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Chapitre 3 : La Seconde Guerre mondiale

Introduction

Plus encore que la 1ère, la 2nde GM a bouleversé le monde. Nous en avons vu les causes lors des
chapitres précédents.
Il y a d’abord les causes profondes :
 Les rancœurs provoquées par le traité de Versailles
 La brutalisation des comportements générée par la 1 ère GM, qui a entraîné le dvpt de
partis nationalistes s’appuyant sur des milices armées (le parti fasciste en Italie, le parti
nazi en Allemagne)
 La crise économique et sociale des années 30.
Tout cela a créé un contexte propice à un nouveau conflit mondial. La cause immédiate, le
déclencheur est bien sûr la politique d’expansion menée par Hitler à partir de 1938.

Prenez la carte p. 93.


La 1ère GM s’est déroulée essentiellement en Europe (mais revêt un caractère mondial par la
mobilisation de combattants de tous les continents : des Etats-Unis, des colonies anglaises et fr
d’Afrique, d’Asie et d’Océanie) → la 2nde GM est beaucoup + mondiale que la 1ère de par son
extension géographique → guerre en Europe, en Afrique du Nord, en Asie, dans le Pacifique.
Ce conflit oppose 2 camps :
 L’Axe → Allemagne, Italie (alliées depuis 1936 → axe Rome-Berlin), Japon + qq pays
d’Europe centrale (Roumanie, Bulgarie…).
 Les Alliés → R-U, URSS, E-U principalement + Australie, Chine, France libre…

Enfin, comme la 1ère GM, la 2nde GM est une guerre totale → conflit dans lequel toutes les
ressources militaires, économiques et humaines (physiques et psychologiques) des pays
belligérants sont mobilisées.
Ms ce conflit franchit un degré supplémentaire dans la guerre totale car, des 2 côtés, on ne
veut pas seulement vaincre le camp ennemi : on veut l’anéantir. Car, contrairement à la 1 ère
GM, qui était un affrontement « classique » entre nations, la 2nde GM est une guerre
idéologique où s’affrontent 2 systèmes politiques : la démocratie (Alliés) et la dictature
(Axe)1. Cette volonté d’anéantissement explique en grande partie les crimes de masse
perpétrés au cours de cette guerre, principalement par les pays de l’Axe ms aussi par les Alliés
comme nous le verrons.

Problématique : en quoi la Seconde guerre mondiale est-elle une guerre totale marquée par
une volonté d’anéantissement de l’adversaire ?

I) Le déroulement du conflit

La 2nde GM se déroule selon 2 grandes phases :


 1ère phase → 1939-1942 → les pays de l’Axe lancent des offensives victorieuses et
conquièrent de nombreux territoires.
 2e phase → 1942-1945 → les Alliés contre-attaquent et remportent la victoire finale.

1
L’URSS est certes une dictature ms elle prétend être une « démocratie populaire » : les Alliés font semblant d’y croire car il est
impossible de vaincre l’Allemagne sans elle…
A) Les offensives victorieuses de l’Axe entraînent une mondialisation
progressive du conflit (1939-1942)

1) La défaite de la France en 1940

Comme nous l’avons déjà vu, la guerre commence le 1 er septembre 1939 avec l’invasion de la
Pologne par la Wehrmacht (nom de l’armée all). Deux jours + tard, la France et l’Angleterre,
alliées de la Pologne, réagissent (enfin) à cette nouvelle agression et déclarent la guerre à
l’Allemagne.

Mais pour la Pologne, cela ne change pas grand-chose : elle doit faire face toute seule à la
Wehrmacht → les Polonais sont écrasés en moins de 4 semaines.
Comment les Allemands ont-ils fait pour vaincre les Polonais si rapidement ?
Ils ont utilisé une nouvelle stratégie militaire, la Blitzkrieg (guerre éclair), qui repose sur
l’utilisation combinée d’une puissante aviation et de divisions blindées (Panzer-Divisionen).
Stratégie en 3 étapes :
 D’abord l’aviation bombarde les infrastructures ennemies (ponts, usines, gares, bases
militaires, routes, etc.) pour désorganiser l’adversaire et largue des parachutistes
(nouveau type de combattants) derrière les lignes ennemies pour le prendre à revers ou
occuper des lieux stratégiques.
 Puis on envoie les divisions blindées, qui avancent très rapidement et se concentrent sur
un point pour percer le front, et ensuite encercler l’ennemi pour l’obliger à se rendre.
 Enfin on envoie l’infanterie et l’artillerie (armes principales pendant la 1 ère GM,
désormais supplantées par les chars et les avions) pour occuper les territoires conquis et
détruire les poches de résistance.
Cette stratégie de la « guerre éclair » permet donc à l’All de vaincre très rapidement la
Pologne, achevée par l’entrée des troupes sov par l’Est (en vertu du pacte germano-soviétique).

Forts de cette victoire, les Allemands s’attaquent ensuite à la France en utilisant la même
stratégie. Et cela va encore très bien fonctionner : les Fr ne vont pas résister bcp + longt que
les Polonais à la Wehrmacht. Nous allons voir comment et pourquoi en étudiant un extrait du
documentaire La France dans la guerre (archives de l’armée fr) + cartes → POLYCOPIE

Etude d’un extrait du documentaire La France dans la guerre, de P. Jeudy (1993) : comment et
pourquoi la France a-t-elle été vaincue par l’armée allemande en 1940 ?

1) Quel est l’état d’esprit des combattants français ?


Ils sont résignés → « ils voient la guerre comme une fatalité, non comme une nécessité ».

2) Comment appelle-t-on le début de la guerre ? Pourquoi ?


« La drôle de guerre » car il n’y a pas véritablement de combats (seulement des
escarmouches) : les 2 armées attendent.
L’état-major fr a opté depuis longtemps (sous l’impulsion du maréchal Pétain) pour une
stratégie défensive où le rôle essentiel est dévolu à l’infanterie et à l’artillerie : l’armée fr
attend donc l’attaque allemande et s’est préparée pour une guerre d’usure, une guerre de
position (comme lors de la 1ère GM). De leur côté, les Allemands ont une autre priorité →
conquérir la Norvège, notamment pour assurer leur ravitaillement en fer (voir carte p. 92).
L’Allemagne manque aussi de pétrole : cela explique d’ailleurs en grande partie pourquoi elle
a adopté la stratégie de la Blitzkrieg → voir extrait du documentaire 1939/1945, la guerre du
pétrole : pour compenser la quasi-absence de pétrole dans son sous-sol, l’All fabrique de
l’essence synthétique à partir de charbon ms cela donne seulement à son armée une autonomie
de 6 mois. L’All ne peut dc pas soutenir une guerre longue : plus qu’un choix, la guerre éclair
est une nécessité.

A qui cette période profite-t-elle selon le colonel de Gaulle (promu général en mai 1940) ?
Aux Allemands car cette attente démoralise les soldats fr tandis que les All sont confiants après
leur succès éclair contre la Pologne.

3) Quelles sont les deux faiblesses de l’armée française p/r à l’armée allemande ?
Elle a bcp moins de divisions blindées et d’avions.
Pourtant, l’armée fr possède plus de chars que l’armée all (3 600 contre 2 800) mais ils sont
dispersés au sein des unités d’infanterie, qui les utilisent comme armes d’appui. Les All, au
contraire, les ont regroupés pour former des divisions blindées (Panzerdivisionen) qui
constituent le fer de lance de leur stratégie de Blitzkrieg.
De Gaulle, avant la guerre, avait averti l’état-major que les blindés étaient mal utilisés dans
l’armée fr mais on ne l’a pas écouté. Les erreurs stratégiques de l’état-major (not du général
Gamelin) sont la principale cause de la défaite fr.

4) Qu’est-ce que la ligne Maginot ?


C’est un ensemble de fortifications situé en Alsace-Lorraine, à la frontière avec l’Allemagne :
elle s’étend sur 140 km → réputée imprenable, elle symbolise la stratégie défensive de l’armée
fr.

5) Où les généraux français pensent-ils que les Allemands vont attaquer ?


Dans le Nord de la France, en passant par la Belgique → comme ils l’ont fait lors de la 1 ère
GM. C’était d’ailleurs le plan d’origine des généraux allemands mais Hitler leur a imposé une
autre stratégie (notamment pour leur montrer qui est le chef…).

