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Ecole Nationale Polytechnique d’Oran

Module : Ouvrages en béton armé


Résp. M. EZZIANE

Chapitre II :
Les fondations
Chapitre II

Les fondations

I- Généralités :
Une fondation est constituée par les semelles de la structure et les aménagements du sol sous
ces semelles.
Une semelle est un organe de transmission des charges de la superstructure au sol.
Pour être efficace les fondations doivent remplir certaines conditions :
1- Fonder sur un bon sol.
2- Ne pas trop insister sur l’économie car le désordre causé dans une superstructure pour
une insuffisance est toujours couteux.
3- La connaissance la plus poussée du bon sol doit-être évidente, c.à.d. sa nature, ses
caractéristiques physiques et mécaniques, ses possibilités de chargement et son
épaisseur qui doit être suffisante pour parer à l’effet du poinçonnement de la couche :
* de 0,5 à 1m pour un sol rocheux.
* de 2 à 3m pour un terrain argileux.
* de 3 à 4m pour les sables graviers.
4- Respecter la côte gel-dégel, c.à.d. établir la sous face de la fondation au-dessous de la
profondeur atteinte par le gel. On admet généralement les côtes suivantes :
* 0,6m pour une température minimum > -5°C.
* 0,8m pour une température minimum -10° < T < -5°C.
* 1m pour une température minimum < -10°C.
5- Il faut s’assurer de l’impossibilité du glissement de la couche terrain argileux du bon
sol sur laquelle on fonde (terrain argileux) ou d’entraînement hydraulique (sable fin).
6- Prendre garde de la présence de la nappe phréatique soit en dehors de l’importance
qu’elle puisse avoir sur le choix du mode de fondation. La nappe pourra causer la
perte de résistance du terrain :
* Dissolution du plâtre pouvant exister dans certains remblais de démolition.
* Entraînement des éléments fins du sol dans le cas où il y a courant d’eau en
circulation.
7- Craindre des sols non consolidés.
8- Se méfier des sols hétérogènes qui peuvent introduire des tassements différentiels d’un
point à un autre de la construction.

1
Contraintes du sol ( s sol ) :
a- Différents types de diagramme des contraintes :

* Le cas de la figure d est à éviter car le sol n’admet pas de contrainte de traction.
Exceptionnellement, ce cas peut être toléré en ne prenant pas en considération la partie de
traction de diagramme et en veillant à ce que s 1 ≤ 1,33s sol .

b- Quelques valeurs des contraintes admissibles des sols ( s sol ) :


* Sable fin et moyen 1 ÷ 2 bars
* Sable grossier (1 ÷ 3 mm) 2 ÷ 3 bars
* Gros sable et gravier (ϕ>3mm) 3 ÷ 4 bars
* Sol cohérent (en fonction de la consistance) :
- Mou 0,4 bars
- Consistant 0,8 bars
- Mi-dure 1,5 ÷ 3 bars
- Dure 3 ÷ 5 bars
* Roche 10 ÷ 20 bars

2
Fondations : Il existe deux types de fondations
a- Fondations superficielles :
- Semelles isolées sous poteaux.
- Semelles filantes : semelles continues sous murs, ou semelles sous poteaux
rapprochés.
- Radier général.
- Longrines.

Remarques :

* On utilise les fondations superficielles si la profondeur d’ancrage est inférieure à 2,50 m.

* Si on a deux semelles isolées voisines distante de a. Si a ≤ 40 cm , il est plus économique


d’utiliser des semelles filantes :

* Si on a une structure contreventée par des portiques, on utilise des semelles sous poteaux.

* Si les charges sont élevées et les semelles isolées sont très rapprochées dans un seul sens,
alors on utilise des semelles filantes et si ces semelles filantes sont très rapprochées dans
l’autre sens, donc on utilise un radier général.
* Les longrines sont calculées à la traction et ont un rôle d’empêcher les tassements
différentiels.
b- Fondations profondes :

- Puits.

- Pieux.
3
II- Fondations superficielles :

II-1 Semelles filantes :

II-1.1 Semelles filantes sous murs :

Remarque : Au niveau des fondations superficielles, on utilise toujours une couche de béton
propreté (en gros béton dosé à 150 kg/m3) non armé et d’épaisseur de 10 cm.

a- Prédimensionnement de la semelle filante :

Pour le calcul des semelles filantes, on résonne toujours sur une longueur de 1métre linéaire.

