retenir ?
• Les connaissances actuelles sur les pathologies responsables d’une partie
des déficiences intellectuelles ont déjà amené la mise en place de mesures
individuelles et collectives de prévention : réglementation sur les substances
toxiques, vaccinations, ou suivi optimal de la grossesse.
• Les progrès technologiques dans divers domaines de la médecine et de
la réadaptation permettront d’alléger les conséquences de la déficience
intellectuelle (prévention tertiaire).
• Plusieurs approches sont en développement pour diminuer les impacts de la
déficience intellectuelle (prévention secondaire) : méthodes de sur-stimulation,
oxygénothérapie hyperbare, stimulation magnétique trans-crânienne, thérapie
génique. L’évaluation de leurs résultats est à venir.
• Les méthodes de dépistage et de diagnostic d’anomalies génétiques peuvent
être appliquées à la femme enceinte ou au fœtus dans le but d’identifier préco
cement les enfants à risque. La décision de la poursuite de la grossesse est
alors à prendre.
• Le débat éthique est largement ouvert entre intégration sociale des personnes
ayant une déficience intellectuelle et élimination des fœtus à risque, entre
intérêt collectif et intérêt individuel.
224
CONCLUSION
225
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
ne suis pas comme les autres ? » mérite vraiment une réponse et l’effort
d’adapter le niveau d’information aux limitations intellectuelles qui
peuvent entraver la compréhension de notions parfois très complexes.
Une famille bien informée, des intervenants du réseau de la santé et de la
réadaptation capables de transmettre une information exacte et adaptée,
et des enseignants bien outillés permettront un épanouissement optimal
du jeune déficient intellectuel.
L’accessibilité aux moyens d’information est très développée dans les
sociétés industrialisées, que ce soit par l’intermédiaire de publications,
de la télévision ou d’Internet. Ailleurs cependant, les coûts des ouvrages
écrits et l’absence des médias électroniques, associés à un faible niveau de
scolarité ou des problèmes d’analphabétisme, limitent leur impact. Dans
de telles circonstances, les intervenants locaux, adéquatement formés et
sensibles aux réalités du terrain, prennent toute leur importance.
La prévention étatique dépend des capacités financières des États
et de leurs priorités. Des notions de rentabilité appliquées au dépistage
d’une cause curable de déficience intellectuelle peuvent paraître difficiles
à accepter. Dans un monde idéal, toute personne devrait avoir accès aux
progrès scientifiques pour améliorer sa qualité de vie. Cependant, la réalité
imposée par les coûts du système de santé oblige les responsables à choisir
les champs d’action dans lesquels ils veulent investir les fonds publics.
Ces choix politiques sont également soumis à l’acceptation des mesures
proposées par les individus qui composent cette société. Les discussions
récurrentes quant aux bienfaits et aux risques de la vaccination en sont
une des illustrations.
Ces mesures d’intérêt général se heurtent parfois aux principes
moraux, religieux et philosophiques d’une partie plus ou moins grande de la
population. Le débat éthique actuellement en cours au Québec concernant
le dépistage systématique de la trisomie 21 le démontre clairement. Il
reflète bien toute la complexité du développement scientifique qui doit
tenir compte des multiples spécificités de l’être humain.
L’intelligence n’est qu’une de ces facettes.
226
GLOSSAIRE des TERMES UTILISÉS
227
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Aménorrhée :
Absence des menstruations. Par convention, il représente le temps qui
sépare le 1er jour des règles d’un cycle au 1er jour des règles du cycle suivant.
En cas de grossesse, c’est la période depuis les dernières menstruations.
Amniocentèse :
Technique de diagnostic prénatal au cours de laquelle une petite quantité
de liquide amniotique est prélevée par une ponction à travers la paroi de
l’abdomen. Les cellules fœtales, qui flottent dans ce liquide, peuvent alors
être étudiées afin de rechercher différentes maladies génétiques.
Aneuploïde :
Définit une cellule dans laquelle le nombre de chromosomes est anormal.
Anomalies chromosomiques :
Groupe de maladies génétiques consistant en des anomalies observables
au microscope du nombre de chromosomes ou de leur structure.
