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Paralysie Cérébrale
Paralysie Cérébrale
Sur le plan international, la prévalence est de l’ordre de 1,5 à 2 cas / 1000 nouveaux
nés vivants. Connaissant les étiologies de l’infirmité motrice, cette prévalence est
largement dépassée dans les pays où l’accès aux soins médicaux n’est pas démocratisé, le
niveau d’éducation sanitaire est bas, et le suivi des grossesses ainsi que le déroulement des
accouchements sont largement sous voir non médicalisés (Dr Rachid Benyahya, 2015).
D’autre part, les études Basées Sur La Population de partout dans le monde
affichent que cette prévalence d'infirmité motrice cérébrale mondiale échelonne de 1,5 à
plus de 4 selon 1.000 nouveau-nés ou enfants d'une tranche d'âge définie. Aux Etats-Unis
par exemple il y avait 142.338 enfants de 8 ans dans la population d'Alabama, la Géorgie,
Mandal, 2012).
paralysie cérébrale est de 2 enfants pour 1000. Avec en moyenne 750000 naissances par
an, le nombre de nouveaux cas d’enfants avec paralysie cérébrale chaque année est de
plus souvent dans les zones fonctionnelles des territoires des gros vaisseaux. Les lésions se
trouvent au niveau du cortex cérébral chez l'enfant à terme et autour des ventricules
cicatricielles secondaires à des hémorragies). Les causes peuvent être survenues avant la
développement du mouvement et de la posture qui sont dus à des atteintes cérébrales non-
motrices entraînent des limitations dans les activités quotidiennes et sont souvent associées
37%) ,la tétraplégie spastique (8–32% ),l’IMC dystonique / dyskinétique (4– 10%) ,l’IMC
long cours. Il est important de fixer avec elle des objectifs réalistes en fonction des
capacités de leur enfant pour diriger au mieux le traitement et aussi pour éviter les
constaté une absence de la collaboration entre les kinésithérapeutes et les parents, ce qui
limitant les kinésithérapeutes de faire une éducation et une aide thérapeutique pour que la
prise en charge soit adéquate, et aussi pour prévenir au maximum toute dégradation
orthopédique.
Chapitre II : Recension des écrits :
Le système nerveux central comprend l'encéphale et la moelle épinière (figure 2), qui sont
nourris par le liquide céphalo-rachidien (LCR) dans lequel ils baignent. Le liquide céphalo-
rachidien est contenu entre le tissu nerveux et les enveloppes qui le protègent : les méninges.
Au niveau du cerveau, il est en particulier contenu dans des cavités appelées : ventricules
L'encéphale
grise ou cortex cérébral, partie superficielle du cerveau contenant la fine fleur des neurones
et siège des activités conscientes volontaires. Le cerveau peut être compris globalement
frontal, temporal, pariétal, et occipital, cf.figure 3), divisés eux-mêmes en un grand nombre
cerveau, ou « aire » est soit spécialisée dans une fonction donnée (exemple: l'aire frontale
complexe. Les hémisphères cérébraux droits et gauche sont reliés entre eux par des
À la base et sur la face interne des hémisphères cérébraux se trouvent un certain nombre de
structures de substances grises (striatum ou corps striés, thalamus) qui ont un rôle
Relié au cerveau et au tronc cérébral (et par lui à la moelle) par de nombreux faisceaux de
fibres nerveuses, le cervelet joue un rôle essentiel dans la coordination des mouvements et
l'équilibre.
Le tronc cérébral, qui est le prolongement de la moelle épinière dans la boite crânienne,
comprend trois parties principales (de haut en bas, et d'avant en arrière) : les pédoncules
des centres de connexions pour les voies motrices entre cerveau, moelle et cervelet. Le
tronc cérébral est traversé par les voies « longues » entre cerveau et moelle épinière, et
comprend les noyaux (corps cellulaires des neurones) des 12 paires crâniennes: nerfs
(allant par deux : droit et gauche) innervant en particulier la tête et la face (mobilité
la face des lèvres, etc.) ainsi que les fonctions sensorielles suivantes : vision (nerf optique),
La moelle épinière
canal rachidien formé par les vertèbres. Elle se termine en pointe (cône médullaire) au
Vue en coupe transversale (figure 5), la moelle présente deux domaines distincts :
au centre, la substance grise en forme d'ailes de papillon, avec : deux cornes antérieures et
deux cornes postérieures ; la substance grise contient en particulier le corps des neurones
autour, la substance blanche, divisée de chaque côté par les racines antérieures et
postérieures des nerfs rachidiens qui sortent de la moelle ou y arrivent en trois cordons :
de l'encéphale vers les organes effecteurs (muscles notamment).( Viel E., Plas F. et
coll ;1993)
céphalique présente des zones dilatées, les vésicules cérébrales primitives, et augmente
rapidement de volume pour constituer l’ébauche du cerveau tandis que la partie caudale,
restée tubulaire et de calibre restreint, sera à l’origine de la moelle spinale. C’est également
partir du deuxième mois du développement, la paroi du tube neural est le siège d’une
intense activité mitotique avec la différenciation des neurones et des cellules de la glie. Du
mesure de leur différenciation, la croissance est inégale selon les zones ; la répartition des
corps cellulaires qui constituent, avec leurs prolongements courts, la substance grise sera
étudiée étage par étage. Les prolongements axonaux des neurones se développent à partir
du 4ème mois, ils forment avec leur gaine de myéline la substance blanche. Ce remodelage
en place. L’embryon va alors passer d’une structure circulaire à une structure allongée,
signal qui va amener certaines d’entre elles à former la première structure à l’origine du
bientôt se refermer complètement pour former un tube neural à partir duquel se construira
Des défauts de fermeture du tube neural peuvent d’ailleurs avoir des conséquences
Les cellules qui forment l’intérieur du tube neural, en plus d’être à l’origine du cerveau et
de la moelle épinière, vont également donner naissance à la crête neurale, autre structure
importante pour la suite de la mise en place de toutes les composantes du système nerveux.
À l’intérieur du tube, les cellules continuent de proliférer à un rythme qui varie le long du
L’apparition de vésicules dans la partie rostrale du tube neural est une étape importante du
développement puisque ce sont ces vésicules qui vont devenir le cerveau des vertébrés. De
leur côté, les invertébrés comme les insectes ou les mollusques n’ont pas de cerveau à
proprement parler, seulement des ganglions (ou amas de cellules nerveuses) répartis à
différents endroits dans leur corps. Certains invertébrés comme les pieuvres ont cependant
Le tube neural du jeune mammifère est d’abord une structure droite. Puis, avant même que
la partie caudale du tube neural n’ait commencé à se développer, la partie rostrale subit des
subdivise en trois renflements qu’on appelle les vésicules primaires (ou primitives).