6) Quelle est la stratégie adoptée par Hitler ? Comment permet-elle de vaincre l’armée de l’Est
et l’armée (franco-anglaise) du Nord ? (voir cartes)
Faire une percée à travers le massif des Ardennes, le point faible de la défense fr car l’état-
major pensait à tort qu’il était infranchissable pour des blindés. L’armée allemande ouvre ainsi
une brèche dans laquelle s’engouffrent les troupes motorisées qui prennent à revers :
 L’armée de l’Est → rapidt encerclée car ne peut pas entrer en All → bloquée par la ligne
Siegfried, équivalent all de la ligne Maginot (− imp ms surestimée par l’état-major fr).
 L’armée du Nord → prise en tenaille entre les troupes passées par les Ardennes et
celles qui ont envahi la Belgique → fuit vers Dunkerque où + de 300 000 soldats fr et
anglais embarquent en catastrophe pour l’Angleterre sous le feu de la Luftwaffe (soldats
qui auraient sans doute été tués ou faits prisonniers si Hitler n’avait pas commis l’erreur
de croire que son aviation suffirait à empêcher les Fr et les Anglais d’embarquer et donc
ordonner à la Wehrmacht de ne pas poursuivre l’ennemi jusqu’à la mer).

7) Comment réagissent les populations du Nord de la France face à l’avancée allemande ?


Elles s’enfuient vers le Sud : c’est l’exode. Dix millions de personnes encombrent ainsi les
routes, ce qui rend encore + difficile la réorganisation de l’armée fr, qui ne peut empêcher les
troupes all de prendre Paris (le 14 juin) et de poursuivre leur avance vers le sud du pays (voir
carte 1).

Finalement, le 17 juin, le nouveau chef du gvt, le maréchal Pétain, annonce à la radio qu’il a
demandé l’armistice : celui-ci est signé à Rethondes le 22 juin 1940.
Hitler a choisi ce lieu pour symboliser la revanche de l’Allemagne : c’est là qu’avait été signé
l’armistice de la 1ère GM le 11 novembre 1918.

2) Le Royaume-Uni résiste à l’Allemagne

La France battue, le Royaume-Uni se retrouve seul face aux pays de l’Axe. Pour préparer un
débarquement en Angleterre, Hitler ordonne à la Luftwaffe de détruire son système de défense.
S’engage alors, à l’été 1940, la bataille d’Angleterre (juillet 1940− mai 1941), la + grande
bataille aérienne de l’histoire. Malgré une nette infériorité numérique, à la surprise générale, la
RAF (Royal Air Force) repousse l’offensive all grâce à ses appareils + rapides et mieux armés
mais aussi grâce au radar, innovation technologique récente que les Brit maîtrisent mieux que
les All et qui leur permet de déceler l’arrivée des avions ennemis.

A partir de septembre 1940, Hitler change de stratégie : il renonce à son projet d’invasion et
essaie d’étouffer l’Angleterre pour la forcer à se rendre. Pour cela il ordonne à la Luftwaffe de
changer de cibles et d’opérer des bombardements stratégiques2, cad sur :
 Des objectifs économiques → usines, voies de communications → détruire les
ressources matérielles de l’adversaire.
 Les villes, donc les populations civiles → briser le moral de l’adversaire.
Cette opération, baptisée le Blitz (éclair en all) par la Luftwaffe, fait bcp de dégâts et de morts
(43 000) au R-U, principalement à Londres → voir extrait du documentaire Trois villes à la
conquête du monde Amsterdam, Londres, New York (2020) : cible immanquable vue sa taille
l’impact des bombardements a été limité par le fait que Londres est une ville de faible densité.

Mais, sous la direction efficace et déterminée de leur nouveau Premier ministre, Winston
Churchill (bio p. 96), les Anglais résistent courageusement3. C’est le 1er échec d’Hitler.

3) L’opération Barbarossa

Après son échec face aux Anglais, Hitler décide de reprendre son objectif principal : la
conquête d’un espace vital à l’Est. Le 22 juin 1941, il lance donc une attaque surprise contre
l’URSS, rompant ainsi le pacte de non-agression signé 2 ans + tôt : c’est l’opération
Barbarossa.
Si cette invasion soulage l’Angleterre, qui a désormais un allié de poids, elle surprend
totalement Staline4. Au début, l’Armée Rouge, affaiblie par les grandes purges de la fin des
années 30, recule bcp et perd énormément d’hommes → voir carte p. 108.
Pour cette opération, l’armée all utilise à nouveau la Blitzkrieg, avec cette fois un autre
impératif : il faut vaincre l’URSS avant l’arrivée du « général hiver » (cad du froid hivernal
intense qui règne en Russie). Ms cette stratégie, qui a si bien fonctionné contre la Pologne et la

2
Jusqu’ici elle s’était contentée de bombardements tactiques, cad sur des objectifs militaires.
3
Il leur a annoncé la couleur dès son arrivée au pouvoir en mai 1940 en leur promettant « du sang, de la sueur et des larmes ».
4
Il se doutait qu’Hitler finirait par l’attaquer mais il était persuadé, à tort, qu’il ne le ferait pas avant d’avoir vaincu l’Angleterre.
France, va échouer contre l’URSS car les All vont se rendre compte que le froid est loin d’être
le seul obstacle à la conquête de ce pays.

Etude d’un extrait du documentaire Apocalypse, la 2nde GM.


Consigne : quelles sont les différentes raisons expliquant l’échec de l’opération Barbarossa ?
 L’immensité du territoire soviétique, qui étire considérablement les lignes de
ravitaillement en nourriture et en essence et contraint dc svt l’armée à s’arrêter par
manque d’approvisionnement.
 Le peu de voies carrossables → les camions et les chars st ralentis par la poussière l’été,
puis par la boue à l’automne (la raspoutitsa, la « saison des mauvaises routes ») et par le
froid l’hiver, précoce et intense cette année-là (- 40 °C dès novembre). Froid dt souffrent
aussi les soldats, qui n’ont pas d’équipement d’hiver car leurs généraux, trop optimistes,
avaient prévu une victoire éclair en moins de 4 mois.
 Hitler a commis une erreur stratégique en divisant son armée en 3 pour atteindre 3
objectifs : au nord Leningrad (2e ville du pays et principal port), au centre Moscou
(capitale) et au sud Kiev (principale ville d’Ukraine, le « grenier à blé » du pays).
 La résistance acharnée des Soviétiques qui, même encerclés, s’accrochent et
combattent : il faut dire que des unités du NKVD st placées en arrière de l’armée pour
exécuter sur place les soldats qui reculent…
+ soutien des partisans → civils armés qui harcèlent les troupes all (guérilla :
embuscades, sabotage…), encadrée par des soldats survivants.
+ tactique de la « terre brûlée »5 : Staline ordonne aux paysans d’incendier leurs fermes
et leurs récoltes pour ne rien laisser aux Allemands avant d’évacuer vers l’Est. Les
usines, elles, st démontées et reconstruites dans la région de l’Oural (montagnes
séparant la partie européenne de l’URSS de la Sibérie).
 Les All ont aussi sous-estimé 6 la puissance industrielle de l’URSS et dc la puissance de
feu de l’Armée Rouge : Staline a relancé la production d’armes dès 1938. Les All st not
surpris par le char T-34 (rustique mais puissant et résistant) et les « orgues de Staline »
(ou katioucha : lance-roquettes multiple).
 De nouveaux généraux compétents, comme Joukov : celui-ci repousse l’offensive all sur
Moscou, not en faisant venir des divisions de Sibériens, équipés et entraînés pour
combattre dans la neige et le froid.

L’opération Barbarossa se solde dc par un échec car l’armée allemande n’ait parvenu à
conquérir qu’un seul de ses 3 objectifs, Kiev. Elle a en outre perdu 300 000 hommes (tués,
prisonniers ou disparus) et est affaiblie sur le plan moral : bcp de soldats all commencent à se
dire qu’ils ont eu tort de faire sortir l’ours russe de sa tanière…

4) L’entrée en guerre progressive des Etats-Unis

Lorsque la guerre commence en septembre 1939, Roosevelt est convaincu que son pays ne peut
pas rester neutre (pour des raisons morales mais aussi économiques) et doit venir en aide aux
démocraties européennes. Mais il doit encore en convaincre l’opinion publique (très
majoritairement contre une intervention de leur pays) et surtout le Congrès car c’est lui qui
décide de l’entrée en guerre du pays.

5
Déjà utilisée contre la Grande Armée de Napoléon en 1812.
6
A cause d’une défaillance de leurs services de renseignement.
En novembre 1939, il convainc le Congrès d’autoriser la vente d’armes à la France et au R-U,
à condition qu’ils payent comptant et se chargent du transport → loi Cash & Carry.
Après la défaite de la France en 1940, l’opinion américaine commence à se retourner mais les
isolationnistes font tout pour la convaincre que leur pays doit rester neutre → ils constituent
pour cela des lobbies (groupes de pression). Le + imp est l’America First Committee.