Anticipation :
Caractéristique de l’hérédité au cours de laquelle une maladie familiale
est observée plus précocement ou avec une gravité plus sévère au fur et à
mesure de la transmission de cette maladie au cours des générations. Ce
phénomène se retrouve dans presque toutes les maladies génétiques dont la
mutation pathologique est une expansion ou une répétition d’un codon.
Anticodon :
Séquence d’ADN de trois nucléotides dans une molécule d’ARN-t qui
s’apparient avec les bases complémentaires d’un ARN-m.
Anticorps :
Molécule produite par l’organisme pour se défendre contre les infections.
Il en existe plusieurs types : IgA, IgE, IgG et IgM.
Antirétroviral :
Médicament actif contre un rétrovirus.
Apnée :
Suspension temporaire de la respiration, volontaire ou non.
Arbre généalogique :
Représentation schématique décrivant les relations, le sexe, le statut patho
logique et les autres caractéristiques d’une famille.
ARN de transfert (ARN-t) :
Classe d’ARN qui contribue à l’assemblage de la chaîne protéique au cours
de la traduction. Le site anticodon de l’ARN-t se lie à un codon d’ARN-m
complémentaire, l’autre extrémité de la molécule d’ARN-t se fixant à un
acide aminé spécifique.
228
Glossaire
229
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Caryotype :
Représentation des chromosomes, classés par ordre de longueur.
Cataracte :
Opacité du cristallin.
Cellule somatique :
Cellule autre que de la lignée germinale à l’origine des gamètes. Chez
l’homme, la plupart des cellules somatiques sont diploïdes.
Cellule mère :
Cellule à l’origine d’une lignée.
Cellules filles :
Cellules qui proviennent de la division d’une cellule mère.
Centromère :
Région d’un chromosome qui sépare ses deux bras ; les centromères
constituent les sites de liaison des fibres au fuseau pendant la division
cellulaire.
Choléstase intra-hépatique :
Obstruction des voies biliaires à l’intérieur du foie.
Choriorétinite :
Inflammation de la choroïde et de la rétine.
Choroïde :
Couche médiane de la portion postérieure du globe oculaire, située entre
la rétine et la sclérotique.
Chromatide :
Chacune des deux parties homologues constituant un chromosome,
réunies par le centromère.
Chromatine :
Combinaison de protéines (histones) et d’ADN, présente dans le noyau des
cellules et qui constituent les chromosomes lors de la division cellulaire.
Chromosome :
Structure filiforme (étymologiquement : corps coloré) composé de
chromatine. Les gènes sont disposés le long des chromosomes.
Chromosomes sexuels :
Chromosomes X et Y dans l’espèce humaine.
Clone :
Cellules identiques descendant d’un ancêtre commun unique. Individu
provenant de la reproduction asexuée d’un individu auquel il est parfaite
ment identique génétiquement.
230
Glossaire
Coarctation de l’aorte :
Rétrécissement congénital de l’aorte au niveau de son isthme, situé à
l’endroit d’insertion du canal artériel sur l’aorte thoracique.
Codon :
Unité du code génétique dont dépend la synthèse d’un seul acide aminé :
il est constitué de trois paires de nucléotides. Il s’apparie à un anticodon
lors de la synthèse des protéines.
Communication inter-auriculaire (CIA) :
Malformation cardiaque caractérisée par l’existence d’un orifice anormal
entre les deux oreillettes.
Communication inter-ventriculaire (CIV) :
Malformation cardiaque caractérisée par l’existence d’un orifice dans la
cloison inter-ventriculaire.
Communication non verbale :
Ensemble des moyens utilisés pour interagir avec les autres ne passant pas
par le langage, comme la gestuelle ou la mimique.
Communication verbale :
Ensemble des moyens utilisés pour interagir avec les autres utilisant
le langage.
Congénital :
Présent à la naissance.
Consanguinité :
Mariage entre sujets apparentés.
Conseil génétique :
Transmission d’informations sur les maladies génétiques (risques, histoire
naturelle et diagnostic) aux patients et à leurs familles.
Corpuscule de Barr (corpuscule chromatinien) :
Chromosome X inactif, visible sous forme d’une masse de chromatine
à coloration dense dans les noyaux des cellules somatiques des femmes
normales.
Craniosténose :
Soudure prématurée d’une ou de plusieurs sutures crâniennes.
