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CAS-CONCRET APICULTURE

Exploitation apicole diversifiée


(miel, pain d’épices, nougat)
vendant en direct ou en magasins
spécialisés sous label
Agriculture Biologique
Contexte géographique : zone de moyenne montagne

C E R T I F I É

A G R I C U LT U R E
BIOLOGIQUE

D iapason
RÉSEAU D’EXPLOITATIONS DE RÉFÉRENCE

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Organisation de la saison
Les cas-concrets ont pour objectif de
détailler les caractéristiques techniques et Les apiculteurs transhument sur 4 à 5 miellées par an, dont principalement acacia, toutes fleurs,
économiques d’une exploitation apicole châtaignier et montagne. Si les conditions météorologiques le permettent, il est possible de produire
donnée. Le cas concret est un exemple de du miel de sapin. Les colonies laissées en plaine produisent du miel toutes fleurs, utilisé dans la
confection des produits transformés. Toutes les colonies en production sont équipées d’une grille à
mode de fonctionnement correspondant à propolis. La production est réalisée majoritairement sur des emplacements proches de l’exploitation
des choix et des pratiques cohérentes dans (0 à 35 km) mais aussi sur quelques emplacements plus éloignés (100 à 200 km) pour bénéficier
un contexte défini. de miellées plus précoces ou cibler une miellée spécifique.
Ce cas-concret se base sur l’observation
Figure 1 : Schéma de gestion du cheptel, élevage et transhumances
d’une exploitation entre 2013 et 2016. Il a été
construit collectivement, en se basant sur ... Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. ...
les données du Réseau d’exploitations de
référence1 par l’ITSAP et grâce à l’expertise
Élevage de reines
de terrain de l’ADA AURA.
Essaimage artificiel Essaimage artificiel Nourrissement
350 colonies hivernées
Transhumance, récolte Transhumance, Transhumance,
210 à 250 colonies en production récolte récolte
Abeille noire et hybride
Conditionnement, transformation
GAEC familial
2 UTH2 + aide familiale
Élevage : v
Au micro-BA (micro bénéfice agricole) 100
Pertes hivernales
Intro J3 essaims
Production de miel, propolis, pain - 30 % Taux de réussite
d’épices et nougat 80 essaims - 70 %
(stock de reines) v
4 à 5 miellées 245 colonies
150 essaims
en sortie
30 000 km parcourus/an d’hiver Remérage sur 4 cadres

Commercialisation : Prélèvement Pertes en saison :


en vente directe + magasins spécialisés Acacia 1 Non-valeur 60-80 colonies
C 64 colonies 40 colonies
v v
Sommaire Tri des
colonies
Acacia 2
32 colonies
Châtaignier
60 colonies Sapin
120
Hivernage
colonies 350 colonies
Organisation de la saison 2 C
Production de miel 3 Plaine
Plaine (toutes fleurs) Montagne 1
Répartition du produit et des charges 3 154 colonies 30 colonies
non prêtes à produire
Résultats économiques 4 sur l’acacia Montagne 2
Production :
Calendrier et répartition du temps de travail 4 120 colonies 250 colonies
Forces et faiblesses de l’exploitation 4
Production
Traitements Comptage
1. Anciennement appelé OTE (Observatoire
technico-économique) Élevage / Nourrissement
Ruchers
d’hivernage
Début et fin
de saison v contre C Varroas
2. Unité de Travail Humain Conditionnement / Transformation Varroa
2

