LG 32

La lettre du génie
SOMMAIRE
◆ Éditorial du général
Général Jean-Loup CHINOUILH Sommaire

In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
commandant l’École supérieure Le génie combat
Le génie construit
et d’application du génie - Angers Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
Je ne suis pas le seul à penser qu’aujourd’hui, malgré des

résultats probants, le génie n’est pas employé en opération
à la hauteur des services qu’il peut rendre. Certes, nos
moyens de transport stratégiques, encore limités, ne
permettent pas de projeter d’emblée toutes les unités
d’appui, mais nos capacités sont souvent mal connues et
mériteraient d’être mieux présentées, en particulier au sein
des états-majors opérationnels.
Le problème est que la modestie est une caractéristique de

notre arme. Et nombre d’entre nous auraient plutôt
tendance à suivre le précepte de Pascal : " Si vous voulez
que l’on dise du bien de vous, n’en dites pas vous-même ".
Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui la bonne image d’un groupe dépend
beaucoup de son aptitude à afficher ses ambitions et mettre en valeur ses atouts.
Alors, sans chercher à créer un lobby, j’invite tous les sapeurs à relayer la démarche
que va entreprendre l’Ecole pour convaincre les décideurs militaires par la parole et
par l’action qu’avec ses hommes, ses équipements, ses techniques, le génie apportera
la solution attendue. Personne ne le fera à notre place et nous ne pouvons compter
que sur nous.
L’exercice demande de l’adresse, car il faut offrir des exemples indiscutables, prendre
des initiatives sans agacer, persuader sans tromper. Mais il est à la portée de tous ceux
qui aiment ce métier de soldat maîtrisant la technique et qui croient sincèrement que
le succès sur le terrain sera plus vite obtenu grâce à eux.
Je compte sur vous pour cette opération de vérité, plus que de charme, où chacun a
un rôle à jouer, à son niveau.
–1–
La lettre du génie
SOMMAIRE
Éditorial du général
•1 • •Éditorial
• • • • du
• •général
◆ Sommaire
• • • • • • • • • • • • • • In memoriam
•2 • •Sommaire
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Le génie combat
Le génie construit
•3 • •In• memoriam
Le génie secourt
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • Le génie instruit
Histoire
Expériences
•5 • •Le• mot
• • •du• général
• • • • Françoise
• • • • • • • • • • • A savoir
Témoignage
•6 • •L’actualité
• • • • • en
• •bref
• • • • • • • • • • • • •
•13• •Le• génie

• • • combat
• • • • • • • • • • • • • • • •
Le 6e régiment du génie, les missions 2004

• • • construit
• • • • • • • • • • • • • • • •
Conducteur de travaux : pourquoi pas vous ?

• • • secourt
• • • • • • • • • • • • • • • •
Les formations militaires de la sécurité civile
Les cérémonies du 18 septembre
à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris

• • • instruit
• • • • • • • • • • • • • • • •
La France en campagne contre les mines
Une bande dessinée de sensibilisation
pour les enfants du monde
•29• •Histoire
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
Le génie à Bir Hakeim (suite)
La sortie de vive force
•35• •Expériences
• • • • • •: • • • • • • • • • • • • • •
La lettre du génie est une publication de
l’École supérieure et d’application du génie
106, rue Éblé - BP 34125
Le marathon des sables : 19e édition 49041 ANGERS CEDEX 01
Directeur de la publication :
général Jean-Loup Chinouilh
•39• •A•savoir
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • Rédacteur en chef :
CBA Jean-François Plantec
Le métier de sapeur - enquête
Rédacteurs en chef adjoints :
lieutenant Emmanuelle Bouchet
lieutenant Anne-Lise Llouquet
•45• •Coup
• • d’œil
• • • sur…
• • • • • • • • • • • • • • • adjudant Gauthier Perron
Conception :
Exercice régimentaire du 2e REG PIR ESAG
Le 1er REG au cœur d’ANTARES Impression :

PIAT Saint-Maixent
Commission paritaire : en cours

•51• •Témoignage
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ISSN : 1006 B 05886
Dépôt légal à parution

Le 1er REG de retour du Kosovo
–2–
La lettre du génie
SOMMAIRE
In memoriam Sommaire
◆ In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
LE GÉNÉRAL Versailles, le 28 mai 2004

DIRECTEUR CENTRAL DU GÉNIE
Le génie est en deuil, comme l'est l'armée de terre.
Le général Jean-François Lafargue, Francis comme l'appellent encore ses amis, s’est éteint
mercredi 26 mai 2004 à Bordeaux après avoir lutté pendant plusieurs mois contre la maladie avec
un courage qui n'a pas surpris tous ceux qui ont eu à le côtoyer au cours de sa carrière.
En ce qui me concerne, je l'ai eu au téléphone il y a quelques jours et il me faisait part, tout

en étant conscient de la gravité de sa maladie, de projet de rencontre, cet été prochain, avec
quelques amis, d'ailleurs ici présents.
Le 11 décembre dernier, nous nous étions retrouvés à Bordeaux, à l'occasion de ses adieux
aux armes, autour de sa famille réunie. Ce jour-là, lors de son discours, sa lucidité et son attitude
face à ce mal qui venait d'emporter quelques jours auparavant un autre de nos camarades, ont
suscité l'admiration de tous. Je ne retracerai pas aujourd'hui sa carrière, je l'ai fait le 11 décembre
dernier. Je voudrais seulement m'attarder un court instant sur l'homme et le camarade qu'il était.
Comment ne pas parler tout d'abord de ses qualités professionnelles ? Scientifique de haut
niveau aux vastes connaissances tant dans le domaine de l'infrastructure que dans celui des
armements, doué d'une forte puissance de travail et d'une grande finesse dans ses analyses, il a
obtenu les meilleurs résultats dans tous les postes variés qui lui ont été confiés. Pleinement
conscient des enjeux de la défense, il a montré un sens du devoir remarqué et ses éminents états
de service l'ont tout naturellement conduit à l'accession au grade de général et à être nommé,
hier, commandeur dans l'ordre national du Mérite.
Mais c'est en soulignant ses qualités d'homme que je souhaite prendre congé d'un
véritable ami qui, j'en suis sûr, a marqué tous ceux qui ont eu la chance soit de le commander,
soit d’être ses compagnons de route ou encore de servir sous ses ordres.
Mon Général, ton tempérament chaleureux, ton indulgence et ta générosité, ton franc-
parler et ton sens du dialogue, ta grande classe, ta courtoisie et ta moustache légendaire resteront
à jamais gravés dans nos mémoires.
Le génie perd un de ses serviteurs les plus éminents ; nous pleurons tous un ami
irremplaçable. Nos pensées vont également à Cécilia, ton épouse, et à tes enfants qui peuvent
être fiers de l'exemple vivant que tu leur as offert. Soyez tous quatre assurés que nous prenons
part à votre chagrin.
Général de division KEIFLIN
–3–
La lettre du génie
SOMMAIRE
In memoriam Sommaire
◆ In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE ET DES LIBERTÉS LOCALES
Unité Nogent-le-Rotrou, le 4 août 2004

d’Instruction
et d’Intervention
de la Sécurité
Civile n° 1
Ce matin, l’adjudant Georges Very nous a

quittés. Ce décès si soudain a plongé l’unité
d’instruction et d’intervention de la sécurité civile
n° 1 dans une grande tristesse. L’adjudant Georges
Very venait de rejoindre à Corté l’UIISC5, pour
encadrer la section militaire intégrée dans le cadre
de la campagne feux de forêts.
Nos pensées vont en priorité à madame Very

et à ses enfants, ainsi qu’à tous ses proches. Je me
joins à tous les personnels de l’unité pour leur
adresser mes sincères condoléances.
Colonel Jean-Jacques MORNAT

chef de corps de l’UIISC1
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La lettre du génie
SOMMAIRE
Le mot Sommaire
In memoriam
◆ Le mot du général Françoise
du général CA (2S) FRANÇOISE L’actualité en bref

Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
président de la FNAS Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
1944- 2004, 60 ans : cette année, la France s’est souvenue : sur les
côtes normandes, en Provence, à Paris, à Strasbourg, dans la
plupart des villages on s’est recueilli devant les monuments aux
morts, on a fêté les vétérans. La communauté nationale tout
entière a rendu hommage à tous ceux qui se sont battus pour la
liberté, il y a eu de grands moments d’émotion : des retrouvailles,
la présence des Allemands au côté des Alliés, toutes ces
manifestations devaient avoir lieu, il fallait que notre jeunesse se
rende compte de ce qu’avaient vécu leurs grands-parents, pour
que jamais plus une telle barbarie puisse avoir lieu. Beaucoup de
nos anciens sapeurs ont été les acteurs de ces événements : que
de souvenirs sont venus les assaillir.
Maintenant la page est tournée, mais le livre ne doit pas être refermé, il ne faut pas oublier,
c’est une des raisons d’être de notre Fédération : cultiver le devoir de mémoire, transmettre
à nos jeunes ces valeurs de désintéressement, d’esprit de sacrifice qui ont animé tous ces
combattants de la liberté.
Mais je l’ai déjà écrit, l’action de notre Fédération, de nos amicales ne doit pas s’arrêter là, il
faut également s’investir dans le soutien de nos jeunes : d’abord pendant leur période
d’activité puis, et surtout après, dans leur retour à la vie civile : les accueillir et les aider à
retrouver un emploi, un logement… Des liens doivent se tisser entre les unités d’active et les
amicales afin de permettre à ces dernières d’agir efficacement.
Malgré le refus persistant et incompréhensible de certaines amicales régimentaires à adhérer,

notre Fédération continue à se développer de façon spectaculaire avec l’arrivée de la
puissante Fédération des anciens pompiers de Paris qui a décidé de se joindre à nous, ils sont
sapeurs du génie et fiers de l’être. Pour vraiment représenter la grande famille du génie, il
nous faut maintenant accueillir des amicales ou associations représentatives des personnels
du service du génie et des unités d’intervention et d’instruction de la sécurité civile, alors nous
serons réellement devenus la Fédération nationale du Génie.
Pour terminer je veux avoir une pensée pour le colonel (H) Jean-Louis Paillard, président
national adjoint, qui nous a quittés, bien trop tôt, le 15 septembre 2004, il mettait tout son
dynamisme au service de Génie : FNAS et ANORG ; il va nous manquer.
–5–
La lettre du génie
SOMMAIRE
L’ACTUALITÉ
Sommaire
In memoriam
◆ L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
EN BREF
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
PROMOTION « VICTOIRE COËTQUIDAN 1945 »
Les membres de l’Amicale des sapeurs de Leclerc de la pro-

motion « Victoire Coëtquidan 1945 » ont rendu visite au 13e régi-
ment du génie. Ils ont tout d’abord procédé à un dépôt de gerbe
au pied de la stèle Leclerc avant de s’entretenir avec quelques
représentants du 13 autour du verre de l’amitié. TRAIL DU VULCAIN 2004
Sous-lieutenant SILLARD - 13e RG
Le 29 février 2004, l’adju-
dant-chef Thouvenin de
l’ESAG a participé à l’édi-
tion du trail de Vulcain,
L’EG DE VERSAILLES S’EXPORTE grande course hivernale
organisée au sein du pays DROIT RÉSERVÉ
Rassemblant plus de 500 participants originaires des volcans d’Auvergne.

de Suisse, France, Allemagne, Autriche, Angleterre Après un départ aux aurores, le parcours de
et Italie, la randonnée de L’Obersimmental est orga- 49 km topo a mené les quelque 600 concurrents à
nisée par l’armée suisse. Cette 43e édition comptait l’assaut de 9 puys. C’est après un peu moins de
parmi les concurrents une équipe de 15 participants 7 h 15 de course qu’il a franchi très honorable-
(dont le lieutenant-colonel Trehen de l’EG de Versailles) ment la ligne d’arrivée.
issus des équipiers des rallyes militaires d’hiver de la
RTIDF. Dépaysement total, spectacle de haute montagne
incomparable, la randonnée est également l’occasion de rencon-
trer des amis réservistes européens. C’est un rassemblement ami-
cal de nations autour de valeurs communes, beauté d’un patri- TERRAIN MINÉ
moine naturel, convivialité et partage du goût de l’effort.
Le 6 février, une bombe américaine datant de la
LCL TREHEN
Seconde Guerre mondiale a été mise à jour lors de
travaux de terrassement au 8e régiment du
matériel basé à Mourmelon. Très rapidement
une équipe NEDEX s’est rendue sur place,
renforcée par la 1re compagnie de
L’INSPECTION DE L’ARMÉE DE TERRE À L’EG D’ANGERS Mourmelon appelée pour constituer un
merlon de sécurité. L’intervention des
L’Établissement du génie d’Angers a été inspecté du 18 au 26 mai 2004
enginistes a permis de dégager la
par le commissaire général de division Desrousseaux, inspecteur de
bombe de 250 kg en toute
la fonction administration budget infrastructure, et son équipe.
sécurité.
Cette inspection a été un moyen d’apprécier et d’évaluer l’établis-
sement. Le général Desrousseaux s’est entretenu avec toutes les
catégories de personnel afin de recueillir des avis et d’échanger des
informations, en particulier sur leurs attentes et leurs spécificités
d’emploi.
Au cours de ces journées, l’équipe d’inspection composée des
inspecteurs de la fonction personnel, de l’inspecteur technique des
bâtiments et travaux du génie (ITBTG) et de l’inspecteur technique de DE NOUVELLES RECRUES
la protection incendie (ITPCI) a visité le 6e RG, le 2e RMAT, l’ESCAT, le SUR LES RANGS DU 13E RÉGIMENT DU GÉNIE
DSG de Rennes et la gendarmerie du Mans. Cette inspection s’ache-
vait par la traditionnelle signature du livre d’or où le général « Nous y voilà ! » C’est probablement cette phrase qui
Desrousseaux a notamment inscrit : résonnera dans la tête des nouveaux incorporés.
DROIT RÉSERVÉ « Les efforts consentis et constatés sont Le 27 mai dernier sera à jamais ancré dans la mémoire des
le gage de la capacité de l’établisse- jeunes recrues de la section Guillermet du 13e régiment du
ment à les poursuivre sur les axes pro- génie. Comme à l’accoutumée, ce fut avec une grande émo-
posés par l’inspection… Je remercie le tion que ces jeunes EVI furent présentés au drapeau, sym-
Directeur et tous les personnels pour le bolisant leur entrée dans la famille de l’arme. Puis est arrivé
travail fourni et pour la préparation et le jour de la cérémonie. Et c’est avec encore plus d’émotion
l’accueil de l’inspection. » que chacun s’est vu remettre son képi des mains de son
parrain.
Sous-lieutenant SILLARD - 13e RG
–6–
La lettre du génie
SOMMAIRE
Sommaire
ARLES In memoriam
Jeudi 11 décembre, 17 heures. ◆ L’actualité en bref
La journée de travail ne s’arrête pas pour la 1re compagnie Le génie combat
du 25e régiment du génie de l’air (Istres). L’ordre a été donné Le génie construit
de partir porter assistance aux sinistrés de la ville d’Arles, en Le génie secourt
utilisant tous les moyens nécessaires et disponibles. Le génie instruit
Unité spécialisée dans les travaux lourds, la 1re compagnie prépare donc dans la Histoire
nuit un convoi prêt à faire face aux inondations. Expériences
Vendredi 12 décembre, 7 heures. A savoir
Le convoi, s’ébranle avec toute la sérénité d’un détachement de professionnels habitués aux situa- Coup d’œil sur…
tions d’urgence. À 10 heures, le détachement est déjà en Arles, au travail. Témoignage
Vendredi 26 décembre, 19 heures.
Bien que l’environnement de travail fût complexe (enlisement
omniprésent, étroitesse des rues, travail des engins en pleine
ville, etc.), le détachement a vaincu le défi qui était le sien, à REMISE DE LA MÉDAILLE MILITAIRE
savoir, réaliser en moins de deux semaines les deux missions PAR UN SOUS-OFFICIER D’ACTIVE
principales qui lui avaient été assignées :
• participer à la remise en état des rues d’Arles, afin de per- Lors de la cérémonie du 8 mai à Beaufort-en-Vallée, le
mettre « un retour à la vie normale » pour l’ensemble de la major Alexandre (officier adjoint - bureau garnison
population urbaine ; d’Angers) a décoré Raymond Foulet, ancien combattant
• concourir à la relance du tissu industriel arlésien. de la guerre d’Algérie. Titulaire de la médaille militaire, le
Pour ce faire, toujours disponible et avec un grand enthou- major Alexandre est l’un des rares sous-officiers d’active
siasme, la quarantaine d’officiers, sous-officiers et militaires à remettre la médaille militaire au nom du président de la
du rang du détachement a évacué environ 8 000 m3 d’encom- République, avec délégation du général commandant l’ESAG,
brants laissés par le recul des eaux ainsi qu’environ 445 délégué militaire départemental et commandant d’armes de la
tonnes de papier, a terrassé environ 2 500 m3 de terre et a place d’Angers. Le général Lyautey fut décoré de la médaille mili-
décapé 2 000 m2 de surface, ce qui a nécessité l’emploi d’une taire le 15 septembre 1915 par l’adjudant Caviglioli à Sidi Lamine ;
quarantaine d’engins spécialisés. ce n’est qu’en 2002 que pareil cas se reproduisit, lors de la céré-
Ayant effectué un travail de qualité, le détachement a reçu monie du 8 mai à Issy-les-Moulineaux : le major Remm a décoré
l’estime et la reconnaissance des Arlésiens. Symbole fort l’adjudant-chef Buissieres-Sevrin.
d’une coopération civilo-militaire dans un cadre interarmes,
tous ont vécu une expérience enrichissante, tissée de rela-
tions soutenues et nécessaires dans une situation d’urgence
où le professionnalisme de chacun s’est affirmé dans ses
FOOTBALL
différences, concourant ainsi à la réalisation d’une finalité
commune. L’équipe de football du CSA 5e RG a joué le 16 février 2004
Encore une fois, la 1re COGA a pu faire preuve de sa réactivité, un match de championnat de France Défense contre
de ses compétences et de son dévouement et a ainsi porté l’équipe de Paris EMA. La rencontre s’est terminée sur le
haut les couleurs du régiment, dans le respect de sa devise score de 3 à 3 : deux buts du sergent Crepy et un but du
« Entreprendre pour aboutir ». caporal-chef Palie.
LA PARTICIPATION DU 5E RÉGIMENT DU GÉNIE AU KOSOVO
Spécialisé dans la réalisation des travaux d’infrastructures horizontales, le 5e régiment du génie est présent dans la région des Balkans depuis 1998.
C’est en effet en décembre 1998 que le 5 a été désigné pour prendre le commandement de la compagnie d’aide au déploiement composée de deux
sections travaux du régiment et d’un détachement du 2e régiment du génie. Cette compagnie faisait partie de l’élément génie d’aide au déploiement
(EGAD) engagé dans le cadre de l’« Extraction Force » en Macédoine. Les sections travaux ont réalisé les plates-formes destinées à l’installation des
forces et un héliport. Entre temps, une compagnie de travaux lourds à trois sections a été projetée en Albanie à partir d’avril 1999 au sein de la « Task
Force South ». Agissant dans un cadre humanitaire, la mission principale de cette compagnie était la réalisation de plusieurs camps de réfugiés. Elle
a également construit des pistes, une piste d’aérodrome et des plates-formes.
Les événements du Kosovo en 1999 ont réuni les deux détachements alors présents en Macédoine et en Albanie sur ce nouveau théâtre. Depuis le
premier mandat du BATGEN, le 5e régiment du génie prend donc part aux missions de la KFOR. Sa mission majeure est la réalisation des
infrastructures horizontales – routes, pistes, plates-formes – pour le déploiement de la force. Jusqu’en octobre 2000, le régiment déployait une
compagnie de travaux lourds et ce pour des mandats de six mois. Ensuite, avec la montée en puissance de la professionnalisation et la diminution
de sa contribution à une section travaux, le régiment s’est inscrit dans le cadre des relèves tous les quatre mois. Ainsi, depuis le BATGEN 5, une seule
section de travaux lourds assure l’ensemble des missions de cette spécialité.
Pendant ces trois années, le 5 a accompli l’ensemble des infrastructures horizontales des camps de Plana DROIT RÉSERVÉ
et de Novo Selo (camp Maréchal de-Lattre-de-Tassigny). Il a également conçu et amélioré les conditions
d’accès aux points hauts par la réalisation de pistes. En juillet et août 2001, une section de travaux voie
ferrée de Versailles est venue renforcer le BATGEN pour effectuer la réfection de la voie ferrée du tunnel
de Gate One. En septembre et octobre 2001, cette même section a réhabilité la voie ferrée de Snake dépôt.
De juin à octobre 2002, le 5 a assuré le commandement du BATGEN 10. Compte tenu du contexte de cette
période, ce dixième mandat a porté son effort sur l’appui aux opérations de fouilles, les travaux
d’infrastructure liés à la restructuration des forces, la participation aux actions civilo-militaires et
l’instruction du KPC (protection civile du Kosovo).
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La lettre du génie
SOMMAIRE
Sommaire
Le samedi 2 octobre 2004, le 6e régiment du génie MÉDECINE DE CATASTROPHE In memoriam
d’Angers célèbrait son 110e anniversaire au cœur de Le mot du général Françoise
sa ville, où il est présent depuis Mardi 27 avril, l’exercice national ◆ L’actualité en bref
sa création. À la rencontre des annuel de médecine de catastrophe a Le génie combat
Angevins, les sapeurs de été organisé à Dreux sur le site de l’an- Le génie construit
marine ont mis en œuvre leurs cien hôpital des Bas-Buissons par Le génie secourt
savoir-faire et ont organisé de l’UIISC1. Les 150 militaires nogentais Le génie instruit
nombreuses démonstrations présents sur place étaient respon- Histoire