Crête neurale :
Cordon cellulaire d’origine ectodermique, issu d’un des bords de la
gouttière neurale au moment où celle-ci se ferme pour former un tube.
Crossing-over :
Échange de matériel génétique entre chromosomes homologues lors de la
méiose ; il produit une recombinaison.
231
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Cytosine :
L’une des quatre bases de l’ADN et de l’ARN dans la description des codons.
Délétion :
Perte de matériel chromosomique.
Dendrite :
Un des deux types de prolongements d’un neurone.
Dépistage génétique :
Recherche effectuée à grande échelle afin d’identifier les sujets présentant
des risques plus élevés de posséder un gène provoquant une maladie.
Diagnostic prénatal :
Identification d’une maladie chez un embryon ou un fœtus.
Diploïde :
Qui possède deux copies de chaque chromosome. Chez l’homme,
le nombre diploïde est 46.
Disomie uniparentale :
Affection dans laquelle deux copies d’un chromosome proviennent d’un
seul parent et aucune copie de l’autre parent.
Division réductionnelle :
Première phase de la méiose (méiose I) au cours de laquelle le nombre de
chromosomes est réduit de diploïde à haploïde.
Dizygotique :
Type de gémellité dans lequel chaque jumeau provient de la fécondation
d’ovules différents. Synonyme de faux jumeaux.
Dominant :
(1) Se dit de l’allèle d’un gène qui s’exprime chez le sujet hétérozygote en
empêchant l’expression du deuxième allèle.
(2) Se dit de l’hémisphère cérébral qui joue le rôle principal dans le
langage.
Duplication :
Présence d’une copie supplémentaire de matériel chromosomique.
Dysmature :
Se dit d’un nouveau-né dont le poids est significativement inférieur à la
moyenne pour l’âge gestationnel.
Dysmorphie :
Anomalie de forme d’une partie du corps.
Dysplasie :
Anomalie d’un tissu dans lequel les cellules sont organisées de manière
anormale.
232
Glossaire
Dystonie :
Contractions musculaires involontaires, entraînant une posture anormale.
Écart-type :
Racine carrée de la variance.
Échographie :
Technique de visualisation du fœtus dans laquelle des ultrasons sont
transmis à travers le fœtus et dont les schémas de réflexion sont affichés
sur un moniteur et photographiables.
Électrophorèse:
Technique dans laquelle les composants d’une substance sont séparés
suivant leur différence de migration dans un champ électrique.
Embryopathie :
Maladie qui atteint l’embryon et provoque une malformation.
Empreinte génomique :
Désigne un processus par lequel matériel génétique est exprimé différem
ment selon qu’il est hérité de la mère ou du père.
Encéphalite :
Maladie due à une inflammation de l’encéphale, le plus souvent à cause
d’un virus.
Épissage :
Assemblage de deux brins.
Ergothérapie :
Méthode de rééducation physique et de réadaptation sociale et psychologique.
Exons :
Portions de gènes codant pour des acides aminés, conservés après que le
transcrit primaire d’ARN-m a été épissé.
Expansion de triplet :
Type de mutation dans lequel le nombre de répétitions de trinucléotides
dans l’ADN est augmenté provoquant une fragilisation du chromosome.
Fœtopathie :
Désigne toute affection du fœtus.
Fonctions cognitives :
Ensemble des fonctions permettant à l’individu d’interagir avec son milieu :
perception, mémoire, langage et raisonnement.
Fontanelle :
Espace membraneux compris entre les os du crâne chez le nouveau-né. Il
existe une fontanelle antérieure et une fontanelle postérieure.
233
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Fragilisation chromosomique :
Voir expansion de triplet.
Gamète :
Cellule germinale haploïde (spermatozoïde ou ovule).
Gène :
Unité fondamentale de l’hérédité.
Génie génétique :
Modifications des gènes caractérisées par l’emploi des techniques de l’ADN
recombinant.
Génome :
Ensemble des gènes d’un organisme.
Génotype :
Ensemble des gènes d’un individu du point de vue de leurs allèles.
Gliome optique :
Tumeur primitive du système nerveux central développé aux dépens des
divers éléments cellulaires de la névroglie et affectant le nerf optique.
Guanine :
L’une des quatre bases de l’ADN (abréviation : G).