Q Q
=
ssol ≤ ssol ⇒ B ≥
B ×100 100 × ssol

Pour que les contraintes soient uniformément réparties sur le sol, les dimensions de la semelle
doivent satisfaire les conditions suivantes :

B−b
- pour la hauteur utile : d ≥
4
 6 φmax + 6
 Où φ (diamètre des armatures)
- pour la hauteur e au bord libre : e ≥ max  1 1 
 3 ÷ 2  ⋅ h et e en centimètres
 
* Armatures de répartition : A r ≥ 0, 25 × A p

b- Méthode de calcul :
1- Méthode des consoles.
2- Méthode des bielles.

b-1 Méthode des consoles : On considère que la semelle est encastrée sur le mur.

Deux cas se présentent :

4
- Si on a une charge centrée : (mur de maçonnerie)

Le point d’application de F1 :
B−b 1 B−b
a
= ×=
2 2 4
F1 = σ.1.2a

Le moment d’encastrement : M = F1.a

⇒ Armatures.

- Si on a une charge excentrée qui arrive sur le sol : si on


un a mur de refend (voile)

Q
B≥
100 × ssol
Q M I
s1= + < ssol ; W=
A W y
Q M
s2= − < ssol ; A= B ×100
A W
σ1 =σ2 + σ y

σ1 − σσ B − σ2
2
= ⇒ σ y= 1 ⋅x
σy x B

σ1 − σ 2
σ1 =σ 2 + ⋅x
B

σ'1 + σ1
F
= ⋅ (B − x) ⋅1, 00
2

σ1 + 2σ'1 (B − x)
=z ⋅ ;
σ1 + σ'1 3

σ'1 + 2σ1 (B − x)
=z1 ⋅
σ1 + σ'1 3

Le moment d’encastrement : M = F.z1

⇒ Déduire des armatures.

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b-2 Méthode des bielles :
On suppose que les charges sont transmises au sol
par l’intermédiaire de bielles de compression.

Remarques :

- Cette méthode n’est pas utilisée que si les


charges sont très excentrées. Elle est plus utilisée
lorsqu’on a une charge centrée.
- L’origine des bielles est le point A ; intersection de la droite AC et l’axe du mur.
- On suppose que l’effort Q est transmis au sol par des bielles de béton obliques et équilibrées
deux à deux par les armatures.

F
- Si l’effort F est déterminé alors A =
ss
Q
- dQ = σ ⋅ dx ⋅1 ⇒ σ = Où σ est la contrainte du sol.
B ×1
- On considère les triangles semblables ADO et OIJ :
dF x dQ σ ⋅1 Q
= ⇒ dF= ⋅ x= ⋅ x ⋅ dx= ⋅ x ⋅ dx
dQ h 0 h0 h0 B × h0
- Déterminons la valeur de h0 : considérons les triangles semblables
ADC et A’EC :
AD A ' E h0 d B⋅d
= ⇒ = ⇒ h0 =
DC EC B/ 2 B/ 2−b/ 2 B−b

6
B/2 B/2
Q ⋅ (B − b) Q ⋅ (B − b)

= dF 2
B ×d ∫
⋅ x ⋅ dx ⇒=
0
dF
B2 × d ∫ x ⋅ dx
0

Q ⋅ (B − b) B2 Q ⋅ (B − b)
⇒=F ⋅ ⇒=F
B2 × d 8 8× d
- Pour la détermination des armatures, on a :
F Q ⋅ (B − b)
A= ⇒ A= (A est donnée / m  )
ss 8 ⋅ d ⋅ ss
Remarques :
- Les armatures de répartition sont données par A r ≥ 0, 25 × A p .

- Les semelles filantes sont généralement très longues, alors on aura un risque de tassement
différentiel. Pour raidir la semelle et remédier aux tassements différentiels susceptibles de se
produire, on introduit des poutres noyées dans la semelle qui s’appellent poutre de
redressement ou libage. Ce libage est constitué par une poutre comportant des armatures
longitudinales et des armatures transversales.

- S'il existe une grande ouverture au-dessus du libage, celui-ci va travailler, au droit de cette
ouverture, comme une poutre chargée du bas vers le haut. On renforce alors les armatures du
libage comme indiqué sur la figure suivante

7
Disposition des armatures :
1- Ferraillage de libage : le ferraillage est forfaitaire.

2- Dans le cas d’une semelle très sollicitée et très haute (h > 50 cm), afin d’éviter le
cisaillement de cette dernière, on utilise la disposition suivante :

Remarque :
En mécanique des sols, il faut éviter cette disposition des semelles qui est dangereuse :

8
II-1.2 Semelles filantes sous poteaux :

Si la distance entre deux semelles isolées est inférieure à 40 cm, alors on utilise des semelles
filantes sous les poteaux.
Exemple : considérons un portique suivant :

Le calcul de la semelle de fait dans le sens transversal et longitudinal car le poteau est sollicité
dans les deux sens.