sables de la logistique, du commande- Expériences
gratuites durant toute cette
ment, des équipes de sauvetage et des A savoir
journée : activités nautiques,
victimes. 40 médecins venus de toute Coup d’œil sur…
déminage, équipes cynophiles,
la France ont ainsi pu se livrer à des Témoignage
descentes en rappel, présen-
tations de la chaîne mainte- exercices pratiques dans le cadre d’un
nance, aubades de la fanfare stage « médecine de catastrophe » au
régimentaire, expositions pho- sein du SAMU de Paris. 150 agents de l’école nationale
tographiques, prise d’armes de de Police de Paris ont été chargés de sécuriser les
nuit… Le grand public, l’en- zones de secours. Un chantier virtuellement contaminé
semble des militaires et plus par des produits toxiques avait été préparé. Les partici-
particulièrement ceux ayant pants ont eu l’opportunité de se confronter aux
servi au 6e régiment du génie se sont rendus à cet contraintes liées à ce type d’environnement ainsi qu’à
événement qui tenait particulièrement à cœur à ses l’utilisation des matériels de détection et de décontami-
sapeurs ! nation. Afin de rendre plus réaliste l’entraînement des poli-
ciers, des membres de l’unité en cours d’instruction ont joué
le rôle de personnes cherchant à pénétrer sur la zone.
DROIT RÉSERVÉ
UN FORUM BÂTIMENT À L’EG D’ANGERS
Le 18 mars 2004 a été organisé dans l’enceinte de l’Établissement du génie d’Angers un « forum bâtiment ».
Ce forum est l’occasion pour les entreprises de rencontrer les différents intervenants du génie (maîtrise
d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, prescripteurs, concepteurs…), ces derniers ayant de moins en moins l’occa-
sion de visiter les salons nationaux comme BATIMAT ou INTERCLIMAT. Cette rencontre permet, d’une part,
aux industriels de présenter leur entreprise et leurs produits. D’autre part, possibilité est offerte aux chargés
d’affaires de s’entretenir plus longuement avec ces professionnels, venus spécialement rencontrer le per-
sonnel de l’établissement. Ciblées et diversifiées, les entreprises, et donc les produits présentés, offrent un
large panorama sur les divers éléments de second œuvre du bâtiment. Cette journée a rencontré un franc succès, avec une large participa-
tion de l’ensemble du personnel de l’établissement du génie qui avait convié l’ESAG à l’occasion.
ÉCHANGE FRANCO-BRITANNIQUE
Fraternité d’arme entre les sapeurs français et britanniques : un détachement du 25e régiment du génie de l’air en Allemagne
Du 19 au 23 janvier 2004, un détachement de la 2e COGA du 25e régiment du génie de l’air, basée à Mont-de-Marsan, a rendu visite à une unité
britannique du 28th Engineers Régiment, basée à Hameln en Allemagne. Cette invitation est le résultat d’une amitié que s’est scellée sous les cieux
lointains de la République démocratique du Congo au cours de l’opération Artémis. Dans la poussière de l’aérodrome de Bunia, les détachements du
génie français et britannique ont uni nuit après nuit leurs efforts pour maintenir la capacité opérationnelle de la piste et améliorer, de jour, au
maximum les conditions de vie de l’ensemble des éléments projetés par des travaux d’aide au déploiement. Les excellents rapports entretenus
pendant trois mois, dans des conditions difficiles mais combien exaltantes, ont donné l’envie aux sapeurs des deux pays de se revoir et de poursuivre
l’échange débuté en Afrique. C’est ainsi que, suite à une invitation de leurs homologues britanniques, un détachement du régiment, aux ordres du
lieutenant Zimmer, s’est rendu du 19 au 23 janvier à Hameln (Hamelin), ville située dans le nord-ouest de l’Allemagne. Pour cette visite de trois jours,
nos homologues anglais leur ont concocté un emploi du temps varié et très intense :
« À notre arrivée, le 20 janvier à l’aube, après vingt-deux heures de voyage, nous avons rempli les formalités d’usage avant d’entamer le tour du
propriétaire sous la houlette du lieutenant Follett. L’après-midi fut réservée à une visite de leurs engins majeurs ainsi qu’à une instruction sur leurs
armements et équipements de dotation avant d’essayer leur fusil d’assaut SA80 sur simulateur de tirs. Enfin, la journée s’est clôturée par une
rencontre de football en nocturne qui s’est soldée par un match nul.
« Le mercredi 21 janvier, la matinée a été consacrée à l’École des ponts. Nous n’avons pas assisté à une présentation du pont rigide ni à une
instruction avec commentaires avant de nous lancer dans une compétition bilatérale. Nos sapeurs de l’air ont alors pulvérisé le chronomètre et
laissé loin derrière eux l’équipe adverse. L’après-midi fut consacrée à une visite guidée de Hameln (Hamelin). Cette ville, très typique, est connue
dans le monde entier pour sa légende de la flûte enchantée.
« La matinée du jeudi 22 janvier a commencé par une présentation de leurs moyens de destruction en dotation. Dans la seconde partie de la matinée,
nous nous sommes joints au 45nd squadron pour participer à une séance d’entraînement physique en treillis rangers. Le but de l’exercice était
d’effectuer, dans le meilleur temps et par équipe, un parcours tracé et ponctué d’agrès à déplacer. L’après-midi nous nous sommes rendus à l’École
des ponts au bord de la rivière Wisser pour assister à la mise en œuvre du pont flottant M3 du 23td squadron. Cette démonstration spectaculaire
nous a enthousiasmés.
« Notre visite s’est achevée alors autour du verre de l’amitié. Après les habituels échanges de fanions, nous avons pris la route du retour. »
Pour l’ensemble du détachement, cette visite a été l’occasion de découvrir une armée étrangère avec ses moyens et ses personnels dans la vie
quotidienne et de participer ainsi aux prémices de la future construction d’une armée européenne.
–8–
La lettre du génie
SOMMAIRE
Sommaire
LE GÉNIE DE L’AIR AU CŒUR DU FENUA In memoriam
Les anciens se souviendront sûrement que tous les terrains d’aviation des sites du CEP ont été réalisés par ◆ L’actualité en bref
des détachements du génie de l’air renforcés par du personnel de la légion. Le génie combat
Le génie de l’air est de retour au Fenua depuis le 15 juillet dernier pour mettre ses matériels spécialisés et ses Le génie construit
compétences au service du chantier de la traversière. Le détachement mis en place est issu du 25e RGA Le génie secourt
stationné sur la base aérienne d’Istres. Il est commandé par le lieutenant Geronnez et comporte vingt-trois Le génie instruit
sapeurs de l’air encadrés par trois sous-officiers. Histoire
Doté d’un finisseur à béton à coffrage glissant capable d’exécuter toutes sortes d’ouvrages bétonnés, le Expériences
détachement a posé, à des vitesses de un à trois mètres par minute, cinq rampes qui ont pour caractéristiques A savoir
une largeur allant de quatre à six mètres sur une épaisseur de vingt-deux centimètres. Coup d’œil sur…
Le premier ouvrage correspond à celui de l’hôtel de la Maroto, situé au cœur de l’île. Il a nécessité un mois de Témoignage
travail et plus de mille mètres cubes de béton posés sur une longueur de six cent vingt-cinq mètres.
Les quatre autres ouvrages situés entre l’hôtel et la route de ceinture dont, notamment, celui de la cabane des
chasseurs, représentent une longueur cumulée de mille trois cent soixante-quinze mètres avec une déclivité
variant de quinze à vingt-sept pour cent.
Fidèle à sa devise, le régiment a donc « entrepris pour aboutir » afin de réaliser, dans un milieu physique
difficile, l’ensemble des travaux qui lui avaient été confiés et ce, sous des délais très contraignants, permettant
ainsi à l’ensemble de la population de remonter la moitié nord de la vallée de la Papeno dans des conditions
optimales de sécurité.
DROIT RÉSERVÉ
TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE…
Les 29 et 30 mai 2004 s’est tenu le second tournoi de football intergénie organisé par l’établissement du génie de
Montauban sur le camp militaire de Caylus. Cette manifestation, ouverte à tous les organismes du service du génie, a
réuni près d’une centaine de personnes. Douze équipes, chacune composée de sept joueurs, se sont affrontées le
temps d’un week-end.
La première édition, organisée à l’initiative de l’établissement du génie de Grenoble, avait vu le tournoi remporté par Montauban. Cette année,
ils n’ont pas réitéré l’exploit, même s’ils sont parvenus à se hisser à la quatrième place. C’est finalement l’établissement du génie de Paris qui
a su brillamment s’imposer. Après avoir difficilement évincé l’équipe de l’établissement du génie de Versailles en demi-finale, l’équipe de Paris
s’est tout compte fait emparée du trophée aux dépens de Châlons-en-Champagne ; une victoire méritée, compte tenu des matchs effectués et
surtout de l’ambiance mise par cette équipe tout au long du séjour.
C’est donc à Paris que se déroulera la prochaine édition du tournoi intergénie. Nul doute que 2005 sera un cru d’une qualité aussi
exceptionnelle que cette année 2004, pour laquelle le verdict est sans appel : tous les participants ont témoigné leur satisfaction. Encore merci
à Montauban et en particulier à monsieur Lannes, principal artisan dans l’organisation de cette manifestation, de nous avoir offert ces
quelques instants de détente. Merci aussi à la direction centrale du génie d’avoir soutenu et encadré la tenue de cette manifestation.
Placé sous le signe de la cohésion, ce tournoi annuel constitue désormais un rendez-vous unique et incontournable pour les personnels du
service du génie. Il s’agit d’un moment privilégié où l’ensemble des acteurs du service, civils et militaires, tous âges et tous grades confondus,
a la possibilité de se retrouver en dehors du cadre du travail. C’est aussi l’occasion de partager ses expériences, rencontrer ses homologues
ou enfin mettre un visage sur un nom.
UNE MISSION TRÈS PARTICULIÈRE

VIGIPIRATE PARIS : Le 16 mars dernier, trois jeunes enfants albanais se noyaient dans l’Ibar, en amont de
LA 200e Mitrovica. Les premières interventions avaient permis de retrouver deux d’entre eux, mais
EST POUR LE 2 les recherches étaient restées vaines quant au troisième enfant. Ces noyades, genèse
Dans le cadre du d’une nouvelle flambée de violences interethniques au Kosovo, avaient provoqué une vive
plan VIGIPIRATE, la émotion au sein de la communauté internationale.
200e relève des équipes Le 12 juin dernier, engagé au sein du bataillon français depuis trois semaines, le 13e régi-
chargées de la surveil- ment du génie déployait un dispositif de recherche aquatique armé par son équipe de plon-
lance de la tour Eiffel et des geurs.
gares parisiennes sera effec- Soumis à un entraînement draconien, ceux-ci sont coutumiers de ce type de mission et
tuée par les unités élémen- sont capables d’intervenir dans les milieux les plus hostiles avec des conditions clima-
taires du 2e régiment du génie, tiques et de visibilité extrêmes. Le profil irrégulier de la rivière et le milieu particulièrement
régiment de tradition de la insalubre ont toutefois rendu la plongée délicate. Un peloton de l’escadron
ville de Metz. d’éclairage et d’investigation du 6/12e régiment de cuirassiers a assuré la sûreté
Le 2e régiment du génie rapprochée et les berges ont été scrutées minutieusement malgré l’enchevêtre-
assure, à compter du 20 juillet, ment des arbres faisant barrage à des monticules de détritus.
la 200e relève du dispositif Après 6 heures de progression sur 4 kilomètres, l’inévitable émotion de la décou-
depuis la mise en place de verte du corps du jeune enfant se mêlait au sentiment de satisfaction du devoir
VIGIPIRATE il y a 96 mois, sous accompli.
les ordres du lieutenant-colo- Puisse cet épilogue apaiser les tensions et générer l’espoir d’une paix durable.
nel Thierry Marote, chef du
bureau opérations du 2.
–9–
La lettre du génie
SOMMAIRE
Sommaire
EURO SATORY 2004 In memoriam
Du 7 au 22 juin 2004, un détachement de la section PAA aux ordres de l’adjudant Sanchez a participé au salon ◆ L’actualité en bref
Euro Satory 2004 à Paris au profit de la société CNIM (Constructions industrielles de la Méditerranée), afin de Le génie combat
présenter un prototype de remorque pose-travure. Le génie construit
Après cinq jours de présentation, d’instruction et d’essais de la remorque pose-travure PAR 70 (pont d’ac- Le génie secourt
compagnement sur remorque classe 70), le détachement était prêt à effectuer sa mission. Le génie instruit
Le but de la participation au salon fut de présenter sous forme de démonstration dynamique la remorque pose- Histoire
travure de la CNIM. Durant cette manifestation, dix démonstrations d’une heure chacune ont été effectuées, et Expériences
au total, plus de 80 véhicules à roues ou à chenilles ont franchi la travure de la 22e CA. Notre intervention a per- A savoir
mis à la CNIM de présenter différents industriels de l’armement aux multiples délégations de pays étrangers. À Coup d’œil sur…
noter que le SPRAT, futur engin de franchissement, devrait être mis en service à la 22e CA pour la fin 2006. Témoignage
OPEX : TADJIKISTAN
Engagé dans le cadre de l’opération Heracles Nord, le détachement constitué de 2 officiers, 7 sous-officiers et 27 militaires du rang, principalement
issus de la 1re compagnie opérationnelle du génie de l’air à Istres, a été projeté du 22 juillet au 22 décembre 2003 au Tadjikistan à Douchanbe.
Initialement prévu pour le rechargement d’enrobé des aires de circulation, le détachement du génie de l’air était prêt à engager les travaux dès le
12 août. La nouvelle définition de la mission, la réfection de la piste de Douchanbe, a entraîné pour la partie tadjik divers problèmes concernant l’ap-
provisionnement, la production et la disponibilité aéronautique de la piste. Les travaux de réfection ne pouvant pas être débutés, un nouvel emploi
du génie de l’air a été proposé au commandement du DETAIR en termes de durcissement d’infrastructure et d’amélioration du cadre de vie.
Adoptant en permanence le rôle de conseiller technique, le détachement a répondu en permanence aux diverses demandes des différents services
du DETAIR, le but étant d’améliorer leur zone de travail et de concourir aux meilleures conditions de vie pour la période hivernale.
Le détachement a donc profité de sa présence pour démontrer qu’il possédait les savoir-faire en organisation du terrain en aide au déploiement d’ur-
gence. Se plaçant d’emblée en tant que force de proposition, les sapeurs de l’air se sont attachés à réaliser de nombreux ouvrages au profit du
DETAIR. Ils ont en particulier conçu et réalisé des travaux de mise hors d’eau, des postes de combat et différentes réalisations mettant en avant leurs
capacités d’adaptation et de technicité. Du projet le plus ambitieux, la réalisation en structure verticale d’un centre récréatif et culturel, aux divers
travaux de manutention, le détachement a toujours répondu aux attentes du DETAIR. Il n’hésitera pas à organiser plusieurs activités au profit du plus
grand nombre, mettant en avant sa volonté d’intégration et son goût de l’action.
Chacun a pu enrichir ses connaissances lors de cette opération : aussi bien dans la pose de béton que dans les quelques principes de l’infrastruc-
ture verticale.
CHAMPIONNAT NATIONAL TERRE DE BADMINTON 4 MOIS EN GUYANE POUR LA 22e CA
Non, les techniciens du service du génie ne transpirent pas que sur les pièces Le 23 juin dernier, 72 sapeurs de la
administratives des marchés ! Il arrive à certains de faire une débauche d'énergie 22e compagnie d’appui se sont envolés pour
en pratiquant le badminton, un sport qui monte et que je vous conseille vivement Cayenne, dans le cadre d’une relève de
d'essayer (pas le badminton de plage, fort sympathique certes, mais le vrai, en mission de courte durée, de juin à sep-
salle). Et, justement, les 7, 8 et 9 juin, avait lieu le championnat de France militaire à tembre 2004.
Saint-Cyr-l'École (78). La 22e CA, aux ordres du capitaine Meyer,
Parmi 60 unités de l'armée de terre et plus de 120 concurrents, 3 établissements du arme actuellement une section génie et une
génie étaient représentés (*). Plus particulièrement, celui de Montauban l'était par compagnie PROTERRE, déployées sur la
le capitaine Patrick Lager en catégorie vétérans 2 non classés. L'honneur fut sauf base aéropostale de Kourou et le long du
puisqu'il accéda aux 1/8 de finale en double (associé pour l'occasion à Olivier Louis fleuve Maroni. Durant ces quatre mois en
du ministère de la Défense), battu par les futurs champions de France et aux 1/4 de Guyane, les sapeurs de la 22 ont pour mis-
finale en simple, sorti par le finaliste de la compétition. sion de participer à la défense de la base
Preuve est faite qu'il est possible de compléter un travail de plus en plus adminis- aéropostale de Kourou, de sécuriser la
tratif, et donc sédentaire, par une activité sportive d'un niveau honnête pourtant très frontière ouest du département le long du
physique (le terrain prend des dimensions hallucinantes en pleine action…) et d'une fleuve Maroni et de lutter contre l’orpaillage
technicité de geste redoutable (il faut essayer un contre-amorti croisé à 10 cm du et l’immigration clandestine.
filet…). Et on ne parlera pas de l'âge, les catégories seniors, vétérans 1 et vétérans Petite particularité durant cette mission :
2 ayant été regroupées pour le championnat en double ! la passation de commandement de la
Tous à vos raquettes et entraînez-vous pour le prochain championnat de France qui 22e compagnie d’appui.
devrait se dérouler à Hyères et être organisé par Après deux années passées à la tête de la
le 5e RA, en souhaitant que le service en RTSO 22e CA, le 12 août prochain, le capitaine
puisse être représenté dignement en 2005. Meyer cédera son fanion au capitaine Le
Un Fou du Volant Dortz, qui prendra le commandement de la
compagnie. Cette cérémonie aura lieu au
9e RIMa, à Saint-Laurent-du-Maroni.
De retour en France, le capitaine Meyer
(*) L'EG de Grenoble avec Christian Kutz et l'EG de sera affecté au BOI en qualité d’officier ops.
Lyon avec Denis Galibert. Le capitaine Le Dortz occupait le poste d’of-
ficier adjoint d’une compagnie de combat
du génie au 6e RG à Angers.
DROIT RÉSERVÉ
– 10 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Sommaire
CHAMPIONNAT DE FRANCE DE TIR SPORTIF In memoriam
Le championnat de France « armée de terre » de ◆ L’actualité en bref
DERNIÈRE CÉRÉMONIE
tir a eu lieu du 14 au 18 juin 2004, au 5e régiment du Le génie combat
DES COULEURS POUR
génie à Versailles. Le 13e régiment du génie a Le génie construit
LE COLONEL PARMENTIER
particulièrement été remarqué grâce au sergent- Le génie secourt
Vendredi 14 mai, le chef de chef Defour du bureau des sports qui s’est classé Le génie instruit
corps présidait sa dernière céré- 1er, remportant ainsi le titre de champion de Histoire
monie des couleurs au quartier France « armée de terre » au tir à la carabine à Expériences
Gallieni. À cette occasion, le colonel 300 mètres. Toutes nos plus vives félicitations à A savoir
Parmentier a tenu à féliciter l’ensemble ce jeune tireur qui honore le régiment par sa belle Coup d’œil sur…
de son régiment pour le travail effectué performance. Témoignage
durant ces deux années de commande-
ment du 13. Ces dernières couleurs
régimentaires ont été marquées par la
remise d’une part de médailles et LA FORMATION AUX PREMIERS SECOURS S’INVITE À LA PRÉPARATION
d’autre part de lettres de félicitations. MILITAIRE GÉNIE
Le chef de corps n’a pas oublié de féli-
citer la 2e compagnie qui a obtenu le Vingt jeunes hommes et femmes se sont portés volontaires pour suivre la préparation
meilleur classement moyen et a pris la militaire génie à l’École supérieure et d’application du génie à Angers du 28 juin au
tête du challenge sportif annuel. 5 juillet 2004. Ils y ont appris les fondements de notre métier, les rudiments de la vie
militaire et ont pu se faire une idée précise des trois composantes du génie et de leurs
missions respectives.
Mais cet avant-goût de l’investissement personnel que représente l’engagement à
DROIT RÉSERVÉ servir son pays dans le génie ne saurait être complet sans y apporter une formation
indispensable à tout soldat comme à tout citoyen : la formation aux premiers secours.
Sanctionnée par la délivrance de l’Attestation de formation aux premiers secours (AFPS), cette formation
d’une douzaine d’heures leur a été dispensée par l’adjudant Gilliard (21e compagnie), le sergent-chef
Menage (22e compagnie) et le sapeur de 1re classe Vannier (infirmerie). Fortement motivés, ces jeunes gens
de vingt ans ont appris à protéger une victime, les témoins d’un accident ainsi qu’eux-mêmes, à alerter les
secours d’urgence adaptés et à empêcher l’aggravation de l’état de la victime en effectuant au besoin les
gestes de secours adéquats.
Très satisfaits de cette formation comme de toute leur préparation militaire, ces jeunes hommes et femmes
garderont un souvenir impérissable de leur passage à l’ESAG.
Le 21 mai 2004, la Direction des travaux en Nouvelle-

