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DIRECTION DES ETUDES ET DES RELATIONS INTERNATIONALES

ENQUÊTE SUR LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE


(ECE)

TROISIEME TRIMESTRE 2023


RECUL DES ACTIVITES, UNE PREVISION DE REDRESSEMENT
AU QUATRIEME TRIMESTRE 2023

23 NOVEMBRE 20231

1
L'enquête sur la conjoncture économique (ECE) est réalisée quatre fois par an auprès des entreprises dans tout le pays.
Les réponses pour ce trimestre ont été recueillies auprès de 179 entreprises entre le 19 septembre 2023 et le 28 octobre 2023
[Encadré 2].
Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

Résumé : Les activités ont reculé dans une proportion identique à la progression du
précédent trimestre. Les entreprises prédisent une reprise pour le quatrième trimestre.

Contrairement à l’accélération attendue lors de l’ECE de juillet 2023, les dirigeants


d’entreprises, décrivent une baisse des activités du secteur réel formel pendant le troisième
trimestre de 2023 selon les perceptions collectées en octobre 2023.
Les ventes et les carnets de commande ont régressé, l’emploi a été quasiment stable. En
revanche, l’investissement a progressé. Ce dernier constat est imputable à la hausse des
investissements chez les grandes entreprises du secteur secondaire. Les coûts de production
ont augmenté. Etant donné que les bénéfices ont replié, il est fort probable que
l’augmentation des prix de vente a été moindre que celle des coûts de production.
En ce qui concerne les perspectives pour le quatrième trimestre de 2023, les chefs
d’entreprise prévoient un redressement de la situation. Les ventes, les carnets de commande,
les investissements et l’emploi seront tous en hausse. Il en sera de même pour les bénéfices.
La hausse de la demande à l’approche des fêtes de fin d’année explique en grande partie cette
prévision.
A l’instar des réponses obtenues en juillet 2023, les entreprises classent l’« incertitude de la
conjoncture économique », l’« incertitude du contexte socio-politique » et le « délestage » comme étant les
principales contraintes au développement de leur activité.
Graphique 1 : Conjoncture économique globale

Source : BFM, ECE de juillet et d’octobre 2023

Notes : Les soldes d'opinion sont placés sur un rayon dans le graphique et vont de -1 à +1. Une valeur plus éloignée (positive) du
centre est meilleure et indique une expansion. La ligne en pointillés indique des conditions inchangées et une valeur à
l'intérieur de la ligne en pointillés signifie une contraction de l'activité économique.

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Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

I-PERCEPTION DES ENTREPRISES SUR LEURS ACTIVITES AU TROISIEME TRIMESTRE 2023

Ralentissement généralisé des activités des entreprises : ventes et commandes en baisse.

Contrairement à ce qui a été observé au trimestre précédent, le troisième trimestre de 2023 a


été caractérisé par une contraction des activités des entreprises non-financières. Les chefs
d’entreprise ont évalué l’évolution des ventes à -15,2 %, contre +20,5 % auparavant. Le recul
des ventes a concerné l’ensemble des trois secteurs d’activité, mais le secteur primaire en a le
plus souffert (-52,5 % en solde Graphique 2 : Soldes d’opinion des ventes par secteur [en %]
d’opinion).
La chute des ventes s’est
généralisée sans aucune distinction
de taille, mais les microentreprises
ont été les plus impactées (-18,5 %
en solde d’opinion). Le même
scénario a été observé au niveau
du volume des carnets de
commandes. Les opinions des
entreprises sur la variation des
commandes ont été de -9,3 %, Source : BFM, série d'ECE d’octobre 2022 à octobre 2023
après +23,6 % trois mois plus tôt.
Le secteur primaire en a été le plus concerné, avec un solde d’opinion de -21,8 %.
En revanche, le secteur tertiaire a fait exception par rapport à la baisse des commandes
(+0,3 % en solde d’opinion). Selon la taille, la tendance baissière des commandes s’est
répandue au niveau de toutes les catégories d’entreprises, mais les microentreprises ont été
les plus touchées (-29,2 % en solde d’opinion). Pour ce qui est des petites entreprises, des
entreprises de taille moyenne et les grandes entreprises, leurs jugements par rapport à
l’évolution des commandes ont été respectivement de -16,1 %, de -17,8 %, et de -6,1 %.
Hausse des investissements, notamment pour le secteur manufacturier, et stabilité de l’emploi
Du point de vue global, les investissements ont augmenté au troisième trimestre de 2023.
Les chefs d’entreprise ont estimé cette hausse à +9,2 %, contre une baisse de -0,4 % au
trimestre précédent. Cette reprise des investissements a surtout été portée par le secteur
secondaire, avec un solde d’opinion de +28,9 %. Cependant, les investissements au niveau
des secteurs primaire et tertiaire ont évolué dans le sens opposé. Les opinions des entreprises
des secteurs primaire et tertiaire sur l’évolution des investissements ont été respectivement
de -41,8 % et de -9,1 %. Selon la taille, les grandes entreprises ont été les seules à connaitre
une hausse des investissements (+18,4 % en solde d’opinion).
En ce qui concerne l’emploi, une stabilité a été constatée sur la période sous revue. L’opinion
globale des entreprises formelles sur l’évolution de l’emploi a été de -0,7 %, après -2,5 %
auparavant. Toutefois, il est à remarquer l’existence d’une disparité des opinions selon les
secteurs d’activité. Les secteurs primaire et secondaire ont déclaré une compression du
personnel (respectivement de -3,7 % et de -22,0 % en soldes d’opinion), tandis que le secteur
tertiaire a évoqué un renforcement (+34,0 % en solde d’opinion). Par rapport à la taille, les
opinions ont également été divergentes. Les microentreprises et les entreprises de taille
moyenne ont déclaré une compression du personnel (respectivement de -13,3 % et de
-1,9 % en soldes d’opinion), tandis que les petites entreprises ont évoqué un renforcement
(+4,9 % en solde d’opinion).

