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Thématique : Le numérique au service des statisticiens : révolutionner

l'analyse des données

Article Pour le Club ISSEA – PRESS · Décembre 2023

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Révolutionner l'analyse des données
ASSA ALLO (1)
Dans une ère où la technologie redéfinit notre quotidien, plongeons dans
l’impact révolutionnaire du numérique sur le domaine de la statistique.
À l’ère du numérique, les statisticiens se voient offrir de nouvelles
perspectives passionnantes alors que les avancées technologiques
transforment radicalement la manière dont les données sont collectées,
analysées et interprétées.
I l y a tout juste 10 ans, nous écrivions avec Hervé
Maisonneuve deux articles sur la qualité de la rédaction en
kinésithérapie. Hervé Maisonneuve était à l’époque directeur
de l’évaluation à l’ANAES et Président de l’Association
Européenne des éditeurs scientifiques: EASE
(http://www.ease.org.uk/). Ces articles ont souvent été cités
pour promouvoir la qualité de l’écriture et indirectement de la
lecture. Ils sont disponibles gratuitement sur Internet dans les
archives des « annales de kinésithérapie » [1, 2]. D’autres
articles ont été publiés depuis [3, 4] et certains ouvrages
récents ont une présentation très pédagogique pour
promouvoir la qualité rédactionnelle [5-7]. De même des sites
Internet [8-12] actualisent ces données ou les
recommandations internationales de rédaction d’articles
(appelée souvent « Normes de Vancouver »). Vous
retrouverez en encadré 1 les notions standards de forme et de
fond.
Cet article a pour objectif de citer brièvement les règles de
rédaction et, à travers un exemple concret, de commenter les
points à améliorer.
Le texte analysé est un mémoire d’étudiant de l’IFMK de
Nancy qui a été réduit pour correspondre aux
recommandations de Kinésithérapie, la revue [13]. C’est un
travail difficile de ré-écriture et, pour les auteurs, un temps
important investi. Le texte soumis est présenté ci-après en
italique pour dissocier l’avis de relecture du texte lui-même.
Les références citées par l’article ana-
(1) Cadre de Santé Masseur Kinésithérapeute. Rédacteur en chef de
Kinésithérapie, la revue. p.trudelle@wanadoo.fr
(2) Masseur Kinésithérapeute
(3) Cadre de Santé Masseur Kinésithérapeute, Institut Régional
deRéadaptation (Pr. J.M. ANDRE), Clinique de Traumatologie et
d’Orthopédie (Pr. D. MOLE), 49 rue Hermite, 54052 Nancy Cedex. E-
mail: bpetitdant@sincal-cto.fr
48
ASSA Allo, ISEL3 2023
lysé sont citées dans l’encadré 2 et appelées dans le texte (réf.
Suivi du numéro de la référence) pour ne pas les confondre
avec nos références bibliographiques. Le texte a été adressé en
relecture anonymement (ni les auteurs, ni les lecteurs ne se
connaissent). Vous retrouverez les commentaires des
relecteurs, ainsi que les miens au cours du texte.
Analyse d’un exemple concret
Le titre
Le titre du travail était: « Influence d’une hypoextensibilté du
muscle psoas-iliaque sur les dysfonctions sacro-iliaques de
sujets asymptomatiques ». Il pourrait être plus « informatif »
en donnant les résultats obtenus de l’étude comme par
exemple: « L’hypoextensibilté du muscle psoas-iliaque
influence les dysfonctions sacro-iliaques de sujets
asymptomatiques ». Le titre est en général choisi au départ et
corrigé en fin de travail. Si l’auteur ne l’a pas fait, il y a
souvent un décalage entre la lecture de l’article et le titre.
Regardez si vous pouvez lire le résultat principal dans le titre.
Un bon titre, c’est un maximum de précisions, dans un
minimum de mots, autrement dit: « Faire court, précis et
simple ».
Le résumé
Dans l’encadré 3, vous retrouverez le résumé de l’article.
Remerciements aux auteurs d’avoir accepté que leur article serve de modèle à
cette analyse.
Il reprend le plus souvent le plan IMRaD: Introduction:
qu’est-ce que je veux faire? Méthode: comment j’ai
fait? Résultats: qu’est-ce que j’ai obtenu? Discussion: qu’est-
ce que j’en pense? Noter que le « a » de IMRaD signifie «
and » pour séparer les faits (IMR) des opinions ou avis de