Calédonie a présenté au général d’armée Bentegeat,
LES SAPEURS
CEMA, accompagné du général Daniel, COM-
DES CÔTES-D’ARMOR
SUP, et du colonel Saintenac, directeur des
EN VISITE À L’E.S.A.G.
travaux, 3 F3 et 3 F4 nouvellement réno-
vés sur une opération pluriannuelle Soixante adhérents et épouses de
visant à réhabiliter les 51 logements l’Amicale des sapeurs du génie des
de la réserve de l’infanterie à Nouméa. Côtes-d’Armor étaient à Angers le DROIT RÉSERVÉ
Le coût moyen de ces appartements 23 juin 2004 pour assister à une
se monte à 465 du m2 en rénovation conférence et visiter le musée du Génie. Tous très attentifs au passé
lourde (avec travaux de désamiantage). glorieux de notre arme et à son évolution dans la modernité, ils ont
Les appartements, entièrement climatisés tout particulièrement apprécié l’accueil qui leur a été réservé.
et dotés de brasseurs d’air, sont pourvus de cuisine L’Amicale, créée en 1992, compte actuellement 112 adhérents coti-
équipée, de placards intégrés, de carrelages et sants. Elle œuvre, sans relâche, pour mieux faire connaître le
faïences haut de gamme. Les ouvrants sont constitués génie dans les Côtes-d’Armor. Elle organise de nombreuses
de menuiseries aluminium comportant moustiquaires prestations, soutient l’emploi des sapeurs quittant le service actif
et persiennes. et conduit aussi une action au niveau social par des dons : aux
communes où elle est accueillie, aux grandes causes nationales
(cancer, maladies génétiques, etc.) sans oublier l’association du
musée du Génie à laquelle elle fait don de 200 euros pour la
deuxième fois.
Dans le cadre du mois européen de la photographie à Paris,
Son souhait : entrer en contact avec les formations du génie et les
l’ECPAD organise à l’Arc de Triomphe du 2 au 30 novembre
unités où servent les sapeurs afin de favoriser les adhésions à
prochain, une exposition photographie intitulée « Itinéraires
l’Amicale des sapeurs du génie des Côtes-d’Armor.
exotiques : Edgard et Jules Imbert / René Denis ».
Pour toute information, nous vous invitons à contacter :
Les photographies prises par trois militaires français en poste
• Hervé HENNEQUIN • Michel DESLANDES
en Algérie, au Tonkin et à Madagascar au début du XXe siècle
Officier du génie (H) Major du génie (er)
s’attachent à rendre compte de la présence militaire dans
3, rue du Vieux Séminaire 30, rue Traou Mélédern
ces régions aménagées par l’administration coloniale.
22000 Saint-Brieuc 22260 Pontrieux
La soixantaine de clichés retenue est tout à fait représenta-
Tél. 02 96 94 25 78 Tél. 02 96 95 33 28
tive du regard de soldats français sur l’outre-mer, entre le
début du XXe siècle et la Première Guerre mondiale. E. mail : sap.genie.armor@libertysurf.fr
– 11 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
PHOTO 13E RG Sommaire
In memoriam
OLYMPIADE DE LA PROT 3 À L’ÉCOLE DE SKENDERBEU ◆ L’actualité en bref
Le génie combat
Mercredi 25 août 2004, à l’école de Skenderbeu, des olympiades ont été
Le génie construit
organisées avec les jeunes des quartiers alentours. Les participants
Le génie secourt
devaient successivement triompher sur des épreuves que l’on retrouve
Le génie instruit
lors de la Sainte Barbe telles que le tir à la corde, le « rugby tèque » et
Histoire
autres parcours au milieu des plots. Une distribution de tee-shirts à l’effi-
Expériences
gie de la KFOR, ainsi que divers lots pour l’équipe gagnante, a clôturé ces sympathiques « jeux inter-
A savoir
villes ». Une partie de football endiablée entre les personnels de la PROT 3 et les adolescents du quar- Coup d’œil sur…
tier a terminé cette belle matinée où chacun est reparti avec le sourire et la promesse de se rencontrer Témoignage
à nouveau pour d’autres épreuves.
SAINT-PETERSBOURG - MOSCOU
Les Anciens du Génie d’Anjou et leurs amis viennent de rentrer de Russie après un long périple de Saint-Pétersbourg (anciennement
Petrograd puis Leningrad) à Moscou dont 1800 kilomètres par voie fluviale.
Partis de Paris le 25 septembre 2004, nous sommes arrivés à Saint-Pétersbourg après trois heures de vol ; là nous avons rejoint le port situé
en ville pour nous installer dans le bateau qui sera à la fois l’hôtel, le restaurant et le lieu d’études (langue, histoire, géographie, politique,
danse, chant, cuisine… de la Russie) mais aussi de distractions (films, jeux, danse…).
Grâce à de gigantesques travaux réalisés par les Russes, la mer Baltique au nord est maintenant reliée à la mer Caspienne et à la mer Noire
au sud. Nous nous contenterons du trajet Baltique-Moscou qui est le suivant : Saint-Pétersbourg - fleuve la Néva - lac Ladoga - fleuve la
Svir - lac Oméga - canal baltique - fleuve Kovja - lac Blanc - la Volga - lac artificiel de Rybinsk - la Volga - canal de Moscou-Volga - Moscou.
Nous avons franchi 16 écluses et avons visité des sites historiques, prestigieux (certains classés au niveau mondial) ou caractéristiques de
la Russie ancienne (monastères, églises orthodoxes, constructions en bois).
Nous avons rejoint un des ports de Moscou le 1er octobre en fin de soirée. Nous avons visité les sites principaux de la capitale, le Kremlin,
des palais, des musées et même le métro.
Au petit jour du 4 octobre, nous avons repris l’avion pour Paris dans un des aéroports de Moscou. Quelques heures après nous avons retrouvé
des températures proches de celles de l’été et surtout notre douceur angevine.
Nous sommes heureux d’avoir réalisé un voyage à la fois instructif et distrayant.
B. RICHE
FORUM JANUS À L’ESAG
Parmi les stagiaires de l’ESAG, ceux de la composante combat du génie connaissent bien le centre tactique, situé dans le bâtiment Dromard.
Ils y passent de nombreuses heures à plancher et à rédiger leurs ordres dans un environnement virtuel mais réaliste simulé par JANUS. Le
système de simulation JANUS en service depuis 1998 à l’ESAG permet d’effectuer des exercices tactiques au profit des futurs chefs de section
ou commandants d’unité dans un environnement interarmes, dans le cadre de mission de combat de haute intensité. C’est un moyen de
formation qui permet de « dégrossir » les stagiaires avant de les lâcher en camp avec une véritable section.
L’efficacité du système a été reconnue par le CFAT qui depuis 2002 envoie ses régiments s’entraîner dans les centres JANUS. Les centres se
trouvent dans les écoles d’arme (EAI, EAABC, EAA, ESAG) et à l’école d’État-major. Leur travail est coordonné par la DSRO (Division Simulation
et Recherche Opérationnelle) du CDEF (Commandement de Doctrine d’Emploi des Forces), qui conduit les évolutions du logiciel et la politique
d’équipement. Devant le succès rencontré par ce logiciel, la DSRO a orchestré la mise en place d’un centre en Tunisie (2002), puis au Maroc
(2003) et bientôt au Liban (2006).
Tous les ans à la même période, la communauté JANUS, qui regroupe les centres français et étrangers, se réunit pour coordonner les évolutions
et faire part de ses remarques concernant son utilisation. Les 14 et 15 septembre 2004, l’ESAG a donc accueilli le forum JANUS qui s’est déroulé
dans le centre tactique. Outre les membres français, l’ESAG a eu le plaisir d’accueillir les représentants des centres tunisien et marocain.
Le forum a connu plusieurs temps forts. Après un mot d’accueil du général Chinouilh commandant l’ESAG, le colonel Beth chef de la DSRO,
assisté du chef de bataillon Tard, a lancé les débats. Les chefs de centre ont présenté chacun leurs installations et activités. Les centres sont
aussi différents que les armes qui les utilisent. Ainsi, l’emploi de JANUS à l’EAI et à l’EAA est totalement dissemblable. Cette première séance
a bien montré la nécessité de la coordination afin que chacun puisse s’inspirer de l’expérience des autres. Ensuite la DSRO a illustré les
évolutions en cours et a fait un point de situation sur les questions en suspend comme le calendrier de renouvellement du parc informatique.
Puis les tables rondes entre les opérateurs et administrateurs d’une part et les chefs de centre d’autre part ont permis la résolution des
questions techniques et organisationnelles.
Organisme accueillant le forum, l’ESAG ne s’est pas contentée d’offrir ses installations. À la grande satisfaction du chef de bataillon Tard, un
des sapeurs exilés à la DSRO, l’école en a profité pour présenter les matériels du Génie, passés et présents. En effet, les portes du DFD
(Département de Formation au Déminage) et du musée se sont ouvertes aux 45 participants du forum, tandis que la 22e compagnie fournissait
une prestation de qualité lors d’une présentation statique de ses matériels. Unanimement appréciée, elle a permis aux nombreux utilisateurs
de JANUS, peu familiers avec l’arme du génie, de se rendre compte de l’encombrement des engins et de rendre encore plus concrètes des
modalités d’emploi et de mise en œuvre contraignantes.
Jeudi après-midi, après le mot de clôture du colonel Truc, les délégations, enchantées de l’accueil et désormais mieux informées sur l’arme
savante qu’est le génie, se sont quittées se donnant rendez-vous en septembre 2005 pour le prochain forum à l’EEM de Compiègne.
– 12 –
La lettre du génie
COMBAT PHOTO 6e RG
Le génie
LE 6E RÉGIMENT DU GÉNIE :
les missions 2004
PHOTO 6e RG
PHOTO 6e RG
– 13 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
e
Le 6 régiment du génie Sommaire
In memoriam
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
LES MISSIONS Le génie instruit

Histoire
Expériences
OOOOO 2004 A savoir

Témoignage
LES SAPEURS DE MARINE AUX QUATRE COINS DU MONDE

Plus de 500 personnels du 6 sont revenus fin juin 2004 de tous les continents. Ils y ont exercé
leur métier de sapeur dans un contexte opérationnel.
PHOTO 6e RG
30 sapeurs du 11 janvier au 11 mai

2004 à Kaboul au sein de la Force
Intérimaire d’Assistance et de
Sécurité (FIAS).
Missions : sécurisation de la région
de Kaboul et travaux de dépolllution.
PHOTO 6e RG
Afghanistan
PHOTO 6e RG PHOTO 6e RG
PHOTO 6e RG
39 sapeurs du 19 janvier au 20 mai

2004.
Missions : aguerrissement à la vie
en forêt équatoriale, surveillance
du site de lancement de la fusée
Ariane.
Guyane
– 14 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
PHOTO 6e RG Sommaire
In memoriam
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Haïti Coup d’œil sur…

Témoignage
8 sapeurs du 29 mars au 12 juin 2004

à Port-au-Prince et au cap Haïtia.
Missions : alimentation en énergie
sur les différents sites français.
265 sapeurs de janvier à juin 2004.

Missions : renforcer le dispositif
prépositionné dans les DOM-TOM
et poursuivre la formation et
l’aguerrissement des unités dans un
environnement inhabituel.
PHOTO 6e RG
PHOTO 6e RG
Martinique & Mayotte
PHOTO 6e RG
PHOTO 6e RG PHOTO 6e RG
– 15 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
PHOTO 6e RG PHOTO 6e RG Sommaire
In memoriam
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
Koweït
33 sapeurs partis du 12
janvier au 16 mars
2004.
Missions : section
génie du groupement
embarqué du groupe
amphibie, préposi-
PHOTO 6e RG PHOTO 6e RG tionné pour un débar-
quement. Participation
à un exercice interar-
mées franco-koweïtien.
29 sapeurs partis de janvier à juin

2004.
Missions : assurer l’appui combat
et l’aide au déploiement du génie
au sein de l’opération Licorne. Ils
ont réalisé de nombreux travaux
d’infrastructure (réfection/recons-
truction de ponts et remise en état
d’itinéraires).
PHOTO 6e RG Côte-d’Ivoire PHOTO 6e RG
63 sapeurs sont partis du 2 février au 3 juin 2004.

