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FONDATIONS SUPERFICIELLES

Par Babacar Diouf


Ingénieur de conception en génie civil
Doctorant en géotechnique
C’est quoi une fondation?
Base des ouvrages qui se trouve en contact avec le terrain d’assise, et qui a pour
fonction de transmettre à celui-ci le poids de l’édifice et les surcharges utiles et
accidentelles appliquées sur la construction.
• Les fondations agissent comme interface entre la structure et le sol naturel.
• Elles distribuent l’ensemble du chargement de l’ouvrage dans le sol
d’infrastructure,
• Dans le cas d’un dimensionnement approprié, les contraintes générées dans le sol
par le chargement ne provoquent ni tassement importants, ni rupture du sol par
cisaillement
Types de fondations
C’est la capacité de support du sol naturel qui oriente le choix du type de
fondations.
Ainsi, on distingue en fonction des relations géométriques suivantes:
𝐷
• Les fondations superficielles <4
𝐵
𝐷
• Les fondations semi-profondes 4 ≤ < 10
𝐵
𝐷
• Les fondations profondes ≥ 10
𝐵
𝐷: profondeur de la base de la fondation par rapport au terrain
naturel
𝐵: largeur ou diamètre de la fondation
Choix du type de fondation
Il est conditionné par:
• Les charges à transmettre
• La conception de la structure de l’ouvrage
• La nature des couches de terrain
• La présence ou non de l’eau
• Les matériaux de construction disponibles
• Les moyens financiers disponibles
On distingue parmi les fondations superficielles:
• Les semelles isolées (forme carrée ou rectangulaire en général)
• Les semelles filantes
• Les radiers
Le dimensionnement d’une fondation superficielle se fait selon deux critères:
• L’amplitude des tassements
• La rupture par poinçonnement
Pour les ouvrages sensibles aux tassements (sols compressibles), le premier critère
est déterminant.
Si l’ouvrage est peu sensible aux déformations du terrain, c’est le second critère qui
sera prépondérant (cas général)
L’évaluation du tassement d’une fondation est réalisée par deux types de méthodes:
• Les essais de laboratoire (œdomètre)
• Les essais in-situ (pressiomètre ou pénétromètre)
L’évaluation du risque de poinçonnement est réalisé en comparant les actions
imposées par la fondation à la capacité portante du terrain qui est déterminée par :
• Méthode à partir des essais de laboratoire (méthode 𝒄 − 𝝋)
• Méthode à partir des résultats d’essais in-situ
Les semelles
Économiques, car leurs coffrages sont simples et rapides à réaliser. Habituellement,
les constructions résidentielles et les petits bâtiments produisent des charges
suffisamment faibles pour que l’on puisse utiliser les semelles (sol pas mou et
niveau de la nappe pas près du niveau des fondations).
Forme des semelles
En général de forme carrée ou rectangulaire, les semelles isolées supportent des
charges transmises par les poteaux et exercent leur tassement indépendamment les
unes des autres.
La différence de tassement entre les semelles portent le nom de tassement
différentiel
Pour maitriser les tassements différentiels, il arrive que l’on raccorde deux éléments
distincts, murs et poteaux, par une semelle de forme et d’épaisseur variables:
semelle combinée.
L: longueur de la semelle (plus grand coté)
B: largeur de la semelle (plus petit coté)
- Semelle circulaire (B=2R, R:rayon)
- Semelle carrée (B=L)
- Semelle rectangulaire 𝐵 < 𝐿 < 5𝐵
- Semelle filante 𝐿 > 5𝐵
D: hauteur d’encastrement de la semelle
Si un dallage ou une chaussée surmonte
La fondation, ceux-ci sont pris en compte
dans la hauteur d’encastrement
H: encrage de la semelle dans la couche porteuse Coupe verticale sur semelle superficielle
Les radiers
Vaste semelle unique qui transmet uniformément l’ensemble du chargement au sol
d’infrastructure. Ce sont des dalles carrées ou rectangulaires de grande surface.
Ils permettent de réduire le tassement différentiel au minimum.
Ils s’imposent lorsque :
• La résistance du sol est faible,
• Les ouvrages transmettent des charges importantes conduisant à des semelles
dont la surface est voisine de la moitié de celle de la construction.
Types de rupture