Rédaction et relecture d’un article
l’auteur (D). Le résumé « structuré classique » reprend
souvent un style télégraphique. Chaque revue peut proposer
des recommandations spécifiques qui sont plus ou moins
identiques au modèle proposé dans l’encadré 4. Essayez de
placer chaque phrase du résumé de l’encadré 3 à la bonne
place du plan proposé dans l’encadré 4. Vous pourrez
essayer de faire le même exercice en reprenant les
informations directement dans le texte.
Les mots-clés
Le style de l’article
Précision : dissocier les faits des opinions. Vérifier les chiffres/totaux, les
E N C A D R E 1 . Q U E LQ U E S N OT I O N S D E F O R M E E T D E F O N D .
illustrations, les références (citation, transcription). Clarté : placer les mots
importants en début de phrase : c’est la « position forte » (idem pour les
paragraphes) ; le temps des verbes est important, ce qui est fait est au
passé (méthode et résultats), ce que l’on pense est au présent (discussion)
; pas de variation élégante (même mot utilisé pour décrire la même
chose), pas d’expressions émotionnelles, ponctuation.
Brièveté : utiliser les abréviations connues (à définir dès la première
apparition) ; supprimer les adverbes, attention aux ellipses
(l’enchaînement des idées de votre texte doit être cohérent). Lisibilité : se
rapprocher de 1 idée = 1 phrase, 15 mots par phrase, supprimer double
négation.
Le plan IMRaD
Introduction
Le connu : que connaît-on sur le sujet ? (Citez quelques références bien
choisies)
L’inconnu : quelles sont les incertitudes dans ce domaine ? (Expliquez avec
des mots simples ce que vous allez explorer)
La question : quelles sont les questions que l’auteur se pose sur ces zones
d’incertitude et quelles méthodes de travail va t-il utiliser ? (C’est la
conclusion de son introduction. Formuler son objectif).
NB : l’introduction est faite avant d’effectuer le travail, elle donne une idée
de la recherche documentaire réalisée. L’introduction doit être courte
(pas de question de cours !). Le temps employé est le présent (données
établies) ou le passé (résultats d’auteurs cités). L’auteur doit faire
converger le lecteur d’un exposé général vers une question simple et
précise.
Méthodes
Sélection : comment l’auteur a t-il sélectionné les patients ou les articles
qui font l’objet de son travail ? (a t-il cité les critères qui ont permis de
retenir ou d’exclure les éléments de l’échantillon de son travail ?). Critères
d’inclusion ou de non-inclusion s’appliquant à tout type de travail
(clinique, biologique, documentaire). Pour un cas clinique, pourquoi ce
patient ?
Intervention et/ou observation : quelles sont les interventions et/ou
observations que l’auteur a réalisées sur les patients ? (l’auteur doit citer
ce qui a été fait et qui a provoqué un résultat : protocole thérapeutique,
Kinesither Rev 2008;(76):48-57
Les mots-clés cités dans l’article sont: Articulation
sacroiliaque, Muscle psoas iliaque, Hypoextensibilité. Les
motsclés servent à « indexer l’article » dans des bases de
données (Medline utilise le Mesh). Associer les motsclés
permet de localiser les articles recherchés précisément. Il
peut exister des mots clés « majeurs » ou « mineurs ». Ils
sont présentés par ordre alphabétique ou par ordre
d’importance. Chaque revue peut proposer de modifier les
mots-clés en fonction de son Thesaurus. Ici, les mots-clés
sont laissés libres à l’auteur car le « moteur de recherche »
du site Internet Elsevier-Masson
critères d’analyse des articles pour des revues documentaires). Pour un
cas clinique, quelles techniques ont été appliquées ?
Evaluation : comment a t-il évalué son intervention ? (l’auteur a t-il cité les
critères de jugement utilisés pour évaluer son intervention ? L’objectif est
le plus souvent une comparaison de données dans le temps ; après la
description de ces critères, a t-il expliqué comment il a analysé ces
données ?). Pour un cas clinique, l’auteur a t-il cité comment il avait évalué
son patient et les critères retenus pour comparer le début et la fin de
traitement ? Autres méthodes : l’auteur a t-il d’autres informations sur la
méthode utilisée ? (l’auteur a t-il cité ses méthodes de calculs statistiques,
les considérations éthiques, ?).
NB : Ces parties du chapitre « méthode » s’appliquent pour différents
types d’articles. Ce chapitre contient les informations nécessaires pour
refaire le même travail. C’est là que la validité de l’étude peut être remise
en cause. Le temps utilisé est le passé. L’auteur peut référencer des
méthodes déjà publiées. Pour un cas clinique, il peut rédiger dans l’ordre
où a été fait le travail. Les résultats apparaissent dans le chapitre suivant.
Résultats
Le chapitre « résultats » comprend les résultats mais seulement des
résultats. Ce sont des faits et non des opinions. Les FAITS sont exposés de
manière chronologique. Les principaux résultats peuvent être exprimés en
premier ou dans l’ordre de présentation de la méthode. Les résultats sont
exposés une seule fois (ne pas répéter ce qui apparaît dans une figure ou
un tableau).
Discussion
L’auteur discute son travail (le résultat principal et son implication
majeure).
Forces et faiblesses du travail réalisé (biais de chaque chapitre, intro,
méthodes, résultats).
Forces et faiblesses de ce travail par rapport à d’autres auteurs (au lieu de
faire une revue de littérature, l’auteur doit sélectionner 2 à 5 articles ou
travaux semblables au sien).
Signification de l’étude: mécanismes (l’auteur propose un hypothèse
explicative, comment il est possible d’interpréter ses résultats). Les
changements observés depuis son travail (pour lui, le service, ou son lieu
d’exercice), ou les changements à proposer ; questions sans réponses,
idées nouvelles.