Missions : armer des postes de la compagnie de
commandement et de logistique et soutenir des
unités du 23e BIMa.
Sénégal
Dès le début du mois d’octobre 2004, plus de 300 sapeurs repartent
PHOTO 6e RG
en opérations extérieures en Côte-d’Ivoire et au Sénégal.
– 16 –
La lettre du génie
Le génie
CONSTRUIT PHOTO DCG
PHOTO DCG
CONDUCTEUR DE TRAVAUX :
Pourquoi pas vous ?
– 17 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Conducteur de travaux Sommaire

In memoriam
Le génie combat
P ◆ Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
Chaque année, le Service du Il lui suffit pour cela de remplir les condi-
génie offre à plusieurs dizaines tions de candidature au BSTAT définies
de sous-officiers l’opportunité par la circulaire annuelle, et ce quelle
de s’orienter, par l’obtention du que soit la spécialité de son BSAT. Cette
BSTAT conducteur de travaux, petite révolution ouvre donc de nouvelles
vers un nouveau métier. De perspectives de recrutement.
nouvelles dispositions ont été
mises en œuvre en fin d’année
2003 pour augmenter le flux de
recrutement dans ce domaine UNE FORMATION
de spécialité encore défici- POUSSÉE
taire. PHOTO DCG
ET VALORISANTE
« Le Service du génie a besoin de 60 à 80 recrutement, mais aussi de rajeunir la Mais avant de pouvoir exercer leur nou-
nouveaux sous-officiers conducteurs de population de cette spécialité », précise veau métier, les sous-officiers concernés
travaux chaque année pour assurer un le colonel Bruder. bénéficient d’un cycle de formation de
soutien de proximité de qualité et garan- 18 mois. Il s’articule autour de trois
tir l’excellence des prestations liées à Concrètement, la circulaire n° 160023/ phases principales :
l’infrastructure », souligne le colonel DEF/PMAT/EG/S-OFF du 8 octobre 2003 1 - une remise à niveau individuelle à
Bruder, sous-directeur organisation - offre désormais aux sous-officiers, à partir de cours par correspondance à
ressources à la direction centrale du deux moments différents de leur carrière, dominante scientifique. Effectuée
génie. Les conducteurs de travaux sont la possibilité d’intégrer la filière tech- dans l’organisme d’origine du candi-
les garants techniques du chantier et nique des opérations d’infrastructure dat, elle commence en septembre de
leur absence peut être préjudiciable pour (TOI) du Service du génie. l’année A - 2 jusqu’en avril de l’année
le bon déroulement des opérations. A - 1 (le millésime du BSTAT étant l’an-
Aujourd’hui, le volume de recrutement Auparavant, seuls les titulaires d’un pre- née A) ;
compensant à peine celui des départs de mier BSTAT ou d’un BMP2 pouvaient pré-
l’institution, il a été décidé d’adopter de tendre au BSTAT conducteur de travaux. 2 - d’une période d’enseignement à
nouvelles mesures visant à augmenter le Cette solution excluait de fait un nombre l’École supérieure et d’application du
vivier potentiel des candidats au BSTAT non négligeable d’éventuels candidats. génie (ESAG) d’Angers de septembre
conducteur de travaux. « Les dispositions Maintenant, le jeune sous-officier titu- de l’année A - 1 à juin de l’année A.
intervenues en 2003 et reconduites pour laire uniquement d’un BSAT peut Cette formation est dispensée par des
les années à venir vont nous permettre rejoindre directement la filière TOI en professeurs de l’ESAG, mais inter-
non seulement d’élargir notre cible de passant le BSTAT conducteur de travaux. viennent également des enseignants
PHOTO DCG
– 18 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
d’écoles d’ingénieurs ou d’universités Sommaire
de la région angevine, des profession- In memoriam
nels du monde de l’entreprise et des
sociétés d’ingénierie. Elle couvre l’en- Le génie combat
semble des savoirs et savoir-faire ◆ Le génie construit
techniques et administratifs indispen- Le génie secourt
sables à la conduite et au suivi des Le génie instruit
Histoire
opérations d’infrastructure. Elle se
Expériences
conclut par l’attribution du BSTAT A savoir
conducteur de travaux ; Coup d’œil sur…
Témoignage
3 - enfin un stage d’application au
sein de l’établissement du génie
d’affectation, dont l’objectif est de
favoriser la mise en situation du sous-
officier dans son nouvel environne-
ment. PHOTO DCG
PORTRAIT DE L’ADJUDANT DUQUE :

« Ma première mission en OPEX,
je la dois à ma spécialité de conducteur de travaux »
Lorsqu’il était plongeur parachutiste au sein du détachement d’intervention

nautique de la division d’infanterie de marine, l’adjudant Duque était chargé
de la formation au franchissement des équipages d’engins amphibies.
Cet ancien de l’arme du génie a choisi de réorienter sa carrière en intégrant

la spécialité de conducteur de travaux. « J’avais envie de me remettre en
question, d’exercer un métier plus complet, plus enrichissant. Le métier de
conducteur de travaux est résolument tourné sur l’aspect relationnel. Nous
DROIT RÉSERVÉ entretenons des contacts permanents avec les corps ou les entreprises. J’en
tire beaucoup de satisfaction. À partir de l’expression des besoins émis par
les corps, nous améliorons leurs conditions de vie et de travail. Nous sommes là pour les servir. »
Servir, il a pu le faire au profit du contingent français dans le cadre d’une mission extérieure en Afghanistan. « Nous
étions les premiers du service du génie à nous rendre sur zone. Nous avions un rôle majeur à jouer pour assurer le sta-
tionnement des forces. »
La mission du Service du génie était d’améliorer et d’asseoir les conditions de vie des troupes françaises. Pour leur ins-
tallation, l’équipe de l’adjudant Duque a présenté un schéma directeur approuvé par les autorités. Tout un travail
d’études et de recherche d’entreprises a été ensuite effectué pour aboutir à de très gros chantiers qui devaient être réa-
lisés rapidement. « Que ce soit sur le plan humain ou professionnel, cette expérience m’a été plus que jamais profi-
table. Nous étions au quotidien en relation avec les entreprises ou les autorités locales. Nous étions aussi en liaison
avec les autres contingents étrangers. Techniquement, il fallait pallier le manque de disponibilité des matériaux, s’adap-
ter aux normes et aux règles du pays. » Ce temps fort unique dans la carrière militaire d’un sous-officier, l’adjudant
Duque sait qu’il ne l’aurait sans doute pas vécu sous ses anciennes fonctions.
« C’était ma première mission en OPEX, je la dois à ma spécialité de conducteur de travaux qui offre de plus en plus la
possibilité de partir, plus que d’autres spécialités. »
En effet, l’adjudant Duque a débuté son expérience hors métropole par un séjour aux îles Marquises en tant que chef
de filière bâtiment au sein d’une compagnie du service militaire adapté. « C’était une nouvelle facette du métier. Nous
étions chargés de former des jeunes en difficulté scolaire, afin de les remettre sur la voie du travail. Nous leur donnions
une formation militaire et surtout professionnelle. Dans ces moments-là, nous apportons aux autres, nous donnons un
peu de notre savoir-faire, ce qui est extrêmement enrichissant. » Son expérience, l’adjudant Duque va pouvoir la par-
faire à nouveau d’ici peu. Depuis quelques semaines, il sait qu’il va quitter le détachement spécial du génie de
Draguignan pour une nouvelle affectation. Il va rejoindre La Réunion en qualité de responsable des marchés de maté-
riaux pour l’infrastructure des terres australes et antarctiques françaises.
Fort de toutes ces expériences, l’adjudant Duque ne se fait guère de soucis quant à son avenir. « Nous avons un savoir-
faire. Nous sommes formés tous corps d’état. Pour les perspectives de reconversion, nous avons donc de quoi satis-
faire les entreprises qui souhaitent nous embaucher. » Cet optimisme, l’adjudant Duque peut l’afficher sans aucune
retenue, puisque les exemples de reconversion réussie dans le secteur du BTP ne manquent pas.
– 19 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
UN MÉTIER SÉDUISANT Le métier que nos sous-officiers ont Sommaire
appris leur a ouvert les portes d’un In memoriam
Mais pourquoi devenir conducteur de environnement nouveau. Autonomie,
travaux ? La réponse, le major Mornet, esprit d’initiative, rigueur, richesse des Le génie combat
conducteur de travaux au service local contacts humains, voilà autant de notions ◆ Le génie construit
d’infrastructure du Mans et président des qui caractérisent cette profession et qui Le génie secourt
sous-officiers à l’établissement du génie sauront certainement inciter bon nombre Le génie instruit
Histoire
d’Angers, la résume en une phrase : « En de sous-officiers à se réorienter vers
Expériences
complément de mes expériences précé- cette spécialité de conducteur de tra- A savoir
dentes de sous-officier en corps de vaux. Il s’agit là d’une occasion unique Coup d’œil sur…
troupe, ce métier de conducteur de tra- de prendre un nouveau départ pour Témoignage
vaux m’a apporté une qualification tech- une deuxième partie de carrière avec
nique reconnue et valorisante, ainsi que l’avantage d’obtenir une formation
la satisfaction de réaliser un travail pas- diplômante homologuée de niveau Direction centrale du génie -
sionnant, dont les effets s’inscrivent BAC + 2, très prisée dans le cadre d’une section communication
durablement sur le terrain. » reconversion. Lieutenant FEUILLOY, M. DI MEGLIO Philippe
Effectivement, les sous-officiers qui

rejoignent le Service du génie recher-
chent avant tout des responsabilités
concrètes, tant techniques que finan-
cières, et une grande autonomie. Ce
métier leur permet de s’ouvrir sur de
nombreuses spécialités liées aux métiers
de l’infrastructure (génie civil, bâtiment
travaux publics, environnement protec-
tion incendie, gestion des marchés
publics…) ; une ouverture rendue pos-
sible grâce à la très large gamme de réa-
lisations d’infrastructures rencontrée au
sein du ministère de la Défense : hôpi-
taux, casernes, logements, gendarme-
ries, centres d’alimentation… Rejoindre
le Service du génie, c’est également
l’avantage de bénéficier d’un vaste choix
quant aux lieux de garnison. Les postes
offerts, axés sur le soutien de proximité
des organismes, sont répartis sur l’en-
semble du territoire métropolitain, ainsi
qu’en départements et territoires d’outre-
mer. Les opportunités de partir sur les
théâtres d’opérations extérieures sont
également réelles. Pour garantir le sta-
tionnement des forces déployées en opé-
rations, 40 sous-officiers sont projetés en
permanence. Leur présence permet au CONTACTS :
Service du génie de construire, aména- Direction centrale du génie : tél. 01 30 97 94 40/96 35 • fax. 01 30 97 95 54
ou sur le site intranet www.dcg.terre.defense.gouv.fr rubrique Ressources humaines
ger, réparer et entretenir les infrastruc-
DPMAT : tél. 01 42 19 60 11 • fax : 01 42 19 60 14
tures nécessaires aux troupes.
– 20 –
La lettre du génie
SECOURT Le génie
L E S
F O
R M A
T I O N
S
– 21 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
L e s Sommaire
In memoriam
rof L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
◆ Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
LES MISSIONS LES MISSIONS Les ForMISC accueillent des sous-offi-

OPÉRATIONNELLES D’INSTRUCTION ciers directs dans la filière sécurité civile
et dans le cadre du plan annuel de muta-
DES FORMISC DES FORMISC tion des sous-officiers de l’armée de
terre, pour des postes administratifs et
RISQUES TECHNOLOGIQUES Les ForMISC assurent, au-delà de leurs de soutien.
besoins propres, des actions de forma-
• Reconnaissance, identification (spectro tion au profit des armées et des différents La filière dispose d’un BSAT et d’un
mobile). acteurs du monde des secours. BSTAT.
• Intervention (N-R-C).
Ces actions sont conformes au référen- Certains officiers peuvent effectuer leur
• Décontamination de masse (module 60).
tiel « sapeurs-pompiers » et sont réali- carrière dans les ForMISC en acquérant
sées en collaboration avec les SDIS en les 4e et 5e degrés du référentiel sapeurs-
RISQUES NATURELS métropole et sous la tutelle de l’INESC ou pompiers.
de MRI pour l’étranger.
• Sauvetage déblaiement (1er départ à
l’étranger). Les cibles de ces formations sont :
• Feux de forêts (notamment capacité LES AFFECTATIONS
DIH et appui). • le sauvetage déblaiement,
• la décontamination de masse, EN UNITÉ :
AIDES HUMANITAIRES • la reconnaissance, l’identification NR • UIISC 1 Nogent-le-Rotrou (28),
et C,
• Traitement de l’eau (chaîne complète et • UIISC 5 Corté (2B),
autonome). • le traitement de l’eau,
• UIISC 7 Brignoles (83).
• Secours aux populations suite à inon- • l’appui médicalisé.
dations, cyclone, tempête. EN ÉTAT-MAJOR :
• Appui médicalisé (PMP ou ESCRIM).
• Asnières-sur-Seine (DDSC et EM du
LA FILIÈRE ComForMISC),
Pour répondre à ces missions, les UIISC
mettent sur pied différents détachements
« FORCE DE PROTECTION • EMZ de métropole (Metz, Lyon, Lille,
aptes à être projetés en permanence en ET DE SECOURS »* Valabre, Bordeaux, Rennes),
métropole, outre-mer ou à l’étranger, en • EMZ outre-mer (Martinique, Réunion,
temps de paix, de crise ou de guerre. Le recrutement des EVAT se fait au sein Guyane).
des VDAT des unités. Toutefois, pour les
Ces détachements sont en alerte (1 h, 3 h postes EM-CP, les ForMISC accueillent
ou 6 h), ils ont une autonomie de 6 jours les EVAT de l’armée de terre dans le Par ailleurs sont à l’étude des passe-
(sauf pour la mobilité hors métropole). cadre de la mobilité. De même, les muta- relles vers :
Entraînés à la rusticité, ils opèrent en tions d’EVAT issus des régiments travaux • la BSPP,
renfort national en France et en premier et spécialistes NRBC sont possibles.
• les pompiers des forces terrestres,
départ à l’étranger.
Les EVAT de la filière ont accès au corps • le GDNBC,
Les détachements des ForMISC sont des sous-officiers soit par sélection • les ACM…
engagés dans l’urgence ou lorsqu’est semi-directe, soit par la promotion dite
requise une de leurs spécialités rares. « rang ». avec retour possible dans les ForMISC
* Nouvelle dénomination de la filière « sécurité civile » en vue de l’intégration des sapeurs-pompiers des forces terrestres et d’autres acteurs de la protection et du
secours. Sans autre changement.
– 22 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
L e s Sommaire
In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
◆ Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
En prenant le commandement de la bri- une veillée était organisée

gade en septembre 2003, le général pour la première fois, qui
Bernard Périco avait annoncé que le 18 mettait à l’honneur le capo-
septembre serait consacré à restaurer la ral Thibault.
mémoire de la prestigieuse histoire de
la BSPP. Ses multiples sauvetages
effectués lors d’un feu vio-
Cette date commémore la création du lent le 9 août 1868 en font un
bataillon de sapeurs-pompiers de Paris exemple de courage, d’au-
par Napoléon Ier, le 18 septembre 1811. dace et de professionna-
Elle doit désormais permettre aux lisme. La médaille de la croix
sapeurs-pompiers de Paris « de retrouver de chevalier de la Légion
[leurs] racines et de rappeler le sens de d’honneur et la médaille du
[leur] engagement ». sauvetage en or lui avaient
été attribuées en récom-
Dans un ordre du jour adressé à tous, pense de ses exploits. La
le général a exprimé sa volonté d’entre- scénographie de la cérémo-
tenir « la transmission de ces valeurs nie a impressionné les visi-
pérennes que sont le courage, le dévoue- teurs. 24 caporaux, qui se
ment, la disponibilité, le désintéresse- relayaient par groupes de 6,
ment et en recours ultime le don de sa encadraient les reliques du
propre vie ». Il a également rappelé que caporal Thibault. Une
la brigade de sapeurs-pompiers de Paris ambiance solennelle et
a longtemps constitué un modèle de ser- intime plongeait les visiteurs
vice public. dans le respect et le rappel à
la mémoire de l’une des
Cette année, les cérémonies étaient figures historiques de la bri-
placées sous le signe du sauvetage. Le gade de sapeurs-pompiers PHOTO BSPP • Thierry BOUGIS
17 septembre, après la traditionnelle de Paris.

messe du souvenir en l’église Sainte-
La journée du 18 septembre a été mar- à tous ceux qui œuvrent, souvent dans la
Odile, 500 participants se sont retrouvés
quée par plusieurs cérémonies dans la discrétion, pour le bien de la brigade. Ont
dans le musée de la Brigade à l’état-
cour de l’état-major. Après un passage ainsi reçu le galon honorifique de caporal
major (Paris XVIIe). Dans ce cadre,
en revue par le général d’ar- d’honneur : le préfet de police Jean-Paul
mée Marcel Valentin, gouver- Proust, Michel Meyran, directeur central
neur militaire de Paris, l’appel du service de santé des armées, Hervé
des morts au feu et un hom- Carsin, médecin chef des services au
mage aux disparus permet- centre de traitement des brûlés. Paul
taient d’unir jeunes et anciens Villain, président de l’association des
dans le recueillement et le par- brûlés de France a, quant à lui, été promu
tage de leur engagement. 1re classe d’honneur.
L’attribution de grades d’hon- Enfin la transmission du drapeau de la

neur, tradition tombée dans brigade du groupement des services au
l’oubli depuis plus de 40 ans, 1er groupement d’incendie symbolisait
constituait l’un des points l’unité de tous les sapeurs-pompiers de
d’orgue de cette journée. Ce Paris derrière leur emblème.
geste symbolique a permis de
PHOTO BSPP • Thierry BOUGIS
rendre un hommage particulier Laurent AUDOIN
– 23 –
Appel aux associations
de sapeurs
Pourquoi ?
Vous ressentez le manque
de cohésion associative au sein
du Génie
Pour qui ?
La Lettre du Génie
se propose de
devenir votre
organe
d’expression
vous qui faites partie
d’une association de sapeurs.
Comment ?
Communiquez-nous vos coordonnées. Ces informations nous permettront de créer un
annuaire exhaustif des associations de sapeurs, annuaire qui vous permettra sûrement
de recruter de nouveaux adhérents dans vos régions respectives.
BULLETIN RÉPONSE
Nom de l’association : .................................................................................................................................
Nom du responsable : ......................................................................................................................................
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
...............................................................................................................................................................................
Télépone : ................................... Fax : ........................................ e-mail : ...........................................................
Particularités des adhérents : ..........................................................................................................................................
(régiment d’appartenance, région, ancien de…)
A retourner à ESAG – Bureau Communication

106, rue Éblé – BP 34125 • 49041 ANGERS CEDEX 01
02 41 24 82 45 • oci@esag.terre.defense.gouv.fr
– 24 –
La lettre du génie
DROIT RÉSERVÉ
LA FRANCE EN CAMPAGNE
CONTRE LES MINES
UNE BANDE DESSINÉE

DE SENSIBILISATION
POUR LES ENFANTS DU MONDE
– 25 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
La France en campagne Sommaire

In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
◆ Le génie instruit
OOOOO CONTRE LES MINES Histoire