Hamartome :
Malformation d’aspect tumoral due à un mélange anormal d’éléments
cellulaires constitutifs normaux.
Haploïde :
Qui possède une copie de chaque chromosome. Chez l’homme, le nombre
haploïde est 23.
Hémizygote :
Désigne un gène qui n’est présent qu’en une seule copie ; terme en général
utilisé pour qualifier les gènes portés par le chromosome Y.
Hémostase :
Ensemble des phénomènes biologiques qui font cesser une hémorragie.
Hépatomégalie :
Hypertrophie du foie.
Hépato-splénomégalie :
Augmentation du volume du foie et de la rate.
Hétérozygote :
Sujet qui possède deux allèles différents sur un locus.
Histone :
Noyau protéique autour duquel l’ADN s’enroule dans un chromosome.
234
Glossaire
Homologue :
Désigne des chromosomes qui s’apparient lors de la méiose.
Homozygote :
Sujet chez lequel les deux allèles d’un locus sont identiques.
Hypertélorisme :
Espacement trop important des yeux.
Hypoxie :
Diminution faible à modérée de la quantité d’oxygène livrée par le sang
aux tissus.
Ictère :
Coloration jaune de la peau, des conjonctives et des muqueuses, commu
nément appelée jaunisse. Il est dû le plus souvent à l’accumulation de
bilirubine, substance produite par le foie et éliminée par la bile.
Immunoglobulines (Ig A – E – G – M) :
Nom sous lequel on désigne diverses protéines du sérum sanguin et de
diverses sécrétions, douées d’une activité anticorps et possédant des struc
tures biochimiques analogues.
Inactivation du chromosome X :
Processus par lequel les gènes de l’un des chromosomes X de chaque
cellule de l’embryon femelle sont rendus inactifs de façon aléatoire pour
la transcription.
Incidence :
Nombre de nouveaux cas d’une maladie dans une population, évalué par
année.
Incubation :
Période d’évolution d’une maladie infectieuse comprise entre l’introduction
dans l’organisme du germe et l’apparition des symptômes.
Insertion (en génétique) :
Anomalie de la méiose consistant dans l’adjonction, à un chromosome,
d’un segment supplémentaire.
Intron :
Séquence d’ADN se trouvant entre deux exons. Il est transcrit dans
l’ARN-m primaire, mais il est éliminé au cours de la formation du transcrit
mature d’ARN-m.
In utero :
Qui se produit à l’intérieur de l’utérus.
Kinésithérapie :
Voir Physiothérapie.
235
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Leptoméninge :
Ensemble de la pie-mère et de l’arachnoïde (soit les deux méninges les
plus internes).
Locus :
Localisation d’un gène donné sur un chromosome (pluriel : loci).
Macro-orchidie :
Augmentation de la taille des testicules.
Macrosomie fœtale :
Poids et taille du corps et des organes fœtaux significativement supérieurs
à la moyenne pour l’âge gestationnel.
Méiose :
Processus de division cellulaire dans lequel les gamètes haploïdes sont
formés à partir de cellules germinales diploïdes.
Méninges :
Enveloppes membraneuses entourant le système nerveux central. Elles
sont au nombre de trois ; de l’extérieur à l’intérieur, ce sont la dure-mère,
l’arachnoïde et la pie-mère.
Méningite :
Inflammation des méninges.
Métacentrique :
Chromosome dans lequel le centromère est situé approximativement au
milieu des bras du chromosome.
Microdélétion :
Délétion chromosomique trop petite pour être vue au microscope.
Microcéphalie :
Diminution du volume du crâne, lequel est significativement inférieur
à la moyenne de la population.
Microphtalmie :
Diminution du volume normal des globes oculaires.
Mitochondrie :
Organite cytoplasmique jouant un rôle important dans la respiration
cellulaire. Les mitochondries renferment leur propre ADN.
Mitose :
Processus de division cellulaire dans lequel deux cellules descendantes
sont produites à partir d’une cellule mère unique.
Monogénique :
Désigne un caractère dépendant d’un seul gène.
236
Glossaire
Monosomie :
Situation d’aneuploïdie dans laquelle un chromosome donné n’est présent
qu’en une seule copie, donnant au sujet un total de 45 chromosomes.
