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Faculté des Sciences de Tunis A. U.

2023-2024
Analyse III LMI2-LMSD2

Feuille 3 : Topologie des espaces vectoriels normés

Exercice 1. Soit l’espace vectoriel E = {f ∈ C 1 ([0, 1], R), f (0) = 0}. On rappelle que l’application
f 7→ ∥f ∥∞ = sup |f (x)|
x∈[0,1]

est une norme sur C 0 ([0, 1], R). On définit les applications n et N de E dans R par,
(
n(f ) = ∥f + f ′ ∥∞ ,
∀f ∈ E,
N (f ) = ∥f ∥∞ + ∥f ′ ∥∞ .

1. Montrer que n et N sont des normes sur E. Le seraient-elles sur C 1 ([0, 1], R)?
2. (a) Montrer que pour tout f ∈ E, n(f ) ⩽ N (f ). Z x
(b) En remarquant que pour tout f ∈ E et pour tout x ∈ [0, 1], f (x) = f ′ (t)dt, montrer
0
que N (f ) ⩽ 2 (n(f ) + ∥f ∥∞ ) .
(c) À l’aide de la fonction g définie par g(x) = ex f (x), comparer n(f ) et ∥f ∥∞ .
3. Les normes n et N sont-elles équivalentes ?
Solution. 1. Montrons que n est une norme sur E.
• Pour tout f ∈ E, n(f ) ⩾ 0 et si n(f ) = 0, f + f ′ = 0, donc f est solution de l’équation
différentielle y ′ + y = 0, c’est-à-dire de la forme x 7→ Ke−x ; comme f ∈ E, f (0) = 0 donc
K = 0 et en définitive, f = 0.
Si l’on supprime l’hypothèse f (0) = 0, on trouve des solutions non nulles, donc n ne serait
pas une norme sur C 1 ([0, 1], R).
• Pour tout f ∈ E et tout λ ∈ R :
n(λf ) = ∥λf + (λf )′ ∥∞ = ∥λ (f + f ′ )∥∞ = |λ| · ∥f + f ′ ∥∞ = |λ|n(f ).
• Pour tout (f, g) ∈ E 2 ,
(f +g) = ∥(f + g) + (f + g)′ ∥∞ = ∥f + f ′ + g + g ′ ∥∞ ⩽ ∥f + f ′ ∥∞ +∥g + g ′ ∥∞ = n(f )+n(g).
Donc n est bien une norme sur E.
Montrons de même que N est une norme sur E.
• Pour tout f ∈ E, N (f ) ⩾ 0 et si N (f ) = 0, ∥f ∥∞ + ∥f ′ ∥∞ = 0, donc ∥f ∥∞ = 0 et, par
conséquent, f = 0.
• Pour tout f ∈ E et tout λ ∈ R :
N (λf ) = ∥λf ∥∞ + ∥(λf )′ ∥∞ = |λ| · ∥f ∥∞ + |λ| · ∥f ′ ∥∞ = |λ|N (f ).
• Pour tout (f, g) ∈ E 2 ,
N (f + g) = ∥f + g∥∞ + ∥(f + g)′ ∥∞ ⩽ ∥f ∥∞ + ∥g∥∞ + ∥f ′ ∥∞ + ∥g ′ ∥∞ = N (f ) + N (g).
Donc N est bien une norme sur E. On ne s’est pas servi ici de l’hypothèse f (0) = 0 : N serait
encore une norme sur C 1 ([0, 1], R).

1
2. (a) On applique l’inégalité triangulaire pour la norme infinie, on obtient :

∀f ∈ E, n(f ) ⩽ N (f ).
Rx
(b) Pour tout f ∈ E et pour tout x ∈ [0, 1], 0
f ′ (t)dt = f (x) − f (0) = f (x), puisque f (0) = 0.
On a alors,
Z x Z x Z x
′ ′
∀x ∈ [0, 1], |f (x)| = f (t)dt ⩽ |f (t)| dt ⩽ ∥f ′ ∥∞ dt ⩽ x ∥f ′ ∥∞ ⩽ ∥f ′ ∥∞ ,
0 0 0

d’où
∥f ∥ ⩽ ∥f ′ ∥∞ (1).
On en déduit, pour tout f ∈ E,

N (f ) = ∥f ∥∞ + ∥f ′ ∥∞ ⩽ 2 ∥f ′ ∥∞ = 2 ∥(f + f ′ ) − f ∥∞ ⩽ 2 (∥f + f ′ ∥∞ + ∥f ∥∞ )
= 2 (n(f ) + ∥f ∥∞ ) .

(c) Posons g(x) = ex f (x). Si f ∈ E, g ∈ C 1 ([0, 1], R) et g(0) = 0, donc g ∈ E.


Comme pour tout x ∈ [0, 1], ex ⩾ 1, |f (x)| ⩽ |g(x)|, donc ∥f ∥∞ ⩽ ∥g∥∞ .
Comme g ∈ E, on peut lui appliquer l’inégalité obtenue à la question 2(b), ∥g∥∞ ⩽ ∥g ′ ∥∞ ,
d’où, ∥f ∥∞ ⩽ ∥g ′ ∥∞ .
Or, pour tout x ∈ [0, 1], g ′ (x) = ex f (x) + ex f ′ (x) et ex ⩽ e, donc,

|g ′ (x)| ⩽ e|f (x) + f ′ (x)| ⩽ en(f ).

On en déduit ∥g ′ ∥∞ ⩽ en(f ) et, finalement, ∥f ∥∞ ⩽ en(f ).


3. En combinant les résultats des questions 2.(b) et 2.(c), on obtient,

∀f ∈ E, N (f ) ⩽ 2(n(f ) + en(f )) = 2(1 + e)n(f ).

Avec le résultat de la question 2.(a), on a en définitive,

∀f ∈ E, n(f ) ⩽ N (f ) ⩽ 2(1 + e)n(f ).

Les normes n et N sont donc équivalentes.

Exercice 2. Soit E un espace vectoriel normé.


