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Eléments du programme

Le conflit
La guerre de mouvement ( les taxis de la Marne)
La guerre de position ( la guerre des tranchées, la vie du poilu)
La vie à l’arrière du front ( le rôle des femmes, la vie en temps de guerre)

Repères Problématiques Documents Notions/Traces écrites possibles


chronologiques/ iconographiques Vocabulaire
Personnages

•La mobilisation et Quelle est la Une guerre totale qui brutalise les hommes :
la déclaration de caractéristique Au front, une guerre d’un type nouveau ( les
guerre majeure de ce tranchées, les nouvelles armes).
•La bataille de la conflit au niveau Des civils mobilisés pour la guerre et plongés dans sa
Marne ( du 7au 15 des civils, au violence.
Septembre 1914) niveau des
•Verdun (automne combattants ? Vocabulaire :
1916) le maréchal Les tranchées
Pétain Les poilus
•Les mutineries Une mutinerie
(1917) Le front
•L’entrée en guerre L’arrière
des Etats-Unis La propagande
(1917) La guerre de mouvement
•Dernière offensive La guerre de position
décisive pour les
troupes alliées
coordonnées par
l e maréchal Foch :
le 8 août 1918
La mobilisation La guerre vue par les peintres
et la déclaration de guerre

La vie dans les tranchées/Les poilus/


La vie à l’arrière
L’entrée en guerre des Etats-Unis

La première bataille de la Marne


Début de la guerre
tranchées Les dernières offensives
L’évolution de l’armement
Fiche élève :

Un officier porté en triomphe – gare de l’Est à Paris- 2 août 1914

1. Cherche la définition du mot


« mobilisation » dans le dictionnaire.

2. Observe les deux photographies.


Comment peux-tu qualifier
l’attitude des civils qui assistent
au départ des soldats ? Troupes en partance pour le front
Fiche réponse :
La mobilisation est l'acte de rassembler les troupes et
le matériel afin de préparer une guerre. Tous les
hommes aptes et en âge de combattre doivent se
mettre à disposition de l’armée, endosser un uniforme
et occuper un poste militaire pour défendre leur pays
contre une armée ennemie.

Dans la première photographie prise Gare de l’Est à


Paris, la mobilisation semble susciter de
l’enthousiasme. Les soldats sont accompagnés vers les
quais par une population joyeuse.
Dans la deuxième photographie, les civils assistent
avec beaucoup moins d’allégresse au départ des
soldats vers le front ( la ligne de combat où les
troupes ennemies se font face) . Certains ne
regardent d’ailleurs pas les troupes passer et
continuent leur travaux dans les vignes.

Pour la plupart des Français, la mobilisation a été Une expression


vécue avec résignation même si à l’époque, pour des partir la fleur au fusil, c’est à dire
raisons de propagande, on a davantage montré être prêt à se battre
l’image de soldats impatients partant au front dans en montrant de l’enthousiasme
une ambiance presque joyeuse. et sans douter de la victoire.
Fiche enseignant :