II-1.2.1 Calcul de la semelle dans le sens transversal :

- Prédimensionnement :
Il se fait de la même manière que pour les semelles
filantes sous mur (on considère le poteau le plus sollicité).

- Méthode de calcul :

Le calcul est similaire à celui des semelles sous mur


(méthode des consoles ou méthode des bielles).

II-1.2.2 Calcul de la semelle dans le sens longitudinal :

La semelle sera calculée comme une poutre sur plusieurs appuis sollicitée par les réactions du
sol.
Remarque : Dans ce cas, le ferraillage de libage est calculé.

9
- Prédimensionnement :
 1 1 
÷ ⋅
 6 9 

h ≥ max 
 B−b +c

 4
 6 φmax + 6

e ≥ max  1 1 
 3 ÷ 2  ⋅ h
 
Où ℓ est l’entre-axe des poteaux.

Cas d’un poteau sollicité par un effort normal centré :

On se ramène à une distribution uniforme des contraintes du sol

Remarque : Le calcul de ferraillage se fait pour chaque poteau (en considérant une longueur
ℓ entre-axe) ou bien, on prend le poteau le plus sollicité et on ferraille la totalité de la
fondation.
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Cas d’un poteau sollicité par une charge excentrée :

R : réaction de
chaque zone

Une fois que les moments sont déterminés, les armatures sont calculées, par suite le libage
sera ferraillé.

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Aperçu de ferraillage :

Remarque : On encastre une partie des armatures du poteau dans la base de la fondation
(armature en attente). Ces armatures assurent la liaison entre la superstructure et
l’infrastructure.

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II-2 Semelles isolées sous poteaux :
II-2.1 Semelle rectangulaire :

-Prédimensionnement :
 Q Q
s= S= A × B ≤ ssol
 ⇒ Dimensions de la semelle
a = A
 b B

 A−a B−b 
Hauteur utile : d ≥ max  ; 
 4 4 

 6 φmax + 6

Hauteur e au bord libre : e ≥ max  1 1 
 3 ÷ 2  ⋅ h
 
Remarques :
* φmax est choisi à priori.
* On réalise un bord de 5 cm pour faciliter le coffrage des
poteaux.
* Deux types de de sollicitations peuvent être appliqués au
poteau : charge centrée et charge excentrée.

a- Cas d’un poteau sollicité par un effort centré : on calcule les armatures dans les
deux directions par la méthode des bielles.
Méthode des bielles :

 Q ⋅ (A − a)
 AA = 8 ⋅ d ⋅ s
 s

 A = Q ⋅ (B − b)
 B 8 ⋅ d ⋅ ss

Remarque : la démonstration de la formulation est


similaire à celle des semelles filantes

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b- Cas d’un poteau sollicité par un effort normal centré et un moment fléchissant :

- Dans le sens parallèle à A :


Pour le calcul des armatures, on utilise la méthode des bielles :
Q ⋅ (A − a)
AA =
8 ⋅ d ⋅ ss
- Dans le sens perpendiculaire à A :
3 σ + σ2
On doit vérifier la condition suivante : s(B/4) ≤ ssol , avec σ(B/4) =1 , sinon il faut
4
changer les dimensions.

Le calcul des armatures peut se faire soit avec la méthode


des consoles, soit avec la méthode des bielles modifiée :

Méthode des consoles :


Moment d’encastrement le plus défavorable : M= R ⋅ x
⇒ Déduire les armatures.

