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de la Performance EDITO
G. Cometti
Un sportif blessé est un sportif "inutile". La
Newsletter N°19 – Juin 2019 prévention fait partie intégrante de la préparation
physique. Même si différentes situations de
préventions sont simple à mettre en place, ce
processus nécessite une réflexion plus complexe et
complète et une planification d’entrainement
La prévention des blessures dans la préparation individualisée et ciblée. Certaines pistes seront
physique évoquées ici.
Le CEP c'est également de la recherche appliquée. De
Ce qu'il faut retenir nombreux étudiants y effectuent leurs stages de
Du côté de la littérature scientifique master notamment. A l'occasion de cette newsletter et
des prochaines nous souhaitons vous présenter
La 5ème Edition des journées Cometti certains de ces travaux. Un grand merci à ces
étudiants pour leur travail et d'avoir souhaiter
Informations / Agenda présenter leurs résultats.
LA PREVENTION DES BLESSURES DANS LA 2017) ou alors pour le travail des muscles ischios-jambiers
(Melugin et coll., 2018) est largement reconnu. Le travail
PREPARATION PHYSIQUE d'équilibre est également fondamental mais aucun consensus
Prévenir l'apparition des blessures fait partie des n'est clairement établi. Le préparateur physique doit cependant
objectifs du préparateur physique. Les facteurs de risque des être averti sur la nécessité de varier les outils permettant de
blessures sont d'origines intrinsèques (âge, niveau physique, déstabiliser les sportifs (Fig. 1) ainsi que les positions
déséquilibres musculaires...) ou extrinsèques (sport, (angulation des différentes articulation, statique vs.
équipement...). Aussi, il apparaît que les blessures peuvent à la dynamique, un ou plusieurs degrés de liberté...). En effet,
fois être d'origines traumatiques ou liées à une sur-utilisation certains chercheurs ont pu montrer un effet néfaste des
(les blessures liées aux contacts ne seront pas considérées ici). exercices de proprioception. Tandis que ces exercices
Ces différents éléments rendent donc complexe le processus s'avèrent efficaces pour l'articulation de la cheville, les effets
de prévention. Néanmoins, de nombreuses études ont été peuvent être néfastes sur les sportifs "fragiles" au niveau des
réalisées et ont permis d'établir différentes recommandations genoux (Verhagen et coll., 2004). Il nous semble que varier
simples permettant de programmer les protocoles de les situations permettrait de limiter ces effets pervers. Aussi,
prévention au sein de procédures d'entraînement. Réaliser respecter le pattern locomoteur spécifique au cours d'un travail
différents exercices seuls ou combinés les uns avec les autres d'équilibre est possible avec certains outils (Fautrelle et coll.,
permettraient d'optimiser la prévention des blessures. Au delà 2017) et s'avèrerai plus efficace.
de ces recommandations, le préparateur physique doit
également avoir une vision globale de l'entraînement et de la
pratique sportive en considérant notamment la fatigue, la
quantité d'entraînement, l'alimentation, le mental...
QUELLES SITUATIONS ?
La majorité des études ou revues de littérature
s'accordent sur le fait que le travail de la force et le travail
d'équilibre sont les plus efficaces pour prévenir l'apparition
des blessures traumatiques (Brunner et coll., 2019). Même si
peu de preuves vont dans le sens d'une optimisation des effets
lorsque ces deux modalités d'exercices sont combinées l'un
avec l'autre, bon nombre d'auteurs suggèrent de les associer.
Malgré le consensus portant sur ces différents types
d'exercices, aucune recommandation ne peut être établie sur le
type d'exercice à proposer (mode d'action, charge, Fig. 1. Effets de différents supports instables sur l'activité musculaire
fréquence...). En effet, le grand nombre de blessures ne permet (exemple pour les muscles extenseurs des orteils et long fibulaire)
pas de généraliser. En revanche, l'effet positif du travail Cimadoro et coll. (2013).
excentrique dans le cas de tendinopathie (e.g., Beatty et coll.,
Faut-il réduire le volume d'entraînement pour limiter le Fig. 3. Illustration des approches permettant d'augmenter la
risque de blessures ? Bien souvent, on pense que trop résistance à la fatigue et donc diminuer le risque de blessure.
s'entraîner pourrait augmenter le risque de blessure. Or, il Benjaminse et coll. (2019)
apparaît qu'une grande charge de travail permettrait au
contraire de les réduire. En d'autres termes, le risque de
blessure serait réduit sur un individu habitué à s'entraîner
C'était en mai dernier et c'était l'occasion d'échanger sur différentes thématiques liées à la préparation physique avec notamment la
présence de quelques chercheurs internationaux (B. Schoenfeld, M. Bottaro, G. Bogdanis, G. Nassis)... Rendez-vous en 2021 pour la
6ème édition.
