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Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 207 - Septembre 2009

Focus
Les nouveaux
commandeurs
Dossier
L’évaluation
opérationnelle
Vie des unités
La BFA a 20 ans

Djibouti…
UNE PRESENCE
STRATEGIQUE
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Sommaire

À LA UNE
EN SEPTEMBRE
DOSSIER : L’ÉVALUATION
OPÉRATIONNELLE
Prêt pour le combat
C’est la dernière marche de la Mise
en condition avant projection (MCP),
le passeport pour l’opérationnel puisque
c’est grâce à l’EVALOPS que le chef
certifie les troupes prêtes à partir. 26
ÉDITO ......................... 5 DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Le FELIN au CENZUB . . . . . 48 QUARTIER LIBRE
L’évaluation La réorganisation Brèves Sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
À L’HONNEUR . . . . . . . . . 6 opérationnelle du CFT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Le 14 Juillet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
FOCUS RETEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . 64
Les restructurations . . . . . . . 12 52
Les nouveaux TEMOIGNAGE . . . . . . . . . . 41
commandeurs . . . . . . . . . . . . . . . . 14
PATRIMOINE
EN DIRECT Historique de l’aide
DE DJIBOUTI à la population . . . . . . . . . . . . . . . 42
Une présence
stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Une histoire commune . . . . 18
VIE DES UNITÉS
Les 20 ans de la BFA . . . . . . . 44 TIM A 20 ANS 64
Un environnement 2001 ET 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
exigeant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Vu dans les médias . . . . . . . . . 67
Prêt à intervenir . . . . . . . . . . . . . 22 INSOLITE Petites annonces . . . . . . . . . . . . 68
La base française Le festival international
d’Abu Dhabi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 de musique militaire . . . . . . 56

44
RÉDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées - Tél. : 01 72 69 + n° de poste ou PNIA 821 752 + n° de poste - Fax : 01 72 69 25 51 I PRÉSIDENT DU COMITÉ
DE RÉDACTION : COL Benoît Royal I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : COL Bruno Lafitte I RÉDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 25 58) I RÉDACTEUR EN CHEF
ADJOINT : CNE Julie Cros (poste 25 50) I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 25 50) I CHEF DES REPORTAGES : MAJ Yannick Le Leuch (poste 25 52) I
RÉDACTION : (poste 25 59 ou 25 64) - CNE Audrey Laisné, CNE Nathalie Durand, CNE Thomas Dijol, LTN Séverine Bollier, Cédric Beyssac I BRÈVES ET PETITES ANNONCES :
Florian Demez (poste 25 55) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste 25 67) ADJ Jean-Raphaël Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRA-
PHIQUE : (poste 25 63) BCH Christophe Deyres, BCH Pascal Villemur I MARKETING : MAJ André Le Bodic (poste 25 56) I ÉDITEUR : Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense -
1, place Joffre, 75007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benoît Royal, Chef du SIRPA Terre I PUBLICITÉ (ECPAD) : M. Thierry Lepsch - Tél. : 01 49 60 58 56 I DIFFUSION -
ABONNEMENTS : BCH Pascal Villemur - Tél. : 01 72 69 25 63 - Fax : 01 72 69 25 51 I ABONNEMENTS PAYANTS : ECPAD - Tél. : 01 49 60 52 44 I RÉALISATION : Samourai.fr I IMPRESSION :
CirclePrinters - Commission paritaire n° 0211B05259 - ISSN n° 0995-6 999 - Dépôt légal : à parution. Ce numéro comprend un encart Terre Information folioté de I à IV, et un encart publicitaire
La France Mutualiste. Tous droits de reproduction réservés. La reproduction des articles est soumise à l’autorisation préalable de la rédaction. I CRÉDITS PHOTOS : SIRPAT, BFA, DR.
I COUVERTURE : Djibouti, CCH Jean-Baptiste TABONE. Site internet : www.defense.gouv.fr/terre I Courriel : sirpat-comecrite.emat@terre-net.defense.gouv.fr
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Éditorial

L’adaptation,
un devoir

L’
essentiel est de savoir ce que l’on veut dable générosité qui caractérise le soldat
et où l’on va. » (Maréchal Lyautey.) français.
Engagées dans la mise en œuvre des- La préparation opérationnelle des forces
conclusions du Livre blanc et de la terrestres constitue un ensemble « vivant »
RGPP, les forces terrestres se réor- et complexe, qui évolue, s’enrichit de nos
ganisent et se restructurent avec un seul et expériences et s’adapte en permanence. Son
unique objectif, une plus grande efficience du principe repose sur l’acculturation de tous :
continuum préparation opérationnelle-enga- l’acquisition des fondamentaux et surtout
gement opérationnel. l’indispensable aguerrissement du cœur et
L’engagement opérationnel, quelles que soient de l’esprit.
sa forme et sa complexité, est au cœur de notre Elle s’appuie également sur la mise en condi-
métier de soldat. Il nous impose le devoir de tion avant projection différenciée. Cette MCP,
nous y préparer avec force et conviction, et nous spécifique à chaque théâtre, a pour objectif
interdit la liberté du choix des missions. de donner à chaque soldat, une formation
Le sacrifice de nos camarades tués en opéra- complémentaire « sur mesure » lui permet-
tions, nos nombreux blessés et nos familles, tant de remplir d’emblée sa mission.
ne doivent pas être considérés comme des fac- Les MCP bénéficient de la priorité en termes
teurs paralysants mais comme des révéla- de moyens (équipements, protection indivi-
teurs de la nécessité absolue d’évoluer dans duelle et collective). Cette priorité est décli-
nos mentalités et d’adapter en permanence née et hiérarchisée à l’aune de l’importance
notre préparation opérationnelle, nos modes et de la dangerosité de chacun des théâtres.
d’action et nos équipements. Cela ne signifie cependant en aucun cas qu’une
Agissant dans un environnement physique mission puisse être considérée comme plus
et humain diversifié, dans dix opérations, importante qu’une autre.
toutes aussi importantes les unes que les En termes d’équipement, ce sont environ
autres, nous menons, en Afghanistan notam- deux cents millions d’euros qui ont été enga-
ment, de véri- gés depuis dix-huit mois dans le cadre de
tables opérations l’adaptation réactive, avec un effort particulier
Préparons nos esprits de guerre. Par- sur la protection, la détection et la puissance
et acquérons, par le drill, tout, nous évo- de feu. Cet effort sera poursuivi.
luons au milieu L’homme, le soldat, est et restera au cœur
les automatismes nécessaires des populations des préoccupations du CEMAT, il est la pierre
pour que chacun d’entre nous dont il nous faut angulaire et le bien le plus précieux des
forces terrestres. Il est à la fois sa richesse s’il
réagisse en vrai professionnel. » gagner le cœur
et le soutien. est bien préparé et commandé, et sa faiblesse
Aujourd’hui plus s’il est tenu dans l’ignorance et abandonné.
que jamais, une opération n’a d’efficacité que
s’il y a des soldats engagés au sol. Préparons
nos esprits et acquérons, par le drill, les
automatismes nécessaires pour que chacun
d’entre nous réagisse en vrai professionnel :
sûr de lui, il aura le bon réflexe au bon moment, Général de corps d’armée Antoine Lecerf
sans aucune inhibition et avec cette formi- Commandant les Forces terrestres

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A l’honneur

Le MINDEF
au 27e BCA

Mardi 7 juillet, le ministre de la Défense,


Hervé Morin, accompagné du chef d’état-
major de l’armée de Terre, le général d’ar-
mée Irastorza, s’est rendu à Cran-Gevrier
près d’Annecy, au 27e Bataillon de chas-
seurs alpins. Il y a présidé la cérémonie
de dissolution du Groupement tactique
Nicolas Sarkozy adresse un message interarmées (GTIA) Tiger qui opérait en
de confiance Afghanistan, dans la région de Kapisa.
Le 27e BCA, sous les ordres du colonel Le
À l’occasion de la fête nationale du 14 Juillet, le président de la République a adressé Nen, a été déployé en Afghanistan en
un message de confiance aux armées, au cours d’une émission diffusée sur France 2. décembre 2008, où il s’est notamment
Vantant le professionnalisme, les compétences et le dévouement de l’armée, il a illustré dans la vallée d’Alasaï. Il y a effec-
annoncé que les crédits de la Défense seraient maintenus, et s’est engagé à consa- tué un mandat de six mois avant d’être
crer 377 milliards d’euros à l’armée sur les douze prochaines années pour la modi- remplacé par le 3e Régiment d’infanterie
fication et la modernisation de l’équipement, avec deux postes prioritaires : le de marine (3e RIMa).
renseignement et la protection des hommes.

Le SEDAC reçoit les anciens


combattants d’outre-mer

Le CEMA aux États-Unis


Le général d’armée Georgelin, chef d’état-major des
© Jacques ROBERT

armées, s’est rendu aux États-Unis du 15 au 18 juin 2009


pour une visite officielle. Il y a rencontré en particulier son
homologue au Pentagone, l’amiral Mike Mullen, qui
l’a décoré de la Legion of Merit.
Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens com- À Tampa Bay, il a été accueilli par le général Petraeus,
battants, a reçu, le 15 juillet 2009 dans les salons du ministère, chef de l’US Central Command, le Commandement inter-
les anciens combattants des départements et territoires d’outre- armées des opérations militaires dans la zone du Moyen-
mer. Rendant hommage à leur dévouement en temps de conflit, Orient et de l’Asie Centrale. Ils ont notamment abordé le
le secrétaire d’État a insisté sur le devoir de mémoire qui concerne sujet des opérations en Afghanistan, ainsi que la situa-
l’ensemble des départements français. tion au Pakistan et la lutte contre la piraterie.

6 TIM n° 207 - Septembre 2009


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En Bref
Le CEMAT en Afghanistan Pompiers citoyens
En service extérieur devant
Le Chef d'état-major de l'armée de Terre, le géné- une galerie commerciale de
ral d'armée Irastorza, a assisté le 10 juillet au TOA Boulogne-Billancourt, le 9 juin
(Transfer of authority) du général de brigade 2009, les sapeurs de 1re classe
Michel Stollsteiner, en poste depuis le 6 août 2008, Julien Lenfant et Maxime
au général de brigade Marcel Druart, pour la tête Moreau de la Brigade des
du commandement de la région capitale (RC-C) sapeurs-pompiers de Paris
de la Force internationale d'assistance à la sécu- sont alertés par les cris d’une
rité (FIAS) de l'OTAN en Afghanistan. Durant son femme. Un homme s’enfuyait
mandat, le général Stolsteiner a mis en œuvre le de la galerie avec le sac à main
transfert de responsabilité de la sécurité de la région de Kaboul aux forces afghanes. de celle-ci. Les deux militaires
Sous son commandement, les troupes françaises ont notamment contribué à la sécu- ont rattrapé le fuyard et plaqué
risation de la vallée d'Uzbin. Le CEMAT lui a fait part de sa grande satisfaction. au sol avant l’arrivée de la
police. L’individu a été placé en
garde à vue pour vol aggravé.

In memoriam Salon des peintres


de l’armée
Le 16e salon des peintres de
l’armée a publié son palmarès
à l’occasion de son vernissage,
le 19 juin 2009. Le Grand prix
du salon a été décerné à
Guy Geymann pour ses deux
sculptures représentant
respectivement « l’Armistice »
et « la Marseillaise ». Les prix
du ministre de la Défense
Le 3e RIMA en deuil le respect et l’admiration de tous les
compatriotes. Là-bas, vous luttiez pour
et de l’armée de Terre ont,
quant à eux, récompensé
Le 1er août 2009, la sécurité de notre pays et de nos conci- André Rouvreau pour son œuvre
lors d’une patrouille toyens, ici, en France. Vous saviez que « Chant de képis », et Nathalie
de soutien à l’ar- si on ne combat pas les terroristes chez Doré, pour « Trait d’union ».
mée afghane dans eux, c’est chez nous qu’un jour ils com-
la vallée de Ghane, mettront leur carnage et cela n’est pas
le caporal-chef An- tolérable. » Le ministre de la Défense lui
Le 1er RCP reçoit
thony Bodin a a remis les insignes de chevalier de la la fourragère rouge
trouvé la mort dans Légion d’Honneur à titre posthume.
une embuscade. Engagé au 3e Régiment Le 4 août 2009, le caporal-chef Bodin s’est
d’infanterie de Marine le 1er février 2006, vu décerné la Médaille militaire des mains
ce marsouin, originaire de Dinan, a par- du secrétaire d’État aux Anciens combat-
ticipé aux opérations LICORNE en Côte tants, Hubert Falco, ainsi que la Croix de
d’Ivoire en 2006 et TRIDENT au Kosovo la Valeur militaire des mains du général
en 2008 avant d’être promu caporal la Irastorza.
même année. Arrivé à Nijrab le 9 juillet
2009, le caporal-chef était respecté pour Soutien de nos soldats
ses qualités humaines, sa serviabilité, en opérations
son volontarisme. Le 12 juillet 2009, dans la cour
Dès l’annonce de son décès, le président Dans sa lettre de condoléances à des Invalides, le 1er Régiment
de la République, Nicolas Sarkozy, a l’armée de Terre, le Premier ministre, de chasseurs parachutistes
exprimé « sa vive émotion » et « ses François Fillon, a exprimé sa grande (1er RCP) s’est vu remettre par
condoléances attristés » à sa famille et émotion : « Dans ces circonstances le CEMAT, la fourragère à la
ses proches. Le 6 août 2009, au 3e régi- pénibles, je veux rendre hommage couleur de la légion d’honneur
ment d’infanterie de marine à Vannes, à nos militaires engagés en avec olive aux couleurs de la
Hervé Morin, ministre de la Défense, et Afghanistan pour ramener la sécurité croix de guerre des théâtres
le général d’armée Elrick Irastorza, chef dans ce pays et plus généralement d’opérations extérieurs. Cette
d’état-major de l’armée de Terre, lui ont étendre la paix dans le monde. distinction récompense les
rendu un dernier hommage. « Votre
Je sais les conditions difficiles dans sept citations à l’ordre de l’ar-
lesquelles ils opèrent actuellement,
bravoure, votre abnégation sont excep- mée obtenues par le régiment
en particulier à l’approche des
tionnelles », a dit Hervé Morin lors de durant ses six années de parti-
élections présidentielles afghanes. »
son discours. « Elles doivent susciter cipation à la guerre d’Indochine
(1947 à 1950, et 1953 à 1954).

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Panorama

L’agenda du CEMAT BRIGADOC 2009


Le Centre de doctrine et d’em-
2 JUILLET ploi des forces (CDEF) a organisé,
du 25 au 29 mai à l’École mili-
Passation de commandement
taire, le stage BRIGADOC destiné
du 1er RIMa à Angoulême.
aux futurs commandants de bri-
Wagram, fête de l'Artillerie
à Draguignan. gade, généraux adjoints d’état-
major de force, colonels adjoints
14 JUILLET et chefs d’état-major de brigade.
Cérémonie du 14 juillet à Paris. Au cours de ce stage interactif, de nombreux sujets ont été présentés et débattus,
parmi lesquels les grands enseignements tirés des opérations en cours et les prin-
16 JUILLET cipes concrets d’emploi des forces aéroterrestres, avec le souci constant d’adapta-
Passation de commandement tion à la réalité des engagements contemporains.
CRR-FR à Lille.

20 JUILLET
Exercice NRBC à Cambrai
Passation de commandement Un exercice de sécurité civile type NRBC s’est déroulé
du 8e RPIMa à Castres. le 26 mai 2009 à la base aérienne 103 de Cambrai, orga-
nisé par l’état-major interarmées de la zone de défense
23 JUILLET nord et piloté techniquement par le service départe-
Baptême de promotion de l'ENSOA mental d’incendie et de secours du Pas-de-Calais.
à Saint-Maixent, en présence Il s’inscrivait dans le cadre du renforcement de la capa-
du ministre de la Défense. cité opérationnelle des primo-intervenants en matière
de risques technologiques (NRBC) et d’une coopéra-
tion civilo-militaire accrue selon les directives du Livre
Opération SOLFERINO Blanc. Un détachement des formations militaires de la
sécurité civile et un détachement du 2e Régiment de
dragons faisaient partis des 300 personnes mobilisées
pour cet exercice.

EURETEX 2009
Du 9 au 17 juin, les unités du génie
affectées à l’Eurocorps ont mené
l’exercice EURETEX 09 à Burgos en
Espagne. Le but principal de cet
exercice était de tester l’interopéra-
bilité d’une force opérationnelle du
génie comprenant quatre compa-
gnies, chacune d’elle étant comman-
dée par un capitaine allemand, belge,
espagnol ou français et comprenant des sections de différentes nationalités. Cette
force a été confrontée pour l’occasion à différentes missions du génie telles que le
franchissement d’obstacles ennemis, la planification et la construction d’infrastruc-
tures, la neutralisation d’explosifs, etc. La Brigade franco-allemande, le 17e Régiment
du génie et le 28e Groupe géographique français ont pris part à cet exercice européen.

Le 1er Régiment de tirailleurs (1er RTir) a OCCITANIA RSC 09


organisé un exercice de combat en loca- Du 8 au 12 juin, la section RSC (Rear Sup-
lité, baptisé Opération SOLFERINO au port Command ou Commandement de
cœur de la ville de Grand dans les Vosges. soutien arrière) du Corps de réaction
Les sections ont rempli les objectifs de cet rapide-France (CRR-Fr) a organisé, à Mont-
entraînement de quarante-huit heures pellier, un exercice de reconnaissance
dans des conditions réalistes : hélipor- baptisé OCCITANIA 09.
tage de nuit, coopération interarmées, International, cet exercice a regroupé
infiltration, mission de reconnaissance en 22 membres de l’état-major ainsi que des
zone urbaine, découverte de caches d’ar- représentants de l’Eurocorps, et de corps
mes, bouclage du centre ville tenu par la de différentes nationalités. L’objectif de
guérilla urbaine. Cette opération s’inscrit cet exercice était de préparer l’éventuel
dans le cycle de la préparation opération- déploiement d’une force multinationale de l’OTAN (environ 13 000 à 17 000 hommes),
nelle, l’effort étant porté sur l’amélioration chargée d’assister la population à la suite d’une catastrophe naturelle majeure. Il a
des tactiques et techniques spécifiques été marqué par une excellente coopération et coordination entre les autorités civiles
du combat en zone urbaine. et les participants militaires.

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Le GIACM en Jordanie Commande de 200 PVP supplémentaires


La DGA a notifié à Panhard General
Defense, le 30 juin dernier, la commande
de 200 Petits véhicules protégés (PVP)
dans le cadre du plan de relance de l’éco-
nomie. Cette commande permet d’accé-
lérer les livraisons de PVP en les portant
à 300 exemplaires par an sur 2009 et
2010, au lieu des 200 par an prévus initia-
lement. Le nombre de véhicules comman-
dés à ce jour atteint 746 unités, donc 314
ont déjà été livrés. Le montant total cor-
respondant à la fourniture à terme de
933 PVP s’élève à 150 millions d’euros, à
Dans le cadre de la coopération franco- destination des unités d’artillerie et du
jordanienne, 6 membres du Groupement génie, ainsi que des cellules de comman-
interarmées actions civilo-militaires dement des unités de combat.
(GIACM), basé à Lyon, ont participé à un
stage CIMIC (Civil-military cooperation)
en tant qu’instructeurs, dans la région Systèmes de drone tactique intérimaire,
d’Amman en Jordanie. La formation qu’ils
ont dispensé a permis d’enseigner ce type
nouvelle génération
particulier de coopération à une vingtaine La Direction générale de l’arme-
de stagiaires jordaniens provenant de dif- ment (DGA) a lancé l’acquisition
férentes unités des forces spéciales, via de trois systèmes de drone tac-
deux phases successives, une partie stric- tique intérimaire (SDTI) de nouvelle
tement théorique, et une autre compre- génération.
nant de nombreux exercices pratiques Ces nouveaux véhicules aériens
(négociations, évaluations de villages, etc.) seront dotés d’ailes allégées, per-
mettant d’accroître leur autono-
mie, en particulier en conditions
Les Forces d’altitude et de température éle-
vées. La livraison est attendue pour
françaises du début 2010. Déployés notamment en
Afghanistan depuis fin 2008, les SDTI sont
Cap-Vert à la CEDEAO employés non seulement pour leur mis-
sion de recueil du renseignement et d’ac- ASSAS Nicolas
quisition d’objectifs pour l’artillerie sol-sol,
mais aussi dans le cadre de missions de (chevalier d')
Ces militaires qui ont changé la France

protection des forces déployées. (1733 – 1760)


Officier français, capitaine
au régiment d'Auvergne.
Du nouveau matériel Originaire du mythe de la mort
vécue comme un sacrifice.
en Afghanistan
Assas, aurait, selon Voltaire,
Les forces françaises en Afghanistan
À l’invitation du commissaire en charge sauvé son régiment en 1760
ont reçu cet été du nouveau matériel,
des affaires politiques, de la paix et de la en Rhénanie. En effet
sous la forme de trois hélicoptères
sécurité de la Communauté économique le capitaine Assas,
Tigre et huit systèmes d'artillerie CAE-
des États d’Afriques de l’ouest (CEDEAO), à peine est-il envoyé
SAR. Les Tigre du 5e RHC sont déployés
le général de brigade Paulus, comman- en reconnaissance, qu'il
pour la première fois en opération exté-
dant les forces françaises du Cap-Vert est cerné par l'ennemi,
rieure. Cet appareil permet d'assurer,
(FFCV), s’est rendu du 10 au 13 juin 2009 et sacrifie sa vie pour alerter
en appui à proximité immédiate des
au Burkina-Faso, pour participer au son régiment en criant :
forces terrestres, des missions d'ap-
25e Comité des chefs d’état-major de l’or- « À moi, Auvergne, voilà
pui feu, d'attaque au sol, de reconnais-
ganisation. les ennemis ! » Ces faits
sance et de protection aérienne.
De nombreux dossiers étaient à l’ordre font évoluer le culte de
Par ailleurs, huit systèmes d'artillerie
du jour, notamment le point de situation la mort non plus comme
CAESAR, du 11e RAMa et du 3e RAMa,
sur la Force en attente de la CEDEAO le couronnement d'une carrière
ont été déployés pour renforcer la Task
(FAC). La France, en tant que partenaire, mais comme un sacrifice.
Force Korrigan, au GTIA Kapisa. Ces
accompagne la montée en puissance de canons viennent en double dotation Source : Fabrice Fanet
et Jean-Christophe Romer (dir),
la FAC au travers d’exercices comme celui avec les mortiers de 120mm qui équi- L e s m i l i t a i re s q u i o n t ch a n g é l a Fr a n c e ,
conduit au même moment à Ouagadou- pent déjà la Task Force. Le Cherche-midi.
gou, l’exercice JIGUI 2009.

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Panorama
Jargon
Gourbi Le 18 Juin du 8e RT
À l’occasion de la commémoration de
Issu de l'arabe gurbi, le mot l’appel du 18 juin 1940, une cérémonie,
désignait en Algérie une à laquelle participait le 8e Régiment de
maison de terre. Dans l'argot transmissions, s’est déroulée devant le
des troupes coloniales, le mémorial de la France combattante, à la
gourbi désigne généralement forteresse du Mont-Valérien à Suresnes,
une tente, un abri de en présence du président de la République,
campagne précaire où l'on du colonel Vesco, chef de corps du 8e RT, et
peut prendre un peu de repos. d’une compagnie interarmées. La forte-
Par extension il s'agit du resse a servi, durant la Seconde Guerre mondiale, de lieu d’emprisonnement et d’exé-
matériel hétéroclite (et cutions de résistants et d’otages français. La symbolique était importante pour le
souvent mal rangé) contenu régiment, car il est le seul à porter dans les plis de son drapeau l’inscription « Résis-
dans cet abri. tance 1940-1944 ».
Source : J-Marie Cassagne, «Le grand
dictionnaire de l'argot militaire », éd. LBM
Les jeunes porte-drapeaux à l’honneur
Chèques pour la CABAT Vingt-cinq jeunes porte-drapeaux des dif-
férentes régions françaises, âgés de 12
Le général de division Philippe Sommaire,
à 25 ans, ont été invités par l’Office natio-
adjoint au général commandant le Corps
nale des anciens combattants et victimes
Européen, a remis un chèque d’un mon-
de guerre (ONACVG), le 14 juillet dernier,
tant de 4 618 € à la Cellule d’assistance
à assister au traditionnel défilé sur les
aux blessés de l’armée de Terre (CABAT),
en présence du CEMAT. Champs-Élysées. Ils ont également été
En photo, ci-dessous, la délégation calédo- conviés à la garden-party organisée par
nienne du Comité du 22 avril 1988 – À la le président de la République et ont par-
mémoire des gendarmes d’Ouvéa, créé ticipé à la cérémonie de ravivage de la
pour défendre les droits et la mémoire Flamme qui s’est déroulée le soir même. Cette journée parisienne avait pour but de
des militaires morts en service, a sou- récompenser leur engagement citoyen.
haité, de son côté, remettre une partie de
ses actifs financiers, soit un peu plus de
2 000 €, à l’association Terre Fraternité.
Le 6-12e Régiment de cuirassiers en Alsace
En novembre 1944, la percée de la 2e DB
permettait la libération de Strasbourg. C’est
ce fait d’arme que le 6-12e Régiment de cui-
rassiers (6-12e RC) a voulu rappeler le
16 mai 2009 lors d’une cérémonie commé-
morant l’engagement du 12e Régiment de
cuirassiers dans cet épisode de la Seconde
Guerre mondiale. Cette prise d’armes se
voulait un hommage aux combattants des
sous-groupements de la 2e DB. La cérémonie, sur l’initiative de la Fédération des cui-
Enfin, sous l’impulsion de son président, rassiers de France, a eu lieu sur la place du château de la Petite-Pierre, en Alsace,
le général Sommerer, et avec le soutien et était présidée par le colonel Ollier, chef de corps du 6-12e RC.
du général Druart, commandant la 27e Bri-
gade d’infanterie de montagne, l’Entraide
Montagne a remis 5 500€ à l’association BLUE GABRIEL 2009 Rappel de procédure
Terre Fraternité lors de la Saint-Bernard. Le Corps Européen a mené, du 15 au À suivre pour déposer un dossier devant
25 juin 2009 à Lunéville, l’exercice BLUE la commission des recours des militaires
GABRIEL 2009. Le but principal de cet auprès du ministre. Tout recours doit être
2968000
Le chiffre

… exercice était de tester et de simuler composé : d’un courrier clair expliquant


l’aménagement des systèmes de com- l’objet de ce recours, daté et signé par l’in-
…de téléspectateurs ont suivi mandement et de contrôle du quartier téressé, d’une copie de la décision contes-
l'émission du 14 juillet 2009 général du Corps Européen. tée et du récépissé de notification ou du
«Au cœur de l'armée de Plus de deux cent quarante participants, courrier adressé à l’administration, de
Terre», présentée par Michel environ soicante-dix véhicules, télépho- l’adresse et des coordonnées téléphoni-
Drucker, à laquelle Terre
nes, ordinateurs, routeurs, etc., ont été ques du requérant, en mentionnant les
Information Magazine
mobilisés pour une trentaine de tests, nouvelles coordonnées en cas de chan-
avait consacré un article
auxquels participaient l’état-major et la gement d’adresse en cours d’instruction.
sur les coulisses dans son
brigade d’aide au commandement du Les recours doivent être complets et
numéro de juillet-août
Corps Européen, des éléments de la bri- envoyés en recommandé avec accusé de
(TIM n°206), réalisant 16,1%
gade franco-allemande, ainsi que des uni- réception. En l’absence de production de
de part d'audience.
tés et détachements des cinq nations la décision contestée, l’intéressé est
Source : Mediametrie
cadres du Corps Européen. réputé avoir renoncé à son recours.