Méthode des bielles modifiée :


Dans cette méthode, le diagramme trapézoïdal des
contraintes est remplacé par un diagramme uniforme.
Cette méthode n’est utilisée que si les deux conditions
sont remplies :
a- Le poteau est entièrement comprimé à sa base :
b
e0 ≤ (résultante dans le noyau central)
6

14
σ1 + σ 2 B
b- La semelle est entièrement comprimée : σ1 − σ 2 ≤ ⇒ e0 ≤
4 24
La différence entre les contraintes extrêmes est au plus égalé à la moitié de la contrainte
moyenne. Alors, pour le calcul tout se passe comme si la semelle recevait une contrainte
uniforme égale à σ(B/4)

Q ⋅ (B − b)
Les armatures seront obtenues par : A B =
8 ⋅ d ⋅ ss

 3e  M
Où Q=Q ⋅ 1 + 0  =σ(B/4) ⋅ A ⋅ B ; e0 ≤ (compté à partir de l’axe du poteau).
 B  Q

c- Cas des semelles dissymétriques :


Les semelles dissymétriques sont optées lorsqu’il y a présence d’obstacle tel qu’une
construction voisine près de la construction envisagée et la distance entre la fondation de la
construction et la construction voisine est très petite.

On peut avoir :
- des semelles dissymétriques sous poteaux sous charge centrée ou excentrée.
- des semelles dissymétriques sous murs sous charge centrée ou excentrée.
Le diagramme des contraintes est trapézoïdal quel que soit la nature de la charge.

Le calcul peut se faire soit par la méthode des bielles modifiée, soit par la méthode des
consoles.

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Méthode de calcul :
Si on est en présence d’un système rigide qui va reprendre des
charges, alors on utilise un diagramme triangulaire tel que la
résultante coïncide avec l’axe de la charge Q. Donc on prend
X b 3
R = σ ⋅ A ⋅ X et = ⇒ X= b
3 2 2
- Prédimensionnement de la semelle dissymétrique :
Q
s= ≤ ssol
S Toute la partie de la
semelle au-delà de X
est inutile

* Semelle filante :
Q B−b
=s ≤ ssol ; d ≥
B ×100 4
La distance x est imposée, Construction
donc on va tirer la distance (B-x). existante

* Semelle isolée :
 Q Q
s= S= A × B ≤ ssol

a = A
 b B

  A−a B−b 
d ≥ max  4 ; 4 
  
  6 φmax + 6
e ≥ max  1 1
  
  ÷ ⋅h
  3 2 
On peut avoir dans une même semelle :
- Suivant le coté A, une semelle symétrique.
- Suivant le coté B, une semelle dissymétrique.

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II-2.2 Semelle sous poteaux circulaires :

Si on a des poteaux circulaires, on utilise des semelles circulaires.

* Prédimensionnement :
 6 φmax + 6
Q Q 4Q D−d' 
s= = 2
≤ ssol ⇒ D ≥ ; d≥ ; e ≥ max  1 1 
S
π
D π ⋅ ssol 4  3 ÷ 2  ⋅ h
4  

* Ferraillage de la semelle :
Deux cas se présentent :
a) Ferraillage suivant deux directions perpendiculaire x et y :

b) Ferraillage en cerces sur le pourtour :

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* Calcul des armatures :
a- Cas de semelle armée par des nappes orthogonales :
Q (D − D p ) Q (D − d ')
=Fx =
3p (h − c x ) 3p d x
F Q (D − d ')
⇒ Ax = x =
ss 3π ⋅ d x ⋅ ss
De même
Q (D − D p ) Q (D − d ')
=Fy =
3p (h − c y ) 3p d y

Fy Q (D − d ')
⇒ Ay = =
ss 3π ⋅ d y ⋅ ss

Dispositions constructives des armatures : Les armatures sont munies de crochets et disposées
comme suit :
* Si D ≤ 1m , on peut considérer que l’effort est
uniformément réparti et les barres sont disposées avec
un encadrement constant dans chaque direction. Toute
fois les barres situées aux extrémités sont souvent trop
courtes pour être efficace, aussi il est préférable de ne
pas les prendre en compte dans le calcul de Ax et Ay et
de les considérer comme des armatures de répartition.

* Si 1m ≤ D ≤ 3m , on divise le diamètre en trois parties égales et


on place les armatures Ax et Ay selon la règle :
- Dans la zone centrale, on place 0,5Ax et 0,5Ay.
- Dans les zones latérales, on place 0,25Ax et 0,25Ay.

* Si D > 3m , on divise le diamètre en cinq parties égales et on


place les armatures Ax et Ay comme suit :
- Dans la zone centrale, on place 0,30Ax et 0,30Ay.
- Dans les zones latérales, on place 0,10Ax et 0,10Ay
- Dans les zones intermédiaires, on place 0,25Ax et 0,25Ay.

Remarque : L’espacement des armatures ne doit pas dépasser


25cm.