1. Montrer que pour tout (x, y) ∈ (E\ {0})2 , ∥x − y∥ ⩾ 21 sup(∥x∥ , ∥y∥) x y

∥x∥
− ∥y∥
.
2. On note T : E −→ E l’application définie par
(
u si ∥u∥ ⩽ 1,
T (u) = u
∥u∥
si ∥u∥ ⩾ 1.

Montrer que pour tout (u, v) ∈ E 2 ,

∥T (u) − T (v)∥ ⩽ 2 ∥.u − v∥

2
Solution. 1. On se ramène au cas où ∥x∥ ⩾ ∥y∥ . On a,
x y ∥x∥y
sup(∥x∥ , ∥y∥) ∥x∥
− ∥y∥
= x− ∥y∥
∥x∥
= x − y + (1 − ∥y∥
)y
⩽ ∥x − y∥ + ( ∥x∥
∥y∥
− 1) ∥y∥ .

Ainsi,
x y
sup(∥x∥ , ∥y∥) ∥x∥ ∥y∥
⩽ ∥x − y∥ + ∥x∥ − ∥y∥ ⩽ 2 ∥x − y∥ .
2. Si ∥u∥ ⩽ 1 et ∥v∥ ⩾ 1, alors,
v v
∥T (u) − T (v)∥ = u− ∥v∥
⩽ ∥u − v∥ + v − ∥v∥
1
= ∥u − v∥ + 1 − ∥v∥
∥v∥ .

Ainsi,
∥T (u) − T (v)∥ ⩽ ∥u − v∥ + ∥v∥ − 1 ⩽ ∥u − v∥ + ∥v∥ − ∥u∥ ⩽ 2 ∥u − v∥ .
Si ∥u∥ ⩾ 1 et ∥v∥ ⩾ 1, on utilise la première question.

Exercice 3. Soient E un R espace vectoriel, N1 et N2 deux normes sur E, B1 = {x ∈ E, N1 (x) < 1}


et B2 = {x ∈ E, N2 (x) < 1} . Montrer que

B1 = B2 =⇒ N1 = N2 .

Solution. Supposons que B1 ⊂ B2 . Pour tout x ∈ E et x ̸= 0 et α ∈ [0, 1[ on a,


α
N1 ( x) = α < 1,
N1 (x)
donc N1α(x) x ∈ B1 et comme B1 ⊂ B2 on en déduit que N1α(x) x ∈ B2 et donc N2 ( N1α(x) x) < 1 ou encore
αN2 (x) < N1 (x). En faisant tendre α vers 1, on en déduit que N2 (x) ⩽ N1 (x). De la même manière
en utilisant le fait que B2 ⊂ B1 , on a N1 (x) ⩽ N2 (x).
Exercice 4. Soit E un espace vectoriel normé, (a, b) ∈ E 2 , (r, s) ∈ R∗2 ∗
+ , λ ∈ R+ .
Montrer que
1. B(a + b, r + s) = B(a, r) + B(b, s),
2. λB(a, r) = B(λa, |λ| r),
3. B(a, r) ∩ B(b, s) ̸= ∅ ⇐⇒ ∥a − b∥ < r + s,
4. B(a, r) = B(b, s) ⇐⇒ (a, r) = (b, s), en supposant que E ̸= {0} .
1
Solution. 1. Soit x ∈ B(a + b, r + s). Considérons y = (rx + s(a + b)), u = y − b et
r+s
v = x − y + b.
r
On a, u + v = x, ∥u − a∥ = ∥y − (a + b)∥ = r+s ∥x − (a + b)∥ < r, et
s
∥v − b∥ = ∥x − y∥ = r+s ∥x − (a + b)∥ < s. Ainsi, x = u + v ∈ B(a, r) + B(b, s).
Réciproquement, soient u ∈ B(a, r), v ∈ B(b, s) alors,

∥(u + v) − (a + b)∥ ⩽ ∥u − a∥ + ∥v − b∥ < r + s.

Donc, u + v ∈ B(a + b, r + s)

3
2. Soit x ∈ λB(a, r) il existe y ∈ B(a, r) tel que x = λy.
Alors, ∥x − λa∥ = |λ| ∥y − a∥ < |λ| r donc x ∈ B(λa, |λ| r). Pour l’inclusion réciproque on
utilise λ1 .
3. S’il existe x ∈ B(a, r) ∩ B(b, s) alors ∥a − b∥ ⩽ ∥a − x∥ + ∥x − b∥ < r + s.
Réciproquement, supposons ∥a − b∥ < r + s. Si a = b alors B(a, r) ∩ B(b, s) ̸= ∅ trivialement.
s r
Supposons donc a ̸= b, il existe alors λ ∈ R tel que 1 − ∥a−b∥ < λ < ∥a−b∥ .
Considérons c = a + λ(b − a) on a, ∥a − c∥ = λ ∥a − b∥ < r et ∥b − c∥ = (1 − λ) ∥a − b∥ < s
donc c ∈ B(a, r) ∩ B(b, s).
4. Supposons B(a, r) = B(b, s) et a ̸= b.
∥a−b∥ r 1
Pour n ∈ N∗ assez grand (n ⩾ r
) considérons cn = a + ( − )(a − b). On a,
∥a − b∥ n
r 1
∥cn − a∥ = ( − ) ∥a − b∥ < r
∥a − b∥ n

donc cn ∈ B(a, r) = B(b, s).


r 1
D’où, ∥cn − b∥ < s et donc ∥a−b∥
− n
+ 1 ∥a − b∥ < s, en particulier on déduit
(1 − n1 ) ∥a − b∥ < s − r.
En faisant tendre n → ∞, on obtient ∥a − b∥ < s − r. En échangeant (a, r) et (b, s) on obtient
∥a − b∥ < r − s et finalement a = b. Contradiction.
r+s
5. Supposons maintenant B(a, r) = B(a, s) on se ramène au cas s > r. Si on considère a + v
2
et v ̸= 0 qui est dans B(a, s) et pas dans B(a, r).