De son côté, Roosevelt, pour ne pas heurter une opinion publique encore très réticente,
continue d’engager son pays dans la guerre de manière progressive :
 En mars 1941, il obtient du Congrès la loi prêt-bail, qui permet de fournir des armes aux
Alliés sous forme de prêts.
 En août 1941, il signe avec le Premier ministre anglais, Winston Churchill, la Charte de
l’Atlantique, pour lui apporter un soutien moral. Ms c’est aussi un texte important car il
énonce les principes (comme le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) qui
inspireront la création de l’ONU en 1945
 Enfin, il décide d’un embargo7 total sur le pétrole à destination du Japon pour
empêcher ce dernier de poursuivre ses conquêtes en Asie.
En effet, depuis le début des années 1930, le Japon mène une politique d’expansion → doc 1 p.
98 : il a déjà conquis la Corée et une partie de la Chine. Ms, comme l’Allemagne, le Japon
dépend des Etats-Unis pour son approvisionnement en pétrole. Pour poursuivre ses conquêtes,
il doit dc trouver une nouvelle source d’approvisionnement : il décide dc de s’emparer de
l’Indonésie, une colonie néerlandaise riche en pétrole. Mais cette dernière est protégée par la
flotte américaine du Pacifique, basée à Pearl Harbor, à Hawaï : le gvt jap prend dc la décision
de la détruire par surprise, cad sans avoir au préalable déclaré la guerre aux E-U.
L’attaque a lieu le 7 décembre 1941 et tue 2 300 Américains. Le lendemain, le Congrès vote
l’entrée en guerre des E-U. Le Japon ne le sait pas mais il vient de commettre une terrible
erreur.

B) Les Alliés contre-attaquent et remportent la victoire finale

1) La guerre du Pacifique

L’entrée en guerre des E-U est un tournant → grâce à son pétrole et surtout à sa puissante
industrie, la 1ère puissance économique mondiale va donner aux Alliés une supériorité
matérielle de + en + écrasante.
Dès janvier 1942, le président américain, Franklin Roosevelt, annonce la mise en place du
Victory Program → mobilisation totale de l’économie américaine pour faire d’elle « l’arsenal
des démocraties ». Dans ce programme, Roosevelt fixe volontairement des objectifs de
production d’armes très (trop) élevés pour effrayer les forces de l’Axe : cela fait partie de la
guerre psychologique. Des objectifs très ambitieux que l’industrie américaine atteindra
presque malgré tout : au + fort du conflit, 2 Liberty Ships sortent chaque jour des chantiers
navals. Autre ex : l’évolution de la production américaine de chars et d’avions

Production de chars Production d’avions


194 346 2141
0
194 17 565 96 318
4
7
Mesure de contrainte prise à l'encontre d'un pays, interdisant l'exportation de certaines marchandises.
Le 1er front sur lequel les forces américaines vont se déployer, c’est le Pacifique. Après
l’attaque surprise de la base américaine de Pearl Harbor le 7 déc. 1941, le Japon a encore
étendu sa domination en Asie orientale et dans le Pacifique → voir doc 1 p. 98 : conquête de
l’Asie du S/E.
Ms l’attaque de Pearl Harbor est loin d’avoir détruit la flotte américaine : elle a notamment
épargné les 3 porte-avions, qui étaient alors en mission en mer → or cette arme relativement
nouvelle va jouer un rôle crucial au cours de la guerre du Pacifique, qui est d’abord un conflit
aéronaval. La principale bataille entre Américains et Japonais a lieu en juin 1942 au large des
îles Midway → voir extrait vidéo Apocalypse : cette fois-ci, les Américains, qui ont réussi à
déchiffrer les transmissions jap, ne st pas pris par surprise et coulent 4 porte-avions jap, avec de
la chance malgré tout car il s’agit d’une bataille « au-delà de l’horizon » (les flottes adverses se
combattent sans jamais se voir) et les bombardiers américains st arrivés au-dessus de la flotte
japonaise au bon moment ms un peu par hasard.

Après la victoire de Midway, les Américains reconquièrent peu à peu les territoires dominés
par les Japonais. Mais, leur progression est lente pour 2 principales raisons :
 La géographie : les Américains doivent reprendre les nombreux archipels contrôlées
par le Japon → à chaque fois il faut organiser un débarquement coûteux en vies
humaines. Par ex, le débarquement d’Iwo Jima (1945) a coûté la vie à + de 7 000
Marines.
 La résistance farouche des Japonais, qui préfèrent svt mourir plutôt que de se rendre. Il
faut dire que la mentalité japonaise est encore à l’époque fortement influencée par le
bushido, le code d’honneur des samouraïs, fondé notamment sur la loyauté absolue à
l’empereur et sur l’esprit de sacrifice. Ce jusqu’auboutisme jap est symbolisé par les
célèbres « kamikazes », ces jeunes pilotes qui écrasent volontairement leur avion sur les
navires et les porte-avions américains → doc 5 p. 99 : cette tactique est utilisée à la fin
de la guerre car la flotte jap, en grande partie détruite et manquant de carburant et de
pilotes expérimentés, ne peut plus mener de véritables offensives.

2) La bataille de Stalingrad : le tournant de la guerre

La bataille de Stalingrad, qui se déroule de septembre 1942 à février 1943, est considérée par
la plupart des historiens comme le tournant de la guerre → carte p. 108 : après l’échec de
l’opération Barbarossa, Hitler décide de reprendre l’offensive vers le sud. Son 1er objectif est la
ville de Stalingrad, pour 2 raisons :
 Son nom en fait un objectif symboliquement fort : prendre la « ville de Staline »
permettrait au régime nazi de faire oublier aux All l’échec de l’opération Barbarossa.
 C’est une ville stratégique, un verrou sur la route du pétrole caucasien : sa prise
permettrait à l’All de conquérir le Caucase et surtout de mettre la main sur les gisements
de pétrole de Bakou, indispensables pour poursuivre la conquête de l’URSS (l’All
manque de pétrole nous l’avons vu).

Hitler envoie dc des centaines de milliers de soldats pour prendre Stalingrad. Une bataille
terrible s’engage alors dans la ville. Sous les bombardements, on se bat à la grenade, à la
baïonnette pour la prise d’une rue ou d’une maison. Cette fois encore, les soldats soviétiques
sont aidés par la population, les civils :
 Certains édifient des lignes de fortification.
 D’autres, les partisans, mènent des actions de guérilla (sabotage, harcèlement) pour
couper les lignes de ravitaillement allemandes.
Finalement, fin 1942, les Soviétiques lancent une grande offensive pour encercler les soldats
de l’Axe (il y a aussi des Italiens, des Roumains et des Hongrois). La tactique réussit : l’armée
all, commandée par le maréchal Paulus, est prise au piège. Ms Hitler lui interdit de se rendre et
lui promet des renforts et un ravitaillement par avion. Ms les renforts n’arriveront jamais et le
ravitaillement est très insuffisant : à partir de fin décembre, les soldats all n’ont plus que 50 gr
de pain et 12 gr de graisse par jour. Finalement, qq semaines + tard, Paulus accepte de se
rendre, à la grande colère d’Hitler (qui voulait qu’il se suicide).

C’est une victoire décisive pour les Soviétiques : après la bataille de Stalingrad, l’armée all ne
va faire que reculer face à l’Armée Rouge. Décisive surtout par son impact politique et
psychologique : le mythe de l’invincibilité des armées du IIIe Reich (déjà écorné par l’échec de
l’opération Barbarossa) vole en éclats et cela redonne confiance aux Alliés, not aux
Soviétiques. Ms le bilan humain est terrible : avec presque 2 millions de morts (dt 1,1 million
de Soviétiques), c’est la bataille la + meurtrière de l’Histoire.
Cette bataille a aussi permis de resserrer les liens entre les Alliés. En effet, au début de la
bataille, Staline craignait qu’Hitler obtienne une paix séparée des Américains et des Anglais
pour concentrer ses forces contre lui. Pour le rassurer, Roosevelt et Churchill, lors de la
conférence de Casablanca (janvier 1943), affirment solennellement qu’ils ne cesseront la guerre
qu’après une capitulation sans conditions de l’Axe, autrement dit un anéantissement de
l’Allemagne nazie.

3) Le débarquement de Normandie et l’opération Bagration aboutissent à


la capitulation de l’Allemagne

A partir de 1943, l’armée Rouge fait reculer l’armée allemande. Ms cette avancée se fait au prix
de pertes humaines et matérielles effrayantes, bien supérieures à celles des Allemands. Par
exemple, à l’été 1943, a lieu la bataille de Koursk, la + grande bataille de chars de l’Histoire :
les Allemands, défaits, perdent 1 000 blindés8. Ms les Soviétiques, eux, en perdent 6 000 ! Ils
ont désormais l’avantage car leur armée est bien + forte qu’en 1942 (7 millions de soldats,
100 000 canons) mais leur avancée est relativement lente car l’essentiel de l’armée all est
mobilisée contre eux.