P IERRE T RUDELLE ET AL .
49
utilise les synonymes pour localiser les textes. Les bases de
données qui indexent Kinésithérapie, la revue utilisent leurs
propres mots-clés.
Le texte
Voici le texte soumis en relecture. Vous pouvez essayer de
noter les éléments qui vous semblent améliorables sur la
forme ou le fond. Le texte est en italique et nous noterons les
commentaires de la relecture dans le texte entre parenthèses «
en caractères gras » précédés de NDR pour note de la
relecture).
Introduction
Les articulations sacro-iliaques (ASI) sont considérées
comme un facteur potentiel de douleurs lombo-sacrées (réf
1), en particulier chez le sportif. Ces douleurs proviendraient
de dysfonctions de l’articulation. Ces dysfonctions sont mises
en évidence par les différents tests de mobilité de l’ASI. Elles
sont considérées le plus souvent comme étant idiopathiques.
Les muscles péri articulaires de l’ASI ont une influence sur
ces dysfonctions, en particulier le muscle psoas iliaque qui est
systématiquement traité en première intention pour ne pas
fausser les tests de mobilité. Aucune étude statistique n’a
encore démontré l’intérêt de cette pratique.
Une étude réalisée sur 101 sujets asymptomatiques (réf 2) met
en évidence qu’au moins 20 % de ces sujets présentent un ou
plusieurs tests de mobilité positifs; il peut donc exister une
dysfonction sacro-iliaque chez des sujets sains.
Les illustrations
E N C A D R E 1 . Q U E LQ U E S N OT I O N S D E F O R M E E T D E F O N D ( S U I T E ) .
Le tableau est toujours le choix de la précision. Il comprend des lignes et
des colonnes (les bordures du tableau sont souvent éliminées).
Les tableaux et les figures doivent pouvoir être compris sans lire le texte.
La légende du tableau est au-dessus. Des commentaires explicatifs
peuvent figurer en note de bas de tableau. La chronologie se fait par
ordre de citation dans le texte.
Tout ce qui n’est pas un tableau (schéma, photos, dessins, histogrammes,
courbes) est une figure. La légende est située en-dessous. La
numérotation est en général en chiffre arabe. La chronologie se fait par
ordre de citation dans le texte.
Analyse du fond
Sur le fond, c’est la section méthode qui est critiquable et c’est là qu’il faut
E N C A D R É 2 . R É F É R E N C E S C I T É E S D A N S L’A R T I C L E A N A LY S É .
aller chercher en premier les biais, en reprenant les huit critères de
Landrivon.
Pour chacune des questions suivantes, rechercher s’il existe dans l’article
l’information, si oui est-ce correct, si non est-ce que cela remet en cause
l’article ?
Quel est l’objectif de l’article ?
Chercher à la fin de l’introduction ou au début du résumé.
De quel type d’étude s’agit-il ?
50
Kinesither Rev 2008;(76):48-57
Notre étude cherche à montrer qu’une hypoextensibilité d’un
des muscles psoas iliaques chez un sujet asymptomatique,
favoriserait une dysfonction de l’ASI homolatérale (NDR: sur
la forme, il faut placer l’objectif de l’étude en fin
d’introduction pas au milieu).
Classiquement, la littérature décrit les mouvements de
nutation et de contre-nutation autour d’un axe constitué par
le ligament axile. Lors du mouvement de nutation, le sacrum
tourne autour de cet axe, emmenant sa base vers l’avant et le
bas et sa pointe vers l’arrière par rapport aux ailes iliaques
(réf 3, 4). En même temps, les ailes iliaques se rapprochent
(en fermeture) pour diminuer le diamètre antéropostérieur du
détroit supérieur du bassin et les ischions s’écartent,
augmentant le diamètre du détroit inférieur. La contre-
nutation correspond au mouvement inverse (réf 3).
Cependant, Paillex (réf 5) expose une autre théorie reposant
sur une association de deux types de mouvements: Un
mouvement de translation pure antéro-postérieure du sacrum
suivant l’axe de la partie inférieure de la surface auriculaire
(lors du passage de la position décubitus à la position
debout). Un mouvement de rotation du sacrum par rapport à
l’aile iliaque autour d’un axe transversal pré auriculaire situé
en bas et en avant du promontoire sacré (lors d’une flexion-
extension du tronc) (NDR: sur la forme, lors d’une
énumération, il ne faut pas mettre de majuscules et placer un
point virgule en fin de chaque ligne).
Ces deux conceptions sont considérées comme
complémentaires (réf 5, 6). L’ASI permet donc deux types de
mouvements; la translation et la rotation.
Il existe différents types d’étude : étude comparative randomisée, cas
clinique, série de cas, rapport de recherche (cf. cours magistral 1). Est-ce
adapté à la question posée ?
Quel est le facteur étudié ?
Qu’est-ce que l’auteur évalue ou étudie ?
Quel est le critère de jugement ?
Sur quoi juge t-il ses résultats ?
Quelle est la population étudiée et de quel échantillon s’agit-il ?
Y a-t-il des biais et des facteurs de confusion ?
Existe t-il des éléments qui remettent en cause l’évolution des résultats ?
Quels sont les résultats ?
Sont-ils significatifs (test statistique adapté) ? La taille de l’effet est-elle
abordée (effect size) ?
Synthèse des jugements ?
Est-ce que l’auteur répond à la question posée de manière adaptée ?
[1] Dreyfuss P, Michaelsen M, Pauza K. The value of medical history and
physical examination in diagnosing sacroiliac joint pain. Spine
1996;21:2594-602.
[2] Dreyfuss P , Dreyer S , Griffin J. Positive sacroiliac screening tests in
asymptomatic adults. Spine 1994;19: 1137-43.
[3] Kapandji IA. Physiologie articulaire, fascicule III, tronc et rachis.
Paris, Maloine, 1972.

Rédaction et relecture d’un article
[4] Rouvière H. Anatomie humaine descriptive et topographique,
tome1, tête, cou et tronc. 4e éd. Paris, Masson, 1940. p.551-3, 590-
4. 608-10.
[5] Paillex R. Analyse biomécanique de l’articulation sacroiliaque. Ann
Kinésithér 1996;23:231-40.
[6] Bardot D, Bardot P. Chirothérapie lombo sacro-iliaque.
Ann Kinésithér 1996;23:223-30.
[7] Dolto B. Le corps entre les mains. Paris, Hermann, 1976.
p. 179-87, 221-7
[8] Simon B, Gouilly P, Peverelly G. Le psoas: synthèse de 12 actions
musculaires. Kinésithérapie, les cahiers 2001;0:73-7.
[9] Pierron G, Peninou G, Leroy A, Dufour M. Kinésithérapie, membre
inférieur, bilans, techniques passives et actives. Paris:Flammarion
médecine science, 1984, p.38
[10] Boussiet S. Biomécanique et Physiologie du Mouvement.
Abrégé Paris, Masson, 2002. p.58-9.
[11] Fantoni G. Corrélation entre la douleur à la palpation de
l’articulation sacro-iliaque, le motif de consultation et les résultats
du test de flexion debout ou assis. Travail de recherche pour
l’obtention du diplôme d’ostéopathie.
Suisse 2003.
E N C A D R E 3 . R E S U M É D E L’A R T I C L E A N A LY S É
Existe-t-il une corrélation entre l’hypoextensibilité du muscle psoas iliaque et
une dysfonction de l’articulation sacro-iliaque chez des
asymptomatiques? Pour tenter de répondre à cette question, nous testons
l’extensibilité du muscle psoas iliaque puis la mobilité sacro-iliaque de 50
sujets asymptomatiques des 2 sexes. 77,8 % des sujets présentant une
hypoextensibilité du psoas iliaque ont une dysfonction sacro-iliaque. La
concordance entre les 2 facteurs testés est vérifiée par un test de kappa de
0,78 avec un intervalle de confiance de 95 %.
[12] Monière J. Les techniques d’examen de l’articulation sacroiliaque:
revue générale. Rev Méd Orthop 1997;47:21-9.
[13] Fryette Harisson H. Quelques raisons pour lesquelles les lésions
sacro-iliaques se reproduisent. Ostéopathie Thérapies Manuelles,
1990, 36.
[14] Van Der Wurf P. Clinical tests of sacro-iliac joints.
Asystemic methodological review. Part 1: reliability. Man. Ther 5;
30-6.
[15] Slipmann CW. The predictive value of provocative sacroiliac joints
stress manoeuvre in the diagnosis of sacro-iliac joint syndrome.
Arch Phys Med Rehab 79;.288-92.
[16] Rontanen P, Airaksinen JM. Poor agreement between socalled
sacro-iliac joints test in ankylosing spondilitis patients. J Man Med
4: 62-4.
[17] Buyruk HM. The measurement of sacroiliac joints stiffness with
colour doppler imaging : study on healthy subjects.
Eur J Radiol1995; 15: 21-2, 117-21.
[18] Levangie PK. Four clinicals tests of sacro-iliac joint dysfunction: The
association of tests results with innominate torsion among patient
with and without low back pain. Phys Ther 1999;77:1943-57
Kinesither Rev 2008;(76):48-57
[19] Carmichael JP. Inter- and intra-tester reliability of palpation for
sacroiliac joint dysfunction. Manip Physiol Ther 1987; 10:164-71.
[20] Potter NA, Rothstein JM. Intertester reliability for selected clinical
tests of sacro-iliac joints. Phys Ther 1985;65:1671-4. [21] McCombe
PF, Fairbank JCT, Cockersole BG , Pynsent PB. Reproductibility of
physical signs in low back pain. Spine 1989;14:908-18.
ENCADRE4.EXEMPLED’UNRESUMESTRUCTURE
Résumé structuré : Un style dit “télégraphique” avec des phrases sans
verbe peut être utilisé. Huit paragraphes avec un titre pour chacun.
1. But de l’étude. C’est la question principale de l’étude.
2. Protocole. Le type d’étude utilisé pour ce travail.
3. Lieu de l’étude. Où a été effectué le travail pour pouvoir le rendre
applicable à la pratique quotidienne.
4. Malades. Les participants de l’étude inclus, les perdus de vueou ceux
qui ont arrêté l’étude en cours.
5. Intervention. Caractéristiques essentielles des interventions(durée,
méthode).
6. Critère de jugement principal. Les méthodes d’analyse planifiées
avant la collecte de données sont exposées. Le critère de jugement
est défini avec précision.
7. Résultats. Présentés sous forme narrative. Tous les
résultatsprincipaux sont exposés.
8. Conclusions. Seules les conclusions évidentes et sans ambiguïté sont
exposés. Leur application clinique et les études complémentaires
sujets
concluent le chapitre.
51
La combinaison de ces mouvements, appliquée aux ailes
iliaques, permet de décrire des mouvements de rotation
antérieure (l’épine iliaque antéropostérieur (EIAS) se
déplace vers le bas et l’avant) et de rotation postérieure, et
des mouvements en ouverture et en fermeture (les ailes
iliaques s’éloignent ou se rapprochent) (réf 3).
Les blocages antérieurs et postérieurs sont dus à une mise en
tension exagérée du système capsulo-ligamentaire.
Physiologiquement, lors d’une flexion du tronc, le sacrum
effectue une nutation, puis entraîne les deux ailes iliaques
avec lui quand la mobilité des ASI est épuisée.
Dans le cas d’un blocage unilatéral de l’ASI, le sacrum ne
tourne pas autour de l’ilium. Sa base l’entraîne donc vers
l’avant et le bas dès le début de la nutation suivant l’axe de
rotation. Du côté sain, le mouvement de rotation dans l’ASI
est possible, le sacrum n’entraîne donc l’ilium que si la
mobilité sacro-iliaque est épuisée. Cela explique l’asymétrie
de la course des épines iliaques postéro supérieures (EIPS)
lors des tests de mobilité des ASI.
La réflexion des fibres du muscle iliaque sur l’os coxal au
niveau de l’éminence ilio-pectinée lui donne une action
synergique de celle du muscle obturateur latéral (réf 6, 7) à