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Production de miel Commercialisation : circuits courts
• 2/3 de la production (miel et produits transformés) vendus
Figure 2 : Production moyenne de miel en vente directe (exploitation ou marchés)
• 1/3 vendu en magasins spécialisés (type Biocoop)
kg
4 500
Miel de sapin** Lutte contre Varroa
755 Rendement annuel moyen • Comptage des chutes naturelles
4 000 Avec sapin Sans sapin • Pression Varroa suivie tout au long de l’année
(kg/colonie)
3 500 Miel d’acacia* • Traitements à l’acide oxalique en période hors couvain (sur les
510
Par colonie hivernée 13 11 essaims et sur toutes les colonies en fin de saison et pendant
3 000 l’hiver)
Miel de montagne Par colonie mise en production 18 15 • Traitement à l’acide formique en fin de saison
2 500 1 650
2 000 Miel de châtaignier Nourrissement
La stratégie de l’exploitation est de miser sur plusieurs • 3,5 tonnes équivalent sucre*, soit 10 kg par colonie hivernée,
1 500 répartis comme ci-dessous :
Miel toutes fleurs miellées et sur une large gamme de produits proposés.
600
1 000 - 77 % : compléter les réserves pour l’hiver
En plus du miel, environ 30 kg de propolis sont produits - 18 % : élevage reines et essaims
500 900 - 5 % : stimulation début saison
* Production variable
chaque année, ainsi que 200 kg de nougat et 2 T de pain
0 ** Production très variable d’épices. Renouvellement
• Taux de pertes hivernales : ~ 30 %
Répartition du produit et des charges • Nombre de colonies hivernées avec des reines de l’année :
au moins 50 %
• Les reines de 2 ans sont systématiquement changées.
Le produit brut de l’exploitation : valeur des productions de l’exploitation (vendues ou • 180 essaims créés : 80 en début de saison réservés pour
stockées) et des éventuelles subventions d’exploitation. le remérage des colonies de production en saison et
100 essaims créés en fin de saison
La gestion des stocks permet aux apiculteurs d’assurer la disponibilité de leur gamme de produits, de • Introduction de cellules royales avec suivi de fécondation
conserver leurs marchés et ainsi d’avoir une certaine stabilité du chiffre d’affaires entre les années. Le en ruchettes
produit brut de l’exploitation est en moyenne de 240 € HT par colonie hivernée et les charges sont • Taux de réussite des essaims : 70 %
en moyenne de 113 € HT par colonie hivernée. La transformation des produits et le label Agriculture Renouvellement des cires
Biologique permettent une bonne valorisation de la production. • 70 kg de cire produite chaque année
La propolis et les produits transformés représentent plus de 55 % du produit brut de l’exploitation • Cire travaillée avec un cérificateur solaire et un gaufrier
• 2 cadres / ruche renouvelés chaque année
les années sans production de miel de sapin.
Figure 3 : Produit brut moyen de l’exploitation Figure 4 : Répartition du produit brut (hors Bâtiments et matériel
(84 000 €) hors subventions d’exploitation subventions d’exploitation) et des charges Bâtiment de 160 m2
• 40 m2 de miellerie (dont conditionnement)
de l’exploitation (hors frais financiers) • 30 m2 pour la transformation
Miel d’acacia • 65 m2 pour le stockage (matériel et produit finis), la vente
8% €90 000 84 000 € HT et l’atelier bois
8% Miel de châtaignier €80 000 Amortissements Matériel
et frais financiers
Miel de montagne €70 000 • Transhumance : fourgon + remorque (32 ruches)
26 % 51 % Charges de structure • Manutention : chenillard (capacité maximale : 300 kg),
22 % Miel de sapin €60 000 gerbeur à fûts
€50 000 Charges opérationnelles • Miellerie : extracteur 42 cadres, centrifugeuse
Propolis (dont propolis transformée)
39 500 € HT • Transformation : pétrin mélangeur, four à pain d’épices
9% Nougat €40 000 12 % • Conditionnement : pompe doseuse
13 % €30 000 35 %
Miel
14 % Pain d’épices 46 %
€20 000 Produits transformés
*Les produits distribués pour le nourrissement glucidique
€10 000 42 % Propolis des colonies n’ont pas tous des concentrations en sucres
14 % équivalentes. Un taux de conversion est utilisé pour obtenir
€- une quantité en « kg équivalent sucre », il correspond au
Produit Charges taux de concentration en sucre du produit ».