10 TIM n° 207 - Septembre 2009


TIM207_010_011_PANORAMA2.QXD 19/08/09 20:13 Page 11

Télex
n Le 17 juin 2009, L'ITALIE
« Ville-Vie-Vacances » Adoption de la loi a officiellement rejoint le CORPS
de programmation EUROPÉEN, devenant ainsi la
cinquième « nation contributrice ».
Lors de la réunion du 1er juillet 2009, la Le général de division Philippe
commission des affaires étrangères, de Sommaire, adjoint au commandant
la défense et des forces armées du Sénat, du Corps Européen, a fait son adieu
a adopté sans modification le projet de loi aux armes à cette occasion,
de programmation militaire 2009-2014. après quarante années de service.
Le président de cette commission, M. Jos-
selin de Rohan, a souligné que la loi de n LE GÉNÉRAL D'ARMÉE JEAN-LOUIS
programmation militaire était fortement GEORGELIN A ÉTÉ PROLONGÉ
attendue, dans la mesure où elle permet par le président de la République
la traduction concrète des orientations et au poste de chef d'état-major
des engagements définis dans le livre des Armées jusqu'en février 2010.
blanc concernant la politique de défense n LE GÉNÉRAL D'ARMÉE
Le 13e Régiment du génie, basé à Val- et de sécurité nationale de notre pays. BRUNO CUCHE a officiellement
dahon, accueille du 20 au 24 juillet 2009, Après l’approbation à l’Assemblée natio- été nommé GOUVERNEUR DES
15 adolescents de 13 à 15 ans originaires nale, le 16 juin, le vote au Sénat, le 16 juil- INVALIDES le 27 mai dernier en Conseil
de la commune de Chavanoz (Isère), dans let, a permis son adoption définitive. des ministres. Il a succédé le 1er juillet
le cadre de l’opération « Ville-vie-va- au général d'armée Hervé Gobillard
cances ». Cette opération est issue de la
collaboration entre l’état-major des
Concerto récompensé qui occupait jusqu'alors ce poste.

Armées et le ministère de la Jeunesse et L’équipe de la DRHAT, qui a développé n LE GÉNÉRAL DE DIVISION


des sports. le système d’information ressources PHILIPPE STOLZ A pris la tête
Elle permet à des adolescents venant de humaines Concerto, dirigée par le géné- du COMMANDEMENT DES FORCES
zones urbaines défavorisées d’effectuer ral de brigade Ripoll, s’est vu décerner la ALLIÉES basé à Lisbonne au Portugal,
depuis le 20 juillet. Cette structure
des activités culturelles et sportives hors Victoire de l’innovation pour la fonction
a notamment autorité sur la Force
de leur zone de résidence. publique d’État, à l’occasion des rencon-
de réaction rapide de l'OTAN,
tres de la modernisation de l’état qui se
la Nato Response Force (NRF).
sont tenues du 6 au 8 juillet 2009 à Paris.
Nouveau site intradef Remis par Bernard Accoyer, président de n Du 8 au 12 juillet 2009, le CHEF
Créé à l’initiative de l’état-major des l’Assemblée nationale, ce prix récom- D'ÉTAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE TERRE
armées, un nouveau site intradef, consa- pense les investissements techniques, GREC, le général de corps d'armée
cré aux opérations extérieures, a vu le financiers et humains du ministère de Dimitrios Voulgaris, était en visite
jour. Intitulé «Opérations», il contient l’ac- la Défense en tant qu’acteur majeur et de travail en France.
tualité de tous les théâtres d’opérations, innovant.
notamment l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire,
le Kosovo, le Liban, la lutte contre la pira-
Clin d’œil

terie, ou encore les interventions sur le


territoire national à l’occasion de la tem-
pête Klaus ou le dispositif Harpie en
Guyane. En voici l’adresse :
www.ema.defense.gouv.fr/operations/

La Défense
sur Dailymotion
Le ministère de la Défense a lancé le
14 juillet 2009 une chaîne dédiée aux
questions de Défense sur le site de par-
tage de vidéos Dailymotion.
Cette chaîne « Défense » a pour but de
permettre aux internautes de retrouver
de manière régulière des images sur Photo : ADC Philippe GIRARD, CNPI 4
l’actualité des forces armées françai- Un exercice de beachage en début de saison touristique sur la plage de
ses, sur les théâtres et en exercice, des Saint-Aygulf près de Fréjus, par les personnels de la 4e Cie du 21e RIMa,
présentations de matériel en situation, dans le cadre de leur préparation opérationnelle avant départ en Guyane.
des reportages sur les jeunes et la
Défense, des images d’archives cou- Faites-nous parvenir vos clins d’œil
vrant les moments forts de l’histoire
>

et situations militaires originales à l’adresse Internet


militaire. Retrouvez cette chaîne à sirpat-comecrite.emat@terre-net.defense.gouv.fr
l’adresse suivante :
http://www.dailymotion.com/portal/ Les meilleurs seront publiés et récompensés
defense

TIM n° 207 - Septembre 2009 11


TIM207_012_013_FOCUS.QXD 21/08/09 11:32 Page 12

Focus

Restructurations 2009

La modernisation e
Regroupements, dissolutions, changements d’appellation... Faisant suite
aux conclusions du Livre Blanc, l’armée de Terre continue le processus
de réorganisation de ses forces, engagé l’année dernière. Tour d’horizon
de l’impact du redéploiement de l’armée de Terre pour l’année 2009 1.

L’
objectif est de lancer la réorganisa- Chaîne RH: intégration de l’état-major du Chaîne commissariat de l’armée de Terre:
tion dans tous les domaines, avec un Commandement de la formation de l’ar- début de la réorganisation fonctionnelle
premier effort sur la réduction de mée de Terre (CoFAT) au sein de la Direc- (impression, habillement).
l’environnement et du soutien des forces. tion des ressources humaines de l’armée
Elle se caractérise notamment par: de Terre (DRHAT) et début du resserre- Rattachements 2009 :
n l’intégration du CFLT au sein du CFT (cf. ment du dispositif de formation (regrou- n Le groupement de camp de Caylus
article CFT pp. 50-51), la réorganisation pement ELT/ESAM). devient un détachement du 17e RGP de
des brigades logistiques et du disposi- Montauban;
tif d’entraînement et de préparation opé- Chaîne maintenance: mise en place d’un n Le groupement de camp de la Courtine
rationnelle; dispositif transitoire pour la création du devient un détachement du 126e RI de
n le lancement de l’expérimentation du nouvel échelon de direction de la chaîne, Brive.
concept de base de Défense (BDD). retrait des RMAT des brigades logistiques. R é a l i s é p a r l e C N E A u d r e y L A I SN E

12 TIM n°207 - Septembre 2009


TIM207_012_013_FOCUS.QXD 20/08/09 17:20 Page 13

n en marche Nouvelle réarticulation des brigades en 2009


2e Brigade blindée (Brigade de décision) n 21e Régiment d’infanterie de marine (Fréjus) Brigade des forces spéciales Terre
n État-major (Orléans) n 1er Régiment étranger de génie (Laudun) n État-major (Pau)
n 16e Bataillon de chasseurs (Saarburg) n 3e Régiment d’artillerie de marine (Canjuers) n 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine
n Régiment de marche du Tchad (Noyon) n Escadron d’éclairage et d’investigation (Orange) (Bayonne)
n 501e Régiment de chars de combat (Mourmelon – n 13e Régiment de dragons parachutistes (Dieuze)
anciennement 2 501-503e RCC, venant de la 1re BM) 3 9e Brigade légère blindée de marine n 4e Régiment d’hélicoptères des forces spéciales
n 12e Régiment de cuirassiers (Brigade multirôles) (Pau) (anciennement DAOS) 3
(Olivet, anciennement 6-12e RC 3) n État-major (Nantes)
n 13e Régiment du génie (Valdahon) n Régiment d’infanterie chars de marine (Poitiers) Brigade de transmissions d’appui
n 40e Régiment d’artillerie (Suippes, venant de la 1re BM) 2 n 2e Régiment d’infanterie de marine (Le Mans) au commandement
n Escadron d’éclairage et d’investigation (Olivet) n 3e Régiment d’infanterie de marine (Vannes) n État-major (Lunéville)
n 11e Régiment d’artillerie de marine n 53e Régiment de transmissions (Lunéville)
7e Brigade blindée (Brigade de décision) (Saint-Aubin-du-Cormier) n 28e Régiment de transmissions (Issoire)
n 6e Régiment du génie (Angers) n 48e Régiment de transmissions (Agen)
n État-Major (Besançon) n Escadron d’éclairage et d’investigation (Carpiagne)
n 35e Régiment d’infanterie (Belfort) n 40e Régiment de transmissions (Thionville)
n 152e Régiment d’infanterie (Colmar) n 6e Régiment de commandement et de soutien (Douai)
n 1er Régiment de chasseurs
11e Brigade parachutiste n 18e Régiment de transmissions (Caen)
(Brigade d’engagement d’urgence) n 42e Régiment de transmissions (Laval)
n État-major (Toulouse)
(Verdun, anciennement 1er-2e RCh) 3
n 4e Régiment de dragons (Carpiagne, anciennement 3
n 1er Régiment de chasseurs parachutistes (Pamiers) Brigade renseignement
n 2e Régiment étranger parachutiste (Calvi)
1er-11e RC, venant de la 3e BM) 2
n 19e Régiment du génie (Besançon) n État-major (Metz)
n Escadron d’éclairage et d’investigation (Verdun) n 3e Régiment parachutiste d’infanterie de marine
n 2e Régiment de hussards (Haguenau) 4
n 8e Régiment d’artillerie (Carcassonne)
n 44e Régiment de transmissions (Mutzig)
n 8e Régiment parachutiste d’infanterie de marine (Castres)
n 1er Régiment de hussards parachutiste (Tarbes) n 54e Régiment de transmissions (Haguenau)
1re Brigade mécanisée (Brigade multirôles)
n 17e Régiment du génie parachutiste (Montauban) n 61e Régiment d’artillerie (Chaumont)
n État-major (Châlons-en-Champagne) n 35e Régiment d’artillerie parachutiste (Tarbes) n 28e Groupe géographique (Joigny)
n 1er Régiment de spahis (Valence, venant de la 6e BLB) 2 n 1er Régiment du train parachutiste (Cugnaux)
n 1er Régiment d’infanterie (Sarrebourg) Brigade d’artillerie
n 1er Régiment de tirailleurs (Epinal) 27e Brigade d’infanterie de montagne n 402e Régiment d’artillerie (Chalons en Champagne)
n 3e Régiment du génie (Charleville-Mézières) (Brigade d’engagement d’urgence) n 54e Régiment d’artillerie (Hyères)
n 1er Régiment d’artillerie de marine n 1er Régiment d’artillerie (Belfort)
n État-major (Varces)
n 7e Bataillon de chasseurs alpins (Bourg-Saint-Maurice)
(Châlons-en-Champagne, venant de la 2e BB) 2
n Escadron d’éclairage et d’investigation (Mourmelon)
n 13e Bataillon de chasseurs alpins (Barby) 4e Brigade aéromobile
n 27e Bataillon de chasseurs alpins (Annecy)
n 1er Régiment d’hélicoptères de combat (Phalsbourg)
3 Brigade mécanisée (Brigade multirôles) n 4e Régiment de chasseurs (Gap)
e

n 3e Régiment d’hélicoptères de combat (Etain)


n État-major (Clermont-Ferrand) n 2e Régiment étranger de génie (Apt)
n 5e Régiment d’hélicoptères de combat (Pau)
n 1er Régiment d’infanterie de marine n 93e Régiment d’artillerie de montagne (Varces)
(Angoulême, venant de la 9e BLBMa) 2
n 92e Régiment d’infanterie (Clermont-Ferrand) 1re Brigade logistique
Brigade du génie
n 126e Régiment d’infanterie (Brive-la-Gaillarde) n 1er Régiment du génie (Illkirch)
n 31e Régiment du génie (Castelsarrasin) n État-major Montlhéry (EM 2 BL dissous)
n 2e Régiment du génie (Metz)
e 2

n 68e Régiment d’artillerie d’Afrique (La Valbonne) n 511e Régiment du train (Auxonne)
n 5e Régiment du génie (Versailles)
n Escadron d’éclairage et d’investigation (Angoulême) n 515e Régiment du train (Brie) (vient de la BL 2) 2
n 2e Régiment de dragons (Fontevraud)
n 516e Régiment du train (Toul)
n 132e Bataillon cynophile de l’armée de Terre (Suippes)
n 121e Régiment du train (Montlhéry)
n 503e Régiment du train (Souge) (vient de la BL 2) 2
6e Brigade légère blindée
n 1er Régiment médical (Metz)
(Brigade multirôles)
n État-major (Nîmes) n 3e Régiments médical (La Valbonne)
Situation en date du 1er août 2009.
1

n 1er Régiment étranger de cavalerie (Orange) n 1er et 4e Groupement logistique du commissariat Changement de rattachement.
2

n 2e Régiment étranger d’infanterie (Nîmes) Changement d’appellation.


3
(viennent de la BL 1 et 2)
n 517e Régiment du train (Déols) 4
Changement de lieu.

Changements d’appellations en 2009


APPELLATION D’ORIGINE APPELLATION 2009
École supérieure et d’application du matériel Écoles militaires de Bourges : École du matériel, École du train
Écoles de la logistique et du train et Centre de formation logistique
École d’application de l’arme blindée et cavalerie Écoles militaires de Saumur : École de Cavalerie, CEERAT et CDNBC
École supérieure et d’application des transmissions École des transmissions
École supérieure et d’application du génie École du génie
École d’application de l’aviation légère de l’armée de Terre École de l’aviation légère de l’armée de Terre
École d’application de l’infanterie École de l’infanterie
École d’application de l’artillerie École d’artillerie
Centre de préparation des forces Commandement des centres de préparation des forces
Détachement ALAT des opérations spéciales 4e Régiment d’hélicoptères des forces spéciales

TIM n°207 - Septembre 2009 13


TIM207_014_015_FOCUS.QXD 20/08/09 10:04 Page 14

Focus

C o m m e c h a q u e é t é , l a p é r i o d e d e s m u t a t i o n s e s t s y n o n ym e
de changements chez l e s grands commandeurs de l’armée de Te r r e .
P a r t i c u l a r i t é c e t t e a n n é e , d e u x grands com mandem ent s
disparaissent, conformément aux restructurations : l e CoFAT et le CFLT 1.

Changements en h
Sur les 12 commandeurs, 9 généraux restent dans leur fonction
Chef d’état-major
de l’armée de Terre Directeur des ressources humaines
de l’armée de Terre (DRHAT)
(CEMAT) Général de corps
Général d’armée d’armée
Philippe Renard
Elrick Irastorza n Prise de fonctions: 1er septembre 2008
n Arme/spécialité : Troupes de
n Prise de fonctions : 2 juillet 2008 marine/arme blindée et cavalerie
n Arme/spécialité : Troupes de marine/infanterie n Biographie (extraits)
n Biographie (extraits) – Chef de corps du 1er Régiment
– Chef de corps du 8e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine d’infanterie de marine de 1997
de 1991 à 1993. à 1999 (Bataillon français 7
– Chef du bureau « état-major » à la Direction du personnel militaire en ex-Yougoslavie de 1998 à 1999).
de l’armée de Terre de 1996 à 1998. – Chef du bureau « organisation
– Commandant de l’École d’application de l’infanterie de 2002 à 2004. effectifs » à l’EMAT de 2002 à 2005.
– Adjoint au général commandant la force d’action terrestre – Sous-directeur « recrutement »
à Lille de 2004 à 2005. à la Direction du personnel militaire
– Commandant de l’opération LICORNE en République de Côte d’Ivoire de l’armée de Terre de 2005 à 2006.
de 2005 à 2006. – Sous-chef d’état-major
– Major général de l’armée de Terre de 2006 à 2008. «ressources humaines » à l’état-
major de l’armée de Terre de 2006
à 2008.

Major général de l’armée Commandant de la région Commandant de la force


de Terre (MGAT) Terre nord-est d’action terrestre
Général de Général Général
corps d’armée de corps d’armée de corps d’armée
François-Pierre Joly Jean-Loup Chinouilh Antoine Lecerf
n Prise de fonctions : 2 juillet 2008 n Prise de fonctions : n Prise de fonctions :
n Arme/spécialité : Génie 1er septembre 2008 15 septembre 2007
n Biographie (extraits) n Arme/spécialité : Génie n Arme/spécialité : Infanterie
– Chef de corps du 3e Régiment n Biographie (extraits) n Biographie (extraits)
du génie de 1994 à 1996. – Chef de corps du 6e Régiment – Chef de corps du 2e Régiment
– Chef du bureau « planification du génie de 1994 à 1997. étranger d’infanterie de 1994 à 1996.
finances » à l’état-major de l’armée – Chef d’état-major de l’inspection – Commandant de l’état-major
de Terre de 1999 à 2001. générale des armées de 1999 à 2001. de force n°4 de 2004 à 2006.
– Général adjoint major au général – Gouverneur militaire de – Commandant des forces françaises
commandant la région Terre nord- Strasbourg, commandant de la engagées dans l’opération LICORNE
ouest de 2004 à 2006. Brigade du génie de 2001 à 2003. de 2006 à 2007.
– Gouverneur militaire de Lyon, – Général adjoint major au général
commandant de la région Terre sud- gouverneur militaire de Paris
est, de 2006 à 2008. de 2006 à 2008.

14 TIM n°207 - Septembre 2009


TIM207_014_015_FOCUS.QXD 21/08/09 10:57 Page 15

Relève des commandeurs

Inspecteur de l’armée de Terre (IAT)


Général de corps
d’armée Nicolas
de Lardemelle
n Prise de fonctions :
1er septembre 2009 (succède
au GCA Jean-Loup Moreau)

n haut lieu
n Arme/spécialité : Infanterie
n Biographie (extraits)
– Chef de corps du 27e Bataillon
de chasseurs alpins de 1997 à 1999.
– Chef de la section titre V puis chef
du bureau «planification finances»
de l’état-major de l’armée de Terre
(EMAT) de 2001 à 2004.
– Adjoint au sous-chef d’état-major
«organisation-ressources
humaines» de l’EMAT de 2004 à 2006.
– Commandant des Écoles de
Coëtquidan de 2006 à 2009.

Directeur central du commissariat


Commandant de la région Commandant de la région de l’armée de Terre
Terre sud-est Terre sud-ouest
Commissaire général
Général de corps Général de corps de division
d’armée Xavier d’armée Jean-Pierre Dupuy
Bout de Marnhac Bruno Clément-Bollée n Prise de fonctions : 1er août 2009
n Prise de fonctions : n Prise de fonctions : 1er août 2008 (succède au CGD Gérard Deltour)
1er septembre 2008 n Arme/spécialité : Troupes de n Corps des commissaires
n Arme/spécialité : marine/arme blindée et cavalerie n Biographie (extraits)
Arme blindée et cavalerie n Biographie (extraits) – Directeur du commissariat de
n Biographie (extraits) – Chef de corps du 5e RIAOM l’armée de Terre en Guyane de 1995
– Chef de corps du 6-12e Régiment à Djibouti de 1997 à 1999. à 1997.
de cuirassiers de 1996 à 1998. – Adjoint au chef de l’état-major – Directeur adjoint de la Direction
– Directeur de cabinet à la DGSE particulier du président centrale du commissariat de l’armée
de 1999 à 2000, puis directeur de la République de 2002 à 2005. de Terre de 2004 à 2007.
des opérations de 2000 à 2004. – Commandant supérieur des – Placé en détachement auprès
– Commandant l’état-major de force forces armées dans la zone sud du haut fonctionnaire de défense
n°2 de Nantes de 2005 à 2007. de l’océan Indien de 2005 à 2007. au ministère de l’économie,
– Commandant de la KFOR de 2007 – Chargé de mission à l’état-major des finances et de l’emploi de 2007
à 2008. des armées de 2007 à 2008. à 2009.

Commandant de la région Terre


Nord-Ouest
Commandant de la région Directeur central du matériel
Terre Ile-de-France de l’armée de Terre Général de corps
d’armée
Général de corps Général de corps
Étienne Lafontaine
d’armée d’armée n Prise de fonctions :
Bruno Dary Jean-Tristan Verna 1er septembre 2009 (succède
n Prise de fonctions : n Prise de fonctions : 1er août 2007 au GCA Louis Dubourdieu)
1er août 2006 n Arme/spécialité : Infanterie n Arme/spécialité : Infanterie
n Arme/spécialité : Infanterie n Biographie (extraits) n Biographie (extraits)
n Biographie (extraits) – Chef de corps du 2e Régiment – Chef de corps du 151e Régiment
– Chef de corps du 2e Régiment étranger d’infanterie de 1996 d’infanterie de 1995 à 1997.
étranger de parachutistes à 1998. – Chef d’état-major du REPFRANCE
de 1994 à 1996. – Chef d’état-major du au Kosovo de 2001 à 2002.
– Commandant de la 6e Brigade commandement de la légion – Commandant de la brigade
légère blindée de 2002 à 2004. étrangère de 1998 à 1999. multinationale nord-est au Kosovo
– Commandant de la Légion – Sous-chef d’état-major de 2004 à 2006.
étrangère de 2004 à 2006. «études-planification-finances» – Chef d’état-major du général
– Inspecteur de la fonction de l’état-major de l’armée de Terre commandant la force d’action
«mêlée» de l’IAT de 2006 à 2007. de 2004 à 2007. terrestre de 2006 à 2008.

CNE Audrey LAISNE


1
Général de corps d’armée Pierre Garrigou Grandchamp et général de division André Sellier.
Photos : DR

TIM n°207 - Septembre 2009 15


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En direct de…

16 TIM n° 207 - Septembre 2009


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Djibouti

L a Fr anc e es t p ré sen te à Djibo uti d ep uis pr ès d e 15 0 a ns. Le s de ux p ays son t liés


p a r u n e h i s t o i re c o m m u n e e t u n a c c o r d d e d é f e n s e s i g n é e n 1 9 7 7 . L a b a s e d e s F o rc e s
f r a n ç a is e s s ta t io n n é e s à D jib o u ti ( F F D J) e s t la p l u s im p o r t a n te d e s q u a tr e b a s e s
d e fo rc e s p r é p o s i t i o n n é e s s it u é e s s u r l e c o n t i n e n t n o i r a v e c 2 9 0 0 h o m m e s .
Interarmes, interarmées, et aujourd’hui interalliés, le quotidien des FFDJ est fait
d e m iss io n s e ss e n tie lle s da n s u n e zo ne s tr a té g iq u e, au d é b o u ch é d u d é tr o it
de Bab el Man deb, où t ransi ten t 20 000 bat eaux par an et 30 % du pét rol e eu ropée n.
La composante Terre, interarmes par nature, est en posture opérationnelle
p er ma ne nte . Rep o rta ge s a ve c les tro up e s su r plac e, a u mo me nt o ù n o tre pr és en ce
dans l’océan Indien, de l’Afrique à la péninsule Arabique, se renf orce encore avec
la créa tio n d ’un e base p erman ente aux É mir ats a rabe s u nis (EA U).
CNE Thomas DIJOL
Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE

L e 4 e escad ron du 1 e r R I M A d a n s l e d e s e r t d j i b o u t i e n .

TIM n° 207 - Septembre 2009 17


TIM207_016_025_ENDIRECT.QXD 19/08/09 15:25 Page 18

En direct de…

Dès le milieu du XIXe siècle et le percement du c a n a l d e S u e z , l a F r a n c e


a c o m p ri s l ’ i m p o r t a n c e d e l ’ e m p l a c e m e n t s t r a t é g i q u e d e D j i b o u t i ,
dans le golfe de Bab el Mandeb. Après avoir été colonisatrice, la France s’est
lentement muée en un partenaire privilégié, notamment sur le plan militaire.

Une histoire
commune

18 TIM n° 207 - Septembre 2009


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Dates clés
1859 Début du percement du canal
de Suez (terminé en 1869).

1862 Traité français avec


les sultanats de Raheita,
Tadjourah et Obock.

1883 Signature du protectorat


français par Léonce Lagarde.

1896 Création de la côte française


des Somalis et dépendances.

Tir au canon de 20 mm par le 5 e Régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM). 1917 Achèvement du chemin de fer
vers Addis Abeba (Éthiopie).
Participation du bataillon somali
à la 1re et la 2e Guerre Mondiale.
Les missions des Forces françaises à Djibouti (FFDJ)
1933 Djibouti passe sous
La protection des intérêts et des ressor- Elles sont en mesure d’intervenir sur un commandement militaire
tissants français dans toute leur zone très court préavis dans toute l’Afrique. et devient une plate-forme
d’action reste la mission essentielle des aéronautique.
FFDJ, mais elles peuvent aussi accom- Les projections récentes
plir des missions d’aide au profit de n MINUEE (Mission intérimaire 1939-1945 Djibouti reste fidèle
l’État djiboutien et des forces armées des Nations unies en Érythrée à Vichy.
djiboutiennes. Par exemple, lors du et en Éthiopie) en 2000 et 2001 ;
conflit avec l’Érythrée en juin 2008 au n Opération LICORNE (2002) ; 1958 La colonie devient un Territoire
nord du pays. Une mission de coopéra- n ARTEMIS en République d’outre-mer.
tion militaire multi et bilatérale avec les démocratique du Congo (2003) ;
pays de la zone pour une plus grande n République Centrafricaine (2007). 1967 Djibouti devient le Territoire
stabilité régionale. La France contribue français des Afars et des Issas.
aussi au renforcement capacitaire de Les relations bilatérales
l’EASBRIG (East african stand-by bri- Djibouti est le sixième plus important 1977 Indépendance du territoire
gade), creuset des forces est africaines bénéficiaire de notre coopération militaire sous le nom de République de
de maintien de la paix. (plus de 4,5 millions d’euros par an). Du Djibouti et signature de l’accord
coup, les FFDJ contribuent directement de Défense.
De plus, réservoir de forces entraînées, à la modernisation de l’outil de Défense
acclimatées et aguerries, les FFDJ djiboutien, via la mise en place d’exerci- 2008 Intervention des FFDJ
participent au soutien des opérations ces conjoints annuels ou encore des sta- au profit des Forces armées
ATALANTE contre la piraterie et ENDU- ges de formation et d’aguerrissement djiboutiennes dans le conflit
RING FREEDOM contre le terrorisme. pour les forces armées djiboutiennes. qui les opposent à l’Érythrée.

Les FFDJ : les armées en miniature


Les FFDJ sont le contingent le plus important déployé hors de métropole (hors OPEX). 2 900 militaires appartenant
à des unités prépositionnées, composées de personnel affecté en séjour ou en mission de courte durée (MCD).

La composante Air sur la base aérienne 188 (BA188) La composante Terre


n 10 avions de Défense aérienne et de bombardement Mirage 2000; n Le 5e Régiment interarmes d’outre-mer (RIAOM) ;
n 1 avion de transport tactique C160 Transall ; n La 13e Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE) ;
n 2 hélicoptères Puma, 1 hélicoptère léger Fennec. n Le Bataillon d’aviation légère de l’armée de Terre
(BATALAT).
La composante Mer
n Un bâtiment de débarquement d’infanterie et de chars (EDIC) ; Les éléments interarmées
n Deux chalands de transport de matériel (CTM) ; n Un détachement du service des essences
n Un appareil Breguet Atlantique 2 de reconnaissance des armées (SEA) ;
de l’aéronavale. n L’hôpital Bouffard du service de santé des armées.

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En direct de…

La 13 e D e m i - b r i g a d e d e l é g i o n é t r a n g è r e e s t l a s e u l e u n i t é i n t e r a r m e s d e l a L é g i o n .
Installée en trois points du territoire djiboutien (Djibouti, Arta et Oueah),
e l l e e s t toujours prête à conduire ses missions opérationnelles tout en a ssurant
l’aguerrissement et l’entraînement des unités tournantes. Reportage avec
l a c o m p a g n i e d ’ i n f a n t e r i e a r m é e p a r l e 2e R é g i m e n t é t r a n g e r p a r a c h u t i s t e
et l’Escadron de reconnaissance (ER) situé à Oueah.

