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Le salaire du compagnon

18 MARS 2020

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Qu’est-ce que le salaire du compagnon franc-maçon ? En quoi consiste le


salaire du compagnon, que représente-t-il sur le plan symbolique ?

Le Vénérable Maître : Frère Second Surveillant, où les Compagnons Franc-


Maçons reçoivent-ils leur salaire ?
Le Second Surveillant : A la colonne J, Vénérable Maître.
Le Vénérable Maître : Frère Premier Surveillant, les ouvriers sont-ils contents
et satisfaits ?
Le Premier Surveillant : Vénérable Maître, ils le témoignent sur l’une et
l’autre colonne.

A la fin des travaux, les compagnons reçoivent leur salaire, ce qui les rend le
plus souvent « contents et satisfaits ».

« Ce soir, j’ai reçu un bon salaire », entend-on parfois à la fin des tenues dans
la bouche des frères visiteurs.
Mais qu’est-ce que le salaire du compagnon ? Que représente-t-il sur un plan
symbolique ?

Le salaire du compagnon et son symbolisme.


Dans le monde profane, le salaire est une rétribution pour un travail accompli.
Le salaire procède d’un échange matériel : l’ouvrier vend sa force de travail
pour en tirer les moyens de sa subsistance. L’employeur en tire une plus-value.
L’ouvrier « s’exploite » lui-même, et le donneur d’ordre « exploite » son
employé. Il est donc question d’une ressource à épuiser, la fatigue étant un signe
d’affaiblissement de la ressource.

En franc-maçonnerie, les choses sont différentes : notre salaire découle de notre


travail personnel ou de la connaissance acquise grâce au travail et à la
générosité des autres.

 Nous travaillons pour nous-même : le salaire est le fruit de notre propre


réflexion. Il représente notre cheminement, notre avancée spirituelle.
 Nous travaillons aussi pour les autres : nous réfléchissons ensemble,
nous partageons nos découvertes et nous contribuons à la construction de
l’édifice spirituel universel.

Ici, les notions d’égalité et de fraternité sont essentielles : nous travaillons sur
la même matière, avec les mêmes outils, dans une perspective commune. Le but
est de construire ensemble, d’aider, d’échanger, de partager points de vue,
méthodes et pratiques.

C’est l’idée que l’édifice nécessite le travail de tous pour pouvoir grandir au
bénéfice de tous. Le travail est commun, désintéressé ; les fruits sont
partagés. Rappelons que le compagnon est celui qui partage son pain : sa
nourriture spirituelle.

Le salaire maçonnique n’est donc pas issu d’un échange binaire ou inégalitaire :
il vient au contraire du partage désintéressé de la Connaissance : plus on
partage, plus on donne, plus on enrichit les autres et soi-même.
Le salaire du franc-maçon : une réponse à un besoin
essentiel.
Si le salaire profane permet d’obtenir des moyens de subsistance, le salaire
maçonnique répond à un autre type de besoin essentiel : le besoin spirituel.

Le besoin spirituel est un besoin vital pour tout être humain. Il permet d’éclairer
plusieurs questions :

 le sens de la vie,
 la transcendance (qui concerne le mystère de la cause extérieure à
l’existence des choses),
 l’identité : c’est le besoin de se connaître, sur un plan aussi bien
individuel qu’universel,
 les valeurs et les comportements à adopter.

Le salaire du compagnon est d’autant plus élevé qu’il permet à l’individu


d’obtenir des réponses (ou des débuts de réponses) à ces questions.

Comment se concrétise le salaire du compagnon ?


Sur un plan individuel, le salaire du compagnon consiste en une ouverture de la
conscience, un enrichissement intérieur et une élévation spirituelle.

Concrètement, il peut prendre les formes suivantes :

 sérénité (absence de jugement, abandon des illusions),


 paix intérieure (absence de culpabilité),
 lâcher-prise,
 acceptation,
 sagesse (parole juste, comportement juste, humilité, absence d’ambition),
 joie,
 bonheur,
 amour,
 espérance,
 alliance avec le divin,
 clairvoyance,
 etc.

La progression spirituelle doit mener en particulier à l’extinction de toute


souffrance psychique grâce à une meilleure connaissance de soi.

Sur le plan collectif, le salaire est partage. C’est le plaisir de se retrouver, de


se parler, de s’écouter, de transmettre et d’apprendre. C’est la joie de construire
ensemble de l’édifice spirituel universel, qui consiste en la communion
fraternelle des consciences.

Au final, le salaire se concrétise par une forme de bonheur, de vérité,


de connaissance, de perfectionnement, de sérénité, de satisfaction humble,
d’amour de soi et des autres.

Recevoir et rendre.
Le salaire du compagnon est en grande partie reçu des autres compagnons : les
nouveaux initiés reçoivent avant de donner, la progression des uns se fait grâce
à la sagesse des autres, les ouvriers se relaient sans cesse sur le chantier de la
vérité.

Recevoir donne envie de rendre : c’est le cercle vertueux de l’amour fraternel.

Le salaire est donc cet échange fraternel, cet enrichissement mutuel, cette
construction à plusieurs. Donner, c’est donner à voir. Recevoir, c’est voir et se
perfectionner, pour se préparer à rendre.

L’augmentation de salaire.
En franc-maçonnerie, le « salaire » est aussi la récompense du Frère pour le
passage d’un degré à l’autre. On parle d’ailleurs de planche d’augmentation de
salaire pour accéder à chaque degré supérieur : un travail est là encore
nécessaire.

Le salaire est alors ce qui concrétise l’avancement sur la voie.


Qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas d’une accumulation
de savoirs supplémentaires, mais plutôt d’un dépouillement (abandon des
croyances, des illusions, des préjugés, de l’orgueil…).

Le salaire spirituel est donc inversement proportionnel au salaire profane…

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