Albert Herter
Le Départ des poilus, août 1914/Hall des départs de la gare de Paris-Est à Paris
Longtemps s’est imposée l’image des soldats pleins d’enthousiasme prenant le train pour le front à l’été
14, avec les photos de scènes de liesse prises aux premiers jours de la mobilisation, qui étaient pour
beaucoup des mises en scène destinées à insuffler un esprit patriotique ( les mêmes du côté
allemand!). S’il y a bien eu quelques scènes de fanfaronnades, d’autant qu’on croyait alors à une guerre
courte, les historiens montrent aujourd’hui qu’il y avait surtout de la résignation.
« Le mot qu’il faut employer est celui écrit dès 1915 par Marc Bloch dans son journal de guerre : "Les
hommes pour la plupart n’étaient pas gais. Ils étaient résolus, ce qui vaut mieux."Cela veut dire qu’on
n’était pas enthousiaste à l’idée de partir à la guerre mais qu’on considérait que c’était ce qu’il fallait
faire. L’idée qui prévalait était que quand on est attaqué, il est de son devoir patriotique de défendre la
République.» Annette Becker (Voir la Grande Guerre : un autre récit 1914-1918 / Armand Colin)
Fiche élève:
Après la déclaration de guerre ( 3 août
1914) le plan du grand état-major
allemand est simple : vaincre la
France en six semaines, de façon à
reporter tout l’effort de guerre contre
la Russie. Les Allemands qui ont
rapidement envahi la Belgique et le
Nord-Est de la France s’apprêtent à
une victoire rapide sur le front de
l’Ouest.
Observe ce journal datant du 12
septembre 1914. Que peux-tu dire de
cette victoire rapide que l’armée
allemande espérait sur le front de
l’ouest ?
Pour résister à l’armée allemande,
l’état major français avait prévu le
déplacement de troupes de renfort
vers le front. Observe la photographie
et explique comment s’est organisé
le transport de ces troupes et du
matériel .
Fiche réponse :
Première phase de la guerre : une guerre de mouvement (stratégie militaire utilisant des
déplacements rapides pour remporter une victoire. )
En août 1914, les armées allemandes traversent la Belgique et envahissent la France ; Paris
est menacé. Le 6 septembre, le général Joffre lance une contre-attaque, la bataille de la
Marne. Il faut des renforts, mais les trains sont désorganisés. Le général Gallieni a alors
l’idée de réquisitionner les taxis parisiens pour acheminer des hommes en urgence.
Les Allemands sont repoussés. Les armées s’immobilisent alors face à face sur un front qui
s’étend de la mer du Nord à la Suisse. La première bataille de la Marne constitue l’un des
tournants de la guerre, puisqu’elle marque le début de la guerre de position.

Les taxis parisiens réquisitionnés La montée en ligne des Français

Charge à la baïonnette des fantassins français


A cette époque, le soldat français porte encore
le pantalon rouge et la casquette,
le casque ne sera adopté que plus tard.
Fiche pour les enseignants :
Août à décembre 1914 : guerre de mouvement, offensive allemande et contre-offensive
française. Guerre de mouvement : la tactique militaire est basée sur la rapidité des
mouvements pour pouvoir surprendre l’ennemi. Durant la première phase, guerre de
mouvement, les offensives allemandes (plan Schlieffen) permettent d’envahir la France. La
contre offensive alliée du maréchal Joffre et la victoire de la bataille de la Marne stoppent
la marche ennemie.
A peine débutée, la guerre s'annonce mal pour la France. Les troupes allemandes sont aux
portes de Paris. Après des semaines de recul, le maréchal Joffre lance la contre-attaque sur
un gigantesque front allant de Paris à Verdun, où plus de 2,5 millions d'hommes vont
s'affronter dans la future bataille de la Marne. Il s'agit pour les Français de contourner l'aile
gauche du front allemand située dans le sud-est de l'Oise. Les trains étant encombrés par
d'innombrables unités de soldats, le général Gallieni, gouverneur de Paris, prend une
décision qui fera date dans l'histoire des transports militaires. Le 6 septembre, il fait
transporter par 500 automobiles les 103 e et 104 e régiments d'infanterie (RI). Le
débarquement des fantassins s'opère en pleine nuit, sans incident. Dans la journée du 7, un
deuxième convoi de 700 véhicules celui que les Parisiens verront rouler file embarque en
fin de journée les 3 000 hommes du 103 e RI. les trois bataillons du sont à pied d'oeuvre le
8 septembre à l'aube.
La bataille de la Marne gagnée, la propagande officielle s'emparera de l'événement pour en
faire la légende des taxis de la Marne. Mais 5 000 hommes jetés dans une bataille de plus
de 2,5 millions d'hommes ont-ils pu faire basculer le sort des armes… Mais l'image des
chauffeurs de taxis civils, transportant des militaires, était trop belle pour ne pas devenir un
symbole : celui d'une union sans précédent entre l'armée et la nation.
Fiche élève :
Entre 1915 et 1917, le front se stabilise . les armées se
font face et aucune n’arrive à percer le front, les
hommes sont cachés dans les tranchées et attaquent
par vagues successives très meurtrières.
Observe les photographies et explique ce qu’étaient
les tranchées. Qu’y faisaient les soldats et que peut-on
en déduire de leurs conditions de vie ?