De l’avant à l’arrière, ces vésicules seront respectivement à l’origine du prosencéphale (ou
Après la mise en place de ces trois régions cérébrales primitives, deux de celles-ci vont à
leur tour se subdiviser pour former les cinq grandes subdivisions du cerveau.
La physiopathologie
Les idées de l’époque, revisitées par Guy Tardieu, sur l’apprentissage moteur sont
mouvement suivant.
L'infirmité motrice cérébrale (IMC) est liée à une lésion du cerveau survenue dans
motrice prédominante2) (entre parenthèses: proportion de chaque groupe basé sur les
bilatérales.
Dans la plupart des cas elle est associée à des lésions focales traumatiques, vasculaires ou
globale, le plus souvent sévère, qui affecte aussi l’oromotricité. Elle est associée à un taux
épilepsie) et à une espérance de vie diminuée. Elle est fréquemment due à une
4. l’IMC dystonique / dyskinétique (4– 10%) se caractérise par des mouvements et des
dysphagie, mais fréquemment les capacités cognitives sont préservées. Ce tableau est dû
à une dysfonction des noyaux gris centraux, de nos jours généralement secondaire à une
motricité fine avec une dysmétrie. Ces enfants sont souvent hypotonies les 2 premières
6. l’IMC mixte (5–11%) englobe des tableaux moteurs composites, associant le plus
prédominant aux extrémités des membres. Des troubles de la parole par contraction des
succédant à une période où l'enfant reste trop mou (hypotonie). (G. Tardieu,1984).
Bilans kinésithérapiques :
Entretien :
Le masseur-kinésithérapeute écoute parler les parents sur les raisons qui les amènent,
l’hôpital…), sur leur vision de leur enfant, sur les difficultés rencontrées (sommeil,
alimentation, installation).
Pour la plupart, ils auront déjà été conseillés sur l’installation de leur enfant au cours
de leur séjour à l’hôpital, mais le professionnel peut tout de même les questionner sur
ce qu’ils en retiennent et observer, dans les faits, comment le bébé est installé.
Généralement, le nourrisson reste avec ses parents pour lui laisser le temps de se
En décubitus dorsal
Sa taille, son poids, son attitude spontanée, aux postures qu’il prend, et d’autant plus
de déformations orthopédiques.
zones douloureuses.
Observer les téguments et les phanères, les plis cutanés, les fossettes, etc. dont l’aspect peut
Oculomotricité :
Grâce à une cible contrastée, la présence de fixation et poursuite oculaire, ainsi que
l’amplitude du champ visuel. Quand il se présente sur le côté, à quel niveau le bébé
le voit ?
En décubitus ventral
Observer séparément les membres supérieurs en notant si l’enfant dégage ses bras
mobilité du bassin et une bonne dissociation des ceintures), ainsi qu’à la flexion
Cet examen se concentre sur les groupes musculaires les plus souvent atteints :
Les manipulations concernent les fléchisseurs des doigts, les muscles du pouce,
les palmaires, le cubital antérieur, les pronateurs, ainsi que les fléchisseurs du coude.
Tester les triceps suraux, les ischio-jambiers, les adducteurs, les extenseurs et
fléchisseurs de la hanche.
utilise la flexion dorsale du pied. La jambe est maintenue en extension, pendant que le
kinésithérapeute pratique une douce pression sur l’avant pied. On mesure alors l’angle
minimal formé par le dos du pied et la face antérieure de la jambe. A mobilisation lente,
nul à la naissance à terme, puis il passe à 60-70° dans les mois qui suivent.
angle est normalement identique au premier. Mais en cas de spasticité, une forte résistance
arrête la mobilisation. Il existe deux types de réponses anormales : la première est une
réponse dite phasique, l’arrêt est brusque et bref, mais la résistance cède et l’angle lent est
atteint à vitesse rapide, la seconde est une réponse dite tonique, la résistance au mouvement
rapide est intense, et le mouvement ne peut être terminé qu’à vitesse lente.
Ces angles varient avec l’âge et la maturité du bébé, ils augmentent au fur et à
mesure que l’hypertonie segmentaire cède. Les valeurs observées chez le nouveau-né ne
conserver ces amplitudes. Néanmoins, des troubles orthopédiques peuvent apparaître tout
met naturellement en place pour gagner de l'autonomie. Ces troubles pourront être mis en
Bilan fonctionnel :
Les aptitudes motrices innées (AMI), décrites par M. Le Métayer (1993), sont des
physiques. Ce sont des réactions antigravitaires présentes dès les premiers jours et non
amenées à disparaître.
Ces programmes moteurs sont nécessaires à l’enfant pour le développement complet
la station debout puis à la marche, et que l’on nomme Niveaux d’Evolution Motrice
(NEM).
Pour évaluer les NEM, le kiné observe la motricité libre du nourrisson : ses transferts,
kinésithérapeute prend soin d’aménager l’espace autour de l’enfant avec des coussins ou
autre support de différentes tailles et hauteurs, avec des jouets multi-sensoriels propres et
Observer comment l’enfant fait (comment passe-t-il du dos sur le ventre, a-t-il un
Chercher à comprendre pourquoi il fait comme cela (est-ce dû à une posture initiale
commissures des lèvres déclenche chez le bébé une rotation de la tête, il se dirige
vers le stimulus. S’il en a l’occasion et surtout si les parents expriment des difficultés
au niveau de l’alimentation, il peut être intéressant d’observer une tétée, pour voir
Bilan de la préhension :
Vérifier la présence d’un grasping, mais aussi la possibilité d’ouverture de la
individualisation.