13e DBLE

Un environnement
exigeant Q ui c’est le plus jeune de la sec-
tion ? », demande le capitaine
Damien Brun, officier adjoint
de la 2e compagnie du 2e REP.
Sur le pas de tir, un jeune
légionnaire d’origine asiatique s’avance,
un brin hésitant. « Tu es le dernier survi-
vant de ton groupe, prend la Minimi, char-
geur de 30, ta cible est là, feu ! » Le ton
est donné. «Réalisme et rigueur», expli-
que le colonel Thierry Burkhard, chef de
corps de la 13e DBLE. « Ce sont les mots
clés de la préparation ici. L’aguerrisse-
ment, lui, va de soi dans un environne-
ment aussi exigeant que celui de
Djibouti », explique le chef de corps. Sur
le terrain, le rallye du niveau groupe se
poursuit dans la zone des complexes de
tir de Maryam. Les légionnaires para-
chutistes qui arment la compagnie d’in-
fanterie de la 13 pendant quatre mois
semblent progresser sans effort. Le capi-
taine Alexandre Morlière, commandant la
compagnie, détaille : « Aujourd’hui, nous
évaluons le commandement des chefs de
groupe en tir, combat, connaissance de
l’armement, secourisme au combat et
transmissions. »
Au même moment, un groupe tombe
sur une position ennemie. En quelques
secondes, les légionnaires attaquent et
éliminent le plastron. Un légionnaire

Réalisme et rigueur
sont les mots clés
de la préparation. »
Colonel Thierry Burkhard,
chef de corps de la 13 e DBLE.

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L’hôpital Bouffard,
tout pour les FFDJ
Les personnels du Service de santé
des Armées (SSA) du Bouffard
soignent les légionnaires et tous les
autres militaires et leurs familles.
Dans certaines salles, rien ne
permet de deviner que nous sommes
à près de 6 000 km de Paris. « 56 lits,
12 000 journées d’hospitalisation
par an et 150 personnes – Français
et Djiboutiens – qui travaillent ici tous

Explications de l’embuscade par le maréchal-des-logis chef Bruce Larivé.

Le médeci n-chef Lafond


simule un blessé, l’auxiliaire sanitaire le commandant d’unité en tançant un de en consultation.
intervient. Gestes précis, il pose une per- ses hommes qui a oublié son camelback.
fusion, le secourisme au combat est ici Sur l’atelier remontage de l’armement, ensemble », explique le capitaine
déjà dans les mœurs. «Nous pre- les armes, chauffées à blanc par le soleil, Ludovic Bayle, chef de cabinet du
nons bien sûr en compte tous sont brûlantes. « Improvisez ! Utilisez médecin chef. « Jusqu’à 35 patients
les retours d’expérience d’Af- votre chapeau de brousse pour transpor- par jour en radiologie et plus
ghanistan », explique le capi- ter la 12.7 sans vous cramer les mains!» de 20 traités aux urgences, nous
taine Morlière. «D’autant plus L’instructeur répète inlassablement les sommes le plus gros hôpital du
que nous y partons en mêmes consignes. Réactif, le groupe pays », conclut-il enthousiaste.
décembre et qu’ici remonte le canon, court se mettre en Bien entendu, les capacités du
nous nous prépa- place sur la butte de tir et tombe en garde. laboratoire d’analyses ou la présence
rons essentielle- de spécialistes (ORL, dentiste,
ment à du combat Penser comme l’ennemi ophtalmologiste) en font également
de contre-gué- «Le combat de contre-guérilla, c’est notre un des plus importants de l’Afrique
rilla», annonce priorité », déclare le capitaine Dieulan- de l’Est. La mission principale est
gard, commandant l’escadron de recon- le soutien des militaires des FFDJ
naissance installé dans le poste isolé de et de leurs familles (soit près de
Oueah. Quelques kilomètres plus loin, 6 000 personnes). Mais l’hôpital
dans l’oued d’Ambouli, les lieutenants médicochirurgical Bouffard assure
Jouanic et Fournier entraînent les élé- également, en vertu d’une
ments d’investigation de l’escadron. « Le convention, le soutien santé des
but, c’est de driller les jeunes légion- Forces armées djiboutiennes (FAD)
naires aux mécanismes élémentaires du et de leurs familles. L’essentiel
combat cavalier », explique le lieutenant des 500 naissances de la maternité
Stéphane Fournier de l’ER. sont ainsi issues de familles liées
Alors que les P4 progressent en sûreté aux forces armées djiboutiennes.
dans l’oued, l’attention focalisée sur les Un facteur d’intégration
crêtes et les possibles engins explosifs et de rayonnement indéniable
improvisés, les cavaliers sont pris à par- pour les FFDJ dans leur ensemble.
tie par le plastron qui les attendait à quel-
ques mètres de la piste seulement. Dans vous de penser comme lui, d’entrer dans
le cours d’eau à sec, les coups de feu et sa logique. » Le chef Gaël Santerre
les ordres résonnent. Une centaine de enchaîne : « Pour la partie SAN c’était
mètres à courir par 45 °C se payent cher. carré, les comptes rendus étaient bons,
Finalement, les « rebelles » s’exfiltrent à j’ai pu prendre en compte les blessés. »
pieds, quelques grenades et tirs d’armes Le lieutenant Fournier revient ensuite sur
légères plus tard. Après l’embuscade, tout ce qu’il voulait observer : le renseigne-
le monde se retrouve autour des véhicu- ment, l’éclairage, les réactions indivi-
les pour une rapide analyse après action, duelles. «La posture, les comptes rendus,
les principaux acteurs de l’exercice expli- l’organisation au sein des véhicules mais
quent ce qu’ils ont retenu. «L’ennemi sera aussi la conduite à tenir en cas de bles-
toujours là où vous ne l’attendez pas », sés ou face à la mort du chef. Ce sont
Le SCH Gaël Sant erre évalue explique le maréchal des logis-chef Bruce autant de paramètres que tous doivent
des légionnaires en secourisme au combat. Larivé qui montait le traquenard, «c’est à maîtriser », conclut le lieutenant.

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En direct de…

Le 5 e R é g i m e n t i n t e r a r m e s d ’ o u t r e - m e r ( 5 e R I A O M ) c o l l a b o r e é t r o i t e m e n t a v e c
toutes les autres composantes des FFDJ. Comme le reste des forces de Djibouti,
i l e s t e n p o s t u r e o p é r a t i o n n e l l e p e r m a n e n t e , p r ê t à i n t e r venir sur très court préavis
dans la zone d’intérêt des FFDJ. Cette aptitude et cette réactivité sont le fruit
d’un entraînement permanent et exigeant sur le territoire djiboutien, lieu idéal
de préparation de nos engagements actuels.

5e RIAOM

Prêt à intervenir
P
as loin de 60 °C en tourelle », sance « qui est aussi une occasion de rizon, la section du lieutenant Degouy ne
annonce le lieutenant Franck jalonner et de plastronner pour le pelo- verra l’ombre qu’une fois rentrée à son
Bouvet en observant la manœu- ton d’éclairage et d’investigation », com- bivouac, après des heures de terrain. « Il
vre du 4e escadron du 1er RIMa plète le lieutenant, « et donc un exercice n’y a pas que l’Afghanistan, mais il faut
depuis une hauteur. «Les hom- à double action qui s’intègre dans notre reconnaître qu’ici on s’y prépare bien »,
mes comme les machines sont mis à logique actuelle d’optimiser chaque sor- explique le lieutenant Bouvet, « la mon-
rude épreuve, c’est aussi ça Djibouti », tie terrain », termine-t-il dans un sou- tagne, les reliefs compartimentés, ces
explique l’officier adjoint de l’escadron rire. Pris à partie par le plastron, les 10RC cols et ravins que l’on aborde à tâtons…
d’éclairage et d’investigation (EEI). accélèrent, parfaitement à l’aise sur Tout ici est une occasion de s’entraîner
Plus bas, dans un découvert, les AMX ce terrain caillouteux, ils malmènent de façon réel à ce théâtre. »
10 RC de l’escadron blindé du 5e RIAOM les « rebelles » qui doivent finalement
s’avancent entre les montagnes en direc- décrocher. De l’autonomie
tion d’Ali Sabeeh, à 60 km au sud de Dji- Dans la plaine, tout se trouble à cause Plus loin au nord, la batterie sol-air du 5,
bouti. Le peloton blindé en progression de la chaleur. Soleil au zénith et rien armée par le 54e RA, valide toutes les
est au cœur d’un exercice de reconnais- d’autre que quelques buissonnants à l’ho- connaissances accumulées à Djibouti
dans un exercice de niveau section. « Le
but pour nous : reconnaître, déceler et
détruire un ennemi du niveau compagnie»,

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Ravitaillement dans le désert.

explique le capitaine Dardaine avant de


laisser les chefs de section donner leurs
ordres. « C’est un parcours de tir ALI 1 du
niveau section, alors aujourd’hui, je cher-
che d’abord à évaluer mes hommes sur
les cadres d’ordres et la sécurité », ana-
lyse le capitaine. « Je veux aussi voir de
l’autonomie, le chef de section qui parle
à ses chefs de groupe qui eux-mêmes
s’appuient sur les chefs d’équipe. Cha-
cun doit être bon dans son rôle car cha-
cun a une mission. »
La section du lieutenant Adrien Lasvacas
s’avance, le jeune officier donne ses
ordres et le parcours commence. Les
artilleurs sont concentrés, appliqués.
Le BATALAT à l’école du désert
Après une première série de coups de feu,
Faisant désormais partie du
5e RIAOM, le BATALAT permet
Dans la plaine, tout se trouble d’« entretenir des savoir-faire
à cause de la chaleur. » spécifiques », déclare le capitaine
Jean-Pascal Fohrenbach. « Voilà le
les comptes-rendus arrivent : « Tous les Tir de nuit pour les artilleurs et l’adju- but de l’exercice de ce soir, mais
ennemis sont détruits », annonce le dant-chef Jacques Nakajima veille au aussi notre raison d’être ici. » Alors
maréchal-des-logis Linda Fagot, chef de grain, certains sont déroutés par la nuit que la chaleur diminue à peine en
pièce canon de 20 mm. Et les cibles tom- noire djiboutienne, pas une source de cette fin d’après-midi, les Gazelle
bent ou se déchirent sous les coups de lumière, rien pour dévoiler les cibles aux décollent de l’aéroport de Djibouti
feu. « Ils sont parfois moins rapides que OB et aux pointeurs PIRAT. « Arrête de et foncent en vol tactique, à 15 m sol
les fantassins », explique le capitaine “psychoter” », grogne l’adjudant-chef à et plus de 150 km/h, en direction de
Bruno Triquer, adjoint opération au BOI l’attention d’un des tireurs pas vraiment cibles à détruire. Après la première
du 5. «Mais ils sont souvent plus précis», à l’aise. «C’est certain qu’ici on peut vrai- partie de la mission, le Puma
poursuit-il. « Le but ici c’est qu’ils soient ment bien s’entraîner, dans toutes les et sa citerne les attendent pour
justement de plus en plus à l’aise», expli- configurations, pour nous c’est aussi l’oc- un ravitaillement en plein désert.
que le lieutenant-colonel Ducret, chef du casion d’apprendre ou de peaufiner de Sol crevassé et rien qui ne bouge
Bureau opération instruction du 5. «Il faut nouvelles compétences», explique l’adju- à l’horizon. Les Gazelle déboulent
que le chef de section artillerie soit capa- dant-chef. «En plus, nous avons la chance pour un poser poussière maîtrisé.
ble de bien faire manœuvrer ses groupes de pouvoir faire tout ça dans un cadre Le ravitaillement, effectué grâce au
de combat, de les faire tirer. Si on arrive exceptionnel alors… » concours d’une équipe embarquée
à ça, alors le contrat est rempli. » du Service des essences aux
Le soleil se couche mais pas les soldats. 1
Arme légère d’infanterie. armées (SEA), est rapide. Dans
une nuit d’encre les hélicoptères
redécollent pour rentrer.
Le Puma dépose au passage des
observateurs sur les champs de tir,
l’occasion de driller ceux qui ont
passé la qualification Orienteur
marqueur baliseur (OMB) pour les
aider à atterrir dans la nuit noire.

Tir de nuit pour le CCH Alexandre Gallina.

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En direct de…

La base française d’Abu Dhabi

La France dans le G
« L a b a s e d e l a p a i x » d’Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis (EAU) a été inaugurée
le 26 mai 2009 par le président de la République, M. Nicolas Sarkozy. Dans le cadre
de la coopération bilatérale, l’implantation militaire française aux EAU (IMFEAU)
positionne notre pays de manière déterminante dans cette région stratégique du
monde. Elle complète ainsi notre dipositif dans l’océan Indien, de l’Afrique aux
p a y s d u G o l f e , p e r m e t d e d é v e l o p p e r n o t r e c o o p é r a t i o n r é g i o n a l e e t p o u r r a s e r vir
de point d’appui pour les forces en transit dans la région.

P
our la première fois depuis cin- de l’IMFEAU ; la base aérienne 104 Terre seront aussi un point d’appui essen-
quante ans, la France a ainsi (BA 104) et son détachement permanent tiel et pratique pour toutes les troupes en
créé une nouvelle base perma- d’avions de combat sur la base aérienne exercice dans la zone.
nente à l’étranger. « IMFEAU » d’Al-Dahfra; et enfin le groupement Terre En s’installant de manière durable sur le
pour Implantation militaire (GT), à l’intérieur des terres à 50km à l’est sol des EAU, la France a répondu à la
française aux Émirats arabes unis. C’est d’Abu Dhabi (cf. la carte). Ce groupement demande des Émiratis, concrétisant ainsi
le nom officiel de cette nouvelle base Terre doit mettre en œuvre le futur Cen- le partenariat stratégique qui lie nos deux
française qui accueillera à terme 250 tre d’entraînement en zone désertique pays. En effet, ce pays du Golfe persique
militaires dont 90 hommes et femmes des EAU (CENZDEAU) et devra également est un partenaire privilégié de longue date
de l’armée de Terre. aider à la constitution
Répartie sur trois sites du territoire émi- d’un pôle d’entraîne-
rati, la base compte trois composantes ment à la manœuvre en 40 % de la production
principales : la base navale et de soutien zone urbaine moyen-
(BNS) au sein du port d’Abu Dhabi et qui orientale. Les 90 mili-
mondiale de pétrole transite
accueille l’état-major interarmées (EMIA) taires du groupement par le détroit tout proche d’Ormuz. »

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e Golfe

© Service photo de la présidence de la République française


de la France. Par exemple, dans le
domaine terrestre, la France participe à
près de 25 activités annuelles conjointes
autour des communautés de matériel et
des exercices tactiques. L’exercice le plus
connu d’entre eux est l’exercice interar-
mées GULF SHIELD (avec le Qatar) et qui
a rassemblé lors de sa dernière édition
plus de 2 000 hommes dont 600 Français
Le président de la République lors de l’inauguration.
(cf. Terre Information Magazine de mai
2008).
La situation des EAU est stratégique
notamment parce que 40% de la produc-
tion mondiale de pétrole transite par le
détroit tout proche d’Ormuz. Cette base
vient donc logiquement compléter le dis-
positif militaire hexagonal déployé le long
de l’arc de crise défini par le Livre blanc
sur la Défense et la sécurité nationale,
courant notamment de l’Afrique au pays
du Golfe. Le dispositif militaire français
dans la zone est donc aujourd’hui articulé
autour des Forces françaises stationnées
à Djibouti (FFDJ), des Forces armées fran-
çaises en zone sud de l’océan Indien (FAS-
ZOI), du dispositif maritime permanent
en océan Indien (ALINDIEN) et aujour-
d’hui donc l’Implantation militaire fran-
çaise aux EAU.

Caractéristiques des Émirats arabes unis (EAU)


n Les EAU sont une fédération n Langue officielle : arabe.
de sept émirats (les plus connus n Superficie : 83 600 km2.
étant Abu Dhabi et Dubaï), n Population : 4,1 millions
indépendants du Royaume-Uni d’habitants dont 10 000
depuis 1971. expatriés français environ.
n Capitale de la fédération : n Climat : désertique.
Abu Dhabi.
Autres grandes villes :
Dubaï, Sharjah, Al Aïn.

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DOSSIER

L’évaluation opérationnelle

Prêt pour
le combat
L’
évaluation opérationnelle, c’est la dernière marche de la Mise en condition avant projection (MCP),
le passeport pour l’opérationnel puisque c’est grâce à l’EVALOPS que le chef certifie les troupes prêtes
à partir. Si l’évaluation opérationnelle recouvre des réalités aussi différentes que toutes les missions remplies
par l’armée de Terre – de la Guyane à l’Afghanistan, de la République de Côte d’Ivoire à la Réunion –,
un état d’esprit unique préside aujourd’hui : le retour aux fondamentaux dans le cadre de la préparation
opérationnelle ; avec la part belle faite au tir et aux gestes de première urgence, et la maîtrise des MICAT
et de l’interarmes jusqu’aux plus bas échelons. Tour d’horizon de l’évaluation opérationnelle, des légionnaires du
2e Régiment étranger d’infanterie qui s’apprêtent à repartir en Afghanistan aux marsouins du Régiment d’infanterie
de chars de marine qui retournent en République de Côte d’Ivoire ; en passant par les transmetteurs du
18e Régiment de transmissions qui prépare sa projection à la Réunion.
CNE Thomas DIJOL
Photos : ADJ Gilles GESQUIERE

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Derniers réglages _28-29

Au plus prêt du réel _30-31

Plein les pattes _32-33

Pas de petites missions… _34-35

Du pilote char au
chef d’état-major _36-38

Notre raison d’être, c’est l’engagement


opérationnel et la préparation
de cet engagement. Tout le reste est accessoire. »
Général d’armée Elrick Irastorza, CEMAT

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DOSSIER L’évaluation opérationnelle : prêt pour le combat

Quelle est la place de l’évaluation opérationnelle dans


le cursus de la mise en condition avant projection ?
Selon quels critères les soldats de l’armée de Terre et
l e u r s c h e f s s o n t - i l s é v a l u é s a v a n t un départ en mission ?
Qui fixe ces critères et comment évoluent-ils
au regard des engagements de l’armée de Terre ?
Éléments de réponse pour mieux comprendre l’EVALOPS.

Analyse

Derniers Évaluation
Jugement porté sur la capacité
d’une unité ou d’un système

réglages
de commandement à être engagé
dans une mission. L’autorité
en charge de l’évaluation associe
aux résultats du contrôle,
sa connaissance de l’unité,
son expérience et sa situation
du moment.

L
e but n’est pas de noter des gens opérations extérieures (OPEX) ou en mis- sac», et des mises en condition avant pro-
brutalement pour les classer. sions de courte durée (MCD). jection différenciées selon le théâtre.
L’évaluation opérationnelle, c’est Mais l’évaluation, c’est aussi «le marqueur Sur le terrain, qu’est-ce que cela donne ?
avant tout un outil permettant au d’un niveau, un moyen de justifier des bud- Des évaluateurs, attentifs à l’atteinte des
chef d’apprécier et de connaître gets, de juger de manière objective du critères opérationnels indispensables
le niveau réel de ses unités. » D’emblée, niveau de préparation atteint.» Sur un plan dont le CFT s’assure du respect. L’évalua-
le général de brigade Marc Foucaud, opérationnel, «elle met les chefs en situa- tion, ce sont aussi des centres, dans la
général adjoint responsable de la prépa- tion de fatigue ou de stress exactement main du Commandement des Centres de
ration opérationnelle au Commandement comme à la guerre. Ils doivent alors conti- préparation des forces (CCPF). «Le CCPF
des forces terrestres (CFT), explique l’état nuer à décider dans le brouillard des com- fournit tous les outils aux commandants
d’esprit qui préside à l’évaluation opéra- bats», analyse le général Foucaud. de brigade pour l’évaluation opération-
tionnelle dans l’armée de Terre. « Une «Pour les unités évaluées, cela permet de nelle », explique le général de brigade
armée professionnelle doit gagner sur mieux se connaître et de motiver les per- Bertrand Dumont Saint-Priest, comman-
ses points faibles. Pour les améliorer, il sonnes, mais aussi d’avoir confiance dans dant le CCPF. « Les centres du CCPF ne
faut savoir ce qu’ils sont et y remédier », l’armement, dans “l’outil” et, enfin, de s’as- font que du contrôle, ils permettent au
poursuit le général. C’est justement ce surer du niveau atteint sur le plan tactique chef interarmes de faire lui-même l’éva-
que permet l’évaluation opérationnelle, notamment.» Autant de facteurs et de cri- luation opérationnelle de son unité.» Évo-
qui est conduite au profit des unités qui tères qui sont atteints par le biais de la lution remarquable ces dernières années,
s’entraînent tout au long de l’année, formation en école, de la préparation opé- « les centres donnent une notation, mais
essentiellement en vue de projections en rationnelle au premier métier, le «fond de cette notation est différente d’un coupe-
ret, on tire une image à un instant T et on
essaye immédiatement de voir ce qui peut
La notation est différente d’un couperet, être amélioré, c’est une forme de péda-
on tire une image à un instant T et on essaye gogie par le succès», poursuit le général.
Ce qui est prioritairement évalué aujour-
immédiatement de voir ce qui peut être amélioré, d’hui : la capacité des chefs à comman-
c’est une forme de pédagogie par le succès. » der, celle des hommes à maîtriser tous
Général de brigade Bertrand Dumont Saint-Priest, les automatismes de leur cœur de métier,
celle des unités à faire face aux situations
commandant le CCPF.
opérationnelles les plus dangereuses et
les plus difficiles.

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Définitions
CERTIFICATION
Acte par lequel un chef garantit au COMFT
la capacité de ses unités ou de ses postes
de commandement à prendre l’alerte ou
à être engagés conformément à des critères
communément acceptés.

CONTRÔLE
Procédure qui consiste à définir, à partir
d’éléments objectifs et mesurables, la qualité
de l’entraînement ou le niveau de préparation
opérationnelle atteint par une unité ou
un poste de commandement sur l’échelle
reconnue des cotations en vigueur dans
l’armée de Terre. Il fait l’objet d’un résultat
quantifié de 5 (pleine capacité opérationnelle)
à 1 (non observé).

ENTRAÎNEMENT
Processus d’acquisition et d’entretien
des savoir-faire collectifs associant plusieurs
fonctions pour l’exécution d’une mission
donnée.
L’analyse après action au CENTAC.
ÉVALUATION
Jugement porté sur la capacité d’une unité ou
Nouvelles évaluations, nouvelles préparations d’un poste de commandement à être engagé
dans une mission. L’autorité en charge de
n OCTOBRE 2009 : activation du Détachement d’assistance opérationnel l’évaluation associe aux résultats du contrôle
(DAO) Afghanistan à Canjuers. sa connaissance de l’unité, son expérience
Le DAO/A est chargé d’appuyer les unités dans leur MCP pour l’Afghanistan. Ratta- et sa situation du moment.
ché au 1er Régiment de chasseurs d’Afrique, il permet, dans un environnement
ressemblant au théâtre, de recevoir pendant trois semaines les unités en partance. FONDAMENTAUX
Il dispose entre autres d’une FOB (base d’opération avancée), d’un parcours IED Savoir-faire techniques et tactiques de base
(engin explosif improvisé), de matériels identiques à ceux présents en Afghanistan nécessaires pour exécuter des actions,
et d’équipes de marque composées de militaires de retour du théâtre. Ainsi, il individuelles et collectives, liées à un métier
concentre dans un cadre espace-temps normé les moyens humains et matériels opérationnel.
indispensables pour mener une MCP de qualité.
INSTRUCTION COLLECTIVE
n SEPTEMBRE 2009 : évolution du système CNEA/CNEASA. Processus principal d’acquisition,
La Commission nationale de contrôle interarmes (CNCIA) est créée à Châlons-en- de perfectionnement et d’entretien
Champagne, à partir des structures de la Commission nationale d’évaluation de des connaissances et savoir-faire collectifs
l’artillerie (CNEA), et de celles de Commission nationale d’évaluation de l’artillerie qualifiant pour une fonction ou un métier
sol-air (CNEASA). Elle regroupe désormais toutes les autres expertises fonction- militaire. L’instruction collective se déroule
nelles (BLB, INF…). Elle reprend toutes les missions de la CNEA et de la CNEASA, dans un environnement tactique simplifié.
tout en préparant la montée en puissance des contrôles du domaine interarmes.
MISE EN CONDITION
n SEPTEMBRE 2009 : constitution du Groupe d’aguerrissement montagne POUR LA PROJECTION
(GAM) de Modane. Précédent de peu l’engagement et complétant
Dans une double logique de rationalisation et d’adaptation, ce pôle spécifique la préparation opérationnelle générique,
d’aguerrissement montagne rattaché au 13e Bataillon de chasseurs alpins se met la MCP désigne la préparation spécifique
en place. Il répond à la nécessité de conserver une capacité permanente et effi- à la mission pour laquelle l’unité
ciente de formation collective en zone montagneuse. Les stages sont prioritaire- ou la formation ou le PC est désigné.
ment dédiés aux unités d’infanterie, à raison d’une unité non alpine par stage et
de onze créneaux par an. NORME
Niveau optimal d’activités pour une unité
dans le cadre de son parcours de préparation
Pour en savoir plus n LES SITES UTILES opérationnelle.
La PREPAOPS :
n DOCUMENT DE RÉFÉRENCE www.emat.terre.defense.gouv.fr/pops/ SEUIL
« La directive de préparation Le CFT pour la MCP : www.cfat.terre.defense. Niveau minimal d’actions de préparation
à l’engagement opérationnel gouv.fr/accueil/accueil.php?page= opérationnelle à mener, en dessous duquel
pour la période 2009-2012 » documentation&id=10 &infochemin=RETEX la maîtrise du métier n’est pas garantie.

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DOSSIER L’évaluation opérationnelle : prêt pour le combat

Une rotation au CENTAC

Au plus prêt
du réel
Depuis 1996, le Centre d’entraînement au combat (CENTAC) concourt
La FORAD, l’atout réalisme du CENTAC.

activement à la préparation des unités de combat de l’infanterie et de l’arme


blindée cavalerie. Parmi les centres du CCPF, le CENTAC est sans doute
l ’ u n d e s p lu s c onn us – r e d o u t é s a u s s i – d e s u n i t é s q u i v i e n n e n t y a f f r o n t e r
l e s deux c o m p a g n i e s i n t e r a r m e s d e l a F o r c e a d v e r s e ( F O R A D ) .

C
’est la confrontation des volon- précise immédiatement le colonel Phi- je regarde essentiellement comment
tés», déclare le capitaine Nico- lippe Robin, patron du CENTAC. « Nous l’unité manœuvre mais aussi si les sol-
las Pepin, commandant la cherchons d’abord à les préparer à déci- dats connaissent leurs actes élémen-
1re compagnie de la FORAD au der sous pression et dans le stress», pré- taires : se poster, se déplacer, être en
CENTAC. «Nous sommes à un cise le colonel. «C’est celui qui décide et appui mutuel constant », détaille le capi-
contre trois, à pieds, mais nous connais- agit le plus vite, celui qui fait les bons taine Armand de la Rochère, chef d’équipe
sons le terrain, nous sommes mobiles, choix tactiques qui l’emporte. » OAC 1. « Je vois aussi directement com-
réactifs et capables de nous réarticuler Sur le terrain, le 2e REI, qui s’apprête à ment les ordres sont donnés, repris, exé-
complètement en moins de vingt minutes», partir en Afghanistan, est à la manœuvre. cutés», poursuit le capitaine. «C’est très
poursuit-il. « Largement de quoi bous- Les observateurs, intégrés dans les sec- instructif et ça me permet de donner un
culer ceux qui sont évalués et d’appuyer tions, n’interviennent qu’en cas d’erreur maximum de conseils et d’avis pour le
là où ça fait mal », explique-t-il dans un trop importante. Ils sont surtout là pour 3 Alpha 2 du soir. »
sourire. « Il faut bien comprendre que alimenter le centre opérationnel en infor- Car, « c’est bien l’exploitation pédagogi-
l’objectif principal ici est de pointer les mations et recueillir des éléments pour que des résultats de l’évaluation qui est
insuffisances éventuelles dans un souci l’analyse après action qui a lieu chaque le point fort », explique le chef de batail-
de les analyser et d’y pallier au plus vite», soir. «Comme observateur et évaluateur, lon James Devignon, du groupe analyse

30 TIM n°207 - Septembre 2009


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EVALOPS appui mortier à Canjuers


Presque au même moment, la section d’appui mortier de 120 mm du 3e Régiment d’artillerie de
marine est contrôlée par la CNEA3 sur le camp de Canjuers. Ici, les contrôleurs se répartissent
entre l’arrière et l’avant. Le capitaine Olivier Berbain, à l’avant, explique : « L’évaluation c’est
un tout, nous observons les savoir-faire artillerie mais aussi les connaissances TTA. Il faut non
seulement savoir tirer mais aussi vivre sur le terrain. Pour les observateurs, il faut être rapide
et précis et, bien sûr, connaître la tactique interarmes. » Sur le terrain, les contrôleurs s’assu-
rent de tout, la précision des tirs qui compte pour beaucoup dans la note finale, les ordres et les
comptes rendus en anglais, les réactions face aux IED 4, l’aptitude à extraire un blessé sous le
feu, autant de connaissances qu’il est indispensable aujourd’hui de maîtriser parfaitement avant
de parcourir le « royaume de l’insolence » (Afghanistan).

