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Le conflit
La guerre de mouvement ( les taxis de la Marne)
La guerre de position ( la guerre des tranchées, la vie du poilu)
La vie à l’arrière du front ( le rôle des femmes, la vie en temps de guerre)
•La mobilisation et Quelle est la Une guerre totale qui brutalise les hommes :
la déclaration de caractéristique Au front, une guerre d’un type nouveau ( les
guerre majeure de ce tranchées, les nouvelles armes).
•La bataille de la conflit au niveau Des civils mobilisés pour la guerre et plongés dans sa
Marne ( du 7au 15 des civils, au violence.
Septembre 1914) niveau des
•Verdun (automne combattants ? Vocabulaire :
1916) le maréchal Les tranchées
Pétain Les poilus
•Les mutineries Une mutinerie
(1917) Le front
•L’entrée en guerre L’arrière
des Etats-Unis La propagande
(1917) La guerre de mouvement
•Dernière offensive La guerre de position
décisive pour les
troupes alliées
coordonnées par
l e maréchal Foch :
le 8 août 1918
La mobilisation La guerre vue par les peintres
et la déclaration de guerre
Albert Herter
Le Départ des poilus, août 1914/Hall des départs de la gare de Paris-Est à Paris
Longtemps s’est imposée l’image des soldats pleins d’enthousiasme prenant le train pour le front à l’été
14, avec les photos de scènes de liesse prises aux premiers jours de la mobilisation, qui étaient pour
beaucoup des mises en scène destinées à insuffler un esprit patriotique ( les mêmes du côté
allemand!). S’il y a bien eu quelques scènes de fanfaronnades, d’autant qu’on croyait alors à une guerre
courte, les historiens montrent aujourd’hui qu’il y avait surtout de la résignation.
« Le mot qu’il faut employer est celui écrit dès 1915 par Marc Bloch dans son journal de guerre : "Les
hommes pour la plupart n’étaient pas gais. Ils étaient résolus, ce qui vaut mieux."Cela veut dire qu’on
n’était pas enthousiaste à l’idée de partir à la guerre mais qu’on considérait que c’était ce qu’il fallait
faire. L’idée qui prévalait était que quand on est attaqué, il est de son devoir patriotique de défendre la
République.» Annette Becker (Voir la Grande Guerre : un autre récit 1914-1918 / Armand Colin)
Fiche élève:
Après la déclaration de guerre ( 3 août
1914) le plan du grand état-major
allemand est simple : vaincre la
France en six semaines, de façon à
reporter tout l’effort de guerre contre
la Russie. Les Allemands qui ont
rapidement envahi la Belgique et le
Nord-Est de la France s’apprêtent à
une victoire rapide sur le front de
l’Ouest.
Observe ce journal datant du 12
septembre 1914. Que peux-tu dire de
cette victoire rapide que l’armée
allemande espérait sur le front de
l’ouest ?
Pour résister à l’armée allemande,
l’état major français avait prévu le
déplacement de troupes de renfort
vers le front. Observe la photographie
et explique comment s’est organisé
le transport de ces troupes et du
matériel .
Fiche réponse :
Première phase de la guerre : une guerre de mouvement (stratégie militaire utilisant des
déplacements rapides pour remporter une victoire. )
En août 1914, les armées allemandes traversent la Belgique et envahissent la France ; Paris
est menacé. Le 6 septembre, le général Joffre lance une contre-attaque, la bataille de la
Marne. Il faut des renforts, mais les trains sont désorganisés. Le général Gallieni a alors
l’idée de réquisitionner les taxis parisiens pour acheminer des hommes en urgence.
Les Allemands sont repoussés. Les armées s’immobilisent alors face à face sur un front qui
s’étend de la mer du Nord à la Suisse. La première bataille de la Marne constitue l’un des
tournants de la guerre, puisqu’elle marque le début de la guerre de position.
Tranchée
allemande
Tranchée
française
Fiche réponse :
Les tranchées sont de longs fossés organisés en réseaux dans
lesquels vivent et combattent les soldats. Le plus souvent
construites sur trois ou quatre lignes, ces tranchées sont
reliées entre elles par des «boyaux», sortes de tunnels qui
permettent de passer de l’une à l’autre.
La première tranchée surmontée de sacs de terre et de
planches de bois est la plus proche de l'ennemi ; elle est
renforcée par un réseau de fils de fer barbelés. La deuxième
tranchée a une fonction de soutien en cas de recul. La
troisième, enfin, sert de réserve, de stockage et de lieu de
repos pour les soldats.