Tranchée
allemande

Tranchée
française
Fiche réponse :
Les tranchées sont de longs fossés organisés en réseaux dans
lesquels vivent et combattent les soldats. Le plus souvent
construites sur trois ou quatre lignes, ces tranchées sont
reliées entre elles par des «boyaux», sortes de tunnels qui
permettent de passer de l’une à l’autre.
La première tranchée surmontée de sacs de terre et de
planches de bois est la plus proche de l'ennemi ; elle est
renforcée par un réseau de fils de fer barbelés. La deuxième
tranchée a une fonction de soutien en cas de recul. La
troisième, enfin, sert de réserve, de stockage et de lieu de
repos pour les soldats.
Les boyaux qui les relient sont étroits, deux hommes ne
peuvent se croiser, celui qui monte au front est prioritaire. Les
parois des tranchées sont maintenues par des fagots, le sol est
recouvert de rondins de bois ou de caillebotis. L'entretien
permanent des tranchées est nécessaire et fait partie des
corvées du soldat.
Les tranchées ont un tracé sinueux afin d’empêcher
l’adversaire de tirer sur toute la ligne s’il parvenait à s’emparer
d’une partie de la tranchée. Les tranchées à l’air libre sont
dotées de quelques abris le plus souvent précaires.
À l’arrière des tranchées se trouvent le poste de
commandement, le service de ravitaillement, le service
infirmier, ainsi que le cantonnement où viennent se reposer à
tour de rôle les soldats qui sont restés un certain temps en
première ligne où les conditions sont très difficiles.
.
Fiche élève :
Compare l’illustration de la carte postale
(à gauche) avec les 3 photographies de soldats
prises dans les tranchées ( à droite)
Fiche réponse :
Durant toute la durée du conflit, les soldats bénéficient d'une franchise militaire qui leur
permet d'envoyer gratuitement du courrier qui est censuré car ils ont interdiction de
mentionner le lieu où ils se trouvent, d'évoquer les combats, de donner les chiffres des
pertes, de porter un jugement sur un officier, d'avoir des propos défaitistes ou pacifistes.
Quant aux illustrations des cartes postales éditées pour les soldats, elles sont pittoresques et
ne rendent évidemment pas compte de la réalité de la vie au front car dans les tranchées, le
danger est permanent et les conditions d’existence épouvantables. Les soldats y sont
exposés aux bombardements, ils souffrent du froid, vivent dans la boue et la saleté. Le
manque d’eau potable et la saleté provoquent des maladies. La nourriture est insuffisante et
le ravitaillement difficile. Les permissions sont rares et courtes.
Le système des tranchées est structuré par le rythme de la « relève » qui se déroule le plus
souvent de nuit : depuis l’arrière-front, les unités gagnent la tranchée de troisième ligne,
qu’elles occupent quelques jours avant de relever les soldats de deuxième, puis de première
ligne. Après trois à cinq jours, en moyenne passés en première ligne, les combattants
survivants regagnent les cantonnements, avant de répéter ce cycle une nouvelle fois.

Dans les boues de la Somme: la relève au petit jour


devant la Maisonette-Novembre 1916.
Le réconfort vient de la grande solidarité qui existe entre les soldats mais aussi des lettres
et des colis envoyés par les familles. Dans les moments de désœuvrement , les soldats
jouent aux cartes, écrivent leur courrier soumis à la censure, fabriquent des objets et des
bijoux avec des matériaux récupérés sur les champs de bataille. L'armée fournit une ration
de vin, des cigarettes et paie un sou par rat attrapé.
Pour autant, ces moments passés à des occupations libres ne permettaient pas d’oublier la
peur des tirs de canons, les obus, les grenades, l’enfer des affrontements et les assauts
régulièrement lancés, peu efficaces et terriblement meurtriers. La peur, la lassitude, le
doute et l'incompréhension entre « ceux du front » (soldats et officiers subalternes des
tranchées) et « ceux de l'arrière » (civils, « planqués », « marchands de canons»,
politiques, officiers supérieurs) entraîneront en 1917 des mutineries ( les soldats refusent
d’obéir aux officiers).