L’analyse après action


Dans le Centre opérationnel CENTAURE
justement, les officiers de marque voient
tout et entendent tout. Toutes les troupes
sont matérialisées sur plusieurs écrans
géants. En bruit de fond, les comptes ren-
dus des OAC, coups de téléphone et
ordres donnés au terrain. En cas de doute,
les observateurs sur le terrain sont en
mesure d’expliquer immédiatement ce
qui ne serait pas clair. Tout est là pour une
compréhension globale de la manœuvre
et permettre un des points forts de l’éva-
L e s e c o u r i s me a u c o mb a t : u n e p r i o r i t é . luation ici : l’Analyse après action 1.
Après leur journée sur le terrain, les com-
une situation, ce sont les images vidéo et mandants d’unité et les chefs de section
les comptes rendus des observateurs. sont installés dans la salle 3 Alpha. L’ob-
Notre objectif, c’est d’amener les joueurs jectif ? Comprendre ce qui s’est passé.
à mettre le doigt sur leurs erreurs et à Alors tout est décortiqué et ceux qui étaient
les comprendre. Là, les vertus pédago- sur le terrain doivent tout détailler : la
giques des images sont indéniables. » manœuvre, les combats, les contacts avec
Sur le terrain, la guerre est en cours. Le la population et les autorités locales. Cha-
colonel Philippe Robin va à la rencontre cun cherche à comprendre ce qu’il a fait
pédagogique. Le dossier d’analyse qui est des commandants d’unité et intervient au et pourquoi. Si le résultat escompté n’est
rendu suite au passage au CENTAC est à cours du dialogue interarmes censé pré- pas au rendez-vous de voir comment il
destination des commandants de brigade parer la manœuvre du lendemain au aurait pu faire autrement. « Le CENTAC
et des chefs de corps pour leur donner niveau des compagnies. « Comment est- reste un moyen d’évaluation très perfor-
ainsi toutes les clés afin d’évaluer les uni- ce que vous utilisez vos appuis ? Com- mant pour les chefs, ils voient leurs
tés. « Nous contrôlons », analyse le colo- ment pensez-vous que l’ennemi va utiliser subordonnés décider en situation de
nel Robin, « mais c’est le chef qui décide le terrain contre vous ? Il faut chercher à stress et avec nos engagements actuels
ensuite de certifier une unité, le CENTAC raisonner par les effets. » Au bout de la c’est aujourd’hui un paramètre détermi-
lui sert alors à avoir les éléments les plus baïonnette, une caisse à sable sommaire, nant du succès », conclut le colonel Robin.
objectifs possibles. »

Des résultats incontestés Nous épluchons véritablement


Au CENTAC, en effet pas de contestation
envisageable des résultats de la manœu-
tout ce que fait le sous-groupement. »
vre. Outre une sanction par le feu, grâce Chef de bataillon Devignon,
à des simulateurs laser, le système CEN- groupe analyse pédagogique, CENTAC
TAURE signale tous les coups et informe
en temps réel des mouvements des véhi- avec les amis et les ennemis qui prennent
cules et du personnel par GPS. « Nous forme. «Le but, c’est qu’ils s’approprient
épluchons véritablement tout ce que fait la manœuvre du sous-groupement, qu’ils 1
OAC : Observateur-arbitre-conseiller.
le sous-groupement », annonce le chef réfléchissent ensemble, toutes armes 2
3 Alpha : Analyse après action
3
Intégrée à la Commission nationale
de bataillon Devignon. « Les conversa- confondues pour voir ce qu’ils peuvent
du contrôle interarmes, basée à Châlons-en-
tions radio et donc tous les ordres sont s’apporter», explique le colonel en repar- Champagne, depuis le 1er juillet 2009.
enregistrés», explique-t-il. «L’autre élé- tant en direction du centre opérationnel 4
Improvised explosive devices, en anglais :
ment qui permet de juger objectivement CENTAURE. engins explosifs improvisés.

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DOSSIER L’évaluation opérationnelle : prêt pour le combat

Le 1 r e C L L o ï c D r a n g e e t B a z u l a u p a s d e ti r d e S o u g e .

Quatre sens en éveil pour un capteur imparable


n OLFACTION. Association n OUÏE. Omnidirectionnelle
d’une odeur à un stimulus et sélective ;
(pistage, mordant, jeu) ; n TOUCHER. Perception
n VUE. Les chiens captent des vibrations au sol.
L’ADJ Bourdeau explique le « percuté-muselé ». essentiellement le mouvement ;

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Grâce à leur capacité cynotechnique « protection des installations », les cynogroupes


de détection sont répartis sur tout le théâtre national, avec plus de 600 chiens
m i l i t a i r e s 1 . I l s p a r t i c i p e n t é g a l e m e n t à l a p l a n i f i c a t i o n d e s p ro je c ti o n s
c y n o t e c h n i q u e s e t s o n t a b o n n é s a u x D O M -C O M d e l a G u y a n e , la R é u n i o n , M a y o t t e ,
Gabo n, et pr ochainemen t la RCI. Soit plus d’une centain e d’équipes p rojetées pou r
2 0 1 0 . M a i s q u e l l e s s o n t l e s c o m p é t e n c e s é v a l u é e s a v a n t u n d é p ar t e n m i ss i o n ?

Zoom sur la cynotechnie assurer un «percuté-muselé» de son ani-


mal sur un individu menaçant envers une
sentinelle. L’adjudant Bourdeau l’encou-

Plein lespattes
rage: «Il faut motiver ton chien, tu dois y
aller à fond, c’est toi le moteur! Là, on est
vraiment dans notre rôle d’évaluateur
mais aussi de conseiller. Tous les contrô-
leurs sont expérimentés et ils doivent en
faire profiter les stagiaires.»
Pour les autres connaissances et savoir-

C
faire, l’esprit de l’évaluation est le même.
herche, Tinau, cherche ! » Cyril Da Cunha E Silva, du CEITO, sur un «Nous possédons un module secourisme
Le malinois, véloce, s’élance autre atelier. Ici, le maître démontre que supplémentaire où le maître-chien doit
immédiatement dans la zone la connaissance parfaite de son binôme à être capable d’apporter les premiers soins
délimitée à la recherche d’un quatre pattes est une force. Alors que le à son compagnon», explique le major Jac-
suspect. Le caporal Thomas chien doit aller reconnaître un véhicule ques Heran. Le tir est, bien entendu, lui
Szymurski, maître-chien au Centre d’en- arrêté une centaine de mètres plus loin, aussi présent. Pour accentuer le réalisme,
traînement de l’infanterie au tir opération- sur un carrefour, il semble refuser les le caporal-chef Édouard du PSCR tire au
nel (CEITO), le suit. Arme en main, il est ordres… En fait, en étant arrêté, le chien FAMAS à côté de l’équipe cynotechnique.
derrière son chien pour appréhender l’in- s’est mis en phase de récupération, et veut Le maître doit alors s’assurer que son
trus signalé dans une Zone de défense chien ne bouge pas pendant qu’il tire à son
hautement sensible (ZDHS). En quelques Tu dois y aller à fond, tour. Au besoin, il le calme, mais la plu-
secondes, le chien militaire neutralise l’in- part restent impassibles. «On est excités
trus et le caporal peut faire son compte c’est toi le moteur!» d’avoir accès à plus de missions », plai-
rendu à l’adjudant Laigneau, chef de Adjudant Bourdeau, chef du PSCR sante le caporal Szymurski, «le chien doit
groupe cynotechnique au 3e Régiment sûrement être comme nous, ça doit lui
du matériel, qui contrôle l’atelier. «Ici, naturellement rejoindre une zone d’om- plaire ces évaluations, ça le change de nos
nous évaluons les maîtres-chiens bre. Au caporal de bien connaître les réac- missions de protection.»
pour voir s’ils maîtrisent les som- tions de son animal pour que le chien se
mations, le contrôle du mordant lance sur ordre et permette ainsi de voir
et savent utiliser la sentinelle si le carrefour est clair ou pas. « Encore
qui les accompagne», explique un atelier de passé », sourit le caporal,
l’adjudant. « le chien commence à se déconcentrer
En ce début juin, le Peloton de et c’est normal après trente heures non-
soutien cynotechnique régional stop… mais nous continuons.»
(PSCR) de Souge 2 reçoit pour un
rallye de trente-six heures les Un binôme indissociable
équipes cynotechniques de toute «Le but de l’EVALOPS, c’est de voir si le
la région Terre sud-ouest. Cette maître connaît son chien, si le binôme est
évaluation opérationnelle permet opérationnel et si l’équipe est soudée.
dedésigner celles qui, parmi les 15 équi- Pour la majorité d’entre eux, il s’agit d’une
pes présentes, sont considérées comme validation des savoir-faire qu’ils mettent
étant aptes à être projetées en MCD. «En en œuvre quotidiennement en métro- Ma rc he de nuit pour c om me nc e r le rallye
de trente-six heures.
fait, ceux qui réussissent l’évaluation opé- pole», explique l’adjudant François Bour-
rationnelle savent qu’ils seront projetés deau, chef du PSCR. D’ailleurs, comme
mais ils ne savent pas encore où», détaille les hommes, les chiens ont un carnet 1
Cette capacité est complétée par la
le major Jacques Heran, conseiller tech- d’entraînement qui les suit en cas de chan- capacité cynotechnique combat débarqué
nique à l’état-major de la RTSO. gement de maître. « L’EVALOPS montre du 132e BCAT.
Le caporal Szymurski poursuit, lui, son aussi comment les maîtres et les chiens 2
En 2009-2010, la réforme du soutien
évaluation. Il doit s’assurer que Tinau reste réagissent en situation de stress et de fati- des cynogroupes des RT va permettre
de renforcer les moyens consacrés à la
parfaitement immobile pendant qu’il va gue, sachant que ce sont des conditions sécurité des installations ainsi que le nombre
inspecter un blessé. Il retrouve ensuite normales en situation opérationnelle. » d’équipes du 132e BCAT, notamment celles
son chef de groupe cyno, le sergent-chef Sur l’atelier suivant, le maître-chien doit formées pour la recherche d’explosifs.

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DOSSIER L’évaluation opérationnelle : prêt pour le combat

PROTERRE

Pas de petites m
S’entraîner pour partir en PROTERRE dans un département d’outre-mer est parfois
aussi dif fi cile que de part ir pour une mission di te maj eure. Le 18e R égi me nt
d e transmissions, qui arm e la compagni e PR OTER RE à la Réunion depuis juin 2009,
en sait quelque chose. Retour sur l’évaluation opérationnelle de ce module,
fin m a i 2 00 8, a u c a m p du M on t du S a u le , qu e l q ue s j ou rs à p e i n e a v a n t s o n d é p a r t
pour l’océan Indien.

E
t moi? Pourquoi vous ne me pre- de temps et l’embarquement des ressor- sants sont pris en compte immédiate-
nez pas moi ?» C’est un élément tissants est rondement mené, toujours ment. Les évaluateurs toujours présents
du plastron, jouant un ressortis- sous l’œil critique des évaluateurs. «C’est agissent comme des chefs d’orchestre,
sant à évacuer, qui hurle à précisément ce que nous cherchons à donnant à l’exercice son tempo, s’assu-
l’attention des militaires du apprécier aujourd’hui», déclare le lieute- rant de la fluidité du scénario, ils scrutent
18e Régiment de transmissions postés le nant-colonel Roland Lieb, chef du Bureau tous les gestes des hommes sur le ter-
long de leurs TRM 2000 et prêts à faire opérations instruction. « Nous voulions rain. Rapidement, les transmetteurs cal-
mouvement. « Je suis diabétique, il me voir une unité qui maîtrise les fondamen- ment les plus paniqués et les brancardiers
faut mon injection », explique un autre taux du combattant et aussi les cadres secouristes accompagnent ceux qui sont
alors que les transmetteurs finissent de d’ordres, aussi bien dans leur réception blessés ou diminués. Le capitaine Cédric
faire monter à bord des camions des que dans leur déclinaison. Nos missions Siodnak, commandant la 4e compagnie,
« civils » dans l’habituelle tenue sweat courantes nous éloignent parfois de ces reçoit les évacués et s’assure de son dis-
compagnie – bas de treillis. savoir-faire et il a fallu reprendre beau- positif. Entre deux comptes rendus à la
coup de compétences de base que nous radio sur des véhicules suspects proches
sommes contents de voir restituées de l’emprise, il analyse sa montée en puis-
aujourd’hui», analyse le chef du BOI 2. sance. «Après dix-sept semaines de pré-
paration, je sens bien comment l’unité
Évaluateurs-chefs d’orchestre fonctionne et là je vois qu’elle est rodée.»
Le convoi s’élance et tombe très vite sur Il détaille ensuite un parcours riche pour
un check-point tenu par des éléments une unité majoritairement constituée de
agressifs, armés de gourdins, qui tour- jeunes dont ce sera la première mission.
nent autour des camions, poussent des «Principalement issus de spécialités qui
cris en chapardant tout ce qui traîne. «Là partent peu comme le réseau de zone ou
on s’assure que les soldats emploient le le RITA2G, ils étaient tous très motivés.»
niveau de force approprié, qu’ils savent La montée en puissance a débuté par une
Prise en compte des ressort issants. être fermes sans en faire trop», explique préparation physique exigeante pour pou-
le capitaine Philippe Masboeuf qui coor- voir affronter le Centre d’aguerrissement
Si cette scène de RESEVAC 1 jouée partout donne les évaluateurs sur le terrain. «Un tropical réunionnais (CATR). « La mise à
en manœuvre est connue, ici pendant paramètre comme l’utilisation minimale niveau physique a également permis de
l’évaluation opérationnelle de ce module de la force doit être acquis pour ce type créer de la cohésion », poursuit le capi-
du 18e RT qui s’apprête à partir à la Réu- de mission», poursuit le capitaine. Le ton taine. «Nous avons préparé la navigation
nion, personne ne joue. Visages tendus, monte et les manifestants tentent de blo- en zodiac, l’embarquement et le débar-
concentration palpable, camions qui atten- quer le convoi. Finalement, après des quement, le salage et le dessalage. »
dent, moteur tournant, personne ne perd négociations menées par le chef de rame Autant d’aptitudes nautiques utiles pour
et un passage en force mais le CATR et son environnement particulier.
sans heurts, le convoi repart, « Ensuite, j’ai cherché à mettre l’accent
Il faut parfois reprendre direction le point de regrou- sur le groupe. La majorité des missions
les compétences de base. » pement des personnes à sur place se situant à ce niveau, autant que
évacuer. ce soit le rouage essentiel de la prépara-
Lieutenant-colonel Roland Lieb, Arrivés sur la ferme simu- tion», poursuit le capitaine.
chef du Bureau opérations instruction. lant l’aéroport, les ressortis- « Bien sûr, le régiment a aussi cherché à

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s missions...
remettre tout le monde à niveau en tir et
notre passage d’une semaine à Caylus PROTERRE rénové
nous a permis de valider les modules
alpha et bravo de l’ISTC», termine le CDU. Trois évolutions majeures améliorent l’aptitude des unités PROTERRE
« Un complément aujourd’hui indispen- à remplir les MICAT. Elles confèrent à ces unités une plus grande souplesse
sable pour la confiance, quelle que soit d’emploi et des capacités accrues leur permettant de remplir leurs missions
la mission. » Le capitaine explique aussi plus efficacement.
que, une fois sur place, l’évaluation et les Ces trois évolutions sont les suivantes :
entraînements se poursuivront. « Nous
avons un contrôle opérationnel par le 1. Emploi possible dans le cœur de métier. Exemple : un sapeur envoyé
2e RPIMa en arrivant, ce sera l’occasion en PROTERRE au Kosovo reste « réversible » et peut revenir très vite
pour nous de voir si nous avons été objec- vers sa spécialité.
tifs dans notre évaluation.»
Toute cette préparation pour quoi faire ?
2. Renforcement du principe de modularité de l’unité élémentaire
PROTERRE.
Une des missions sur place consiste en
la mise en place d’une section sur les îles 3. Engagement possible sous protection et au contact.
Éparses pour quarante-cinq jours d’au-
tonomie. Les transmetteurs doivent aussi
monter tous les services dévolus aux tour-
nants et participent à un exercice de coo- Ga rder son ca lm e fac e à un pla s tron me na ça nt.
pération régional. Autant d’occasions
supplémentaires de poursuivre encore et
toujours la préparation opérationnelle tout
en contribuant à la mission de souverai-
neté sur place.

1
Évacuation de ressortissants.
2
BOI : Bureau opérations instructions.

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DOSSIER L’évaluation opérationnelle : prêt pour le combat

L’évaluation pour tous

Du pilote char
au chef
d’état-major
La 9 e B r i g a d e l é g è r e b l i n d é e d e m a r i n e ( 9 e B L B M a ) e s t e n C ô t e d ’ I v o i r e ,
sur l e terrain, pour un mandat LICORNE qui évolue encore et s’installe dans
un nouveau format à 900 hommes. La préparation a commencé des mois
en amont. Du marsouin au chef d’état-major, tous ont été évalués avant
l e départ p a r le g é n é r al d e b r ig a d e É r ic d e Bo n n e ma is o n , q ui a a in s i p u d i r e :
« Nous sommes prêts ! » Récit d’une montée en puissance.

L
es 7,62 alignent les coups au but
sous une pluie fine sur le camp
de Montmorillon. En ce mois de
mai, la température est sans
doute loin de ce que les mar-
souins du Régiment d’infanterie des chars
de marine (RICM) vivent au bord de la
lagune, en République de Côte d’Ivoire.
Après soixante-douze heures de tactique
en terrain libre, les traits sont tirés mais
tous restent motivés et concentrés. En
arrière du pas de tir, les équipages se
remettent en condition sur les VBL, cer-
tains font chauffer une « rasquette » au
bord de la route, d’autres ferment juste
les yeux un court instant. Les automatis-
mes du terrain sont là, chacun récupère
vite et personne ne semble vraiment
inquiet d’être évalué.
Toujours sous les gouttes, les véhicules
se mettent en place. Les ordres fusent :
« Feu ! » Les douilles fumantes tombent
sur le capot avant des VBL et autour des
ERC 90. Immédiatement après, un groupe
à pied se lance dans le même champ de
tir pour une séance qui fait suite à une
course effrénée dans les herbes.
«Nous essayions d’être exigeants et réa- VBL du RICM en p lace
listes », analyse le capitaine Frédéric p o ur u n c he ck - po i n t.

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Sé anc e d’ in st ruc ti on p ou r le sec our is me a u co mbat .

Fillion, du BOI, qui coordonne les évalua- OPEX », poursuit le capitaine. « Heureu- des évaluateurs est donc de faire com-
teurs ce jour-là. « C’est exactement sement, le BOI avait anticipé la MCP et, prendre aux chefs de peloton qu’ils doi-
comme un tir sur un théâtre, vous êtes par exemple, nous avons pu bénéficier vent utiliser toutes les plus-values des
pris à partie, vous courrez vous poster d’ERC90 venus de Saumur, pour l’évalua- autres spécialités dès la phase de MCP.
et vous ripostez. » Le souci des évalua- tion. Nous servirons sur des matériels
teurs est de coller constamment à cer- identiques en RCI, c’était donc logique de Le sauvetage au combat
taines réalités du terrain. «La Validation pouvoir être évalué dessus. » est une priorité
avant projection (VAP) pour nous, c’est le Le RICM est renforcé dans le cadre du Dans une fermette, à même le sol
contrôle final, les derniers réglages avant SGTIA par des éléments du 6e Régiment bétonné, les soldats répètent les gestes
une projection et un théâtre que certains de génie et du 515e Régiment du train et qui leur sauveront la vie ou celle de leur
connaissent bien mais que d’autres, plus tous suivent, ensemble, cette étape déci-frère d’arme s’ils sont touchés. Les jeu-
jeunes, découvrent tout autant que les sive de la VAP. Un autre objectif majeur nes engagés s’affairent autour d’un des
leurs, en position latérale
de sécurité (PLS). Le
Nous essayions d’être exigeants médecin principal Arnaud
et réalistes. » Capitaine Frédéric Fillion, Le Goff, du RICM, répète
inlassablement les consi-
Bureau opérations instructions. gnes ; présent à Bouaké
en 20041, il sait que le
temps joue contre les blessés et qu’il faut
être précis. « On percute, on injecte, on
appuie.» L’apparition d’une dose de mor-
phine est une des nouveautés du sauve-
tage au combat. Il vérifie aussi les
postures, s’assure que les soldats ont bien
compris la pose du garrot et du panse-
ment compressif. « Stabiliser le blessé,
c’est votre priorité », explique le MP Le
Goff, « il faut être capable de rendre
compte précisément de son état, ensuite on
le met à l’abri et on retourne au combat!»
« On cherche du concret », explique le
Tir à la 7,62 mm.
capitaine Jobic Le Gouvello, commandant
le 1er escadron du RICM. «C’est le concret

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DOSSIER L’évaluation opérationnelle : prêt pour le combat

puisqu’ils progressent sur l’axe, détec- Nous vérifions que les plans et proces-
teur en main et fil antipiège en action. sus du théâtre sont maîtrisés, que toute
Mais ils font le tout en permettant aux la documentation est acquise ainsi que
« tringlots » présents d’observer leur l’ambiance du pays dans lequel ils vont
manœuvre, depuis le grapinage de la être projetés. »
mine jusqu’au panneautage de la zone de Le lieutenant-colonel Loïc Mizon, chef du
passage pour les véhicules. «Voilà! C’est Bureau opérations instruction du RICM,
cette collaboration jusqu’aux plus bas explique que la brigade a intégré le RICM
échelons, qui était l’essence de notre pré- dans son exercice de validation pour roder
paration, que nous voulions observer et les procédures dans un contexte le plus
évaluer aujourd’hui », s’exclame le capi- proche possible de la réalité. «À partir de
taine Fillion. la recopie d’une journée qui a vraiment
eu lieu sur place, nous rejouons la même
« Parfaitement rodé » journée pour nous approprier toutes les
CMX pour l’état-major de la 9. Quelques jours plus tard, à Nantes. procédures», explique le lieutenant-colo-
Autre ambiance mais même objectif final nel Mizon. « C’est une façon simple mais
qui est motivant. Cet aspect concret, on puisque c’est la 9e BLBMa, qui arme le efficace de tout s’approprier. » Le géné-
le retrouve justement dans l’interarmes PCIAT, qui est évaluée. Base de l’évalua- ral de brigade Éric de Bonnemaison, com-
jusqu’au plus bas niveau. » tion pour l’EM de la Brigade: un CMX (Cri- mandant la 9e BLBMa, conclut : « Sur le
Démonstration immédiate avec le lieute- sis Managment eXercice, exercice de principe, l’EM est toujours prêt à partir,
nant Johann Warthmann du 6e Régiment gestion de crise) précédé de l’inévitable la brigade est partie 11 fois en dix ans,
de génie et un parfait exemple du travail contrôle administratif et d’un cycle de c’est parfaitement rodé. Il existe un fond
interarmes au niveau de la section. Le conférences. Le contrôle est réalisé par d’expérience et de compétences qui ren-
peloton blindé arrive sur une position ou le Centre d’entraînement des postes de contre naturellement les objectifs fixés
il doit établir un check point. Il s’en remet commandement (CEPC), délocalisé pour par le CFT, c’est-à-dire que, par exem-
au groupe génie qui jette un dispositif l’occasion. ple, nous parlons anglais et nous maîtri-
sommaire mais efficace avec une herse, Les brigades sont une priorité pour le sons les procédures OTAN. La VAP sert
du barbelé, deux bidons, le tout aux bon- centre. Érigées en véritables task force, juste à confirmer que tout le monde est
nes places et distances pour arrêter et elles sont le niveau d’entraînement prio- au point. »
contrôler des VL. Quelques minutes après, ritaire. Le chef d’escadron Olivier Guyot,
le groupe génie est encore appelé à la res- officier de marque du CEPC, explique :
cousse pour une mine sur un axe. Là, le «Notre contrôle se base sur des critères
1
Le 6 novembre 2004, un Sukhoi 25 lance
plusieurs roquettes sur le camp français
maréchal-des-logis Sébastien Beaufils objectifs, à partir d’un cahier des char- de Bouaké en République de Côte d’Ivoire.
mène son groupe et l’intervention des ges précis, nous donnons ainsi au géné- Le bilan est lourd avec 10 morts et plus
sapeurs mêle réalisme et pédagogie ral tous les moyens d’évaluer sa brigade. de 30 blessés.

L es marsou ins prê ts pou r l’as saut.

38 TIM n°207 - Septembre 2009


Terreinfo
TIM207_TERREINFO_V2.QXD 19/08/09 15:55 Page I

Organe de liaison des ressources humaines fondé en 1973


par le Général d’armée de Boissieu
Téléchargez Terre Info sur Intranet :
sommaire - Septembre 2009 www.drhat.terre.defense.gouv.fr

PAGE Protection sociale PAGE Les parcours de carrière : PAGE Tous


I des engagés volontaires
III personnel civil
V solidaires !