Les boyaux qui les relient sont étroits, deux hommes ne
peuvent se croiser, celui qui monte au front est prioritaire. Les
parois des tranchées sont maintenues par des fagots, le sol est
recouvert de rondins de bois ou de caillebotis. L'entretien
permanent des tranchées est nécessaire et fait partie des
corvées du soldat.
Les tranchées ont un tracé sinueux afin d’empêcher
l’adversaire de tirer sur toute la ligne s’il parvenait à s’emparer
d’une partie de la tranchée. Les tranchées à l’air libre sont
dotées de quelques abris le plus souvent précaires.
À l’arrière des tranchées se trouvent le poste de
commandement, le service de ravitaillement, le service
infirmier, ainsi que le cantonnement où viennent se reposer à
tour de rôle les soldats qui sont restés un certain temps en
première ligne où les conditions sont très difficiles.
.
Fiche élève :
Compare l’illustration de la carte postale
(à gauche) avec les 3 photographies de soldats
prises dans les tranchées ( à droite)
Fiche réponse :
Durant toute la durée du conflit, les soldats bénéficient d'une franchise militaire qui leur
permet d'envoyer gratuitement du courrier qui est censuré car ils ont interdiction de
mentionner le lieu où ils se trouvent, d'évoquer les combats, de donner les chiffres des
pertes, de porter un jugement sur un officier, d'avoir des propos défaitistes ou pacifistes.
Quant aux illustrations des cartes postales éditées pour les soldats, elles sont pittoresques et
ne rendent évidemment pas compte de la réalité de la vie au front car dans les tranchées, le
danger est permanent et les conditions d’existence épouvantables. Les soldats y sont
exposés aux bombardements, ils souffrent du froid, vivent dans la boue et la saleté. Le
manque d’eau potable et la saleté provoquent des maladies. La nourriture est insuffisante et
le ravitaillement difficile. Les permissions sont rares et courtes.
Le système des tranchées est structuré par le rythme de la « relève » qui se déroule le plus
souvent de nuit : depuis l’arrière-front, les unités gagnent la tranchée de troisième ligne,
qu’elles occupent quelques jours avant de relever les soldats de deuxième, puis de première
ligne. Après trois à cinq jours, en moyenne passés en première ligne, les combattants
survivants regagnent les cantonnements, avant de répéter ce cycle une nouvelle fois.
Fiche enseignant :
La question de l’ampleur des mutineries et de leur répression, les «fusillés pour
l’exemple», a suscité beaucoup de réactions et d’approximations dès avant la fin de la
guerre. La justice militaire a été très critiquée pendant la guerre et plus encore après,
certainement à juste titre mais au risque aussi d’en rajouter. C’est au début de la guerre
que la justice militaire, prenant le pas sur le pouvoir civil, a été la plus expéditive. 200
soldats ont été fusillés en France dans les derniers mois de 1914. Contre «seulement» une
trentaine de soldats fusillés à la suite des mutineries de 1917, lors de laquelle les soldats
ont refusé d’aller aux tranchées en réaction à l’échec de l’offensive du général Nivelle en
avril. «Ce n’est pas rien, mais c’est beaucoup moins qu’on a tendance à le croire», souligne
Nicolas Offenstadt. La grande majorité des mutins de 17 a été graciée. Par ailleurs, «on a
exagéré la dimension révolutionnaire des mutineries. On a fait des mutins des
bolcheviques, ou à l’inverse de pauvres types épuisés. En réalité, ce sont des hommes qui,
sans être des révolutionnaires, ont saisi un contexte politique. On sait qu’ils ont été
capables de s’organiser, d’utiliser des symboles comme le drapeau rouge, de former le
projet d’en appeler aux députés…»
Fiche élève :
Le mot « Poilu » a été donné aux soldats de la
Grande Guerre. Quelles valeurs évoque ce mot
et à quelle catégorie de soldats était-il réservé ?
Lis les textes ci-dessous pour répondre à la
question.
2. «Verdun, 6 juillet […] Nous sommes partis à huit heures. Marcher toute la nuit. Arrivés ici, à la pointe
du jour […] Le pays est sans couleur et terrible […] terre rougeâtre en poussière avec des trous et des
monticules qui voisinent, et à chaque pas des troncs d'arbres tranchés à trente centimètres de terre.
Les deux artilleries tirent de nuit comme de jour, chaque obus déterre et enterre les morts.»
[Jean Hustach, « Jomau d'un brancardièr deu 58au de linha »,1919]
3. Dans le texte, le soldat parle des obus et des morts. Le peintre, lui, n’a pas représenté les
combattants et l’armement, éléments qu’on s’attendrait à voir dans un tableau évoquant la guerre.
Cette représentation qui montre exclusivement les dégâts des combats sur le paysage traduit tout aussi
efficacement l’horreur de la guerre.