Exercice 5. Soit E un espace vectoriel normé. (un ) une suite de E. Pour chaque p ∈ N, on note

Up = {un , n ⩾ p}
T
Montrer que Up est l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (un )n .
p∈N

Solution. Soit x une valeur d’adhérence de la suite (un )n il existe une application σ : N −→ N
strictement croissante telle que uσ(n) → x. Pour chaque p ∈ N, uσ(n) n⩾p à termes dans Up converge
T
vers x donc x ∈ Up ainsi, x ∈ Up .
p∈N
T
Réciproquement, soit x ∈ Up , il existe n0 ∈ N tel que ∥x − un0 ∥ < 1 . Soit (np ) une suite
p∈N
1
strictement croissante dans N telle que pour tout p ∈ N, x − unp < p+1
. On a donc x est une
valeur d’adhérence de (un ).

Exercice 6. Soient E, F deux e.v.n, (xn ) une suite dans E et (yn ) une suite dans F.
1. Montrer que si (x, y) de E ×F est valeur d’adhérence de (xn , yn ) alors x est valeur d’adhérence
de (xn ) et y de (yn ).
2. Donner un exemple dans lequel (xn ) et (yn ) admettent au moins une valeur d’adhérence mais
pas (xn , yn ).

Solution. 1. Il existe une application σ : N −→ N strictement croissante telle que (xσ(n) , yσ(n) ) →
(x, y) alors xσ(n) → x et yσ(n) → y.

4
( (
0 si n est pair, n si n est pair,
2. E = R, xn = et yn =
n si n est impair, 0 si n est impair.

Exercice 7. Soit n ∈ N∗ . Existe-t-il une norme N sur Mn (R) telle que pour toutes matrices sem-
blables A et B, N (A) = N (B)?
Solution. Soit
0 ···
 
0 1

 0 ··· 0 0 

A=
 .. .. .. .

 . . . 
0 ··· 0 0
Si u est l’endomorphisme de Rn représenté par la matrice A dans une base (e1 , · · · , en ) alors u
est représenté dans la base (e1 , · · · , en−1 , 2en ) par la matrice 2A. Les matrices A et 2A sont donc
semblables et on doit alors avoir N (2A) = N (A). Mais, comme N (2A) = 2N (A), ceci implique
N (A) = 0, d’ou A = 0, ce qui est faux. Il n’existe par conséquent aucune norme donnant toujours la
même valeur à deux matrices semblables de Mn (R).
Exercice 8. Montrer que l’application N définie sur R2 par : N (x, y) = max(|x|, |y|, |x − y|) est une
norme sur R2 .
Représenter la boule unité fermée.
Solution.
• Pour tout (x, y) ∈ R2 , max(|x|, |y|, |x − y|) ⩾ 0, c’est-à-dire N (x, y) ⩾ 0.
• Pour tout (x, y) ∈ R2 , si N (x, y) = 0, |x| = |y| = |x − y| = 0, donc (x, y) = (0, 0).
• Pour tout (x, y) ∈ R2 et tout λ ∈ R,

N (λx, λy) = max(|λx|, |λy|, |λ(x − y)|) = |λ| max(|x|, |y|, |x − y|).
• Pour tout (x, y) ∈ R2 et (x′ , y ′ ) ∈ R2 , posons :
M = max(|x|, |y|, |x − y|) + max (|x′ | , |y ′ | , |x′ − y ′ |) .
Alors, 
′ ′
 |x + x | ⩽ |x| + |x | ⩽ M,

|y + y ′ | ⩽ |y| + |y ′ | ⩽ M,
 |(x + x′ ) − (y + y ′ )| ⩽ |x − y| + |x′ − y ′ | ⩽ M.

Donc, max (|x + x′ | , |y + y ′ | , |(x + x′ ) − (y + y ′ )|) ⩽ M , c’est-à-dire,


N ((x, y) + (x′ , y ′ )) ⩽ N (x, y) + N (x′ , y ′ ) .
Ainsi, N est bien une norme sur R2 . La boule unité fermée est l’ensemble des points (x, y) tels que
max(|x|, |y|, |x − y|) ⩽ 1, c’est-à-dire |x| ⩽ 1, |y| ⩽ 1 et |x − y| ⩽ 1. C’est la région du plan contenant
le point (0, 0) et délimitée par les droites d’équations :


 x = 1,




 x = −1,

 y = 1,

 y = −1,

y = x − 1,





y = x + 1.

5
Exercice 9. Soit A une matrice de Mp (K). Montrer qu’il existe une matrice B de Mp (K) telle que
A = limn→+∞ B n si et seulement si, A est la matrice d’un projecteur de Kp .

Solution. Si A est la matrice d’un projecteur, A2 = A, donc par récurrence, pour tout n ∈ N∗ ,
An = A. La matrice A est donc la limite de la suite (An )n∈N .
Réciproquement, supposons que A est la limite d’une suite (B n )n∈N . Alors, comme l’application
X 7→ X 2 de Mp (K) dans lui-même est continue, A2 est la limite de la suite (B 2n )n∈N , qui est
extraite de la précédente, donc qui converge vers la même limite. D’où A2 = A : A est la matrice
d’un projecteur.

Exercice 10. Pour (A, B) ∈ Mn (R)2 on pose (A, B) = T r(t A · B). Montrer que (·, ·) est un produit
scalaire sur Mn (R) et que la norme euclidienne associée est une norme matricielle, c’est-è-dire
qu’elle vérifie, pour tout (A, B) ∈ Mn (R)2 : ∥AB∥ ⩽ ∥A∥∥B∥.

Solution. L’application φ : (A, B) 7→ Tr (t AB) est bilinéaire, car la trace et la transposition sont
linéaires. De plus :

∀(A, B) ∈ Mn (R)2 , (B | A) = Tr t BA = Tr t t BA = Tr t AB = (A | B).


  

L’application φ est symétrique.