P IERRE T RUDELLE ET AL .
savoir: une inclinaison du pubis en avant et vers le bas. Ce
qui correspond à une rotation vers l’avant de l’ilium
homolatéral autour du sacrum.
Le psoas intervient indirectement sur le pelvis par sa « poulie
de réflexion » au niveau de l’éminence ilio-pectinée (réf 7- 9).
En station verticale, la résultante des forces du psoas tend à
pousser l’éminence vers l’arrière. Le vecteur force (réf 10)
passe au-dessus de l’axe articulaire de la hanche ce qui
rétroverse le bassin en « roulant sur les têtes fémorales »
(dans le cas d’une contraction bilatérale en chaîne fermée).
Cette résultante de force passe sous l’axe de l’ASI ce qui tend
à entraîner le pubis vers l’arrière donc l’aile iliaque vers
l’avant. Le psoas jouerait ainsi un rôle indirect dans
l’antériorisation de l’aile iliaque.
(NDR: sur le fond, il faut citer des études scientifiques autant
que faire se peut pour que les informations précédentes soient
les plus fiables possibles. Limiter les « articles descriptifs »
qui ne sont que des opinions d’auteur sur cette partie. Existe-
t-il des études biomécaniques incontournables sur le sujet?
Est-ce que la recherche documentaire est à compléter? Cette
information serait utile pour que les lecteurs sachent que la
recherche documentaire a été exhaustive sur le sujet).
2. Matériel et méthode
2.1. Population
Notre étude porte sur une population asymptomatique de 50
sujets âgés de 19 à 25 ans (25 hommes et 25 femmes). Ces
sujets ne présentent aucune pathologie des hanches ou du
complexe lombo-pelvi-fémoral (NDR: sur le fond, comment
cela a été recherché?), aucune rétraction du muscle droit
fémoral (NDR: sur le fond, comment différentier sa rétraction
sans jouer un tant soit peu sur l’extensibilité du psoas ?) et
aucune différence de longueur des membres inférieurs. Ces
sujets, volontaires pour participer à une étude sur la
validation d’un test d’extensibilité du psoas, ont accepté de
poursuivre immédiatement après avec la présente étude
(NDR: sur la forme, le nombre de sujet est un « Résultat », il
faut le placer au début du chapitre (en signalant combien ont
été inclus, exclus, retenus). Il faut expliquer comment
l’échantillon a été construit et comment le nombre de sujets a
été déterminé dans la partie « Méthodes»).
2.2. Matériel et méthodeLe
matériel comprenait:
– une table électrique de
kinésithérapie; – un goniomètre de
Labrique; – un stylo dermographique.
Dans un premier temps, l’extensibilité des muscles psoas
iliaques droit et gauche du sujet a été testée par un test en
décubitus bout de table par un premier opérateur. Sa
reproductibilité intra testeur a été démontrée (NDR: sur le
fond, résultat de son coefficient de corrélation intra-classe et
référence non cités). Dans un second temps, la mobilité des
articulations sacro-iliaques est évaluée. Notre choix s’est
porté sur trois tests de mobilité: le test de flexion debout
(TFD), le test de flexion assis (TFA) et le test de Gillet qui ont
52
Kinesither Rev 2008;(76):48-57
les plus hauts degrés de spécificité et de sensibilité parmi les
tests de mobilité (réf 11). Si au moins deux tests sur trois sont
positifs, nous considérons que l’articulation sacro-iliaque est
hypomobile et nous effectuons un test de Downing pour
évaluer le sens de la lésion, c’est-à-dire une tendance à une
position antérieure ou postérieure de l’ilium par rapport au
sacrum du côté hypomobile. (NDR: sur le fond, l’auteur
s’appuie sur une référence non publiée, elle est de moindre
valeur. La fidélité de ces tests de mobilité n’a que très peu été
évaluée (par rapport à la reproductibilité) par manque de
référentiel standard (Van der Wurff, et al. Clinical tests of the
sacro-iliaque joint. Part 2: validity. Man Ther 2000;2:89-96).
Seule une étude de radiostéréométrie peut le faire (Sturesson
et al. A radiostereometric analysis of movements of the
sacroiliac joints during the standing hip flexion test. Spine
2000;25:364-8).
2.2.1 Mesure de l’extensibilité du psoas
Pour la recherche de l’extensibilité du psoas, le sujet est en
décubitus en bout de table, avec uniquement un coussin
cunéiforme sous la tête. Les membres inférieurs sont
complètement détendus. Il tient son genou pour amener la
hanche controlatérale en flexion maximale ce qui entraîne
une rétroversion de bassin maximale et un effacement de la
lordose lombaire (NDR: sur la forme, la nouvelle
nomenclature d’anatomie dit « lombale » et plus « lombaire
») mettant en tension le psoas iliaque homolatéral. Un
assistant est placé en position controlatérale par rapport au
membre inférieur à tester. Il place le genou controlatéral du
sujet sous son aisselle pour s’assurer de la flexion maximale
de hanche. Il place son autre main sur le tiers inférieur de la
cuisse homolatérale, pour avoir une extension de hanche
maximale qui se traduit par une sensation de fin de course
élastique molle (fig. 1). Il maintient la position jusqu’à l’arrêt
de la mesure. Le testeur se situe en position homo latéral par
rapport au membre intérieur à tester sur un tabouret réglable
en hauteur pour que la lecture de la mesure articulaire se
fasse à hauteur de ses yeux. Lorsque l’assistant annonce qu’il
est prêt, le testeur vérifie que le droit fémoral n’est pas
rétracté en amenant le genou en flexion et place le goniomètre
sur les repères osseux et effectue la lecture angulaire, en
ayant le regard à l’horizontale (NDR: sur le fond, les repères
osseux ne sont pas précisés. Pourquoi pas un plurimètre?). La
lecture se fait au degré près (NDR: sur la forme, marge
d’erreur de la mesure non précisée. Quelle est la valeur
normale, ou le seuil d’hypo-extensibilité?) par rapport à la
position de référence qui est le plan de la table soit
l’horizontale.
L’extensibilité du psoas iliaque controlatéral est testée
ensuite de la même façon, puis une séance de retest a lieu en
suivant le même protocole.
2.2.2 Évaluation de la mobilité des articulations sacro-
iliaques: (réf 11, 12)
2.2.3. Test de flexion debout (TFD)
 Kinesither Rev 2008;(76):48-57
Rédaction et relecture d’un article