Staline réclame dc aux autres Alliés, dès 1942, l’ouverture d’un second front en Europe de
l’Ouest pour soulager son pays. Ms les Américains et les Anglais sont réticents car l’Allemagne
a construit un important système de fortifications côtières → le Mur de l’Atlantique.
Ils optent dc au départ pour une autre stratégie → diapo : ils débarquent en Afrique du Nord
en novembre 1942 pour l’utiliser comme base avant d’attaquer l’Axe par le sud, cad par son
point faible, l’Italie. Ms la conquête de cette dernière, qui commence en juillet 1943, s’avère
plus compliquée que prévu, si bien que les Alliés décident d’ouvrir un nouveau front en
France.
La décision est prise en décembre 1943 lors de la conférence de Téhéran, qui réunit pour la
1ère fois Staline, Roosevelt et Churchill. Les 3 dirigeants s’accordent pour organiser une vaste
offensive coordonnée pour prendre l’Allemagne en étau : les troupes anglo-américaines
débarqueront en Normandie (opération Overlord) au printemps 1944 tandis que l’URSS

8
Chars et canons d’assaut
lancera dans la foulée une grande offensive contre l’Allemagne (opération Bagration) → doc 1
p. 100.

L’opération Overlord a été minutieusement préparée par les Alliés → LIRE doc 2 p. 100 :
quelles opérations les Alliés mènent-ils pr préparer le débarquement de Normandie ?
 Opérations de reconnaissance aérienne pour évaluer précisément les forces all (les
Alliés ont désormais la suprématie dans les airs) + informations fournies par la
Résistance fr.
 Opération Fortitude → opérations de désinformation, not pour faire croire aux All que
le débarquement aurait lieu dans le Pas-de-Calais9 : concentration de troupes et d’armes
factices, fausses informations envoyées par des agents doubles 10, bombardements
intensifs des prétendues zones de débarquement, etc.
Cette opération a très bien fonctionné : même après le débarquement de Normandie, pdt
plusieurs semaines, les All continuent de penser que ce dernier n’est qu’une diversion et
que la véritable offensive aura lieu ds le Pas-de-Calais.
L’opération Overlord commence le 6 juin 1944 : près de 7 000 navires (la + gde force navale
de l’Histoire) traversent la Manche et 156 000 hommes débarquent sur les plages de Basse-
Normandie (doc 3 p. 101) que les Alliés ont divisé en 5 parties auxquelles ils ont donné des
noms de code : Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. C’est dans le secteur d’Omaha Beach, où
débarquent des troupes américaines, que la résistance all est la + forte 11. Plusieurs réalisateurs
de films ont mis en scène cet événement : celle de Spielberg dans Il faut sauver le soldat Ryan
est svt considérée comme la + réaliste ms nous allons voir en l’étudiant qu’il faut nuancer cette
affirmation.

Etude de la mise en scène du débarquement de Normandie par le réalisateur Steven Spielberg


dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998)

Synopsis : L’action se déroule le matin du 6 juin 1944, sur la plage d’Omaha Beach, dans le secteur
« Dog Green ». Le capitaine Miller (joué par Tom Hanks) débarque à la tête d’une compagnie de
Rangers (fantassins d’élite de l’armée américaine). Sous le feu d’une batterie allemande, il lutte avec
ses hommes pour sortir de la plage.

1) Comment Spielberg montre-t-il l’angoisse des soldats avant le débarquement ?


2) Décrivez la façon de filmer de Spielberg (où est placée la caméra ? comment bouge-t-elle ?). Que veut ainsi
montrer le réalisateur ?
3) Le capitaine Miller est-il présenté comme un héros sûr de lui et dominateur ? Justifiez votre réponse en
décrivant les effets spéciaux utilisés par Spielberg.
4) Comment les Allemands sont-ils montrés ? Que voit-on d’eux ? Critiquez ce choix de mise en scène.

1) Spielberg montre les soldats serrés dans les barges de débarquement : il fait des gros plans
sur les visages graves d’hommes silencieux, en prière ou pris de vomissements.

2) La caméra est au milieu des soldats et évolue avec eux pour placer le spectateur au cœur de
l’action, lui faire mieux ressentir ce qu’ils vivent, not leurs souffrances → bcp de scènes très
violentes. De nombreux plans sont même en caméra subjective : le spectateur voit l’action à
travers les yeux du capitaine Miller. Spielberg s’est ici inspiré des photos prises par Robert
Capa, qui a débarqué avec les soldats américains à Omaha le 6 juin 1944.
9
Option un temps envisagée par les Alliés car il offre de meilleures plages et un accès + rapide vers l’Allemagne. Ms c’est un choix
trop évident et surtout trop risqué car c’est la zone la + fortifiée du Mur de l’Atlantique.
10
Espions allemands « retournés » par les services secrets britanniques.
11
Car les défenses allemandes sont quasiment intactes après une phase de bombardement préparatoire qui a manqué ses objectifs.
Les images bougent beaucoup et ne sont pas toujours cadrées pour souligner le tumulte et la
confusion du débarquement. Pour cela, le réalisateur a utilisé différentes techniques de mise en
scène : tournage en caméra portée, mécanisme inventé spécialement pour provoquer de
brusques embardées de la caméra au moment des explosions, plans sous l'eau ou très près du
sol.
Dernier détail qui montre le souci de réalisme de Spielberg : pour restituer fidèlement le bruit
des impacts de balle sur les corps, il a demandé au responsable des bruitages de ne pas puiser
dans les bases de données sonores existantes : ce dernier a alors eu l'idée de tirer sur des
carcasses d'animaux. Cette façon de filmer la guerre est alors nouvelle : elle sera bcp imitée par
la suite.

3) Non, il apparaît même parfois désemparé, totalement dépassé par les événements (→ gros
plans) : le réalisateur renforce cette impression par des effets spéciaux : bruits assourdis,
images saccadées, parfois floues (comme les photos de Capa), couleurs désaturées à 60% 12...

4) Les Allemands sont rarement montrés (on voit surtout leurs mitrailleuses) et uniquement de
loin ou de dos : ils sont totalement dépersonnalisés, et dc déshumanisés.
C’est une critique que l’on peut faire au film en général : il est un peu trop manichéen ; il a
tendance à assimiler tous les soldats ennemis à des nazis. Les Allemands apparaissent ainsi
comme des machines insensibles et cruelles.

Au final, + de 10 000 soldats alliés st tués le 6 juin 1944 ms le débarquement est un succès. Ms
la suite s’avère + compliquée que prévu et la reconquête de la Normandie prend tout l’été car
les Allemands résistent farouchement, sur un terrain qui favorise la défense (le bocage normand
et ses champs entourés de haies qui permettent de se camoufler).

Sur le front Est, l’URSS lance comme prévu (lors de la conférence de Téhéran) l’opération
Bagration : l’Armée Rouge écrase l’armée allemande, qui recule cette fois-ci
considérablement. L’importance de cette opération a été longt minimisée par les historiens
occidentaux et ds les manuels scolaires pour cause de guerre froide. Pourtant Overlord et
Bagration st les 2 + grandes opérations de la guerre en Europe, chacune favorisant l’autre, dans
une synergie permettant enfin de briser l’armée all.
Au cours de la dernière année du conflit, cette dernière résiste malgré tout mais elle ne peut
empêcher les armées alliées d’envahir son territoire à l’Ouest et à l’Est : le 25 avril 1945,
Américains et Soviétiques se rejoignent sur l’Elbe. Cinq jours + tard, à Berlin, envahie par
l’Armée Rouge, Hitler, terré dans son bunker souterrain, se suicide. Le 8 mai 1945, le chef de
l’armée all, le maréchal Keitel, signe la capitulation de son pays.

4) Les bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki entraînent


la capitulation du Japon

Pour comprendre ces bombardements, il faut d’abord évoquer un aspect important de la guerre
industrielle que se livrent les pays belligérants : la course à l’innovation technologique. Les
Allemands inventent par ex l’avion à réaction (Messerschmitt 262) et les premiers missiles (les
V1 et les V2).
En 1939, le célèbre physicien Albert Einstein envoie une lettre au président Roosevelt pour
l’avertir qu’il est possible de construire une bombe d’une puissance inouïe grâce au phénomène
12
On obtient ainsi une image partiellement en noir et blanc.
de la fission nucléaire récemment découvert et que les Allemands cherchent sûrement à le
faire. Roosevelt lance alors le très coûteux (2 milliards de $) et très complexe projet
Manhattan, confié à Oppenheimer, pour fabriquer une bombe A. Le 1 er essai d’une bombe
atomique a lieu en juillet 1945 dans un désert du Nouveau-Mexique : trop tard pour que l’arme
puisse être utilisée contre l’Allemagne13.

