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Le 28 juin 1880, Georges Duroy, ancien sous-officier, se promène sur les boulevards parisiens. Ce
personnage va nous faire découvrir les dessous de la société parisienne.
Chapitre 1
- (Place de l’Opéra) Rencontre avec Charles Forestier, son ancien camarade des hussards (militaire de la
cavalerie légère).
- Ici Georges est employé aux bureaux du chemin de fer du Nord et appartient donc à la classe sociale des
ouvriers. Charles Forestier lui propose donc du travail dans le journalisme
- Forestier emmène Duroy dans les locaux de La Vie Française et lui présente deux personnages : Jacques
Rival (chroniqueur) et Norbert de Varenne (poète)
- Ils se rendent aux folies Bergères où ils assistent à un numéro d’équilibriste
- Duroy rencontre deux femmes, une blonde et une brune
- Forestier lui donne de l’argent pour qu’il s’achète un costume pour assister à un dîner le lendemain
- Duroy dépense un louis avec la brune (Rachel)
Chapitre 2
- Duroy se rend chez Forestier dans un costume qu’il a loué et, embarrassé, se regarde dans le miroir. Il se
rassure en s’y trouvant élégant (La figure du double est une thématique récurrente dans les œuvres de
Maupassant)
- Il est accueilli par Madeleine Forestier qu’il trouve séduisante et qui lui présente Clotilde de Marelle et sa
fille Laurine
- Sont aussi présents au dîner Jacques Rival, Norbert de Varenne et le directeur de La Vie Française M.
Walter et sa femme.
- à table, Georges parle de son séjour en Algérie, ce qui intéresse M. et Mme. Walter qui veulent en tirer un
article
- Duroy réussit à tenir des conversations avec chacune des femmes présentes, y compris Laurine (Il est
vraisemblablement irrésistible)
Chapitre 3
Chapitre 4
- Georges va voir Mme. De Marelle. Ils parlent avec facilité. Laurine l’appelle spontanément « Bel-Ami ».
- Clotilde de Marelle l’invite au restaurant avec les Forestier
- Au retour, il embrasse Clotilde et ils démarrent une relation
- Ils se retrouvent chez lui mais suite à une altercation avec les voisins, Clotilde se prend son propre
appartement
- Duroy découvre dans sa maîtresse un goût passionné pour ce “vagabondage d’étudiants en goguette” (en
gros, elle kiffe aller bien dépenser tout son argent pour s’amuser à droite à gauche)
- Duroy se retrouve à court d’argent et Clotilde se met à lui laisser des sous dans les poches
- Un soir, ils vont aux Folies Bergères mais Georges ignore Rachel qui se vexe et Clotilde se vexe également
car elle découvre cette liaison
Chapitre 6
- Georges emprunte de l’argent à Forestier qui devient de plus en plus désagréable envers lui
- Georges se rend donc chez Mme. Forestier pour lui déclarer son amour
- Elle refuse mais le conduit chez Mme. Walter
- Là-bas il fait encore bonne impression auprès des femmes et se fait nommer chef des Echos, et il est invité à
dîner chez les Walter.
- Georges n’ose pas aborder Clotilde mais elle se comporte comme si de rien n’était et l’invite à dîner chez elle
avec les Forestier.
- Duroy rentre avec Norbert de Varenne qui lui raconte sa vision pessimiste de l’existence : « La vie est
une côte. Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais, lorsqu’on arrive en
haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin, qui est la mort. »
- Georges rencontre M. De Marelle et veut lui faire bonne impression
- Charles Forestier annonce qu’il doit partir à Cannes sur ordre du médecin car sa santé s’aggrave
- Duroy se comporte comme un chevalier servant avec Mme. De Forestier
Chapitre 7
- Le départ de Forestier donne de l’importance à Duroy, mais il est attaqué dans un journal concurrent. Selon
eux, Duroy couvrirait une affaire de proxénétisme (prostitution) au profit des affaires Walter
- Duroy fait son enquête et résume l’affaire, mais on le traite de menteur
- Il doit se battre en duel, c’est Jacques Rival qui va tout organiser : « Vingt-cinq pas, une balle au
commandement en levant le pistolet »
- Georges Duroy dort mal, il a peur de mourir, il se regarde dans le miroir, il est pâle
- Pendant le duel, aucun n’est blessé
Chapitre 8
- Grâce au duel, Duroy gagne en réputation et reprend l’appartement que Clotilde avait acheté
- Il reçoit une lettre de Mme. Forestier qui annonce que M. Forestier est mourant et qui lui demande de venir
assister à ses derniers moments
- Arrivé à son chevet, Forestier ne pense qu’à la mort. Duroy repense au discours de Norbert de Varenne.
Forestier meurt.
