N°6
Le développement durable chez
Gaspillage alimentaire :
une affaire qui nous concerne tous
L’édito
Guillaume Ponseillé
Directeur général
« Nourrissons le changement, pas le gaspillage »
Notre édition spéciale de la Gazette RSE est empreinte
d’une double thématique : la Loi anti-gaspillage pour une
économie circulaire (AGEC), une avancée majeure vers une
société plus responsable, et les fêtes de fin d‘année qui
approchent à grands pas .
La Loi AGEC, adoptée récemment, incarne un véritable
cadeau pour notre environnement. Elle représente un pas
significatif vers la réduction du gaspillage alimentaire et la
promotion d’une consommation plus responsable.
A travers des témoignages inspirants, des initiatives
innovantes et des conseils pratiques pour réduire le
gaspillage alimentaire que vous découvrirez dans cette
gazette, nous explorons comment chaque petit geste peut
contribuer à façonner un avenir plus responsable.
Nous vous proposons également une réflexion sur la
manière dont nous pouvons intégrer ces principes éthiques
lors des fêtes de Noël. Des idées de cadeaux responsables
aux astuces pour un repas festif sans gaspillage, découvrez
comment rendre vos fêtes aussi éthiques que joyeuses.
En cette période spéciale, nous vous souhaitons des fêtes
empreintes de chaleur humaine. Ensemble, faisons de cette
saison festive un moment d’éthique et de solidarité.
Joyeuses fêtes à tous !
Guillaume Ponseillé
DÉCEMBRE 2023
Sommaire
L’édito........................................................ p1
L’interview................................................ p2
La Loi AGEC............................................ p3
Le compost à Saint-Martin.............. p3
Le plastique chez Oc Santé............. p4
L’initiative.................................................. p4
Un Noël plus responsable................. p4
Des pertes colossales
Du champ à l’assiette, la vie de nos denrées alimentaires
n’est pas un long fleuve tranquille. Aléas climatiques,
maladies, mauvais calibre, conditionnement, ou encore
dates de péremption respectées à la lettre, nos aliments
doivent traverser une multitude d’épreuves pour arriver
sur nos tables dans les meilleures conditions possibles.
Ils leur resteront à passer l’épreuve ultime des fins
palais, surtout ceux des enfants, pour ne pas terminer à
la poubelle...
En France, les pertes et gaspillages alimentaires
représentent 10 millions de tonnes de produits par an,
soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards
d’euros.
Ce gaspillage représente un prélèvement inutile de
ressources naturelles, telles que les terres cultivables
et l’eau, et des émissions de gaz à effet de serre qui
pourraient être évitées. Ces dernières sont évaluées par
l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de
l’énergie) à 3 % de l’ensemble des émissions nationales.
Des chiffres qui obligent à se poser les bonnes questions
et surtout à agir.
À la clinique Bourgès, on sauve les fruits et légumes
Un partenariat a été signé entre Vitalrest et le grossiste en fruits et légumes Atypique.
Il est parfois des initiatives qui, quand elles arrivent
entre les mains des bonnes personnes, permettent
de faire la différence au quotidien et participent à
écrire le monde de demain. C’est un peu ce qu’il s’est
passé cette année quand David Duban, responsable
de la restauration à la clinique Bourgès à Castelnau-
le-Lez, est sollicité par sa direction lui proposant un
nouveau fournisseur. «Au début, je me suis dit que ça
allait nous obliger à changer notre façon de travailler,
à recruter davantage et à s’équiper autrement, mais
quand j’ai mesuré l’impact financier et qualitatif
qu’Atypique pouvait apporter à Vitalrest, je n’ai pas
hésité longtemps», explique-t-il. Une nouvelle façon
d’appréhender la restauration collective, voilà en
somme comment l’on pourrait résumer l’action que
mène Atypique. Car ce fournisseur n’est pas tout à
fait comparable aux autres. Il est bien plus.
Des produits... atypiques
Grossiste de fruits et légumes, Atypique a pour
mission de lutter contre le gaspillage alimentaire.
Comment ? En proposant des produits qui auraient
dû terminer leur vie à la poubelle. Trop gros, trop
petits, pas de la bonne couleur, abîmés ou tachés, les
denrées d’Atypique sont généralement déclassées
du circuit traditionnel et boudées par les industriels.
