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Etude ABENA
Alimentation et Etat Nutritionnel des
Bénéficiaires de l’Aide Alimentaire
Caroline Méjean
UMR MoISA «Montpellier Interdisciplinary research center on Sustainable Agri-food systems »
INRAE, Montpellier
caroline.mejean@inrae.fr
1
Alimentation et inégalités sociales de santé
3
Position socioéconomique (PSE)
Effets relatifs potentiellement synergiques, cumulatifs ou inverses (Lalulluka 2007, Turell 2003)
20%
Différences relatives entre catégories la plus haute et la plus basse
15,6
femmes hommes
15% 13,6
11,5 11,8
8,6 9,2 9,0
10% 7,76,9
6,5 7,1 6,6 6,8
6,0 5,3 5,2 5,3 6,0 5,8
5%
0%
-5%
-5,6 -5,1
-6,3 -5,9
-10% -7,6
-9,2
-15%
Femmes employées et
professions
indépendantes :
association inverse
Professions
intermédiaires:
association positive
PSE et temps passé à cuisiner
Niveau d’études faibles
Revenus faibles Temps passé à cuisiner↗
Femmes autres catégories de PCS (/ aux cadres)
PROFESSION EDUCATION REVENUS
40
35
30
25
20
15
10
0
Primaire Secondaire ≤ Bac + 2 > Bac + 2
Femmes Hommes
Indicateurs socio-économiques et comportements alimentaires
Niveau Profession et
Niveau de
catégorie socio-
revenus d’études professionnelle
- Apports en protéines,
Apports en vitamines, viande, fibres, - Apports en alcool
fruits, féculents, vitamines (Dubois 2001, Kant (Dubois 2001, Smith 1992)
glucides complexes (Bates 2007, Novakovic 2014) - Occurrence du
1999 ; De Mestral 2017 Dubois 2001 ;
Roos1996). - Effet modificateur snacking (Ovaskainen
2006)
entre revenus et
apports en nutriments
- Occurrence du snacking
Profession et comportements
Profession alimentaires
et comportements alimentaires
PCS
Environnement social,
réseaux et relations, en
particulier dans le monde
du travail (Galobardes 2006)
Liberté dans
l’organisation du Moments de
travail convivialité,
organisations des
Occasions de modes de travail
snacking ? (Liu 2015)
Revenus et comportements alimentaires
Niveau de revenus
Consommation de Consommation de
fruits et de légumes Equipements produits peu chers
-> mais nourrissants
Apports plus Pratiques alimentaires ->
importants en plus favorables? Plus de Apports plus importants
vitamines & praticité et de rapidité ? en glucides complexes
(Mejean 2017)
magnésium
Education et comportements alimentaires
Niveau d’études
+
Nutrition literacy
connaissances santé, alimentation,
compétences nutritionnelles (Velardo 2015)
– Principales conclusions
• Consommations en fruits et légumes augmentés lorsque la PSE
augmente (écarts plus grands pour éducation/ revenus et PCS)
• Profils défavorables à la santé (« fast-food »/« snacking ») et
absence de petit déjeuner plus fréquents chez les enfants de PSE
basse
• Pratiques de l’allaitement maternel (initiation et maintien) variables
selon la PSE
Castetbon, K. Colloque autour de l’expertise collective de l’Inserm Inégalités sociales de santé et nutrition. Juin 2013, Paris
Résultats d’analyses des études ENNS, INCA2, cycle triennal d’enquêtes en milieu scolaire
Lioret et coll., 2008; Deschamps et coll., 2010; Guignon et coll., 2010 ; Chardon et coll., 2015; Castetbon et coll., 2009 12
PSE & alimentation chez les enfants (2)
Apports en g/j chez les enfants de 3-10 ans selon niveau d’études du représentant
Castetbon, K. Colloque autour de l’expertise collective de l’Inserm Inégalités sociales de santé et nutrition. Juin 2013, Paris