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Forces et faiblesses Résultats économiques
de l’exploitation L’Excédent brut d’exploitation (EBE) : solde entre le produit total et les charges opérationnelles et de structure.
FORCES Le résultat courant (RC) : solde entre le produit total et les charges totales. Il est un indicateur de la rentabilité
De l’exploitation de l’exploitation.
L’expérience des apiculteurs et leur organisation Le résultat disponible (RD) : à partir de l’EBE, on retire les annuités des emprunts long et moyen terme ainsi
leur permettent d’avoir un rythme de travail que les charges financières (frais financiers court terme et agios). Il correspond à la somme disponible pour les
globalement acceptable sur l’année. prélèvements privés (salaires notamment) et pour le développement de l’exploitation (autofinancement).
Les compétences en construction et entretien des
bâtiments et du matériel permettent de limiter les coûts
d’investissement et d’entretien. EBE = 49 600 € RC = 44 500 € RD = 49 600 €
Du système
L’activité de transformation, dont le travail se répartit Les résultats économiques varient selon la production ou non de miel de sapin. Sans production de miel de sapin,
tout au long de l’année, permet une bonne valorisation l’EBE est de 36 600 €. Avec production de miel de sapin, l’EBE est de 49 600 €. Les apiculteurs n’ont aucun prêt en
de la production.
Une diversité des produits permettant de sécuriser cours, le résultat courant est donc de 44 500 € et le résultat disponible de 49 600 € soit 24 800 € par apiculteur.
le revenu. Il correspond à la somme disponible à la fois pour les dépenses personnelles des exploitants (notamment pour
prélever leurs salaires) et les dépenses liées au renouvellement et à la croissance de l’exploitation (autofinancement).
FAIBLESSES
De l’exploitation
La saison de production est courte.
La main d’œuvre est insuffisante en juin et juillet. Calendrier et répartition du temps de travail
Le matériel est vieillissant.

Du système Figure 5 : Calendrier simplifié des activités Figure 6 : Répartition de la charge de


La production est très variable selon les années. apicoles. Ce calendrier varie selon l’année travail des 2 exploitants en 2015
Le système demande un temps de travail important. (dates des miellées, taux de pertes, conditions
L’activité de transformation et la vente en direct climatiques…).
nécessitent un travail toute l’année, donc sans réelle

Nombre de jours travaillés en 2015


250
coupure.

Septembre

Novembre

Décembre
44 %

Octobre
Janvier

Février

Juillet

Août
Avril
Mars

Juin
Mai
200

Miel toutes 150


Avec le soutien financier de : fleurs
Miel d’acacia 100
14 % 14 %
Miel

Miel de
châtaignier 50 8%
Miel de 6% 5% 5% 4%
montagne 1%
0
Miel de sapin
, l
Transformation / r on es es rs er on en ie
conditionnement c he a ti o ir ns t
d its ve a hi ge c ti e ti es t ér nts
f o u i a r h a e
Essaims et ru m , is en od D ,c v ra t c
or és vra té le xt en s ru m m
n ti
Élevage

Nous remercions les apiculteurs qui ont accepté reines au sf em p


r
ili d’é E
fécondées s n r ch li n b et de t ie bâ
é a n
de donner de leur temps pour aider la filière it Tr
a io ta on re et
Essaims iv M it p ti nt
ct n d o m ca E
à acquérir des données de références sur le Nourrissement Stimulation Essaims Essaims Hivernage A o C r i
Suivi des colonies

Traitements C ab
fonctionnement des exploitations apicoles anti-Varroa Comptages + AO
C+ AO
F
AO
professionnelles. des essaims
Traitements

Une version longue du document est


anti-Varroa des
colonies de C C + AF* C+ AO Les apiculteurs consacrent près de la moitié de leur
AO
disponible auprès des ADA, du GPGR, d’ADA
production temps à la gestion des ruchers (visites des ruches,
C : Comptage varroas ; AO : Acide oxalique ; AF : Acide formique ; *non réalisé sur toutes les miellées récoltes, transhumance…). La transformation,
France et de l’ITSAP.
le conditionnement et la commercialisation des
Transformation = part importante de l’activité de l’exploitation produits représentent 1/3 du temps de travail, et
Commercialisation = autant de temps que la transformation l’extraction 5 %.
4 Auteurs : Félicie Aulanier (ITSAP), Adèle Bizieux (ADA AURA), Claire Robert (ADA AURA), Chloé Juge (ITSAP) et Cécile Ferrus (ITSAP). Avec la participation en relecture de Tiphaine Daudin (GIE Elevages / ADA Bretagne), Constance Beri (ITSAP) et des
apiculteurs enquêtés et relecteurs. Conception graphique : Gisèle Janit : g.janit@wanadoo.fr / Edité en juillet 2020. Crédits photographiques : ADA AURA et ITSAP

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