4. Non, chaque peintre apporte une représentation de la guerre qui lui est propre : Georges Scott et
Levinson proposent une vision plus proche de la réalité d’un champ de bataille avec les explosions, les
morts… Valloton use des couleurs et des formes pour témoigner et faire comprendre l’extrême
violence du conflit.
Fiche enseignant :
Plusieurs offensives pour tenter de percer le front de 1915 à 1917 se soldent par des échecs comme
l'offensive des Allemands à Verdun de février à juin 1916. Cette bataille caractéristique d’une guerre
d’une violence extrême où l’on utilise massivement un armement très meurtrier (obus d’artillerie de
gros calibre, gaz asphyxiants…) marque l'opinion non seulement parce que les Français, commandés par
le général Pétain, tiennent bon, mais aussi parce que les combats font plus de 300 000 morts et mutilés
( les gueules cassées) de chaque côté . Les Français adoptent la même stratégie dans la Somme au
chemin des Dames sans plus de succès.
Dans le cadre des missions d’artistes aux armées, instituées à l’automne 1916 sous la direction de
l’administration des Beaux-Arts, Félix Vallotton (1865-1925) est envoyé en juin 1917 sur le front de l’Est.
Il approche des premières lignes et visite même des tranchées. Rentré à Paris le 23 juin et très
impressionné par ce qu’il a vu, Vallotton « tente de donner forme à ses souvenirs ». À la fin de l’année
1917, il entreprend une toile d’assez grand format (115 x 146 cm) intitulée Verdun. Après sa mission
dans l’Est, il publie en décembre 1917 un article où il livre son "analyse" sur la représentation de la
guerre et donne les clés de son Verdun : « Dessiner ou peindre des forces serait bien plus profondément
vrai qu’en reproduire les effets matériels, mais ces forces n’ont pas de forme, et de couleur encore moins.
» François ROBICHON, site internet, l’histoire par l’image
Félix Vallotton
Poivrons rouges (1915)
http://education.francetv.fr/activite-interactive/dans-l-enfer-de-verdun-o12005
http://centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/peinture/peindre-la-guerre
Fiche élève :
1. Que se passe-t-il en avril 1917 ?
2. Comment cet événement est-il perçu?
Fiche réponse :
1. En avril 1917, les Etats-Unis sortent de leur neutralité pour entrer en guerre aux côtés
des forces de l’Entente. La guerre sous-marine entreprise par les Allemands, qui coulent
sans distinction tous les convois à destination des îles britanniques, est à l’origine de cette
décision.
L'intervention de la première puissance industrielle du monde sera décisive. Français et
Britanniques, au bord de l'effondrement, accueillent la décision des Etats-Unis avec un
soulagement d'autant plus grand qu'ils ne peuvent plus guère compter sur leur allié russe
car ce pays connaît à partir de mars 1917 des grèves et des manifestations ouvrières qui
déboucheront sur une révolution.
4. Après les quatre longues années d’une guerre de position, la guerre de mouvement reprend à
l’été 1918. Comment cette guerre de mouvement est-elle illustrée dans cette image ?
5. Colorie cette image : attention pour certains éléments, la couleur ne doit pas être choisie au
hasard !
1. Les dernières offensives ont eu lieu dans la Marne.
2. Les pays vainqueurs désignés par l’ image sont la France et les Etats-Unis;
3. L’illustrateur a choisi de représenter le soldat français de 1914 ( et non pas celui de 1918)
pour signifier que la victoire résulte de quatre longues années de sacrifices même si l’entrée en
guerre des Etats-Unis fut déterminante. Dans ce dessin, il y a la volonté de ne pas sous-estimer
le rôle de l’armée française ; cependant, d’autres pays auraient pu figurer dans la
représentation des vainqueurs, notamment le Royaume-Uni.
4. Cette guerre de mouvement est illustrée par le dessin au centre de l’image
5.
Synthèse : Le conflit ; La guerre de mouvement ( les taxis de la Marne) ; La guerre de position
( la guerre des tranchées, la vie du poilu) ; La vie à l’arrière du front ( le rôle des femmes, la vie
en temps de guerre)
Vers les traces écrites →
Une guerre totale qui brutalise les hommes :
Au front, une guerre d’un type nouveau ( les tranchées, les nouvelles armes).
A l’arrière, des civils mobilisés et plongés dans la violence. Les femmes remplacent les hommes
dans les usines, les champs, les mines… et obtiennent ainsi des responsabilités nouvelles.
Les industriels embauchent les enfants et les personnes âgées ainsi que des travailleurs venus
des colonies (230 000).
Les Etats instaurent l’économie de guerre : l’agriculture doit produire pour nourrir les soldats et
l’industrie doit fournir les armes.