pouce, …
Le bilan des déficiences fait appel aux niveaux d’évolution motrice (Tardieu,
Examens kinésithérapiques :
Examen clinique
l’examen. Pour cela, il peut s’appuyer sur les états de veille/sommeil décrits
par Prechtl (Cf. Annexe 3). Les meilleures conditions étant un niveau de
« Théories neurophysiologiques »
La technique de M. Le Métayer
motrice définis par l’étude de l’enfant normal sont entrés dans la pratique courante de la
réflexion et son travail afin de proposer des outils de prise en charge de la paralysie
la technique Bobath. Elle comporte un temps de prise de contact entre enfant et thérapeute,
postures plus confortables ; tout est dans les mains du thérapeute qui sent le seuil entre
sens aux mouvements dans une activité de jeu. Un temps est consacré au développement
des informations multiples sensitives et sensorielles, tandis qu’un travail complémentaire
l’expérience de l’intervention à domicile est très riche pour se rendre compte des véritables
besoins de la famille. Les visites à domicile ont une influence positive sur la
La technique de Bobath
postures réflexes chez les IMOC, postures réflexes liées à l’absence de contrôle supérieur
normal. On cherchait donc à inhiber ces postures anormales et à faciliter une motricité
automatique plus proche de la normale. Plus tard la notion de niveaux fonctionnels dans la
construction des progrès moteurs s’est imposée et le but est devenu d’atteindre successivement
Enfin, la prise de conscience que toutes acquisitions qui ne sortaient pas de la salle de
kinésithérapie pour être utilisées dans la vie quotidienne avaient en fait peu d’intérêt. On s’est
l’alimentation. C’est donc une motricité dirigée, adaptée à chaque enfant, un constant feed-back
entre le désir de bouger de l’enfant et les mains du thérapeute. Chaque enfant a donc un
soignants du portage le plus favorable, des situations éducatives les meilleures, est le
La technique de Rood :
La Technique a été mise au point par Margaret Rood aux États-Unis pendant les
dans à peu près la même période, comme les protocoles NDT. La technique du moteur
sensoriel dépend fortement sur la stimulation tactile pour faciliter le mouvement. L'objectif
global de cette thérapie est d'activer les mouvements à un niveau autonome semblable à la
façon dont les réactions posturales chez les individus normaux sont activées. Cette activation
nécessite la superposition de la mobilité, produite par les réponses du muscle sur la stabilité,
qui est produite par les réactions musculaires toniques. La technique utilise une série de huit
shémas de développement clairement définis, que les enfants doivent apprendre en ordre. Ces
schémas sont : le retrait couché, roulé sur le ventre, pivot, co-contraction du cou, support du
poids par coude. Ce système se concentre beaucoup plus sur la stimulation tactile et plus
spécifiques des modèles de mouvement fonctionnel, exposé dans les huit étapes du
développement. Cette technique n'a pas été développée pour l'utilisation chez les enfants, mais
plutôt pour la réadaptation à la suite de lésions cérébrales. (Harris SR, Atwater SW, Crowe
TK ; 1988)
La technique de Vojta :
diagnostic; elle est pour le physiothérapeute une thérapie globale performante exploitable dés
* Infléchir l’activité réflexe du jeune enfant et orienter son développement neuromoteur dans
une direction plus physiologique, par l’induction d’une activité neurologique centrale
différente qui procure au patient un vécu corporel nouveau. La proprioception y joue un rôle
important.
Lagache ; 1997).
La technique de Doman-Delacato
La méthode Doman (ou Doman-Delacato) a été mise au grand jour avec le livre
de Glenn Doman, traduit en français : « Les guérir est un devoir » (2000). La méthode
véhiculée vers le cerveau par les voies sensorielles, en repart par les voies motrices ; la lésion
perturbe cette boucle ; pour la reconstituer il faudrait court-circuiter la lésion. Pour cela, on
fait appel à des stimulations selon le principe : « la fonction détermine la structure », agir sur
la fonction (par exemple la reptation) agirait donc sur la structure (par exemple le cerveau).
Les stimulations proposées sont tactiles, motrices, sensorielles... Le but est de reproduire les
mouvements naturels dans l’espoir d’enseigner au cerveau lésé sa propre fonction. Un des
concepts clé de la rééducation motrice est donc le patterning, qui consiste à reproduire de
façon passive des stades de développement assimilés à des niveaux de complexité croissante :
La méthode a d’abord été appliquée aux sorties de comas avant d’être géné-
ralisée à un grand nombre de symptômes imputés a priori à une lésion céré- brale. L’idée est
méthode fait des parents des thérapeutes rééducateurs privilégiés, qui interviennent
pluriquotidiennement et à domicile. Leur formation est assurée par des stages, qui ont lieu de
Méthodes actives :
La méthode Kabbat
La méthode Kabbat est une méthode de facilitation neuro musculaire, elle comporte plusieurs
techniques spécifiques, qui diffèrent par leurs buts et leurs effets. Ainsi pour le renforcement
musculaire, j’utiliserai des contractions répétées, des inversions lentes et pour le travail de la
réalise à la fin de presque toutes les séances des diagonales sur le membre inférieur gauche en
musculaire. Malheureusement ce travail est impossible sur le membre inférieur droit du fait de
la présence du fixateur externe et des douleurs qu’il entraîne. J’utilise tout de même la
technique d’inversion lente sur le membre inférieur droit dans un but de coordination
La technique d’ayers :
d'Intégration sensorielle à partir des années soixante. Travaillant tout d'abord avec des enfants
d'autres difficultés liées aux vicissitudes de l'intégration sensorielle. A.J. AYRES a publié des
monographies. Elle a fondé la "Ayres Clinic" en 1977 en Californie, et créé une association
romande.
particulières, etc.). Les activités proposées visent également à rendre l'enfant plus actif, pour
qu'il ressente le désir de se procurer lui-même des sensations et/ou qu'il intervienne dans leur
"Snoezelen"
Programmes « éducationnels »
LA METHODE PETÖ :
C’est un système éducatif pour les enfants IMC ; mis au point par le Dr Andras Petö
dans les années 1940 en Hongrie. Son objectif principal est le contrôle du corps par une
méthode d’éducation qui vise à faire comprendre à l’enfant IMC ses dysfonctions et à les
est de se préoccuper des interférences des désordres moteurs sur le développement psycho-
social de l’enfant et donc de tenir compte des autres dysfonctionnements qui perturbent son
développement c’est à dire le cognitif, perceptif, langage,… Il vise donc non seulement à
améliorer les performances motrices mais aussi à permettre une évolution globale de
l’individu sur le plan émotionnel et intellectuel. Pour le Dr Petö, nous sommes en présence
d’une lésion du SNC et donc l’enfant doit être pris en charge comme un tout et non morcelé
entre différentes thérapeutiques en lien avec ses différents symptômes. Aucune dimension de
l’enfant n’est oubliée car tous ces domaines font partie intégrante du développement de
l’enfant ; il faut donc les stimuler, les intégrer les unes aux autres tout le temps et tout au
cours des activités de la vie journalière. Ce n’est donc pas une méthode thérapeutique mais
une pédagogie de vie qui vise tous les axes de développement de l’enfant. C’est un système
pédagogique à visée fonctionnelle ; tous les apprentissages vont avoir pour objectif
La rééducation motrice précoce du jeune enfant IMC, [15] qu’il est juste d’appeler éducation
thérapeutique, prend son sens et apporte une aide aux enfants infirmes moteurs cérébraux et
d’une certaine manière un soutien à leurs parents par la qualité des techniques employées et
adaptées pour chaque enfant, mais aussi au prix d’une étroite collaboration et d’une
premier lieu sur l’apprentissage de mouvements fonctionnels, utiles dans les activités
vue, l’amélioration de la force musculaire est de plus en plus reconnue comme un élément
important avec des effets bénéfiques sur l’endurance et l’efficacité des mouvements. La
prévention des déformations orthopé- diques est indispensable afin de maintenir une
plupart des déformations et grâce à des interventions externes (thérapies physiques, orthèses)
Principes thérapeutiques :
Personnaliser la prise en charge qui sera basée sur une connaissance approfondie du
patient.