Mais à cette date, le Japon, lui, n’est pas encore vaincu. Il est certes très affaibli mais il
contrôle encore de nombreux territoires. C’est alors que le nouveau président américain, Harry
Truman, qui a succédé à Roosevelt (mort de maladie en avril 1945), adresse un ultimatum au
Japon : celui-ci est sommé de se rendre sans condition sans quoi il subira une rapide et grave
destruction (sans plus de précision). Le gvt japonais refuse. Truman décide dc de larguer 2
bombes A sur le Japon, à Hiroshima (6 août) puis à Nagasaki (9 août). Le 9 août, il justifie
ces bombardements dans un discours radiodiffusé → doc 2 p. 102 : LIRE
Comment Truman justifie-t-il les bombardements atomiques sur le Japon ?
 La vengeance « contre ceux qui nous ont attaqués sans préavis à Pearl Harbor » →
curieux argument de la part du président d’une démocratie…
 Forcer les Japonais à capituler immédiatement pour éviter un débarquement qui serait
très coûteux en vies humaines → « sauver la vie de milliers de jeunes Américains ».
C’est son principal argument et il semble rationnel : les Américains ont déjà perdu bcp de
soldats pour reprendre les îles du Pacifique à cause de la résistance farouche des Japonais
→ un débarquement au Japon serait sûrement très meurtrier.
Ms ce que Truman « oublie » de dire aux Américains, c’est qu’une 3e stratégie était possible :
organiser un blocus de l’archipel → le Japon, alors à bout de souffle, aurait sans doute capitulé
avant la fin de l’année 1945. Ms Truman est pressé d’en finir car il craint qu’une poursuite de
la guerre permette aux Soviétiques de renforcer leurs positions en Asie, voire de débarquer au
Japon en même temps que les Etats-Unis. Or ces derniers entendent occuper seul le Japon
vaincu. Les bombardements atomiques st dc aussi les prémices de la guerre froide, d’autant +
qu’ils raisonnent aussi comme un avertissement envoyé à Staline.
Ms, dans ce discours, Truman ne se contente pas de mentir par omission. Il énonce aussi une
contre-vérité en disant qu’Hiroshima est une base militaire et qu’il voulait « éviter, autant que
possible, de tuer des civils ». En effet, si Hiroshima abrite bien une importante base militaire,
c’est avant tout une ville et la plupart des victimes ont été des civils. En outre, l’ultimatum de
Truman au Japon ne précisait pas qu’il allait utiliser une bombe atomique…

Le nombre de victimes n’est pas connu avec précision : les sources japonaises et américaines
donnent des chiffres très différents. Toutefois, on estime qu’environ 140 000 personnes ont été
tuées à Hiroshima et 80 000 à Nagasaki → voir l’extrait du documentaire Hiroshima : aux
victimes immédiates de la bombe (chaleur, onde de choc) s’ajoutent les morts au cours des
jours suivants (incendies) ms aussi à + long terme à cause des radiations. Ces bombardements
atomiques ont profondément traumatisé les Japonais → doc 3 p. 103.

Qq jours + tard, l’empereur Hirohito s’adresse pour la 1ère fois directement à ses sujets par un
discours radiodiffusé dans lequel il annonce la reddition du Japon. Le 2 septembre 1945, sur
le pont de l’USS Missouri ancré en baie de Tokyo, le Japon signe son acte de capitulation, qui
met un terme définitif à la Seconde Guerre mondiale.
II) Le génocide des Juifs et des Tziganes

13
Qui avait également un projet, mais nettement moins avancé.
A) Les persécutions antisémites s’étendent à toute l’Europe

La volonté d’anéantissement atteint son paroxysme avec le génocide des Juifs et des Tziganes
par les nazis. Rappel de la définition de génocide : mise à mort14 systématique, planifiée d’un
groupe ethnique ou religieux. Les Juifs appellent ce génocide dont ils ont été victimes la Shoah
(catastrophe en hébreu).

Pour comprendre ce génocide, il faut d’abord rappeler que dès son arrivée au pouvoir en
Allemagne en 1933, Hitler a mis en place une politique antisémite : les Juifs st victimes de
persécutions de + en + dures, qui culminent avant la guerre avec la « nuit de cristal » en
novembre 1938, après laquelle des milliers de Juifs st enfermés dans des camps de
concentration. Ms il ne s’agit pas encore d’un génocide : les nazis veulent alors exclure les
Juifs de la société.
A partir de 1939, ces persécutions ne concernent plus seulement les Juifs vivant en All mais
tous les Juifs vivant ds les territoires dominés par l’Axe, cad la plupart des Juifs d’Europe. Les
Juifs sont surtout nombreux en Pologne, conquise en qq semaines au début de la guerre, en
septembre 1939. Tellement nombreux que le système concentrationnaire nazi ne peut pas les
accueillir : Hitler décide donc de les regrouper dans des ghettos → quartiers isolés du reste de
la ville par des barbelés ou un mur dans lesquels les Allemands forcent la pop juive à vivre dans
des conditions misérables. 400 ghettos ont été créés en Europe de l’Est, principalement en
Pologne → le + imp est celui de Varsovie. Les conditions de vie y st aussi terribles que dans
les camps de concentration : les Juifs sont soumis au travail forcé et affamés (300 kcal/j dans le
ghetto de Varsovie) → la mortalité y devient effrayante.

B) La Shoah par balles (juin-décembre 1941)

Mais, jusqu’en 1941, on ne parle pas encore de génocide. Celui-ci commence en fait avec
l’opération Barbarossa, cad l’invasion de l’URSS en juin 1941. Heydrich, le bras droit de
Himmler (chef des SS), crée les Einsatzgruppen (groupes spéciaux), qui accompagnent l’armée
all. Leur mission : fusiller tous les Juifs et les responsables politiques soviétiques dans les
territoires conquis. Ces groupes spéciaux, principalement composés de SS (mais aussi de
policiers et de soldats) opèrent ainsi des exécutions de masse → voir extrait du documentaire
Apocalypse : les Juifs st tués dans des fosses communes de + en + grandes ; en septembre
1941, 33 771 Juifs ont été assassinés en 2 jours à Babi Yar (près de Kiev).
Pour mieux comprendre les raisons de cette violence inouïe, on peut lire les témoignages
d’anciens membres des Einsatzgruppen → p. 120, qui nous apprennent que bcp d’entre eux
étaient « écœurés » par ce qu’on leur ordonnait de faire. Pourtant la plupart ont obéi aux ordres.
L’historien C. Browning explique pourquoi → texte p. 121 : un endoctrinement qui a attisé la
haine des Juifs + conformisme de groupe (« ils trouvaient plus facile de tirer » que de « rompre
les rangs » et ainsi s’exclure du groupe → très difficile pour des individus qui ont été
conditionnés à se fondre ds un groupe, not ds les jeunesses hitlériennes).
Au total, cette Shoah par balles a fait plus d’un million de victimes.

Mais, comme nous l’avons vu, l’invasion de l’URSS ne se passe pas comme l’avait prévu
Hitler : les Soviétiques résistent et arrêtent l’armée all, qui ne parvient pas à prendre les
principales villes du pays → Léningrad, Moscou et Stalingrad.
14
Il vaut mieux utiliser cette expression plus que le mot « extermination », qui était utilisé par les nazis car pour eux les Juifs étaient
des parasites qu’il fallait « exterminer ». Pour la même raison, il vaut mieux parler de « centre de mise à mort » plutôt que de
« camp d’extermination ».
Cet échec amène Hitler à renoncer à son projet d’origine. En effet, il avait prévu, après avoir
vaincu l’URSS, d’expulser les 12 millions de Juifs d’Europe vers l’Est, en Sibérie. Ce projet
est devenu irréalisable ms Hitler est + déterminé que jamais à en finir avec ce qu’il nomme « le
problème juif ». Fin 1941, il change dc de stratégie et prend la décision de mettre à mort tous
les Juifs d’Europe : les nazis appellent cela « la solution finale de la question juive ».