PAGE Les parcours de carrière : PAGE • Création de la SDFE PAGE Tous solidaires !
II recrutement semi-direct
IV • CIRFA virtuel
VI
(suite)

chez les officiers

Engagés volontaires : une protection


sociale dès l’incorporation…
La couverture sociale des militaires est impérative, comme nécessaire de souscrire une assurance
pour tout citoyen français. L’armée de Terre s’implique tout complémentaire santé (mutuelle).
particulièrement pour que ses engagés initiaux (EVI) soient 2. L’assurance
correctement assurés et prennent conscience de l’impérieuse
nécessité de cette couverture, de base et complémentaire, complémentaire santé
tant pour eux-mêmes que pour leur famille. A l’incorporation, il est proposé à l’EVI de
souscrire une assurance complémentaire
santé auprès d’un organisme de son choix
1. La couverture des professionnels de la santé. Si avant dont l’UNEO. C’est un choix responsable
son incorporation, l’EVI possédait déjà sa qui ne peut être fait que par lui.
sociale de base carte « VITALE », le transfert inter-régimes L’UNEO, appellation générique sans signi-
n Assuré social dès l’incorporation. de sécurité sociale est réalisé générale- fication précise, fusionne désormais la
Jusqu’à 16 ans, tout jeune français est ment en 3 semaines. mutuelle nationale militaire (MNM), celle
assuré par la caisse de sécurité sociale de Environ deux mois après le dépôt de son de la Gendarmerie nationale et celle de
ses parents. A partir de 16 ans, chacun l’est inscription, l’EVI reçoit sa nouvelle carte l'armée de l'Air. Actuellement, 95 % des
à titre personnel et reçoit sa carte d’as- « VITALE » de la CNMSS. Les cartes militaires en activité sont assurés par
suré social (carte « VITALE ») qui atteste « VITALE » de la CNMSS, comme celles l’UNEO. L’EVI qui adhère à l’UNEO au cours
de son affiliation individuelle. des autres régimes de sécurité sociale, des 6 premiers mois de service ne subit
Ensuite, le jeune continue d’être assuré génèrent les mêmes délais de fabrication pas de délai de carence (délais entre la
soit par la caisse de ses parents, soit par du fait de l’enregistrement des données, signature du contrat et le droit à certains
la caisse étudiante s’il est étudiant, soit par de la numérisation de la photographie, de remboursements), quelques soient les
celle du régime de son employeur s’il tra- l’insertion de la puce électronique et de soins dont il bénéficie : optique, prothèses
vaille. Ainsi, lors de son incorporation, le l’envoi. dentaires, implantologie. L’UNEO rem-
jeune EVI est déjà assuré social, sauf bourse sa quote-part environ une semaine
quelques cas très particuliers (étranger, n Une couverture de base sans faille. après celle de la CNMSS.
négligence des parents, etc.). Le Service de santé des armées (SSA) Dans le reste de la fonction publique et
A l’incorporation, l’EVI va donc devoir chan- assure gratuitement le soutien médical de dans le secteur privé, l’employeur ne s’oc-
ger de régime de couverture sociale et l’engagé en cas de blessure en service dès cupe pas de telles formalités, qui relèvent
s’inscrire à celui spécifique des militaires le premier jour d’incorporation. Si l’EVI de la responsabilité individuelle et privée.
de la caisse nationale militaire de sécurité nécessite des soins externes au SSA, par L’institution militaire se veut formatrice et
sociale (CNMSS) dont le siège est à Tou- exemple pour une blessure lors d’une pre- éducatrice de ses jeunes engagés. C’est
lon. Son correspondant CNMSS (il existe mière permission, il doit envoyer son dos- pourquoi elle s’investit pour sensibiliser
dans chaque formation – c’est souvent le sier de demande de remboursement à la chacun à l’importance et au fonctionne-
trésorier) l’aidera à remplir son inscription CNMSS. Si son dossier est complet, il sera ment de la protection sociale ainsi qu’à la
puis enverra le dossier à la CNMSS. remboursé environ une à deux semaines bonne gestion du budget familial, en par-
Dès la signature de son dossier de après l’envoi. ticulier grâce à ses cadres de contact, à
demande d’inscription, l’EVI est assuré Toutefois la CNMSS, comme les autres ses acteurs de l’action sociale des armées
social par la CNMSS Environ dix jours caisses de sécurité sociale, ne rembour- et de la condition du personnel1.
après, il reçoit de la CNMSS son attesta- sent qu’une partie des dépenses de santé. BCPEH
tion, qui confirme son inscription auprès Pour être bien remboursé, il est donc 1
Article 6 du statut général des militaires.

I
!
TIM207_TERREINFO_V2.QXD 19/08/09 20:54 Page II

Terreinfo

Les parcours de carrière d


La définition de parcours de carrière lisibles et cohérents constitue une priorité pour l’armée
de Terre. Ces parcours, militaires ou civils, sont garants de son attractivité en termes de recrutement
et de fidélisation. Exemples avec les recrutements semi-directs et semi-directs tardifs dans
le Corps des officiers des armes et sur les études menées pour les parcours professionnels civils.

Sous-officiers :
les bonnes raisons de passer les concours
de recrutement d’officier

L
e désir d’accéder à l’épaulette, 2. Une meilleure pour occuper des postes d’officier trai-
présent chez de nombreux sous- tant en BOI, d’officier supérieur adjoint,
officiers voire militaires du rang, se lisibilité des parcours d’officier renseignement…
heurte parfois à des considérations
diverses, plus ou moins justifiées : senti-
professionnels :
ment de dévalorisation de l’emploi des offi-
ciers, manque de lisibilité des parcours
Après une première partie de carrière axée
sur le commandement d’une section puis
3. Une valorisation
professionnels, mobilité et disponibilité d’une unité élémentaire, les possibilités du statut d’officier par
accrues, concours exigeants, freins cultu-
rels, etc…
de carrière ouvertes à ces officiers sont les
suivantes :
les nouveaux statuts :
- Les officiers issus de l’EMIA ont vocation - instauration d’une limite d’âge unique
Plusieurs mesures ont donc été prises en à atteindre le grade de lieutenant-colo- pour les officiers du COA à 57 ans ;
vue de répondre à ces causes de désaf- nel, et à occuper des postes d’officier - avancement automatique jusqu’au grade
fection pour les concours de l’EMIA et des supérieur (ex. : adjoint du chef du bureau de capitaine, voire commandant pour les
OAEA : opérations-instruction, commandant en officiers diplômés de l’EMIA ;
second, directeur des ressources humai- - augmentation de la rémunération des
nes, chef du BML…). Ceux qui seront officiers (notamment LTN, CNE et CDT):
1. Des responsabilités admis au Collège interarmées de défense
(ex-Ecole de guerre) pourront accéder au
les nouvelles grilles indiciaires, associées
aux statuts particuliers, ont été nette-
garanties malgré grade de colonel, et exceptionnellement ment revalorisées1.
les restructurations : au généralat.
- Les officiers issus du recrutement OAEA
Les officiers bénéficient désormais d’une
rémunération accrue, en contrepartie de
Tous les officiers issus de l’EMIA et du ont vocation à atteindre le grade de capi- leur engagement et de leurs responsa-
recrutement OAEA ont vocation à comman- taine, voire de commandant pour certains bilités.
der une unité élémentaire.
Le nouveau statut particulier du corps des
officiers des armes (COA), entré en vigueur
le 1er janvier 2009, a par ailleurs modifié
les conditions de recrutement des officiers.
Pour l’EMIA et les OAEA, ces conditions
sont désormais les suivantes.

n EMIA :
- être sous-officier ou militaire du rang ;
- avoir effectué au moins 3 ans de services
militaires effectifs (au 1er janvier de l’an-
née du concours) ;
- être âgé de 23 ans au moins et de 29 ans
au plus (au 1 er janvier de l’année du
concours) ;
- être titulaire du baccalauréat ou d’un
diplôme équivalent2.

n OAEA :
- être sous-officier ou militaire du rang ;
- avoir effectué au moins 8 ans de services
militaires effectifs (au 1er janvier de l’an-
née du concours) ;
- être âgé de 31 ans au moins et de 38 ans
au plus (au 1er janvier de l’année du
concours) ;

II
!

!
TIM207_TERREINFO_V2.QXD 19/08/09 20:55 Page III

e dans l’armée de Terre


- être titulaire de l’un des brevets militaires
donnant accès à l’échelle de solde n° 4
(BSTAT ou CQTS).

Ces évolutions, associées aux garanties


offertes par l’accès à un corps d’officiers
de carrière directement en sortie de sco-
larité, et au recul du créneau de recrute-
ment « rang » (désormais au-delà de
40 ans dans le COA), permettent d’accroître
considérablement l’attractivité des par-
cours en tant qu’officiers, par la voie des
recrutements semi-directs et semi-directs
tardifs.
SDEP/BPRH

1
Cf. le dossier accessible sur intradef
à l’adresse suivante :
http://portail.sga.defense.gouv.fr/intrasga/
article.php3?id_article=789.
2
Un concours sur titre, accessible aux candidats
titulaires de 120 crédits ECTS (bac + 2),
devrait être ouvert à parti de 2010.

Personnel civil :
Un objectif : la mise en perspective des cursus de formation
dans les parcours professionnels

L
a construction des parcours pro- Il s’agit d’inscrire la formation dans des Une communication plus large a, par
fessionnels au profit du personnel parcours viables et cohérents qui permet- ailleurs, été menée que ce soit par le jour-
civil est mise en œuvre depuis dix tent à l’agent de développer ses compé- nal de la formation ministériel ou sur les
ans au sein de l’armée de Terre. tences professionnelles au bénéfice de sites INTRADEF de la DRHAT et de la
L’insertion des cursus de formation dans l’institution. DCMAT.
ces parcours professionnels s’inscrit dans Enfin, cette démarche entre pleinement
la rénovation du dispositif législatif et régle- dans le cadre de la politique ministérielle
mentaire sur la formation professionnelle avec la création du pôle « conseil de car-
tout au long de la vie des agents de l’Etat. rière et parcours professionnels ».
Une expérimentation
Cette démarche est initiée, sur la base du du projet en 2009
volontariat, pour les catégories A et B
de l’ordre technique du domaine de la
maintenance, cœur de métier de l’armée
Une méthode : Ce dispositif va être expérimenté en 2009
pour la mise en place des entretiens de
de Terre. la mutualisation carrière au bénéfice des IEF menés par le
gestionnaire central.
et l’information Par ailleurs, une directive de la formation
va être diffusée afin de permettre aux TSEF
L’analyse menée avait pour but de recher- et aux TMD d’avoir, lors de l’entretien de
cher une synergie entre les différents formation, la connaissance de ces parcours
acteurs de la formation de l’armée de Terre professionnels et des cursus de formation
en faisant travailler ensemble les deux associés.
réseaux de la formation, le premier est Un retour d’expérience sera ensuite
celui des conseillers coordonnateurs en conduit sur cette expérimentation. Les par-
formation sous l’autorité de la DRH-MD, cours professionnels et les cursus de for-
le deuxième est celui des pilotes de mation seront réactualisés pour tenir
domaine de l’armée de Terre. compte de la réorganisation du domaine
La Direction centrale du matériel de l’ar- de la maintenance en 2010.
mée de Terre (DCMAT) a été étroitement
associée à ces travaux. SDEP/BPRH
Les travaux menés ont fait l’objet d’une
information lors de la CICPC de l’armée de
Terre en janvier 2009.

III
!

!
TIM207_TERREINFO_V2.QXD 19/08/09 16:03 Page IV

Terreinfo
La formation fait partie intégrante
des ressources humaines
D
ans le dernier CoFAT infos, le GCA
RENARD1 s’est entretenu sur le
nécessaire rapprochement de la
chaîne Formation et de la compo-
sante Ressources humaines de l’armée de
Terre. Au-delà du souci constant de l’effi-
cience par la suppression de doublons,
le développement de mutualisations ou
encore la simplification des procédures, il
convenait de rassembler au sein d’une
même direction tous les leviers et toutes
les expertises qui permettent de recruter,
former, orienter, affecter, promouvoir et
préparer au départ le personnel militaire
de l’armée de Terre, tout en s’appuyant sur
un système d’information performant et
évolutif.
La création de la sous-direction de Forma-
tion et des Écoles répond au besoin de pou-
voir lier étroitement gestion et formation
dans le cadre des parcours professionnels
de nos officiers, sous-officiers et engagés
volontaires.
Elle s’appuie largement sur le profession- avec les restructurations, en créant de véri- ses métiers en qualité d’employeur (recru-
nalisme du CoFAT en matière de pédago- tables pôles d’acquisition de savoir-faire tement, promotion interne, reclassement).
gie, d’outils et de rayonnement. et savoir-être.
Cette nouvelle organisation va également Ainsi, l’armée de Terre est en mesure de SDRR/BComRH et CoFAT
permettre à la chaîne Formation de main- proposer de véritables parcours profes-
tenir son niveau d’excellence et lui confé- sionnels à toutes celles et ceux qui servent 1
Le GCA Renard est le directeur des ressources
rer encore plus de visibilité, notamment en son sein et maintenir l’attractivité de humaines de l’armée de Terre (DRHAT).

Un CIRFA virtuel sur internet pour


répondre aux besoins des jeunes

P
our des raisons de temps ou de Pour rappel, ces centres permettent aux Ainsi, le candidat peut, selon son projet
distance, les jeunes n’ont pas tou- candidats de recevoir des informations professionnel, ouvrir un dossier d’engage-
jours l’opportunité de se déplacer aussi bien sur les carrières de l’armée de ment pour une ou plusieurs des trois
dans nos Centres d’information et Terre que de la Marine nationale ou encore armées de son choix.
de recrutement des forces armées (CIRFA). de l’armée de l’Air. En complément à ce dispositif, l’armée de
Terre a mis en place un CIRFA virtuel per-
manent qui offre ainsi un service en cohé-
rence avec les pratiques des jeunes.
4 orienteurs de bureaux Terre de CIRFA
prennent le relais chaque mardi de
18 heures à 22 heures et dialoguent, en
direct, avec les internautes au moyen d’un
logiciel de messagerie instantané et d’une
webcam.
Ainsi, sans se déplacer, ceux-ci peuvent
poser leurs questions et recevoir toutes
les informations nécessaires avant leur
venue au CIRFA le plus proche !

Une seule adresse sur internet :


www.larmeedeterrerecruteenlive.fr

SDRR/BComRH

IV
!

!
TIM207_TERREINFO_V2.QXD 19/08/09 16:04 Page V

TERRE INFORMATION MAGAZINE PUBLIE L’ARTICLE COMPLET SUITE À UNE ERREUR D’IMPRESSION DANS LE N°206.

Tous solidaires !
Le métier des armes peut conduire les militaires à être brusquement confrontés à des situations
humaines difficiles et même dramatiques. Les événements récents sur les différents théâtres
d’opérations, montrent combien ces risques ne doivent pas être sous-estimés. Il est alors souvent
difficile pour le militaire, son conjoint, sa famille d’appréhender l’ensemble des aides et dispositifs
administratifs qui les accompagnent dans ces moments douloureux. Aussi, sans être exhaustif,
cet article vise à informer la communauté Terre sur la solidarité, institutionnelle ou non, qui existe
au profit des blessés et des familles de nos camarades tués en particulier en opération.

L
a solidarité de proximité est avant Exemple : Un sergent, 8 ans de service, marié dont social et matériel constant. S’il en est
tout celle des proches, des chefs l’épouse travaille (salaire mensuel : 1 200 €) : besoin, elle l’accompagne aussi dans sa
et des camarades, celle des pré- n il décède dans un accident imputable au service : réinsertion professionnelle et sociale, en
sa veuve percevra mensuellement 374 € au titre
sidents de catégories, du méde- de la pension de réversion et 590 € au titre de la liaison avec les services spécialisés (SSA,
cin ou de l’aumônier de l’unité. pension d’invalidité. ASA, ARD, ONAC, etc.), les associations et
La cellule d’aide aux familles (CAF), l’as- n si l’accident n’était pas imputable au service, sa les services publics (Terre Information
sistant de service social (ASS), la cellule veuve percevrait seulement 374 € par mois. Magazine n°201, février 2009).
d’aide aux blessés de l’armée de Terre Les soins sont pris en charge par l’État.
(CABAT) et le bureau d’assistance aux 1.2 LA DÉLÉGATION DE SOLDE Le blessé peut être placé en congés liés à
familles (BAF) viennent compléter l’accom- (cas d’un décès en OPEX) son état de santé 3 avec des variations des
pagnement des familles en leur en appor- La délégation de solde (DSO) est compo- droits (solde et durée) en fonction du sta-
tant un soutien administratif et psycho- sée de la DSO principale (DSOP) et de la tut et de la reconnaissance ou non de l’im-
logique essentiel. DSO complémentaire (DSOC). Elle est ver- putabilité.
sée au conjoint survivant (épouse, parte- S’il est radié des contrôles pour une inva-
naire lié par un PACS conclu depuis au lidité supérieure à 60 %, sa pension de
moins 3 ans), à défaut les enfants de moins retraite sera, dans tous les cas, au moins
La solidarité de 21 ans (ou de plus de 21 ans en cas d’in-
firmité) dans les conditions suivantes :
égale de 50 % de sa solde brute.

institutionnelle • La DSOP : trois mois de solde OPEX 2. Exemple : un militaire dont la solde brute s’élevait à
1 000 €, qui devient invalide à 70 % puis est radié
• La DSOC : trois ans de 1/2 solde OPEX, des contrôles, percevra une pension de retraite d’au
liée au statut général du militaire plus les éléments de rémunération à moins 500 €.
caractère familial, attribués dans leur
1. LES VERSEMENTS intégralité. 2.2 INVALIDITÉ SUITE À BLESSURE
SUITE À UN DÉCÈS • À défaut de conjoint et d’enfants, la DSOC EN OPEX
peut être versée aux ascendants sous Le militaire est considéré comme étant en
1.1 LA PENSION DE RÉVERSION conditions d’âge (60 ans pour le père, service sans discontinuité pendant toute
(cas d’un décès « classique ») 55 ans pour la mère) et de ressources. la mission. Le blessé en OPEX bénéficie de
Le capital décès s’élève à un an de solde Exemple : pour un sergent marié deux enfants, mesures particulières :
brute. Il est versé par la sécurité sociale 3 730 €/mois pendant trois mois et 1 890 €/mois n un barème d’évaluation de l’invalidité
au conjoint ou aux ascendants (sous condi- pendant trois ans. plus avantageux ;
tions de ressources). n le droit aux soins et appareillages gra-
Exemple : pour un caporal célibataire, 15 800 €. Si le conjoint survivant peut bénéficier de tuits ;
la pension de réversion et de la pension n à partir de 85 % d’invalidité, l’attribution
Ce capital décès est prolongé dans le militaire d’invalidité, il devra choisir, de du statut de « grand mutilé », assorti
temps par la pension de réversion qui est façon irrévocable, entre le versement de d’allocations spéciales qui majorent le
calculée sur la durée des services 1. la délégation de solde (DSO) et celui des montant de la pension d’invalidité ;
Elle est versée au conjoint marié survivant pensions. n en cas de radiation des contrôles, une
ou à l’ex-conjoint non remarié d’un mili- majoration de 50 % de l’allocation du
taire ayant obtenu ou qui aurait pu obtenir montant versé par le fonds de prévoyance
une retraite. La durée du mariage doit avoir 2. LES INVALIDITÉS (de 13 240 € à 114 080 €, en fonction du
été d’au moins deux ans si le décédé était taux d’invalidité, du grade détenu, de la
d’active (quatre ans s’il était en retraite) et 2.1 INVALIDITÉ SUITE À UN ACCIDENT situation familiale et du fonds concerné
s’il n’a pas eu d’enfant issu de l’union. IMPUTABLE AU SERVICE (militaire ou aéronautique) ;
Si un enfant est né de cette union, la con- La pension d’invalidité résulte d’une n l’augmentation de la pension de retraite ;
dition de durée du mariage n’existe pas. blessure imputable au service. La prise en n l’obtention de la carte du combattant, de
Le temps de vie commune hors mariage charge médicale du militaire blessé est la carte d’invalidité et de la carte de prio-
ne compte pas pour l’ouverture du droit assurée par le service de santé des armées rité ;
à pension. Si le survivant se remarie, con- (SSA). n la possibilité de constituer une retraite
tracte un PACS ou vit en concubinage Elle s’effectue au sein de l’unité ou dans mutualiste du combattant avec une défis-
déclaré, le versement de la pension est un hôpital militaire de la métropole. Il est calisation ;
suspendu. alors accueilli par la cellule d’aide aux n l’accès aux emplois réservés ;
La pension de réversion est égale à 50 % blessés de l’armée de Terre (CABAT) qui n dans des cas exceptionnels, un avance-
des droits du conjoint survivant, augmen- organise aussi l’accueil de sa famille ment 4.
tés, s’il y a lieu, de la moitié de la majora- (transport, logement, etc.). >
tion pour enfants. Elle ne peut pas être Pendant toute l’hospitalisation puis la
inférieure à un minimum vital (628 € au convalescence, la CABAT apporte, au 1
50 % de la pension de retraite que le militaire
1er janvier 2008). blessé et à sa famille, un soutien moral, aurait touchée à la date du décès.
!

V
TIM207_TERREINFO_V2.QXD 19/08/09 16:05 Page VI

Terreinfo

> Enfin, pour les infirmités très graves au conjoint survivant. Enfin, sous réserve – 164 militaires ont été blessés,
(lésion crânienne, amputation, cécité, etc.), d’aptitude physique, la souscription 23 n’étaient pas assurés !
il est possible d’allouer, en plus, des allo- d’un engagement militaire peut être Exemples :
cations pour l’emploi d’une aide à domi- demandée. n Un jeune engagé, célibataire cotise 4,27 €/mois.
cile ou pour compenser l’impossibilité Exemple : suite au drame de Bouaké, En cas de décès, son bénéficiaire percevra
26 600 €. S’il cotise 23 € par mois, le capital versé
d’exercer une activité professionnelle (code en 2006, quatre conjointes de militaires,
sera alors de 213 000 €.
tués au combat, ont été recrutées au RICM
des pensions militaires d’invalidité). sur comme fonctionnaires de catégorie C. n Un officier supérieur, ancien, marié, dont l’épouse

Exemples : est mère au foyer avec 6 enfants, décède


n Un caporal, blessé au combat en OPEX, invalide à
Le statut de pupille de la nation peut être brutalement. Il n’avait pas actualisé son contrat
demandé auprès de l’office national des d’assurance « décès-invalidité ». Considéré
85 % et rayé des contrôles, percevra une pension
comme célibataire, sa famille est privée d’un
d’invalidité de 8 500 € par an auxquels s’ajoutera anciens combattants (ONAC). Il est attri- million d’euros pour l’aider à faire face à l’avenir.
un capital de 60 000 € du fonds de prévoyance. bué à chaque orphelin d’un militaire n Un jeune militaire du rang, célibataire, décède au
n Un autre caporal, blessé dans un accident de décédé en OPEX. Des aides pour sa scola- combat. Ses ascendants ont perçu 29 700 €.
circulation en service sur le territoire national
mais en état d’alcoolémie, ne percevra ni pension rité en collège ou en lycée militaire et pour
d’invalidité, ni capital du fonds de prévoyance. sa vie courante sont aussi prévues. Exemple
Un adjudant est tué en OPEX, il est marié
(l’épouse travaille), et a deux enfants:
3. SOUTIEN SOCIAL Sa veuve percevra :
n Solde du mois en cours : 4 000 €
ET PRISES EN CHARGE
COMPLÉMENTAIRES La solidarité n DSOP : 4 000 € pendant 3 mois.
n DSOC : 2 160 € pendant 3 ans.

3.1 LES FONDS DE PRÉVOYANCE


non institutionnelle n Capital décès : 18 500 €.
n Fonds de prévoyance : 103 900 €.
n Assurance individuelle : selon la cotisation
(militaire et aéronautique) choisie.
Le fonds de prévoyance militaire (FPM) est 1. LA SOLIDARITÉ ASSOCIATIVE Si la veuve choisit les pensions au lieu de la
alimenté par un prélèvement mensuel sur DSO (DSOP et DSOC) :
n Réversion : 500 € mensuels.
la solde brute de chaque militaire. Le Les associations (ADO - Association pour n Invalidité : 600 € mensuels
bureau d’assistance aux familles (BAF) de le Développement des œuvres d’entraide Chaque enfant percevra :
n Fonds de prévoyance : 63 760 €.
Marseille aide les familles à constituer le dans l’armée, Solidarité défense, Terre
Chaque ascendant percevra :
dossier de demande qui est ensuite étu- fraternité, ANFEM, ARIA, associations n Fonds de prévoyance : 25 504 €.
dié par une commission du fonds de pré- d’armes et d’anciens, etc.) contribuent
Ces chiffres sont des exemples. Seule
voyance. aussi très activement à la solidarité mili- l’instruction individuelle du dossier déterminera
Dès validation, la Caisse de dépôts et consi- taire et au soutien des familles en diffi- les montants exacts.
gnation (CDC) verse le montant accordé au culté. Elles agissent dans l’urgence (dons,
conjoint survivant, à chaque enfant et aux paiement des frais de transport, d’héber-
ascendants vivants. gement, d’alimentation, etc.) puis dans le
Exemples : moyen et le long terme (dons, secours Conclusion
n Un sous-officier, marié, deux enfants, d’urgence, bourses aux orphelins, finan-
tué en OPEX, sa veuve percevra 103 900 €, chaque cement d’appareillages, etc.). La solidarité d’armes, au sein de la com-
orphelin 63 760 € et chaque ascendant 25 504 €. munauté « Défense », est une réalité sou-
n Un militaire du rang, célibataire, tué en OPEX, vent mal connue. Il est pourtant essentiel
chacun de ses ascendants percevra 25 504 €.
L’ADO apporte un soutien dans que tous ceux qui, par leur engagement
la durée grâce aux cotisations et au service du pays, sont amenés à risquer
3.2 LES PRISES EN CHARGE aux dons ; elle gère les fonds leur vie, soient parfaitement conscients,
COMPLÉMENTAIRES collectés par Terre Fraternité ainsi que leurs familles, de l’étendue de
Les frais d’obsèques : forfait de 2 823 € et (présidée par le GA (2S) Thorette) notre soutien. Chacun, à son niveau et
transport des restes mortels. qui agit dans l’urgence. avec ses moyens, doit contribuer au déve-
Le changement de résidence du conjoint loppement de cette solidarité, lien vital
et des enfants de moins de 25 ans (ou plus pour notre institution.
si infirmes) dans les trois ans qui suivent
le décès : transport de mobilier (du lieu de
2. LES ASSURANCES BCPEH/EMAT

INDIVIDUELLES
garnison au lieu de repli (en métropole uni-
quement) sur la base d’un cubage incluant Comme l’a rappelé le CEMAT, fin 2008, 2
La solde nette (solde brute moins retenue
les droits du décédé), déplacement de la c’est un devoir pour chacun d’entre nous, pour pension) – l’indemnité de sujétions
famille (base : tarifs SNCF) et trois jours que de veiller à être bien assuré (assu- pour service à l'étranger (ISSE) – l'indemnité
de résidence (IR), si le militaire décédé la
de frais d’hôtel. rances individuelles « décès-invalidité » et
percevait – l’indemnité pour charges
« vie »), en fonction des risques encourus militaires (ICM) au taux normal – la prime de
3.3 LE SOUTIEN SOCIAL mais aussi de l’évolution de la composition qualification (QF) – la prime de service (PS) –
En cas de décès du ressortissant : de sa famille. éventuellement, le supplément de l'ISSE et
Le logement « Défense » peut être Chaque chef, à son niveau, soucieux de son le supplément familial de solde (SFS) en
conservé par le conjoint survivant (marié personnel, doit s’assurer de la réalité de métropole.
ou PACS d’au moins trois ans) et les orphe- cette assurance complémentaire, en par-
3
Maladie de 180 jours puis longue maladie
jusqu’à huit ans (cancer, sida, troubles
lins mineurs pendant deux ans maximum. ticulier lors des départs en opérations. mentaux).
Le recrutement, sans concours ni condi- En 2008, en OPEX : 4
Une promotion au grade supérieur peut
tion de qualification, comme fonctionnaire – 13 militaires ont été tués, être également décidée à titre exceptionnel
de catégorie C du MINDEF, est proposé tous étaient assurés ; pour les tués en service.

Sur le site intradef du SGA, simulateur de calcul de pension :


http://portail.sga.defense.gouv.fr/intrasga/rubrique.php3?id_rubrique=322
!