Le sujet est debout, les pieds légèrement écartés (15 cm). Le tester en adduction et rotation latérale forcée et maintient la
testeur se situe derrière le sujet. Il suit les crêtes iliaques vers position 6 secondes. Il revient en position initiale passivement
l’arrière jusqu’à sentir sous ses pouces les EIPS, il les place et compare la longueur des membres inférieurs au niveau des
en dessous d’elles. En gardant les genoux tendus, le sujet malléoles internes en se référant aux traits. Si le membre testé
effectue une flexion antérieure du tronc en descendant aussi ne s’allonge pas ou s’allonge moins qu’il ne raccourcit, le test
bas que possible. Le testeur évalue alors la symétrie des est négatif. Cela signifie que l’ilium est postérieur. Pour le
mouvements des EIPS en fin de flexion (les EIPS sont censées test de raccourcissement, le testeur amène passivement le
effectuer un mouvement ascendant de même amplitude). Le membre à tester en abduction et rotation médiale forcée et
test est positif du côté où l’EIPS effectue une ascension en fin maintient la position 6 secondes. Il vérifie de la même façon
de flexion. Il est négatif si le mouvement est symétrique. la longueur des membres inférieurs. Si le membre testé ne se
raccourcit pas ou
2.2.4. Test de flexion assis (TFA)
Pour ce test, le sujet est bien sûr assis, pieds à plat au sol
écartés, d’une largeur de 15 cm et les cuisses reposant sur le
plan de la table d’examen. Il place ses mains derrière la
nuque, doigts croisés. Le testeur se place derrière le sujet et
place ses pouces sous les EIPS. Le sujet effectue une flexion
antérieure du tronc en descendant aussi bas qu’il le peut. Le
testeur évalue la symétrie du mouvement des EIPS en fin de
flexion. Le test est positif du côté où l’EIPS effectue une
ascension. Il est négatif si le mouvement est symétrique.