- Duroy présente ses sentiments à Mme. Forestier
- Duroy a du succès auprès des femmes qu’on ne cesse de lui apporter sur un plateau d’argent (même celles
qui sont mariées)
- Dans les moments où il est en difficulté, il se comporte comme un lâche (ex : il n’ose pas aborder Clotilde
après leur dispute, il ignore Rachel, il a peur de mourir lors du duel qu’il a provoqué…)
- Il a un problème avec l’argent qu’il ne cesse de dépenser et d’emprunter aux autres
- Il fait tout pour que sa réputation soit embellie
Partie II
Chapitre 1
- De retour à Paris, Mme. Forestier demande à Duroy de patienter le temps qu’elle fasse son deuil
- Quelques mois plus tard, elle le fait venir et lui propose un mariage au mois de mai
- Madeleine Forestier aimerait porter un nom noble, et ensemble, ils trouvent un nom à particule en utilisant le
nom du pays des parents de Duroy, Canteleu. (Duroy de Cantel)
- Le lendemain, Duroy annonce qu’il va se marier avec Madeleine à Clotilde
- Duroy et Madeleine se marient en secret à la Mairie et passent leur nuit de noces en Normandie, chez les
parents de Duroy. Madeleine est déçue d’être chez des petits paysans.
Chapitre 2
Chapitre 3
- Duroy rend visite à son ancienne maîtresse, espérant qu’elle lui aura pardonné son mariage. Celle-ci le
pardonne, mais Laurie se montre très fâchée.
- Un soir, Duroy retrouve chez lui sa femme discutant avec Mme. Walter, qui est venue avec ses deux filles,
Rose et la jolie Suzanne. Mme. Walter parlait d’une fête caritative que donnait Jacques Rival, un spectacle
d’escrime auquel assisteraient des femmes du monde.
- Duroy accompagne donc Mme. Walter à cette soirée, ce qui crée un premier lien entre eux.
- Le lendemain, il se rend chez elle et lui fait une déclaration d’amour. Il essaie de l’embrasser mais elle
s’enfuit.
- Une soirée suivante, elle fixe un rendez-vous à l’Eglise de la Trinité
Chapitre 4
- Duroy parvient à séduire Mme. Walter avec une déclaration d’amour un peu ridicule.
- De retour au journal, M. Walter lui annonce que le Ministère est tombé, et que Laroche-Mathieu est aux
affaires étrangères. Le journal va devenir une feuille officielle.
- Duroy amène Mme. Walter dans son appartement et la viole ???
Chapitre 5
Chapitre 6
- Madeleine et Georges assistent donc aux funérailles du comte, et il apprenne que celui-ci lègue toute
sa fortune à Madeleine :
« - Nous ne pouvons pas accepter cet héritage dans ces conditions. Ce serait avouer de ta part une
liaison coupable aux yeux du monde ! Non. Il faut laisser entendre, qu’il m’a laissé, à moi ton mari, la
moitié de cette fortune.
Elle le regarda d’un regard perçant.
- Comme tu voudras. »
- Pour attendrir sa femme, il lui offre un bracelet. Il s’achète aussi un chronomètre où il fait graver ses initiales,
surmontées d’une couronne de baron. « Madeleine se mit à sourire. Elle le trouvait vraiment adroit et fort.
Maintenant qu’il avait des rentes, il lui fallait un titre, c’était juste. »
Chapitre 7
- Walter rachète un hôtel et organise une grande soirée pour exposer un chef d’œuvre qu’il vient d’acquérir.
Duroy est jaloux de ce succès et offensé d’avoir été mis de côté dans l’affaire. Il en veut surtout au ministre,
qui a gagné une fortune grâce à lui et qui continue de dîner à sa table comme si de rien n’était.
- Pendant la soirée, Georges laisse sa femme et retrouve Suzanne, qui lui promet de ne pas se marier sans
son accord. Il aperçoit sa femme parler avec le Ministre : « Jamais il n’irait loin avec cette femme qui faisait sa
maison toujours suspecte, […] et dont l’allure dénonçait l’intrigante. Ah ! s’il avait su ! […] Quelle belle partie il
aurait pu gagner avec la petite Suzanne ! »
- Il rompt avec Mme. Walter, celle-ci lui rend les bénéfices de l’affaire.
- De retour chez lui, Madeleine lui transmet, de la part du ministre, la Légion d’Honneur, qu’il reçoit avec
dédain.
- Ils se rendent à une soirée chez les Walter. Suzanne remarque une ressemblance entre Georges et le
tableau du Christ.
Chapitre 8
- Georges se rend tous les vendredis chez les Walter, sans sa femme la plupart du temps.
- Il demande à Suzanne si elle l’accepterait en tant qu’époux, celle-ci répond que oui. Il lui demande donc de
patienter.
- Le vendredi suivant, Georges fait semblant d’aller chez les Walter, mais en réalité, il va surveiller sa femme.
Celle-ci sort Rue des Martyrs. Il se rend donc chez le commissaire, et ils vont tous deux au logement. Ils
tombent sur Madeleine, les cheveux défaits et les jambes dévêtues. Duroy tire la couverture et y découvre le
ministre Laroche-Mathieu.
- Georges se rend à La Vie Française pour faire un scandale auprès de M. Walter.
Chapitre 9
- Une fois son divorce prononcé, Duroy commence à envisager de se faire élire en Normandie.