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b- Cas de semelle armée par des cerces :

Fx Q (D − d ') Q (D − d ') F Q (D − d ')


F=
c = = ⇒ Ac = c =
2 2 ⋅ 3π (h − c x ) 6π d x ss 6 π ⋅ d x ⋅ ss

II-2.3 Semelle nervurée sous poteau :


Ce sont des semelles qui supportent de très grandes charges transmises par la superstructure.
Leur épaisseur est comprise entre 10 à 15 cm ( e=
o 10 ÷ 15cm ).

Pour les calculs, on considère que les semelles sont encastrées sur les nervures, et les nervures
sont encastrées sur les poteaux.

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Prédimensionnement :
 Q Q  Q
s= S= A × B ≤ ssol A × B ≥ ssol
 ⇒ 
a = A A = a
 b B  B b

Calcul du ferraillage :
1- Semelle encastrée sur la nervure : On considère que la semelle est encastrée sur la
nervure.

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B −b ( B − b) ( B − b) 2
M s ( semelle=) F ⋅ σ⋅
avec F = ⋅A s
⇒ M s =⋅ ⋅A
4 2 8
Par suite, on déduit les armatures de la semelle As

sous la sollicitation d’un moment de flexion M s

avec une section de calcul (A × eo )

2- Ferraillage de la nervure : On considère que la nervure est encastrée sur le poteau.

A−a (A − a) (A − a) 2
M n (nervure)= F ⋅ avec F = σ ⋅ ⋅B ⇒ Mn = σ ⋅ ⋅B
4 2 8
Par suite, on déduit les armatures de la semelle A n sous la sollicitation d’un

moment de flexion M n avec une section de calcul (b × h)

II-2.4 Semelle à nervures croisées sous poteau :

Ce type de semelle est utilisé dans le cas où les charges sont très importantes.

Prédimensionnement : s ≤ ssol ;
a A
On considère que la base de la semelle est rectangulaire : S= A × B et =
b B

21
Calcul de la semelle : le calcul se fait en flexion simple avec les moments :

2 2
En appui : M a = q ⋅ ; En travée : M t = q ⋅
20 10

II-3 Radier général :

Il est constitué par une semelle générale couvrant toute la surface au sol de l’ossature et
parfois cette semelle déborde par consoles extérieures.

Le radier est utilisé si les semelles continues ou isolées deviennent très large en raison :
- de faible capacité portante du sol ;
- des charges élevées de l’ossature ;
- du rapprochement des poteaux ;
- de la profondeur à atteindre pour fonder sur un sol résistant ;
- des difficultés d’établir des pieux ;
- de charges excentrées en rive de l’ossature.
Le calcul de radier se fait comme pour un plancher renversé dont les appuis sont constitués
par des murs et des poteaux de l’ossature qui est soumis à la réaction du sol.
S'il existe une sous-pression hydrostatique, il faudra en tenir compte dans le calcul et, en
outre, vérifier que l'effet de cette sous-pression est inférieur au poids propre de l'ouvrage
S : surface totale du radier
P ≥ 1,5 ⋅ S ⋅ ω avec ω :pression hydrostatique
P:charge totale de l'ossature

Sinon celui-ci risquerait de se soulever.

Prédimensionnement :

- Radier : e  où e : épaisseur du radier ;  : la plus grande grandeur.
20

- Hauteur des poutres : h = .
10

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II-4 Fondations semi-profondes et profondes :

Si le bon sol se trouve en profondeur, alors on utilise des semelles sur puits ou bien sur pieux
si la profondeur est importante (jusqu’à 60m de profondeur).

En fonction de la profondeur H du bon sol, on utilise :


- H ≤ 2,50 m → fondations superficielles.
- 2,50 m < H ≤ 5, 00 m → fondations sur puits*.
- H > 5, 00 m → fondations sur pieux.

* Pour les puits, on utilise du gros béton, ou bien du béton « cyclopéen » lorsque le bon sol se
trouve jusqu’à 5,00m de profondeur. Le poids propre du puit est équilibré par le frottement
latéral avec le sol, si ce dernier n’est pas remanié (on ne tient pas en compte du poids propre
du puit). La distance entre axe de deux puits adjacents doit être supérieure à 2,5 du diamètre
de fût. Il faut prendre la moyenne de deux diamètres s’ils ont de diamètres différents.

II-4.1 Fondations sur puits :

La transmission des charges se fait de la superstructure à des semelles sur des puits.