Soit A = (ai,j ) , alors,
n X
n
 X
t
(A | A) = Tr AA = a2i,j ⩾ 0.
i=1 j=1
n X
X n
Si (A | A) = 0, alors a2i,j = 0, d’où ai,j = 0 pour tout (i, j) ∈ [[1, n]]2 , donc A = 0.
i=1 j=1
La forme bilinéaire φ est définie positive. C’est un produit scalaire sur Mn (R).
La norme euclidienne associée est définie par :

n X
n
! 12
p X
∀A ∈ Mn (R), ∥A∥ = (A | A) = a2i,j .
i=1 j=1

Pour toutes matrices A = (ai,j ) et B = (bi,j ) de Mn (R) :

n X
n n
!2
X X
∥AB∥2 = ai,k bk,j .
i=1 j=1 k=1

6
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz,
n
!2 n n
X X X
2
∀(i, j) ∈ [[1, n]] , ai,k bk,j ⩽ a2i,k b2k,j .
k=1 k=1 k=1

D’où,
n X
n n n
! n X
n
! n X
n
!
X X X X X
∥AB∥2 ⩽ a2i,k b2k,j = a2i,k b2k,j = ∥A∥2 ∥B∥2 .
i=1 j=1 k=1 k=1 i=1 k=1 j=1 k=1

Et, en définitive, ∥AB∥ ⩽ ∥A∥∥B∥. La norme ∥ · ∥ est une norme matricielle.


Exercice 11. Pour tout p ∈ N∗ , on considère la matrice
!
1 − p12
1
p2
1
n
Y

et pour tout n ∈ N , la matrice Bn = Ap .
p=1
Démontrer que la suite (Bn )n∈N , est convergente.

q tout p ∈ N , Ap est la matrice d’une similitude directe, composée d’une homothétie
Solution. Pour
de rapport 1 + p14 et d’une rotation d’angle θp ∈] 0, π2 [ tel que,

1
1 p2 p2 1
cos θp = q =p , sin θp = q =p ,
1+ 1 p4 + 1 1+ 1 4
p +1
p4 p4

r !
1 cos θ p − sin θp
et pour tout p ∈ N∗ , Ap = 1 + 4 × . On sait qu’un produit de matrices de
p sin θp cos θp
rotations est une matrice de rotation dont l’angle est la somme des angles de chacun des facteurs.
Donc, ! ! 

X n X n

n r  cos θp − sin θp 

Y 1  p=1 p=1

∀n ∈ N , Bn = 1+ 4 × n
! n
! .
p=1
p  X X 
sin θp cos θp
 
p=1 p=1
n r  n  

Y 1 1 1 X 1 1 X 1
Posons Pn = 1 + 4 . Alors ln Pn = ln 1 + 4 . Or, ln 1 + 4 ∼ 4 et la série
p=1
p 2 p=1 p p p p4
converge, donc la suite (ln Pn ) converge et il en est de même de la suite (Pn ).
1 1 π 1 X 1
D’autre part, sin θp = p ∼ 2 , d’où, puisque θp ∈]0, [, θp ∼ 2 . Comme la série
p4 + 1 p 2 p p2
X
converge, il en est de même de la série θp . En choisissant dans M2 (R) la norme définie par
∥(ai,j )∥ = max (|ai,j |) (ce qui n’a pas d’influence sur le résultat puisque toutes les normes sur M2 (R)
Xn
sont équivalentes), on prouve que la suite des matrices de rotation d’angles θp est convergente.
p=1
En définitive, la suite (Bn )n∈N , est convergente.

7
Exercice 12. Soit E l’ensemble des fonctions réelles définies sur [0, 1] et lipschitziennes.
1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de C([0, 1], R).
|f (y) − f (x)|
2. Pour tout f de E, on pose N (f ) = |f (0)| + K(f ) avec K(f ) = sup .
0⩽x<y⩽1 y−x
Démontrer que N est une norme sur E.
3. Les normes N et N∞ sont-elles équivalentes sur E ?
Solution. 1. E est non vide, car il contient la fonction nulle et, comme toute fonction lipschit-
zienne est continue, E est inclus dans C([0; 1], R). Soit f et g de E et λ, µ deux réels. Pour
tout (x, y) ∈ [0, 1]2 :

|(λf + µg)(y) − (λf + µg)(x)| = |λ(f (y) − f (x)) + µ(g(y) − g(x))|


⩽ |λ||f (y) − f (x)| + |µ||g(y) − g(x)|.

Comme f et g sont lipschitziennes, il existe des réels k et k ′ tels que pour tout (x, y) ∈ [0, 1]2 :

|f (y) − f (x)| ⩽ k|y − x| et |g(y) − g(x)| ⩽ k ′ |y − x|.

Alors,
∀ (x, y) ∈ [0, 1], |(λf + µg)(y) − (λf + µg)(x)| ⩽ K|y − x|,
où K = k|λ|+k ′ |µ|. Ainsi, la fonction λf +µg est lipschitzienne : E est stable par combinaison
linéaire. C’est un sous-espace vectoriel de C([0, 1], R).
2. Pour tout f de E, K(f ) existe car f est lipschitizienne, donc N (f ) est bien définie sur E. De
plus N est clairement a valeurs dans R.
• Soit f ∈ E telle que N (f ) = 0. Alors K(f ) = 0, donc f est constante sur [0, 1] et f (0) = 0,
donc f est nulle sur [0, 1].
• Pour tout f ∈ E et tout λ ∈ R,
|λf (y) − λf (x)| |λ||f (y) − f (x)|
K(λf ) = sup = sup = |λ|K(f ).
0⩽x<y⩽1 y−x 0⩽x<y⩽1 y−x

Donc,
N (λf ) = |λf (0)| + K(λf ) = |λ||f (0)| + |λ|K(f ) = |λ|N (f ).
• Soit (f, g) ∈ E. On a,

N (f + g) = |(f + g)(0)| + K(f + g) ⩽ |f (0)| + |g(0)| + K(f + g).

En choisissant dans la question précedente λ = µ = 1, on a pour tout [x, y) ∈ [0, 1]2 :

|(f + g)(y) − (f + g)(x)| ⩽ (K(f ) + K(g))|y − x|,

ce qui implique K(f + g) ⩽ K(f ) + K(g) et donc,

N (f + g) < |f (0)| + |g(0)| + K(f ) + K(g) = N (f ) + N (g).

Ainsi, N est une norme sur E.