Monozygote :
Désigne une partie de jumeaux qui proviennent d’un zygote unique.
Synonyme : vrais jumeaux.
Mosaïque :
Existence d’au moins deux lignées cellulaires génétiquement différentes
chez un même sujet.
Multifactoriel :
Désigne des caractères ou des maladies qui résultent d’interactions
de facteurs génétiques et environnementaux multiples (par exemple :
anomalies du tube neural).
Mutation :
Modification d’une séance d’ADN.
Neurofibrome :
Tumeur bénigne siégeant essentiellement au niveau de la peau et du
système nerveux. Il est causé par la prolifération de nombreuses cellules,
surtout les cellules de Schwann et les fibroblastes.
Neurofibrome plexiforme :
Neurofibrome exceptionnel par sa taille, son pouvoir d’extension entre
les tissus voisins et sa composition cellulaire. Il est rapporté dans la
neurofibromatose.
Neurone :
Cellule de base du système nerveux, hautement spécialisée.
Névroglie :
Tissu de soutien du système nerveux central.
Non-disjonction :
Absence de répartition correcte des chromatides entre deux cellules filles.
Peut produire une aneuploïde.
Nucléosome :
Unité structurelle de la chromatine dans laquelle un fragment d’ADN est
enroulé autour d’une unité centrale de huit molécules d’histones.
Nucléotide :
Unité de base de l’ADN ou de l’ARN, composée de désoxyribose (ou d’un
ribose dans le cas de l’ARN), d’un groupement phosphate et d’une base
azotée.
237
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Œstriol :
Un des trois principaux œstrogènes produits par l’organisme. Il est
augmenté durant la grossesse, car il est aussi synthétisé par le placenta.
Oligoamnios :
Diminution de la quantité du liquide amniotique.
Organogenèse :
Formation des organes au cours du développement embryonnaire.
Orthophonie :
Rééducation du langage, oral et écrit.
Oxygénothérapie hyperbare :
Emploi thérapeutique de l’oxygène pur ou d’un mélange gazeux enrichi en
oxygène dans un caisson où règne une pression élevée (2 à 3 atmosphères).
PAPP ou PAPP-A (Pregnancy Associated Plasma Protein A) :
Cette protéine provient du trophoblaste. Elle est diminuée au premier
trimestre de la grossesse dans les cas de fœtus porteur de trisomie 21 ou
de trisomie 18.
Pénétrance :
Probabilité d’expression d’un phénotype, lorsqu’un sujet a hérité d’un
génotype de type prédisposant. Si cette probabilité est inférieure à 1,0, le
génotype lié à la maladie a une pénétrance réduite ou incomplète.
Périoste :
Membrane de tissu conjonctif fibreux qui entoure toute structure osseuse.
Phénotype :
Ensemble des caractéristiques observables chez une personne, produites
par l’interaction des gènes et de l’environnement.
Physiothérapie :
Ensemble des traitements qui utilisent la mobilisation active ou passive
pour restaurer la fonction de différentes parties du corps. En France et en
Suisse, c’est le terme de kinésithérapie qui est privilégié.
Polygénique :
Décrit un caractère défini par les effets combinés et additifs de multiples
gènes.
Porteur :
Individu porteur d’un gène responsable de maladie, mais qui n’exprime
pas cette maladie. Le terme est généralement utilisé pour désigner les
hétérozygotes pour un gène récessif.
Prématurité :
État d’un enfant né avant terme.
238
Glossaire
Prévalence :
Rapport du nombre de cas d’une maladie ou d’une caractéristique à l’effectif
total d’une population, à un moment donné. Elle s’exprime souvent en
pourcentage.
Prévention primaire :
Ensemble de mesures prises pour empêcher l’apparition d’une maladie.
Prévention secondaire :
Ensemble de mesures prises pour dépister une maladie grave et pour la
traiter précocement de façon à la guérir ou à l’atténuer, ou mesures pour
enrayer une épidémie.
Prévention tertiaire :
Ensemble de mesures prises visant à empêcher les récidives, à lutter contre
les séquelles ou à réadapter le malade à la vie sociale et professionnelle.
Purine :
Les deux bases de l’ADN (et également de l’ARN), adénine et guanine, qui sont
composés de deux cycles carbone-azote. À comparer avec pyrimidine.