C) La « solution finale » (1942-1945)

Hitler confie la mise en œuvre de la « solution finale » à Himmler, le chef de la SS, et à son
bras droit, Heydrich. En janvier 1942, ce dernier réunit à Wannsee qq hauts responsables nazis
pour leur présenter la nouvelle méthode choisie pour « exterminer » les Juifs ms aussi les
Tziganes. Les fusillades de masse st en effet jugées inefficaces, trop coûteuses et trop
éprouvantes pour le mental des SS. Himmler a dc décidé reprendre la méthode utilisée pour
assassiner les handicapés depuis 193915 : la déportation vers des centres de mise à mort où les
personnes st tuées par gazage. Il souhaite aussi que cette opération se déroule dans le + grand
secret (pour limiter les résistances) : officiellement, il s’agit d’un plan de déplacement des Juifs
vers l’est de l’Europe.
Nous allons étudier comment fonctionnait le + imp de ces centres de mise à mort, Auschwitz-
Birkenau.

Auschwitz-Birkenau, un centre de mise à mort : analyse de documents + p. 110-111 + un


extrait du documentaire Un jour à Auschwitz (2020)

1) Quels sont les différents centres de mise à mort ? Où sont-ils situés ? Pourquoi ? (document 1 ci-
dessus)
2) Pourquoi Auschwitz-Birkenau devient-il le principal centre de mise à mort ? (documentaire + doc 1
p. 110)
3) Expliquez en quoi consiste la « sélection » (documentaire + doc 2 p. 110).
4) Expliquez comment les SS procèdent à la mise à mort des déportés puis à l’élimination des corps
(documentaire + doc 2 ci-dessus + docs 3, 5 et 6 p. 110-111).
5) A l’aide du doc 2 ci-dessus et de vos connaissances, expliquez ce passage du témoignage de
Rudolf Hoess, commandant en chef d’Auschwitz-Birkenau : « J’avais horreur des exécutions par
balles, surtout quand je pensais aux femmes et aux enfants. […] Désormais, j’étais rassuré : nous
n’assisterions plus à ces bains de sang. » (doc 5 p. 111)

1) Six centre de mise à mort ont été créés par les nazis → doc 1 : Chelmno, Treblinka, Sobibor,
Belzec, Maïdanek et Auschwitz, ces 2 derniers étant aussi des camps de concentration.
Auschwitz comprend même 3 camps : un camp de concentration, un centre de mise à mort
(Birkenau) et une usine de caoutchouc de l’entreprise IG Farben (Monowitz).
Ils sont tous situés en Pologne car c’est le pays qui abrite le + gd nombre de Juifs en Europe (3
millions).

2) Auschwitz-Birkenau devient le principal centre de mise à mort car c’est un carrefour


ferroviaire : alors que les 5 autres sites sont surtout destinés aux Juifs polonais, Auschwitz est
le lieu central du massacre pour les Juifs de l'ouest et du centre du continent car il est
rapidement accessible par le train.
En effet, les Juifs sont acheminés par des convois ferroviaires, dans des conditions
effroyables : ils sont entassés dans des wagons à bestiaux, sans eau ni nourriture → bcp
meurent pdt le trajet.
15
Opération T4 : voir chapitre 2.
3) A l’arrivée des déportés à Auschwitz, des médecins SS opèrent une sélection :
 Les Juifs aptes au travail st envoyés dans le camp de concentration ou à Monowitz où
ils mourront à petit feu, de faim et d’épuisement → anéantissement par le travail forcé.
Il s’agit des hommes et des jeunes femmes sans enfants.
 Les autres sont éliminés directement : les femmes16 avec enfants, les personnes âgées ou
visiblement malades.

4) Les déportés sont acheminés vers les chambres à gaz où on leur ordonne de se déshabiller,
sous prétexte de prendre une douche (pour limiter les risques de rébellion). Une fois les portes
fermées, des SS montent sur le toit des chambres à gaz et y déversent des boîtes de Zykon B,
un puissant insecticide qui tue les déportés en qq minutes. Dans le doc 5 p. 111, Rudolf Hoess
dit que les portes sont ouvertes « au bout de quelques heures seulement » car, dans ce
témoignage, il évoque la 1ère expérience de gazage avec du Zyklon B 17, réalisée en septembre
1941 sur des prisonniers de guerre soviétiques. Dans les chambres à gaz construites par la suite
(équipées d’une ventilation), ce délai est réduit à qq minutes, ce qui permet de tuer bcp + de
personnes chaque jour18.
Les cadavres sont ensuite transportés vers les fours crématoires, où ils sont incinérés.

5) Dans ce passage, Rudolf Hoess évoque les fusillades de masse (« Shoah par balles »)
perpétrées par les nazis en URSS en 1941. Il se dit « rassuré » car, comme bcp de SS, il ne
supportait plus cette méthode qui l’obligeait à tuer lui-même les Juifs et dc à assister à leur
mort.
Avec les chambres à gaz et les fours crématoires, les SS ont « industrialisé », « rationnalisé »
le processus de mise à mort et éloigné d’eux leurs victimes, d’autant + qu’ils confient la plupart
des tâches à des Sonderkommandos, cad à des Juifs jugés aptes à travailler (doc 2). Le doc 6
montre les membres d’un Sonderkommando en train de brûler des corps à l’extérieur en août
1944. Ce procédé inhabituel s’explique par le fait qu’à ce moment-là les SS ont décidé de
déporter à Auschwitz tous les Juifs de Hongrie : les fours crématoires ne suffisent pas à
éliminer les corps issus des chambres à gaz, d’où les fosses d’incinération 19.

Au total 6 millions de Juifs ont été assassinés par les nazis pdt la guerre dont 3 millions dans
les centres de mises à mort (1,1 million à Auschwitz) → soit la moitié des Juifs d’Europe. Les
Tziganes, eux, comptent 240 000 victimes (1/3 de la pop).

III) La France dans la guerre

A) Juin 1940 : continuer ou arrêter la guerre

Rappel : le 10 mai 1940, l’armée allemande attaque : en qq semaines, l’armée fr est battue → le
14 juin, Paris est occupé et les troupes allemandes défilent sur les champs Elysées. Les Français
sont abasourdis par la rapidité de la défaite de leur armée. Ils sont désemparés, ils ont peur :
bcp d’habitants du Nord du pays, craignant que les Allemands se livrent à des exactions

16
Les SS préfèrent renoncer à cette main d’œuvre plutôt que de risquer une révolte en séparant les mères de leurs enfants.
17
Plus « efficace », il remplace le monoxyde de carbone utilisé pour l’opération T4.
18
De février 1942 à novembre 1944, les SS ont gazé en moyenne près de 1 000 personnes par jour à Auschwitz.
19
Cette photographie exceptionnelle a été prise par un membre du Sonderkommando (Alberto Errera). Dans le manuel, elle a été
recadrée, ce qui cache le fait qu’elle a été prise depuis l’intérieur du bâtiment pour éviter de se faire repérer par les SS.
(pillages, massacres), s’enfuient vers le Sud avec tout ce qu’ils peuvent emporter : c’est
l’exode.
Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain (bio p. 112) est nommé chef du gvt. Il est très connu et
très populaire en France. Considéré comme un héros de la 1 ère GM (« le vainqueur de
Verdun »), il est alors à la retraite (il a 84 ans), ne dirige plus l’armée et n’est donc pas perçu
par les Fr comme l’un des responsables de la défaite (alors qu’il porte en réalité une part de
responsabilité dans les mauvais choix stratégiques de l’armée fr). Les Fr ont confiance en lui.
Dès son arrivée au pouvoir, Pétain s’adresse aux Français à la radio (doc 1 p. 114) : il leur
annonce qu’il a demandé l’armistice aux Allemands. La plupart des Fr sont convaincus que
Pétain a raison. Ils pensent comme lui qu’il n’y a plus rien à faire et que continuer la guerre
contre l’Allemagne serait suicidaire. Ils pensent comme lui qu’il faut signer l’armistice avec
l’All pour ramener l’ordre en France, arrêter l’exode et permettre aux Fr de rentrer chez eux.
L’armistice est donc signé à Rethondes le 22 juin 1940.
Suite à l’armistice, le territoire fr est divisé en plusieurs zones → voir doc 3 p. 115 ; les 2
principales st :
 La zone occupée par l’All qui s’étend sur la moitié Nord de la Fr + côte atlantique
jusqu’aux Pyrénées.
 La « zone libre » dirigée par le maréchal Pétain qui installe son gvt dans la ville de
Vichy20, d’où le nom du régime de dictature qu’il va rapidement fonder pour
remplacer la République.

