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Université de Caen Normandie licence de mathématiques, 1e année

UFR des Sciences année 2018-2019

COMPLÉMENTS DE MATHÉMATIQUES
examen intermédiaire du 14 février 2019
AVEC CORRIGÉ

Durée : deux heures. Les documents et moyens de calcul sont interdits. Les exercices sont indépendants.
Comme toujours, les réponses doivent être justifiées, détaillées et soigneusement rédigées. Sur la
première copie, le candidat doit porter son nom dans le coin supérieur droit, puis l’occulter par collage.
Les autres copies ou intercalaires doivent demeurer anonymes, mais il est demandé de les numéroter.

exercice 1. On considère la suite (un )n∈N de nombres entiers définie par :

u0 = 1, u1 = 1 et ∀n ∈ N un+2 = (n + 1)(un+1 + un ).

a) Calculer u4 .
b) En utilisant le principe de récurrence double, démontrer que :

∀n ∈ N un = n !

solution.
a) On calcule successivement u2 = 1 × (1 + 1) = 2, u3 = 2 × (2 + 1) = 6 et u4 = 3 × (6 + 2) = 24.
b) On vérifie d’abord que l’égalité un = n ! est vraie pour n = 0 et pour n = 1 : on a effectivement
0 ! = 1 = u0 et 1 ! = 1 = u1 .
On suppose ensuite que pour un n fixé, on ait

un = n !
un+1 = (n + 1) !

et on cherche à montrer qu’on a alors un+2 = (n + 2) !. Pour cela, on écrit successivement :


un+2 = (n + 1)(un+1 + un ) = (n + 1)((n + 1) ! + n !)
= (n + 1) n ! (n + 1 + 1) = n !(n + 1)(n + 2)
= (n + 2) !, qui est ce qu’il fallait montrer.
D’après le principe de récurrence double, on conclut que l’égalité un = n ! est vraie pour tout n ≥ 0.

exercice 2. On considère la forme propositionnelle P qui s’écrit

(p ⇒ q) ou p

où p et q sont des variables représentant des propositions.


Construire la table de vérité de P . Que peut-on en conclure sur P ?

solution partielle. Après avoir construit la table, on constate que la valeur de vérité de P est 1
quelles que soient les valeurs de vérité de p et q. On peut en conclure que P est une tautologie.
exercice 3. Soient A, B des sous-ensembles d’un même ensemble E. Démontrer l’implication :

A ∪ B = A ∩ B ⇒ A = B.

solution. On prend comme hypothèse A ∪ B = A ∩ B et on veut montrer l’égalité A = B.


Montrons d’abord l’inclusion A ⊂ B. Pour ceci, on se donne x ∈ A et on veut montrer x ∈ B. Or x ∈ A
implique que x ∈ A ∪ B. Puisque A ∪ B = A ∩ B, on obtient x ∈ A ∩ B, donc x ∈ B, ce qu’on voulait
montrer. De la même façon, on montre l’inclusion B ⊂ A. De ces deux inclusions, on déduit A = B.

exercice 4. Voici deux propriétés P (f ) dont peut jouir ou non une application f de R dans R.
Dans chaque cas, traduire P (f ) en langage symbolique, puis écrire de même la négation de P (f ).
a) f s’annule partout sauf peut-être en 0 ;
b) f prend des valeurs aussi grandes que l’on veut.

solution.
a) La propriété s’écrit : ∀x ∈ R (x 6= 0) ⇒ (f (x) = 0).
Sa négation s’écrit : ∃x ∈ R (x 6= 0) et (f (x) 6= 0).
b) La propriété s’écrit : ∀A ∈ R ∃x ∈ R f (x) > A.
Sa négation s’écrit : ∃A ∈ R ∀x ∈ R f (x) ≤ A.

exercice 5. Soit E = {1, 2, 3, 4}. On considère l’application f de E dans E définie par :

f (1) = 2, f (2) = 2, f (3) = 3, f (4) = 1.

a) L’application f est-elle injective ?


b) L’application f est-elle surjective ? Donner l’ensemble f (E).
c) On convient de poser f 2 = f ◦ f et f 3 = f ◦ f ◦ f . Montrer que f 2 6= f et que f 3 = f 2 .

solution. a) On remarque que f (1) = f (2), ce qui suffit à prouver que f n’est pas injective.
b) On remarque que 4 n’a pas d’antécédent par f , ce qui suffit à prouver que f n’est pas surjective.
On peut aussi se rappeler qu’une application d’un ensemble fini dans lui-même est surjective si et
seulement si elle est injective : puisqu’ici f n’est pas injective, elle ne peut pas être surjective.
L’ensemble f (E) est l’ensemble des images par f des éléments de E. On a déjà remarqué qu’il
ne contient pas 4, mais il contient 1 qui est l’image de 4, 2 qui est l’image de 1 et 3 qui est l’image de 3.
Donc f (E) = {1, 2, 3}.

c) Dire que f 2 6= f revient à dire qu’il existe un élément x de E tel que f 2 (x) 6= f (x) . Il suffit
de remarquer que f 2 (1) est égal à f (2) et donc à 2 tandis que f (1) est égal à 1.
L’égalité f 3 = f 2 revient à dire que pour tout élément x de E, on a f 3 (x) = f 2 (x). il suffit donc
de vérifier ceci pour chacun des quatre éléments de E. On calcule donc :
f 3 (1) = f 2 (2) = f (2) = 2 qui est bien égal à f 2 (1) = f (2) = 2
f 3 (2) = f 2 (2) = f (2) = 2 qui est bien égal à f 2 (2) = f (2) = 2
f 3 (3) = f 2 (3) = f (3) = 3 qui est bien égal àt f 2 (3) = f (3) = 3
f 3 (4) = f 2 (1) = f (2) = 2 qui est bien égal à f 2 (4) = f (1) = 2
exercice 6. Soient X, Y deux ensembles. On dit que f : X → Y est rétractable s’il existe une
application g : Y → X telle que g ◦ f = idX ; on dit alors que g est une rétraction de f .
a) Trouver une rétraction de l’application de N dans N qui à n associe 2n.
b) Montrer que si f est rétractable, alors f est injective.
c) Montrer que si f est injective, alors X est vide ou f est rétractable.

solution. a) Une application g : N → N est une rétraction de f si et seulement si, pour tout
n ∈ N, on a : g(2n) = n. On peut par exemple prendre pour g l’application de N dans N définie par :

∀k ∈ N g(2k) = k

∀k ∈ N g(2k + 1) = k

b) Supposons que f est rétractable, que g est une rétraction de f , et montrons que f est injective.
Pour cela, on se donne x1 , x2 dans E tels que f (x1 ) = f (x2 ) et on doit montrer x1 = x2 . En appliquant g,
on obtient g(f (x1 )) = g(f (x2 )). Puisque g ◦ f = idX , il vient x1 = x2 , ce qu’il fallait montrer.
c) Supposons que f est injective, que X est non vide (sinon c’est fini) et essayons de construire une
rétraction g de f . Soit y un élément de Y . Si y possède un antécédent x par f , celui-ci est nécessairement
unique puisque f est injective et on n’a d’autre choix que de poser g(y) = x. Si y n’a pas d’antécédent
par f , on peut prendre pour g(y) n’importe quel élément de Y , ce qui est possible puisque X n’est pas
vide. Le plus simple est de fixer un élément x0 de X et de poser g(y) = x0 pour tout y ∈ / f (X).

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