Une aubaine pour ceux qui sont prêts à les valoriser,
comme Vitalrest.
«J’ai tout de suite adhéré à l’idée», partage avec
enthousiasme Agnès Tiquet, directrice de la clinique.
«Au-delà de répondre à nos engagements RSE, ce
partenariat avec Atypique n’a que des avantages.
Les ressources ne sont pas prélevées inutilement, les
agriculteurs bénéficient d’un complément de revenus
grâce à nos achats et la variété des produits permet
à la clinique de proposer aux patients des aliments
de qualité, parfois même d’exception». «Et, ajoute le
chef, nous achetons ces produits moins chers que
les fruits et légumes traditionnels. En plus, il s’agit
là de produits d’origine française, la plupart du
temps bio ou issus d’exploitations à haute valeur
environnementale». Un circuit «gagnant-gagnant»,
qui permet de garder un coût du repas «raisonnable
tout en maintenant une prestation de qualité.
Sans Atypique, nous n’aurions jamais pu travailler ce
genre de produits, d’autant qu’ils sont gustativement
parfaits», se satisfait David Duban.
« Les patients s’y retrouvent
dans leurs assiettes. » Agnès Tiquet.
Pour les convives, les produits d’Atypique
s’accompagnent parfois d’une petite pancarte sur le
plateau leur indiquant d’où viennent les produits et ce
que cette initiative a permis de sauver tous les mois
avec des équivalents en piscines remplies d’eau par
exemple. «Il faut accompagner cette transition par de
la communication pédagogique. On ne peut pas laisser
suggérer que les produits que nous servons sont des
sous-produits parce qu’ils sont atypiques, au contraire.
Les patients s’y retrouvent dans leurs assiettes»,
ajoute Agnès Tiquet. Au total, près de 240 repas sont
préparés chaque jour sur place et depuis le début de
l’année, plus de 3 500 kg de fruits et légumes ont été
commandés chez le grossiste par le centre Bourgès.
Six établissements
Une initiative qui a fait des émules dans d’autres
établissements du groupe. La polyclinique Saint-
Roch (Montpellier), la clinique La Pergola (Béziers),
la clinique Clémentville (Montpellier), la clinique Les
Oliviers (Gallargues-le-Montueux) et la clinique Saint-
Antoine (Montarnaud) ont également participé à
donner une seconde vie à ces produits.
Au total, les établissements du groupe ont pu sauver 6
500 kg de fruits et légumes depuis le début de l’année.
Le seuil des 7 000 kg sera atteint en fin d’année.
Ce partenariat avec Atypique c’est «une façon de
faire plaisir et surtout de se faire plaisir en cuisinant
de beaux produits pour une cause qui nous tient à
cœur», conclut le chef. Prochaine étape, éspère-t-il,
l’élargissement des gammes proposées par Atypique
avec notamment l’arrivée des produits laitiers comme
de savoureux camemberts normands.
David Duban, Chef Vitalrest et Agnès Tiquet, Directrice de la clinique Bourgès.
Une loi antigaspillage
pour un futur plus vert
Les idées, les grands discours, les
belles paroles… Quand il s’agit de
l’avenir de la planète, la conscience
collective ne suffit pas toujours. Il
faut parfois légiférer.
Si Oc Santé n’a pas attendu que
la législation évolue dans le bon
sens, la loi anti-gaspillage pour
l’économie circulaire (AGEC),
promulguée en 2020, a acté un
ambitieux plan destiné à réduire le
gaspillage alimentaire d’au moins
50% d’ici 2025, par rapport au
niveau de 2015.
Il faut dire que le gaspillage
alimentaire est un problème
majeur en France. En 2015, les
Français ont gaspillé en moyenne
17,7 kg de produits alimentaires
par an, soit environ 250 euros.
C’est 10 % de la production
alimentaire nationale. Et à l’heure
où l’inflation n’est pas vraiment
disposée à tirer sa révérence, la
lutte contre le gaspillage est aussi
une question de porte-monnaie.
Les causes du gaspillage
alimentaire sont multiples et sont à
rechercher dans toutes les étapes
du cycle de vie d’un aliment, de la
production, à la transformation, en
passant par la distribution et enfin
par le consommateur lui-même..