2.2.5. Le test de Gillet

Le sujet est debout, jambes légèrement écartées, mains en
appui contre un mur. Le testeur se place derrière le sujet et
place un pouce sous l’EIPI et l’autre au niveau de S2 à Figure 1. Position du patient et de l’assistant.
l’aplomb du second tubercule sacré. Le sujet fléchit sa hanche
et son genou du côté à tester. Le testeur observe le mouvement
de l’EIPI qui est censée descendre. Si l’EIPI ne descend pas
ou remonte, il y a une hypomobilité de l’ilium du côté testé.
Nous testons ensuite l’autre côté.
Une des articulations est considérée comme hypomobile
quand au moins deux tests sur trois sont positifs. Dans ce cas, oui
nous poursuivons l’étude en évaluant la position de l’ilium du
côté hypomobile.
2.2.6. Évaluation de la position de l’ilium par le test de Downing Dysfonction oui 29/50 58 % sacro-iliaque non 21/50 42 %
Le test de Downing joue sur les tensions capsulo-
ligamentaires et musculaires pour évaluer le mouvement de
l’ilium. Une rotation latérale de hanche provoque le recul de 53
la diaphyse fémorale (réf. 3) ce qui a pour effet de mettre en
tension les adducteurs antérieurs (insérés sur le pubis) et le se raccourcit moins qu’il ne s’allonge, le test est négatif. Cela
ligament de Bertin. Les adducteurs postérieurs (insérés sur signifie que l’ilium est antérieur.
l’ischion) sont relâchés. Ce qui amène l’ilium en rotation
antérieure entraînant un « allongement » du membre 2.3. Résultats
inférieur. Une rotation médiale produit le phénomène opposé Notre étude porte sur 50 sujets volontaires asymptomatiques,
et amène l’ilium en rotation postérieure, ce qui raccourcit le 25 hommes et 25 femmes. Les mesures d’extensibilité du
membre inférieur. Le sujet est installé en décubitus dorsal psoas iliaque ont toutes été réalisées par un même
strict. Au début du test et entre chaque test, le patient fléchit examinateur et les tests de mobilité des ASI ont été réalisés
les genoux en gardant les pieds en appui sur la table et décolle par un autre examinateur mais toujours le même également
les fesses du plan deux fois pour rééquilibrer les tensions (NDR: sur la forme, compréhension de la dernière phrase
musculaires et capsulo-ligamentaires. Le testeur trace un difficile).
repère au crayon dermographique au niveau des deux 64 % de la population étudiée présentent une
malléoles internes du sujet, puis procède au test hypoextensibilité d’un muscle psoas iliaque avec une
d’allongement et de raccourcissement. Pour le test prédominance du côté droit (28 %) par rapport au côté
d’allongement, le testeur amène passivement le membre à gauche (8 %). (réf. Tableau I) (NDR: sur la forme, ne pas
commencer une phrase avec un chiffre).

P IERRE T RUDELLE ET AL .
Deux tests de mobilité sacro-iliaques sur trois donnent des
résultats positifs pour 58 % de la population étudiée et nous
observons une prédominance du côté droit (30 %) par rapport
au côté gauche (12 %). Notons que chaque test utilisé
séparément n’arrive pas au même pourcentage de positivité.
Le TFD donne 50 % de résultats positifs contre 36 % pour le
TFA et 34 % pour le test de Gillet.
Dans la population présentant une hypomobilité sacro-
iliaque, nous notons que les lésions antérieures prédominent
(85 %).
2.3.1. Corrélation entre une hypoextensibilité du psoas
iliaque et une hypomobilité SI du même côté
Dans la population ayant une hypoextensibilité du psoas-
iliaque un 77,8 % de tests de mobilité SI sont positifs. Il
existerait donc une corrélation entre ces deux facteurs. 21,88
% de tests de mobilité sont positifs chez les sujets ne
présentant pas d’hypoextensibilité du psoas iliaque (réf.
Tableau II). Le test de kappa nous permet de savoir s’il existe
une concordance entre l’hypoextensibilité du psoas iliaque et
une dysfonction sacro-iliaque homolatérale (NDR : sur le
fond, le choix du test statistique doit être expliqué et justifié
dans la partie « méthode ». Le test de Kappa évalue la
reproductibilité de données qualitatives. Il pouvait être
accompagné d’un test de corrélation r de Pearson (degré
d’association). L’auteur doit justifier ces choix car les
statistiques permettent d’affirmer et d’infirmer l’hypothèse.
Idem plus loin dans le texte). Cette concordance peut être
définie ainsi: concordance observée = concordance réelle +
concordance aléatoire
Dans ce test, nous soustrayons l’accord du hasard pour
obtenir la concordance réelle. Soit P0 la concordance
observée et Pc la concordance aléatoire calculée sous
Tableau II. Corrélation entre déficit d’extension du muscle psoas
iliaque et dysfonction sacro-iliaque.
Hypoextensibilité Extensibilité normale
Articulation sacro- 22,20 % 78.12 %
iliaque normale
Dysfonction sacro- 77,80 % 21.88 %
iliaque
Kappa 0,54
Kappa IC 95 % 0,78
Mc Nemar 0,37
54
Kinesither Rev 2008;(76):48-57
l’hypothèse H0 d’indépendance de l’hypoextensibilité du
psoas iliaque et de la dysfonction SI:
kappa = P0 – Pc (concordance réelle)
1 – Pc (concordance non aléatoire)
Nous obtenons un kappa = 0,54 ce qui indique une bonne
concordance entre les deux paramètres testés. Avec un
intervalle de confiance de 95 %, nous obtenons un kappa =
0,78. Il existe donc une concordance entre l’hypoextensibilité
du psoas iliaque et une dysfonction sacro-iliaque. (NDR: sur
le fond, il y a une petite erreur sur la formule du Kappa. C’est
la concordance observée moins la concordance liée au hasard
qui est divisée par 1 moins la concordance liée au hasard. Voir
le site: http://kappa.chez-alice.fr/Kappa_cohen.htm).
2.3.2. Étude de la discordance entre les résultats par un test de
McNemar:
Par un test de McNemar, nous cherchons s’il existe une
différence significative entre les résultats. Les résultats ayant
été démontrés concordants par le test du kappa, les valeurs
ne sont pas indépendantes, on utilise pour le test de McNemar
les résultats discordants c’est-à-dire extensibilité normale du
psoas iliaque avec dysfonction sacro-iliaque et
hypoextensibilité du psoas iliaque avec mobilité normale de
l’ASI. Nous obtenons un p = 0,37; il n’existe pas de différence
significative donc pas de discordance entre les résultats
observés.
2.3.3. Recherche du sens prédominant de lésion en cas
d’hypoextensibilité du psoas iliaque:
Dans le cas des sujets présentant une hypoextensibilité du
psoas iliaque associée à une dysfonction SI, 92,9 % de lésions
sont antérieures au test de Downing ce qui montre une très
forte influence de la rétraction du psoas sur le sens de la lé-
sion sacro-iliaque. (NDR: sur le fond, l’auteur ne précise pas
que dans bien des cas, les psoas sont hypoextensibles des 2
côtés. Dans ce cas, que penser des prédominances des ASI
unilatérales?).