Mettre en place une rééducation variée ,motivante, évitant les situations d’échec.
Elaborer le projet thérapeutique de façon collective grâce au recueil des observations des
Rester vigilant quant à l’apparition d’éventuels signes d’infection (rougeur, fièvre, fatigue).
Utiliser des bras de levier courts pour le renforcement des muscles du pourtour des
hanches.
Ne pas appliquer de résistance pour le renforcement des muscles du pourtour du genou
droit.
Mobilisation articulaire
second en tant que technique thérapeutique. Tout d’abord, la mobilisation passive permet
muscles jouxtant les articulations mobilisées ainsi que l’importance du réflexe myotatique à
pour objectif un maintien ou une récupération des amplitudes angulaires des articulations et une
dépendent du bilan orthopédique effectué sur l’enfant. Les mobilisations se font toujours à
vitesse lente pour ne pas déclencher de phénomène spastique et nous cherchons à obtenir
M ;2004)
Etirements
(permis par le patient) les muscles dont le bilan a révélé qu’ils avaient une tendance
rétractile. Cet étirement est obtenu de manière lente et progressive afin d’éviter le
déclenchement de la spasticité, en respectant la non douleur. Cet étirement peut être répété
aussi souvent que l’état de l’enfant le justifie et doit être maintenu suffisamment longtemps
(de quelques minutes à plusieurs dizaines de minutes) pour permettre l’adaptation en
longueur des structures myofibrillaires. Des exercices d’étirements auto-passifs peuvent être
rapidement appris par l’enfant lui-même pour continuer en dehors des temps de rééducation.
donc en position d’insuffisance fonctionnelle active. L’enfant peut ainsi faire varier la
situations posturales (JEGAT C., BARRAY V, MOREL V et col ; 1995), auxquels l’enfant
doit avoir recours pour parvenir à la station debout et à la marche. Avant de commencer, il
convient de bilanter le niveau fonctionnel atteint par l’enfant en dépit de ses troubles pour
pouvoir adapter le travail à son niveau réel. Ensuite nous pourrons lui faire travailler les
position quadrupédie, les genoux dressés, en chevalier servant, en station debout bipodale
etc. Le guidage des NEM nous permet de développer l’autonomie de l’enfant avec pour
ce travail, le thérapeute se doit de profiter des différentes positions adoptées par l’enfant
pour stimuler les patterns de base (BOBATH B., BOBATH K ; 1986) ou automatismes
Verticalisation
La verticalisation présente plusieurs avantages pour les enfants ne déambulant pas
ou très peu. Outre les effets bénéfiques sur les fonctions anatomique (digestive, circulatoire,
être mal tolérée par les enfants de par la mise en tension de plusieurs loges musculaires en
même temps et tout l’inconfort nociceptif que cela peut engendrer. Ce positionnement a tout
Voila un moment où il se retrouve debout, comme les autres enfants valides et non plus dans
un fauteuil roulant. Il ne faut pas négliger l’aspect bénéfique que cela peut avoir sur la
La verticalisation dynamique peut s’envisager de multiples façons : sur une flèche, dans un
dynamico, avec l’aide d’un rolator, de cannes tripodes etc . les effets positifs de cette
Appareillages :
Une des préoccupations majeures du kinésithérapeute est de prendre toutes les mesures
rendues nécessaires par l’état de l’enfant pour assurer son confort et prévenir les risques
préventifs doivent donc être mis en place très précocement et ils seront adaptés au fil des
années en fonction de l’évolution de l’état clinique du jeune patient. Le kinésithérapeute, qui
connaît bien l’enfant IMC, occupe une place de choix en ce qui concerne l’information aux
Il ne faut pas oublier non plus que ces appareillages qui équipent l’enfant doivent être une
première étape vers l’acquisition d’une certaine autonomie. (LE METAYER M.,
CHARRIERE C ; 1985).
Correction de l’assise :
L’aspect le plus important dans la position assise chez l’enfant IMC est de conserver une
bonne couverture des têtes fémorales par la cotyle et d’éviter la déformation du train
porteur. Il faut donc éviter la rétroversion excessive de bassin et limiter l’adduction des
cuisses.
(Fig. 14). La correction de la position assise est obtenue au moyen de sièges moulés (Fig.
15).
Il s’agit de corriger la posture qui porte le bassin en rétroversion pour éviter
assure également le centrage des hanches tout en permettant une station assise équlibrée,
ce qui facilite l’usage des mains (Fig. 16). Dans les cas d’insuffisance importante des
après un redressement volontaire de courte durée, un siège moulé muni d’un dossier haut
et d’un appui-nuque est indiqué. Ce siège doit être inclinable vers l’arrière et muni d’un
appui pour la nuque pour permettre à l’enfant de diriger son regard à l’horizontale, ainsi
que de déglutir dans une position favorable (Fig. 17, 18). (D. Truscelli, M. Le Metayer,
V. Leroy-Malherbe ; 2006)
D’autre part M. LE METAYER a proposé un appareillage dénommé « trotte-
lapin » destiné à prévenir les déformations des genoux et des hanches résultant de la
position assise néfaste en «W» ou assis entre les pieds. Il convient d’ailleurs d’éduquer
L’appareillage orthétique du pied de l’enfant IMC prescrit par le médecin doit répondre à
choix entre l’une ou l’autre se fera lorsque les indications auront clairement été définies.