Mais tous les Fr n’approuvent pas l’action de Pétain. Certains pensent que la France doit
continuer la lutte contre l’All. Un homme notamment appelle les Fr à continuer le combat : le
général de Gaulle → le 18 juin 1940, il lance un appel depuis Londres sur les ondes de la
BBC : LIRE doc 2 p. 114.
Pourquoi DG affirme-t-il que la France n’est pas encore battue et « n’est pas seule » ?
Car elle possède un vaste empire colonial (notamment en Afrique) d’où elle peut continuer la
lutte aux côtés des Anglais avec l’aide matérielle des E-U (qui ne sont pas encore rentrés en
guerre ms ont accepté de leur vendre des armes → loi Cash & Carry).
A qui DG s’adresse-t-il en particulier ?
Il appelle en particulier les militaires ms aussi « les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des
industries d’armement » à le rejoindre en Angleterre → c’est l’acte fondateur de la
Résistance fr.

B) Le régime de Vichy

1) Un régime dictatorial

Dès son arrivée au pouvoir, Pétain affirme qu’il va faire des changements imp en France. Pour
lui, la cuisante défaite de la Fr n’est pas la faute des militaires mais des hommes politiques et
plus généralement de la République parlementaire et de la démocratie. Pétain appartient à la
droite nationaliste et antirépublicaine (extrême-droite), qui avait vainement tenté de prendre le
pouvoir à la fin du 19e s et qui tient ici sa revanche.

20
Choisie car bien reliée à Paris, proche de la ligne de démarcation et c’est une grande station thermale, avec de nombreux hôtels
permettant de loger les membres du gvt et le personnel administratif.
Très rapidement, Pétain met fin au régime républicain et institue en France un régime
autoritaire, une dictature. Début juillet 1940, il réunit à Vichy les parlementaires, qui lui
donnent les pleins pouvoirs à une large majorité : sur 649 parlementaires, seuls 80 votent non !
Peu après, les libertés fondamentales (presse, association…) sont supprimées.

De +, pour Pétain, la France a pris un « mauvais chemin » depuis plusieurs décennies et doit
retrouver ses « vraies valeurs ». Il veut donc imposer en France une nouvelle idéologie : c’est
ce qu’il appelle la « Révolution nationale ».

2) La Révolution nationale

Pour comprendre l’idéologie du régime de Vichy, nous allons étudier une de ses affiches de
propagande, la + connue → POLYCOPIE

1) Comment l’affiche représente-t-elle la France de la IIIe République et pourquoi ?


2) Expliquez les maux dont souffre la France selon l’affiche en interprétant le sens des mots situés
sous la maison symbolisant la République :
 Parlement, radicalisme, pot-de-vin →
 Antimilitarisme →
 Spéculation →
 Egoïsme, avarice, système D →
 Pastis →
3) Quels groupes sociaux/politiques sont désignés comme responsables (boucs émissaires) du
déclin de la France et donc de la défaite militaire contre l’Allemagne ?
4) Comment l’affiche représente-t-elle la France de Vichy ? (devise, valeurs…)

1) L’affiche veut montrer que la République a entraîné le déclin de la France, représentée par
une maison bancale, abandonnée et en mauvais état → végétation morte, murs décrépis,
drapeau en lambeaux, volets et porte fermés + peinture écaillée, toiture qui s’affaisse un peu,
cheminée lézardée + la maison semble baignée dans une flaque de sang.
L’affiche suggère aussi que le déclin de la France est dû au fait qu’elle repose sur de
« mauvaises fondations », cad de mauvaises valeurs : la devise républicaine est ici présentée
de manière détournée et négative pour suggérer que la liberté conduit à la paresse, l’égalité
(cad le suffrage universel) à la démagogie, la fraternité à l’internationalisme (Pétain lui est
nationaliste).

2) L’affiche suggère que la France souffre de différents maux :


 Parlement, radicalisme, pot-de-vin → le régime parlementaire de la IIIe Rép est néfaste
à cause de son instabilité (le gvt est sans cesse renversé par les députés, notamment à
cause du parti radical, qui s’allie tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite) et de sa
corruption. Il faut dc le remplacer par un régime autoritaire, guidé par un patriote
déterminé et désintéressé…
 Antimilitarisme → Pétain accuse les gvts des 1930s d’être responsables de la défaite,
d’avoir mal préparé le pays à la guerre en délaissant l’armée → ce qui est faux, ns
l’avons vu : les principaux responsables sont les membres de l’état-major.
 Spéculation → critique du capitalisme, de l’argent gagné facilement, sans effort, sans
travailler, en spéculant en Bourse par ex. Allusion aussi à la spéculation excessive,
effrénée qui a provoqué le krach boursier de Wall Street en 1929, déclencheur de la
crise économique des années 30.
 Egoïsme, avarice, système D → critique de l’individualisme, du chacun pour soi généré
par le capitalisme. Mais rejette aussi le communisme → Pétain veut en qq sorte trouver
une 3e voix… qui est en fait un retour en arrière → critique de la modernité, de
l’industrialisation not.
 Pastis → allusion à l’alcoolisme, assez répandu dans le monde ouvrier : ce fléau est
considéré comme une conséquence de la révolution industrielle, qui a déshumanisé le
travail (travail à la chaîne) et éloigné les ouvriers des « vraies valeurs » (la plupart des
ouvriers st alors socialistes ou communistes).

3) L’affiche insiste particulièrement sur la responsabilité de certains groupes


sociaux/politiques dans le déclin de la France :
 Les Juifs → désigné par le terme péjoratif de « juiverie » + étoile de David : la droite
nationaliste à laquelle appartient Pétain est aussi profondément antisémite. D’ailleurs,
dès octobre 1940, Pétain met en place une politique antisémite, avec le statut des Juifs,
qui exclut ces derniers de nombreuses professions (fonctionnaires not).
 Les communistes → mot ss la maison + couleur et drapeau rouges.
 La franc-maçonnerie21 → mot ss la maison + les 3 pts en triangle ds l’étoile de David.

4) La France nouvelle que veut créer Pétain est symbolisée par la maison de droite, qui
s’oppose point par point à celle de gauche : maison neuve, accueillante, habitée (feu dans la
cheminée), etc.
Elle repose sur des fondations solides, où apparaît la devise de Vichy, qui remplace celle de la
République : Travail, famille, patrie. Pétain, représenté ici par les 7 étoiles (symbole de son
titre de maréchal), entend ainsi refonder la France sur de nouvelles valeurs, chacune étant
incarnée par une institution ou un groupe social : l’école incarne la discipline, l’artisanat
(préféré à l’industrie) l’ordre, la paysannerie l’épargne et la légion22 le courage.
La famille idéale pour Pétain est nombreuse, catholique pratiquante, avec un père paysan ou
artisan et une mère gardant les enfants qui apprennent à l’école les valeurs de la Révolution
nationale → les enseignants, comme tous les fonctionnaires, doivent prêter serment à Pétain et
la Marseillaise est remplacée par l’hymne Maréchal, nous voilà.

3) La politique de collaboration

Dès 1940, Pétain décide de collaborer avec l’Allemagne nazie (la politique de collaboration
n’a pas été imposée par l’Allemagne). Mais, même s’il partage certaines idées avec Hitler, ce
n’est pas la principale raison qui l’a poussé à faire ce choix, qui résulte avant tout d’un calcul
stratégique :
 il espère ainsi obtenir un allègement des lourdes conditions d’armistice imposées par
Hitler, notamment la libération des 2 millions de prisonniers de guerre fr (emmenés
en Allemagne dans des stalags et soumis au travail forcé) et une réduction des frais
d’occupation (400 millions de frs/jour).
 Pétain pense que l’Allemagne va gagner la guerre et qu’il vaut mieux être dans le
camp des vainqueurs.
Cette collaboration d’Etat est officialisée en octobre 1940 lors de l’entrevue de Montoire entre
Pétain et Hitler.
21
Sociétés secrètes se réclamant d’un idéal de tolérance et de liberté : elles ont joué un rôle imp ds la démocratisation de la Fr au
19e s ; le triangle est l’un de leurs principaux symboles.
22
Légion française des combattants → organisation regroupant les anciens combattants au service du régime de Vichy → dénoncent
les opposants, etc.
Au final ce calcul se révèle être une erreur politique : l’occupation allemande ne sera pas
allégée mais renforcée (par ex en novembre 1942 l’armée allemande envahit la « zone libre »
après le débarquement allié en Afrique du Nord) et l’Allemagne finira par perdre la guerre. Au-
delà, il s’agit aussi d’une faute morale.