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Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

Les coûts d’exploitation, les coûts unitaires de production et les charges du personnel continuent
à augmenter, et les bénéfices réalisés continuent à diminuer.
L’ensemble des coûts ont continué à augmenter au troisième trimestre de 2023. L’opinion
des chefs d’entreprises sur l’évolution des coûts d’exploitation hors énergie a été de +27,9 %,
si cela a été de +33,9 % un trimestre plus tôt. Cette hausse a touché l’ensemble des trois
secteurs d’activité, mais a été plus prononcée au niveau des secteurs tertiaire et secondaire
(respectivement de +34,5 % et de +25,9 %, en soldes d’opinion). La croissance des coûts
d’exploitation n’a pas fait d’exception par rapport à la taille de l’entreprise. Toutefois, les
entreprises de taille moyenne ont été les plus touchées (+38,7 % en solde d’opinion), et les
microentreprises ont été les moins concernées (+15,5 % en solde d’opinion).
Graphique 3 : Conjoncture économique globale au troisième trimestre 2023

Secteur Prim aire Secondaire Tertiaire

Volum e de ventes -52,5 -15,9 -4,7

Volum e de carnets de com m andes -21,8 -13,4 0,3

Investissem ent effectué -41,8 28,9 -9,1

Evolution de l’em ploi -3,7 -22,0 34,0

Coûts d’exploitation en excluant l'énergie 14,7 25,9 34,5

Evolution des rém unérations 19,4 34,0 39,2

Coût unitaire 69,4 -5,3 48,9

Prix de vente -7,8 1,1 35,4

Bénéfices -67,3 -20,7 -35,3

Entreprise de taille
Taille de l'entreprise Micro entreprise Petite entreprise Grande entreprise
m oyenne
Volum e de ventes -18,5 -12,0 -17,7 -14,8

Volum e de carnets de com m andes -29,2 -16,1 -17,8 -6,1

Investissem ent effectué -21,9 -12,4 -16,5 18,4

Evolution de l’em ploi -13,3 4,9 -1,9 -0,6

Coûts d’exploitation en excluant l'énergie 15,5 31,0 38,7 25,0

Evolution des rém unérations -1,7 22,8 18,7 40,4

Coût unitaire 23,6 23,3 40,9 14,8

Prix de vente 4,7 8,1 10,9 13,2

Bénéfices -26,6 -26,6 -42,0 -27,2

Inférieur à De -75% à de -50% de -25% de 0% de 25% de 50% Supérieur


Légende
-75% -50% à -25% à 0% à 25% à 50% à 75% à 75%
Source : BFM, ECE, Octobre 2023.
Notes : Les soldes d’opinion varient de -100 % à +100 %. Dans le graphique, une nuance plus foncée de rouge indique un climat
économique « plus chaud » (un solde d’opinion plus élevé) alors qu’une nuance plus foncée de bleu indique un climat « plus froid »
(un solde d’opinion plus bas). Les colonnes indiquent les différents secteurs de l’économie. Le secteur primaire comprend
l’agriculture et l’élevage, le secteur secondaire comprend l’exploitation minière, la fabrication, la production et la distribution d’eau et
d’électricité. Le secteur tertiaire comprend la construction, le commerce de détail et les services.