statique du pied et de limiter les déformations. Les semelles orthopédiques que l’on y
adjoint accentuent la correction par des éléments thérapeutiques tels que la barre rétro-
capitale pour corriger la griffe des orteils, un coin calcanéen interne pour limiter un
valgus prononcé ou externe pour le varus etc. Les orthèses courtes occupent une place de
plus en plus prépondérante dans l’appareillage du pied de l’IMC, de par leur rapidité de
confection, leur légèreté et la possibilité de les loger dans des chaussures de ville. Les
familles sont plus souvent séduites par ce système (les chaussures orthopédiques ayant
une connotation plus péjorative à leurs yeux). Il existe une multitude de modèles (orthèse
rigide, flexible, à couverture antérieure ou postérieure, avec ou sans effet de sol) mais
leurs buts communs sont les suivants : favoriser l’attaque du pas par le talon, stabiliser la
l’effet de la spasticité du triceps sural (orthèse rigide cheville pied). (YEPREMIAN D.,
Appareils de nuit :
pendant la nuit, moment privilégié où l’enfant adopte spontanément des positions qui
peuvent être néfastes sur le plan orthopédique. Le kinésithérapeute veillera donc selon les
positions articulaires nocturnes . Cela peut aller d’un simple coussin d’abduction des
Aides à la déambulation
Il existe un grand nombre d’appareils d’aide à la marche pouvant être utilisés chez les
enfants IMC. Tout dépend des capacités motrices de l’enfant, de l’aide que l’on souhaite
lui apporter à la marche et des déficiences auxquelles il faut palier. Cela peut aller de
l’utilisation d’une simple canne, d’une canne tripode, de cannes anglaises jusqu’à
Pour les enfants IMC qui ne peuvent déambuler ou pour ceux qui sont relativement
roulant manuel ou électrique selon les possibilités motrices de l’enfant (annexe V BIS).
Sur un plan plus ludique mais néanmoins intéressant en ce qui concerne la sollicitation
Chirurgie orthopédique
La chirurgie orthopédique joue un rôle très important dans la prise en charge des
difficultés motrices de l’enfant avec IMC. Les objectifs de l’orthopédiste sont d’obtenir
tendineuse comprend les ténotomies, les allongements de tendons ainsi que les transferts
musculo-tendineux, et s’effectue aussi bien aux membres infé- rieurs que supérieurs. La
épiphysiodèses pour les membres inférieurs ainsi que les arthrodèses rachidiennes pour la
correction des scolioses neurologiques. Actuellement on tend à faire la chirurgie des
membres infé- rieursle plus tard possible en combinant tous les actes nécessaires en un
unique temps opératoire (Single Event Multi Level Surgery). Ceci permet une correction
Cette formule est privilégiée chaque fois que possible. Le danger potentiel
Ils devront parfois être formés à certaines techniques de soins par l’équipe médicale
gastrotomie).
de professionnels, que l’on retrouve essentiellement dans deux types de structures : les
qui lui sont donnés. L’éducation thérapeutique est définie comme l’ensemble des procédures
d’un savoir-faire différent ou encore une conception nouvelle de l’action. Ces différentes
praxiques les plus adaptés afin qu’il ajuste au mieux ses mouvements par rapport à ses
difficultés. Ces enfants vont utiliser des schèmes pathologiques pour bouger afin d’atteindre
leur but. Ils organisent des représentations intériorisées de successions d’actes afin
d’organiser leur mouvement, qui sont incorrectes. L’objectif de l’éducation est donc de
Eduquer un enfant handicapé, c'est faire pour lui un projet de vie en croyant aux chances que
peuvent offrir les techniques de l'Education Spécialisée. Eduquer un enfant, c'est l'élever,
l'instruire et l'aider à s'insérer dans le tissu social dont il dépend biologiquement. Le rôle des
parents est essentiel durant le jeune âge où l'enfant vit habituellement en famille, et ne
découvre que peu à peu la société qui n'est pas encore tenue de l u i assurer une prise en
Le guidance parental
certaine distance pour pouvoir analyser, conseiller, prendre les bonnes décisions sans
être parasité par l’empathie qui ne manque pas d’exister par rapport à la souffrance des
parents. Le kinésithérapeute doit rester professionnel et les parents doivent être reconnus
thérapeutique.
interroger sur la façon dont ils se sont organisés depuis que le bébé est rentré de l’hôpital,
pour repérer les éventuelles difficultés qu’ils peuvent rencontrer au quotidien et les
Cela va nous permettre d’évaluer leurs besoins et leurs attentes. Dans le même temps on
observera les interactions entre l’enfant et les parents. Cela va nous donner un premier
aperçu de la façon dont l’enfant s’adapte aux mouvements qu’on lui procure, ses
Cela nous donnera aussi quelques idées de ce qu’il faudra changer progressivement dans
Lors de ce premier contact nous expliquerons notre rôle, notre façon de travailler, le rôle
B.MOULIS 2009)
Les parents doivent faire face en premier lieu à l’annonce du handicap de leur enfant, trop
souvent décrite comme brutale et accompagnée de peu d’espoirs. Des progrès sont donc à
faire. Notamment dans le cas d’un dépistage précoce, comment les médecins peuvent-ils
améliorer l’annonce du handicap que l’on peut prévoir ? Il est important également d’étudier
l’impact de l’IMC/PC sur les frères et sœurs, ce qu’ils vivent, leurs difficultés à trouver leur
place au sein de la famille, le soutien dont ils auraient besoin, etc. De manière générale, il
faudrait mieux accompagner, aider ou superviser ceux qui accompagnent et soignent les
personnes atteintes d’IMC/PC. Les familles attendent que soient mieux pris en compte leur
ressenti et leur expérience dans les décisions thérapeutiques.( Pierre Chapuy et Régine
Monti ;2009)
- vers un simple suivi en consultation hospitalière sans prise en charge particulière avec le
risque d’isolement des parents devant ce bébé qui n’a pas des réactions adaptées à son
environnement
Avec dans les deux cas, une nouveau choc à « encaisser » pour les parents car les doutes
C’est pour cela qu’il faudra tout particulièrement veiller à l’accueil de ces familles dans
L’accompagnement que nous allons proposer doit permettre de ne pas laisser les parents
seuls face aux problèmes neurologiques et aux conséquences annoncées par l’équipe
médicale, face à leur douleur et face aux difficultés relationnelles qui peuvent survenir avec
un bébé qui ne réagit pas normalement lorsqu’on le sollicite (Christine LABEUR ; Blandine
MOULIS, 2009)
Rôle de la famille :
Il est indispensable que la famille prenne une part active dans les choix de prise en charge de
l’enfant. Aucun projet n’est possible sans son aval. D’une manière générale, il faut éviter
une séparation prolongée de l’enfant et de sa famille, et ce d’autant qu’il est plus jeune et
que les parents peuvent assumer une présence et un soutien efficaces. Deux écueils sont à
éviter :
considération ; on attache une importance de plus en plus grande aux répercussions psycho-
cohérence de la prise en charge, tant avec la famille qu’avec les différents intervenants
important à jouer, parce qu’il sert de relais pour le suivi de la thérapeutique ou parce qu’il
intervient dans la structure d’accueil. L’implication des pédiatres n’est sans doute pas
suffisante dans la prise en charge des enfants handicapés (Committee on children with
disabilities, 1996), probablement par défaut de formation spécifique ou par manque d’intérêt
cycle des études de médecine introduit un module transversal (module IV), intitulé «
Handicap, incapacité, dépendance », qui peut contribuer à améliorer cette situation au regard
Tous les auteurs n’aboutissent pas aux mêmes conclusions concernant l’impact
sur les relations familiales. Certains montrent des tensions dans le couple (Florian V, Findler
L,2001) ou d’autres dysfonctionnements familiaux plus fréquents ( Pirila S, et col ,2005) que
dans la population générale. Tandis que d’autres, comme (Saddler AL, Hillman SB,
familles avec un enfant PC. Selon Saigal et al. l’impact du handicap sur les relations
familiales serait bidirectionnelle, cette situation peut aussi bien rapprocher le couple que
causer des tensions. Selon lui, il existerait également un impact négatif sur la fratrie. Le
diagnostic et le comportement de l’enfant influence les relations maritales. ( Raina P , et
col,2005).