Douilles d’obus gravées/ Briquet/ Bagues


Scène tirée du film "Les Sentiers de la Gloire"
de Stanley Kubrick, 1957

Fiche enseignant :
La question de l’ampleur des mutineries et de leur répression, les «fusillés pour
l’exemple», a suscité beaucoup de réactions et d’approximations dès avant la fin de la
guerre. La justice militaire a été très critiquée pendant la guerre et plus encore après,
certainement à juste titre mais au risque aussi d’en rajouter. C’est au début de la guerre
que la justice militaire, prenant le pas sur le pouvoir civil, a été la plus expéditive. 200
soldats ont été fusillés en France dans les derniers mois de 1914. Contre «seulement» une
trentaine de soldats fusillés à la suite des mutineries de 1917, lors de laquelle les soldats
ont refusé d’aller aux tranchées en réaction à l’échec de l’offensive du général Nivelle en
avril. «Ce n’est pas rien, mais c’est beaucoup moins qu’on a tendance à le croire», souligne
Nicolas Offenstadt. La grande majorité des mutins de 17 a été graciée. Par ailleurs, «on a
exagéré la dimension révolutionnaire des mutineries. On a fait des mutins des
bolcheviques, ou à l’inverse de pauvres types épuisés. En réalité, ce sont des hommes qui,
sans être des révolutionnaires, ont saisi un contexte politique. On sait qu’ils ont été
capables de s’organiser, d’utiliser des symboles comme le drapeau rouge, de former le
projet d’en appeler aux députés…»
Fiche élève :
Le mot « Poilu » a été donné aux soldats de la
Grande Guerre. Quelles valeurs évoque ce mot
et à quelle catégorie de soldats était-il réservé ?
Lis les textes ci-dessous pour répondre à la
question.

1. « Le capitaine vint vers moi et me félicita,


disant à mes hommes qu'ils pouvaient me suivre
avec confiance et ajoutant que j'étais un vrai
poilu. » ((Marc Bloch, « Souvenirs de guerre »,
Gallimard, coll. « Quarto)