Rupture par cisaillement généralisé


Calcul de la capacité portante
Dans le cas d’une semelle filante de largeur B, encastrée à une profondeur D dans
le sol et soumise à une charge verticale centrée, l’équation générale de la charge
limite est:
1
𝑞𝑙 = 𝛾 𝐵𝑁𝛾 + 𝑐𝑁𝑐 + 𝑞 + 𝛾1 𝐷 𝑁𝑞
2 2
𝑁𝛾 , 𝑁𝑐 , 𝑁𝑞 : Facteurs de portance
fonction de l’angle de frottement
interne du sol φ sous la base de la
fondation.
La contrainte de rupture Q est:
𝑞𝑙
𝑄=
𝐵
2 𝜋 𝜑
𝑁𝑞 = 𝑡𝑎𝑛 + 𝑒 𝜋 tan 𝜑
4 2
𝑁𝑐 = 𝑁𝑞 − 1 𝑐𝑜𝑡𝑎𝑛𝜑 𝑁𝛾 ≈ 2 𝑁𝑞 + 1 (VESIC)
𝑁𝛾 ≈ 1,5 𝑁𝑞 − 1 tan 𝜑 (Hansen)
Calcul de la capacité portante
Calcul à court et à long terme
A court terme (conditions non drainées) , les calculs sont menés en contraintes
totales en utilisant 𝑐𝑢 (cohésion non drainée) et 𝜑𝑢 = 0 (𝑁𝛾 = 0, 𝑁𝑞 = 1 et 𝑁𝑐 =
5,14). C’est le cas ou le sol porteur est un sol fin cohérent saturé
𝑞𝑙 = 5,14𝑐𝑢 + 𝑞 + 𝛾1 𝐷
A long terme, les calculs sont menés en contraintes effectives avec c’ et φ’. C’est le
cas des sols cohérent.
1 ′
𝑞𝑙 = 𝛾 𝐵𝑁𝛾 + 𝑐′𝑁𝑐 + 𝑞 + 𝛾1′ 𝐷 𝑁𝑞
2 2
𝑁𝛾 , 𝑁𝑐 , 𝑁𝑞 fonction de φ’
Semelles isolées et radiés
Des études numériques et en laboratoire sur des modèles réduits (1950) ont permis
d’obtenir de meilleures approximations pour la capacité portante des semelles
isolées.
𝑫 𝑩 𝑩 𝑩
𝒒𝒍 = 𝟏 + 𝟎, 𝟐 𝟏 + 𝟎, 𝟐 𝒄 × 𝑵𝒄 + 𝝈𝒗𝟎 × 𝑵𝒒 + 𝟏 − 𝟎, 𝟒 𝜸 × × 𝑵𝜸
𝑩 𝑳 𝑳 𝟐
D : profondeur d’encastrement dans le sol support
Cette expression a été employée tant pour les semelles rectangulaires (B/L ≠1), que
les semelles carrées (B/L = 1), ainsi que les semelles filantes (B/L = 0)
Capacité portante des sols cohérents (argiles par exemple)
La capacité portante des sols cohérents est contrôlée par les paramètres de résistance
à court terme (𝜑𝑢 et Cu). De plus, pour les argiles, 𝐶𝑢 est souvent nul et il résulte
que pour 𝜑𝑢 = 0, Cu , Nc = 5,14, Nq = 1 et 𝑁𝛾 = 0.
Donc la capacité portante des semelles isolées et des radiers est donnée par:
𝐷 𝐵
𝑞𝑙 = 1 + 0,2 1+ 0,2 × 5,14𝐶𝑢 + 𝜎𝑣0 Skempton (1951)
𝐵 𝐿
Cette relation de Skempton (1951) n’est valable que pour D/B ≤ 2.
En posant:
𝐷 𝐵
𝑁𝑐∗ = 5,14 1 + 0,2 1+ 0,2
𝐵 𝐿
𝑞𝑙 = 𝑁𝑐∗ 𝐶𝑢 + 𝜎𝑣0
Capacité portante des sols cohérents (Présence de l’eau)
i) Pour les milieux perméables (sables et graviers) ainsi que dans le cas des sols