Des mesures pour lutter contre
le gaspillage
La loi AGEC prévoit ainsi un
certain nombre de mesures
À la clinique Saint-Martin, le compost est roi
La clinique de Saint-Martin de
Vignogoul n’a pas attendu qu’une
loi impose des solutions de tri des
biodéchêts pour se doter de plusieurs
composteurs. L’établissement œuvre
depuis plusieurs années pour la
pour lutter contre le gaspillage
alimentaire, notamment : interdire
la destruction des invendus
alimentaires, sauf si ceux-ci sont
impropres à la consommation,
l’obligation pour les distributeurs
alimentaires de proposer
des produits à prix réduits,
l’obligation pour les restaurants
d’offrir des doggy bags, ou
encore l’éducation à l’alimentation
et à la lutte contre le gaspillage
alimentaire à l’école.
Des premiers résultats
positifs
Ces mesures ont déjà permis de
réaliser des progrès significatifs
dans la lutte contre le gaspillage
alimentaire. En 2021, il a été réduit
de 4 % par rapport à 2020. Des
chiffres encourageants qui ne
pourront confirmer la dynamique
que si d’autres mesures s’ajoutent
à la loi AGEC au fil des ans. Le
développement de l’agriculture
urbaine, permettrait par exemple
de rapprocher la production de la
consommation et de réduire les
pertes liées au transport.
L’utilisation de technologies
innovantes, telles que l’intelligence
artificielle ou la réalité virtuelle,
pour aider les consommateurs à
mieux gérer leurs achats et leurs
stocks, seront autant d’axes à
creuser ces prochaines années.
protection de l’environnement grâce à
l’association Alizé, représentée par du
personnel soignant et des patients.
«L’initiative de composter est venue
d’une forte demande des patients et sa
mise en œuvre a pu voir le jour grâce à
une équipe de développement durable
dynamique et volontaire composée de
la direction, de plusieurs responsable
de services, d’infirmiers, du jardinier et
bien d’autres», explique Marie Sarrasin,
responsable Qualité.
«Nous avons la chance à Saint Martin,
d’évoluer dans un environnement
encore préservé et riche d’une
grande biodiversité. Ce projet de
compostage nous mobilise tous. Des
temps d’échanges sont organisés entre
patients et salariés lors des «Forums»
Ça change
le 1er janvier
Il est des mauvais réflexes qu’il faudra
oublier dès le premier jour de la nouvelle
année. Au 1er janvier 2024, la loi AGEC (lire
ci-contre) introduit pour tous les Français
l’obligation de se doter d’une solution de
tri à la source pour les biodéchets.
Les ménages devront ainsi trier leurs
déchets alimentaires et les déchets
verts de jardin afin qu’ils soient valorisés
en solutions de compostage par les
collectivités ou à titre individuel. Un tiers
du contenu des poubelles ménagères
des Français est constitué de déchets
alimentaires, soit 83 kg de déchets
résiduels par habitant/an... Autant dire
que les composteurs seront rapidement
valorisés à cette allure.
Certaines collectivités, à l’instar de la
Métropole de Montpellier, proposent des
bacs à compost accessibles dans plusieurs
parcs et résidences de la ville. Pour les
particuliers disposant d’un jardin, un
composteur est offert sur simple demande.
Dans plusieurs établissements du groupe,
l’heure est désormais au déploiement et
à la réflexion d’une solution concernant la
filière des biodéchets.
Work in progress...
afin de travailler ensemble sur les actions
de développement durable au sein de
la structure. Grâce à la mobilisation de
tous, la clinique a encore une longue vie
écologique devant elle, avec de beaux
projets en perspective !», se réjouit
Marie Sarrasin.
Devant le succès du premier
composteur installé en mars 2023,
l’établissement a décidé d’en installer
un second. Les deux bacs sont
approvisionnés principalement par les
biodéchets issus de la cuisine ou de
déchets verts recueillis dans les jardins.
L’objectif d’un tel projet est de pouvoir
bénéficier d’un compost naturel pour
le potager du Centre de Jour et le
jardin d’herbes aromatiques de l’Intra.
Un cercle vertueux qui mobilise autant
les patients que les salariés.
Lutter contre le gaspillage
alimentaire à Noël
Des bons gestes pour ne pas jeter pendants les fêtes
Les repas de fin d’année riment souvent avec abondance.