VI
Exe? Annonces AUTRES:AP Jeunes terre 20x30 3/07/09 17:40 Page 1

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Terre Info 09/2009

E-mail :
Je vous remercie :
Quelques renseignements vous concernant de m’adresser une documentation par courrier
de me contacter par téléphone :
Age :
Domicile : entre h et h
Situation de famille : Bureau : entre h et h
Adhérent GMPA n° (éventuellement) : Portable : entre h et h
Conformément à la loi informatique et liberté n°78.17 du 06/01/78, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux données vous concernant, en écrivant par simple lettre au : GMPA - Tour Neptune - 20, place de Seine - 92086 La Défense Cedex.
TIM207_040_041_RETEX.QXD 20/08/09 11:40 Page 40

RETEX Du mois d’octobre


2007 au mois
de juin 2008, le
Vos comptes rendus et expérimenta- lieutenant-colonel
tions ne sont pas inutiles. Le Centre Bertrand Morel a servi
de doctrine et d’emploi des forces au sein des OMLT
(CDEF) vous propose ainsi chaque en Afghanistan et en a
mois un point, en quelques brèves, tiré des enseignements.
sur les RETEX en cours. La Mission Sans langue de bois,
il revient sur
Innovation participe dorénavant à
l’importance vitale
cette page avec une rubrique d’entretenir pour
qui évoque des innovations en cours chaque individu les
au profit de l’armée de Terre. fondamentaux et livre
ainsi ses réf lexions,
pour se préparer au feu.
ÉTRANGER INNOVATION
otre métier de soldat n’est

N
Des civils américains Maintenance en OPEX
pas un emploi à mi-temps. Il
en Afghanistan En opération extérieure, la maintenance est des techniques de base
Le gouvernement américain envoie en des matériels est au cœur de l’opération- qui doivent être parfaitement
Afghanistan des agents civils de l’État qui nel. L’adjudant Irla, du 13e RG, tirant ses maîtrisées et surtout entrete-
participent à l’effort de reconstruction du enseignements du maintien en condition nues. Le théâtre afghan, plus particu-
pays aux côtés des militaires. Provenant opérationnelle, a construit un système de lièrement, est un théâtre dangereux
de l’Agence américaine pour le dévelop- dépose-tambour de frein de poids lourd sur lequel de nombreux personnels
pement international, du ministère des compact et fonctionnel, qui permet de appartenant aux armées transitent. Or,
Affaires étrangères et de celui de l’Agri- réparer sur place, en atelier et sur le ter- que l’on soit déployé pour quelques
culture, ces personnes suivent une mise rain, de gagner en fiabilité et en sécurité. jours, quelques heures, ou pour plu-
en condition avant projection (MCP), puis, Les trains de roulement arrière VAB, par sieurs mois , tout peut arriver – la
arrivées sur le théâtre, sont insérées dans exemple, sont des pièces de 80 à 100 kg. mort – entre l’aéroport et le futur lieu
les équipes de reconstruction provinciale Le démontage et son basculement aisé de stationnement au début comme en
(Provincial Reconstruction Teams – PRT). évitent l’utilisation de sangles et de fin de mission. Savoir combattre, au
Tous les civils des 12 PRT opèrent dans palans. Les unités pourront apprécier un moins pendant quelques minutes, c’est
des zones où la situation sécuritaire est soutien déployable adapté à leurs mis- pour tous une succession de métho-
encore dégradée. Protégés par des sol- sions. des et d’applications parfois complexes
qu’il faudra être capable de restituer
en situation de crise intense (embus-
ÉQUIPEMENTS cade, attentat, etc.) dans des conditions
Coordination du RETEX difficiles.
C’est être apte à servir son fusil d’as-
Le Commissariat de l’armée de Terre saut (réglé par soi-même…) ou son
(CAT) s’est associé au Service de santé arme de poing. C’est savoir effacer la
des armées (SSA) et à la Délégation géné- sûreté du bon côté, savoir approvision-
rale pour l’armement (DGA) pour mettre ner rapidement une arme collective,
en place un processus RETEX coordonné changer une bande, tirer une grenade
dans le domaine des équipements de pro- à fusil à la bonne hausse, savoir met-
dats qui agissent à leurs côtés, ces tection du combattant. Ces échanges per- tre en œuvre un intensificateur de nuit
employés sont initiés aux tactiques, tech- mettront au commandement de disposer
niques et procédures militaires afin de d’appréciations objectives pour amélio-
pouvoir évoluer en sûreté sur le terrain. rer les équipements actuels et étudier
Ils reçoivent également une formation au ceux du futur. Cette procédure sera utili-
secourisme de combat ainsi qu’une sen- sée à partir de l’été 2009 pour tirer les a fixé l’objectif suivant: «Disposer en 2009
sibilisation à la culture et aux spécificités enseignements de l’utilisation des nou- de deux brigades interarmes avec leurs
afghanes. Cette formation de trois semai- veaux équipements individuels en dota- appuis et d’un groupement de soutien
nes, comprenant un exercice final de 8 tion sur les théâtres. divisionnaire, numérisés et entraînés. »
jours, permet également aux militaires et L’exercice CAX 3 NEB de la 2e Brigade blin-
aux civils de faire connaissance. La cohé- dée, qui s’est déroulé du 20 au 23 juin sur
sion du groupe et la prise en compte ENTRAÎNEMENT le camp de Mailly, s’est situé dans le cadre
mutuelle des besoins et des contraintes Exercice CAX 3 NEB 2e BB de la certification de la brigade pour les
de chacun engendrent une meilleure effi- niveaux 3 et 4 (brigade et GTIA). Le thème
cacité pour l’ensemble du dispositif dès Le schéma directeur de la numérisation retenu était celui de l’entrée en premier
l’arrivée sur le théâtre. de l’espace de bataille (NEB) 2006-2009 d’une brigade agissant dans une zone

40 TIM n°207 - Septembre 2009


TIM207_040_041_RETEX.QXD 19/08/09 16:16 Page 41

«Deux secondes
pour riposter,
sinon...»

© D.R.
mission dans le véhicule, connaître le tres cas peuvent bien sûr être étudiés. On
sans chercher – de nuit – l’interrupteur, commencera par le service d’une arme,
poste PR4G et transmettre un message
savoir dégoupiller puis lancer une gre- par exemple. Le tout aura nécessité une
de secours audible et exploitable. C’est
nade, le tout immédiatement et sans hési- petite heure à ces personnes qui retour-
savoir se déplacer, casqué et entièrement
ter. C’est être apte, au mieux, à secourir neront alors dans leurs services.
équipé pendant une période plus ou
ou aider à secourir le pilote du véhicule,
moins longue avec au moins plusieurs
un homme, une femme qui gît inanimé Le lieutenant-colonel Bertrand Morel,
dizaines de kilos sur soi et, le cas échéant,
dans son sang, un membre arraché et issu de la promotion Capitaine Legrand
combattre à nouveau des rebelles tou-
dont il ne reste pas moins d’une minute (1987-1989) de l’École militaire inter-
jours actifs. Deux secondes pour ripos-
à vivre si l’on ne maîtrise pas parfaitement armes à Coëtquidan, est actuellement
ter, sinon … pan ! Trop tard. C’est fini.
le « pick & run », soit l’injection de mor- professeur à l’École d’état-major de
L’entraînement peu consister à rassem-
phine puis l’évacuation du blessé dont le Compiègne. Il a servi en tant qu’officier
bler tous les personnels d’un service,
poids dépassera probablement la cen- renseignement au sein des OMLT en
dans le quartier, en tenue de combat, à
taine de kilos vers un lieu à l’abri des feux. Afghanistan.
indiquer une situation spécifique simple :
C’est garrotter convenablement, poser un
se déplacer vers tel bâtiment en conser-
pansement compressif. C’est parfois Operational mentoring and liaison teams.
vant les distances nécessaires, contrôler
1

extraire ce blessé, casqué et équipé, du Officier, sous-officier, militaires du rang.


un point, etc. À générer ensuite ou ima-
2

VAB ou du VBL. Voir quelqu’un mourir


giner un incident mineur nécessitant une
dans ses bras – français ou étranger – APPEL A TÉMOIGNAGES !
riposte cohérente. L’accent sera mis sur Faites partager vos expériences
parce que l’on n’a pas été capable de le
les positions du tireur, le service de l’arme opérationnelles à nos lecteurs. Envoyez
secourir, est quelque chose qui ne s’ef- vos textes à la rédaction par internet à
par le détachement puis le transport ou
face jamais de la mémoire. C’est être apte sirpat-comecrite.emat@
la mise à l’abri d’un de ses membres.
à transmettre un message d’urgence. terre-net.defense.gouv.fr
Débriefer enfin, avec un infirmier. D’au-
C’est savoir où se situe le poste de trans-

d’engagement caractérisée par une également une manœuvre mieux coor- tion ont été confirmées : rapidité des
dimension importante, dans un environ- donnée grâce à un processus itératif échanges, précision des informations et
nement numérisé. d’élaboration des ordres et dans sa capacité d’anticipation accrue.
La 2e BB, possédant une solide culture conduite par la qualité de la situation tac- Maîtrisant les outils de la NEB, la 2e BB
NEB, en maîtrise aujourd’hui les outils et tique de référence de la brigade. Cepen- a été certifiée NEB.
les fonctionnalités. L’exploitation des plus- dant, quel que soit le niveau du PC, ces
values de la NEB permet de renforcer la atouts ne doivent pas occulter les besoins
3
CAX : exercice assisté par ordinateur.
létalité des modes d’action par une acqui- permanents de planification et de contrôle
sition plus rapide des informations, une de la cohérence de la manœuvre exécu- Pour en savoir plus, rendez-vous
maîtrise des délais, des choix raisonnés tée avec celle du niveau supérieur. sur le site Intraterre du CDEF:
et des risques calculés. Elle permet Au bilan, les propriétés de la numérisa- www.cdef.terre.defense.gouv.fr

TIM n°207 - Septembre 2009 41


TIM207_042_043_PATRIMOINE.QXD 19/08/09 16:21 Page 42

Patrimoine

L’aide à la population

Une tradition
encore trop perçu qu’à
travers la violence, les
trafics, les vols ou la
propagation des mala-
dies 1. Et pourtant, cette
armée de plus en plus
disciplinée rentre dans une certaine

historique
norme sociale, alors que dans le même
temps, on l’encaserne et on l’éloigne des
centres-villes 2.
L’emploi des soldats relève donc de la phi-
losophie du siècle des Lumières : si les
régiments sont indispensables en temps
de guerre, ils sont en revanche bien sou-
Lors de catastrophes naturelles, l’armée de Terre vent licenciés dès la paix revenue. L’en-
tretien des troupes sur pied des régiments
est s o u v e n t a p p e l é e e n r e n f o r t . C e p r i n c i p e d e permanents coûte fort cher et il paraît
alors logique aux penseurs de leur faire
réq uis ition de s a rm ée s s ’in s crit da ns une tradition manier des outils plus pacifiques.
séculaire où les régiments, en temps de paix,
L’armée en renfort
pour p a l l i e r l e s coûts de leur entretien, endossaient L’armée peut également être appelée en
renfort pour éviter une catastrophe. Le
l e rôle d’acteurs sociaux. 20 juin 1720, une flûte hollandaise arrive
en vue de Marseille. Jean-Baptiste Estelle,

L
e 24 janvier 2009, la tempête tidiennement pour porter secours aux premier échevin de la ville et propriétaire
Klaus ravage le Sud-Ouest, occa- populations les plus touchées. Une action de la cargaison, contourne la quarantaine
sionnant d’énormes dégâts, au qui s’inscrit dans le cadre d’une longue qui frappe le navire. La Peste noire s’abat
moins comparables à ceux de tradition puisqu’au XVIIIe siècle, l’armée insidieusement sur la ville.
1999. Le jour même, et ce dans participait déjà, en temps de paix, aux tra- Dès septembre, le secrétaire d’État de la
le cadre des missions imparties aux vaux d’utilité publique sur réquisition de Guerre, Claude Le Blanc, à peine la guerre
armées, le président de la République la monarchie alors que le soldat n’est d’Espagne terminée, mobilise sur-le-
décide la mobilisation des unités de l’ar-
mée de Terre. Déployées sous l’autorité
de l’état-major interarmées de la zone de C’est principalement lors des grandes
Défense sud-ouest (EMIAZD SO) et des
délégués militaires départementaux, plus
inondations de 1875 du Sud-Ouest que l’armée
de 1000 hommes sont sur le terrain quo- va prendre à son compte une nouvelle mission. »
42 TIM n° 207 - Septembre 2009
TIM207_042_043_PATRIMOINE.QXD 19/08/09 20:28 Page 43

I nter v e n t i o n d e s m i l i t a i r e s
lors de la tempête Klaus en 2009.

L’action des militaires


lors de c ata strophe s naturelle s s’insc rit
dans le cadre d’une longue tradition.

champ l’armée pour limiter


puis arrêter la propagation de
l’épidémie. Six bataillons de
ligne et une bonne partie des
unités de la milice provinciale
reçoivent l’ordre de renforcer les garni-
sons locales afin de constituer un cordon
sanitaire autour de la Provence. Dans la
seconde moitié du XVIIIe siècle, les conflits
se raréfiant, les soldats sont plus régu-
lièrement employés dans des travaux
d’utilité publique car la qualité de leur tra-
vail est de plus en plus reconnue. Dans
ses remontrances du 12 mars 1776, le
parlement de Paris recommande de faire
appel aux soldats pour la construction des Avit et Weyer, victimes de leur devoir.
routes parce que « les gens de guerre On dénombrera par ailleurs 208 morts
paraissent plus propres à cet ouvrage que civils et plus de 1 200 maisons détruites.
des paysans et que leurs travaux sont tou- Il semble bien alors que les textes com-
jours plus solides». Rapidement, le minis- mencent à réglementer l’utilisation civile
tère refuse de cautionner ce genre de de l’armée. Et cela aide parfois à l’union
pratique. Il permet uniquement la forma- nationale, comme lors de la grande crue
tion, dans chaque régiment provincial, de de la Seine en 1910 (voir photo p. 42). À
trois compagnies commandées par des Paris, l’État se mobilise et dès le 27 jan-
officiers ingénieurs et plus spécialement vier, le gouverneur militaire de la capitale
dédiées aux travaux publics 3. prend des dispositions et envoie l’armée Gr avure p résentant l’i nter v e nt i o n d e s m i l i t a i r e s
La Révolution française et l’Empire vont porter secours aux Parisiens, victimes de en 1720 pour limiter la propagation d’une épidémie
marquer un coup d’arrêt à cet usage alors la montée des eaux. Dans le même de peste (ici l’actuel quartier Belsunce à Marseille).
que la Restauration, la monarchie de temps, le 1er Bataillon de chasseurs à pied
Juillet, la IIe République et le second
Empire font de l’armée le principal outil
du maintien de l’ordre.
L’entretien des troupes sur pied des régiments
Il faut pratiquement attendre l’avènement permanents coûte fort cher et il paraît alors
de la IIIe République pour assister à un
certain renouveau. C’est principalement
logique aux penseurs de leur faire manier des outils
lors des grandes inondations de 1875 du plus pacifiques. »
sud-ouest que l’armée va prendre à son
compte une nouvelle mission. En juin, à apporte une aide précieuse à la ville de 1
Stéphane Perréon, L’armée en Bretagne
la suite de chutes de pluie mêlée de neige, Troyes touchée elle aussi par cette crue au XVIIIe siècle. Institution militaire et société
la région de Toulouse subit d’effroyables centennale. Le bataillon est alors glorifié civile au temps de l’intendance et des États,
inondations. Malgré l’érection rapide de et son action demeure ainsi dans les Presses universitaires de Rennes, 2005.
digues de terre par l’armée, les eaux de mémoires; l’intégration du soldat dans la
2
En 1614, les états généraux réclament
la construction de casernes, alors que la
l’Adour, des Gaves et de la Garonne, qui vie de la cité n’en est alors que plus facile.
majorité de la population souffre de devoir
dépasse de plus de 3 m sa côte d’alerte, Avec ces actions, l’armée a initié et fournir « l’ustensile ». Il faudra attendre 1667
envahissent les vallées, les villages ainsi confirmé un nouveau type de mission, le pour que Louis le Quatorzième décide d’en
que les rues de la capitale régionale. Des secours aux populations. étendre la construction à tout le royaume.
hommes du 18e et du 23e Régiments d’ar- À la fin de son règne, près de 160 quartiers
seront construits ou en cours d’achèvement.
tillerie interviennent avec leurs fourgons CNE Christophe ROBINNE, CNE Nathalie DURAND 3
André Corvisier, Histoire militaire
hippomobiles pour évacuer personnes et Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE, de la France – Tome 2 : de 1715 à 1871,
biens, perdant dans l’action les artilleurs DR Presses universitaires de France, 1992.

TIM n° 207 - Septembre 2009 43


TIM207_044_047_BFA.QXD 19/08/09 20:29 Page 44

Vie des unités

Alles Gute zum Geburtstag ! 1

Dem Besten
verpflichtet
La Brigade franco-allemande (BFA), grande unité binationale de 5 100 hommes,
2

est s i t u é e a u c œ u r d e l ’ E u r o p e . V é r i t a b l e t r a i t d ’ u n i o n o p é r a t i o n n e l e n t r e
l e s deux pays, la BFA transcende les spécialités purement nationales pour
s e fo r ge r u ne i d e n t i t é p r o p r e . V i n g t a n s d ’ é v o l u t i o n p o u r u n e v o l o n t é c o m m u n e :
l a construction de l’Europe de la Défense.

L
a Brigade franco-allemande a
célébré son XXe anniversaire du
20 au 27 juin. Au cours de cette
semaine, la BFA a réalisé une
série d’activités en y associant
les garnisons principales, les communes
jumelées et surtout la population. «L’im-
plication de la population dans les festi-
vités de la Brigade est notre premier
objectif. Aussi est-il important pour les
soldats d’être vus et reconnus par la
population, notamment les habitants des
communes accueillant les garnisons et
les militaires de la Brigade», déclarait le
général allemand Andreas Berg, com-
mandant la BFA.
Les activités des vingt ans de la brigade
ont débuté avec les portes ouvertes du
110e Régiment d’infanterie à Donaue- 1 500 militaires de toutes les formations de la Brigade franco-allemande
schingen. Pour chaque activité quoti- ont réalisé l’exercice INTEGRATION 2009, qui a consisté à effectuer une marche
dienne, la BFA a associé la population, de plus de 100 kilomètres, échelonnée sur trois jours. Le camp Texas
que ce soit pendant les marches dans la de Müllheim, non loin de la Robert Schuman Kaserne, a été le lieu d’un bivouac
Forêt-Noire et dans les Vosges, ou bien accueillant les 1 500 militaires.
lors du franchissement, événement pen-
dant lequel les deux chefs d’état-major
des deux armées de Terre se sont ren- Vingt ans d’histoire
contrés et chaleureusement salués au
milieu du Rhin. De plus, afin de marquer n 2 OCTOBRE 1989 n FÉVRIER 1995 n MARS À AOÛT 1999
ses 20 ans d’existence, la BFA a été mise Création de la Brigade Des unités françaises et Plusieurs compagnies des
à l’honneur en participant au 14 Juillet à franco-allemande. allemandes suivent ensemble régiments de la Brigade
Paris. Près de 300 soldats français et alle- n 1ER OCTOBRE 1993 une instruction de combat effectuent différentes opérations
mands ont ainsi défilé à pied sur les La BFA est placée sous en jungle, en Guyane. extérieures à Ohrid (Macédoine)
Champs-Élysées. commandement opérationnel n DÉCEMBRE 1996 et en Nouvelle-Calédonie.
(OPCOM) du corps européen. À JUIN 1997 n JUIN 1999
Un pas supplémentaire dans Première mission extérieure en La brigade participe en
1
Joyeux anniversaire !
2
Le devoir d’excellence : devise de la BFA.
la construction d’une défense Bosnie, à Sarajevo au sein de la République tchèque à l’exercice
3
Chef d’état-major de l’armée de Terre. européenne. Division multinationale sud-est. ACTIVE LION et démontre ses

44 TIM n° 207 - Septembre 2009


TIM207_044_047_BFA.QXD 19/08/09 17:03 Page 45

Franchissement du Rhin et rencontre


des CEMAT 3 français et allemand
550 soldats issus du Bataillon de com-
mandement et de soutien binational
(BCS), de l’Escadron de reconnais-
sance d’investigation antichar (ERIAC)
et de la Panzerpionierkompanie 550 e
(550e Compagnie allemande du génie),
ont franchi le Rhin, à hauteur de
Neuf-Brisach en France et Breisach
en Allemagne. Ce fut aussi l’occasion
d’une rencontre symbolique sur le
Rhin entre les CEMAT des deux pays,
le général d’armée Elrick Irastorza
et le général de corps d’armée
Hans-Otto Budde (ALL), accompagné
Le rallye patrouille binationale du général de brigade Andreas Berg,
Le raid militaire franco-allemand s’est déroulé à travers la forêt Noire commandant la BFA.
avec le 3e Régiment de hussards, le Artilleriebataillon 295 (bataillon
d’artillerie allemand 295) et la Panzerpionierkompanie 550 (compa-
gnie allemande du génie 550), dans la garnison d’Immendingen. Les
unités de la BFA composées de 48 équipes de 8 militaires (4 français,
4 allemands) ont réalisé et participé aux épreuves proposées dans
16 ateliers. Le rallye principal étant composé de 8 ateliers militaires
(cours topographiques, lancer de grenades, parcours naturel...) et de
8 ateliers ludiques (lancer de javelot, parcours de pneu AMX 10 RC,
tirage de camions...).

Défilé du 14 Juillet 2009


Mise à l’honneur comme détachement étranger, la BFA a été invitée
pour le défilé du 14 Juillet sur les Champs-Élysées. Près de 300 sol-
dats français et allemands ont arpenté la plus belle avenue du monde.
Pour nombre d’entre eux, défiler à Paris était une première.
« C’est un honneur, une fierté pour moi de participer au défilé du
14 Juillet avec les deux nations. J’ai été très impressionné par le
travail des répétitions, où il faut faire attention aux moindres détails.
J’ai été surpris par l’ampleur de cette organisation, par le nombre de participants. J’ai pu découvrir d’autres armées et voir
ainsi les particularités de chacun », explique le Hauptfeldwebel Jean-Michel Maier, chef de char au Artilleriebataillon 295.
« En neuf ans de service, c’est la première fois de ma carrière que je vais défiler au 14 Juillet à Paris. Je suis très fier de
défiler avec mes camarades. Ce n’est pas donné à tout le monde. C’est le deuxième plus beau jour de ma vie, après mon
mariage », commente le caporal-chef Moussa Diakite, chef de groupe au 110e Régiment d’infanterie.

facultés à s’adapter aux standards n DÉCEMBRE 2002 dans le cadre du 6e mandat de mettre sur pied un groupement
OTAN. À JUIN 2003 de l’ISAF (International Security tactique européen de 1500 soldats
n JANVIER 2000 Des éléments français et allemands Assistance Force). (EU BG 1500). L’entraînement
Les soldats français et allemands de la BFA sont engagés fin 2002, n SEPTEMBRE 2005 se fait de manière progressive,
apportent leur assistance sous les ordres du général français JUSQU’À FIN 2006 niveau peloton, compagnie et
à la population allemande lors commandant la Brigade, au sein de Les unités de la BFA se préparent à bataillon, avant d’entraîner l’ensemble
de la tempête Lothar puis en la Brigade multinationale Sud-est de la montée en puissance de la NRF 7 de l’EU BG en mai 2008 lors de
mars 2000, aux Bretons suite la SFOR en Bosnie-Herzégovine . (Force de réaction rapide de l’OTAN). l’exercice EUROPEAN ENDEAVOUR,
aux naufrages du pétrolier Erika. n JUILLET 2004 Le déploiement de l’état-major et pendant lequel la BFA obtient
n JUIN 2000 À JANVIER 2001 À JANVIER 2005 d’une partie des unités a fait l’objet la certification.
Deuxième engagement en Bosnie. Des éléments français et allemands d’un test en grandeur réelle par une n JANVIER À MAI 2009
n AOÛT 2002 de la BFA sont engagés en projection et un exercice sur les îles 500 personnels à majorité française
Assistance à la population de la Afghanistan au sein de la Kaboul du Cap-Vert en juin. sont désignés pour partir au Kosovo
région de Dresde suite aux inondations multinational Brigade (KMNB) sous n JANVIER 2007 À JUIN 2008 et armer l’état-major de la task force
qui ont frappé l’est allemand. le commandement de l’Eurocorps Période d’entraînement en vue multinationale Nord (MNTFN).

TIM n° 207 - Septembre 2009 45


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Vie des unités

Alles Gute zum Geburtstag !

Une force
au service
de l’Europe
L
es capacités de la Brigade n Force de réaction rapide de l’OTAN, outre-mer (Guyane au 1er semestre 2010).
franco-allemande sont sensible- NATO Response Force (NRF) ; En 2008, la BFA a relevé deux défis opéra-
ment identiques à celle d’une n Engagement sous état-major national. tionnels : la mise en place d’un nouveau
brigade interarmes légère blin- système d’information du commande-
dée. Elle est composée d’unités Défis opérationnels majeurs ment et la montée en puissance de l’Eu-
interarmes et d’unités nationales de com- La BFA fait preuve de trois expériences ropean Battle Group 2008.
bat et de soutien logistique, stationnées en OPEX effectuées en binational :
dans différentes garnisons. n SFOR (Stabilization force) n Le FüInfoSys H : Führungs-
La BFA peut être amenée à intervenir en Bosnie (1996 – 1998) ; InformationsSystem Heer.
dans l’ensemble des missions de main- n ISAF (International Security Assistance C’est le nouveau système informatisé du
tien de la paix et de la sécurité sous cou- Force) en Afghanistan (2004 – 2005); commandement allemand avec lequel la
vert de l’ONU, l’OTAN ou l’Union européenne. n KFOR (Kosovo force) au Kosovo 2009. BFA, première unité à en être dotée, s’est
Ses capacités d’intervention avérées sont Les régiments français de la BFA sont entraînée et a préparé l’European Battle
les suivantes : intégrés dans la planification opéra- Group 2008. Cet outil de numérisation de
n Force d’entrée en premier tionnelle nationale et contribuent ainsi l’espace de bataille permet un échange
Initial Entry Force du Corps européen aux missions de l’armée de Terre, tant en des informations en temps réel.
(Eurocorps) ; Europe (Kosovo au 1er semestre 2009), La brigade a consacré le premier semes-
n Réaction rapide de l’Union qu’en Afrique (Sénégal et RCA au tre 2008 à l’entraînement opérationnel en
européenne European Battle Group 2e semestre 2008, Tchad 1er semestre vue de l’EU BG 2008. L’exercice le plus
(EU BG) ou BG 1500 ; 2010, Djibouti fin 2008 et été 2010) et qu’en important de la période a été EUROPEAN

46 TIM n° 207 - Septembre 2009


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Évolutions futures de la Brigade franco-allemande


Discours du général d’armée Elrick Irastorza,
chef d’état-major de l’armée de Terre. Müllheim, le 27 juin 2009.
Bien équipée, s’entraînant avec professionnalisme, enthousiasme et camaraderie, la BFA a démontré ses
capacités en engageant des éléments de son état-major et de ses unités, dans les Balkans à partir de 1996,
en Afghanistan avec le corps de réaction rapide européen en 2004 et 2005. Elle a ainsi joué un rôle déterminant
dans la certification de la NRF 7 de l’OTAN en 2006 puis dans la construction du groupement tactique 1500 de l’Union
européenne en 2008. La qualité de la préparation opérationnelle effectuée en son sein doit maintenant trouver sa
finalité naturelle dans la dévolution à la brigade d’engagements de son niveau. Le déploiement au Kosovo cette année,
puis la prise d’alerte NRF 15 en 2010 en sont les concrétisations. »

ENDEAVOUR 08 (EE 08), dans lequel un Installation d’un nouveau bataillon allemand de la BFA
scénario probable de déploiement EU BG à Illkirch-Graffenstaden en juillet 2010
a été simulé. EE 08 a été considéré comme
l’exercice d’entraînement de certification À compter du 1er juillet 2010, le Jägerbataillon 291 allemand s’installera
EU BG 2008 pour la BFA. (jusqu’en 2012) à Illkirch Graffenstaden au quartier Leclerc, près de
Strasbourg, occupé actuellement par le 1er Régiment du génie. Le
n L’European Battle Group 2008 Jägerbataillon 291 sera un corps supplémentaire de l’armée de Terre
(EU BG 2008) du 1er juillet allemande, pour la BFA.
au 31 décembre 2008. Il comprendra quatre compagnies (une compagnie de soutien, une
Les EU BG existent depuis 2006 et sont compagnie de reconnaissance, deux compagnies d’infanterie) et un état-
des groupes de combat de 1500 hommes major. La montée en puissance sera progressive. Un élément précurseur
de pays européens tenus en alerte pen- du bataillon, d’un effectif de 30 personnes, se déploiera à compter du 1er
dant six mois, pour répondre à une éven- avril 2010 sur le quartier Leclerc à Illkirch-Graffenstaden. Puis au
tuelle crise internationale. Plusieurs pays second semestre 2010, 335 personnels arriveront, pour atteindre son
européens se sont associés pour former effectif total de 634 personnels en 2012.
les EU BG par rotation semestrielle, Les matériels majeurs du Jägerbataillon 291 prévus sont :
jusqu’en 2012. n pour 2010 : 16 VAB (FUCHS), 7 PVP (DINGO) et 4 VBL (FENNEK),
LTN Séverine BOLLIER n pour 2012: 32 VBCI (BOXER), 19 PVP, 12 VBL et 4 radars de surveillance
Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE, (BÜR).
ADJ Jean-Raphaël DRAHI, BFA

TIM n° 207 - Septembre 2009 47


TIM207_048_049_FELIN.QXD 19/08/09 20:33 Page 48

Entraînement

En juin et juillet 2009, le Régiment de marche du Tchad (RMT) s’est rendu


au CENZUB 1 pour tester le système Félin. Il s’agissait de l’une des dernières
éta pe s d e l’Évaluation technico-opérationnelle (EVTO), processus préalable
à l a m i s e e n ser v i c e d é f i n i t i v e d u s y s t è m e . L a co mbi nais on de l ’ i n f a n t e r i e
du futur s’est frottée au monde urbain.