3. Pour tout n ∈ N, soit fn la fonction définie sur [0, 1] comme suit :
(
1 − nx, x ∈ [0, n1 [.
fn (x) =
0, x ∈] n1 , 0].

8
La fonction fn est continue et de classe C 1 par morceaux sur [0, 1] ; elle est donc lipschitzienne,
c’est-à-dire élément de E.
Soit n ∈ N∗ . Il est clair que : N∞ (fn ) = fn (0) = 1.
Soit (x, y) ∈ [0, 1]2 , tels que x < y.
|fn (y) − fn (x)|
• Si (x, y) ∈ [0, n1 [2 , = n.
y−x
|fn (y) − fn (x)|
• Si (x, y) ∈ [ n1 , 1]2 , = 0.
y−x
|fn (y) − fn (x)| |fn (x)| |fn (x)|
• Si x ∈ [0, n1 [ et y ∈ [ n1 , 1], ⩽ ⩽ 1 = n.
y−x y−x n
−x
|f (x) − f (y)|
Ainsi, K(fn ) = sup = n, d’où N (fn ) = |fn (0)| + K(fn ) = 1 + n.
0⩽x<y⩽1 y−x
N (fn )
On a alors, = n + 1. Ce quotient n’est pas majoré, si bien qu’il n’existe pas de réel α
N∞ (fn
tel que pour tout f ∈ E, N (f ) ⩽ αN∞ (f ) : les normes N et N∞ ne sont pats Equivalentes.
fn
Remarque 1. La suite de fonctions ( )n∈N converge pour la norme N∞ c’est-à-dire uniformément,
n  
fn n+1
vers la fonction nulle sur [0, 1], mais elle ne converge pas pour la norme N , puisque N =
n n
tend vers 1 quand n tend vers +∞.

Exercice 13. Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie. Etant donné deux parties A et
B non vides de E, on appelle distance de A et B la borne inférieure des distances entre un élément
quelconque de A et un élément quelconque de B :

d(A, B) = inf{∥a − b∥, (a, b) ∈ A × B}.

1. Montrer que si A ∩ B ̸= ∅, alors d(A, B) = 0. La réciproque est-elle vraie ?


2. Donner, pour E = R2 , un exemple de deux parties fermées A et B non vides et disjointes
telles que d(A, B) = 0.
3. On suppose que A et B sont deux parties fermées non vides disjointes et que, de plus, A est
bornée. Montrer qu’alors d(A, B) ̸= 0.
4. Le résultat de la question précédente subsiste-t-il si E n’est plus supposé de dimension finie ?

Solution. 1. Si A ∩ B ̸= ∅, on peut choisir a = b ∈ A ∩ B. On a alors ∥a − b∥ = 0, donc 0 est le


minimum des distances entre un élément de A et un élément de B : d(A, B) = 0.
La réciproque est fausse : dans R, les parties A =] − 1, 0[ et B =]0, 1[ ont une distance nulle
et sont pourtant disjointes.
2. Dans R2 , l’hyperbole A = {(x, y) ∈ R2 , xy = 1} est fermée, puisque c’est l’image réciproque
par l’application continue (x, y) 7→ xy du fermé {1} de R. De même, la réunion des asymptotes
de cette hyperbole B = {(x, y) ∈ R2 , xy = 0} est fermée. Les parties A et B sont disjointes,
mais pour tout ε > 0, il existe un point a de l’hyperbole et un point b d’une asymptote tels
que ∥a − b∥ ⩽ ε, donc d(A, B) = 0.
3. Comme E est de dimension finie, la partie A, fermée et bornée, est compacte. Supposons que
d(A, B) = 0. Alors, pour tout n ∈ N∗ , il existe an ∈ A et bn ∈ B tels que 1
 ∥an − bn ∥ ⩽ n .
Comme A est compacte, de la suite (an ) , on peut extraire une suite aφ(n) convergente dans
A. Soit ℓ la limite de cette suite.

9
1 1 
Comme aφ(n) − bφ(n) ⩽ ⩽ , la suite aφ(n) − bφ(n) converge vers 0 et, puisque pour
φ(n) n  
tout n ∈ N, bφ(n) = aφ(n) − aφ(n) − bφ(n) , la suite bφ(n) converge également vers ℓ.
Cette suite prend ses valeurs dans B, qui est fermée, donc ℓ ∈ B. En définitive, ℓ ∈ A ∩ B, ce
qui est contraire à l’hypothèse qui nous dit que A et B sont disjointes.
Donc d(A, B) ̸= 0.
4. Si E n’est plus de dimension finie, la partie A, fermée et bornée, n’est plus nécessairement
compacte.
Prenons pour E l’espace des polynômes R[X], muni de la norme définie pour P = nk=0 ak X k
P
par ∥P ∥ = max (|ak |). La partie A = {X n , n ∈ N} est fermée (tous ses points sont isolés) et
bornée (tous ses éléments sont de norme 1). La partie B = X n + n1 , n ∈ N∗ est fermée (pour
la même raison) et d’ailleurs également bornée. Les parties A et B sont clairement disjointes et
pourtant, comme X − X + n = n1 , d(A, B) = 0. Le résultat de la question précédente
1
n n


n’est plus vérifié.

Exercice 14. Soit Ea,b,c l’équation du second degré ax2 + bx + c = 0, avec a ̸= 0.


Soit E2 l’ensemble des triplets (a, b, c) ∈ R3 tels que l’équation Ea,b,c admette deux solutions réelles
distinctes.
Montrer que E2 est un ouvert de R3 .

Solution. On considère l’application ∆ de R3 dans R2 , définie par ∆(a, b, c) = (a, b2 − 4ac). ∆


est clairement continue sur R3 , car chaque composante est polynomiale en a, b, c. L’ensemble E2
est l’image réciproque de R∗ × R∗+ par ∆. Comme R∗ × R∗+ est un ouvert de R2 , on en déduit
immédiatement que E2 est un ouvert de R3 .