Etude Inca-2, Anses, avis n°2012-SA-0085. 13
PSE et alimentation en population générale
14
Alimentation des populations précaires
• Approche en population générale décrit gradients sociaux, MAIS,
certains groupes vulnérables n’y participent pas
16
Alimentation des populations précaires
• De plus …
– Étant donné les difficultés de recrutement que représentait une étude
sur l’ensemble de la population vivant sous le seuil de pauvreté
– + existence d’étude spécifique sur les SDF
=> Décision d’exclusion du recrutement en centre d’hébergement
20
Objectifs de l’étude ABENA 1 (2004-2005)
• Objectif principal
Décrire l’état nutritionnel et les consommations
alimentaires des personnes ayant recours à l’aide
alimentaire
• Objectifs spécifiques
Décrire les sujets d’un point de vue socio-démographique et
sociologique
21
Contexte et objectifs de l’étude Abena 2 (2011-2012)
• Contexte
– Besoin de connaissances sur la situation nutritionnelle des bénéficiaires
depuis étude Abena 1 en 2004-2005
– Adaptation de l’aide aux besoins identifiés
– Mise en place d’actions (programme alimentation et insertion, 2003 ;
programme interministériel d’amélioration de l’aide alimentaire, 2006)
• Objectifs
– Décrire les profils sociodémographiques, les habitudes alimentaires et
l’état nutritionnel des personnes ayant recours à l’aide alimentaire en
2011-2012
– Comparer la situation avec celle observée en 2004-2005 (étude Abena 1)
22
La règle d’or : le règne de l’aléatoire
• Nécessité de stratification
– zone d’enquête
– type d’association (colis, épicerie sociale,
repas)
23
Echantillonnage (1)
• Stratification :
– Zones :
• Difficultés +++ de disposer d’une liste « à jour » des associations
distribuant de l’aide alimentaire tant en terme d’existence que de lieu
de résidence
Utilisation des données recueillies dans le cadre de l’étude « Enquête
auprès des Associations d’Aide Alimentaire (E3A) » sur la qualité des
paniers et le type de structure réalisées dans 4 zones pour ABENA 1
(Marseille, Dijon, Paris, Seine Saint Denis)
25
Sur le terrain Abena 1
– 34 associations enquêtées dans 4 régions sur 48
prévues
– Durée du recueil d’information
• Campagne d’hiver de novembre 2004 et mai 2005
– Une équipe :
• 1 chef de projet
• 2 monitrices d’études
• 4 enquêteurs :
– enquêtes en face à face,
– mesures anthropométriques dans les
associations
– orientations vers les CES
26
Associations enquêtées Abena 1*
Repas 3 2 2 -
Libre Service 3 4 3 2
Total 10 10 9 5
4 zones géographiques
Grange D et al. Congrès des Observatoires régionaux de la santé, 4-5 avril 2013, Bordeaux, France
28
Participation au questionnaire Abena 1
Seine St
Paris Marseille Dijon Total
Denis
Nombre de questionnaires
Proposés 473 324 379 330 1506
Réalisés 364 258 279 263 1164
Taux de participation (%) 77 80 74 80 77
29
Participation au bilan nutritionnel Abena 1
Seine St
Paris Marseille Dijon Total
Denis
Nombre de questionnaires
Proposés 306 196 240 209 951
Réalisés 86 50 68 53 257
Taux de participation (%) 25 26 28 25 26
30
Non inclusions et causes de refus
• 160 sujets non incluables pour la partie questionnaire :
– Ne parle pas et ne comprend pas le français : 72 %
– N’est pas le bénéficiaire inscrit dans la structure : 17 %
• 342 refus pour le questionnaire :
– Manque de temps : 42 %
– Ne veut pas donner d’informations sur son alimentation ou sa
santé : 29 %
• 694 personnes n’ont pas réalisé le bilan nutritionnel:
– Accord initial mais pas venu : 54 %
– Est déjà suivi par un médecin traitant : 16 %
– Ne veut rien savoir sur son état de santé : 14 %
31
Bénéficiaires de l’aide alimentaire - Abena 2
Tirage au sort des bénéficiaires enquêtés
6 zones géographiques
Grange D et al. Congrès des Observatoires régionaux de la santé, 4-5 avril 2013, Bordeaux, France
32
Critères d’inclusion et questionnaires
• Population cible, critères d’inclusion
– Personnes majeures (1 seule personne par foyer)
– Comprendre le contenu et les enjeux de l’étude et pouvoir répondre au questionnaire (langue,
capacité physique et psychologique)
• Deux parties
– Questionnaires posés au sein des associations :
• Données socio-démographiques
– Age, sexe, situation familiale, activité professionnelle, niveau d’étude, sources de revenus du
foyer
– Logement, indicateurs de condition de vie
– Fréquentation des centres d’aide alimentaire : type, temps, fréquence, améliorations
souhaitées
• Sédentarité, activité physique
• Approvisionnement et consommations alimentaires (ci après)
• Bilan nutritionnel
En pratique pour palier à la perte des participants entre les 2 parties, les diététiciennes
disposaient du matériel nécessaire pour peser, mesurer et prendre la pression artérielle des
personnes dans les associations
34
Choix des enquêteurs
• Volonté de l’ESEN de travailler avec des professionnels de santé et
spécialistes de la nutrition
36
Profils sociodémographique Abena 1
• Age moyen : 42 ans
• Femmes : 52 %
• Vie en couple : 35 %
• Enfant(s) à charge : 52 %
• Logement
– Appartement, maison, chez un proche : 65 %
– CHU, CHUR, etc. : 15 %
– Hôtel, hôtel social : 9%
– Sans domicile fixe : 9%
37
Caractéristiques liées à l’emploi et aux revenus
(Abena 1)
• Emploi
– Occupe un emploi 5%
– Sans emploi 71 %
– Situation administrative ne permettant pas de travailler : 24 %
38
Profils sociodémographiques Abena 2
Sexe: 65 % femmes (++ /2004-2005)
Age : 22% des bénéficiaires de 55 ans et plus (++ /2004-2005)
Pays de naissance : 39% France 29% Maghreb
54% ont enfant(s) à charge et 26% familles monoparentales
Logement
Appartement, maison, chez un proche : 80 % (++ /2004-2005)
CHU, CHUR, hôtel, hôtel social, etc. : 10 %
Sans domicile fixe : 10 %
41
Accès à l’alimentation – Abena 1
• Dépense alimentaire moyenne :
– 2,6 euros / personne x jour
– 3,5 € sont nécessaires pour manger équilibré (INSERM)
• Sources d’approvisionnement
– Aide alimentaire (> 70 %) / autres sources (< 15 %) : conserves, lait UHT ;
produits laitiers et œufs ; fromage ; poisson ; fruits et légumes frais ;
produits surgelés ; produits non périssables
– Viande et charcuterie : aide alimentaire (67 %), commerces locaux (20 %)
– Boissons : aide alimentaire (43 %), Hard Discount (37 %)
– Pain : commerces locaux (44 %), aide alimentaire (39 %)
• Durée d’utilisation de l’aide alimentaire
– moins de 6 mois : 39 %
– entre 7 et 24 mois : 26 %
– depuis plus de deux ans : 35 %
42
Accès à l’alimentation Abena 2
Des approvisionnements caractérisés par la place importante de
l’aide alimentaire
• Plus de la moitié des bénéficiaires des structures denrées avaient
uniquement recours à l’aide alimentaire pour :
– Les conserves et le lait UHT (55% ; ++/ 2004-2005)
– Les denrées non périssables (54% ; ++/ 2004-2005)
• Pour les fruits et légumes frais, 77% avait recours à l’aide
alimentaire et à d’autres sources
• Pour la viande, la charcuterie et le poisson, plus de 40% n’avaient