Effects of different protocols of high intensity interval A Meta-Comparison of the Effects of High-Intensity
training for VO2max improvements in adults: A meta- Interval Training to Those of Small-Sided Games and
analysis of randomised controlled trials. Wen et coll. (2019) Other Training Protocols on Parameters Related to the
J Sci Med Sport. doi: 10.1016/j.jsams.2019.01.013 Physiology and Performance of Youth Soccer Players
Kunz et coll. (2019) Sports Med Open 5:7. doi:
Cette revue de littérature a cherché à établir l'efficacité de 10.1186/s40798-019-0180-5
HIIT sur le VO2max. La conclusion de cet est cette modalité
d'entraînement est efficace chez des individus sains, obèse ou Cette revue de littérature a comparé le HIIT avec d'autres
sur une population d'athlètes entraînés. Ils concluent modalités d'entraînement et notamment les jeux réduits dans
également à l'efficacité des entraînements avec des intervalles l'amélioration de différentes qualités physiques et techniques
courts (≤30s de travail) avec un faible volume (≤5 min de (figure ci-dessous). Les conclusions montrent que le HIIT est
travail par entraînement) et sur une durée courte (≤ 4 semaines tout aussi efficace que les jeux réduits. Le HIIT a des effets
d'entraînement). Néanmoins sur une population de sportifs, positifs sur différentes variables comme l'endurance. Aussi, il
afin de maximiser les effets, des intervalles plus longs (≥2 s'avère moins efficace sur une performance spécifique (dans
min), un volume plus grand (≥15 min par entraînement) et des ce cas le football), plus efficace sur des changements de
cycles plus longs (≥4–12 semaines) sont recommandés. direction. Aucun effet significatif n'a pu être observé sur une
performance neuromusculaire.
Comparaison entre les jeux réduits et des entraînements de type HIIT chez des
jeunes footballeurs (Kunz et coll., 2019).
geoffrey_baumgarten@etu.u-bourgogne.fr
Aujourd’hui, la littérature scientifique traitant des entraînements combinés est assez Force
60
riche. Beaucoup de recommandations terrain peuvent se faire grâce à la science. Puissance
Différences en %
D’ailleurs, beaucoup d’études s’intéressent à la planification des entraînements 50
combinés mais peu s’intéressent à la programmation. Le contenu des séances de 40
musculation peut être un levier dans l’amélioration de la force maximale et de la
puissance. 30
Objectif 20
L’objectif de cette étude est la comparaison de deux méthodes de musculation dans
10
le cadre des entraînements combinés. Un groupe force maximale (85%-95% de la
1RM) et un groupe puissance (50%-65% de la 1RM). La séance de musculation est 0
réalisée avant l’exercice aérobie sur terrain.
Hypothèses
Le groupe force progresse plus en force que le groupe puissance. Concernant le
niveau de puissance maximal, il ne devrait pas augmenter. Discussion
Groupe force maximale Groupe puissance Des résultats surprenant sont observés sur le développé couché. En effet, les
performances de puissance maximale sont plus basses à la suite des 4 semaines
d’entraînements combinés. D’ailleurs, c’est le groupe puissance qui aurait le plus
tendance à perdre en puissance maximale. Etant donné que le travail aérobie a été
+ + réalisé sur le bas du corps, nous aurions pus obtenir un maintient voir une légère
progression des performances au développé couché.
85%-95% 1RM 2x8min 15s/15s 50%-65% 1RM 2x8min 15s/15s Nous pensons que la durée de récupération entre les sessions d’entraînement n’était
pas optimale. En effet, des auteurs (Evans, 1986) ont constaté la présence de
Mesures courbatures après un exercice excentrique à basse intensité 24h et 48h après l’arrêt
1RM Squat, développé couché, Tirage haut d’épaulé et test de grip, de l’exercice. De plus, deux jours après un exercice excentrique, les valeurs de force
Puissance maximale sur les trois mouvements de musculation, n’étaient pas rétablies (Linnamo, 1998).
Masse corporelle, circonférences biceps et cuisse droite (contracté).
Il serait intéressant de reproduire l’étude sur une population plus importante de
rugbymen. Comparer les résultats en fonction de différents niveaux de pratique
permettrait certainement de donner des recommandations pratiques plus affinées.