Exercice 15. 1. Montrer que GLn (C) est dense dans Mn (C).
2. Montrer que si (A, B) ∈ Mn (C)2 et λ ∈ C, det (AB − λIn ) = det (BA − λIn ).
On pourra commencer par le cas où A est inversible, puis utiliser le résultat de la première
question).
Que peut-on dire des valeurs propres de AB et BA ?

Solution. 1. Toute matrice A de Mn (C) est trigonalisable, donc il existe une matrice P inversible
telle que A = P T P −1 , où T est une matrice triangulaire dont les coefficients diagonaux sont
les valeurs propres de A. À chaque valeur propre nulle, on peut ajouter 1/n pour obtenir une
suite de matrices (Tn )n∈N∗ de GLn (C) qui converge vers T . La suite (P Tn T −1 )n∈N∗ est alors
une suite de GLn (C) qui converge clairement vers A.
2. Si A est inversible : det (AB − λIn ) = det(A) det (B − λA−1 ) = det (BA − λIn ).
Si A n’est pas inversible, elle est limite d’une suite (Ak ) de matrices inversibles. Pout tout
k ∈ N : det (Ak B − λIn ) = det (BAk − λIn ) , et comme l’application A 7→ det (AB − λIn
est continue, det (AB − λIn ) = det (BA − λIn ) . Il en résulte que AB et BA ont le même
polynôme caractéristique, donc les mêmes valeurs propres.

Exercice 16. Soit F une partie fermée de R2 . On considère les parties suivantes de R :

A = {a ∈ R, ∃b ∈ R, (a, b) ∈ F };
B = {b ∈ R, ∃a ∈ R, (a, b) ∈ F }.

1. Les parties A et B sont-elles nécessairement fermées ?

10
2. Montrer que si l’une des parties A ou B est bornée, alors l’autre est fermée.
Solution. 1. Considérons l’hyperbole F = {(x, y) ∈ R2 , xy = 1}. C’est un fermé de R2 puisque
c’est l’image réciproque du singleton {1}, fermé, par l’application continue de R2 dans R :
(x, y) 7→ xy. Pourtant, ici, A = B = R∗ , qui n’est pas fermé.
2. Supposons, par exemple, que B soit bornée. Afin de montrer que A est fermé, considérons une
suite (an )n∈N d’éléments de A qui converge vers un réel a. Pour tout n ∈ N, an ∈ A, donc il
existe bn ∈ R tel que (an , bn ) ∈ F. De ce fait, bn ∈ B. Comme B est une partie bornée de R, le
théorème
 de Bolzano-Weierstrass nous dit que de la suite  (bn )n∈N , on peut extraire une suite
bφ(n) n∈N qui converge vers un réel b. La suite aφ(n) n∈N est extraite de la suite convergente

(an )n∈N ; elle converge donc vers la même limite a, si bien que la suite aφ(n) , bφ(n) n∈N
converge vers (a, b). Comme cette dernière suite est extraite de ((an , bn ))n∈N , qui prend ses
valeurs dans F , fermé la limite (a, b) appartient à F. Donc a ∈ A, ce qu’il fallait démontrer
pour prouver que A est fermée.
On prouve de même que B est fermée si A est bornée.

Exercice 17. 1. Donner un exemple de partie A de R pour laquelle les sept ensembles

◦ ◦ ◦ ◦ ◦
A, A, A, A, A, A, A

soient deux à deux distincts.




⌢ ◦ ◦ ◦
2. Montrer que A\B = A\B et que A = A
Solution. 1. A = [0, 1[ ∪ ]1, 2] ∪ ([3, 4] ∩ Q) ∪ {5} .
◦ ◦ ◦ 
⌢ ⌢ ◦ ◦ ◦
2. A\B = A ∩ CEB = A ∩ CEB = A ∩ CEB = A\B.

◦ ◦
Montrons maintenant que A = A.
◦ ◦ ◦ ◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
A ⊂ A donc A ⊂ A, ceci implique que A ⊂ A. D’autre part A ⊂ A et donc A ⊂ A = A

Exercice 18. Soit E un espace vectoriel normé.


1. Soient U et V deux ouverts de E, montrer que

U = V = E =⇒ U ∩ V = E

2. Montrer que pour F et G deux fermés de E,


◦ ◦ ◦
F = G = ∅ =⇒ (F ∪ G) = ∅

3. Une partie A de E est dite rare si, et seulement si A = ∅.
Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :
(a) A est rare
(b) A est rare

11
 
(c) CEA = E

4. Montrer que si A et B sont rares alors A ∪ B aussi .

Solution. 1. Soient x ∈ E et Ω un voisinage ouvert de x dans E. Puisque U = E, on a Ω ∩ U ̸= ∅


alors, il existe donc y ∈ Ω ∩ U. Ω ∩ U est donc un voisinage de y car c’est un ouvert contenant
y et comme V = E, on déduit que,

(Ω ∩ U ) ∩ V ̸= ∅,

d’où Ω ∩ (U ∩ V ) ̸= ∅. Finalement U ∩ V = E.
2. On passe au complémentaire dans (1).
3. Montrons que les propriétés suivantes sont équivalentes. On a,
◦ ◦ ◦ ◦
A = ∅ ⇐⇒ CEA =E⇔ CEA = E etA = A.

4. On applique (2) à F = A et G = B.

Exercice 19. Soit E un espace vectoriel normé et A, B deux parties de E.


1. Montrer que, A est fermée si et seulemet si ∂A ⊂ A

2. Montrer que, A ⊂ ∂A ⇔ A = ∅
3. Montrer que ∂(A ∪ B) ⊂ ∂A ∪ ∂B
4. A-t-on ∂(∂A) = ∅ ?

Solution. 1. Si A est fermé ⇐⇒ A = A ⇔ A ∪ ∂A = A ⇔ ∂A ⊂ A.


◦ ◦
2. A ⊂ ∂A ⇔ A ⊂ CEA ⇔ A ∩ A = ∅ ⇔ A = ∅.

3. ∂(A ∪ B) = A ∪ B ∩ CEA∪B = A ∪ B ∩ (CEA ∩ CEB )
       
= A ∩ (CEA ∩ CEB ) ∪ B ∩ (CEA ∩ CEB ) ⊂ A ∩ CEA ∪ B ∩ CEB = ∂A ∪ ∂B.
4. Non. Comme exemple E = R et A = ]0; 1[ ∩ Q.