2. « (…) Nous attendîmes patiemment qu’on eut


trouvé de quoi nous loger. Il fallut attendre une
grande heure. Certes ce n’était pas le temps qu’il
fallait pour loger les vulgaires poilus que nous
étions, mais pour Messieurs les Officiers c’était
une autre affaire. » (Louis Barthas, « Les carnets
de guerre de Louis Barthas, tonnelier », Paris, La
découverte)
Fiche réponse :
Si les soldats dans les tranchées portent la moustache
et la barbe, ce n’est pas pour cette raison que l’on
leur a donné ce surnom. Ce mot était utilisé bien
avant la première guerre mondiale pour désigner un
soldat courageux et l’expression « il a du poil »
signifiait « il ne manque pas de courage ».
Durant la guerre de 14/18, ce terme a tout
naturellement été donné aux soldats du front
généralement ceux qui étaient peu gradés mais
fortement exposés lors des assauts et il fallait avoir
bien du courage pour sortir de la tranchée pour aller
combattre.
Les poilus marquaient leur solidarité au travers d’ un
langage qui leur était commun. Par exemple, ils
donnaient aux armes – tant à celles qu’ils
employaient qu’à celles qu’ils subissaient – des petits
noms. La baïonnette dont il fallait faire usage lors des
combats rapprochés s’appelait Rosalie. Les obus
étaient les gros noirs ou gros verts selon la couleur de
leur fumée après explosion. Puis ils les nommèrent
en fonction du ronflement qu’ils produisaient lors de
leur déplacement dans l’air; ils devinrent alors des
pépères maous !
http://crdp.ac-amiens.fr/historial/soldat/index.html
Fiche enseignant :
Le mot Poilu « désigne» le soldat français dès le début de la guerre de 1914-1918. L’origine du terme
est plus claire qu’on ne le croit souvent, puisqu’il est attesté dès le XIXe siècle, pour désigner un soldat
endurant et courageux, dans l’argot militaire, ainsi chez Balzac (Le Médecin de Campagne, 1833) les
pontonniers de la Bérézina en 1812. Il arrive souvent que le poil soit signe de virilité, de courage ou
d’expérience. L’usage massif du terme en 1914-1918 tient en outre à plusieurs éléments liés : la
difficulté effective, à l’hiver 1914, de se raser, le caractère rudimentaire de la toilette au front ;
l’obligation pour tout militaire jusqu’en 1917 de porter la moustache, la simplicité de la désignation qui
permet aux journaux et à l’arrière de mettre en scène la familiarité et la proximité avec les
combattants. Le terme peut être employé dans des sens très différents, d'un combattant à un autre,
certains le rejetant tandis que d’autres se l’approprient. Il est fréquent que les officiers l’emploient
dénotant ainsi la distance qui les en séparent. Plus généralement, le terme semble employé
indifféremment, comme synonyme de soldat.
Lexique des termes employés en 1914-1918 / © CRID 14-18, 2006
Chaque soldat laissait derrière lui la majorité – si pas la totalité – de son réseau social : sa famille, ses
collègues, ses amis… Une réalité qui se prolongera pendant des années, une fois le front figé. C’est qu’à
l’époque, les permissions sont rares : on reste quoiqu’il advienne sur la ligne de front ou à proximité,
seul le courrier permet d’échanger des nouvelles avec ses proches.« Isolés, les hommes vont alors
rapidement chercher à recréer un tissu social autour d’eux, explique le capitaine-commandant Marcel
Calonne, ancien répétiteur de langue française à l’Ecole royale militaire (ERM) et auteur d’un récent
article sur le langage des poilus. Dans une ambiance où le risque de mourir est omniprésent, on se
rapproche naturellement de ses compagnons d’infortune. » L’apparition progressive d’un langage
commun et spécifique aux soldats va faciliter la création d’un « esprit de corps », de groupes soudés
face à l’adversité. « On ne peut donc pas à proprement parler d’argot, puisque l’objectif n’est pas d’être
incompris par les autres, officiers supérieurs ou civils, mais bien de communiquer entre soldats… »
Même si, pendant le conflit, le langage des poilus ne percera que très peu au sein de la population
civile , nombreux sont les mots qui finiront par faire souche dans nos dictionnaires ou le langage usuel.
http://itinerairesdecitoyennete.org/journees/11_nov/documents/livret_poster.pdf
Fiche élève :
Décris ces photographies :
Que montrent-elles?
Comment sont vêtus
les soldats?
Quelles sont leurs armes ?

La charge d'une section de zouaves


sur le plateau de Touvent ;
la première vague à l'assaut 1915

1er juillet -18 novembre 1916 : 21 février - 18 décembre 1916 :