Résultats Avec un plus grand nombre de sujets, il serait intéressant de créer un groupe
contrôle afin de réellement observer des interférences
Performances 1RM au Squat, Développé couché et Tirage haut d’épaulé pour
le groupe Force et le groupe Puissance
En pratique
Groupe force Groupe puissance Pour des sportifs assez jeunes (20 ans), ayant une expérience de la
musculation d’un à deux ans, nous conseillons de privilégier le
Pré Post Pré Post
travail de force maximale plutôt que le travail de puissance.
Le travail de puissance est malgré tout intéressant si l’on souhaite
1RM Squat (kg) 150 ± 16,9 160 ± 16,4* 156,7 ± 21,1 163,3 ± 19,9*
améliorer la force maximale chez ce public en utilisant une charge
plus légère (autour de 50% de la 1RM).
1RM DC (kg) 92,1 ± 11,6 95,4 ± 12,2* 110,8 ± 12,7 114,6 ± 11,5*
1RM Tirage (kg) 72,1 ± 8 76,5 ± 9,7* 81,7 ± 6,2 87,5 ± 8,2*
Evans WJ, J (1985) Appl Physiol. Nov;61(5):1864-8.
Grip test (kg) 55,2 ± 8,2 57,1 ± 4,7 56,9 ± 2,7 58,1 ± 5,3 Linnamo V, (1998) Eur J Appl Physiol Occup Physiol;77(1-2):176-81.
McCarthy JP, (1995) Med Sci Sports Exerc. Mar;27(3):429-36.
* Différences significatives en fonction du temps quel que soit le groupe. Wilson JM, (2012) J Strength Cond Res. Aug;26(8):2293-307.
Hawley JA, (2009) Appl Physiol Nutr Metab. Jun;34(3):355-61.
Effets aigus des étirements sur la performance
musculaire : les réponses individuelles
S. Guerreiro, N. Babault
Université de Bourgogne Franche Comté, Dijon
guerreiro.s@hotmail.fr
INTRODUCTION
Les étirements statiques restent un sujet très controversé. Ils sont reconnus pour augmenter l’amplitude articulaire et sont généralement utilisés lors de
l’échauffement du sportif. Cependant, les étirements statiques peuvent provoquer des effets néfastes qui influent la performance musculaire de certains.
Objectif :
Le but de cette étude est de déterminer l’intérêt des étirements statiques aigus des muscles ischio-jambiers sur la performance en fonction du vécu de
chaque individu et de sa perception des étirements.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Procédure sur dynamomètre isocinétique :
30 sportifs dont 15 ♀et 15 ♂de tous niveaux ; (âge: 22 ± 2 ans, taille : Contraction maximale volontaire (Pré et post-test)
174 ± 12 cm, poids : 71 ± 14 kg, masse grasse 17 ± 8 %)
Test de flexibilité : passive knee extension (pré-test)
Questionnaire concernant la pratique sportive et des étirements
Étirements statiques à moment constant (5x30s)
Réalisation d’une échographie du biceps fémoral de la jambe droite
avant la procédure Test de flexibilité 6ème étirement (post-test)
RÉSULTATS
Les étirements statiques n’ont pas influé significativement sur la Les individus avec une grande flexibilité des ischio-jambiers donc
performance de la force. une angulation plus élevée, ont une force passive supérieures avec
une longueur des fascicules plus grandes que les autres individus.
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Fig. 3 Moment de la force passive lors des tests de flexibilité Fig. 4 Longueur des fascicules du biceps fémoral en fonction
réalisée avant et après les étirements statiques en fonction du du niveau de souplesse. Les valeurs sont des moyennes ±
niveau de souplesse. Les valeurs sont des moyennes ± écart- écart-type. * : différence significative entre les niveaux de
+
type. * : différence significative entre les niveaux de souplesse souplesse (p < 0,05).
.
.
Fig. 1 Moment de la force lors de la contraction maximale volontaire réalisée avant
et après les étirements statiques. Les valeurs sont des moyennes ± écart-type.
En revanche, l’angle de pennation et la variation de force ont une Les hommes ont des valeurs de force plus élevés avec une
corrélation négative. épaisseur musculaire plus importantes.
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volontaire réalisée avant et après les étirements statiques en - " ! %%%
fonction du sexe. Les valeurs sont des moyennes ± écart-type. ** # , &&&'$!
Fig. 2 Relations entre l’angle de pennation du biceps fémoral des individus et : différence significative entre les sexes (p < 0,01).
la variation de force maximale réalisée après les étirements statiques.
CONCLUSION
Les variations de force produite après les étirements statiques sont dépendants de l’architecture musculaire de l’individu et n’ont pas de liens
significatifs avec le vécu ni avec la perception des étirements des individus.
Ainsi, l’es étirements statiques devraient être réalisés selon l’adaptation de chacun face à ces derniers.
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