Expériences
A savoir
Témoignage
La Division de Formation au Déminage Le savoir dispensé se veut concret. Les tions de l’armée de terre ou d’unités
(DFD) créée au début des années 1990 au enseignements des différents théâtres étrangères ainsi qu’aux forces projetées.
sein de l’ESAG est non seulement un d’opération où les forces sont engagées Suite aux accords d’Ottawa (1997) et aux
centre de formation au déminage réputé, sont pris en compte et les instructeurs propositions faites par le gouvernement
mais également une référence mondiale. sont régulièrement envoyés sur le terrain français de fournir aux pays qui le sou-
(Bosnie, Angola, Liban, Tadjikistan…). haitaient une assistance en vue d’éradi-
La division de formation au déminage quer le problème des mines, l’ESAG, au
est considérée comme l’une des Mais au-delà des stages de formation travers de sa division de formation au
meilleures formations par la qualité programmés, la DFD assure régulière- déminage et sous couvert de l’EMAT,
de son enseignement et la base de don- ment des séances de sensibilisation au donne des informations, apporte son
nées sur les mines développée depuis danger des mines au profit des diffé- expertise ou fournit des formations aux
10 ans. rentes écoles d’application et de forma- pays qui en font la demande.
Dans plus de 60 pays, des quantités de mines antipersonnel restent enfouies et actives longtemps après la fin des
conflits. Elles causent la mort de nombreuses personnes, militaires et civiles, sans distinction. Elles rendent les terres
impropres à l’agriculture, inconstructibles. Quant aux travaux de dépollution, ils sont longs, dangereux et coûteux.
La France, préoccupée par ce fléau, a , dès 1993, montré son engagement dans la lutte antimines. En septembre 1996
débutait la destruction des stocks de mines antipersonnel, en France, alors que la production de ces engins avait cessé
dès 1995.
Réunis à Ottawa les 3 et 4 décembre 1997, 121 états dont la France
ont signé la Convention portant interdiction totale des mines antipersonnel.
L’emploi, la mise au point, la production, l’acquisition, le stockage , la conservation et le transfert des mines antiper-
sonnel sont interdits. Il est également interdit d’assister, d’encourager ou d’inciter, de quelque manière, quiconque à
s’engager dans toute activité interdite à un état partie en vertu de la convention.
– 26 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Une bande dessinée Sommaire

In memoriam
de sensibilisation L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
◆ Le génie instruit
POUR LES ENFANTS Histoire

Expériences
A savoir
DU MONDE
Témoignage
OOOOO
Cette réputation internationale en Le choix de départ s’est orienté vers les
matière de déminage a amené l’École pays et régions les plus exposés, à ce
supérieure et d’application du génie, jour, au danger des mines : Afghanistan,
avec le concours d’un dessinateur Angola, Cambodge, Bosnie-Herzégo-
local, à créer une bande dessinée inti- vine et Amérique centrale.
tulée « Mille et une mines ». Elle est le
fruit de deux années de travail entre De même, afin de garder un caractère
M. Loïc Jombart et les démineurs de multiculturel, ces personnages évo-
l’ESAG. luent dans des paysages très diffé-
rents par leur architecture, la faune et
Cette production vise un public consti- la flore. La liaison entre tous ces lieux
tué essentiellement d’enfants. Outil est faite de telle sorte qu’il n’y ait pas
pédagogique distribué gratuitement d’illogisme.
par nos sapeurs en mission dans ces
pays, elle a pour principal objectif de Le thème consiste en une mise en
sensibiliser les plus jeunes au danger situation de jeunes enfants civils
des mines antipersonnel. Pour ce faire, exposés au danger des mines dans
elle sera bien sûr traduite dans les leur environnement quotidien. Afin de
langues des pays où le sapeur français dédramatiser la situation, l’histoire
est projeté (khmer, arabe, espagnol…
DROIT RÉSERVÉ tourne autour d’un univers de contes
mais aussi français, allemand, anglais). (Les mille et une nuits) et de rêves. Clin
ductions dans différentes langues. Les d’œil est fait à l’École supérieure et d’ap-
Pour toucher toutes les populations personnages sont des enfants de diffé- plication du génie, puisque le mentor des
concernées, il fallait donner à l’histoire un rentes origines représentant les divers enfants est le génie de la lampe.
caractère universel et permettre des tra- pays confrontés au problème des mines.
Le choix de la bande dessinée s’imposait
de lui-même. Comment toucher les plus
jeunes si ce n’est par le dessin ? L’histoire
peut ensuite se greffer sur ce dessin ; le
document sera ainsi lu/vu par un plus
grand nombre (les très jeunes enfants,
les adolescents, voire leurs parents).
Pour être totalement complète, il impor-

tait d’ajouter en fin de BD des fiches
techniques. Ces fiches sont des rappels
d’images vues au cours de la BD avec les
explications des dangers encourus et les
réactions à avoir face à ces dangers.
INTERLOCUTEUR
Chef de bataillon Jean-François PLANTEC

Officier communication de l’ESAG
106, rue Éblé • BP 34125
49041 ANGERS Cedex 01
Tel : 02.41.24.82.45
Fax : 02.41.24.83.16
e-mail : oci@esag.terre.defense.gouv.fr
DROIT RÉSERVÉ
– 27 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Sommaire
QUELQUES UNE DE NOS TRADUCTIONS (réalisées ou en cours) In memoriam
Khmer (déjà diffusée sur le terrain notamment via l’association ACAMEL - association des cambodgiens de Maine et Loire) L’actualité en bref
Anglais - Espagnol - serbo-croate - chinois - arabe - libanais … Le génie combat
Le génie construit
ACTIONS MAJEURES Le génie secourt
- Partenariat avec l’inspection académique du Maine et Loire (BD utilisée comme support pédagogique ◆ Le génie instruit
dans des classes tests , organisation d’un cross contre les mines …) Histoire
Expériences
- Participation aux festivals de la bande dessinée de la région et d’Angoulême (2005) A savoir
- Partenariat avec l’association Enfants du Mékong (participation à l’opération Franchir l’horizon 2005) Coup d’œil sur…
Témoignage
- Diffusion au Cambodge par les sapeurs français : résultats plus que positifs
INTERVIEW DU DESSINATEUR LOÏC JOMBART

Qu’elles ont été les différentes étapes de votre travail sur avril 2002. Il y a eu un moment de latence et puis tout a
Mille et une mines ? recommencé en septembre 2003. J’ai tout terminé,
J’avais un thème, j’ai réfléchi comme je travaille mes dessin et mise en couleur en janvier 2004.
créations en publicité ou en communication. J’avais un
sujet à aborder, il fallait que je trouve un moyen de Vous vous êtes beaucoup documenté sur les mines avec la
l’aborder de manière sympa … Je sais que ça a été assez Division de formation au déminage de l’ESAG. Vous êtes
rapide. vous rendu ailleurs ?
Je m’étais bien documenté avant pour bien m’imprégner Oui et j’ai aussi fait des recherches sur Internet !
du sujet. Je voulais que ça tourne autour des enfants
parce que j’ai un trait de dessin plutôt rond et je savais Avez-vous rencontré des problèmes de compréhension par
qu’il fallait entraîner plusieurs gamins dans l’histoire rapport au vocabulaire militaire, car c’était une des
pour représenter tous ses continents. À l’époque où j’ai exigences de la BD, que le vocabulaire soit accessible à un
commencé, c’était seulement de l’Afghanistan qu’on public d’enfants ?
parlait sur le net. C’est pour ça que j’ai mis deux petits Je n’ai pas eu ce problème-là parce que je me suis surtout
Afghans en avant. Après, le génie s’est imposé parce que documenté sur Internet sur des sites civils ou des ONG.
je voulais un moyen de mettre en avant les personnes
que j’avais pu rencontrer sur ce dossier-là (dixit les Les militaires sensibilisent déjà. Ils ne vous ont pas expliqué
sapeurs). Et puis, ça faisait un petit clin d’œil ! comment ?
De fait, j’ai commencé à recherche graphiquement mes Non, cette BD est vraiment pour les civils ! Il n’y a pas de
personnages … Ali fut le plus difficile, le premier ; mais discours militaire … c’est plus de l’ouverture vers le
une fois Ali dessiné, les autres sont venus comme ça ! grand public !
Quel a été le déroulement du projet pour Mille et une Pourquoi une BD sur les mines ? Vous avez déjà fait des BD
mines ? de prévention auparavant, alors pourquoi les mines ?
J’ai commencé à bosser dessus en décembre 2001, j’ai C’est une commande de client ! … Après, je l’ai faite avec
rendu mon premier scénario et mes personnages en le cœur parce que le sujet portait … On ne peut pas être
janvier-février 2002. j’ai commencé mes crayonnés en insensible à ça !
Extrait de l’interview réalisée
par Mlle Marie-Aude Hoerter
universitaire – UCO - 2004
DROIT RÉSERVÉ
– 28 –
La lettre du génie
DROIT RÉSERVÉ
LE GÉNIE À BIR HAKEIM (suite)

La sortie de vive force
DROIT RÉSERVÉ
– 29 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Le génie à Bir Hakeim (suite)

Sommaire
In memoriam
Le génie combat
LA SORTIE Le génie construit

Le génie secourt
Le génie instruit
◆ Histoire
OOOOO DE VIVE FORCE Expériences

A savoir
Témoignage
Dans une précédente livraison de La En recoupant soigneusement les témoi- des 220 pièces d’artillerie rassemblées
lettre du génie, je vous ai présenté en gnages, je pense avoir aujourd’hui une par Rommel, à des bombardements
détail le rôle éminent de notre arme vision assez claire de la chronologie du aériens par vagues nourries de Stukas,
dans la préparation et la conduite de la déroulement de la sortie de vive force de plusieurs fois par jour, à des assauts blin-
bataille de Bir Hakeim, premier succès la « forteresse du désert ». C’est ce que je dés et d’infanterie qui vont jusqu’au
militaire de la France Libre face aux vais vous conter maintenant, me réser- corps à corps. Il fait 50 °C aux heures
forces de l’Axe, dont la valeur symbo- vant de conclure par quelques considé- chaudes de la journée, l’eau est ration-
lique reste encore très forte aujourd’hui, rations plus personnelles sur cette née, les hommes sont épuisés de fatigue,
plus de 60 ans après. En terminant cet affaire. de soif, de manque de sommeil, sales,
article, je vous annonçais une suite pour mangés par la vermine, étourdis par le
raconter « la vérité » sur la sortie de vive Le 9 juin 1942, on se bat déjà depuis deux fracas des bombardements. Pourtant ils
force de Bir Hakeim dans la nuit du 10 au semaines à Bir Hakeim. Rommel s’entête tiennent, à la limite de leurs capacités de
11 juin 1942. contre ces Français qui l’ont habitué à résistance… Le 9 juin, en fin d’après-
moins de résistance, retranchés dans un midi, les Allemands ont investi l’observa-
Est-ce à dire que cette vérité n’est pas point d’appui soigneusement fortifié, et toire d’artillerie des Mamelles, à la cote
connue ou qu’on essaie de nous cacher dont la situation, à l’extrémité Sud de la 186, mais ils ne pénétreront pas plus
quelque chose ? Au cours de mes ligne de défense alliée, fait peser, pense- avant sur la position.
recherches sur Bir Hakeim, j’ai été inter- t-il, une menace sérieuse sur la logis-
pellé par les contradictions dans les tique de ses Panzers, profondément C’est alors que la 8e armée fait savoir au
nombreux témoignages disponibles sur engagés dans un mouvement offensif général Koenig que la position de Bir
cette phase finale de la bataille, d’autant Sud-Nord vers Tobrouk. Hakeim n’est plus essentielle pour le
plus que certains silences, certaines insi- développement des opérations, évoquant
nuations ou inexactitudes manifestes Les conditions du combat sont extrêmes : deux options possibles, soit un maintien
mettaient en cause l’action du génie, ce la position est assiégée par des forces dans la position avec ravitaillement par
que je ne pouvais admettre sans un exa- dix fois supérieures, soumise au pilon- air, soit une évacuation. Mais il est clair
men approfondi. Ainsi des témoins appa- nage incessant, de jour comme de nuit, que la 8e armée, qui a perdu l’essentiel de
remment sérieux relatent avec assu- ses blindés dans la bataille du Nord, n’est
rance, mais de façon approximative, des DROIT RÉSERVÉ plus en mesure de monter une opération
événements auxquels ils n’ont manifeste- pour rompre l’encerclement de Bir
ment pas pu assister, soit parce qu’ils Hakeim. L’échec d’une tentative de livrai-
étaient ailleurs, soit parce que les faits son par air au cours de la soirée du
rapportés se sont produits à un autre 9 confirme le caractère utopique de
moment ou à un autre endroit… En fait ils l’acheminement journalier par cette voie
semblent faire cadrer leurs déclarations des 6 tonnes d’eau et des 32 tonnes de
avec une version officielle, établie après munitions nécessaires à la poursuite du
coup… combat.
En réalité, la sortie de vive force de Bir Dans l’esprit du général Koenig, il n’est
Hakeim a constitué longtemps un sujet pas envisageable d’accepter la neutrali-
sensible, puisque cette opération a sation de la 1re DFL, cette magnifique
donné lieu à une polémique ouverte entre unité qui cristallise les espoirs de la
le général Koenig et le capitaine Gravier, France combattante, très bien équipée
son sapeur. Aujourd’hui, le moment est par les Alliés, constituée des élites clair-
venu de parler librement de ce sujet, pour voyantes de la jeunesse française et de
que l’Histoire ne s’égare pas dans les l’empire qui ont répondu dès l’origine à
pièges de l’historiographie à propos d’un l’appel du général De Gaulle, et qui vien-
événement dont la portée reste considé- nent de montrer leur valeur et leur déter-
rable. Le général Koenig à Bir Hakeim. mination. À titre individuel, pas un volon-
– 30 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
taire de la division, combattant ou blessé, Le général Koenig table sur la surprise. Sommaire
n’accepterait de tomber entre les mains Seuls quelques proches connaissent sa In memoriam
des Allemands, sans combattre ou à décision et les modalités choisies.
court de munitions. C’est pourquoi, sou- Le génie combat
cieux de trouver une solution conforme à L’ordre est finalement diffusé vers Le génie construit
l’honneur militaire et de préserver pour 16 heures le 10 juin, déclenchant les pré- Le génie secourt
l’avenir les capacités de combat de la paratifs de la sortie dans une certaine Le génie instruit
◆ Histoire
division, le général Koenig décide d’opé- confusion, car la situation devient très
Expériences
rer, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, une critique. La compagnie Messmer, donnée A savoir
sortie les armes à la main, en forçant en renforcement au BM2 pour contenir Coup d’œil sur…
l’encerclement ennemi, avec les combat- l’ennemi à hauteur des Mamelles, est Témoignage
tants, les armes, les blessés, les véhi- submergée, liaisons coupées, la section
cules encore en ordre de marche et Morvan est neutralisée, ainsi qu’une sec-
l’équipement lourd. tion de la compagnie Nord-Africaine. La L’accalmie est de courte durée. À 19 h 15,
situation est rétablie sur le fil par l’action les Stukas reviennent pour le troisième
L’ordre d’opération concernant la sortie conjuguée des mortiers qui tirent leurs bombardement de la journée avec plus
de vive force, qu’on peut lire in extenso derniers 700 coups, et de la « cavalerie de cent appareils qui pilonnent le point
dans la plupart des ouvrages sur Bir de la division », les Bren Carriers du lieu- d’appui Nord. À la tombée de la nuit, le
Hakeim, est simple et succinct. En voici tenant Dewey qui s’engagent bravement spectacle de Bir Hakeim est lugubre :
un résumé : au 25 contre les Panzers équipés de 105. véhicules en flammes ou détruits, bles-
• la sortie s’effectuera par la porte du Le lieutenant Jean Devé, dit Dewey, est sés épars, combattants choqués, pro-
BP1, près du fortin ; un ancien de la Grande guerre, solide fonds bouleversements du site où les
cheminot breton, militant communiste, repères habituels ont disparu. Pourtant, à
• point de destination : balise 837 à l’azi- officier de réserve de 48 ans, taciturne et ce moment de la bataille, les pertes sont
mut 213° 30’ à 11 km, avec recueil par la courageux, unanimement apprécié. encore très faibles, moins de 100 tués et
7th DB ; Retenez le nom de ce héros, nous en environ 120 blessés, démontrant l’excel-
• dès la tombée de la nuit, le génie élar- reparlerons plus loin. lence du concept défensif.
gira à 200 m le passage au niveau de la
porte sud et déminera un passage pour
les éléments à pied du bataillon du
Pacifique, à l’Est du fort ;
• les convois se formeront avant 23
heures dans la plus grande discrétion,
en arrière de la porte de sortie, dans
l’ordre :
– colonne 1, à 5 files, aux ordres du cdt
Champrosay : véhicules de combat,
de commandement et les 16 ambu-
lances lourdes avec les blessés, la
légion en tête,
– colonne 2, en arrière, à 5 files, aux
ordres du cdt Bourgeois : camions et
véhicules lourds ;
• destruction silencieuse des stocks et
des équipements ne pouvant être
emportés, épandage des carburants
(mission génie).
Le sud de la position est l’objet d’un