Pyrimidine :
Bases (cytosine et thymine dans l’ADN ; cytosine et uracile dans l’ARN)
qui sont composées d’un cycle unique carbone-azote. À comparer avec
purine.
Quotient intellectuel (QI) :
Évaluation chiffrée de l’intelligence d’un sujet, mesurée par des tests et
rapportée à la courbe de distribution normale pour l’âge.
Récessif :
Se dit d’un allèle qui n’est exprimé que dans l’état homozygote ou hémi
zygote. L’allèle récessif est masqué par l’allèle dominant lorsque les deux
sont présents simultanément chez un hétérozygote.
Recombinaison :
Survenue dans la descendance de nouvelles combinaisons d’allèles,
résultant de crossing-over qui se produit au cours de la méiose parentale.
Réplication :
Processus par lequel la molécule d’ADN double brin est reproduite pour
être utilisée.
Rétrovirus :
Virus dont le matériel génétique est constitué par de l’ARN et qui possède
une transcriptase-réverse, enzyme permettant de transformer son ARN
en ADN et de s’incorporer dans celui de la cellule qu’il infecte. Le VIH à
l’origine du SIDA fait partie des rétrovirus.
239
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Ribosome :
Site de traduction de l’ARN messager mature en séquences d’acides aminés.
Risque de récurrence :
Probabilité qu’un autre descendant affecté d’une pathologie soit engendré
dans des familles où un ou plusieurs descendants affectés sont déjà nés.
Séquence d’ADN :
Ordre des bases d’ADN le long d’un chromosome.
Sinus veineux :
Veine principale collectant le sang à sa sortie du tissu cérébral.
Splénomégalie :
Augmentation de volume de la rate.
Stéréotypé :
Qualifie un mouvement ou un comportement répétitif sans signification.
Submétacentrique :
Désigne un chromosome dans lequel le centromère est plus près de l’une
des extrémités du bras du chromosome que de l’autre.
Stimulation magnétique :
Application d’un champ magnétique dans un but thérapeutique.
Sur-stimulation :
Techniques diverses utilisant des stratégies répétées et intenses visant
à l’acquisition de compétences.
Syndrome :
Ensemble de malformations ou d’anomalies multiples résultant toutes
d’une cause unique (par exemple : syndrome de Down).
Télomère :
Extrémité d’un chromosome.
Tératogène :
Substance de l’environnement qui peut provoquer une anomalie
congénitale.
Tétralogie de Fallot :
Malformation cardiaque complexe associant : sténose de la voie d’éjection du
ventricule droit (l’artère pulmonaire à différents niveaux), communication
inter-ventriculaire, hypertrophie ventriculaire droite, dextroposition de
l’aorte. Elle représente 8 % des cardiopathies congénitales.
Thérapie génique :
Insertion ou modification de gènes pour corriger une maladie.
240
Glossaire
Thymine :
L’une des quatre bases de l’ADN (abréviation : T dans la description des
codons).
Traduction :
Processus dans lequel une séquence d’acides aminés est assemblée en
fonction de schémas spécifiques par l’ARN messager mature.
Transcription :
Processus au cours duquel une séquence d’ARN-m est synthétisée à partir
d’ADN.
Transfection :
Transfert d’une séquence d’ADN dans une cellule.
Transgénique :
Fait référence à un organisme dans lequel un gène provenant de l’organisme
d’un autre être a été introduit (par exemple : une souris transgénique peut
contenir un gène humain inséré).
Translocation :
Échange de matériel génétique entre des chromosomes non homologues.
Translocation réciproque :
Translocation provenant de la cassure de deux chromosomes différents
et d’un échange consécutif de matériel. Les porteurs de translocation
réciproque conservent un nombre normal de chromosomes et une quantité
normale de matériel chromosomique.
Travail (durant l’accouchement) :
Comprend les deux premières phases de l’accouchement : dilatation du
col utérin et sortie du fœtus.
Trisomie :
État dans lequel le sujet possède une copie supplémentaire d’un chromo
some, soit un total de 47 chromosomes dans chaque cellule.
Trisomie partielle :
Anomalie chromosomique dans laquelle une portion d’un chromosome
est présente en trois copies.
Trophoblaste :
Ensemble de cellules qui constitueront les membranes du placenta.