bataille de la Somme bataille de Verdun
Fantassin 1914 Fantassin 1916
Fiche réponse : durant les quatre années que dura la guerre, l'armement connut de très
grandes évolutions. A partir de 1915, on voit apparaître dans les tranchées de nouveaux
équipements mieux adaptés à une guerre de position. Le képi est remplacé par un casque
métallique qui protège des tirs de mortiers. L’uniforme bleu et rouge , devient plus clair,
et donc plus discret. Les premiers fusils mitrailleurs automatiques font leur apparition. Les
armes lourdes d’artillerie sont utilisées massivement : les obus, projectiles creux remplis
d’explosifs, sont envoyés sur les tranchées ennemies ; les tirs d’obus sont ce que craigne le
plus les soldats. Le 22 avril 1915, dans le secteur d'Ypres (Belgique) les Allemands
emploient pour la première fois des obus au gaz asphyxiant contre les Français et les
Britanniques terrés dans leurs tranchées. L'alerte aux gaz devint une routine pour les
soldats de première ligne. Une cloche prévient de l'arrivée du gaz afin que les soldats
puissent se protéger avec des masques. À base de chlore, ce gaz appelé "gaz moutarde"
brûle l’appareil respiratoire provoquant la mort dans d’atroces souffrances. En 1916, lors
de la bataille de la Somme, les Britanniques alignent pour la première fois des chars
d'assaut mais, trop lourds et trop longs, ils ne permettent pas la victoire attendue. Les
premiers chars efficaces, plus légers et plus maniables arriveront en mai 18. C’est
également au cours de cette guerre qu’auront lieu les premiers combats aériens.
Chaque camp cherche à mettre fin à cette interminable guerre en produisant des armes de
plus en plus performantes et de plus en plus dévastatrices. En France, en Allemagne,
comme au Royaume-Uni ou en Russie, les gouvernements passent commandes, auprès des
grands groupes de l’industrie de l’armement : Krupp en Allemagne, fabricant de canons
ou Renault, pour la construction de chars d’assaut. Les hommes étant mobilisés, ce sont
les femmes qui s’impliquent dans la vie économique en accomplissant les métiers,
autrefois réservés aux hommes notamment dans les usines d’armement.
Fiche élève :
La bataille de Verdun (de février à juin 1916)
est une bataille caractéristique
d’une guerre d’une violence extrême
où l’on utilisa massivement un armement meurtrier
1.Comment dans ce tableau,
le peintre montre-t-il le champ de bataille à Verdun?
Ecris une liste de noms complétés
par des adjectifs.
2. Lis le texte ci-dessous
et souligne les mots qui pourraient
Félix Vallotton, Verdun. s’appliquer à la description du tableau.
Tableau de guerre interprété,
projections colorées noires, bleues et rouges,
3. Qu’est-ce qui est évoqué
terrains dévastés, nuées de gaz, 1917 dans le texte et qui n’est pas représenté
dans le tableau ?

Verdun, 6 juillet […] »


« Nous sommes partis à huit heures. Marcher toute la nuit. Arrivés ici, à la pointe du jour
[…] Le pays est sans couleur et terrible […] terre rougeâtre en poussière avec des trous et
des monticules qui voisinent, et à chaque pas des troncs d'arbres tranchés à trente
centimètres de terre. Les deux artilleries tirent de nuit comme de jour, chaque obus déterre
et enterre les morts»
[Jean Hustach, « Jomau d'un brancardièr deu 58au de linha »,1919]
Dans ces deux tableaux,
les peintres montrent-ils
la guerre de la même manière
que dans le tableau
de Félix Valloton ?

Georges Scott . Tableau Effet d’un obus


dans la nuit, avril 1915

C. R. W. Nevinson, Paths of Glory


(Les chemins de la gloire), 1917
Fiche réponse :

1. Le peintre montre la guerre en représentant :


- une pluie battante
- le sol boueux et retourné
- des forêts calcinées ou en flammes
- d’épais nuages blancs ou noirs
-le ciel traversé par des faisceaux colorés enchevêtrés …
Le peintre a montré la guerre par des couleurs, des formes et des lignes qui toutes évoquent violence
et affrontement, agressivité. C’est un paysage bouleversé, dévasté.

2. «Verdun, 6 juillet […] Nous sommes partis à huit heures. Marcher toute la nuit. Arrivés ici, à la pointe
du jour […] Le pays est sans couleur et terrible […] terre rougeâtre en poussière avec des trous et des
monticules qui voisinent, et à chaque pas des troncs d'arbres tranchés à trente centimètres de terre.
Les deux artilleries tirent de nuit comme de jour, chaque obus déterre et enterre les morts.»
[Jean Hustach, « Jomau d'un brancardièr deu 58au de linha »,1919]

3. Dans le texte, le soldat parle des obus et des morts. Le peintre, lui, n’a pas représenté les
combattants et l’armement, éléments qu’on s’attendrait à voir dans un tableau évoquant la guerre.
Cette représentation qui montre exclusivement les dégâts des combats sur le paysage traduit tout aussi
efficacement l’horreur de la guerre.