argileux pour les conditions à long terme, on utilise les caractéristiques 𝜑 ′ et c’ et
les calculs sont effectués en contraintes effectives, c’est-à-dire que l’eau et le sol
sont traités séparément.
Dans le cas où c > 0 et 𝜑 > 0, on a:
𝑫 𝑩 𝑩 𝑩
𝒒𝒍 = 𝟏 + 𝟎, 𝟐 𝟏 + 𝟎, 𝟐 𝒄 × 𝑵𝒄 + 𝝈𝒗𝟎 × 𝑵𝒒 − 𝟏 + 𝟏 − 𝟎, 𝟒 𝜸 × × 𝑵𝜸 + 𝝈𝒗𝟎
𝑩 𝑳 𝑳 𝟐
Dans le cas ou c=0 et 𝜑 > 0, on a:
𝑩 𝑩
𝒒𝒍 = 𝝈𝒗𝟎 × 𝑵𝒒 − 𝟏 + 𝟏 − 𝟎, 𝟒 𝜸 × × 𝑵𝜸 + 𝝈𝒗𝟎
𝑳 𝟐
Calcul de la contrainte admissible
𝐶𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒
𝑞𝑎𝑑𝑚 = 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑙𝑒𝑣é𝑒𝑠 +
𝐹𝑆
𝒒𝒏𝒆𝒕𝒕𝒆
𝒒𝒂𝒅𝒎 = 𝜸𝑫 +
𝑭𝑺
avec 𝒒𝒏𝒆𝒕𝒕𝒆 = 𝒒𝒍 − 𝜸𝑫
FS est le facteur de sécurité.
On vérifie ensuite que la pression moyenne
appliquée sous la fondation est inférieur à 𝑞𝑎𝑑𝑚 .
N.B: Dans le cas d’une semelle posée à une
profondeur d en fond de fouille après un premier
creusement de D (cave, sous-sol, etc…)
𝑞𝑙 −𝛾𝐷
𝑞𝑎𝑑𝑚 = 𝛾𝐷 + avec
𝐹𝑆
1
𝑞𝑙 = γ′𝐵𝑁𝛾 + 𝑐𝑁𝑐 + γ. 𝑑 𝑁𝑞
2
Application
Application
Application
Dans tous les cas on définit une contrainte de référence 𝑞𝑟𝑒𝑓 appelé contrainte de
𝟑𝝈𝑴 +𝝈𝒎
Mayerhof. 𝒒𝒓𝒆𝒇 =
𝟒
Détermination des tassements
Détermination du tassement instantané
Détermination des tassements
Compressibilité des sols: Essai œdométrique
Détermination des tassements
Détermination des tassements
Détermination des tassements
Détermination des tassements
Détermination des tassements
Détermination des tassements

Détermination des tassements de consolidation primaire s avec les résultats de l’essai œdométrique.
Détermination des tassements
Détermination des tassements
Application 1: Essai œdométrique sur une argile
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
L’ essai pressiométrique
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
METHODE PRESSIOMÉTRIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
LE PENETROMETRE STATIQUE
EVALUATION DES TASSEMENTS: méthode pressiométrique
EVALUATION DES TASSEMENTS: méthode pressiométrique
EVALUATION DES TASSEMENTS: méthode pressiométrique
Le calcul de tassement par la méthode pressiométrique nécessite de diviser
𝐵
en
tranches fictives le sol de fondation. Chaque tranche a une épaisseur de (voir figure)
2

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