jamais recours à l’aide alimentaire pour s’en procurer
Grange D et al. Congrès des Observatoires régionaux de la santé, 4-5 avril 2013, Bordeaux, France
43
Insécurité alimentaire
44
Un allongement de la durée du recours à l’aide alimentaire
≥ 2 ans
6 mois à 2 ans
< 6 mois
Abena 2004-2005
Recours ≥ 2 ans 35,4% 33,1% 34,5%
45
Equipements disponibles – Abena 1
Seine St
Paris Mars. Dijon Total
Denis
Réfrigérateur 46 62 92 97 70
Congélateur 21 45 81 68 52
Four à micro-ondes 15 35 44 66 32
Four classique 30 47 47 79 41
Plaques chauffantes 52 65 85 97 70
Bouilloire électrique ou résistance chauffante 6 13 13 20 10
Espace de stockage suffisants pour les aliments 23 43 77 76 51
Caddie pour faire les courses 23 30 70 33 44
Total (N=1164)
49
Entretiens approfondis - Abena 1
• Quelques résultats
– Des populations peu visibles : les personnes sans ressources, les
travailleurs pauvres
– Existence d’une population dépendante exclusivement de l’AA
– Une hiérarchie négociée des priorités
– Des fluctuations de pratiques liées aux aléas de contraintes
budgétaires
– Des problèmes de santé
• Hypothèse
– Des stratégies d’organisation alimentaire étroitement liées à la densité
des réseaux (supports) sociaux
50
Entretiens approfondis - Abena 1
• Profils de bénéficiaires
– Dépendance à l’aide alimentaire
• Migrants, demandeurs d’asile, sans papiers
• Pas d’accès au travail, hébergement en hôtels
• Très peu d’achats hors de l’aide alimentaire
– Assistance par l’aide alimentaire
• Migrants « anciens », déclassés sociaux
• Recours au hard discount, marchés spécialisés
• Deux pôles : transformation des produits ou peu de cuisine
– Complément par l’aide alimentaire
• Travailleurs pauvres, hébergement par famille
• Diversification des sources d’approvisionnement
• Réattribution du budget sur d’autres postes
51
Sur le terrain (1) :
Des bénévoles investis et professionnels
• Sensibilisés à l’équilibre alimentaire même si les colis/repas ne
sont pas systématiquement équilibrés
Ex: des colis parfois pauvres en fruits et légumes frais
52
Sur le terrain (2) :
Des bénéficiaires qui font face
(les stratégies de contournement)
• Troc de denrées à la sortie des structures :
Ex : viande non hallal échangée contre des pâtes
61,5%
Viande, poisson, œufs < 1 fois 1 à 2 fois > 2 fois par jour
27,3%
Grange D et al. Congrès des Observatoires régionaux de la santé, 4-5 avril 2013, Bordeaux, France
54
Fréquences de consommations alimentaires (2)
Fruits et légumes < 3,5 fois 3,5 à 5 fois ≥ 5 fois par jour Abena 2004-2005
0,6%
1,6%
3,3%
12,8%
Viande, poisson, œufs < 1 fois 1 à 2 fois > 2 fois par jour
37,4%
57,0%
Grange D et al. Congrès des Observatoires régionaux de la santé, 4-5 avril 2013, Bordeaux, France
55
Caractéristiques socioéconomiques et démographiques
associées aux faibles consommations alimentaires (1)*
Objectif:
Identifier des profils démographiques et
socioéconomiques à haut risque nutritionnel spécifiques
à ces populations défavorisées
Meilleure connaissance sur la prévention de l’obésité,
dans un contexte d’accroissement des inégalités sociales
en santé
Analyses statistiques:
Modèles logistiques multivariés, pas à pas descendant, ajustés sur le sexe,
prenant en compte le poids d’échantillonnage
OR (95% IC) : force de l’association entre le fait d’être faible consommateur et
les caractéristiques individuelles