4. Non, chaque peintre apporte une représentation de la guerre qui lui est propre : Georges Scott et
Levinson proposent une vision plus proche de la réalité d’un champ de bataille avec les explosions, les
morts… Valloton use des couleurs et des formes pour témoigner et faire comprendre l’extrême
violence du conflit.
Fiche enseignant :
Plusieurs offensives pour tenter de percer le front de 1915 à 1917 se soldent par des échecs comme
l'offensive des Allemands à Verdun de février à juin 1916. Cette bataille caractéristique d’une guerre
d’une violence extrême où l’on utilise massivement un armement très meurtrier (obus d’artillerie de
gros calibre, gaz asphyxiants…) marque l'opinion non seulement parce que les Français, commandés par
le général Pétain, tiennent bon, mais aussi parce que les combats font plus de 300 000 morts et mutilés
( les gueules cassées) de chaque côté . Les Français adoptent la même stratégie dans la Somme au
chemin des Dames sans plus de succès.
Dans le cadre des missions d’artistes aux armées, instituées à l’automne 1916 sous la direction de
l’administration des Beaux-Arts, Félix Vallotton (1865-1925) est envoyé en juin 1917 sur le front de l’Est.
Il approche des premières lignes et visite même des tranchées. Rentré à Paris le 23 juin et très
impressionné par ce qu’il a vu, Vallotton « tente de donner forme à ses souvenirs ». À la fin de l’année
1917, il entreprend une toile d’assez grand format (115 x 146 cm) intitulée Verdun. Après sa mission
dans l’Est, il publie en décembre 1917 un article où il livre son "analyse" sur la représentation de la
guerre et donne les clés de son Verdun : « Dessiner ou peindre des forces serait bien plus profondément
vrai qu’en reproduire les effets matériels, mais ces forces n’ont pas de forme, et de couleur encore moins.
» François ROBICHON, site internet, l’histoire par l’image

Félix Vallotton
Poivrons rouges (1915)
http://education.francetv.fr/activite-interactive/dans-l-enfer-de-verdun-o12005
http://centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/peinture/peindre-la-guerre
Fiche élève :
1. Que se passe-t-il en avril 1917 ?
2. Comment cet événement est-il perçu?
Fiche réponse :
1. En avril 1917, les Etats-Unis sortent de leur neutralité pour entrer en guerre aux côtés
des forces de l’Entente. La guerre sous-marine entreprise par les Allemands, qui coulent
sans distinction tous les convois à destination des îles britanniques, est à l’origine de cette
décision.
L'intervention de la première puissance industrielle du monde sera décisive. Français et
Britanniques, au bord de l'effondrement, accueillent la décision des Etats-Unis avec un
soulagement d'autant plus grand qu'ils ne peuvent plus guère compter sur leur allié russe
car ce pays connaît à partir de mars 1917 des grèves et des manifestations ouvrières qui
déboucheront sur une révolution.