investissement moindre des assaillants,
alors que la pression est très forte sur les
Mamelles et la porte Est où l’ennemi est
au contact immédiat et possède tous les
éléments des tirs à déclencher sur nos
positions en cas de mouvement, même
de nuit. Toutes les unités connaissent
bien le passage Sud, largement utilisé
pour les mouvements des Jock Colonnes.
Croquis établi en collaboration avec le colonel Bunouf
Ce choix s’est donc imposé d’emblée. BIR HAKEIM - Sortie de vive force (10-11 juin 1942).
– 31 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
cules sont gênés par les cratères Sommaire
où certains chavirent, les unités In memoriam
s’emmêlent dans une certaine
confusion. Le génie combat
Le génie construit
A minuit, la compagnie Wagner du Le génie secourt
2e BLE se déploie à l’extérieur, Le génie instruit
◆ Histoire
épaulée par une section de Bren,
Expériences
une fusée éclairante se déclenche A savoir
à hauteur de la première ligne de Coup d’œil sur…
défense ennemie, en quelques Témoignage
DROIT RÉSERVÉ minutes le ciel s’embrase, c’est fas-
La 1re DFL a 64 Bren Carrier en dotation. cinant. Le dispositif allemand se
dévoile avec ses trois lignes suc- nant des impulsions du pied sur ses
La nuit est noire. On n’y voit pas à plus cessives vers 800, 1200 et 2000 m, jalon- épaules. Amilakvari est monté à l’avant, à
de 5 mètres. La lune ne se lèvera que nées de nids d’armes lourdes espacés de côté de la conductrice, après la destruc-
vers 4 heures. Les sapeurs, qui ont reçu 300 m environ, on reconnaît les 20 mm, tion de son propre véhicule, et guide à la
les ordres en fin d’après-midi, comme les mitrailleuses, les fusils mitrailleurs, boussole. Au milieu du fracas des explo-
les autres unités, se lancent à l’aveu- bientôt les canons de 50. L’affaire est sions, Susan Travers progresse, évitant
glette dans l’exécution de leurs mis- sérieuse. Il n’y a pas d’autre choix que les obstacles, la Ford est touchée par de
sions. Tandis que la compagnie du capi- d’aller de l’avant. nombreux impacts, et finit par se retrou-
taine Desmaisons répand sur le sol les ver dans le silence.
400 000 litres des dépôts de carburant, Le lieutenant Bellec guide les véhicules,
le capitaine Gravier avec le commando saute sur une mine, s’extrait de son Bren, Ils sont passés, indemnes ! Puis après
du génie divisionnaire et la section rejoint un autre véhicule qui saute à son diverses péripéties, ils se perdent dans la
Léonetti se charge de la mission princi- tour, il est indemne, comme le lieutenant- nuit, isolés. Masson, le chef d’état-major,
pale de déminage du champ de mines colonel Amilakvari qui saute lui aussi. Le est passé lui aussi et rejoint la balise de
périphérique. 120 mines sont rapidement capitaine Renard, commandant la compa- regroupement.
dégagées, mais on doit se rendre à l’évi- gnie de transmissions, a moins de chance,
dence, les 200 m prescrits ne sont pas il est sérieusement blessé. Amilakvari 2 heures à la porte Sud. La situation est
réalisables, car de part et d’autre on se rejoint la voiture du général qui s’est porté confuse. Seuls quelque 400 hommes ont
heurte à des amas de barbelés sur trois vers l’avant avec le commandant Masson été engagés, avec une cinquantaine de
hauteurs, munis de boîtes de conserve et une partie de l’état-major. Il semble véhicules. Il reste 3 000 hommes et plus
pour donner l’alerte en cas d’intrusion. inutile de poursuivre dans cette direction, de 200 véhicules entassés devant la sor-
Au double pas, Gravier mesure une à travers le marais de mines, jalonné déjà tie. Le temps presse. Les chefs man-
ouverture de 57 m (une quarantaine de de plusieurs carcasses fumantes qui ajou- quent. Certains sont déjà sortis d’affaire,
mètres écrira le général Koenig dans ses tent à la confusion. on l’a vu. Le commandant Champrosay
mémoires). Il part avec le caporal (1er RA) et son adjoint, le commandant
Leprince et son pick-up pour rendre Le général décide donc de porter l’effort Bourgeois, sont occupés dans les
compte à l’état-major. Il se perd dans la vers le Sud, en amorçant un mouvement colonnes dont ils sont responsables.
nuit noire, sur un terrain profondément initial parallèle aux lignes de défense D’autres sont étrangement absents.
bouleversé par les bombes, et ne se ennemies. Bellec fonce à nouveau en
récupère qu’au moment du déclenche- tête, la colonne motorisée suit non sans Une douzaine d’officiers subalternes
ment de l’attaque, guidé par le bruit et les abandonner quelques véhicules en sont là, autour du capitaine Gravier et du
fusées éclairantes. flammes touchés par les tirs ennemis. commandant Savey, commandant le
Cette fois-ci, il passe. Il sera le premier à BIMP (1er BIM et BP) depuis la mort du
Le général et son état-major arrivent à la rejoindre la balise 837, d’où il organise le lieutenant-colonel Broche, le 9 juin.
porte Sud à 23 h 15, et constatent les dif- recueil. Savey est un officier de réserve, prêtre
ficultés rencontrées par les démineurs. dominicain de la mission du Levant, il
D’ailleurs le marais de mines en avant de 1 h 30 du matin. Le temps presse. Le sera tué au cours de la sortie. Gravier
la clôture n’est pas déminé. Le tracé en général Koenig pense qu’il faut payer propose d’engager les 4 dernières sec-
baïonnette de la piste de sortie, destiné à d’exemple et que le reste de la garnison tions de Bren Carriers pour ouvrir la
contourner le marais de mines, familier à suivra, emporté par l’élan. C’est pourquoi route, et les regroupe en avant.
beaucoup, n’est plus visible, puisque, en il décide de s’engager derrière Bellec,
La section Dewey est en tête, Gravier
raison de la pression ennemie, son bali- pour essayer de trouver une passe dans
embarque à côté de Dewey et donne
sage a été soigneusement démonté il y a le dispositif ennemi, pour que le reste des
l’ordre d’engagement. Il raconte :
quelques jours. véhicules s’y engouffre. Le buste large-
ment à l’extérieur du toit ouvrant de son « La traversée des lignes allemandes se
Le 2e bataillon de légion, qui doit sortir en véhicule PC, une Ford Utility, le général fait sans encombre. Dewey tire avec
tête, est en place. Derrière lui, les unités guide son chauffeur, Miss Susan Travers, son FM. Le passage d’une tranchée a
s’échelonnent tant bien que mal, les véhi- la seule femme de Bir Hakeim, en don- failli être fatal. Les lignes allemandes
– 32 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
franchies, une pause. La section est Sur le plan stratégique, la sortie de vive Sommaire
complètement dispersée dans le noir. force de Bir Hakeim a atteint ses objec- In memoriam
Or on voit, vers la sortie, un véhicule tifs, le général Koenig a pris la bonne
qui brûle en éclairant tout le paysage, décision : le potentiel de la 1re division Le génie combat
et il y a, là à droite, un canon de 50 qui française libre a été préservé, puisque Le génie construit
tire sur tout ce qui sort et oblige les cette opération a permis de dégager Le génie secourt
conducteurs à s’éloigner des lueurs en 2 400 combattants et environ la moitié du Le génie instruit
◆ Histoire
pénétrant dans le marais de mines. Il matériel et de l’armement de cette
Expériences
faut détruire ce canon. Gravier donne grande unité, qui s’illustrera encore pour A savoir
l’ordre à Dewey de faire demi-tour, le la libération de la France. Coup d’œil sur…
Bren retraverse les lignes et se trouve Témoignage
nez à nez avec le canon. Dewey saisit Symboliquement, le magnifique compor-
une grenade et se lève pour la lancer, tement de ses soldats pendant
Gravier reprend le FM et tire en fau- les 15 jours de la bataille et le
chant. Les Allemands sont tués, mais ils panache d’une sortie de vive
ont tiré en même temps. Leur obus force à travers un dispositif
éclate sur le blindage, Dewey s’écroule, ennemi extrêmement dense, à
tué sur le coup, Gravier a reçu une la barbe de Rommel qui attend
vingtaine d’éclats dans la figure, l’œil le lever du jour pour cueillir le
droit crevé. Il faut dégager Dewey qui fruit mûr, constituent un capital
bloque les leviers de commande, mais moral d’une grande valeur, pre-
ceci fait, le Bren refuse de repartir. mier succès éclatant d’une
Gravier, en sang, s’allonge sur le sol France renaissante qui laisse
pour récupérer, tandis que le conduc- entrevoir la victoire au bout d’un
teur et son compagnon s’en vont vers chemin encore long. DROIT RÉSERVÉ
leur salut… » Ils rendront compte de la Tanake. Automitrailleuse bricolée à partir d’un châssis Chevrolet.
mort de Dewey et de Gravier. En revanche le bilan humain est
lourd, avec la mise hors de
combat de plus de 1000 hommes pendant nage du marais de mines n’a jamais été
Gravier sera récupéré en fin de matinée, envisagé, le Général Koenig le confirme
errant dans le désert, par une patrouille les 6 heures de la sortie de vive force. On
ne saura jamais précisément l’effectif dans ses mémoires ;
anglaise, et évacué sanitaire. Il faudra
plusieurs jours pour que la 1re DFL des tués et disparus de la sortie, qui se • la disposition préparatoire des colonnes
connaisse cette information. situe probablement entre 4 et 500, aux- de véhicules sur cinq files face à la sor-
quels il convient d’ajouter les blessés, et tie est tout aussi contradictoire avec la
À la suite de cette percée héroïque, le de l’ordre de 500 prisonniers. largeur du goulet. Tout comme l’est l’af-
flot des véhicules s’engouffre dans le firmation, reprise dans divers ouvrages,
Au plan tactique, il faut bien admettre, selon laquelle la sortie a été gênée par
couloir libéré et rien ne pourra plus les
avec le recul, que l’opération de sortie de l’ouverture trop étroite réalisée par les
arrêter, même si de nombreux sacrifices
vive force n’est pas la partie la plus réus- sapeurs, nécessitant de passer colonne
individuels seront encore nécessaires.
sie de la bataille de Bir Hakeim, ni dans par un : les 5 files de chaque colonne
Les ambulances du médecin Vialard-
sa conception, ni dans sa conduite. En auraient très bien pu passer de front
Goudou et les camions chargés de bles-
voici quelques illustrations : dans les 57 m ouverts par Gravier. On
sés sont passés…
• le concept de l’opération de sortie de voit bien que le problème n’est pas là et
Après ce récit, on comprend mieux les vive force à travers les champs et les qu’une simple reconnaissance sur le
propos du général Saint-Hillier : « Et puis marais de mines a été arrêté par le site aurait conduit à préciser ces ordres
sans vous, Gravier, on ne serait pas sorti général et son état-major sans consul- fantaisistes ;
de cet enfer !… » ter le commandant du génie, qui aurait • au plan de l’organisation du comman-
certainement apporté un avis éclairé dement, on apprend à l’École de guerre
La lune s’est levée en fin de nuit et en sur les mesures à prendre et les délais qu’une telle opération nécessite la mise
même temps un brouillard épais s’est à consentir ; sur pied, dès la phase préparatoire et
abattu sur le désert. Des survivants • l’ordre donné au génie est pour le moins pour toute la phase de conduite, d’un
hagards errent, à la recherche du point bizarre : élargir à 200 m la porte ména- PC tactique ou d’un PC avancé, chargé
de rendez-vous. Certains seront faits pri- gée dans le champ de mines périphé- de coordonner les actions et placé au
sonniers. Le général Koenig lui-même et rique. C’est méconnaître le goulet point le plus favorable, en l’espèce près
son équipage, après avoir erré dans la d’étranglement entre le redent du de la porte Sud choisie pour la sortie.
nuit, s’égarent dans le brouillard matinal marais de mines et les ouvrages de pro- On a vu clairement où mène l’absence
et ne se récupèrent qu’en début d’après- tection du fortin, sur lequel cet élargis- d’un tel relais du commandement.
midi sur la frontière égyptienne, à Gasr el sement débouche directement, et qui,
Abid, à 120 kilomètres de Bir Hakeim ! en plus d’un tracé en baïonnette dont le Le général Simon, lieutenant de légion à
C’est dire la confusion de cette sortie balisage a été supprimé, ne mesure pas Bir Hakeim, me confiait à l’occasion du
mémorable. plus de 20 m. D’autant plus que le démi- 60e anniversaire de la bataille, en juin
– 33 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
2002 : « Nous avons eu vraiment beau- pose pour la croix de la Libération, qui lui Sommaire
coup de chance de nous en tirer à si bon est remise par le général De Gaulle à In memoriam
compte !… » On comprend mieux pour- Beyrouth, le 12 août 1942. Par la suite,
quoi… Larminat s’est toujours intéressé à Le génie combat
Gravier et l’a recommandé à Leclerc Le génie construit
Ainsi le génie de Bir Hakeim a été exem- comme commandant du génie de la Le génie secourt
plaire tout au long de la bataille, dans la 2e DB, poste où il a servi jusqu’à la fin Le génie instruit
◆ Histoire
préparation de la forteresse du désert, du conflit.
Expériences
dans la conduite de la bataille, aussi bien A savoir
que dans la sortie de vive force. La fierté Au moment où j’écris ces lignes, le colo- Coup d’œil sur…
légitime qui en découle pour le sapeur nel Gravier, légitimement fier de l’épopée Témoignage
explique aisément la réaction violente du vécue aux avant-postes du génie de la
Remerciements :
• André Gravier,
compagnon de la Libération,
• Jacques Roumeguère, compagnon
de la Libération, artilleur à BH,
DROIT RÉSERVÉ
• colonel (CR) Michel Bunouf, 13e RG
Après la sortie de l’enfer, les Tahitiens laissent éclater leur joie.
capitaine Gravier, lorsqu’il apprend, sur France Libre, persuadé que la vérité
son lit d’hôpital, que l’état-major de la finira par prévaloir, cultive la sérénité et
1re DFL essaie de lui faire porter la res- l’apaisement dans une maison de retraite
ponsabilité des cafouillages de la sortie près de Nancy. C’est là qu’il me confiait
de vive force, le croyant mort sur le ter- cette conclusion pleine de sagesse, à
rain. On ne se comporte pas comme cela l’évocation de ses démêlés avec le géné-
entre soldats ! Le général de Larminat, ral Koenig : « Oh, vous savez, c’était la
qui connaît bien Gravier, mène sa propre guerre, c’était dramatique, Koenig faisait
enquête et n’a aucune difficulté à déga- ce qu’il pouvait, comme nous tous… »
ger totalement sa responsabilité, tout en
Général de division (2S)
prenant connaissance de sa conduite Alain MAGON DE LA VILLEHUCHET
héroïque au cours de la sortie. Il le pro- (Promotion Bir Hakeim de Saint-Cyr 61-63)
– 34 –
La lettre du génie
PHOTO 6e RG
MARATHON DES SABLES

19e édition
PHOTO 6e RG
– 35 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Du 9 au 19 avril 2004 Sommaire

In memoriam
LE 6E RG
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
DANS LE
Histoire
◆ Expériences
A savoir
OOOOO DÉSERT MAROCAIN Témoignage
PHOTO 6e RG Le 6e régiment du génie, aux classement général par équipe, sur un

ordres du colonel Patrick total de 600 participants. Le classement
Alabergère, est le premier individuel est le suivant :
partenaire financier de • adjudant-chef André Raballand : 54e
l’équipe. avec un temps total de 28 heures et
7 minutes ;
Le moral a toujours été
• sergent-chef Célestin Lassauce : 106e
excellent, leur métier de
avec un temps total de 31 heures et
militaire les aidant assuré-
13 minutes ;
ment dans ces épreuves. Ils
ont surtout souffert d’am- • sergent-chef Théophile Boiret : 65e
poules aux pieds… avec un temps total de 28 heures et
59 minutes.
Au final, leur temps moyen est de

LES RÉSULTATS 29 heures et 26 minutes.
Ils ont brillamment repré- Le Marocain Lahcen Ahansal a de

senté leur régiment : notre nouveau terminé premier cette année
équipe termine première au avec un temps total de 17 heures et
classement des équipes mili- 44 minutes. Le dernier a terminé le mara-
LE MARATHON taires (sur un total de 20 équipes), 12e au thon en 67 heures et 31 minutes.
Le marathon des sables est organisé

pour la 19e fois sur le sol marocain. Ce
circuit a pour particularité d’exiger de
ses concurrents qu’ils soient en autosuf-
fisance alimentaire (avec de l’eau four-
nie quotidiennement). La difficulté réside
également dans le fait que la nature du
sol est très hostile, notamment avec le
sable et les cailloux du désert.
NOS PARTICIPANTS
Le 6e régiment du génie a participé acti-

vement à la 19e édition du célèbre mara-
thon des sables. Trois militaires du 6 ont
ainsi parcouru les 237 kilomètres du cir-
cuit sous la chaleur et le vent du Maroc :
• adjudant-chef André Raballand (5e par-
ticipation) ;
• sergent-chef Célestin Lassauce (1re par-
ticipation) ;
• sergent-chef Théophile Boiret (1re par- PHOTO 6e RG
ticipation). De gauche à droite : le sergent-chef Boiret, l’adjudant-chef Raballand et le sergent-chef Lassauce.
– 36 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
LE CALENDRIER PHOTO 6e RG Sommaire
In memoriam
Nos trois militaires sont partis le jeudi Le mot du général Françoise
8 avril 2004 et sont arrivés sur le sol L’actualité en bref
marocain, à Ouarzazate le 9 avril 2004. Ils Le génie combat
Le génie construit
ont pris le départ du marathon dès le
Le génie secourt
dimanche 11 avril après les formalités Le génie instruit
administratives. De Foum Zguid à Tagou- Histoire
nite (voir plan fourni), ils ont ainsi bravé ◆ Expériences
la chaleur (entre 40 °C et 45 °C), le vent, A savoir
le sable et les cailloux.
Témoignage
Le marathon comprenait 6 étapes de dif-
férentes longueurs : La nourriture est sous forme
• première étape : 28 kilomètres ; lyophilisée avec un total de
• deuxième étape : 34 kilomètres ; 14 000 calories pour les sept
• troisième étape : 37 kilomètres ; jours de course. En complé-
ment nutritionnel, nos trois
• quatrième étape : 76 kilomètres (avec
coureurs avaient prévu des
un parcours de nuit) ;
barrettes énergétiques et
• cinquième étape : 42 kilomètres ; du sel, pour éviter la déshy-
• sixième étape : 20 kilomètres. dratation et les crampes.
Les concurrents avaient pour obligation Une tente légère leur per-
Remise des prix le dimanche 18 avril 2004
de passer par des balises pendant mettait de s’abriter du vent
chaque épreuve et devaient s’orienter pendant la nuit et une com-
pour trouver le circuit.
LES CONDITIONS
binaison en fibre synthétique leur appor-
Les participants sont en autosuffisance tait de la chaleur pendant la nuit.
Le marathon s’est terminé le dimanche 18 alimentaire. Ils ont droit à 9 litres d’eau
avril 2004 avec la remise des prix et nos par jour. Ils doivent porter leurs denrées Le sac à dos contient également une
participants sont revenus sur le sol fran- alimentaires et leur matériel eux-mêmes, trousse à pharmacie, des vêtements de
çais le lendemain. dans des sacs à dos de 7 kilos environ. rechange.
Chaque épreuve est chronométrée et les Son poids total est estimé à 7 kilos
UNE JOURNÉE TYPE participants ont un temps maximum de environ.
5 h 30 - 6 heures : lever et petit déjeuner ; passage obligatoire, sous peine de dis-
6 h 30 - 7 heures : démontage de la tente
qualification. La nature du sol est une des INFORMATIONS
grandes difficultés du marathon car le
et préparation pour l’épreuve du jour ; Voir site darbaroud.com
corps doit s’adapter non seulement à la
7 heures - 9 heures : perception de l’eau, chaleur, mais aussi au sable et aux Pour plus d’informations :
formalités et préparation pour l’épreuve cailloux, qui cassent le rythme de la Lieutenant Audrey LAISNE
du jour ; course. 6e régiment du génie
9 heures : départ de la course ; Caserne Verneau
LE MATÉRIEL 49000 ANGERS
soirée : fin de l’épreuve, repos et mon- En autosuffisance alimentaire, le contenu Tél/fax : 02.41.33.72.98
tage de la tente. du sac à dos est stratégique.
COLLOQUE INTERNATIONAL À L’ESAG
L’École supérieure et d’application du génie (Angers), a organisé un colloque sur l’ingénierie de crise.
Ce colloque a regroupé des représentants civils et militaires d’organismes gouvernementaux et non
gouvernementaux impliqués dans la gestion des crises liées à un conflit ou une catastrophe naturelle.
18 et 19 novembre 2004, deux jours pendant lesquels se sont succédés conférences, témoignages et
rencontres sur les thèmes de :
- l’Ingénierie de crise dans les grandes catastrophes naturelles ou comment maîtriser un chaos.
- l’Intervention et le rôle des armées dans l’ingénierie de crise extérieure.
- l’Innovation au service de la gestion des crises.
- prospective du traitement des crises et pathologie.
Animé par Jean-Dominique Merchet, Jean-Pierre Quittard et Monsieur P. Julien, ce colloque a réuni
de nombreuses personnalités, civiles et militaires parties prenantes des décisions aujourd’hui prises
dans l’organisation de la défense.
– 37 –
LE SOLDAT INCONNU
Le Soldat inconnu est un ouvrage sur 3 tomes où est raconté
son historique. Puisse cet ouvrage le faire connaître.
L’idée avait été émise par le prince de Joinville en 1870.
Au cours de la guerre 1914-1918, le 26 novembre 1916, lors
d’une cérémonie funèbre religieuse et patriotique, monsieur
Francis Simon prononçait ces paroles prophétiques :
« Pourquoi la France n’ouvrirait-elle pas les portes du
Panthéon à l’un de ces combattants ignorés mort bravement
pour la patrie. » L’idée était lancée.
Le 12 juillet 1918, monsieur Maurice Maunouvy demandait
d’élever au Panthéon un monument pour recevoir les illustres
ossements d’un fantassin français absolument inconnu.
Le 12 septembre 1919, le député André Paisant, avec 86 autres
députés, invitait le gouvernement à procéder au transfert
solennel au Panthéon des restes d’un soldat français anonyme
tombé sur le champ de bataille.
Le 1er septembre 1920, à l’occasion du jubilé de la IIIe
République, le gouvernement décidait que le cœur de
Gambetta serait transporté au Panthéon.
De cette décision, André Paisant, le général Louis de
Maud’huy, des anciens combattants, des journalistes, la presse
et autres encore, reprenaient l’idée et, durant un mois, ils menaient bataille de voir un héros inconnu au
Panthéon, puis, non pas au Panthéon, mais sous l’Arc de Triomphe.
Le Conseil des ministres, réuni, décidait un projet de loi ayant pour objet d’ordonner la translation à Paris et le
dépôt à l’Arc de Triomphe des restes d’un soldat inconnu mort pour la France au cours de la Grande Guerre.
Dans un débat parlementaire très mouvementé de la Chambre des députés, puis du Sénat, le projet de loi était
voté.
Tout Paris était décoré et illuminé. TOME I - Les démarches.
• Qu’est-ce qu’une armée ?