Tube neural :
Étape embryologique de formation du système nerveux.
Uracile :
L’une des quatre bases de l’ARN (abréviation : U dans la description des
codons).
241
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Vasculite :
Inflammation des vaisseaux sanguins.
Vasoconstriction :
Diminution du calibre des vaisseaux sanguins.
VIH :
Virus de l’immunodéficience humaine.
Zygote :
Œuf fécondé produit de l’union des gamètes.
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242
LISTE DES PRINCIPALES PATHOLOGIES DÉCRITES
243
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
Hypothyroïdie congénitale.............................................................................. 76
Ictère nucléaire................................................................................................ 109
Incompatibilité ABO...................................................................................... 110
Incompatibilité Rhésus.................................................................................. 110
Infarctus placentaire......................................................................................... 58
Infection congénitale à cytomégalovirus....................................................... 45
Infections néonatales à VIH.......................................................................... 104
Infirmité motrice cérébrale............................................................................ 111
Intoxication au mercure................................................................................. 123
Intoxication au plomb.................................................................................... 121
Lissencéphalie................................................................................................... 32
Maladie de Charcot-Marie-Tooth................................................................. 195
Maladie du cri-du-chat................................................................................... 180
Maladie de Lesch-Nyhan............................................................................... 204
Maladie de Von Recklinghausen................................................................... 191
Maladie hémolytique du nouveau-né.......................................................... 109
Malformation d’Arnold-Chiari........................................................................ 40
Malformation de Dandy-Walker..................................................................... 40
Maltraitance.................................................................................................... 126
Méningites aseptiques.................................................................................... 120
Méningites bactériennes néonatales............................................................ 120
Méningites bactériennes................................................................................ 119
Méningo-encéphalocèle.................................................................................... 39
Méningo-myélocèle.......................................................................................... 39
Négligence....................................................................................................... 127
Neurofibromatose de type I........................................................................... 191
Oligohydramnios ............................................................................................. 57
Pachygyrie.......................................................................................................... 41
Paralysie cérébrale.......................................................................................... 111
Phénylcétonurie (PKU)................................................................................... 182
Pré-éclampsie ................................................................................................... 57
Prématurité........................................................................................................ 91
Quasi-noyade................................................................................................... 135
244
Pathologies
245
Comprendre et prévenir la déficience intellectuelle
246
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HUMAN GENOME PROJECT INFORMATION (des informations sur le dépistage
génétique et la thérapie génique) www.ornl.gov/hgmis/medicine/assist.html. En
anglais.
266
Un livre essentiel pour aider
les intervenants du domaine de la santé
et les familles à comprendre
la déficience intellectuelle
D
ans un monde axé sur la performance et la compétition, certains
individus n’ont pas les « outils » nécessaires pour fonctionner au
même niveau que les autres : ce sont les personnes vivant avec une
déficience intellectuelle.
Plus qu’un diagnostic, plus qu’un handicap, la déficience intellectuelle a des
répercussions sur les personnes qui en sont affectées, sur leur famille, leur
entourage et sur la société qui se doit de les appuyer, voire de les prendre
en charge. Elle impose bien souvent à tous un fardeau émotionnel tout
autant que financier.
Le premier objectif de cet ouvrage est d’aider les intervenants du domaine
de la santé et de la réadaptation, ainsi que les familles, à comprendre les
circonstances qui ont altéré le développement du cerveau, cet organe à la base
du fonctionnement individuel et de l’interaction avec le monde environnant.
Le second objectif est de présenter des stratégies et des moyens de prévention
adaptés à chacune des causes identifiées lorsque cela est possible.
Touchant à des domaines aussi variés que la génétique, l’infectiologie, la
néonatologie et la biochimie, cet ouvrage en expose les bases simplifiées et
décrit les mécanismes de l’altération d’un cerveau en développement aux
conséquences parfois dramatiques, toujours perturbantes.
Mieux connaître les processus à l’origine de cette atteinte cérébrale permet
aussi d’envisager les moyens de l’éviter. Dans tous les cas, responsabilisations
individuelle et sociale doivent se conjuguer et les interventions se faire dans
le respect des valeurs éthiques ou religieuses de chacun.
ISBN 978-2-89544-153-3
9 782895 441533