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34 Chapitre 1 : Contexte, problématique et positionnement du travail de recherche

financier est généralement géré de façon centralisée dans l’entreprise dans le service financier
ou comptabilité, en liaison toutefois avec la fonction production par les services achats et le
service commercial. Sur le long terme, il correspond aussi aux investissements lourds tels que
la construction de nouveaux bâtiments et de lignes de fabrication. Encore s’agit-il d’échanges
avec des organismes bancaires extérieurs au réseau d’entreprises.

1.4.3 Le système décisionnel


Le système décisionnel requis par le SCM s’appuie sur un système d’information. Le système
d’information stricto sensu est le support et la mémoire des transactions des informations
(Shapiro, 1999, Dominguez et Lashkari, 2004). La transaction de l’information concerne
l’acquisition, le transfert, le stockage et l’affichage des données. Ainsi, des tableaux de bord
permettent-ils simplement d’alimenter un décideur en informations (Morana et Paché, 2000).
Par contre, l’analyse de l’information est un élément de l’activité de prise de
décision (Lecompte-Alix, 2001). Au-delà du système d’information, le système décisionnel
est l’organisation par laquelle la chaîne logistique est pilotée, définissant les décideurs à tous
les niveaux hiérarchiques et ce sur le court, moyen et long terme. L’organisation du système
tel-00267825, version 2 - 17 Sep 2008

décisionnel peut répondre à différentes philosophies. Ganeshan et al. (1999) en considèrent


principalement deux : i) Une chaîne logistique dirigée comme une seule entité par un membre
dominant de la chaîne. C’est le cas dans le secteur de l’automobile par exemple, où l’on
trouve généralement un puissant donneur d’ordres. ii) Une chaîne peut aussi être pilotée par
un système de partenariats locaux entre deux entreprises. Dans tous les cas, pour qu’il soit
efficace, le pilotage nécessite une bonne coordination de l’ensemble des partenaires et une
réelle coopération de la part de ceux-ci (Chan et al., 2004). Le système décisionnel peut donc
être centralisé ou au contraire distribué. Mais il s’agit là uniquement de cas extrêmes. Bien
d’autres cas peuvent être rencontrés.
Si, jadis, la modélisation de l’environnement d’un décideur se limitait aux frontières de
l’entreprise, ce n’est plus le cas avec la notion de chaîne logistique, où l’environnement du
décideur s’étend sur tout ou partie de la chaîne (cf. § 1.4.5.1). De fait, les décideurs doivent
aujourd’hui prendre en compte un plus grand nombre de paramètres afin d’optimiser leur
décision et ainsi améliorer leur performance industrielle. Pour les aider dans leur fonction, les
scientifiques ont proposé des outils d’aide à la décision, basés sur des modèles de
programmation mathématique (cf. § 1.4.5.2) ou de simulation (cf. § 1.4.5.3), aujourd’hui
diffusés dans des progiciels commerciaux (cf. § 1.4.5.4).

Extension de la notion de niveau décisionnel au réseau d’entreprises :


Avec l’approche globale de la gestion de la chaîne logistique, certaines notions issues de
l’entreprise s’étendent désormais à la chaîne logistique.
Ainsi la notion de niveau décisionnel (cf §1.2.1) peut-elle s’appliquer à un réseau
d’entreprises. Ganeshan et al. (1998) ont fait une revue de la littérature scientifique sur le
SCM et ont catégorisé les problématiques abordées en fonction du niveau décisionnel.
Au niveau stratégique, on distingue quatre parties :
• La partie « Objectifs stratégiques » : il s’agit de déterminer les objectifs pour
l’ensemble des parties prenantes (partenaires).
• La partie « Design », conception ou configuration : il s’agit de déterminer la structure
de la chaîne (cf § 1.3.3), dans sa topologie, mais également dans la sélection des
parties prenantes (choix des fournisseurs, sous-traitants, …).

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