• Qu’est-ce qu’être chef d’État, chef militaire, soldat ou civil en
temps de guerre ?
• Qu’est-ce que haïr un ennemi ?
• Qu’est-ce que croire ?
• Qu’est-ce que commander ou obéir ?
• Qu’est-ce que la violence ?
• Qu’est-ce que le deuil ?
• Pourquoi se bat-on et pourquoi cesse-t-on de se battre ?
• Comment la politique et la guerre cohabitent-elles ?
Ce sont là quelques-unes des nombreuses questions que l’historien

Jacques Frémeaux, ancien élève de l’E.N.S. de la rue d’Ulm, agrégé
d’histoire et docteur ès lettres, professeur d’histoire contemporaine
à la Sorbonne, aborde dans cet ouvrage consacré à la vie des
peuples en guerre durant la première partie du XXe siècle. Réflexion
sur l’incroyable capacité de l’être humain à faire souffrir et à
endurer la souffrance, ce livre est destiné avant tout aux étudiants
préparant les concours du CAPES et de l’agrégation d’histoire, mais
il intéressera aussi les lecteurs qui se passionnent pour l’étude des
deux guerres mondiales.
– 38 –
La lettre du génie
LE MÉTIER DE SAPEUR
– 39 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Le métier Sommaire
In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
OOOOO DE SAPEUR Histoire

Expériences
◆ A savoir
Témoignage
Cette enquête a été menée durant deux 3 - Si non, aimeriez-vous appartenir à offrant une diversité et une multitude
mois en début d’année 2004 par Mlle l’arme du génie ? d’expériences. Par ailleurs, le sapeur est
Hoerter, étudiante en 4e année de com- compétent, indispensable et astucieux.
munication à l’ISCEA (institut de Le génie ne semble pas très attrayant Toutes ces caractéristiques du métier de
l’Université catholique de l’Ouest). puisque 65 % des militaires interarmes sapeur reprennent de nouveau les diffé-
interrogés disent ne pas vouloir apparte- rentes composantes du génie.
Cette enquête a été menée auprès du nir à cette arme. Seulement 19 % ont
personnel militaire et civil travaillant pour répondu vouloir intégrer le génie, parmi 6 - Faites-vous une différence entre les
le génie, ainsi qu'auprès de militaires ceux qui n’en faisaient pas partie aupara- sapeurs des trois composantes ?
appartenant à une arme autre que la vant. 16 % ne se prononcent pas sur ce
sape. Le questionnaire a également été sujet. Une petite majorité (56 %) des militaires
envoyé à des sapeurs étrangers, en interrogés ne fait pas de différence entre
L’attachement à l’arme d’origine est la
stage à l'ESAG. les sapeurs des 3 composantes, alors
principale raison expliquant le refus d’ap-
que 39 % les différencient.
partenir au génie. Les métiers peu
Vous êtes nombreux à avoir participé à attrayants de cette arme sont également Les militaires n’appartenant pas au génie
cette enquête. Les résultats qui suivent cités pour expliquer ce choix. Parmi les différencient les sapeurs en fonction de
vont très certainement vous intéresser. réponses positives, la diversité des mis- leurs missions et de leur rôle au cours de
sions et les composantes du génie sont celles-ci. Ils n’auraient pas la même
fréquemment citées. mentalité qui est la conséquence de
ANALYSE leurs métiers différents.
Les militaires interrogés parlent égale-
DES QUESTIONNAIRES ment d’une volonté d’appartenir à une
DU PERSONNEL MILITAIRE arme de légende. LE MILITAIRE ET LE SAPEUR
N’APPARTENANT PAS
4 - Pouvez-vous donner deux adjectifs 7 - Faites-vous une différence entre un
AU GÉNIE caractérisant l’arme du génie ? sapeur et un autre militaire ?
(150 questionnaires traités)
La technicité et la mission de reconstruc- 80 % des militaires interrogés ne font pas
tion sont les 2 principaux éléments de différence entre un sapeur et un autre
LE GÉNIE militaire, contre 19 % qui ont répondu oui
caractérisant l’arme du génie. La polyva-
lence de l’arme et le dévouement de ceux à la même question.
1 - Avez-vous appartenu à l’arme du qui la composent sont également cités.
génie ? La principale différence entre un sapeur
Il s’agit donc en majorité d’adjectifs flat- et un autre militaire est l’état d’esprit qui
15 % des militaires des autres armes ont teurs pour le génie. Mais certains mili- différerait selon l’arme d’appartenance.
appartenu à l’arme du génie, contre 85 % taires ont utilisé des termes négatifs pour La finalité des missions est également
pour les autres. caractériser l'arme. citée pour expliquer une différence, ainsi
que les traditions propres à chaque arme.
2 - Si oui, dans quelle(s) composante(s) ?
LE SAPEUR Pour justifier l’absence de différence entre
Parmi les 15 % de militaires ayant appar- un sapeur et un autre militaire, celui-ci
tenu à l’arme du génie, un peu plus de la 5 - Pouvez-vous donner deux adjectifs parle du statut de militaires des sapeurs.
moitié travaillait dans la composante caractérisant le métier de sapeur ?
sécurité. Le combat prend la deuxième 8 - En tant que militaire, vous sentez-
Tous les adjectifs donnés pour qualifier le vous différent d’un sapeur ?
place dans le classement des compo-
métier de sapeur sont élogieux et repren-
santes et le service du génie obtient 15 %.
nent les types de mission qui lui sont 77 % des militaires ayant répondu au
On peut se demander si le changement confiés. La polyvalence doit être la princi- questionnaire déclarent ne pas se sentir
d’arme est en lien direct avec la compo- pale qualité d’un sapeur et sa fonction de différents d’un sapeur, contre 22 % de
sante à laquelle ils ont appartenu. bâtisseur est primordiale. C’est un métier réponses positives.
– 40 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Un militaire ne se sent pas différent d’un 3 - Avez-vous travaillé pour une autre Sommaire
sapeur car ils sont tous deux au service arme que le génie ? In memoriam
du même pays et connaissent la même
discipline militaire. Cependant, la diffé- 38 % des personnels civils ayant répondu
Le génie combat
rence dans les types de métier et les mis- au questionnaire ont travaillé pour une Le génie construit
sions semble assez prononcée. La men- autre arme que le génie et 64 % déclarent Le génie secourt
talité et la spécialité différentes explique- n’avoir pas eu d’autre employeur mili- Le génie instruit
raient cette distinction. taire. Histoire

Expériences
◆ A savoir
9 - Y a-t-il une composante dominante 4 - Pouvez-vous donner deux adjectifs Coup d’œil sur…
au sein du génie ? caractérisant l’arme du génie ? Témoignage
Pour 60 % des militaires interrogés, il n’y L’arme du génie se définirait par sa mis-
a pas de composante dominante au sein sion de construction et son caractère combat se place en deuxième position
du génie, mais 34 % ont répondu le indispensable pour les autres armes, sur avec 13 % et la composante sécurité n’a
contraire. tous les fronts. Son efficacité et sa réac- été citée que par 5 % des personnes
tivité sont également évoqués, ainsi que ayant répondu à ce questionnaire.
67 % des militaires interrogés n’ont pas sa polyvalence. La plupart des adjectifs
donné leur avis sur la composante domi- cités reprennent les différentes missions
nante au sein du génie. Parmi ceux qui 8 - Pourquoi ?
confiées au génie : la construction, le
ont répondu, 17 % pensent que le combat déminage… Cependant, quelques adjec- La nécessité de l’une ou l’autre des com-
est la plus importante au sein de l’arme. tifs peu flatteurs viennent entacher cette posantes est la principale raison donnée
Le parallèle avec la fonction de combat- définition flatteuse. pour expliquer ces résultats. Les civils
tant des militaires peut expliquer ce
interrogés ont par ailleurs pris en consi-
résultat.
dération l’effectif de chaque composante
LE SAPEUR
La domination d’une composante par pour faire un choix. La médiatisation,
rapport aux autres est expliquée par l’ef- mais surtout les types de missions qui
5 - Pouvez-vous donner deux adjectifs
fectif qui la compose. Cependant la com- leur sont confiées sont les raisons
caractérisant le métier de sapeur ?
plémentarité entre les composantes, la majeures de leur domination au sein de
proximité avec le milieu civil et la polyva- Les adjectifs donnés par les membres du l’arme du génie. Le statut particulier de la
lence des sapeurs sont énoncées pour personnel civil ayant répondu au ques- composante sécurité est également mis
expliquer l’absence de domination d’une tionnaire sont divers, mais la grande en avant pour expliquer le choix de cette
des 3 composantes. majorité présente le métier de sapeur entité.
avec des termes flatteurs. Ainsi, ce tra-
vail nécessite des compétences particu- LE MILITAIRE ET LE SAPEUR
ANALYSE lières, propres aux sapeurs, une disponi-
DES QUESTIONNAIRES bilité complète pour les missions, une 9 - Selon vous, un sapeur a-t-il quelque
technique spécifique à la sape qui vient chose en plus par rapport à un autre
DU PERSONNEL CIVIL au service des autres armes et bien sûr militaire ?
DU GÉNIE une polyvalence nécessaire à l’accom-
(200 questionnaires traités) plissement des missions qui lui sont Pour 49 % des personnels civils interro-
confiées. Le courage des sapeurs est gés, le sapeur n’a rien de plus par rapport
également mis en avant, ainsi que leur à un autre militaire. Par ailleurs, 39 % ont
LE GÉNIE
mission de construction. répondu le contraire et 12 % se sont abs-
tenus.
1 - Connaissez-vous les trois compo-
6 - Selon vous, y a-t-il une composante
santes du génie ?
dominante au sein du génie ? 10 - Quoi ?
Une grande majorité (75%) des person- Par rapport à un autre militaire, un
Pour 48 % des civils travaillant pour le
nels civils interrogés connaît les 3 compo- sapeur est proche de la population civile.
génie, il y a une composante dominante
santes du génie. Seuls 24% les ignorent. C’est également un spécialiste dans son
au sein de l’arme. 35 % ont répondu le
contraire et 17 % ont préféré s’abstenir. domaine et sa polyvalence est utile aux
2 - Si oui, pouvez-vous les citer ? autres armes. Toutes les raisons données
7 - Laquelle ? présentent des aspects positifs du métier
Les 3 composantes du génie sont bien
de la sape. Le génie serait donc une arme
connues des personnels civils.
L’écart entre les différentes réponses est plus proche de la population, non seule-
Seuls 11 % n’ont pas souhaité s’exprimer variable. En effet, 53 % des civils interro- ment du fait de ses missions, mais aussi
sur ce sujet. La connaissance des parti- gés ne se prononcent pas sur ce sujet. par le type de métiers qu’elle emploie.
cularités de l’arme pour laquelle on tra- Cependant, 28 % des autres personnes L’esprit moins guerrier est également une
vaille est donc une réalité au sein du ont cité la composante infrastructure caractéristique spécifique au génie par
génie. comme dominante au sein du génie. Le rapport aux autres armes.
– 41 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
11 - Un sapeur a-t-il quelque chose en 4 - Pouvez-vous les citer ? Sommaire
moins ? In memoriam
Seulement 6 % des sapeurs n’ont pas su Le mot du général Françoise
Pour 80 % des membres du personnel répondre correctement à cette question. L’actualité en bref
Le génie combat
civil interrogés, le sapeur n’a rien en Ce qui signifie que la composition du
Le génie construit
moins par rapport à un autre militaire. génie est bien connue par ceux qui la Le génie secourt
14 % ne se sont pas prononcés et 6 % ont composent. Le génie instruit
répondu oui. Histoire
Expériences
5 - Pouvez-vous donner deux adjectifs
Par rapport à un autre militaire, le sapeur ◆ A savoir
caractérisant l’arme du génie ? Coup d’œil sur…
est moins sur le terrain et n’a, en consé-
Témoignage
quence, pas l’armement. Les primes de Beaucoup d’adjectifs sont donnés pour
risque et l’esprit moins guerrier sont éga- caractériser l’arme du génie. La plupart
lement des caractéristiques propres à la sont très élogieux et flatteurs, mais
sein du génie et 44 % ont répondu le
sape. C’est donc le statut même de mili- certains sont un peu plus critiques et
contraire. Trois personnes se sont abste-
taire avec les différents stéréotypes négatifs. Tous ces adjectifs sont le reflet
nues.
populaires qui ne caractériseraient pas de ce qu’est le génie selon les sapeurs
le sapeur. Celui-ci profiterait de sa proxi- eux-mêmes, mais surtout selon leur Les avis sont donc partagés sur cette
mité avec la population pour apparaître expérience au sein de l’arme. Des expé- question. Cela peut s’expliquer par une
comme un militaire particulier, avec le riences personnelles malheureuses peu- différence de point de vue relative aux
stéréotype du combattant en moins. vent sans doute expliquer certains expériences personnelles ou à l’apparte-
termes peu élogieux. nance à une des composantes.
Tous ces adjectifs se regroupent dans un
ANALYSE champ lexical précis. L’arme du génie est
DES QUESTIONNAIRES donc principalement polyvalente et tech-
nique, du fait de ses missions diversifiées
DU PERSONNEL et spécialisées.
MILITAIRE DU GÉNIE
(374 questionnaires traités)
LE SAPEUR
LE GÉNIE 6 - Quelle doit-être la principale qualité

d’un sapeur ?
1 - Avez-vous appartenu à une autre Un sapeur doit apparemment être doté
arme ? de qualités multiples regroupées sous les
termes de polyvalence et adaptation.
Dans 71 % des cas, les sapeurs n’ont pas
Mais il doit savoir faire preuve de
appartenu à une autre arme. On peut
débrouillardise pour mener à bien les
donc en déduire que le génie est une 9 - Laquelle ?
missions qui lui sont confiées.
arme d’origine, mais qui accueille malgré
tout des militaires issus des autres La composante combat a été la plus fré-
armes. En effet, 28 % des sapeurs interro- 7 - Pouvez-vous donner deux adjectifs quemment citée, puis viennent l’infra-
gés ont appartenu à une autre arme caractérisant le métier de sapeur ? structure et la sécurité. 48 % des sapeurs
avant d’intégrer le génie. ne se sont pas exprimés sur ce sujet.
Le métier de sapeur est très diversifié.
Il faut donc faire preuve de polyvalence
2 - Laquelle ? et posséder les qualités d'adaptation
nécessaires pour aboutir à la réussite
Infanterie, GSEM, artillerie, train, légion, de la mission. Le sapeur doit également
ABC, MAT, parachutistes, chasseur être pourvu d’un sens pratique et de
alpin, transmissions, matériel, TDM, Combat
débrouillardise prononcé pour faire NSPP 32 %
cavalerie, TRS, gendarmerie, armée de face à des situations peu courantes. Ce 48 %
l’air, santé. type de métier est apparemment très
enrichissant pour la personne du fait
3 - Connaissez-vous les trois compo- d’une certaine variété de mission et de Infra.
santes du génie ? technique. 11 %
85 % des personnes interrogées connais- 8 - Y a-t-il une composante dominante