La santé physique
Les parents d’enfants avec PC ont une sante´ physique moins bonne que les
parents de la population générale. Les mères d’enfants nécessitant une aide au transfert, du
fauteuil roulant à un autre siège, ont un risque 6 fois plus élevé´ d’avoir des douleurs au
niveau dorsal que les mères d’enfants sans besoin d’aide,( Tong HC et
col,2003) ,Cependant, pour (Raina et col ,2005),la déficience motrice n’a pas d’effet direct
sur la santé physique de l’aidant familial, mais sur l’autonomie de l’enfant. Le bien-être
physique est expliqué par le degré d’autonomie, les troubles du comportement de l’enfant et
le fonctionnement de la famille. Cette santé physique de l’aidant serait également liée aux
col,2007). Le stress vécu par les aidants familiaux pourrait être responsable de la survenue
de maladies chroniques, comme des ulcères ou des migraines. ( Brehaut JC et col ,2004).
Le holding
Le holding (maintien) désigne la façon que la mère a de porter, de contenir son enfant aussi
bien physiquement que psychiquement. Par la protection qu’elle procure à son bébé contre
les expériences angoissantes, elle occupe un rôle de pare-excitation. Elle filtre ici les
excitations de son bébé dont l'intensité trop importante dépasserait ses capacités d'y faire
face. S’il est assuré de manière régulière, le holding permet à l'enfant d'éprouver un
maîtriser les expériences qu’il vit. Cette idée est reprise par D. W. WINNICOTT pour qui «
L'intégration du moi chez le nourrisson dépend essentiellement de la manière, dans le temps
Il rappelle que « Le Moi se fonde sur un Moi corporel ». Nous pourrions définir le Moi
corporel comme le sentiment de soi qui se construit sur la base de la perception du corps. Le
handling
dont il est traité, soigné et manipulé par la mère. Il dépend de l’ensemble des soins
quotidiens procurés par la mère à son enfant (toilette, habillage, allaitement). Les soins
apportés dans la toute petite enfance conditionnent la façon dont l’enfant structurera par la
suite ses expériences psychiques. « Le tout-petit reçoit les gestes maternels comme une
me touches et je saurai qui tu es, mais aussi qui je suis. Ces gestes, messages ou massages,
s’imprègnent en lui, construisant peu à peu la façon dont il va vivre son enveloppe
qui lui permettent de découvrir les limites de son corps, mais aussi d’en prendre conscience
corps. Pour savoir qui il est, l’individu doit être conscient de ce qu’il sent. Le holding et au
De plus, nous allons voir que ces interactions corporelles constituent l’occasion pour le bébé
savons que nous parlons d'une fonction vitale, visant à réparer la dette énergétique que tout
être vivant contracte à chaque instant pour assurer sa survie ; nous savons que
maladies conduisant plus ou moins rapidement mais inéluctablement à la mort." (R. Lanvin
dans Réseau Breizh IMC, 2009). Cependant, s'alimenter prend une dimension bien plus
large au sein de notre vie, sa composante socioculturelle ne doit pas être négligée. Ce
moment du quotidien représente plus qu'il n'y parait : chaque repas est une occasion de se
convivialité. On attribue ainsi plusieurs buts aux repas : assouvir sa faim, mais également
certaines traditions autour du repas. Chez l'enfant paralysé cérébral, des expériences
moment du repas, vécu comme un véritable calvaire pour lui et pour sa famille.
Elle est déterminante pour l’intégration de l’enfant, car elle touche la communication entre
l’enfant et ses pairs par la parole ou l’expression du visage, entre le nourrisson et sa mère
lors de l’alimentation. Des mouvements incontrôlés du larynx, de la langue, des lèvres, une
pour permettre la communication. L’aspect du visage peut être rendu ingrat par un bavage
permanent ou intermittent et plus ou moins contrôlable. Il est lié à une mauvaise aspiration
spécifique peut aider à le contrôler. L’alimentation peut être rendue périlleuse par des
et d’assurer sa sécurité (fig. 2). Le repas, enjeu important dans la relation mère-enfant, peut
être rendu difficile par des troubles de la mastication. ( Dr Véronique Leroy-Malherbe 1998)
Les troubles moteurs peuvent affecter la motricité buccofaciale et entraîner des difficultés
limités de la langue ;
le serrage exagéré des gencives puis des dents au simple contact de la langue, entraînant
une asynchronisation du péristaltisme lingual et des autres muscles associés dans le temps
buccal et pharyngien rendant la déglutition peu efficace, ce qui conduit à des fausses
routes par encombrement, révélées par la toux, ou des fausses routes silencieuses. Il peut
s’ensuivre aussi des fausses routes trachéales directes révélées également par la toux ou
Ces troubles sont généralement majorés par les contractions siégeant sur l’ensemble du
corps qui semblent envahir la motricité buccofaciale. Les contractions des muscles du cou et
des épaules portent la tête à la fois en extension et en attitude de cervidé. Cette posture rend
la déglutition difficile et, à elle seule, elle peut être la cause principale des fausses routes.