Les coûts unitaires ont également suivi cette tendance haussière. Le solde d’opinion relatif à
l’évolution des coûts unitaires a été de +20,5 %, après +11,2 % au trimestre précédent. Cette
augmentation a surtout été observée au niveau des secteurs primaire et tertiaire, avec des
soldes d’opinion respectifs de +69,4 % et de +48,9 %. Les entreprises de taille moyenne ont
été les plus concernées, avec un solde d’opinion de +40,9 %. Cependant, les grandes
entreprises ont été les moins touchées, avec un solde d’opinion de +14,8 %.
La même dynamique a été constatée au niveau des charges liées à la rémunération du
personnel. L’estimation des entreprises sur l’évolution des charges du personnel a été de
+34,5 %, après +24,8 % auparavant. Les secteurs secondaire et tertiaire ont été les plus
impactés, avec des soldes d’opinion respectifs de +34,0 % et de +39,2 %. Selon la taille, les

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Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

grandes entreprises ont été les plus concernées par cette hausse des charges salariales
(+40,4 % en solde d’opinion).
Pour ce qui est des bénéfices, ces derniers ont diminué sur la période analysée. L’opinion des
entreprises sur l’évolution des bénéfices a été de -30,0 %, contre +3,4 % au trimestre
précédent. Les activités du secteur primaire ont été les moins rentables, avec un solde
d’opinion de -67,3 %. Par rapport à la taille, les entreprises de taille moyenne ont été les plus
affectées, avec un solde d’opinion de -42,0 %.
L’ « incertitude de la conjoncture économique » continue d’être la principale contrainte au
développement des activités des entreprises.
Au troisième trimestre de 2023, les deux premiers obstacles au développement des
entreprises ont été l’« incertitude de la conjoncture économique » et le « délestage » (tous évoqués par
72,1 % des entreprises). Graphique 4 : Facteurs limitant la croissance des entreprises [en %]

L’ « incertitude du contexte socio- Incertitude de la conjoncture économique


Délestage
politique » est le troisième Incertitude du contexte socio-politique
facteur limitant, affirmé par Fiscalité
70,4 % des entreprises. Pour Problèmes liés aux réseaux de transports
Insuffisance de la demande
ce qui est de la « fiscalité » et Activités informelles
des « problèmes liés aux réseaux Conditions de la concurrence
3T 2023
de transports », ces facteurs ont Insuffisance de matières premières
2T 2023
été cités respectivement par Corruption
Concurrence des importations 1T 2023
64,3 % et 42,5 % des Insuffisance d’équipement ou de matériels
4T 2022
entreprises. Insuffisance de main d’œuvre
Aucun
Les facteurs tels que 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
l’ « insuffisance de la demande », Source : BFM, série d’ECE de décembre 2022 à octobre 2023.
les « activités informelles » et les
« conditions de la concurrence » ont continué d’être considérés par les chefs d’entreprises comme
défavorables au développement de leurs activités (respectivement évoqués par 38,1 %,
29,1 %, et 27,4 %). Dans une moindre mesure, il existe encore des entreprises qui souffrent
de l’existence des autres facteurs tels que l’ « insuffisance de matières premières », la « corruption »,
la « concurrence des importations », et l’ « insuffisance d’équipement ou de matériels » (respectivement
indiqués par 18,7 %, 18,6 %, 16,9 %, et 14,7 % des entreprises). Le facteur le moins
considéré a été l’ « insuffisance de main-d’œuvre », cité par 2,5 % des entreprises.
II-INDICATEUR SYNTHETIQUE D’ACTIVITE DES ENTREPRISES (IAE2) A MADAGASCAR

L’IAE a été de -10,6 % au troisième trimestre de 2023. Les ventes et les carnets de commande
ont diminué respectivement de -15,2 % et de -9,3 %. Les bénéfices ont suivi cette tendance,
avec un repli de -30,0 %. L’emploi est resté quasiment stable (faible baisse de -0,7 %).
En revanche, l’investissement a augmenté de 9,2 %. Ce dernier indicateur a été tiré à la hausse
par celui des grandes entreprises du secteur industriel.
La classification par secteur d’activité et par taille des entreprises montrent que la baisse
concerne tous les sous-ensembles d’entreprises. Néanmoins, avec un IAE de -37,7 %, le recul
est plus important pour le secteur primaire. Il est de -10,9 % pour le secteur secondaire et de
-3,2 % pour le secteur tertiaire. Par ailleurs, le repli est plus ou moins inversement relié à la
taille des entreprises. Il est de -22,1 % pour les microentreprises, contre -7,9 % pour les
grandes entreprises.