*Méjean et al., Eur J Clin Nutr, 2010; Méjean et al., Prev Med; 2010
56
Caractéristiques socioéconomiques et démographiques
associées aux faibles consommations alimentaires (2)
57
Caractéristiques socioéconomiques et démographiques
associées aux faibles consommations alimentaires (3)
• Fruits et légumes (< 3.5 fois /jour; 94%)
– Migration nord-africaine vs. France OR=2.93 (1.01-8.54)
– Autres migrations vs. France OR=7.38 (2.36-23.10)
58
Caractéristiques socioéconomiques et démographiques
associées aux faibles consommations alimentaires (4)
• Insuffisance alimentaire sévère vs. suffisance
• Fruits et légumes (<3.5 fois/jour; 94%) OR=5.77 (1.49-22.33)
• Viande, poisson, œufs (<1 fois/jour; 43%) OR=2.06 (1.33-3.18)
• Produits laitiers (<2 fois/jour; 61% ) OR=4.93 (1.56-15.52)
• Concordant avec études en populations précaires (Cristofar et Basiotis 1992; Dixon et al,
2001;. Tarasuk, 2001), insuffisance alimentaire associée à faibles consommations
Insuffisance sévère : personnes déclarant avoir souvent/parfois pas assez à manger (Townsend, 2001;
Radimer, 2002)
59
Caractéristiques socioéconomiques et démographiques
associées aux faibles consommations alimentaires (5)
• Fréquence de repas < 3/j vs. au moins 3/j
• Produits céréaliers (<3 fois/jour; 49%) OR=2.85 (1.86-4.37)
• Viande, poisson, œufs (<1 fois/jour; 43%) OR=3.30 (2.15-5.04)
• Poisson (<2 fois/sem; 27%) OR=2.47 (1.40-4.36)
• Produits laitiers (<2 fois/jour; 61% ) OR=3.74 (2.27-6.14)
60
Caractéristiques socioéconomiques et démographiques
associées aux faibles consommations alimentaires (6)
• Produits laitiers (< 2 fois/jour; 61% ) :
– Situation administrative ne permettant pas de travailler OR=8.30 (2.57-
26.80) et sans emploi (OR=4.37 (1.58-12.08)) vs. Emploi
62
Caractéristiques socioéconomiques et démographiques
associées aux faibles consommations alimentaires (5)
63
Des indicateurs de santé qui n’évoluent pas favorablement…
80 80 80
71,4
60 53,2 60 60
35,1 48,5
17,6 39,3
% 40 % 40 % 40
20 35,6 36,3 20 20
11,9
8,9
0 0 0
Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes
Surpoids Obésité Hypertension artérielle Diabète
64
…Et qui restent préoccupants en 2011-2012…
80 80 80
71,4
60 53,2 60 60
35,1 48,5
17,6 39,3
% 40 % 40 % 40
20 35,6 36,3 20 20
11,9
8,9
0 0 0
Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes
Surpoids Obésité Hypertension artérielle Diabète
Grange D et al. Congrès des Observatoires régionaux de la santé, 4-5 avril 2013, Bordeaux, France
65
…Mais des évolutions encourageantes
Etat nutritionnel et état de santé (3)
• Baisse de la fréquence de l’anémie ferriprive :
• 7,6% chez les femmes en âge de procréer
16,1% en 2004-2005
3,5% en population générale (Esteban 2015)
• Baisse de la fréquence des déficits sévères en vitamine D (<10ng/ml)
60
40
Hommes Femmes
46,6
% 45,3
Abena 2004-2005 : 69,3% 80,5%
20
Population générale* : 2,0% 5,1%
0 * Esteban 2015
Hommes Femmes
Grange D et al. Congrès des Observatoires régionaux de la santé, 4-5 avril 2013, Bordeaux, France
66
Fréquences des dyslipidémies - Abena 2
67
Vitamine C – Abena 2
– Déficit associé à des faibles apports en fruits et légumes
– Lorsque déficit sévère avec manifestations cliniques : scorbut
– Résultats Abena
• Déficit sévère (< 12 M) : Hommes : 16,3% ; femmes : 6,9%
• Déficit modéré (12 – 20 M) : Hommes : 16,3% ; femmes : 8,8%
• Plus fréquents :
– En Seine St Denis et libre-service
– Chez les 35 – 44 ans