Exercice 20. 1. Montrer que si x et y sont des réels, on a :

2 |xy| ⩽ x2 + y 2

2. Soit f l’application de A = R2 \ {(0, 0)} dans R, définie par

3x2 + xy
f (x, y) = p
x2 + y 2

Montrer que, pour tout (x, y) de A, on a :

|f (x, y)| ⩽ 4 ∥(x, y)∥2


p
où ∥(x, y)∥2 = x2 + y 2 . En déduire que f admet une limite en (0, 0).

12
Démonstration. 1. On a,
0 ⩽ (|x| − |y|)2 = x2 + y 2 − 2 |x| |y| .
2. L’inégalité de la question précédente se réécrit :

∥(x, y)∥22
|xy| ⩽ .
2
On en déduit, d’après l’inégalité triangulaire
∥(x,y)∥22
3 ∥(x, y)∥22 + 2
|f (x, y)| ⩽ ⩽ 4 ∥(x, y)∥2 .
∥(x, y)∥2

Ainsi, si (x, y) tend vers 0, on a |f (x, y)| qui tend vers 0.

Exercice 21. Les fonctions suivantes ont-elles une limite en l’origine ?


xy + yz
1. f (x, y, z) = 2 .
x + 2y 2 + 3z 2
1 − cos xy
2. f (x, y) = .
xy 2
!
x2 + y 2 − 1 sin(x2 ) + sin(y 2 )
3. f (x, y) = sin x, p .
x x2 + y 2

Démonstration. 1. On a d’une part f ( n1 , 0, 0) = 0 et d’autre part, f ( n1 , n1 , n1 ) = 13 .


La limite de f en (0, 0, 0) ne peut pas exister.
1 − cos t 1
2. Par un classique développement limité, on sait que lim 2
= on en déduit donc que
t→0 t 2
1 − cos xy
f (x, y) = x
(xy)2

tend vers 0 quand (x, y) → (0, 0) .


3. Il suffit d’étudier la limite des deux fonctions coordonnées (f1 , f2 ) . On a, x2 + y 2 − 1 → −1 si
sin x
(x, y) → (0, 0) et → 1 si (x, y) → (0, 0) . Ainsi f1 (x, y) → −1 si (x, y) → (0, 0) . D’autre
x
part, on a
|sin x2 | x2 |sin y 2 | y2
|f2 (x, y)| ⩽ p + p ,
x2 x2 + y 2 y2 x2 + y 2
2 2 2 2 p
et comme sinx2x → 1 quand (x, y) → (0, 0) et √ x2 2 ⩽ √x +y 2 2
= x2 + y 2 , on en déduit que
x +y x +y
f2 (x, y) → 0 quand (x, y) → (0, 0) . Ainsi, f (x, y) → (−1, 0) quand (x, y) → (0, 0) .

Exercice 22. Démontrer que la fonction f : R2 → R définie par


(
2x2 + y 2 − 1 si x2 + y 2 > 1
f (x, y) =
x2 sinon

est continue sur R2 .

13
Démonstration. Posons A = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 > 1} et B = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 < 1} . A et B
sont des ouverts de R2 sur
lesquels f a une expression polynomiale. f est donc continue sur A et sur B. Il reste donc à vérifier
la
continuité de f en un point (a, b) tel que a2 + b2 = 1. Soit (a, b) un tel point et (an , bn ) une suite
convergente
vers (a, b). Si (an , bn ) est un élément de A alors, f (an , bn ) = 2a2n + b2n − 1 → 2a2 + b2 − 1 = a2 et si
(an , bn ) est un
élément de B alors, f (an , bn ) = a2n → a2 . On a bien donc f (an , bn ) → a2 = f (a, b) et la fonction f
est continue en (a, b).

Exercice 23. La fonction f : R2 → R, (x, y) 7→ xy est-elle uniformément continue ?

Démonstration. On va munir R2 de la norme ∥ · ∥∞ , ∥ (x, y) ∥∞ = max(|x|, |y|). Imaginons que la


fonction f soit uniformément continue. Alors, en appliquant la définition pour ε = 1, il existerait
α > 0 tel que pour tout a, b, x, y des réels vérifiant

|x − a| < α et |y − b| < α =⇒ |f (x, y) − f (a, b)| < 1.

On va choisir a, b, x et y de sorte que cette dernière inégalité soit fausse. Pour cela, on commence par
α
choisir x et y de sorte que x = a + et y = b. On a alors :
2

f (x, y) − f (a, b) =
2
2
On choisit a = 0 et b = on a f (x, y) − f (a, b) = 1 une contradiction puisque on a bien |x − a| < α
α
et |y − b| < α.

Exercice 24. 1. On pose


x2 + 1
 
A = x ∈ R, sin x chx ⩽ 1 .
x
A est-elle une partie compacte ?
2. On pose
B = (x, y) ∈ R2 , y 4 + x2 = 1 .


B est-elle une partie compacte.

Solution. 1. A n’est pas une partie compacte car A n’est pas bornée elle contient les nπ, n ∈ Z.
2. L’ensemble B est un fermé de R2 puisque B est l’mage réciproque d’un fermé par une fonction
continue. En effet, B = f −1 {1} avec f (x, y) = x2 + y 4 . De plus, B est une partie bornée


car x2 ⩾ 0 et y 4 ⩾ 0 et l’équation y 4 + x2 = 1 entraı̂ne x2 ⩽ 1 et y 4 ⩽ 1. On obtient donc


x ∈ [−1, 1] et y ∈ [−1, 1] et donc ∥(x, y)∥∞ ⩽ 1.

Exercice 25. Soit E un e.v.n


1. Montrer que si F est un fermé de E, K un compact de E. Montrer que F + K est fermé.
2. Soient K et L deux parties compactes de E Montrer que K + L est un compact.