Rédaction et relecture d’un article
2.4.2. Latéralité prédominante observée
La latéralité des lésions prédomine du côté droit tant pour
l’hypoextensibilité du psoas iliaque que pour les dysfonctions
sacro-iliaques. Cette prédominance a été décrite par Fryette
(réf. 13) comme étant courante pour le psoas, mais
idiopathique. Dreyfus a mis en évidence une prédominance de
faux positifs des tests de mobilité sacro-iliaque à droite (réf.
1). Nos observations concordent donc avec la littérature.
2.4.3. Conditions de réalisation du protocole Les mesures
d’extensibilité des muscles psoas-iliaques ont toujours
précédé les tests de mobilité des ASI pour un même sujet. Ce
qui nous a amené à connaître à l’avance le côté des
rétractions. Nous pouvons envisager que certains résultats
soient faussés par la connaissance préalable des rétractions.
Pour améliorer la rigueur du protocole, il faudrait procéder
aux tests de mobilité SI sans avoir connaissance des mesures
d’extensibilité des muscles psoas iliaques. Cette démarche
diminuerait le risque d’être orienté même inconsciemment.
2.4.4. Fiabilité des tests utilisés
2.4.4.1. Le test d’extensibilité du psoas iliaque Notre
population est un sous-groupe de 65 sujets sains, ayant
participé par une session de test-retest à la validation en intra
testeur du test d’extensibilité du psoas.
2.4.4.2. Les tests de mobilité sacro-iliaque: (réf. 14) La
validité des tests de mobilité pour identifier une lésion sacro-
iliaque reste contestable car aucun score à test multiple n’a
encore été validé (réf. 15) (NDR: la référence 15 n’est pas
valable car Slipman n’évalue que des tests de reproduction de
douleur et aucun test de mobilité. Idem plus loin avec la
référence 18 de Levangie qui compare des tests de mobilité à
un test positionnel pris comme référence. Ce n’est pas
comparable). Les études de la fiabilité individuelle de ces tests
montrent un nombre important de faux positifs chez une
population asymptomatique (réf. 2) ce qui remet en cause leur
fiabilité. Une étude effectuée sur des patients atteints de
spondylarthrite ankylosante a même démontré qu’il y avait
une mauvaise concordance entre le tableau clinique et les
résultats des tests de mobilité (réf. 16). Enfin, plusieurs études
mettent en évidence une possible latéralisation à droite de
faux positifs (réf. 1,11) alors que la rigidité des articulations
sacro-iliaques chez une population asymptomatique semble
Kinesither Rev 2008;(76):48-57
2.4. Discussion
2.4.1. Fréquence de tests positifs dans les tests de mobilité SI:
Notre étude montre un taux de tests positifs de 42 % chez des
sujets sains, bien supérieur au taux retrouvé dans la
littérature (réf 2) qui est de 20 % environ sur un ou plusieurs
de ces tests chez 101 sujets asymptomatiques. Il ne faut
également pas oublier le caractère subjectif de ces tests
cliniques. Le taux de positifs chez les sujets ne présentant pas
d’hypoextensibilité du psoas iliaque est de 21,9 %, très proche
des 20 % de Dreyfus (réf 2).
symétrique (réf. 17). Nous avons utilisé trois tests de mobilité
dont la fiabilité individuelle a été évaluée dans la littérature.
Une étude menée par Dreyfuss (réf. 2) a démontré une
prévalence du test de flexion debout (TFD) positifs de 13 %
chez une population asymptomatique. Cette prévalence
prédominerait à droite comme l’a démontré une autre étude
incluant également des sujets symptomatiques. La fiabilité de
ce test est mise en évidence par un coefficient de concordance
compris entre 55,4 % et 74 %, avec un score de kappa compris
entre 0,09 et 0,32. La concordance intra testeur du TFD a été
évaluée entre 0,16 et 0,72 sur une population asymptomatique
par dix testeurs (réf. 11). La validité de ce test a été évaluée
en comparant les résultats avec ceux d’un test positionnel
effectué par un appareil de mesure (réf. 18) ce qui a permis
de trouver une sensibilité de 17 % et une spécificité de 79 %.
De plus il y aurait 0,77 fois plus de TFD positifs chez les sujets
symptomatiques que chez les sujets asymptomatiques. Pour le
test de flexion assis (TFA), la littérature donne une prévalence
de faux positifs de 8 % chez des sujets asymptomatiques avec
une prédominance du côté droit (réf 1). Les études menées
quant à la fiabilité de ce test donnent un coefficient de
concordance de 50 % et un score de kappa à 0,03 (réf. 11).
La validité de ce test a été évaluée de la même façon que celle
du TFD (réf. 18) et annonce une sensibilité de 9 % et une
spécificité de 93 %. On observe 1,52 fois plus de TFA positifs
chez les sujets lombalgiques que chez les non lombalgiques.
Pour le test de Gillet, Dreyfuss observe une prévalence de 16
% de faux positifs chez une population asymptomatique;
prédominante chez les femmes (réf. 1). Nous retrouvons dans
la littérature des coefficients de corrélation variant de 46,7 %
à 85 % (réf. 19, 20) et des scores de kappa compris entre 0,02
et 0,4 (réf. 1, 19, 21). La fiabilité inter testeur de ce test est
donc douteuse. Cependant, l’étude de Carmichael (réf. 19)
sur la fiabilité intra testeur suggère que le test est utile
cliniquement pour un examinateur unique dans le cadre de la
recherche d’une dysfonction de mobilité des ASI. Ces
résultats sont confirmés par l’étude d’Herzog qui a démontré
une fiabilité intra testeur statistiquement significative. La
validité de ce test a également été évaluée par Levangie qui
retrouve une sensibilité de 8 % et une spécificité de 93 %. Il
trouve également qu’il y a 4,57 fois plus de tests positifs chez
les sujets lombalgiques que chez les non lombalgiques (réf.
18.)
2.4.5. L’association des trois tests