La démarche peut être par ellemême la révélation de troubles jusque-là ignorés, si ce n’est la
longueur des biberons ou des repas. On procède par des conseils associés à quelques
explications simples. Une évaluation clinique permet d’identifier les troubles, leur
l’axe du corps, dont le cou et les membres, s’opère par une mise en position fléchie où la tête
fait un angle de 30° à 40° avec le tronc. Cette position peut être maintenue sur les genoux de
l’adulte ou dans un siège adapté. Les aliments sont présentés par en bas pour éviter
l’extension active du cou. Les Figures 26 à 31, indiquent les erreurs communes à ne pas
commettre en regard d’une bonne manière de faire : La tenue de la cuillère et du verre revêt
• présenter la cuillère en évitant de vider celle-ci au contact des gencives et des dents. Le
serrage des lèvres pour la saisie de l’aliment est facilité par un contact du dos de la cuillère
• montrer aux parents comment la protrusion de la langue peut être aisément contrôlée à
l’aide de la cuillère en exerçant une pression mesurée sur la partie médiane. Éviter d’enduire
le dos de la cuillère avec l’aliment, ce qui incite l’enfant à la lécher ; • présenter le verre par
en bas sans verser le liquide dans la bouche et sans introduire le bord du verre entre les
gencives ou les dents. Favoriser l’aspiration du liquide en aidant les lèvres à prendre contact
sur le bord du verre. Tout enfant capable d’effectuer des mouvements de succion peut être
de la langue avec le doigt ou un morceau de pain très ferme maintenu solidement pour éviter
tout danger. Ces stimulations peuvent être pratiquées durant quelques minutes en dehors des
Malherbe, 2006)
Prévenir les fausses routes et leurs complications
Installation de l'enfant :
l'enfant et une correction posturale. Michel Le Metayer (1999) décrit ces manœuvres de
consiste à allonger les groupes de muscles antagonistes de ceux qui sont les plus
contractés. En d'autres termes : ne pas tenter d'étirer de force des muscles spastiques qui ne
se laisseront pas étendre, mais au contraire continuer le mouvement dans leur sens jusqu'à
favoriser la détente de l'enfant qui s'habituera petit à petit à ne plus résister à ces
manœuvres, et participera finalement aux mouvements qui le conduisent vers une posture
plus agréable qu'il reconnait. L'effet de décontraction obtenu est temporaire, il faut alors
répéter ces manœuvres pour obtenir un effet plus durable. On cite par exemple la
manœuvre de décontraction automatique des membres supérieurs qui porte les membres en
Lorsque le rachis cervical est en extension, le risque de fausse route est augmenté : le
bolus est directement dirigé vers les voies respiratoires sans protection, et la remontée du
larynx se fait plus difficilement par les muscles sus-hyodien qui sont étirés dans cette
position. Au contraire, en flexion modérée, le bolus est dirigé vers les replis glosso-
Les jouets permettent de rendre le repas plus attrayant pour l'enfant, il est tentant de lui en
laisser à porter de main ou de regard pour l'occuper pendant ce moment qui peut durer…
De même que la télévision ou la radio sont souvent utilisées pendant les repas. Cependant,
l'enfant sera distrait par tous ces éléments : il est préférable de limiter les stimulations
sonores et visuelles. Un environnement calme et apaisant est recommandé pour une pleine
attention et une relaxation de l'enfant. Celui-ci, attentif pour mastiquer et avaler son repas,
aura moins de risque d'être victime d'une fausse route. Ainsi, bien que les repas en famille
ou entre amis soient des moments privilégiés, il faut différer la prise des repas par l'enfant,
Quand l'enfant n'est pas en mesure de former un bol alimentaire compact, homogène et
correctement ensalivé permettant une bonne déglutition, il faut proposer une texture
appropriée pour prévenir l'apparition de fausse route. Ces adaptations se font au cas par cas
On déplore l'absence de standardisation des termes employés pour définir les textures.
Ainsi, un type de texture peut être compris différemment selon chacun, et il est parfois
En cas de difficulté dans le transport et la manipulation des aliments, les textures lisses
non colantes sont préconisées pour un bol alimentaire fluide. Cependant, pour assurer une
meilleure protection des voies aériennes, un bol alimentaire plus stimulant (température,
acidité, gazeux…) et plus lent est recherché (aliments plus épais de consistance
homogène).
En effet, il a été démontré qu'une viscosité plus importante des aliments ingérés augmente
plus facilement dans les voies respiratoires dont la fermeture est défectueuse.
Pour les boissons, différentes adaptations sont également possibles : eau gélifiée, eau
épaissie à l'aide de poudre d'amidon, ajout de sirop ou eau gazeuse pour donner plus
d'informations sensitives etc. De manière générale, certains aliments sont à proscrire chez
ces enfants :
- Ceux qui se collent à la muqueuse (salade, peau de fruits, fromage fondu collant…)
- Ceux qui nécessitent une force de mastication importante (carottes crues, radis…)
- Ceux qui sont dispersibles, donc difficiles à homogénéiser (riz, taboulé, lentilles…)
Par ailleurs, les personnes qui s'alimentent avec des textures adaptées doivent, comme
tous, manger de façon variée et équilibrée et nécessitent parfois une alimentation enrichie
en calories pour pallier le manque d'apports nutritionnels. L'aide d'un nutritionniste peut
s'avérer nécessaire pour guider les parents dans la création de menus adaptés et de recettes
variées.
Aides techniques
Quelques petites adaptations peuvent faciliter grandement la prise des repas. On trouve
notamment des tapis antidérapants pour que l'assiette ne glisse pas, l'ajout d'un rebord
additionnel pour faciliter la saisie des aliments, le manche de cuillère rond pour pouvoir la
faire tourner facilement selon l'orientation souhaitée. Une cuillère en plastique est
préférable en cas de réflexe de morsure qui peut être aggravé par l'inox et provoquer une
sensation désagréable entre les dents et la cuillère. L'emploi d'un verre transparent est
souhaitable puisqu'il permet de contrôler le niveau de la boisson, pour apporter aux lèvres
de l'enfant ce qu'il faut sans déborder. Afin d'éviter l'extension du rachis cervical pour
boire la fin du verre, on peut utiliser un verre échancré qui permet de lever le verre sans
Gestes d'urgence
En cas de fausse route, un aliment passe dans les voies respiratoires et peut empêcher
totalement (obstruction totale) ou en partie (obstruction partielle) le passage d'air dans les
poumons.
Obstruction totale des voies aériennes : l'enfant ne peut plus parler, il garde la bouche
ouverte sans pouvoir respirer ni tousser… Il manque d'oxygène et sa vie est en danger !