2
L’IAE a été construit à partir d’une moyenne pondérée de cinq soldes d’opinion des principales variables de cette enquête :
évolutions des ventes, des carnets de commande, de l’emploi, de l’investissement et du bénéfice.
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Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

Graphique 5 : Evolution de l’IAE selon la taille des entreprises [en %]


50
38,7
40 Micro entreprise

30 10,6
20 7,2 12,5 Petite entreprise

10

0 Entreprise de taille
moyenne
-10

-20 Grande entreprise

-30
-10,6

-40 Ensemble

-50 -27,4
3T2022 4T2022 1T2023 2T2023 3T2023 Perspective
4T2023

Source : BFM, série d'ECE d’octobre 2022 à octobre 2023

Pour ce qui est des perspectives pour le dernier trimestre de 2023, les entreprises prévoient
une reprise des activités, notamment par une hausse de la demande à l’approche des fêtes de
fin d’année. Toutefois, le secteur primaire anticipe une poursuite du repli. Par ailleurs, on
note une divergence d’évolution selon les tailles des entreprises avec des reculs pour les
microentreprises et les petites entreprises et un accroissement pour les grandes entreprises et
celles de taille moyenne.
III-PERSPECTIVES SUR LES ACTIVITES AU QUATRIEME TRIMESTRE 2023

Perspectives de redressement pour le quatrième trimestre 2023.


Plus de dynamisme dans les activités des secteurs secondaire et tertiaire est attendu au
quatrième trimestre 2023 en particulier pour les grandes entreprises.

Une anticipation à la hausse des ventes (+16,2 %) et des commandes (+16,8 %) par rapport
au troisième trimestre 2023 est émise.
Cette intensification des Graphique 6 : Perspectives des ventes, des commandes et des IAE [en %]
activités est prévue au niveau
des secteurs secondaire et
tertiaire en affichant des soldes
d’opinion respectifs de
+29,4 % et de +16,3 % pour
les ventes et de +26,9 % et de
+11,3 % pour les commandes.
Observée selon leur taille, les
grandes entreprises seraient les
plus actives avec des soldes
d’opinion respectifs de
+22,6 % et de +21,5 % sur les
ventes et sur les commandes.
Les chefs d’entreprises de taille Source : BFM, série d'ECE d’octobre 2022 à octobre 2023
moyenne prévoient plus de difficultés pour le redressement (soldes d’opinion de +1,4 %
pour les ventes et de +11,7 % pour les commandes).

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Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

L’IAE prévu de +12,5 % pour le quatrième trimestre confirmerait cette tendance à la reprise
des activités après un troisième trimestre morose. Les caractéristiques saisonnières de la
demande en cette période de fin d’année boosteraient aussi les activités.
Soutenu par ce facteur saisonnier, les chefs d’entreprises des secteurs secondaire et tertiaire
s’apprêtent à investir pendant le trimestre (soldes d’opinion respectifs de +21,3 % et de
+6,4 %). Le solde d’opinion global sur l’investissement serait de +10,8 %. Les grandes
entreprises seraient celles qui projetteraient d’investir le plus (solde d’opinion de +17,0 %).
En outre, les chefs d’entreprises seraient prêts à revoir leur effectif à la hausse, que ce soit
pour les emplois permanents (solde d’opinion de +4,2 %) que pour les emplois temporaires
(+20,9 %). Le développement des activités de fabrication durant cette période de fête battrait
son plein nécessitant du personnel temporaire.
La persistance de la hausse des charges d’exploitation, additionnée d’une augmentation des
charges salariales, induirait un accroissement du coût unitaire de production.
Tous les secteurs d’activité prévoient une hausse du coût d’exploitation avec un solde
d’opinion global de +35,6 %. Selon la taille, les entreprises de taille moyenne seraient celles
qui appréhenderaient le plus la hausse avec un solde d’opinion de +46,0 %, suivies des
grandes entreprises (+35,0%), des petites entreprises (+15,6%) et des microentreprises
(+9,9 %).
Une hausse de charges salariales est prévisible compte tenu des recrutements prévus sur la
période. Environ 37,9 % des entreprises prévoient une hausse de ces charges, tandis que
2,6 % prévoient une baisse, correspondant à un solde d’opinion de +35,3 %.
En conséquence, le coût unitaire de production serait en hausse pour 26,1 % des entreprises,
contre 11,1 % annonçant une baisse, rendant un solde d’opinion global de +15,0 % pour
cette rubrique. Cet avis est pressenti surtout chez les entreprises du secteur tertiaire
(+40,8 %) et celles du secondaire (+3,4 %). Ainsi, les entreprises de ces deux secteurs
prévoient de réviser à la hausse leur prix à la vente : solde d’opinion de +29,7 % pour le secteur
tertiaire et +4,5 % pour le secteur secondaire. Le solde d’opinion global sur le prix de vente serait
de +12,3 %.
Graphique 7 : Soldes d’opinion sur les coûts et les bénéfices [en %]