2. Le 7 mai 1915, les Allemands torpillent


le Lusitania, un paquebot britannique
en provenance de New York
qui transporte des Américains.
Cet événement dramatique
qui suscite la colère
va faire pencher l’opinion américaine
en faveur d'un engagement militaire
aux côtés de l'Entente franco-anglo-russe.
Fiche enseignant :
Lorsque la guerre éclate, le président des Etats-Unis Woodrow Wilson, comme le peuple américain est
favorable à une politique de neutralité. il souhaite préserver la paix civile au sein des différentes
communautés originaires des pays en guerre ; il n‘a aucune sympathie pour la Russie autocratique et
antisémite et l’ approvisionnement des belligérants en fournitures agricoles et industrielles dope
l’économie américaine. En 1915, le torpillage du Lusitania par les Allemands est un choc pour l’opinion
publique américaine. Néanmoins, Wilson réussit à convaincre les Allemands d’abandonner la guerre
sous-marine jusqu’en 1917. Si les Allemands n’avaient pas alors déclaré la guerre sous-marine illimitée,
Wilson n’aurait probablement pas fait voter au Congrès sa résolution du 6 avril 1917 qui entrainera les
Etats-Unis dans la guerre. L’ affaire du télégramme Zimmerman éclate opportunément et fait
définitivement basculer l’opinion américaine dans le camp de l ’engagement. (Zimmerman, secrétaire
d’Etat allemand des Affaires étrangères donne dans un télégramme des instructions à son
ambassadeur mexicain pour qu’il propose au Mexique une alliance contre les Etats-Unis en échange
de territoire américains dont le Texas et l’Arizona. Le télégramme intercepté par les renseignements
britanniques est communiqué à Wilson. ) L'entrée en guerre des États-Unis a contribué à rehausser le
moral des troupes de l'Entente affectées par l'usure et la défection de la Russie bolchevique.
Les premiers contingents américains ne débarquent qu’après plusieurs mois car en l'absence de
service militaire, l'armée américaine ne compte que 200 000 soldats volontaires, pas du tout préparés
à être engagés dans cette guerre. Mais à partir de juillet 1918 le mouvement s’accélère : ils sont un
million et, en novembre, près de deux millions apportant à l’Entente une supériorité numérique. En
réalité, l’aide militaire pesa encore plus sur le moral des troupes alliées que sur les opérations
militaires comme telles, C’est surtout l’aide économique et financière qui sera décisive. Car au
moment où les Etats-Unis entrent en guerre, la France et la Grande-Bretagne connaissent des
problèmes de trésorerie graves. Le soutien américain permet de redresser la situation financière des
Alliés et d’alimenter leur économie de guerre par des ressources quasi illimitées.
Fiche élève : la guerre de mouvement (1918)
En 1918, les Européens sont à bout. Les combats tuent toujours plus, à l’arrière, la nourriture manque
et la vie est de plus en plus difficile. L’ Allemagne, touchée par des mouvements révolutionnaires, veut
en finir et lance à partir de mars 1918 de grandes offensives. La guerre de mouvement reprend. Les
Alliés sous la direction du maréchal Foch reprennent le dessus lors de la 2ème bataille de la Marne.
Guillaume II abdique alors le 9 novembre 1918.L'armistice est signé à Rethondes le 11 novembre 1918.

1. Où ont eu lieu les dernières offensives ?

2. Quels sont les pays vainqueurs désignés


par cette image ?

3. À ton avis, d’autres pays auraient-ils pu


figurer parmi les vainqueurs
sur cette image ?

4. Après les quatre longues années d’une guerre de position, la guerre de mouvement reprend à
l’été 1918. Comment cette guerre de mouvement est-elle illustrée dans cette image ?

5. Colorie cette image : attention pour certains éléments, la couleur ne doit pas être choisie au
hasard !
1. Les dernières offensives ont eu lieu dans la Marne.
2. Les pays vainqueurs désignés par l’ image sont la France et les Etats-Unis;
3. L’illustrateur a choisi de représenter le soldat français de 1914 ( et non pas celui de 1918)
pour signifier que la victoire résulte de quatre longues années de sacrifices même si l’entrée en
guerre des Etats-Unis fut déterminante. Dans ce dessin, il y a la volonté de ne pas sous-estimer
le rôle de l’armée française ; cependant, d’autres pays auraient pu figurer dans la
représentation des vainqueurs, notamment le Royaume-Uni.
4. Cette guerre de mouvement est illustrée par le dessin au centre de l’image
5.
Synthèse : Le conflit ; La guerre de mouvement ( les taxis de la Marne) ; La guerre de position
( la guerre des tranchées, la vie du poilu) ; La vie à l’arrière du front ( le rôle des femmes, la vie
en temps de guerre)
Vers les traces écrites →
Une guerre totale qui brutalise les hommes :
Au front, une guerre d’un type nouveau ( les tranchées, les nouvelles armes).
A l’arrière, des civils mobilisés et plongés dans la violence. Les femmes remplacent les hommes
dans les usines, les champs, les mines… et obtiennent ainsi des responsabilités nouvelles.
Les industriels embauchent les enfants et les personnes âgées ainsi que des travailleurs venus
des colonies (230 000).
Les Etats instaurent l’économie de guerre : l’agriculture doit produire pour nourrir les soldats et
l’industrie doit fournir les armes.

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