- Georges et Suzanne jouent un tour aux Walter et s’enfuient.
Chapitre 10
- Duroy annonce son mariage à Clotilde : « Quoi, tu trompes tout le monde, et tu veux que je te traite comme
un honnête homme ? Crois-tu que je ne sais pas comment tu as volé la moitié de l’héritage de Vaudrec ?
Crois-tu que je ne sais pas comment tu as couché avec Suzanne pour la forcer à t’épouser… ». Ce mensonge
l’accable et il la bat.
- La Vie Française ayant soulevé beaucoup de curiosité depuis quelque temps, le mariage de son rédacteur
en chef dut ce qu’on appelle un fait parisien : « (L’Evêque) Vous êtes parmi les heureux de la terre. Vous,
Monsieur, que votre talent élève au-dessus des autres, vous qui écrivez, vous qui conseillez le peuple, vous
avez une belle mission à remplir, un bel exemple à donner… ». Duroy l’écoutait, ivre d’orgueil. Il devenait un
des maîtres de la terre, lui le fils de deux pauvres paysans de Canteleu. Le regard perdu vers la chambre des
députés, et le regard éblouit par la lumière du soleil, Georges repense à la douce Clotilde.
(Analyse)
Guy de Maupassant, qui ne s’inscrit formellement ni dans le réalisme ni dans le naturalisme, décrit la société
de son époque, et les cercles qu’il est amenés à fréquenter.
Bel-Ami raconte l’histoire de George Duroy, ancien soldat sans le sou qui retrouve, par hasard, à Paris, un
ancien camarade, Forestier, qui obtient son embauche à la rédaction du journal La Vie Française. Commence
alors son inexorable ascension au sein de la société parisienne de la Belle Époque, ascension qu’il effectue
en s’appuyant sur les femmes qu’il rencontre.
Ce roman est l’occasion parfaite de se plonger dans France de la Belle Époque et d’en étudier les nombreux
aspects. Les années 1880 sont le théâtre de l’enracinement du jeune régime républicain et la réalisation de
certaines avancées sociales, dont les fameuses « lois Ferry » relatives à l’instruction. La vie politique est
marquée par l’opposition entre la droite catholique et les républicains, souvent anticléricaux. Elle est surtout
agitée par des scandales et des affaires de corruption.
Maupassant souligne dans Bel-Ami la porosité entre le monde des affaires, la sphère politique et la
presse écrite. Il dépasse ce simple constat en dénonçant l’utilisation de la presse à des fins de
propagande politique ou d’enrichissement personnel. Il écrit : « La France des années 1880 est divisée
entre Paris et la province. Le pays est majoritairement rural et plus d’un Français sur deux habite à la
campagne. »
Enfin, Maupassant décrit Paris comme une ville où l’apparence est primordiale. Ainsi, lorsque
Forestier retrouve Duroy, il lui dit : « À Paris, vois-tu, il vaudrait mieux n’avoir pas de lit que pas
d’habit. »
La condition des femmes dans les années 1880 est précaire. Considérées comme mineures aux yeux de la
loi, elles dépendent de leur père, puis de leur époux. Dans Bel-Ami, les femmes sont des sortes d’agents de
l’ombre. Ce sont bien elles qui vont permettre l’ascension sociale de Bel Ami, alors qu’elles ne sont
pas sur le devant de la scène politique/économique/sociale. G. Duroy est un anti-héros qui ne devient
même pas journaliste : Il écrit : « Il n’a aucun talent. C’est par les femmes seules qu’il y arrive. ».
- Madeleine Forestier est la femme qui tire les hommes vers le haut. Femme douce, désintéressée et
intelligente, elle défend une conception particulièrement moderne du mariage et revendique sa liberté.
- Clotilde de Marelle est quant à elle mariée à un homme très souvent absent et ce, pour son plus grand
plaisir. Mère de la petite Laurine, elle aime se déguiser pour aller fréquenter des lieux populaires. Elle semble
plutôt à l’aise avec l’adultère et insiste pour présenter son amant à son mari. Elle contribue également à aider
Duroy à forger ce qui devient sa philosophie : « Tu trompes tout le monde, tu prends du plaisir et de l’argent
partout. »
- Virginie Walter, également mal mariée, est une femme mûre, mère de deux filles et épouse de l’influent et
riche M. Walter. Elle réagit cependant comme une novice lorsqu’elle doit faire face à ses désirs amoureux et
sexuel. Elle symbolise, certainement plus que les deux précédentes, le refoulement auquel sont contraintes
les femmes pour présenter un visage respectable à la société.
Bel-Ami est un roman qui offre une plongée dans le Paris de la Belle-Époque et un regard inquisiteur sur la
France du début des années 1880. L’œuvre présente également des thèmes qui conservent une grande
actualité tels que la relation entre les milieux d’affaires, les politiques et les médias ou encore la condition
féminine.
Il fait s’interroger le lecteur sur la question de l’ascension sociale : peut-elle ou doit-elle se faire à
n’importe quel prix ?