Prédimensionnement de la semelle tête de puits :

Les contraintes dans le béton du fût sont généralement intermédiaires entre celle sollicitant la
semelle en béton armé (qu’on appelle tête de puit) et le sol.
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1 Q 4Q
On prend σ'b = f c28 ; = σ'b 2
≤ σ'b ⇒ φ0 ≥
6 π ⋅ φ0 π ⋅ σ'b
4
'
φ −d
d≥ 0 ; d ' est le diamètre d’un poteau circulaire.
4
Si le poteau est rectangulaire (a × b) , d ' doit être pris comme diamètre équivalent
4× a × b
d' = .
π
2a
Si le poteau est carré d ' = .
π
Remarques :
- Le puit a toujours une section circulaire.
- Le calcul des armatures de la semelle se fait par l’une des méthodes précédentes. Le
ferraillage est réalisé soit par un système orthogonal soit par des cerces.

Vérification des contraintes au niveau du sol :

Q
Il faut satisfaire cette condition=
:s ≤ ssol où φ = φ0 + 20 cm .
π ⋅ φ2
4
Si cette condition n’est pas vérifiée, alors il faut élargir la surface, au niveau du sol, avec un

4Q
diamètre φ1 tel que φ1 ≥ , c.à.d. il faut créer des évasements appelés "pattes
π ⋅ ssol

d’éléphants" à la base du puit de diamètre φ1 tel que le sol ne puisse pas être sollicité par une
contrainte supérieure à la contrainte admissible.

Liaison entre puit et semelle :

- Les armatures d’ancrage ne sont pas calculées.


- Le dosage du gros béton est de 150 kg/m3.

24
II-4.2 Fondations sur pieux :

Les pieux sont destinés à reporter à grande profondeur les charges d’une construction. Ils ont
une forme circulaire. Ils sont regroupés par 2, 3, 4 5 et plus et réunis en tête par une semelle
très épaisse afin de répartir la charge sur chacun des pieux.
Ils agissent sur le sol soit
- par frottement latéral ;
- par effet de pointe ;
- par frottement latéral et effet de pointe.
Il y a plusieurs types de pieux :
- pieux en bois charpente en bois ;
- pieux métalliques charpente métallique ;
- pieux en béton armé coulé en place ou préfabriqué.

- Pieux préfabriqués en béton armé : sont calculés à la flexion simple et à la


compression simple.

a) Compression b) Calcul à la flexion


simple. simple causée par le
levage au moment de c) L’exécution se fait par
transport du pieu de battage. Les armatures A
l’usine au chantier. doivent être ancrées dans la
semelle.
- Pieux coulés sur place :
- La mise en œuvre peut se faire par forage avec mise en place d’un coffrage métallique et
puis on descend le ferraillage. Le coffrage métallique peut être récupérable (au fur et à mesure
qu’on bétonne, on enlève le coffrage) ou non récupérable.
- Le calcul de pieux dépend de la capacité portante du sol.
- Ces pieux sont toujours calculés à la compression simple.
- Le nombre de pieux sous une semelle dépend des caractéristiques du sol de la capacité
portante du pieu.

25
1- Semelle sur 2 pieux :

1-1 Semelle sur 2 pieux soumise à une charge centrée :

Méthode de calcul :
a) Méthode des bielles : les charges sont transmises aux pieux par l’intermédiaire de
a
deux bielles partant d’un point situé à , à partir du collet (intersection du poteau et de la
4
semelle).

Q  a  Q⋅t  a 
Na
La force de traction dans les armatures est : = t − =  1 − 
4⋅d  2  4⋅d  2⋅t 
Na
Les armatures de la semelle sont données par A =
ss
b) Méthode de la RDM : on suppose que la semelle comme une poutre épaisse sur deux
appuis de portée  t chargée Q uniformément répartie sur a.

26
Q t Q a a Q  a
M max = ⋅ − ⋅ ⋅ =   t −  , la force de traction dans les armatures est donnée par
2 2 a 2 4 4 2
M max 7
Na = avec z= ⋅ d , par suite les armatures de la semelle sont :
z 8
N M Q  a 8 Q  a
A = a = max =  t −  = ⋅ ⋅t − 
ss z ⋅ ss s ⋅ 4 ⋅ 7 ⋅ d  2  7 4 ⋅ ss ⋅ d  2
s
8
Remarque : la différence avec la méthode des bielles est de l’ordre de 15%. Pratiquement, on
utilise la méthode des bielles en majorant de l’effort de traction de 15%.