14
Solution. 1. Soit (zn ) une suite dans F + K convergeant vers un élément z ∈ E. Pour chaque
n ∈ N, il existe xn ∈ F et yn ∈ K tels que zn = xn +yn . La suite (yn ) à valeurs dans le compact
K admet au moins une valeur d’adhérence y ∈ K ainsi, il existe σ une fonction strictement
croissante telle que yσ(n) → y. Comme xσ(n) = zσ(n) − yσ(n) , on a xσ(n) → z − y donc z − y ∈ F
et enfin z = (z − y) + y ∈ F + K.
2. K + L est l’image du compact K × L de E × E par l’application continue (x, y) → x + y

Exercice 26. Soit E l’ensemble des fonctions continues réelles sur [0, 1] et F = {f ∈ E, f (0) = 0}
1. On munit E de la norme ∥f ∥∞ = sup |f (x)| . Démontrer que F est fermé dans (E, ∥∥∞ ).
x∈[0,1]
Z 1
2. On munit E de la norme ∥f ∥1 = |f (t)| dt. Démontrer que F est dense dans (E, ∥∥1 ).
0

Solution. 1. La forme linéaire Φ(f ) = f (0) est continue pour cette norme puisque

|Φ(f )| ⩽ ∥f ∥∞

On en déduit que F est fermé puisque F = Φ−1 ({0}) est l’image réciproque d’un fermé par
une fonction continue.
2. Soit g ∈ E. On va costruire une suite (fn ) de F telle que ∥fn − g∥1 → 0. Pour cela, soit fn la
tg( 1 )
fonction définie par fn (t) = g(t) pour t ∈ n1 , 1 et fn (t) = 1n si t ∈ 0, n1 c’est à dire fn
   
n
est la fonction linéaire qui vaut g( n1 ) en n1 . On a donc, fn ∈ F et
Z 1 Z 1 Z 1
n n n
∥fn − g∥1 = |fn (t) − g(t)| dt ⩽ |fn (t)| dt + |g(t)| dt.
0 0 0

Mais si t ∈ 0, n1 , alors
 

1
|fn (t)| ⩽ g( ) ⩽ ∥g∥∞ .
n
On en déduit que,
1
2 ∥g∥∞
Z
n
∥fn − g∥1 = 2 ∥g∥∞ dt ⩽ .
0 n
Ceci prouve que F est dense dans E.

Exercice 27. Les parties suivantes de R2 sont-elles ouvertes ? fermées ? compactes ? connexes par
arc ?
1
1. A = R2 \Q2 ; 2. B = {(x, y) ∈ R2 , x ∈]0, 1], y = sin }; 3. C = B̄.
x
Solution. de Q2 qui converge n’a pas nécessairement sa limite dans Q2 ,
1. Une suite d’éléments !!
n
X 1 X 1 n
par exemple : , / Q2 . Donc Q2 n’est pas fermé
, qui converge vers (e, e) ∈
k=0
k! k=0
k!
n∈N
et, par conséquent, A = R2 \Q2 n’est pas ouverte.
A n’est pas non plus fermée, car une suite d’éléments de A qui converge n’a pas nécessairement
√ √ !!
2 2
sa limite dans A, par exemple : , , qui converge vers (0,0)∈
/ A.
n n
n∈N

15
Si A n’est pas fermée, elle n’est pas compacte (d’ailleurs, elle n’est pas non plus bornée).
Montrons que A est connexe par arcs. Soit M1 = (x1 , y1 ) et M2 = (x2 , y2 ) deux points
quelconques de A. L’un au moins des réels x1 et y1 est irrationnel ; de même pour les réels x2
et y2 . On est donc nécessairement dans l’un des quatre cas suivants :
• Si x1 et y2 sont irrationnels, définissons le point M3 = (x1 , y2 ). La réunion des segments
[M1 , M3 ] et [M3 , M2 ] est incluse dans A, puisque tous ses points ont, soit x1 pour abscisse,
soit y2 pour ordonnée.
• Si y1 et x2 sont irrationnels, définissons le point M4 = (x2 , y1 ). On montre de même que la
réunion des segments [M1 , M4 ] et [M4 , M2 ] est incluse dans A.
• Si x1 et x2 sont irrationnels, choisissons un irrationnel quelconque y3 et définissons les points
M5 = (x1 , y3 ) et M6 = (x2 , y3 ). La réunion des segments [M1 , M5 ] , [M5 , M6 ] et [M6 , M2 ] est
incluse dans A, puisque tous ses points ont, soit x1 ou x2 pour abscisse, soit y3 pour ordonnée.
• Si y1 et y2 sont irrationnels, en introduisant un irrationnel x3 , on trouve de même une
réunion de trois segments joignant M1 à M2 en restant dans A (imaginer la figure).
Dans tous les cas, on obtient un arc continue reliant M1 et M2 et inclus dans A.
2. Pour tout x ∈]0, 1], il existe un unique y ∈ R tel que (x, y) ∈ B, donc il n’existe pas de boule
ouverte de centre (x, y) incluse
 dans  B : la partie B n’est donc pas ouverte. Elle n’est pas
1
non plus fermée, car la suite ,0 d’éléments de B converge vers (0, 0) , qui n’est pas
nπ n∈N∗
dans B. N’étant pas fermée, B n’est pas compacte. Elle est connexe par arcs, puisque c’est
1

précisément le support d’un arc paramétré continu : t 7→ t, sin t défini sur ]0, 1].
3. C est l’adhérence de B, elle est donc fermée. Elle n’est pas ouverte, puisque les seules parties
à la fois ouvertes et fermées de R2 sont R2 et ∅. On remarque que B ⊂]0, 1] × [−1, 1], donc
C ⊂ [0, 1] × [−1, 1] : la partie C est bornée. Étant fermée et bornée dans un espace vectoriel
normé de dimension finie, elle est compacte.
En revanche, C n’est pas connexe par arcs : C est la réunion du graphe B et du segment
[−1, 1] de l’axe (Oy). Les points π1 , 0 et (0,0) appartiennent à C, mais, comme la fonction
x 7→ sin x1 n’est pas prolongeable par continuité en 0, il n’existe aucun chemin continu joignant
ces deux points en restant dans C.

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