Le Félin au CENZUB

bilité, les avancées technologiques et


techniques du Félin ont été placées en
condition opérationnelle.

Information plus fiable,


plus rapide
«La maîtrise de l’environnement
était parfaite. » Enthousiaste,
le capitaine Julien Maurel,
commandant la 4e compagnie
du RMT, retire les enseignements de cette
expérimentation en zone urbaine. «À mon
niveau, la plus-value est très importante.
Durant tous les exercices d’entraînement,
Le F é lin e s t une indis pens a ble a da pt ation
j’ai pu avoir une vision globale de la situa-
car l’armée française peut se retrouver engagée tion de mes hommes ainsi que des posi-
en secteur urbain. tions ennemies. La numérisation du

G
système est en cela une réelle progres-
roupe 41, à l’assaut des objec- sion. Je n’ai pas eu une seule erreur topo-
tifs 61, 62 et 63 », ordonne le graphique et je n’ai perdu aucun soldat.»
sous-lieutenant Broie, chef de Les différentes améliorations techniques,
section de la 4e compagnie du logistiques et pratiques étaient connues,
RMT de Noyon. Quartier Beau- encore fallait-il les confronter aux parti-
séjour, site d’entraînement du CENZUB : cularismes des combats en zone urbaine.
une section de marsouins s’est lancée à « Nous avons confirmé certaines capaci-
l’assaut des trois objectifs urbains. C’est tés comme le décamouflage avec les
un entraînement classique d’infanterie. lunettes infrarouge (IR). Cela a été une
Pourtant, il y a une nouveauté de taille. découverte très positive. » Les exemples
Dans un scénario comprenant l’assistance de plus-value numérique sont nombreux:
de sapeurs du 13e Régiment du génie, les bandeau communicant, SITCOMDE 2,
fantassins sont munis, pour la première jumelles de vision nocturne. Il y a une
fois au CENZUB, du système Félin. Ils réelle accélération de la transmission
étaient là pour mener à bien l’EVTO de d’information, gain de temps inestimable
celui-ci en milieu urbain. Après une phase
préparatoire qui consistait en l’acquisi- Adapté à tous les théâtres
tion des prérequis interarmes, les hom- Le Félin est une indispensable adaptation
mes du RMT ont aligné les exercices. car de nos jours, l’armée française peut
Décamouflage, vision déportée, surviva- se retrouver engagée en secteur urbain,

48 TIM n° 207 - Septembre 2009


TIM207_048_049_FELIN.QXD 19/08/09 20:34 Page 49

en engagement humanitaire ou en com-


bat haute intensité. « Le CENZUB 1 est La Section technique de l’armée de Terre
l’étape obligatoire pour que le Félin soit
Directement subordonnée au chef d’état-major de l’armée de Terre,
adapté à tous les théâtres», précise l’ad-
la STAT participe en tant qu’expert à l’ensemble du processus destiné
judant Sautes de la Section technique de
à satisfaire les besoins de l’armée de Terre dans le domaine des opérations
l’armée de Terre (STAT). Un peu en retrait
d’armement et de certains équipements. À cet effet, elle conduit, avec la DGA,
des exercices, les spécialistes de la STAT
les programmes et mène les expérimentations nécessaires de tous
se contentent d’observer. Les adjudants-
les équipements. Conformément aux objectifs d’état-major et aux fiches
chefs Sautes, Chastenet et Chalubert
de caractéristiques militaires successives, elle propose des choix motivés
interviendront lorsque la rotation aura été
et pragmatiques sur les matériels évalués en tenant compte de leurs
totale et les comptes-rendus rédigés.
performances techniques, de leurs qualités opérationnelles et de toutes
Interface entre le militaire et l’industriel,
leurs caractéristiques d’environnement.
ils nous expliquent les raisons de la mise
Au CENZUB 1, les ADJ Chastenet, Sautes et Chalubert suivent le 13e BCA,
en condition opérationnelle du Félin en
le 8e RPIMa et le RMT lors de l’EVTO du Félin.
zone urbaine : « Il s’agit ici d’un travail
d’affinage. L’intérêt du Félin au CENZUB,
à Djibouti ou au CEITO 3, est d’identifier
les éventuelles limites pour les fiabiliser 1
CENZUB : Centre d’entraînement aux actions
et les consolider par la suite après des en zone urbaine de Sissonne. Calendrier : le RMT et le Félin
2
Système d’information terminal combattant
échanges avec l’industriel 4. »
n DÉCEMBRE 2008
débarqué.
Échange, compte-rendu, affinage, rien 3
Centre d’entraînement de l’infanterie
n’est laissé au hasard pour faire du Félin au tir opérationnel. Désignation officielle du RMT
un outil d’excellence au service de l’ar-
4
SAGEM industriel désigné maître d’œuvre pour tester le système Félin.
de la fabrication du Félin.
mée de Terre. Même si le cœur du métier
de fantassin reste les hommes desquels n 12 JANVIER 2009
les chefs ne doivent pas se couper, le Félin Stage primo-formateur
est un outil donné pour améliorer la mis- conduit par l’industriel SAGEM 4
sion car elle permet de contrôler le champ pour 12 cadres du régiment.
de bataille. Tous les champs de bataille. Durée : cinq semaines.
En ville, le Félin s’est promené.
Cédric BEYSSAC n DÉBUT FÉVRIER 2009
Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI Livraison des systèmes au RMT.

n 20 MAI AU 8 JUIN 2009


Test du système Félin par une
section du RMT : dimension NBC
et conditions climatiques
extrêmes (45 °C à l’ombre
et 60 °C au soleil).

n 25 MAI AU 6 JUIN 2009


Une section d’appui au RMT
au CEITO avec le 8e RPIMa
en leader : tirs de mortiers
et missiles.

n 15 JUIN AU 3 JUILLET 2009


Rotation de trois semaines
au CENZUB du RMT.

n 10 ET 11 SEPTEMBRE 2009
Présentation du FELIN
par le RMT aux universités
d’été de la Défense.

TIM n° 207 - Septembre 2009 49


TIM207_050_051_CFT.QXD 20/08/09 9:53 Page 50

Vie des unités

Réorganisation du CFT

Toujours au c
La modernisation de l’armée de Terre, engagée en 2008,
se traduit notamment par la réorganisation de son
commandement central. Ainsi, le Commandement
des forces terrestres (CFT), anciennement CFAT 1, vit
une réelle transformation qui sera achevée d’ici à
juin 2010. Cette restructuration concerne, entre autres,
la prise en compte des missions du CFLT 2 et la création
de cinq divisions. Explications.

D
ans les douze prochains mois, la formation de l’armée de Terre et de la Poste de commandement du soutien
le CFT vivra la réorganisation Direction centrale du matériel. national France (PC SNF) pour les trois
la plus importante depuis la « Au-delà des chiffres, ce sont cinq divi- divisions à vocation logistique, PC de mise
création du CFAT, en 1998. Suite sions qui seront créées : aéromobilité, en œuvre (PC MO) Aéromobile pour la
aux mesures de réorganisation emploi, soutien, maintenance et division future division aéromobile et les Centres
de l’armée de Terre, décrites dans l’ordre logistique amont délocalisée à Montlhéry. de mise en œuvre (CMO) Agester et Artil-
général pour la transformation, le péri- Ce sont aussi 16 bureaux, soit plus de la lerie pour la future division Emploi. »
mètre, les attributions, la taille et l’orga- moitié de la structure en devenir», expli- CNE Audrey LAISNE
nisation de l’état-major du CFT vont que le colonel Jean-Marc Puel, chargé de ADC Fabrice CHESNEAU
fortement croître. Ces changements mission transformation. Le reste de l’état- 1
Commandement de la force d’action terrestre.
seront achevés à l’été 2010. Le CFT a déjà major est déjà fortement impacté par la 2
Commandement de la force logistique
absorbé l’essentiel des missions du CFLT, réorganisation. terrestre.
dissout le 1er juillet 2009. Il prépare main- L’état-major lui-même passera d’un effec- 3
Cette hausse des effectifs de l’état-major
tenant le transfert des missions de la Bri- tif de 450 à plus de 750 personnes 3. Le est à replacer au niveau global des forces
gade aéromobile, de la Brigade du génie, colonel Puel précise que « par ailleurs, terrestres. En effet, le gain global d’effectifs
sera conséquent car il faut prend en compte
de la Brigade d’artillerie, et un certain l’état-major assumera à nouveau la res- la dissolution de deux EMF, du CLFT, de la
nombre d’attributions des états-majors ponsabilité de la mise sur pied de struc- BL2 et la réorganisation des brigades
de région Terre, du Commandement de tures opérationnelles de circonstance : spécialisées.

Transformations EM CFT : une conduite de projet stratégique


n POURQUOI • Fonctionnement (production, processus, interactions).
Un projet cohérent qui correspond à une finalité : • Organisation (attributions, évolutions, plans de
faire fonctionner l’état-major CFT 2010 tout en anticipant transition logistique, aéromobilité, artillerie et génie,
la création de la base de Défense de Lille et l’évolution mise sur pied structures C2 de circonstance : PC MO,
du pôle de commandement des armées 2014 (état-major CMO et PC SNF, manœuvre RH).
des armées, état-major de l’armée de Terre, EMO- n AVEC QUOI
Terre). • Structure de direction, pilotage, suivi.
n QUOI • Méthodologie de conduite de projet.
Un plan décrivant le projet en quatre lignes • Procédures de l’EM CFT (Mémento qui décrit
d’opérations. l’organisation et le fonctionnement).
• Gouvernance (anticiper, approfondir, valider, corriger, • Outils de travail collaboratif « Commandement
piloter, communiquer). et maîtrise de l’information » (CMI).

50 TIM n° 207 - Septembre 2009


TIM207_050_051_CFT.QXD 20/08/09 10:01 Page 51

u cœur de l’action
État-major CFT, cible 2010

Les attributions des cinq nouvelles divisions


EMPLOI AÉROMOBILITÉ MAINTENANCE et du Parc en service
n Tête de chaîne FT emploi, n Tête de chaîne FT n Tête de chaîne FT permanent (PSP)
capacités (court terme) aéromobilité, emploi pour la mise en œuvre des FT dans le cadre
et mise en œuvre des et capacités aéromobilité, de la maintenance de la Politique d’emploi
fonctions « engagement » conseiller COMFT terrestre et Aéromobile, et de gestion des parcs
(sauf aéromobilité) n Commande les trois équipements et soutien (PEGP).
et « environnement ». régiments d’hélicoptères préparation opérationnelle.
n Coordination de combat. n Maintien de la capacité LOGISTIQUE AMONT
doctrine/études et garantie n Mise sur pied du PC MO opérationnelle (Montlhéry)
de la cohérence Emploi – aéromobile. des équipements n Soutien des forces
préparation opérationnelle. des forces terrestres. déployées (OPEX et
n Maintien de la capacité SOUTIEN n Liaison avec le Service missions intérieures): CMO
opérationnelle Artillerie n Tête de chaîne FT de maintenance logistique de l’EMO-Terre
et Agester. pour toutes les fonctions industrielle terrestre n Veille opérationnelle
n Mise sur pied CMO logistique en métropole, (SMITer) et Structure logistique
Artillerie et Agester. sauf maintenance interarmées de n Centre de responsabilité
n Autorité d’emploi NBC, n Études capacitaires maintenance des matériels budgétaire OPEX
Cyno, ASA MP et GIO. logistiques terrestres (SIMMT). et missions intérieures
n Expertise G9 (Actions n Mise sur pied PCs SNF n Responsable de la si ADT APS
civilo-militaires) EMO- n Expertise G4 EMO-Terre maintenance du parc n Expertise G8 (budget)
Terre. d’entraînement (PE) et G4 : EMO-Terre

TIM n° 207 - Septembre 2009 51


TIM207_052_053_14JUILLET.QXD 19/08/09 17:44 Page 52

Vie des unités

te nu tou te s s es promesses.
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nn é e e n co re , la fête nationa a é té l’o c ca sio n de mettre
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52 TIM n° 207 - Septembre 2009


TIM207_052_053_14JUILLET.QXD 19/08/09 17:49 Page 53

gées
des unités enga
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L’esplanade de de la BFA.
les Français.

TIM n° 207 - Septembre 2009 53


TIM207_054_055_TIM20 ans.QXD 19/08/09 17:51 Page 54

2001
TIM a 20 ans

Joyeux anniversaire

Vers une armée professionnalisée


En 2001, Terre Information Magazine se fait l’écho d’un tournant majeur pour
l’armée de Terre : le départ des derniers appelés du contingent et donc la création
d’une armée entièrement professionnalisée. L’année suivante est marquée par
les évolutions structurelles de l’armée de Terre 2002, mais également par
l’engagement intensif de nos troupes au Kosovo et en Afghanistan. Rétrospective.
2001
Derniers appelés en OPEX – GTFR et BATLOG en Bosnie
« Cet été, une poignée d’appelés de livres et de jeux dans une école
du contingent, détachés sur le camp de Nevesinje reste un événement
de Mostar-Ortijes, renforçait inoubliable. Après quelques
la DMNSE dans sa mission de semaines nous connaissions
stabilisation de la paix en Bosnie. quelques formules bosniaques
Ces neuf jeunes Français étaient nous permettant de communiquer. »
parmi les derniers à partir […] Le caporal-chef Madjaski quitte
en opérations pendant leur service son poste de magasinier comptable
national. Affectés aux ateliers du 121e Régiment du train pour
techniques et au groupement exercer ses compétences
tactique français (GTFR), ils ont tous de mécanicien au NTI 1 du
été exaltés par cette expérience BATLOG. « Travailler au
unique. Témoignage. […] contact de professionnels
EN FRANCE ET DANS Le 1re classe Delorme, dessinateur m’a plus appris que ma
LE MONDE EN 2001 industriel de formation, se formation en mécanique
; 16 JANVIER : assassinat de souviendra longtemps de ses générale. J’ai eu aussi
Laurent-Désiré Kabila, contacts avec la population locale la chance de passer
président de la République et de l’action civilo-militaire à mes qualifications pour
démocratique du Congo. laquelle il a participé. « Nous avons la conduite de VBL et
; 20 JANVIER : George W. Bush échangé beaucoup de cadeaux dans de VAB. »
succède à Bill Clinton les villages isolés et la distribution
à la présidence des États-Unis.
; 27 JUIN : Fin de la conscription.
L’armée française est désormais Exercice GULF FALCON 6
entièrement professionnalisée. Coopération militaire au Qatar
; 9 SEPTEMBRE : le commandant

200
« L’exercice binational baptisé GULF FALCON 6 s’est
Massoud est assassiné par deux déroulé, du 19 mars au 11 avril 2001, au Qatar, pays voisin
kamikazes en Afghanistan. des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite. Son but
; 11 SEPTEMBRE : attentat était de concrétiser la coopération militaire régulière
des tours jumelles du World entre la France et l’émirat. Dans cette perspective,
Trade Center par des membres l’exercice interarmées, qui réunissait 5 000 hommes
d’Al-Qaida. dont 1 500 Français, mettait pour la première fois
en œuvre une chaîne de commandement binationale. »
Rubrique réalisée par le CNE Audrey LAISNÉ

AUTRES REPORTAGES
DANS TERRE MAGAZINE : L’opération MOISSON ESSENTIELLE en Macédoine
• Engagements futurs des forces 2e étranger, trente jours pour moissonner
terrestres – Objectif 2030 ; « Un contingent français, armé principalement par le
• le 6-12e RC au complet 2e étranger, quittait la France les 22 et 23 août 2001
(80e char Leclerc livré) ; pour participer à l’opération MOISSON ESSENTIELLE
• Nouvelle politique d’habillement
en Macédoine. Décidée au lendemain de l’accord-
de l’armée de Terre ;
• Exercice CATAMARAN 01 ;
cadre signé le 13 août, cette opération fait suite à une
• 10e anniversaire demande du gouvernement macédonien auprès de
de la Division Daguet. l’Union européenne. Son objectif est le ramassage
d’armements des rebelles albanais de l’UCK-M. »

54 TIM n°207 - Septembre 2009


TIM207_054_055_TIM20 ans.QXD 19/08/09 17:53 Page 55

01-2002
e
Pompiers français au Kosovo
2002
Dossier Armée de Terre 2002
« Faire face à toutes
les situations. En six ans,
l’armée de Terre vient
de vivre avec succès une
mutation sans précédent.
Ayant choisi de modifier
ses structures et de
s’adapter à ses nouveaux
environnements géopolitique, sociologique
et financier, elle est devenue une armée
moderne capable de faire face à toutes
EN FRANCE ET DANS les situations. Changeant de nature, c’est
LE MONDE EN 2002 désormais une armée professionnelle, mais
; 1ER JANVIER : l’euro devient officiel. aussi une armée d’emploi et d’action
; 4 MARS : Ibrahim Rugova est élu engagée en permanence sur plusieurs
président du Kosovo. théâtres d’opérations extérieurs, souvent
sollicitée sur le territoire national, organisée
autour de commandements nouveaux, aux

2002
Au secours de Mitrovica SURVIVAL MAUK 2002 méthodes rénovées, composée de soldats
« Depuis le 11 janvier, la Brigade Aux limites du cercle polaire au service de leur pays.»
des sapeurs-pompiers de Paris « Du 9 au 26 avril,
(BSPP) est intégrée au dispositif la 27e Brigade Opération PAMIR
militaire de la KFOR. C’est la d’infanterie Le bataillon français en action
première fois que la BSPP de montagne « Les 500 soldats
participe aux opérations organisait en du bataillon
extérieures militaires. Sa mission : Norvège son français (BATFRA)
assurer, en cas d’incendie, premier espace sont installés au
la sécurité des camps français d’entrainement brigade à l’étranger nord de Kaboul,
et alliés. » (EBE) afin d’aguerrir ses troupes en sur l’aéroport de
milieu arctique. Cadres de l’état- la ville –quartier
Création du GIACM major, chasseurs des 7e et 27e BCA Cazeilles – et
ou du 4e RCh, artilleurs du 93e RAM, sur la route de Djalalabad – quartier
légionnaires du 2e REG rejoignaient de Kersauzon. L’une des missions
la garnison de Skjold. » du BATFRA : reconnaître et sécuriser
les deux axes Kaboul – Bagram. »
Élections législatives au Kosovo
Sécurité des urnes à Mitrovica Kosovo : réouverture de la ligne
« Le samedi 17 ferroviaire Gate One
novembre, premier La voie de l’union (photo 27 n°136) :
jour du ramadan, « Depuis le 22 mars,
l’Organisation la ligne reliant
pour la sécurité et Zvecan à Lezak,
la coopération dernière gare avant
Au service des autres unités en Europe (OSCE) la frontière serbe,

01
« Le Groupement interarmées organisait est officiellement
d’actions civilo-militaires (GIACM) les premières rouverte. Un service
a été créé le 1er juillet et s’est élections gratuit et quotidien, rendu possible
installé depuis la fin juin au législatives depuis par les efforts conjoints de l’UNMIK
quartier Frère, à Lyon. Avec cet la fin de la guerre. Les votes se sont Railways et de la KFOR. Cet axe nord-
organisme à vocation interarmées, déroulés sans incident majeur, en sud est aujourd’hui fréquenté par une
la France possède désormais son partie grâce à la présence et au foule familiale et multiethnique.
unité permanente et spécialisée travail de la KFOR. » Récit d’un voyage haut en couleurs. »
dans les ACM. »

AUTRES REPORTAGES
Repères DANS TERRE MAGAZINE
• Ministre de la Défense : Alain Richard (jusqu’au 7 mai 2002) • Bicentenaire de Saint-Cyr
puis Michèle Alliot-Marie • EBE de la 3e BM
• CEMA : général d’armée Jean-Pierre Kelche (jusqu’au 29 octobre 2002) • Nouveau CEMAT : Général d’armée
Bernard Thorette
puis général d’armée Henri Bentégeat
• Exercice OPERA 2002 –
• CEMAT : général d’armée Yves Crène (jusqu’au 2 septembre 2002) système de simulation ALLIANCE
puis général d’armée Bernard Thorette • Exercice DESTINED GLORY 2002

TIM n°207 - Septembre 2009 55


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Insolite

Festival international de musique militaire

Concerto en
prestige majeur
Les 19 et 20 juin 2009, plus de 500 musiciens français et étrangers ont pris part au
premier Festival international de musique militaire organisé par l’armée de Terre
et au bénéfice de Terre Fraternité. Retour sur un magnifique moment de musique,
aux Invalides et à Versailles, mêlant tradition militaire et mélodies profanes.

U
n camp militaire d’un genre un Scotland, en kilt avec leurs coiffes en four-
peu particulier s’est installé rure et leurs peaux de léopard sur les
dans l’arrière-cour de l’Hôtel épaules, sont fréquemment sollicités pour
national des Invalides à Paris des photos. Tandis que les Algériens
en ce 19 juin. Sous les tentes improvisent un air de leur folklore, les
vert kaki, des hommes en uniformes colo- Écossais se réunissent autour d’un cigare
rés, d’armées et de nations différentes, avec un flegme très anglo-saxon. Non loin,
vérifient leur attirail : trompettes, tam- les premières formations, instruments
bours, saxophones, trombones, clarinet- dégainés et prêts à jouer, s’engouffrent
tes, cornemuses... dans le couloir qui les mène à la cour. Là-
Musique de la région Terre Île-de-France (France).
L’heure tourne. Les musiciens chauffent bas, le Jazz Band de l’OTAN entretient
leurs doigts ou font connaissance avec les avec brio, par ses mélodies léchées, la
autres formations. Véritable attraction de patience de l’auditoire.
cette première édition, les Indiens du
Band of the Gurkhas 1.4 GTC Sabathu Musique de nuit
dans leurs uniformes blancs, et les Écos- 21 heures, la ronde des musiques com-
sais du 5e Bataillon du Royal regiment of mence. La voix posée du speaker annonce

Les Indiens du Band of the Gurkhas 1.4 GTC Sabathu dans leurs uniformes blancs.

56 TIM n° 207 - Septembre 2009


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les formations musicales, petit historique genres, bien que certains restent attachés
à l’appui, tandis que les rangs bien ordon- à la tradition. Un témoignage parmi tant
nés des musiciens se déploient devant la d’autres, un officier de réserve admire avec
tribune d’honneur. On alterne entre la émotion la formation algérienne évoluer:
richesse sonore de la Musique principale «J’avais 20 ans au moment de l’Indépen-
de l’armée de Terre, les courbes harmo- dance de l’Algérie, les voir ici quarante
nieuses de la formation musicale de la ans après, je trouve ça très beau.»
région Terre Ile-de-France, les accents
celtiques des cornemuses écossaises, ou Final à l’unisson
encore le piquant oriental de la Musique Pour le final, les dix formations se
algérienne. La Musique de la Brigade des déploient côte à côte dans la cour des
Le général Elrick Irastorza, CEMAT,
Invalides, pour une performance unique. a proposé à Elizabeth Cooper de devenir
À l’unisson, Français, Espagnols, Algé- la marraine d’honneur du festival
riens, Écossais et Indiens ont interprété pour les prochaines années.
quelques morceaux, comme la Marche
des étrangers de Lully ou Conquest of Elizabeth Cooper,
Paradise de Vangelis, bande originale du marraine d’honneur
Pianiste de formation,
musicienne et chef d’orchestre
(une des rares françaises)
de grand renom, ayant collaboré
Musique du 5e Bataillon du Royal regiment avec les plus grands (Maurice
of Scotland (Royaume-Uni).
Béjart, Patrick Dupond, Nathalie
Dessay, Roberto Alagna…),
sapeurs-pompiers de Paris, à grand ren-
Elizabeth Cooper était cette
fort de cuivres et de percussions, fait
année l’invitée d’honneur
résonner dans l’enceinte un medley de
du festival. Enthousiasmée
variété et de musiques de films. « Cha- La fanfare de la cavalerie de la Garde républicaine. par cette première édition, elle
que formation choisit ce qu’elle va jouer,
a accepté avec grand plaisir d’en
nous avons voulu faire original », indique
devenir la marraine d’honneur
le 1re classe Scannapieco, percussionniste film 1492, sous la direction successive du
pour les prochaines années.
de la musique de la BSPP. Les bondis- chef de musique hors classe Jean-Michel
sants Gurkhas et leurs pas de défilé si Sorlin et de la célèbre chef d’orchestre
caractéristique, mêlant rapidité d’exécu- Elizabeth Cooper, invitée d’honneur,
tion, rotation et balancier d’une jambe sur qui a dirigé le morceau fusil : la fameuse Musique
l’autre, ont apporté une touche d’exotisme Marche de Radetzky de Strauss. Très et solidarité
très applaudie. La rigueur martiale de la impressionnée par la rigueur des for-
Tous les spectateurs
Légion étrangère, reprenant le célèbre mations et la qualité d’exécution, cette
portaient,
Boudin, la clarté des clairons et le fracas dernière s’est dite très émue d’avoir
collée sur leur
des sabots des chevaux de la Fanfare de pu réaliser ce rêve. Le lendemain, les
vêtement, la pensée,
la Garde républicaine, font également cinq cents musiciens remettaient ça dans
autocollant
sensation… Et c’est probablement cette les rues de Versailles, avec une grande
représentant cette
richesse de styles, couplée à une exécu- parade qui les a menés devant les grilles
fleur violette et rappelant à
tion parfaite, qui a permis que la sauce du château de Versailles où s’est achevé
chacun l’objectif de ce grand
prenne si bien. en apothéose le festival. Une nouvelle édi-
concert : collecter des dons pour
Le public est venu par curiosité, par tion est d’ores et déjà prévue en juin 2010,
l’association Terre Fraternité,
amour de la musique ou encore par inté- pour un rendez-vous musical militaire
qui vient en aide aux blessés de
rêt pour le monde militaire. Les specta- international amené à devenir récurrent,
l’armée de Terre et à leur
teurs mettent tour à tour en évidence le avec un objectif : soutenir l’action de l’as-
famille. Pour cela, une enveloppe
côté prestigieux des Invalides, l’interna- sociation Terre Fraternité.
a été donnée à chaque
tionalité du festival, la beauté des unifor- Florian DEMEZ
spectateur, le montant étant
mes et des formations, le mélange des Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI
laissé à la seule discrétion de
chacun. La soirée s’est achevée
sur un très bon bilan, totalisant
environ 10 000 euros de dons.
Il est également possible de
continuer à faire des dons sur le
site internet de Terre Fraternité,
ainsi que sur celui du festival.

