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psycho cognitive « cours l1 les représentations question » 30/11/2021

les représentations mentales

un enjeu fondamentale des sciences cognitives


le concept des représentations mentales est un enjeu fondamental des sciences
cognitives
1- la distinction du « cérébral » et du « mental »
2- la notion de représentation mentale et son rôle dans l’étude du fonctionnement
cognitif
3- les di érents formats de représentation mentales
gallina, les représentations mentales

intro: les sciences cognitives: une nouvelle science de l’esprit


- les sciences cognitives s’appuient sur plusieurs disciplines, pour faire la science
de l’esprit=La cognition, comprendre ce que produit l’esprit est approché par ces
plusieurs disciplines:
- psycho cognitive, premier étage, là où se crée l’approche expérimentale des
sciences cognitives, mécanismes sous-jacents à ce qui nous intéresse
- philo de l’esprit, les sciences cognitives posent le problème majeur du mental
et du cérébral, la vie mentale peut-elle être penser indépendamment de la
matière, analyse méthodologique et épistémologique
- neurosciences, étude du support matériel,
- IA, permet de tester hors supports neuronal sur des modèles
- dans les sciences cognitives, la science de l’esprit correspond à décrire et
expliquer les grandes fonctions mentales:
- la perception
- la mémoire
- le raisonnement
- le langage
- la prise de décision
- la plani cation
- les émotions
- la conscience
il s’agit d’étudier les caractéristiques de ces fonctions psychologiques et les
mécanismes psychologiques qui les rendent possible

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- linguistique= étude du langage mais pas au sens psychologique, elle ne fait pas
intervenir le participant en tant que valeur explicative, elle cherche à expliquer ce
qu’est le langage (diachronique & synchronique)
- anthropologique= étude des cultures humaines, des groupes humains
l’objet d’étude des sciences cognitives: la cognition
- la cognition= ensemble des mécanismes qui concourent à l’élaboration et au
stockage des connaissances
- la cognition s’envisage chez l’humain et chez l’animal, et peut être aussi
arti cielle, dans le cas des machines intelligentes, s’oppose à la cognition
naturelle
- sensori-motricité, perception, langage, apprentissage, mémoire, représentation
des connaissances, décision et raisonnement, plani cation,…
- sciences de la cognition sont apparues au milieu des années 1960, elles ont pour
objet de décrire, d’expliquer et éventuellement de simuler les principales
dispositions et capacité de l’être humain

la distinction du mental et du cérébral


- question métaphysique qui perdure depuis longtemps, faut-il séparer le mental et
le cérébral?
- réponse non ferme et dé nitive de nos jours
- Descartes, dualisme ontologique, il permettait l’étude du corps, acceptable
scienti quement pour l’étude anatomique
- Elisabeth lui demande comment, si âme et corps sont distincts, le mouvement
est possible lorsqu’on veut se mouvoir, lorsqu’on veut le commander.
- trois réponses possibles à cette question relation corps-esprit:
- le matérialisme, strict, tout est matière, in ne, réduction des sciences à la
physique, il conduit donc au physicalisme
- le dualisme ontologique, séparation épistémologique des sciences de la nature
et des sciences de l’esprit, les entités ne sont pas connectées, obéissent à des
logiques di érentes
- fonctionnalisme, l’entre-deux, forme qui cherche à concilier un matérialisme
non réductionniste et un dualisme non ontologique, qui sous-entend un lien fort
entre le physique et l’esprit
- le concept d’émergence permet de décrire ce lien fort:
- d’un pov empirique, l’émergence est dé ni comme l’apparition d’entités
complexes irréductibles, ayant des caractéristiques originales
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- ces entités complexes sont dé nis par:
- le nombre d’éléments
- l’espèce des éléments
- les relation entre les éléments
- donc somme d’éléments, d’espèces di érentes, qui permet une structure
complexe, irréductible tout simplement à la somme de ces unités, qui a une
nature di érente, de par la relation entre ces éléments
- elle implique l’existence de di érents niveaux d’organisation, ou du moins
d’observation, et de propriétés présentes au niveau global, mais qui ne le sont
pas au niveau unitaire, des éléments qui le constituent
- permet donc de considérer le mental (l’esprit donc) comme une survenance, une
émergence du cérébral
- permet sur le plan des rapports corps/esprit, de considérer les propriétés
psychologiques comme des propriétés fonctionnelles du cerveau, donc un
dualisme, mais avec un lien
- donc distinction entre cerveau et esprit, n’est plus ontologique, donc de par leur
nature, mais épistémologique: comment va t-on les étudier? ce ne sont pas les
mêmes outils qui permettent de les étudier
- dans le cas du cerveau, cela permet d’a rmer que ses propriétés ne peuvent
être expliquées seulement d’un point de vue biologique, donc physico-chimique
des structures neuronales qui le constitue
- donc « cerveau cognitif »= propriété de second ordre du « cerveau biologique »
- ceci dit, une distinction s’opère à un moment donné, avec l’intelligence arti cielle,
on dissocie la cognition de son support, en l’étudiant sur un support extérieur au
cerveau, donc paradoxalement, forme de dualisme ontologique; (Henri Atlan)
les théories fonctionnalistes:
- sont compatibles avec la doctrine de l’émergence
- sont compatibles aussi avec une conception évolutionniste de la matière, selon
laquelle la matière se complexi e, donc le cerveau acquiert des propriétés
mentales lorsque sa fonction consiste à fournir des connaissances pour contrôler
un comportement
- psycho évolutionniste: qui explique les fonctions du cerveau, comme des
« ré exes » acquis pour l’évolution et la survie de l’espèce)
- leurs principes communs:
- les micropropriétés des processus neuronaux ne sont pas su sant pour rendre
compte des macropropriétés mentales
- il est nécessaire de distinguer plusieurs niveaux de description, dans l’étude et
l’analyse de la cognition