sent les 3 composantes du génie, et 14 % au sein du génie ?
ne peuvent les citer. Une grande majorité
Autre Sécurité
des gens qui composent cette arme en a Pour 53 % des sapeurs interrogés, il
30 % 6%
donc une certaine connaissance . y a une composante dominante au
– 42 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Il ressort de ce graphique la dominance 13 - Un sapeur a-t-il quelque chose de Sommaire
(toute relative) de la composante combat plus par rapport à un autre mili- In memoriam
au sein du génie. L’écart entre celle-ci et taire ?
les 2 autres est assez important pour être Le génie combat
significatif. Pour 12 % des sapeurs interrogés, le
Le génie construit
sapeur a quelque chose de plus par rap- Le génie secourt
port à un autre militaire, alors que 81% ont Le génie instruit
10 - Pourquoi ?
répondu négativement à cette question. Histoire
Expériences
La principale raison donnée pour expli- ◆ A savoir
quer la dominance de la composante 14 - Quoi ? Coup d’œil sur…
combat est son effectif, plus important Témoignage
Le sapeur possède des caractéristiques
que celui des autres.
qui lui apportent un plus dans son métier,
Par ailleurs, l’aspect militaire est mis en notamment une polyvalence et un savoir-
avant. Il est certain qu’un sapeur est un on peut dire que ce qui caractérise l’arme
faire que ne posséderait pas un autre
militaire et cette caractéristique est du génie, ce sont ses missions qui deman-
militaire. Sa technicité, sa spécialisation
d’une importance capitale, puisqu’il dent une technicité et des connaissances
et sa débrouillardise le différencient d’un
s’agit de l’image même du soldat. que tout le monde ne possède pas. Ces
autre militaire.
opérations demandent une polyvalence
Chaque composante a donc des atouts propre aux métiers de la sape.
qui lui sont propres, qui les rendent indis- 15 - Un sapeur a-t-il quelque chose en
pensables. C’est pour cette raison que moins ?
La polyvalence est de nouveau citée
certains sapeurs interrogés ont mis en Pour 12 % des personnes interrogées, le mais cette fois comme qualité principale
avant la complémentarité qui existe entre sapeur a quelque chose en moins par pour un sapeur. Il s’agit en effet pour
les 3 composantes. rapport à un autre militaire, et 85 % ont celui-ci d’exercer des compétences
répondu négativement à cette question. propres à son arme, qu’il doit savoir gérer
dans des délais précis et dans des situa-
LE MILITAIRE ET LE SAPEUR tions particulières. Cette capacité
16 - Quoi ?
d’adaptation est une des qualités du
11 - En tant que sapeur, vous sentez-vous Par rapport à un autre militaire, le sapeur sapeur louées par les militaires des
différent d’un autre militaire ? n’aurait pas la reconnaissance de son autres armes, ce qui contribue au carac-
travail, ni la connaissance de son métier. tère indispensable du sapeur.
Seuls 30 % des sapeurs interrogés se
La principale différence serait au niveau
sentent différents d’un autre militaire. La
de l’attitude et du matériel utilisé. Ce sont Le métier de sapeur se caractériserait
majorité (69 %) a répondu négativement à
des considérations très personnelles, principalement par une compétence et
cette question.
peut-être symptomatiques d’un malaise une technicité propre au génie. Il le rend
Ce constat peut s’expliquer par le fait de certains sapeurs qui se sentent diffé- indispensable pour les autres armes. Sa
qu’un sapeur est un militaire comme un rents d’un autre militaire. disponibilité et sa polyvalence concourent
autre. également à ce constat. Le métier de
Seulement 21 % des sapeurs interrogés
sapeur est donc défini comme un travail
ont un membre de leur famille ou entou-
12 - Pourquoi ? offrant une variété de situation, une poly-
rage qui appartient à l’arme. On ne peut
valence ainsi que des compétences et
L’appartenance à la même armée pour donc pas parler d’une tradition familiale
technicités qui font de l’arme du génie et
servir le même pays est la principale rai- d’appartenance à l’arme du génie.
de ceux qui la composent une entité indis-
son donnée pour expliquer l’absence de pensable sur tous les théâtres d’opération.
différence entre un sapeur et un autre La diffusion et l’analyse des question-
militaire. naires reçus ont permis de mettre à jour La sape semble par ailleurs être une arme
une vision du métier de sapeur et de ouverte et accueillante. Elle paraît égale-
Cependant, cette affirmation est relativi-
l’arme du génie plus en adéquation avec ment attractive de l'extérieur non seule-
sée par quelques réponses exprimant
la réalité. ment pour les autres militaires, mais éga-
une différence entre les deux. En effet,
lement pour les civils. En outre, le génie
pour certains sapeurs, le type de mission,
Le premier constat est que le sapeur est est apprécié car les hommes qui le com-
la mentalité, la technicité et la spécialisa-
d'abord et avant tout un militaire. C'est au posent apparaissent différents des autres
tion ainsi que la culture sapeur font du
niveau des missions et des connais- soldats. La proximité avec la population,
génie une arme à part entière, avec
sances qu'il existe une différence. les métiers facilement transposables dans
cependant les mêmes exigences profes-
le civil et les missions à caractère huma-
sionnelles.
Ainsi, la principale caractéristique du nitaire médiatisées concourent à faire de
Ceci confirme que le sapeur est d’abord génie semble être la construction, l’une la sape une arme très appréciée de tous.
et avant tout un militaire, mais par son de ses principales missions. C’est égale-
appartenance au génie, il est un soldat ment une arme indispensable et tech- Aux dires de ceux qui le composent, le
possédant des caractéristiques particu- nique qui lui permet une polyvalence que génie est une arme épanouissante et gra-
lières, propres à son métier de sapeur. d’autres n’ont pas. D’une certaine façon, tifiante, même si le sapeur reste en retrait
– 43 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
derrière les autres militaires. Il est un Le génie apparaît donc comme une arme Sommaire
appui indispensable et un soutien unique connue mais pas forcément reconnue, qui In memoriam
pour tous. Tous ces éléments participent est indispensable pour les autres mili-
à faire du génie une arme indispensable taires, mais aussi pour la population civile. Le génie combat
sur tous les théâtres d'opération. Certaines missions confiées ne peuvent Le génie construit
être réalisées que par ses sapeurs. Le génie secourt
Mais certaines réponses (peu nom- Le génie instruit
Histoire
breuses) tendent à montrer un certain Les résultats de ce questionnaire sont
Expériences
malaise du sapeur qui semble souffrir également l'expression des expériences ◆ A savoir
d'un manque de reconnaissance au sein personnelles de chacun au sein du génie Coup d’œil sur…
de l'armée et de connaissances tac- ou à ses côtés. Témoignage
tiques moins prononcées. Marie-Aude HOERTER
Parfois détruire Souvent construire
Toujours servir
Cet ouvrage présente pour la première fois ce régiment unique, seule unité fran-
çaise héritière des fameux SAS…
En retraçant l’histoire qui fit ses heures de gloire lors de la Seconde Guerre
mondiale jusqu’à sa récente intégration au sein de La Brigade des Forces
Spéciales Terre, vous allez découvrir les composantes et les spécialités de ces
commandos de l’action spéciale : RAPAS, équipe de démolition, tireurs d’élite,
transmetteurs, protection rapprochée, chuteurs opérationnels, plongeurs offen-
sifs, patrouilles SAS, groupe INVEX…
Préface de Michèle Alliot Marie, ministre de la Défense

Photo de Philippe Poulet
Édition spéciale
– 44 –
La lettre du génie
EXERCICE RÉGIMENTAIRE
DU 2E REG
DROIT RÉSERVÉ
LE 1ER REG
AU CŒUR D’ANTARES
DROIT RÉSERVÉ
DROIT RÉSERVÉ
– 45 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Exercice régimentaire Sommaire

In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
OOOOO DU 2 REG
E Histoire
Expériences
A savoir
◆ Coup d’œil sur…
Témoignage
Juste après Camerone, le 2e régiment Dès les premières heures de la crise, le infiltration subaquatique de 3 kilomètres
étranger de génie a été mis en alerte, GRH2 a été déployé sur le terrain pour dans le lac de Serre-Ponçon, à l’aide
dès le 2 mai 2004, pour intervenir en renseigner sur l’ennemi. Mis en place à d’oxygers*. Arrivés sur la position, les
Alpina, où une recrudescence des ten- l’aide d’un hélicoptère, le groupe a dû plongeurs ont réalisé une vingtaine de
sions interethniques était signalée. Le procéder à un aérocordage en raison des photographies du personnel signalé.
régiment pouvait engager la totalité mauvaises conditions météorologiques Après exfiltration, ils ont rejoint leur base
de ses unités et déployer son poste de pour mettre pied à terre. pour constituer leur dossier d’objectif.
commandement régimentaire.
Au total, le GRH2 a effectué dix jours et L’implantation du TC2 pour la durée de
Dans le cadre de cette opération, le régi- autant de nuits d’observation, réalisé l’engagement s’est située à Gap au quar-
ment a reçu pour mission de : plus de 400 photographies et transmis tier du 4e RCH qui a servi de base pour les
en permanence les renseignements ravitaillements et les interventions méca-
• contrôler les verrous de Briançon et de utiles sur l’ennemi. niques à partir des demandes envoyées
Barcelonnette, en liaison avec les par messagerie.
11e et 159e URRP ; De son côté, le groupe PAT (plongeurs de
• préparer le déploiement de deux GTIA l’armée de terre) du régiment n’a pas été La partie SAN a dû traiter quelques bles-
à compter du 21 mai 2004. en reste. Il est intervenu de nuit par une sés (par mines ou tirs de snipers).
PHOTO 2E REG
* : appareil utilisant de l’oxygène pur et qui ne produit pas de bulles en surface.
– 46 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
Durant 15 jours, les manœuvres et Sommaire
actions des compagnies ont été coordon- In memoriam
nées depuis le 4e RCH, le CIECM et enfin
le CNAM. Le génie combat
Le génie construit
Cette préparation opérationnelle a donné Le génie secourt
lieu au contrôle des compagnies proje- Le génie instruit
tées cet été, après 4 mois de prépa- Histoire
Expériences
ration spécifique (montagne, génie et
A savoir
MICAT). Les élongations (près de 280 km) ◆ Coup d’œil sur…
ont mis en évidence la compétence Témoignage
de la section transmissions qui s’est PHOTO 2E REG
PHOTO 2E REG
employée pour résoudre en grandeur corps et unités de toute la France (voir faire et missions du génie d’assaut
nature les difficultés du commande- tableau joint). Ils ont permis non seule- propres à la 27e BIM ont été optimisés :
ment, d’escorte de convoi, de la logis- ment de travailler dans un environnement camp de base en altitude pour deux com-
tique et des espaces lacunaires fré- interarmes, mais également d’entraîner pagnies, installation au fort des têtes
quents sur tous les théâtres d’opérations les acteurs du soutien logistique de avec missions d’aide au déploiement
actuels. l’avant. pour les deux autres, dépollution, des-
truction, aménagement du terrain,
Les effectifs du 2e REG sont montés à plus Ces deux semaines d’entraînement inten- NBC… tout a été travaillé.
de 700 personnels et 250 véhicules sif ont mis en lumière la vérification de la
déployés entre Saint-Christol, Barcelon- viabilité de la préparation opérationnelle L’exercice « Alpes 2004 » a donc été riche
nette et Briançon. Les renforts sont sous stress, fatigue et sollicitation per- en enseignements, à tous les niveaux de
venus en provenance de plusieurs manente des unités. Ainsi tous les savoir- responsabilité et de commandement.
– 47 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
PHOTO 2E REG
Sommaire
In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
PHOTO 2E REG
RENFORCEMENTS
UNITÉS PARTICIPATION
1er RHC - 1 détachement ALAT à 3HM

- 1 DL au PCR
511e RT 1 peloton de circulation routière
516 RTe
3 porte-engins blindés
(transports aller et retour des
MPG à Briançon et
Barcelonnette)
4e RMAT 1 section réparation mobilité

(SRM)
132e BCAT 1 équipe cyno-technique à

4 chiens
3e GLCAT 1 équipe de soutien des

matériels du CAT (0/1/1)
27e CCTM 2 VLTT
4 RCh
e
- 1 peloton VBL
- 1 peloton ERC
EHM 1 HL en alerte, préavis 4 heures
GDNBC 1 équipe de reconnaissance

NRBC
– 48 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
er
Le 1 REG Sommaire
In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
AU CŒUR D’ANTARES
Histoire
OOOOO Expériences
A savoir
Témoignage
PHOTO 1ER REG Étant organisé pour tester les capacités

opérationnelles des unités de la 6e BLB,
le rythme des manœuvres est volontaire-
ment intense.
Le 1er REG, appuyant directement le pre-

mier échelon, assure le franchissement
du Rhône en Avignon et à Aramon le mer-
credi 10 mars puis organise une action de
bréchage (aménagement d’un passage à
travers une zone minée) à Canjuers le
vendredi 12 mars.
Les légionnaires sapeurs participent

ensuite à l’opération amphibie qui les voit
débarquer des TCD afin de permettre la
sécurisation et l’évacuation des ressor-
tissants d’Aigues-Mortes et d’Alès en
hélicoptère.
En intégrant la manœuvre dans une

L’exercice ANTARES (contrôle d’aptitude chalands de débarquement) et une fré- situation géopolitique et humanitaire
des régiments) prend cette année une gate (type Lafayette) de la marine natio- contraignante et en favorisant le
ampleur exceptionnelle pour les régi- nale. La participation du 1er REG est de contexte interarmes et interarmées,
ments de la 6e brigade légère blindée 306 cadres et légionnaires avec 100 véhi- l’exercice ANVIL est pour le 1er REG l’oc-
dont le 1er régiment étranger de génie. cules. casion de s’entraîner dans ses différents
L’exercice se déroule du 8 au 18 mars à
travers un triangle constitué de la ville PHOTO 1ER REG
d’Orange au Nord et des villes de
Montpellier et Toulon au Sud.
Le nom donné par la brigade à l’exercice

révèle tout de suite la disposition et l’am-
bition de l’ANTARES 2004 : « ANVIL »
(enclume en anglais) fait référence au
débarquement allié en Provence il y a
soixante ans, par opposition au débar-
quement de Normandie, dont le code
était à l’origine Hammer (marteau en
anglais) et non Overlord : le marteau et
l’enclume…
Couvrant une vaste zone géographique

avec 7 départements traversés, l’enver-
gure de l’exercice est sans précédent
avec 3000 hommes, 800 véhicules dont
260 blindés sur roues, 20 hélicoptères
l’ALAT, 2 TCD (navires transportant des
– 49 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
PHOTO 1ER REG Sommaire
In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Témoignage
PHOTO 1ER REG
domaines de compétences allant du fran- PHOTO 1ER REG
chissement au déminage en passant par

le débarquement amphibie, sans oublier
la constante : l’appui au combat.
Trois domaines sont ainsi à mettre en

avant avec :
• la numérisation du PC de commande-
ment du 1er REG : expérimenter le sys-
tème de commandement du régiment
avec l’arrivée des nouveaux outils liés
à la numérisation de l’espace de
bataille (NEB) ;
• la réalisation de DIGH (détachement
d’intervention du génie héliporté) : réa-
liser sur de très courts préavis des obs-
tacles à base de mines pour couvrir
dans la profondeur l’action de la bri-
gade ;
PHOTO 1ER REG • l’intervention amphibie : débarquer des

troupes sur une plage dans le cadre
d’une coopération interarmes (avec
une compagnie de légionnaires sur le
TCD Ouragan, une seconde compagnie
sur le TCD Orage et l’équipe DINOPS
sur la frégate)
Représentant l’une des activités majeu-

res d’entraînement opérationnel de l’an-
née, la version d’ANTARES 2004 permet
surtout aux légionnaires de travailler
dans un scénario réaliste et plausible, et
de montrer qu’ils sont aussi efficaces
dans ces conditions qu’en intervention
au profit de la population gardoise inon-
dée.
Sous-lieutenant LEROUX
officier communication du 1er REG
– 50 –
La lettre du génie
LE 1ER REG
DE RETOUR DU KOSOVO
PHOTO 1ER REG
– 51 –
La lettre du génie
SOMMAIRE
er
Le 1 REG Sommaire
In memoriam
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
OOOOO DE RETOUR DU KOSOVO Histoire

Expériences
A savoir
◆ Témoignage
Juin 99 : les légionnaires du 1er REG en s’interposant entre les groupes eth- La fin de cette mission était l’occasion
entrent au Kosovo en tête du bataillon niques puis en entamant un long travail pour le général Dary, commandant la
français de la KFOR. Pendant plusieurs de reconstruction et de réhabilitation du 6e BLB de rendre visite au quartier le
semaines, la reconnaissance d’itinéraire, Kosovo. lundi 26 janvier. Surtout de saluer l’effica-
le déminage, la destruction de pièges et cité et l’humilité des légionnaires pour
de munitions non explosées vont être Après avoir participé à l’entrée d’une des missions diverses et multiples, par-
leur quotidien, parfois mené sous le feu force multinationale au Kosovo et au fois ingrates mais toujours nécessaires
des différentes factions qui se déchirent retour à la paix dans cette région, le pour le rétablissement de la vie dans ce
dans la région. Le danger est permanent, réaménagement des structures était pays meurtri par la guerre et les rivalités
l’investissement du 1er REG dans cette nécessaire. Étant à l’origine du bataillon ethniques.
mission se traduit alors par de nombreux du génie en 1999, il était naturel de
blessés : les rivalités ethniques sont à confier au 1er REG sa restructuration. Mission de sécurité auprès des popula-
leur paroxysme. C’est dans ce cadre que le régiment, tions, opérations de déminage, opéra-
avec à sa tête le colonel Breuille, est tions de fouille, travail de dépollution,
Depuis bientôt 4 ans, la situation a bien parti en septembre dernier avec un destruction de produits chimiques par les
évolué. Le calme est revenu et la recons- effectif d’environ 400 légionnaires. NEDEX, récupération de munitions non
truction du pays est en bonne voie. Dans explosées, coopérations avec les organi-
cette mission aussi, le 1er REG a apporté Leur retour nous rappelle que loin de sations humanitaires, après plus de
sa contribution. l’effervescence des médias, les légion- 4 mois au Kosovo, toutes les missions
naires du Kosovo continuaient humble- confiées au 1er REG étaient donc remplies.
En effet, après l’offensive, c’est dans la ment le travail de pacification et de
durée que s’est inscrit le travail des reconstruction que leurs anciens avaient Mais une dernière mission et sans doute
légionnaires au sein de la KFOR, d’abord commencé 5 ans plus tôt. la plus symbolique devait attendre le
régiment : le démontage
de leur casernement avec
le rapatriement de tous
les matériels et véhicules
vers la métropole. Après
avoir monté en 1999 le
BATGEN1 au Kosovo, à
l’époque où le 1er REG s’ap-
pelait encore 6e REG, le
régiment devait désormais
organiser la dissolution
DETGEB2 : les légionnaires
sapeurs avaient com-
mencé il y a 5 ans une mis-
sion, ils l’ont ainsi termi-
née : la boucle est bouclée
pour le 1er REG au Kosovo.
Le quartier Général Rollet

est donc plus animé depuis
la mi-janvier, puisque
même les unités projetées
ailleurs dans le monde
(comme la 1re compagnie à
PHOTO 1ER REG
Mayotte) sont revenues.
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◆ Témoignage
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Ce retour nous rappelle aussi à quel point a participé, malgré l’effectif réduit et le
les légionnaires restés au quartier se sont peu de matériel resté en France, à toutes
mobilisés au moment des inondations de les missions de sauvetage. L’Ardoise,
décembre dernier. Pendant 4 mois en Bellegarde, Arles ne doivent pas oublier
effet, la centaine de cadres et légion- la présence beaucoup moins médiatique
naires restés en base arrière a fait plus mais indispensable des légionnaires à
que de « garder la boutique » puisqu’elle Novo Selo et Mitrovica.
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Général Jean-Loup CHINOUILH Sommaire

Je ne suis pas le seul à penser qu’aujourd’hui, malgré des

Le problème est que la modestie est une caractéristique de

•13• •Le• génie

•17• •Le• génie

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