Retrouvez le Festival international de musique


militaire 2009 en photos et vidéos, la liste des
formations invitées ainsi que des informations
sur les prochaines éditions, sur le site internet :
www.festivalmusiquemilitaireparis.fr

TIM n° 207 - Septembre 2009 57


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Sport

Ça plane pour Gavin À l’assaut du Mac Kinley


Le commandant Gilles Gavin, officier du
bureau de maintien en condition opéra-
tionnelle section aéro à l’EMAT, s’est
illustré aux championnats du monde de
voltige en planeur, en décrochant la pre-
mière place du programme libre. La
compétition, qui se déroulait en Répu-
blique tchèque du 9 au 18 juillet, a éga-
lement vu la victoire au classement par
équipe de l’équipe de France de voltige en planeur, dont le commandant Gavin fait
parti. Ce n’est pas sa première performance, il avait déjà décroché la médaille de
bronze aux championnats d’Europe en 2006 (voir TIM 198, octobre 2008). L’armée
de Terre lui adresse ses plus vives félicitations.

Champions de karaté Trois sous-lieutenants de l’École mili-


taire interarmes, les SLT Lottenberg
et Tomas du 13e BCA et le SLT Guerre
du 27e BCA, accompagné de l’adjudant-
chef Miston de l’EMHM – leur guide– ont
gravi les pentes du mont Mac Kinley,
le plus haut sommet d’Amérique du
Nord (6 194 m), pour atteindre la cîme le
Raid Lombardia 7 juin 2009 après plusieurs jours d’effort.
Extrêmement physique, effectuée dans
Une équipe de l’École militaire inter- des conditions parfois périlleuses et par
Sergent Halim Jaa Caporal-chef Aquino
armes (EMIA) a remporté le Lombar- des températures glaciales, cet exploit
Le sergent Halim Jaa, du Groupement dia raid 2009, qui s’est déroulé dans a été une expérience humaine et physi-
de camp de Canjuers (GCC) est devenu les préAlpes italiennes, du 12 au que très enrichissante pour ces quatre
champion de France interarmées de 14 juin 2009. Le raid Lombardia est militaires.
karaté le 5 juin 2009, en catégorie une compétition internationale orga-
seniors de moins de 67 kg. Il a notam- nisée sous la forme de patrouilles
ment dû vaincre pour cela le vice-cham- militaires. Il se déroule sur douze Challenge Centaure
pion et le champion de France 2008. Son heures et sur une distance de 36 km.
titre a contribué à la victoire de l’armée Elle est ponctuée de nombreuses
de Terre au classement général par épreuves très variées (tir, orienta-
équipes. Le sergent Rubi, de la Brigade tion, secourisme, réaction à une
des sapeurs-pompiers de Paris, le quar- embuscade, etc.). L’équipe de l’EMIA
tier-maître Rodriguez d’ALFOST-Brest s’est mesurée à cinquante-cinq
et le caporal-chef Aquino, du 16e Groupe équipes de huit nationalités pour
d’artillerie, ex-aequo à la troisième remporter la victoire. Le raid Lom-
place, complètent le podium de la caté- bardia n’avait pas accueilli d’équipe
gorie. Tous les résultats sur le site intra- française depuis dix-huit ans.
net et internet du CNSD.

Le challenge sportif et culturel de la


Match de prestige et de solidarité du 8e RPIMa 7e Brigade blindée (7e BB), baptisé Cen-
taure et organisé par le 19e Régiment
du génie (19e RG), s’est déroulé du 2 au
4 juin 2009 à Besançon et dans ses pro-
ches environs. Près de 250 participants,
répartis au sein de 30 équipes issues de
toutes les formations de la 7e BB et du
1er-11e Régiment de cuirassiers (1er-
Le samedi 4 juillet 2009, un match mêlant prestige et solidarité a opposé l’équipe 11e RC), ont parcouru pendant deux jours
de football du 8e RPIMa à une sélection d’anciens internationaux de l’équipe de les 43 km d’un parcours partagé entre
France de football. Offrant un spectacle de qualité, cette rencontre avait pour épreuves physiques et intellectuelles.
but de financer une stèle, inaugurée le 18 juillet au quartier Fayolle, en l’hon- Le challenge, facteur de cohésion
neur des 543 parachutistes du régiment morts au combat depuis sa création en important pour la 7e BB, a été remporté
1951. La rencontre, qui s’est achevée par un score de 2 à 2, a permis de récol- par le 19e RG, devant le 1er-2e Régiment
ter 3600€, remis à la mi-temps au colonel Aragones, chef de corps du 8e RPIMa. de chasseurs (1er-2e RCh) et le 152e Régi-
ment d’infanterie (152e RI).

58 TIM n° 207 - Septembre 2009


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Brèves sport

MDL Chardon, champion de Lorraine


de cyclisme sur route
Le maréchal-des-logis Julien Chardon, moniteur Entraînement phy-
sique militaire et sportif (EPMS) au bureau des sports du 8e Régi-
ment d’artillerie (8e RA), a remporté le 7 juin les championnats civils
de Lorraine de cyclisme sur route. Il a pour ambition de réintégrer
l’équipe de France de cyclisme sur route militaire. À 28 ans, il par-
ticipait pour la septième fois à des championnats régionaux civils.

Ça roule pour
l’ADJ Ramirez
L’adjudant Ramirez du 2e Régiment d’in-
fanterie de marine est également pilote
de karting et est engagé cette saison en
catégorie Rotax Master. Il a remporté le
14 juin dernier la deuxième épreuve du
trophée de Bretagne sur le circuit de
Plumeliau dans le Morbihan. Après deux
Le XV du Pacifique à Toulouse courses, il pointe à la deuxième place
Du 25 au 29 mai 2009, le XV du Pacifique, l’équipe internationale de rugby des îles du classement général du trophée. Il a
du Pacifique, a effectué sa sélection à Toulouse, au 4e Groupement logistique du pris dernièrement la tête du champion-
commissariat de l’armée de Terre (4e GLCAT). Venant d’unités stationnées en nat après une quatrième place sur le
France et dans les territoires ultramarins, les soldats issus des îles du Pacifique circuit de Laval. Pour en savoir plus :
ont effectué une semaine d’évaluation en vue d’intégrer le XV. http://tonybireli.sport24.com

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BD

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Quartier libre

4
4
01 09 09 01 10 09
La Pologne dans la Seconde Guerre mondiale La 27 e BIM s’expose
L’ECPAD propose, à partir du 1er sep-
tembre et jusqu’au 31 octobre 2009, de
rappeler les combats et blessures de la
Pologne dans la Seconde Guerre mon-
diale. L’évènement «Pologne 2009» s’arti-
cule autour de trois temps forts.
Tout d’abord, une exposition photographi-
que sur « la campagne de Pologne, 1939 La 27e Brigade d’infanterie de montagne
» se tient du 1er septembre au 31 octobre (27e BIM) exposera les photos de son
aux Invalides (accès libre et gratuit). déploiement opérationnel au sein du GTIA
Ensuite, du 26 septembre au 29 octobre KAPISA dans différents lieux en France,
se déroule un cycle de projections au à partir du mois d’octobre. Réalisée par
musée de l’Armée, à l’auditorium Aus- le photographe Thomas Goisque, qui a
terlitz. suivi la 27e BIM en Afghanistan.
Enfin, une table ronde animée par des his- n Grenoble, du 1 au 15 octobre 2009,
er

toriens spécialisés est prévue le 24 octo- lors de l’ouverture du musée


bre 2009 au musée de l’Armée. des Troupes de montagne.
Renseignements : 0810 11 33 99. n Salons du CEMAT : 15 octobre 2009,
pour la présentation du livre-sélection
de photos de M.Goisque
4

n Chambéry, trois semaines


10 12 09 avant le départ du 13e BCA en Kapisa.

Séminaire tactique 2009

4
Le jeudi 10 décembre 2009, le Centre de doc-
trine d’emploi des forces (CDEF) et le collège 17 06 09
de l’enseignement supérieur de l’armée de
Terre (CESAT) organisent, à l’amphi Foch à « La Description de l’Égypte »
l’École militaire, la quatrième édition du sémi- Le Musée de l’Armée
naire tactique de l’armée de Terre. consacre jusqu’au 21 sep-
De 10h00 à 16h30, les participants pourront tembre 2009 une exposi-
assister à deux tables rondes sur le thème de tion sur le thème de l’ou-
« l’exercice du commandement aujourd’hui en vrage « la Description de
opération ». De nombreux intervenants fran- l’Égypte ». Il s’agit d’un
çais et étrangers apporteront leur expérience recueil des travaux des
et leur réflexion dans ce domaine. membres de la Commission des sciences
Inscriptions et informations : et des arts de l’Institut d’Égypte qui ont
www.cdef.terre.defense.gouv.fr accompagné l’expédition de Bonaparte, et
Sur intraterre : regroupant d’innombrables plans, des-
www.cesat.terre.defense.gouv.fr sins, cartes et notes sur l’Égypte ancienne
et moderne. L’exposition au Musée de l’Ar-
mée rassemble un certain nombre de ces
4

écrits, mais aussi des sculptures, animaux


01 09 09 empaillés, divers objets rapportés.
Renseignements : 0810 11 33 99.
« Nous étions 177… »
4

L’ECPAD s’associe à la sortie du DVD « Nous 01 09 09


étions 177…», qui relate l’histoire du commando
Kieffer, les seuls Français à avoir débarqué sur Le Festival international
les plages normandes, le 6 juin 1944, aux côtés de musique militaire en DVD
des alliés anglo-américains. De la préparation
de l’opération Overlord à l’arrivée sur les plages Retrouvez à partir du mois de septembre
normandes, en passant par leur formation inten- 2009 les prestations des formations musi-
sive au Centre d’entraînement d’Archnacarry en cales françaises et internationales Festi-
Écosse, ce film-documentaire propose de revi- val international de musique militaire en
vre l’histoire du Débarquement en suivant l’uni- DVD, vendu par et au profit de Terre Fra-
que commando français. ternité. Vous pourrez ainsi voir et revoir
DVD disponible en kiosque, et sur l’e-bou- ces grands moments de musique dans
tique de l’ECPAD : www.boutique.ecpad.fr votre salon.

62 TIM n°207 - Septembre 2009


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Votre agenda

4
12 09 09 19 09 09
Le 3 e Régiment du Génie Journées du Patrimoine
ouvre ses portes 3 e BSC
Les 12 et 13 septembre, le 3e Régiment du génie (3e RG)
accueille gratuitement le public à l’occasion de ses jour-
nées portes ouvertes.
Déminage, parcours d’aventure, VTT, tir à la carabine,
régates en EFA, démonstrations de matériels, esca-
lade, tyrolienne, pont de singe sont, entre autres acti-
vités, au programme.
Des buvettes seront installées afin de pouvoir se res-
taurer et se rafraîchir. De quoi découvrir le métier des
sapeurs du 3e RG et passer un très bon moment en
famille. Les animations auront lieu dans l’enceinte du
régiment ainsi qu’au parc des expositions de Charleville-Mézières.
Renseignements : (OCI 3e RG) 03 24 41 33 27.
4

19 09 09
Portes ouvertes
au 8 e Régiment d’artillerie
Le 8e Régiment d’artillerie, stationné à Com-
mercy, organise ses portes ouvertes le week- La 3e Base de soutien au commandement
end des 19 et 20 septembre 2009. Au pro- organise les 19 et 20 septembre ses jour-
gramme, des présentations dynamiques nées du patrimoine, au Quartier de Croÿ
permanentes : artillerie d’Empire et moderne, à Versailles. De nombreuses animations
démonstration cynophile, combat au corps sont prévues au cours de ces deux jour-
à corps... nées : animations musicales des Musi-
Un spectacle d’artillerie en nocturne, le samedi ques de l’armée de Terre, expositions
19 à 21h30 précèdera un feu d’artifices prévu diverses, documentaire sur l’histoire de la
à 22 h 30 pour clôturer la première journée. garnison de Versailles, ouverture du lieu
Entrée Libre. Inauguration et ouverture des- de mémoire des Yvelines, «scènes de vie»
portes par les autorités et personnalités du Premier Empire en costumes d’épo-
le samedi à 11 h ; ouverture des portes le que, jeux pour les enfants, etc.
dimanche à 11h. Nombreuses possibilités de restauration sur place. Entrée libre.
Tirage de la souscription, dimanche à 19h. Renseignements : LTN LECAT, 3e BSC.
Renseignements : 03 29 46 72 32. Tél. : 821 781 21 69.
4

12 09 09 29 08 09
PHALSBOURG AIRSHOW 09 De Paris à Kaboul
Le 1er RHC fêtera les quarante ans d’hé- Pour la seconde fois, l’armée de Terre
licoptères de l’ALAT à Phalsbourg les 12 expose dans la partie Off du Festival inter-
et 13 septembre 2009. Pendant deux national de photojournalisme de Perpi-
jours, vous pourrez admirer et découvrir gnan, du 29 août au 12 septembre 2009.
plus de 90 aéronefs civils et militaires, en Deux de ses photographes présentent
vol et au sol. leurs reportages : l’adjudant Drahi, qui a
De nombreux stands de restauration et reçu en 2008 le prix spécial du jury du Visa
d’animation sur place accueilleront les Off, et le caporal-chef Tabone.
visiteurs. Le samedi 12 au soir, un concert Quarante photographies représentant le
de « Émile et Image » ponctuera la pre- parcours 2009 de l’armée de Terre seront
mière journée du Phalsbourg Airshow. présentées.
Entrée : 3 € (concert inclus). Rendez-vous au Bureau du service
Ouverture au public le samedi 12 et le national, caserne Mangin,
dimanche 13 septembre dès 10 h. 4, rue François-Rabelais,
Renseignements : 66000 Perpignan, du lundi
www.phalsbourg-heli-airshow.com au dimanche de 10 h à 18 h.

TIM n°207 - Septembre 2009 63


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Quartier libre

Prix littéraire de l’armée de Terre 2009

Roi de guerre
C’est un jeune écrivain dont le premier livre, consacré tirage, «voyez cela avec l’éditeur». Si vous
l’interrogez sur le sens du devoir de
p a r l a c r i t i q u e , v i e n t d ’ ê t r e r é co mp en sé p a r l e P r i x mémoire qui aurait pu sous-tendre sa
démarche, l’homme balaie le tout d’un
littéraire de l’armée de Terre Er wan Bergot 2009. pâle sourire: «C’était un simple récit que
C e « r o i d e g u e r r e » s i g n e , dans u n s t y l e e n l e v é , j’ai écrit pour ma famille, mes enfants et
petits-enfants. »
l e r é c i t p a l p i t a n t d e s e s d i x - h u i t mois d’Indochine Le seul conseil qu’il se permet de suggé-
rer à tous ceux que la plume chatouille,
à l a t ê t e d ’ u n commando. c’est « d’écrire en bon français ».

L’
Cet homme modeste, discret, humble, cet
homme est modeste, d’une Il apparaît tout autant surpris d’avoir été homme qui vient de publier un livre plé-
humilité qui témoigne de la per- lauréat 2009 du Prix littéraire de l’armée biscité par la critique et par les ventes,
sonnalité de ceux qui ont par- de Terre Erwan Bergot, un prix qui a auteur de De l’autre côté de l’eau aux édi-
couru un long chemin de vie. Il récompensé des auteurs comme Pierre tions Tallandier, c’est Dominique de
s’étonne encore du succès que Schoendoerffer, Hélie de Saint Marc, Jean La Motte, général de corps d’armée.
son livre remporte auprès des médias, Christophe Rufin, Jean Raspail… «Je ne
Télérama, Libération, Le Figaro, France m’y attendais pas du tout. » Dans la jungle indochinoise
Culture, L’Express… « Je ne suis pas un Peu disert, l’homme confesse l’avoir écrit Cette histoire, c’est celle qu’il a vécue
écrivain, je suis une personne qui a « d’une seule traite, quarante ans après alors qu’âgé de 26 ans, en 1951. Tout frais
raconté une partie de son histoire. » les faits » et lorsque, vingt ans plus tard, sorti de Saint-Cyr, il doit défendre un
un éditeur contacté discrètement par sa poste avancé en pleine jungle indochi-
famille décide de le publier, il confirme noise. «Tout soldat garde en mémoire un
que «c’était contre mon gré, je n’en voyais souvenir marquant qui estompe les
pas l’intérêt ». Alors si vous lui parlez de autres… Cette obscure période sans gloire

Le récit du général de La Motte,


De l’autre côté de l’eau
a r e çu u n e x c e l l e n t a c c u e i l
d e l a p ar t d e l a c r i t i q u e
littéraire et des lecteurs. Le général de corps d’armée
Dominique de La Motte (à g.)
reçoit l e P r i x l i t t é r a i r e d e l ’ a r m é e
de Terre Er wan Bergot 2009
des mains du CEMAT,
le général d’armée Elrick Irastor za (à dr. ) .

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Culture et loisirs

m’a été si intensément aurore et crépus-


cule que je m’en souviens quarante ans
après… »
La BD du mois
Les seuls héros de ce récit, ce sont ses Unité FELIN
supplétifs, ses 130 partisans, paysans Tome 1 : Opération Minotaure
incultes intelligents et gais, cochinchi- Gilles Laplagne, Frédéric Zumbiehl.
nois, khmers, annamites, cambodgiens, Éd. Zéphyr, 56 p, 13 €. ISBN 9782952787147
« des hommes dévoués et peu aguerris» L’unité FELIN est un groupe expérimental de com-
qui ignoraient tout de la France: «Le plus bat opérant aux marges des lois internationales,
ancien, notamment, beau combattant, équipé des technologies (armement, renseignement,
chef exigeant et capable d’initiative. Il ne communication) les plus modernes, lui donnant ainsi
sera jamais récompensé selon ses méri- un très net avantage tactique sur ses adversaires. Composée de neuf experts,
tes. Il faut conserver un contingent de tous issus des meilleurs éléments des troupes d’élites françaises, cette unité
citations pour les bureaucrates. » militaire secrète est placée directement sous le commandement du ministère
L’officier doit improviser et s’adapter : il de la Défense et employée sur les missions les plus délicates où bien souvent
invente un emblème, signe de cohésion la France ne peut s’engager officiellement.
et d’appartenance pour son commando
hétéroclite, dessine sa tenue de combat, HÉRALDIQUE REPORTAGE
plus apte à se fondre dans les rizières car
avec « ma tenue claire réglementaire, je Insignes de l’infanterie Opérations extérieures
suis la cible privilégiée des Viets». Réac- du XXe siècle (Catalogue raisonné) Les volontaires du 8e RPIMa
tion de l’autorité : «La première fois que Jean-Pierre Guarry. (Liban 1978 – Afghanistan 2009)
le colonel me voit ainsi affublé, il pense Éditions Héraldique-Symbolique Frédéric Pons. Presses de la cité, 371 p, 22 €
ISBN 9782258079991
avoir une attaque. Il commence par me Ce catalogue-référence en sept tomes
citer Bournazel et sa tunique rouge… (un huitième est prévu pour courant 2009) Frédéric Pons, reporter de
Alors il me dit que les Viets me fusille- recense avec précision les insignes de guerre, spécialiste des ques-
ront quand ils m’auront fait prisonnier. l’infanterie métropolitaine française de tions militaires et président de
Cela me paraît un moindre mal et je garde la Première Guerre mondiale aux années l’Association des journalistes
ma tenue noire. » 1970. Le tome II, L’infanterie métropo- de défense, offre un document
Son livre est un témoignage intemporel litaine : 1948-1970 a été réédité en édi- sur le quotidien des paras du 8e RPIMa,
sur la guerre, la liberté et l’art du com- tion limité récemment. L’intégralité de la à travers le récit des terribles combats
mandement – lui qui fut pendant dix-huit collection est disponible chez l’auteur : d’Afghanistan et des témoignages de
mois le «roi de la guerre», consacré ainsi J.-P. Guarry, 15, rue Alexandre-Dumas, trente ans d’opérations extérieures du 8.
par ses partisans. Une guerre décrite avec BP 90024, 19101 Brive Cedex.
décence, sans gloriole ni regrets, sans HISTOIRE
fascination ni cynisme, sans pathos ni HISTOIRE
complaisance: «Jamais plus je n’ai connu Sous-officiers de Napoléon
Les coups tordus de Churchill La garde Impériale, tome II – La cavalerie
l’enthousiasme, l’énergie et la solitude Francis Jolivet. L’esprit du Livre, 101 p, 24 €
du chef avec la même intensité que pen- Bob Maloubier. Calmann-Lévy, 272 p, 18 €
ISBN 9782702140062 ISBN 9782915960495
dant ces dix-huit mois… Je revois passer,
fantomatiques, les 130 partisans qui Ancien membre actif du Special Passionné d’uniformologie
restent le souvenir marquant de toute ma Operation Service, Bob Malou- et sous-officiers lui-même,
vie militaire. Ils ne se présentent pas, ils bier a accèdé aux archives des Francis Jolivet détaille les
savent que je connais leur nom : Niem, services secrets pour raconter uniformes, les grades et les
Tran Ha Tai, Dan Thiep, Dan Song, Hoan…» l’incroyable carrière de Chur- galons des cavaliers de Napo-
Christiane BOISGELOT chill, ses coups spectaculaires, pour cer- léon, au travers de 31 planches en cou-
Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI tains mis en œuvre de manière si subtile leurs. L’auteur a consacré un premier
qu’ils sont restés ignorés jusqu’à ce jour. tome aux sous-officiers de l’infanterie,
Le Prix littéraire de l’armée de Terre Er wan Bergot
a r é c o m p e n s é d e s a u t e u r s d e reno m
de la marine, de l’artillerie, du train et de
tels que Pier re Schoendoerffer, la gendarmerie de la garde impériale.
HISTOIRE
Hélie de Saint Marc,
Je an - Ch ri s to ph e Ru fi n Commando «Georges»
ou Jean Raspail.
et l’Algérie d’après HISTOIRE
Légion étrangère – Harkis – OAS Rommel et la stratégie de l’Axe en
Lieutenant-colonel (er) Armand Bénésis Méditerranée (février 1941 – mai 1943)
de Rotrou. Éd. Dualpha, 456 p, 38 € Vincent Arbarétier. Éd. Economica, 292 p, 29 €
Rubrique réalisée par Florian DEMEZ

ISBN 9782353741126 ISBN 9782717856927


Algérie 1956-1968. Jeune offi- Rommel, tacticien de génie des
cier ayant servi dans des uni- blindés et du désert n’a pas
tés de quadrillage et de harkis permis aux puissances de l’Axe
comportant de nombreux de l’emporter en Méditerra-
rebelles ralliés, l’auteur a vécu née, trop souvent reléguée par
cette période de la guerre et de l’après- les historiens au plan de théâtre secon-
indépendance au sein d’une population daire de la Seconde Guerre mondiale. Au
qu’il a bien connue et à laquelle il s’était contraire, l'auteur montre que ce théâtre
profondément attaché. a été de première importance.

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Vu dans les médias


Quartier libre

Le Festival international de musique militaire a fait parler de lui dans les journaux.

Direct Matin (18 juin 2009) trompettes seront joués par la Musique
de la région Terre Île-de-France, de la Bri-
gade des sapeurs-pompiers de Paris, de

La musique l’armée de Terre, de la Gendarmerie


mobile et celle de la Légion étrangère».
La présentation de la soirée n’aurait pas
militaire été complète sans un point sur le final :
«Cinq cents musiciens se réuniront pour

à la parade le final. L’ensemble sera dirigé par le chef


d’orchestre Elizabeth Cooper, et coor-
donné par le colonel Jean-Michel Sorlin,

L
e journal Direct Matin a accordé une- chef de la Musique principale de l’armée
pleine page à cet événement musi- de Terre. “Pour ce final, il s’agit de conser-
cal. Après un énoncé du programme ver les individualités des formations tout
donnant les lieux et les heures des pres- en exploitant leurs différentes facettes”,
tations, l’article rappelle que les specta- souligne le colonel Sorlin.»
cles sont « gratuits et caritatifs, puisque
les participations des spectateurs seront
reversées à l’association Terre Frater-
nité». S’ensuit une description particuliè- Versailles magazine (juin 2009)
rement élogieuse de la soirée prévue aux
Invalides, qui a probablement contribué
au succès de celle-ci: «Si les instrumen- Parade internationale
tistes de l’armée ont historiquement d’Algérie ou d’Inde pour partager toute la
rythmé les pas des troupes pendant les solennité de leur hymne mais aussi la
de musiques
batailles, la musique militaire compte don- popularité qui les entoure. Les méloma- militaires dans les
ner une image moins martiale en inter- nes de l’Otan ajouteront l’élégance du jazz
prétant un répertoire varié. La soirée à ces joutes musicales.» rues de la ville

D
d’ouverture promet 2h30 de concert. Onze L’article n’oublie pas pour autant les for- irectement concernée par le Fes-
formations (six françaises et cinq étran- mations françaises, précisant que «outre tival, la ville de Versailles a consa-
gères) participeront à l’événement. Elles la célèbre fanfare du régiment de cavale- cré un article à l’événement dans
viennent d’Espagne, du Royaume-Uni, rie de la garde républicaine, tambours et son magazine du mois de juin 2009.
Il met l’accent sur la présence et le par-
cours de l’invitée d’honneur du Festival,
la chef d’orchestre Elizabeth Cooper :
appelés de la Première Guerre mondiale.» « Des formations musicales militaires
Direct Soir (18 juin 2009)
Enfin cet article s’attache à faire honneur françaises, européennes et interna-
aux différentes formations en les nom- tionales seront accompagnées pour
mant une à une : « Demain, la place des l’occasion par une invitée d’exception :
La musique militaire Invalides sera parée des couleurs des dif- Elizabeth Cooper, l’une des rares chefs
a son festival férents ensembles internationaux, venus d’orchestre féminine française. Pianiste
en costumes d’apparat des quatre coins de formation, elle fait ses études au

L’
article paru dans Direct Soir offre du monde pour interpréter leurs “hym- Conservatoire national supérieur de
un angle différent, insistant sur nes”, et dirigés le temps d’un concert par musique de Paris, entre comme soliste
le côté musical du Festival. la célèbre chef d’orchestre Elizabeth Coo- à l’Opéra de Paris et travaille pendant de
Ainsi : « Les cinq formations étrangères per. Le Royal Regiment of Scotland et ses longues années dans la compagnie
et les six ensembles français qui y parti- cornemuses, la garde républicaine algé- de Maurice Béjart. Son travail est solli-
cipent feront mentir Clemenceau, pour rienne et sa mosaïque de musiques tra- cité par de nombreux chorégraphes
qui “la musique militaire n’est pas de ditionnelles, les Gurkhas de l’armée et danseurs comme Rudolf Noureev,
la musique”. » Il poursuit par un rappel indienne à la blancheur immaculée, les Patrick Dupond ou encore Marie-Claude
historique, plaçant ces deux journées fifres de l’Infanterie Inmemorial del Pietragalla. Devenue chef d’orchestre,
comme un « événement original et sur- Rey n°1 d’Espagne, et enfin, dernier-né elle poursuit aussi sa carrière de soliste
tout une occasion unique de (re)décou- de ces formations, le Jazz Band de l’Otan. et dirige de nombreux festivals. »
vrir un patrimoine musical que l’histoire L’armée de Terre et la gendarmerie se L’article se termine sur les informations
a mis en valeur au cours du XXe siècle, mêleront à la programmation, avec les pratiques et la description de la presta-
comme le célèbre chant du départ, formations de la Légion étrangère, de la tion, afin de donner aux lecteurs l’envie
d’Étienne-Nicolas Méhul, composé en région Terre Île-de-France, des sapeurs- de se rendre à cet événement musical
1794 et devenu hymne de guerre pour pompiers de Paris, de la garde républi- dans les rues de Versailles.
célébrer “La victoire en chantant” des caine et de la gendarmerie mobile. »

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Hawk et de la dissolution du quartier Delestraint, BP 81460, 75700 Paris Cedex 07. Courriel :
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