P IERRE T RUDELLE ET AL .
Les tests de mobilité utilisés individuellement ne sont pas
statistiquement significatifs pour montrer avec précision une
dysfonction de l’articulation sacro-iliaque. Pour affiner le
diagnostic des lésions, il serait alors nécessaire d’associer
ces tests entre eux. Une étude de Levangie (réf. 18) testant
l’association de quatre tests (TFA, TFD, Gillet et « supine-to-
sit-test ») pour évaluer une torsion iliaque ne permet pas de
les exclure dans la recherche des hypomobilités sacro-
iliaques (NDR: sur le fond, l’étude de Levangie est une étude
sur la fidélité et non la reproductibilité. Voici 2 références
analysant la reproductibilité: Fransoo et al. Etude de fiabilité
inter-examinateur de tests cliniques sacroiliaques. Kinésither
Ann 2004;31:33-8 et Cibulka et al. Clinical usefulness of a
cluster of sacroiliac joint tests in patients with and without
back pain. JOSPT 1999;29:83-9). Une étude menée par
Dreyfuss suggère qu’une asymétrie de mouvement des ASI
provoquée par une hypomobilité déterminée par ces tests
(TFA, TFD, Gillet) puisse se produire dans des articulations
asymptomatiques
(réf. 1).
2.4.6. Le test de Downing
L’utilisation du test de Downing est décrite dans la littérature
comme étant le moyen pour évaluer le sens des dysfonctions
sa-
55
cro-iliaques. Une étude menée par Dreyfuss (réf. 1) pour
évaluer la fiabilité intra et inter-testeur de ce test montre un
coefficient de corrélation intra-classe de 0,47 pour
l’allongement et de 0,37 pour le raccourcissement, inférieur
à ce qui est acceptable (0,75). En conclusion, cette étude ne
justifierait pas l’utilisation du test de Downing dans le
diagnostic clinique des restrictions de mobilité sacro-iliaque
(réf. 1). Cependant, il nous semble que tous les éléments
pouvant parasiter le test de Downing n’ont pas été pris en
compte. Ces éléments, cités dans la littérature et influant le
résultat de ce test, sont: une rétraction du muscle carré de
lombes, une dysfonction de la symphyse pubienne, une
diminution de la liberté articulaire de la hanche (évaluée par
le test de FABRE ou test de Flexion Abduction Rotation
Externe), une rétraction et/ou une hypertonie du psoas
iliaque, ce qui expliquerait une grande partie des résultats
observés dans notre étude pour ce test (NDR: sur la forme,
difficile de comprendre où veut en venir l’auteur, si ce test est
aussi « parasité » pourquoi l’utiliser? NDR: sur le fond,
pourquoi les références du dossier sur les sacro-iliaques
publiées dans Kinésithérapie, les annales (juillet 2004) n’ont
pas été citées et utilisées dans cet article?).
3. Conclusion
Il existe bien des dysfonctions SI liées à l’hypoextensibilité du
psoas iliaque chez des sujets asymptomatiques. Pour éviter
des désagréments au niveau des ASI, le masseur-
kinésithérapeute doit proposer un programme d’étirement
56
Kinesither Rev 2008;(76):48-57
spécifique des muscles psoas iliaques surtout s’ils sont
sollicités asymétriquement. Inversement les mêmes causes
produisant les mêmes effets, réharmoniser les ASI sans
ajouter un programme d’étirement du muscle psoas–iliaque
hypoextensible conduira à la récidive. Pour affiner ces
programmes d’étirements, notre étude pourrait être
complétée par la recherche des rétractions asymétriques des
autres muscles péri articulaires et vérifier leur influence sur
les dysfonctions sacro-iliaques (NDR : sur le fond, les
conclusions ne peuvent pas être aussi tranchées par un nombre
de biais important. Par contre, il y a un domaine à explorer).
Conclusion de l’analyse
Au-delà des commentaires dans le texte, les relecteurs
remplissent une grille de lecture. Voici une synthèse des
résultats (encadré 5). Dans moins de la moitié des cas, les avis
sont, comme ici, divergents. Dans certains cas, les relecteurs
demandent des modifications majeures qui sont impossibles à
réaliser car il faudrait refaire l’étude. Les auteurs peuvent
aussi répondre aux relecteurs pour justifier ou adapter certains
points. Ce travail était un travail d’étudiant de 3e année de
kinésithérapie. Il était excellent pour ce niveau. En revanche,
en comparaison d’études plus pointues sur le sujet, les
critiques le rendent difficilement exploitable au niveau de ses
conclusions.
La connaissance de la rédaction scientifique aide à la
réalisation d’études plus rigoureuses. Les lecteurs des revues
professionnelles devraient passer plus de temps à analyser la
méthode de travail et repérer les faits plutôt que de ne regarder
que les résultats obtenus par les auteurs. Cela permettrait de
pondérer la portée de certains articles qui ont des résultats «
populaires » mais avec une méthode de faible qualité. Rendez-
vous dans 10 ans pour voir si la rédaction en kinésithérapie
francophone a progressé. La recherche de l’excellence est un
but inaccessible mais une démarche continue d’amélioration.
RÉFÉRENCES
[1] Maisonneuve H, Trudelle P. Neuf propositions pour améliorer la
qualité rédactionnelle des articles scientifiques.
Ann Kinésithér 1998;25:193-6.
[2] Trudelle P, Maisonneuve H. Comment sélectionner l’information
validée de la pseudoscience par la sélection des articles de qualité
en masso-kinésithérapie. Ann Kinésithér 1998;25:253-8.
[3] Gedda M. Quelques règles de composition typographique.
Kinésithér (annales) 2003:20-21:60-2.
[4] Dufour M. La rédaction en kinésithérapie. Kinésithér (annales)
2003:17-18:58-61.
[5] Maisonneuve H. Le guide du thésard. Edition scientifique L&C 3e
édition. 2003. 80 pages.
[6] Huguier M. Apprendre la lecture critique d’un article médical.
Elsevier 2004. 83 pages.
 Kinesither Rev 2008;(76):48-57
Rédaction et relecture d’un article

[7] Bergmann JF, Chassany O, Fauvel JP, Queneau P. Lire et critiquer

un article médical. Expansion scientifique française 2003. 268
pages.
[8] PEDro. Physiotherapy Evidence Database.
http://www.pedro.fhs.usyd.edu.au/ (accédé le 28/01/08) [9]
SFK : Société Française de Kinésithérapie.
http://sfk.kinemedia.fr/Pages/formations.html (accédé le
28/01/08).
[10] ICMJE. « Norme de Vancouver ». http://www.icmje.org/ (accédé le
28/01/08).
[11] Université Bordeaux 2. Traduction des règles de rédaction des
références dans une liste bibliographique) http://www.isped.u-
bordeaux2.fr/CDD/GUIDES/FR-CDDRedactionReferences.htm
(accédé le 28/01/08)
[12] ISPJE. International Society of Physiotherapy Journal Editors
(site disponible prochainement sur le site de la Confédération
Mondiale des Kinésithérapeutes : http://www.wcpt.org/) (accédé
le 28/01/08).
[13] Recommandations d’un article original disponibles sur :
www.masson.fr/revues/kin.
 Kinesither Rev 2008;(76):48-57

Rédaction et relecture d’un article

ostéo »
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