- Donner un maximum de cinq claques dans le dos de l'enfant entre les omoplates, et
- Si les claques dans le dos n'ont pas d'effet, effectuer un maximum de cinq compressions
- Si le problème n'est toujours pas résolu, alterner entre les cinq claques dans le dos et les
cinq compressions abdominales jusqu'à ce que le corps étranger soit expulsé. Il est ensuite
nécessaire d'appeler les secours pour obtenir l'avis d'un médecin qui conseillera les parents.
Donner à boire à l'enfant dans cette situation ne permet pas d'aider à la désobstruction, et
s'avère même dangereux puisque l'eau risque à son tour de passer par le larynx resté
ouvert.
Obstruction partielles des voies aériennes : l'enfant peut tousser, il parle et respire
difficilement.
En pratiquant les manœuvres décrites dans le cas précédent, le risque est de faire bouger
l'aliment coincé et que celui-ci vienne totalement obstruer la trachée. La respiration serait
Il faut inciter l'enfant à tousser pour rejeter lui-même le corps étranger. Il est recommandé
sont à signaler au personnel soignant qui suit l'enfant, il est important d'obtenir un avis
médical.
Donner de l'eau n'est pas utile non plus dans cette situation : elle n'aide pas à
désobstruction, risque de passer dans les voies respiratoires restées ouvertes, et serait de
toute façon bien difficile à faire boire à l'enfant qui tente de reprendre sa respiration.
enfants de profiter d’une autonomie à table. Si pour certains l’assistance au cours des repas
est inévitable, d’autres sont dans des conditions limites. La maîtrise de leurs membres
supérieurs n’est que partielle et mal assurée et représente une source de dangers pour
l’alimentation elle-même, car les repères donnés en rééducation risquent de ne plus être
applicables, dès qu’il faut en même temps s’occuper du bras et de la bouche. Cette
commande du bras. À son extrémité, une cuillère adaptée permet d’aller chercher plus
facilement la nourriture dans l’assiette et de la porter à la bouche. Une aide technique aussi
intelligente soit-elle n’apporte pas toutes les satisfactions espérées, et les bénéfices
ressentis initialement durent rarement. Un essai probant transitoire est une victoire même si
le recours à une tierce personne est réenvisagé. Autant de situations fortement chargées
psychologiquement qui doivent être commentées et discutées avec l’enfant, a fortiori avec
l’adulte, pour maintenir l’ensemble des conditions favorables. Enfin, chacun doit se poser
des questions quand un enfant refuse de s’alimenter ou de boire ou ne progresse pas dans
ses apprentissages.
L’apprentissage de la propreté
L’apprentissage de la propreté peut débuter dans les délais normaux (dès 2 ans). Cependant,
du fait des difficultés motrices (station assise, tenue du tronc), il faut que l’enfant soit bien
installé. Il faut surtout prendre en compte la dépendance affective entraînée par le handicap
et guider les parents qui ont parfois perdu les repères par rapport à l’enfant normal. A ce
titre, il faut parler à l’enfant de sa sexualité et entretenir l’écoute et le respect de son corps.
Chez l’enfant plus grand, les fuites urinaires peuvent être secondaires aux difficultés de
rester vigilant à la dépendance que cela symbolise et préserver l’intimité. Il existe cependant
aux difficultés de détente par maîtrise incertaine de la musculature striée. On peut alors
Si l’enfant a très peu d’autonomie, on peut être amené à le porter souvent. Il faut alors
veiller à détendre l’enfant au maximum, par des manœuvres d’enroulement global du corps
(fig. 3) avant tout déplacement et inhiber le schéma en extension par une abduction des
manœuvres facilitent la marche soutenue en guidant l’enfant par des points d’appui (le fait
d’étendre et de tourner les bras de l’enfant vers l’extérieur en le tenant aux coudes, puis de
pousser les épaules vers le haut et l’avant, peut l’aider à augmenter son polygone de
sustentation et lui permet d’initier l’alternance du pas). L’accompagnement du geste par une
tenir l’enfant par la main hémiplégiée pour l’intéresser à ce côté. Lorsque la maman change
son enfant de position, il est important qu’elle ressente confiance et assurance, sinon l’enfant
peut sursauter ou présenter des réactions trop vives à ces stimulations. (Dr Véronique,1998)
L’habillage
L’habillage est rendu plus aisée en initiant le mouvement du bras par une rotation externe en
le maintenant par le coude, puis extension du poignet : cette préparation facilite la détente et
l’abduction du pouce (fig. 6). La raideur du membre inférieur peut aussi être vaincue par des
Le bain est un moment de délassement qui permet des expériences motrices pour l’enfant.
Les stimulations de l’eau et des massages lui apportent une idée plus riche de son corps.
Lorsque l’enfant est sur le pot, l’installation pieds bien posés au sol lui donne un sentiment
Lors du jeu :
L’initiative motrice de l’enfant dans le jeu doit être favorisée par un positionnement qui lui
permette cette liberté. Le siège moulé en abduction assure sa stabilité et libère ses membres
cheval sur un boudin, ou allongé avec un boudin sous les bras (fig. 5). La chambre de
l’enfant sera disposée pour que son côté le plus atteint soit stimulé (lumière, ouverture de la
Ils sont souvent bien difficiles à élucider. On retient des causes organiques aux troubles du sommeil
telle l’hypoxie nocturne, la douleur ou des causes comportementales telles les difficultés de
constituent un fait majeur pourvoyeur de dérèglement de la vie familiale et doivent être dépistés
au plus tôt. Si des anomalies du cycle veille/sommeil d’origine neurologique sont détectées (pointes
ondes continues du sommeil, dysrégulation dans la sécrétion de mélatonine), cela évoque des
Hydrotherapie
Le but de cette étude est d’explorer les facteurs limitant les kinésithérapeutes de faire une
éducation thérapeutiques des parents chez les paralysies cérébrales de leurs enfants
Question de recherche
Quels sont les facteurs limitant les kinésithérapeutes de faire une éducation
adoptée pour l’élaboration de cette étude est présentée dans ce chapitre et elle comprend
Type d’étude
vise à explorer les facteurs limitant les kinésithérapeutes de faire une éducation
Milieu d’étude
Essekat, Ben Msik, Sidi Othmane, El Hassani, Hôpital Ain Chock , Hôpital Bouafi et le
Le choix de ces centres hospitaliers a pour objectif d’élargir la population cible afin
Population cible
Questionnaire.
Guide d’entretien directif : la collecte de données a été réalisée à travers
regrouper les réponses des kinésithérapeutes participant à celui-ci. Il est proposé afin
d’avoir une idée des connaissances, avis et habitudes des kinésithérapeutes en ce qui
concerne Les facteurs limitant les kinésithérapeutes de faire une éducation thérapeutique
des parents.