Mais la majorité des Fr n’approuvent pas ce choix de Pétain. Seule une petite minorité
s’engagent ds la collaboration, soit par opportunisme, soit par conviction. On appelle ces
derniers les collaborationnistes → ils souhaitent la victoire des nazis et veulent donc engager
la France dans une collaboration encore plus active avec l’Allemagne.
Peu à peu les collaborationnistes prennent le contrôle du gvt de Vichy, avec l’appui des
Allemands. En 1942, ces derniers font pression sur Pétain pour qu’il nomme Pierre Laval chef
du gvt : celui-ci engage Vichy dans une collaboration de + en + imp avec l’Allemagne :
 Tout d’abord Vichy participe à la « Solution finale » → le gvt ordonne à la police
d’arrêter les Juifs → la rafle la + imp est celle du Vél d’Hiv le 16 juillet 1942 (+ de
13 000 Juifs sont arrêtés). Ils sont ensuite emmenés dans des camps d’internement
comme celui de Drancy avant d’être envoyés vers les centres de mise à mort.
 En 1943, il crée le STO → service du travail obligatoire : tous les jeunes hommes
entre 20 et 23 ans doivent aller travailler en Allemagne pour participer à l’effort de
guerre.
 En 1943, le gvt de Vichy crée la Milice, pour pourchasser les Juifs mais aussi les
résistants qui sont de + en + nombreux. En effet, face à l’occupation allemande de +
en + dure et à la collaboration de + en + active de Vichy, la Résistance se dvp.

C) Les combats de la Résistance

1) La France libre

Quel est l’acte fondateur de la Résistance ?


L’appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle. Mais il s’agit avant tout d’un acte
symbolique : en effet, très peu de Fr répondent à l’appel de DG pour 2 raisons :
 D’abord très peu de Fr écoutent alors la radio anglaise : rares sont donc les Fr qui
ont entendu cet appel.
 La majorité des Fr préfère admettre la victoire des Allemands et reprendre une vie
« normale ». Ils préfèrent suivre Pétain qui leur promet la sécurité plutôt que ce
général inconnu qui s’obstine à continuer une guerre qu’ils n’ont jamais voulu et
qu’ils sont soulagés d’arrêter.
Néanmoins, DG parvient quand même à constituer une petite armée en Angleterre : les Forces
françaises libres (FFL), qui ne comptent que 7 000 hommes au départ. Il obtient aussi le
soutien de Winston Churchill, qui le reconnaît comme « chef des Français libres ». Par contre,
le président américain, Roosevelt, se montre réticent à son égard car il le perçoit comme un
autocrate un peu illuminé : il est vrai que DG a bcp critiqué le régime de la IIIe République.

DG s’efforce donc d’accroître sa légitimité :


 Il crée en 1941 le gvt de la France libre, composé de militaires mais aussi de civils :
cela lui permet de prétendre incarner l’Etat légitime à la place de Vichy et de parler
au nom de la France.
 Il modère sa critique de la IIIe République et affirme en 1942 qu’il souhaite non
seulement rétablir la démocratie ms aussi la renforcer → sécurité sociale, droit de
vote des femmes…

L’autre priorité de DG est de dvp les FFL. Pour cela, il mise sur l’empire colonial. Dès 1940,
il obtient le ralliement de l’AEF (Afrique équatoriale française) grâce à son gouverneur, Félix
Eboué. Les autres colonies fr d’Afrique rejoignent la France libre en 1942, après le
débarquement allié au Maghreb.
Prenez le doc 1 p. 116 : que nous apprend ce doc ?
Près de la moitié des effectifs des FFL est constituée de soldats coloniaux ; on remarque aussi
que cette armée reste modeste (73 100 soldats) comparée aux principales armées alliées : à la
même date (1943), l’Armée Rouge comprend 7 millions de soldats…
Les FFL ont néanmoins participé à de nombreuses opérations, en Afrique d’abord, puis en
Europe après les différents débarquements → par exs, le commando Kieffer (177 hommes) le
6 juin 1944 ou la 2e DB (division blindée) du général Leclerc qui libère Paris le 25 août 1944.

2) La Résistance intérieure

La Résistance intérieure se dvp aussi. Au début, en 1940-41, elle se compose seulement de


petits groupes isolés les uns des autres qui publient des tracts, des journaux clandestins et
parfois organisent des attentats contre les Allemands. Mais les actions de ces petits groupes
restent limitées et ne menacent pas les Allemands.

A partir de 1941, la Résistance intérieure se dvp de + en + et se structure en réseaux :


 Tout d’abord, en 1941, les communistes (nombreux en France), jusqu’ici neutres (à
cause du pacte germano-soviétique de 1939), rejoignent la Résistance suite à
l’invasion de l’URSS par l’Allemagne.
 Puis, le durcissement de l’occupation allemande et la collaboration de + en +
active de Vichy amènent de + en + de Fr à entrer dans la Résistance.
En particulier → bcp de jeunes rejoignent la Résistance pour fuir le STO. En effet, ce dernier
provoque le départ dans la clandestinité de près de 200 000 réfractaires (hors-la-loi donc) : les
¾ se cachent simplement (résistance passive) ms les autres rejoignent des groupes de résistants
qui mènent des actions (résistance active).

Doc 4 p. 119 → les groupes de résistants se réfugient dans des maquis : ce sont des zones
difficiles d’accès, où les résistants peuvent se cacher et se regrouper sans attirer l’attention.
Doc 6 p. 119 : Où se situent les principaux maquis ?
Dans les zones montagneuses : Alpes, Pyrénées, Jura, Massif Central, massif armoricain, etc.
Les résistants utilisent la stratégie de la guérilla : ils harcèlent l’ennemi en menant de petites
actions rapides (sabotage de voies de communication, attentats contre les soldats all ou les
collabos fr, etc.) puis se replient vers les maquis. Mais ils manquent d’armes → surtout fusils
et bombes +/− artisanales, + rarement mitrailleuses et artillerie légère.
La Résistance intérieure manque aussi de cohésion et donc d’efficacité car elle est divisée en
différents mvts correspondant aux différentes tendances politiques. Les 3 principaux
mouvements sont : Combat (droite), Libération (gauche) et Franc-Tireur (communiste).

3) L’unification de la Résistance
Le général DG, déjà chef de la Résistance extérieure, décide alors d’unifier la Résistance
intérieure et de la placer sous son autorité. C’est Jean Moulin qui est chargé de cette délicate
mission en 1942.

En 1943, ce dernier parvient à créer le CNR (Conseil national de la Résistance) → LIRE doc 3
p. 118.
Qui participe au CNR ?
Tous les mouvements de la Résistance intérieure mais aussi les partis politiques et les
syndicats.
Pourquoi s’agissait-il d’une mission difficile ?
Il fallait convaincre des hommes aux idées politiques très différentes (de la droite aux
révolutionnaires communistes) de travailler ensemble sous l’autorité de DG (lui-même à droite
même s’il prétend se placer au-dessus des partis), au nom de l’idéal républicain, tout en évitant
de tomber dans les filets de « la police et la Gestapo ».
Quels sont les objectifs du CNR ?
 « faire la guerre » → harceler l’ennemi ms aussi fournir des renseignements aux Alliés
qui préparent les débarquements en France (Normandie + Provence).
 « rendre la parole au peuple français » : c’est pour cela que DG veut que le CNR
représente toutes les tendances politiques, qu’il soit le + démocratique possible → il
veut ainsi renforcer la légitimité du gvt de la France libre pour qu’il devienne le gvt
provisoire de la Fr lors de la libération.
 « rétablir les libertés républicaines […] » → préparer l’après-guerre. En mars 1944, il
rédige un programme politique (que nous étudierons dans le thème 2) qui va servir de
base à la refondation de la République.
 « travailler avec les Alliés à l’établissement d’une collaboration internationale réelle » →
placer la France dans le camp des vainqueurs pour éviter qu’après la libération elle soit
administrée par un gvt militaire d’occupation (comme les pays vaincus), comme l’avait
prévu Roosevelt.

Grâce à Moulin, DG devient dc le chef de l’ensemble de la Résistance, extérieure et


intérieure. Mais, peu de temps après, Jean Moulin est arrêté à Lyon par la Gestapo : torturé par
Klaus Barbie, il meurt pendant son transfert en Allemagne. Mais le CNR poursuit son œuvre en
unifiant les différents groupes armés dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI) → voir
Ceux du maquis, reportage réalisé en 1944 par la Résistance sur des groupes de jeunes membres des FFI, à
l'entraînement dans le camp de Cize, dans le maquis du Jura. Ce reportage insiste sur la modestie des
combattants, très jeunes, et sur leur grand dénuement et isolement dans les conditions difficiles de la vie en
montagne.
Lors de la libération de la France en 1944, les FFI fournissent une aide imp aux Alliés :
 des renseignements précieux lors de la préparation du débarquement en Normandie
pour permettre aux Alliés de connaître les défenses allemandes.
 Pendant et après le débarquement, les FFI aident les troupes alliées en coupant les
communications allemandes, par ex. en faisant dérailler les trains apportant renforts
et armes.

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