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Cognitivisme

courant de recherche scientifique

Le cognitivisme est le courant de


recherche scientifique endossant
l'hypothèse selon laquelle la pensée est
analogue à un processus de traitement
de l'information, cadre théorique qui s'est
opposé, dans les années 1950, au
béhaviorisme. La notion de cognition y
est centrale. Elle est définie en lien avec
l'intelligence artificielle comme une
manipulation de symboles ou de
représentations symboliques effectuée
selon un ensemble de règles. Elle peut
être réalisée par n'importe quel dispositif
capable d'opérer ces manipulations.

Cet article ne cite pas


suffisamment ses sources
(mars 2015).

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d'articles de référence ou si vous
connaissez des sites web de qualité
traitant du thème abordé ici, merci
de compléter l'article en donnant les
références utiles à sa vérifiabilité et
en les liant à la section « Notes et
références »

En pratique : Quelles sources sont


attendues ? Comment ajouter mes
sources ?

Les symboles doivent représenter au


moins un aspect du monde réel, de façon
que le traitement de l'information
débouche sur une solution satisfaisante
aux problèmes posés par
l'environnement.

Les partisans du cognitivisme sont


souvent associés au
computationnalisme.
Historique

Dans les années 1950, le programme de


recherche « cognitiviste » s'est élaboré
contre l'approche behavioriste du
psychisme, qui visait à n'étudier que le
comportement observable (en réaction
aux impasses de la méthode
e
« introspective » du début du siècle)
en ignorant volontairement les
représentations mentales, car non
observables scientifiquement. Le
béhaviorisme négligeait ainsi
délibérément les activités du cerveau
pour ne prendre en compte que le
comportement « manifeste » humain ou
animal. On a ainsi qualifié cette école de
pensée de « physicalisme de la boite
noire ».

Avec l'émergence de l'informatique, qui a


permis de concevoir un comportement
intelligent sur la base d'un langage
formel réglant la manipulation de
symboles, le cognitivisme s'est
développé et a supplanté le béhaviorisme
dans l'étude scientifique des
comportements intelligents. Il est devenu
à partir des années 1970 un paradigme
classique des sciences cognitives et de
la philosophie de l'esprit.
Le cognitivisme ne doit pas être
confondu avec la « révolution
cognitive »[1] qui s'est effectuée, entre
1956 et 1960 au sein de la psychologie
scientifique, notamment autour des
travaux de Jerome Bruner[2] et de George
Armitage Miller[3],[4], à l'université
d'Harvard. Ceux-ci ont mis à jour une
activité cognitive spontanée, à la base
d'apprentissages mentaux[5],[6]. C'est en
prenant ses distances vis-à-vis de
l'impasse théorique que constituait le
béhaviorisme que la révolution cognitive
a vu le jour au sein de la psychologie
scientifique, afin de rendre compte du
fonctionnement mental en jeu dans
l'adaptation.

Les thèses

Le cognitivisme peut se définir par la


conjonction de thèses fonctionnalistes et
« computo-représentationnelles ». Il se
présente comme une alternative au
matérialisme éliminativiste et
réductionniste en intégrant dans le
discours scientifique les états mentaux,
dont il reconnait l'existence et la
spécificité.
Les thèses du cognitivisme peuvent se
ramener à trois propositions[7] :

1. Le complexe cerveau/esprit est


susceptible d'une double
description, matérielle ou physique
d'une part, informationnelle ou
fonctionnelle d'autre part ; ces deux
niveaux sont largement autonomes,
et le rapport qui s'établit entre eux
est à l'image de celui qui lie le
matériel au logiciel en informatique.
C'est la thèse fonctionnaliste ;
2. Le système cognitif d'un organisme
est caractérisé par ses états
internes ou mentaux et par les
processus qui conduisent
systématiquement d'un état à un
autre. Ces états sont reliés entre
eux par des règles formelles au
niveau informationnel et par des
relations de causalité au niveau
physique. Au niveau informationnel,
le passage d'un état à un autre
s'inscrit dans une série limitée de
changements et est donc
parfaitement descriptible sous
forme d'algorithmes. C'est la thèse
computationnaliste ;
3. Ces états peuvent être
représentationnels : ils sont dotés
dans ce cas d'un contenu renvoyant
à des entités externes dont ils
dépendent causalement. On dit
alors qu'ils ont une valeur
sémantique car ils réfèrent à
quelque chose qui en constitue le
sens. C'est la thèse
représentationnaliste.