Q  a  N
Donc N= 1,15 ⋅ N a = 1,15 ⋅ ⋅ 1 −  ⇒ A=
4⋅d  2⋅t  ss
c) Dimensionnement de la semelle
La hauteur utile d de la semelle est fonction de l’inclinaison θ de l’axe de la bielle par
rapport à l’horizontal. L’inclinaison de l’axe des bielles a pour valeur :
d 2d
tgθ
= =
t a a
− t −
2 4 2
Pour que le fonctionnement de la bielle soit correct, on doit avoir : 45° ≤ θ ≤ 55° ,
c.a.d. tg45° ≤ tgθ ≤ tg55° ⇒ 1 ≤ tgθ ≤ 1, 4

 a  a
Il en résulte : 0,5   t −  ≤ d ≤ 0, 7   t − 
 2  2
d) Ferraillage de la semelle et dispositions constructives :
- Les armatures inférieures sont calculées à l’effort de traction =
N 1,15 ⋅ N a et

N
Ai = .
ss
Ai A
- On dispose constructivement des armatures supérieures A s : ≤ A s ≤ i pour
8 5
reprendre un moment de torsion éventuel dû à l’excentricité du pieu ou du poteau.
- On prévoit des armatures transversales :
- 1 cadre ϕ10 et t=12 cm pour une charge Q ≤ 50 tf.
- 1 double cadre ϕ10 et t=10 cm pour une charge 50 tf < Q ≤ 80 tf.
- 1 triple cadre ϕ10 et t=10 cm pour une charge Q > 80 tf.

27
1-2 Semelle sur 2 pieux soumise à un effort normal centrée et un moment fléchissant :
a) Méthode des bielles équivalente :
On calcule l’effort de traction N en
fonction d’une charge fictive sans prendre
la majoration de 15% Q '= 2 ⋅ R 2 avec

R 2 > R1 et on applique les formules de la

Q  a
=
méthode des bielles : N  t − 
4⋅d  2
N
⇒ A=
ss
b) Méthode de R.D.M. approchée : Cette
méthode consiste à calculer le moment
fléchissant maximal dans la section située
à a/4 :
 a
=M R2  t − 
 2 4

1-3 Vérification des contraintes :

a) Contraintes de compression dans les bielles :


- - Partie supérieure de la bielle (au niveau du collet) :
Qu
=
sb,1 ≤ 0, 6 f c28 Où S est la section du poteau.
S.sin 2 θ
- Partie inférieure de la bielle (au niveau des pieux) :
Qu
=
s b,2 ≤ 0, 6 f c28 Où S est la section du pieu.
2 ⋅ S.sin 2 θ

28
b) Contrainte de cisaillement :
Vu Qu
=
tu = ≤ 1, 2 f t 28
bs ⋅ d 2 ⋅ bs ⋅ z
7 Qu
bs : largeur de la semelle ; z= h; Vu = : réaction au niveau du pieu.
8 2

3- Semelle sur 3 pieux :

- Pour le calcul des armatures, on applique la méthode des pieux.


Q
- L’entre-axe des pieux est  t . Chaque pieu reprend un effort .
3

 3 a 3
- La projection horizontale de l’axe de la bielle est :   t ⋅ − 
 6 6 

- On écrit la relation des deux triangles semblables :

* Pour la détermination des armatures suivant les médianes :

Q⋅t  a 
N am= ⋅ 3 ⋅ 1 −  (I)
9⋅d  2⋅t 
N am : Force de traction sur les armatures suivant les médianes.

29
* Pour la détermination des armatures suivant les côtés :

N am Q ⋅  t  a 
N ac= = ⋅ 1 −  (II)
3 9⋅d  2⋅t 
N ac : Force de traction sur les armatures suivant les côtés.

Système de ferraillage :

N am
- Armatures suivant les médianes : A m =
ss
N ac
- Armatures en cerces (suivant les côtés) : A c =
ss
- Si on veut ferrailler exclusivement suivant les médianes, les armatures sont calculées par la
formule (I).
- Si on veut ferrailler avec les cerces (suivant les côtés), les armatures sont calculées par la
formule (II).

3  a
Inclinaison des bielles : 45° ≤ θ ≤ 55° ⇒ d= tgθ ⋅ ⋅t − 
3  2

 a
- Si θ= 45° ⇒ d= 0,58 ⋅   t − 
 2

 a
- Si θ= 55° ⇒ d= 0,825 ⋅   t − 
 2
Armatures mixtes :
- Armatures en cerces + suivant les médianes :
3Q Q
On prendra pour N ac et N am , pour les cerces et pour
4 4
les médianes.