– Chez les personnes sans enfants et celles à qui il arrive souvent/parfois de
ne pas avoir assez à manger
68
Vitamine B9 (folates) – Abena 2
– Déficit associé à des faibles apports en légumes à feuilles
vertes, foie, céréales complètes…
– Résultats Abena (folates sériques)
• Déficit sévère (< 5 M) : Hommes : 40,7% ; femmes : 39,0%
• Déficit modéré (5 - 7 M) : Hommes : 39,6% ; femmes : 36,5%
• Plus fréquents :
– En Seine St Denis et libre-service
– Chez les 35 – 44 ans
– Chez les personnes sans enfants
– Chez les personnes à qui il arrive souvent/parfois de ne pas avoir assez à
manger
69
Santé perçue, accès aux soins,
activité physique et sédentarité
%
• 98% des sujets marchant plus de 10 minutes consécutives au moins un jour par
semaine
• Temps moyen de marche par jour : 1h47
• Temps moyen passé devant la télévision par jour de repos : 2h49
70
Caractéristiques sociodémographiques en
fonction de l’HTA et de la corpulence
• Présence d’hypertension :
– Plus d’hommes (48% vs. 34%)
– Plus âgés (+ 8,5 ans)
– Moins de personnes avec des enfants à charge (47 % vs. 62 %)
– Plus de personnes déclarant être en mauvaise santé (53% vs. 45%)
• Corpulence :
– Proportion de femmes augmente avec le niveau de corpulence
(poids normal : 49% ; surpoids : 62% ; obésité : 72%)
– Âge augmente avec le niveau de corpulence
(poids normal : 40,5 ; surpoids : 44,5 ; obésité : 45,1)
– Proportion de personnes avec des enfants à charge augmente avec le
niveau de corpulence (poids normal : 48% ; surpoids : 57% ; obésité : 74%)
– Proportion de personnes se déclarant en bonne santé varie en fonction de
l’IMC (maigreur : 39% ; poids normal : 60% ; surpoids : 53% ; obésité : 44%)
– Pas de différence sur l’accès à l’alimentation perçu et sur la capacité
financière du foyer
71
Conclusion (1)
Situation nutritionnelle plus critique qu’anticipé
– Une dépendance quasi exclusive de l’aide alimentaire
– De faibles apports en fruits et légumes, produits laitiers,
viandes/poissons/œufs, une consommation en féculents adéquats
– Des marqueurs l‘état nutritionnel délétère (Obésité, HTA, dyslipidémies,
anémie)
72
Conclusion (2)
• Quelques améliorations encourageantes entre Abena 1 et 2…
– Evolution favorable de certains marqueurs biologiques de l’état
nutritionnel
– Légères améliorations de la consommation de certains aliments
favorables à la santé
• Mais des motifs de préoccupation qui persistent…
– Prévalences des pathologies liées à la nutrition particulièrement élevées
– Ecarts importants entre les consommations alimentaires et les
recommandations nutritionnelles
• Qui incitent à renforcer les actions menées auprès de ces
populations, notamment en poursuivant l’amélioration de l’aide
alimentaire
73
Conclusion (3)
• Limites :
– Exclusion probable des personnes les plus démunies
• Perspectives
– Cohérents avec les données de la littérature
– Importants pour les associations d’aide alimentaire
• Données non disponibles jusqu’à présent
• Adaptation de l’aide aux besoins identifiés (dépendance)
– Implications de santé publique
74
Conclusion (4)
• Une enquête qui « laisse des traces »
– Un contact quotidien avec des situations humaines
extrêmes :
• alcoolisme,
• drogue,
• violence,
• misère,
• troubles psychiatriques…
– Qui nécessite d’aller au-delà de la simple mission
d’enquêteur
• en étant particulièrement à l’écoute des bénéficiaires
• en faisant preuve de tolérance
• et surtout de psychologie
76