Une conception non


réductionniste de l'esprit

À l'instar de la conception réductionniste


de l'esprit, le cognitivisme admet
l'existence d'états mentaux dont chacun
est identique à un état physique. Mais la
description d'un état mental ne peut se
réduire à la description de propriétés
physiques. Un état mental n'est pas en
effet déterminé par les caractéristiques
physiques du système où il se réalise
mais par son rôle causal (ou fonction) au
sein de ce système. Le rôle causal d'un
état mental est l'ensemble des relations
causales qu'il entretient avec les autres
états mentaux, ainsi qu'avec les stimuli et
les comportements, en interaction avec
l'environnement. Une même fonction peut
donc se réaliser différemment sur des
organismes dont la nature diffère
grandement, comme pour la douleur, par
exemple, qui n'implique pas
nécessairement l'activation des mêmes
fibres nerveuses chez des espèces
animales très différentes.

Cognitivisme psychologique
et cognitivisme
philosophique

Le cognitivisme psychologique est,


suivant les auteurs, associé ou non à un
physicalisme fonctionnaliste, qui établit
une séparation entre le matériel
biologique constituant le système
nerveux (le « hardware » de l'ordinateur)
et les opérations mentales qui sont
exécutées (les « programmes », ou
« software »).

Application aux sciences de


l'éducation

Certains auteurs ont cherché à appliquer


les principes théoriques du cognitivisme
aux sciences de l'éducation. Parmi ceux-
ci, on peut citer le professeur américain
Robert Gagné et Jacques Tardif, du
Québec.
Notes et références

1. Gardner, H., Histoire de la révolution


cognitive, Paris, Payot, 1993.
2. Bruner,J.S.,Goodnow,J.J.,Austin,G.A.,
A study of thinking, NY, Wiley, 1956.
3. (en) Miller, G.A., « The cognitive
revolution: A historical perspective »,
Trends in Cognitive Sciences, 7(3),,
2003, p. 141-144.
4. Miller,G.A.,Galanter,E.,Pribram,K.H.,
Plans and the Structure of behavior,
NY, Holt, Rhinehart & Winston.
5. Delacour, Une introduction aux
neurosciences cognitives, Bruxelles,
De Boeck, 1998.
6. Edelman, G.M., Biologie de la
conscience, Paris, Éditions Odile
Jacob, 1992.
7. Daniel Andler (dir.), Introduction aux
sciences cognitives, Gallimard, Paris,
coll. « Folio essais », 2004, p. 17-18.

Voir aussi

Bibliographie

Andler, Daniel (dir.), Introduction aux


sciences cognitives, coll. Folio,
Gallimard, Paris 1992 et 2004
Élisabeth Pacherie et Joëlle Proust
(dir.), La philosophie cognitive, coll.
Cogniprisme, Ophrys, Paris, 2004
Pinker, Steven, L'instinct du langage
(1994), Odile Jacob, Paris, 1999
Fodor, Jerry, L'esprit, ça ne marche pas
comme ça (2002), Odile Jacob, Paris,
2003
Fodor, Jerry, La modularité de l'esprit,
essai sur la psychologie des facultés
(1983), Les Éditions de minuit, 1986

Articles connexes
Cognition | Sciences cognitives |
Révolution cognitive
Approche computo-représentationnelle
de l'esprit | Problème corps-esprit
Psychologie cognitive | Linguistique
cognitive | Neurosciences cognitives

Liens externes

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