- Armatures en cerces + quadrillage (le plus utilisé) :


Les armatures en cerces sont calculées par la formule (II°).
Ac
Pour le quadrillage, on prendra dans chaque sens A q = .
5
Ce quadrillage, qui vient en supplément, limite la fissuration
au centre de la semelle.

30
Vérification des contraintes :

a) Contraintes de compression dans les bielles :


- Partie supérieure de la bielle (au niveau du collet) :
Qu
=
sb,1 ≤ 0, 75f c28 Où S est la section du poteau.
S.sin 2 θ
- Partie inférieure de la bielle (au niveau des pieux) :
Qu
=
s b,2 ≤ 0, 75f c28 Où S est la section du pieu.
3 ⋅ S.sin 2 θ
b) Contrainte de cisaillement :
Aucune vérification au cisaillement

4- Semelle sur 4 pieux :

- On écrit la relation des deux triangles semblables :

* Pour la détermination des armatures suivant les diagonales :

Q⋅t  a 
N ad= ⋅ 2 ⋅ 1 −  (I)
8⋅d  2⋅t 

N ad : Effort de traction sur les armatures suivant les diagonales :

31
* Pour la détermination des armatures suivant les côtés :

N ad Q ⋅  t  a 
N ac= = ⋅ 1 −  (II)
2 8⋅d  2⋅t 
N ad : Force de traction sur les armatures suivant les côtés.

Système de ferraillage :
N ad
- Armatures suivant les médianes : A d =
ss
N ac
- Armatures en cerces (suivant les côtés) : A c =
ss
- Si on veut ferrailler exclusivement suivant les diagonales, les armatures sont calculées par la
formule (I).

- Si on veut ferrailler avec les cerces (suivant les côtés), les armatures sont calculées par la
formule (II).

32
Armatures mixtes :
- Armatures mixtes suivant les côtés et suivant les diagonales :
- Les armatures en cerces se calculent par la formule (II) en remplaçant Q par Q’ où
0,5Q ≤ Q' ≤ 0, 65Q .
- Les armatures en diagonales se calculent avec la formule (I) où l’on remplace Q par (Q-Q’)

N ad (Q − Q ) ⋅  '
⋅ 2 
t a 
d’où A d= = ⋅ 1 − 
ss 8 ⋅ d ⋅ ss  2⋅t 

- Armatures mixtes suivant les côtés + quadrillage :


- Les armatures en cerces se calculent par la formule (II) en remplaçant Q par Q’ où
0, 75Q ≤ Q' ≤ 0,85Q .
- Les armatures en quadrillage se calculent avec la formule (II) où l’on remplace Q par (Q-Q’)

N ac ( Q − Q ) ⋅  ⋅ ⋅ 1 −
'
t a 
d’où Aq= =  
ss 8 ⋅ d ⋅s s  2 ⋅ t 
Remarque : Comme dans une semelle on a 2 cotés parallèles, il faut, pour avoir l’armature
complète, utiliser 2(Q-Q’). Pour éviter la fissuration au centre de la semelle, on majore les
résultats trouvés précédemment de 20% :

Q' ⋅  t  a  N ac
N=
ac ⋅ 1 −  ⇒ Ac
= Armatures en cerces
8⋅d  2⋅t  ss

2, 4 ⋅ ( Q − Q' ) ⋅  t  a  N aq
=N aq ⋅ 1 − =⇒ Ad Armatures en quadrillage
8 ⋅ d ⋅ ss  2⋅t  ss

33
2  a
Inclinaison des bielles : 45° ≤ θ ≤ 55° ⇒ d= tgθ ⋅ ⋅t − 
2  2

 a
- Si θ= 45° ⇒ d= 0, 71 ⋅   t − 
 2
a
- Si θ= 55° ⇒ d  t −
2

Vérification des contraintes :

a) Contraintes de compression dans les bielles :


- Partie supérieure de la bielle (au niveau du collet) :
Qu
=
sb,1 ≤ 0,9 f c28 Où S est la section du poteau.
S.sin 2 θ
- Partie inférieure de la bielle (au niveau des pieux) :
Qu
=
s b,2 ≤ 0,9 f c28 Où S est la section du pieu.
4 ⋅ S.sin 2 θ
b) Contrainte de cisaillement :
Aucune vérification au cisaillement

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