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- ainsi, on peut distinguer les états mentaux et les états cérébraux, qui sont
fonctionnels et non réductibles aux propriétés de leur substrat biologique
- « l’esprit est ce que fait le cerveau: une description de l’esprit est une description
de la fonction du cerveau » Kosslyn & Koenig
- donc 3 niveaux:
- les propriétés physiques du cerveau, objet d’étude des sciences du cerveau
- neurosciences
- les comportements, objet d’étude des sciences du comportement
- psychologie behavioriste
- les propriétés fonctionnelles du cerveau, objet d’étude de la science de la vie
mentale
- psychologie cognitive
- donc fonctionnalisme et émergentisme rendent légitime le dualisme
- science de la vie mentale est possible tout en s’intéressant au support matériel

la notion de représentation mentale et son rôle dans l’étude du


fonctionnement cognitif

QU’EST CE QUE « REPRÉSENTER »?

- signi e rendre présent étymologiquement, faire qu’un objet soit présent à mon
esprit alors qu’il est absent de mon champ perceptif/d’action
- « perception » et « représentation » sont di érents, l’un opère avec un stimulus
sensoriel et l’autre sans
- en tant que processus cognitif, produit un objet mental qui se substitue à l’objet
en soi
- notion d’intentionnalité est ainsi importante pour la représentation
- intentionnalité est la propriété de la conscience d’être conscience de, elle
n’existe pas comme une chose qui contient mais comme un acte de mise en
relation
- il peut y avoir une représentation de manière à ajuster ses comportements, et
cette capacité nécessite l’intentionnalité
- la représentation est basée aussi sur la permanence de l’objet:
- l’objet existe, en dehors du fait que l’on puisse le percevoir

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- expérience de Piaget:
- il observe di érent types de comportement chez le bébé et le très jeune enfant
- chez le bébé de quelques mois, objet caché n’existe plus pour lui
- à partir de 18 mois, l’enfant soulève le coussin pour cacher le doudou, donc
représentation mentale du doudou, de par l’intentionnalité, donc pour Piaget,
cela signi e qu’il a accès à la fonction symbolique.
à quoi servent les représentations?
- à substituer aux objets du monde des objets mentaux qui en tiennent lieu,
donc à intérioriser le monde, mais pas forcément d’objets avec lesquels on a
entretenu un lien direct
- permettent d’échanger sur des choses jamais perçus
- « révolution cognitive », dans les années 60, a eu pour conséquence de
mettre les représentations au coeur des explications des conduites, des
comportements
- il faut 4 éléments pour qu’il y ai représentation:
- le représenté = l’objet en soi (dans la tête) (o)
- le représentant = l’objet de connaissance (r)
- le lien de référence entre ces deux,
- l’agent cognitif, celui qui fait le lien, celui pour qui r représente o

les différents formats de représentation mentale


il en existe 3 grands formats
- les formats, sont la façon dont les représentations s’inscrivent en mémoire
- 2 approches s’opposent:
- conceptualiste: il y a un codage unique, propositionnel, amodal pour toutes les
représentations stockées en mémoire, propositionnel= forme abstraite,
indépendante du contexte, amodal= ne dépend pas des modalités, au fond
même représentation quelles que soient les situations (ex: sentir une rose,
représentation de rose conceptualiste)
- pluriomodale: on considère une multiplicité des formats et un lien déterminant
entre l’information traitée, le mode de représentation, et le mode de traitement
(ex: concept du piano, en tant qu’objet lourd, objet à accorder, objet qui produit
du son)

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problème de Molyneux
- homme né aveugle, a représentation de la sphère et du cube, de par le toucher
- est-ce que par la vue il saura reconnaitre la sphère et le cube sans les toucher?
- si il peut, cela suppose une représentation conceptualiste
- si il ne peut, cela suppose une représentation plurimodale

- autre distinction est faite entre:


- les représentations analogiques: conservent les propriétés structurales/
physiques des objets, sémantique de la ressemblance
- les non analogiques: se caractérisent par le fait que le lien qui unit représentant
est représenté, est un lien arbitraire/conventionnel, sémantique du symbole (ex:
lien entre un mot et un objet)
- en terme expérimentale, la psycho travaille sur 3 types de représentations
- les propositionnelles: exprime des structures prédicatives, avec des
arguments, tout à faite caractéristique du langage, à la base de la
communication et de la transmission d’informations
- les imagées: caractéristiques de la perception visuelle (spatiale)
- celles liées à l’exécution des actions: reposant sur la sensori-motricité, elle
expriment les enchainements, les transformations et les successions d’états
(temporelle)
- il existe aussi des formes mixtes de ces formats de représentations
LES REPRÉSENTATIONS PROPOSITIONNELLES

- modèle prédicatif: ce qu’on se représente est vrai ou faux


- prédicat + arguments
- quand on lit un texte, le comprendre, signi e construire des représentations
- raisonner = inférer des propositions nouvelles à partir d’autres propositions
- donc connaissances stockées sous formes de représentations prédicatives
- indépendantes de la modalité perceptive, se dégagent du support
- deux formes de structures sémantiques complexes:
- réseaux relationnels: comment on se représente le sens d’un mot ?
- le sens du mot se déduit de la place qu’il occupe dans un réseaux, la
signi cation est purement relationnelle
- on considère que les propriétés sont stockées aux niveaux hiérarchique le
plus élevé, (ex: le fait que tous les animaux mangent, ce sera stocké pour
tous les animaux, pas que pour l’animal duquel on parle)

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- validation opérationnelle: demander à des participants de valider certaines
a rmations concernant le canari, temps directement proportionnel au
nombre d’étape à remonter dans le réseau)
- schémas: utiles à la compréhension
- = frame en anglais
- représentations utiles pour guider les actions, formes récurrentes dans
certains événements, = épisode
- cela permet l’adaptation du comportement et la compréhension de la scène,
structure stable même lors de nouvelles scènes
- ont 3 caractéristiques:
- unités insécables et récupérées en mémoire comme telles
- objets complexes, construits à partir d’objets élémentaires
- schémas de structure générale et abstraite, qui s’appliquent à des
situations di érentes et concrètes, ils contiennent des places libres = slots,
remplies par des éléments spéci que de la situation

LES CODES IMAGÉS

- ils conservent la forme, la position relative, les propriétés topologiques de l’objet


- le codage est un peu plus abstrait que le code visuel
- beaucoup d’arguments pour une spéci cité des représentations de nature
imagée
- ces images mentales sont issues des représentations visuelles, et sont produites
en l’absence du stimulus
- études en faveur de ce format de représentation:
- étude sur la rotation mentale d’objet
- exploration mentale de parcours
- sériation mentale d’objets
- comparaison d’objets mentale
- représentation de déplacements
- il n’est pas un code verbal
- les codes imagés conservent les propriétés spatiales di cilement explicable par
codage propositionnel
- qu’est ce qui permet d’a rmer la présence de représentations imagées?
- réponse de Paivio:
- a fait apprendre à des participants des mots, abstraits et concrets (imageable)

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- les mots concrets mieux retenus, ce qui suppose un double codage=
propositionnel+imagé
- Perky, 1910: a démontré que dans certaines conditions, l’image mentale et le
percept peuvent-être confondus (paradigme: demande de projeter une image
de tomate, on amenait une tomate, seuil de perception augmentait, le
participant pensait qu’elle était issu de son image mental)
- Stephen Kosslyn, 1978: a démontré une similitude entre l’image mental et la
perception visuelle, le temps de déplacement entre deux points d’une image
mentale est proportionnelle à la distance qui les sépare
- dans une première phase, les participants apprennent la carte qui contient
des repères
- yeux fermés, genèse de l’image mentale de l’île, on leur demande de faire un
trajet entre les repères
- la rotation mentale; Shepard: participants entraînés à bien distinguer les objets,
- on leur présente une paire: un focus, objet standard & l’autre la cible (soit
objet standard ou son miroir)
- deux fois le même objet ou son inverse ? (tous les deux ont subi une
rotation)
- temps de réaction proportionnel au degré de rotation, donc rotation mentale
suit même lois que rotations physiques

LES REPRÉSENTATIONS LIÉES À L’ACTION

- Bruner, 1966: ce sont des représentations énactives, donc reliées à l’action


- précède les deux autres dans l’ontogenèse
- elles sont liées à l’exécution des procédures et contrôle leur déroulement
- liées aussi à la motricité,
- habiletés cognitives de nature symbolique qui se sont construite en faisait
intervenir le langage et se sont ensuite automatisées
- en général, on n’y a pas accès en dehors de l’exécution de l’activité qu’elle
contrôle
- copie référante = modèle interne de l’action

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