Pour 8 Français sur 10, ils sont surtout synonymes de
gaspillage alimentaire. Chaque année c’est 76 000 tonnes de
nourriture qui sont gaspillées à Noël. Nous vous proposons
quatre astuces pour réduire le gaspillage alimentaire lors de
vos dîners de Noël !
• Lors de la préparation du repas, je tiens compte des
préférences et allergies de mes invités.
• Je fais une liste de courses pour éviter les achats impulsifs
et excessifs. En plus de mieux gérer mes dépenses, je fais
aussi un geste pour la planète.
• Je fais attention aux portions. Il vaut mieux servir de plus
petites portions à mes invités et faire en sorte qu’ils en
redemandent, plutôt que de devoir jeter leurs assiettes
à moitié pleine
• J’utilise les restes du repas : je les cuisine, les congèle ou
propose à mes convives de repartir avec.
L’initiave
À la clinique Les Oliviers on
rammasse...des olives ! En novembre,
le personnel et les patients se sont
retroussés les manches pour la
traditionnelle récolte des olives dans
le parc de la clinique. Une action qui
fait sens car elle a permis de produire
plusieurs litres d’huile d’olive et ce
juste avec un peu d’huile de coude.
Une façon de ne rien gâcher mais
surtout de valoriser des denrées
ultra-locales. Du circuit court,
de l’anti-gaspillage et du bio.
Le thème de la
prochaine Gazette
i l i è re s d e tri
Les f
nté
chez Oc Sa
Rendez-vous
en février !
Le plastique, pas toujours
fantastique...
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire
(AGEC), a aussi pour objectif de réduire la quantité de
déchets produits en France, de favoriser le recyclage
et la réutilisation des matériaux. En ce qui concerne
le plastique à usage unique, elle prévoit une série de
mesures visant à réduire son utilisation et son impact
sur l’environnement. Depuis le 1er janvier 2021, certaines
mesures ont déjà permi de supprimer pailles, couverts,
touillettes, couvercles des gobelets à emporter, boîtes
en polystyrènes expansés, piques à steak, bâtonnets
mélangeurs ou encore ballons en plastique non
biodégradables de nos vies.
Les sacs plastique à usage unique fournis gratuitement
en caisses des commerces sont également de l’histoire
ancienne. Et depuis le 1er juillet 2023, il est interdit d’avoir
des films plastiques pour emballer les fruits et légumes
frais non transformés.
Au 1er janvier 2024, la loi prévoit l’interdiction des
bouteilles d’eau en plastique en dessous de 1,5 litre. Un
an plus tard en 2025, il n’y aura plus d’emballages en
plastique à usage unique pour les produits alimentaires
proposés en vrac. Enfin, ultime objectif au 1er janvier
2040, plus aucun emballage en plastique à usage unique.
Les établissements du groupe Oc Santé ont déjà amorcé
leur conversion depuis 2021. Le passage des assiettes
en plastique à des assiettes réutilisables, l’abandon des
bouteilles d’eau en plastique au profit de carafes en verre
et des gobelets en plastique remplacés par des gobelets
en carton ou des éco-cup, illustre la diversification des
mesures qui contribuent non seulement à la réduction de la
consommation de plastique mais à l’encouragement d’une
culture du réutilisable au sein de chaque établissement.
Pour aller plus loin, certains établissements ont
distribué des gourdes et des mugs à leurs salariés.
Cette année je m’engage pour
un Noël plus responsable
Et je m’inspire du bout du monde !
Je fête Noël comme au Canada : je tire au sort une
personne de ma famille à qui je dois faire un cadeau.
C’est le même principe que le Secret Santa, et cela
permet de limiter les achats de Noël.
Je change d’hémisphère pour un Noël au Japon :
j’emballe mes cadeaux, avec un Furoshiki. Zéro
déchet et utilisable à l’infini, il fait son petit effet
au pied du sapin. Le Furoshiki désigne le carré
de tissu que l’on utilise mais aussi la technique
de pliage et de nouage, qui serait originaire
du Japon. On l’appelle souvent « l’origami du
tissu ».
Je préfère le Royaume-Uni : pour les enfants, je
prévois 4 cadeaux : un qui fait envie dans la liste
du Père-Noël, un qui sera utile toute l’année, un
cadeau qui se porte et un qui se lit.