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La n de la bataille de France

I. Conditions d’armistice
La convention d’armistice, négociée par le gouvernement français, précise que la souveraineté française
s’exerce sur l’ensemble du territoire. Pleinement en zone libre et sur son empire colonial.
L’armée est toutefois réduite à 100 000 hommes (comme le traité de Versailles).

Les conditions de l’armistice sont dictés par les préoccupations stratégiques d’Hitler :
- Maintenir la France dans un état de colonie de ravitaillement économique pour le Reich allemand.
(indemnités journalières : 400M de fr en 40, 500M en 42)
- Empêcher de façon durable que son empire colonial serve aux alliés et que la France redeviennent une
grande puissance militaire.
- Veiller à ce que sa flotte ne rejoigne pas le RU
Clauses principales :

- les prisonniers de guerre restent en captivité jusqu’à la signature d’un accord de paix (1,5M d’hommes).
- Moitié nord passe sous occupation allemande (⅗ du territoire).
- La France doit pouvoir l’entretient de l’armée d’occupation. Le montant des indemnités va être fixé de
façon quasi discrétionnaire par les Allemands.
- Zone libre : Armée française limitée à 100 000 hommes, troupes désarmées.
- La souveraineté française s’exerce sur l’ensemble du territoire, y compris dans la zone occupée. Il est
toutefois stipulé que dans celle-ci, l’Allemagne exerce « les droits de la puissance occupante ». Pas
question d’annexion de territoires.
- L’Empire colonial français reste sous l’autorité du gouvernement français.

A. Les raisons de la défaite française


• Niveau historiographique
L’Armée française était-elle aussi surclassée en quantité et en qualité qu’on a bien voulu le dire ?
La controverse dure depuis juin 40.
Deux précautions :
- La suite des événements peut influencer l’historien. L’héroïque résistance britannique dès juillet 40 fait
oublier que, dans la bataille de France, les britanniques n’ont été capable de ne mettre que 13 divisions au
combat.
- Facteur stratégique décisif. Le Reich hitlérien bénéficias de la neutralité bienveillante de l’URSS et des
livraisons massives qui en provenaient. L’Allemagne nazie a donc pu échapper au blocus économique
anglais et concentrer toutes ses forces pour frapper les démocraties occidentales. La France, elle, devait
maintenir des troupes dispersées face notamment à l’Italie, dans les Alpes du Sud et en Afrique du Nord.

• Niveau matériel
Les forces allemandes blindées en présence alignent 2600 chars contre 2300 pour les forces françaises.
Le jeu est quasiment égal : le taux de motorisation est égal à celui de l’Armée allemande (environ 20 %). Il
est même supérieur dans le domaine de l’artillerie.
Les blindés français étaient mieux blindés, parfois mieux armés, mais moins rapides, mal conçus et plus
difficiles à manoeuvré que les Panzers.

Selon Wieworka, la défaite éclair ne provient pas d’une insuffisance de moyens, ni d’une combattivité
insuffisante côtés alliés, mais d’une part d’une méconnaissance des possibilités offertes par l’aviqtion et les
chars, d’autre part d’une conduite désastreuse des opérations par l’état-major.
fi
Le seul domaine où les Allemands disposent d'une supériorité technique et numérique très nette est l'aviation.
Ils disposent en effet de 3 600 avions chasseurs et bombardiers contre 1 103 avions et 1 800 britanniques
dont 400 basés en France.

• Niveau stratégique
Sur le plan stratégique, le Reich applique à fond la doctrine de la « maîtrise de l’air ». La Luftwaffe dispose
d’appareils modernes, qu’elle sait utiliser. Elle lance des raids massifs de bombardiers, souvent une centaine
d’appareils à la fois, escortés, qui surprennent la chasse alliée non préparée à des combats de cette ampleur.

C’est la preuve d’une doctrine française restée profondément ancrée dans les conceptions de 1914-1918.

Cause essentielle : Depuis 1918, l'Armée française disposait d'une structure de commandement complexe,
extrêmement efficace sur le papier ; mais la disparition des compétences et le vieillissement des cadres
avaient contribué à « ossifier » le commandement, qui se montra trop peu réactif et commit des erreurs
majeures.

Mais ces défauts n'étaient pas spécifiques à la France, on les retrouve dans toutes les démocraties, qui ne
cherchaient pas à préparer une guerre. L'Allemagne nazie (comme le Japon en Asie) a forgé un outil militaire
offensif, avec les équipements, la motivation et la sélection des chefs adéquats. De fait elle vaincra tous ses
adversaires jusqu'en 1942.

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