Source : BFM, série d'ECE d’octobre 2022 à octobre 2023

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Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

Hausse du bénéfice surtout chez les grandes entreprises


Compte tenu de ce relèvement de prix de vente, un accroissement du bénéfice est attendu
par 27,5 % des entreprises, contre 15,1 % pronostiquant sur une baisse, ce qui donne un
solde d’opinion global de +12,4 %. Cette perception est retrouvée surtout chez les
entreprises du secteur primaire (solde d’opinion de +23,6 %), suivies du secteur secondaire
(+17,6%) et du secteur tertiaire (+1,3%). Analysé selon leur taille, les grandes entreprises
seraient celles qui en profiteraient le plus avec un solde d’opinion de +20,6 %, les autres
types d’entreprises prévoyant des soldes d’opinion négatifs sur le bénéfice.
Les conditions d’accès aux crédits ont légèrement durci durant le troisième trimestre.
Une persistance de cette situation serait attendue au quatrième trimestre.
Selon les chefs d'entreprises interrogés, 14,2 % d'entre elles ont constaté une détérioration
des conditions, tandis que seulement 7,0 % ont observé une amélioration, soit un solde
d'opinion global de -7,2 %. Cette situation persisterait au quatrième trimestre, puisque 9,8 %
des entreprises prévoient une détérioration des conditions, alors que 4,4 % prévoient une
amélioration des conditions, aboutissant à un solde d’opinion global de -5,4 %.
Graphique 8 : Soldes d’opinion sur les conditions de prêt [%]

Source : BFM, série d'ECE d’octobre 2022 à octobre 2023

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Enquête de conjoncture économique – Octobre 2023

Encadré 1 :
Le moyen privilégié des entreprises pour leurs transactions
Une question sur la préférence des entreprises entre l’utilisation de la monnaie scripturale ou de la monnaie
fiduciaire pour leurs transactions a été posée. La plupart des entreprises ont affirmé avoir une préférence
pour les virements, les chèques, les monnaies électroniques, c'est-à-dire la monnaie scripturale. Certaines
entreprises n’écartent pas l’utilisation de la monnaie fiduciaire pour plusieurs raisons dont l’éloignement,
la préférence des clients, les types de clients (assujettis à la TVA ou non).
Les entreprises rencontrent quelques difficultés en cas d’augmentation inattendue de la demande, à savoir :

-L’insuffisance de leur trésorerie ;


-L’insuffisance de matières premières ;
-L’insuffisance de ressources humaines et de main d’œuvre qualifiée ;
-Les délais d’approvisionnement chez les fournisseurs ;
-Les besoins en matériels et équipements plus performants à la hauteur de la technologie innovante ;
-Les difficultés d’accès aux crédits ;
-Le délestage.
Les chefs d’entreprises se sont également exprimés sur les divers sujets ci-après :

-La crainte d’une crise politique après les élections ;


-L’inflation persistante ;
-Les fluctuations du taux de change ;
-L’insécurité grandissante ;
-L’augmentation du coût des frets aériens ;
-La dégradation des infrastructures routières ;
-Le taux élevé appliqué sur les crédits bancaires.

Encadré 2 : Enquête sur la conjoncture économique de Banky Foiben’i Madagasikara

L'objectif de l’ECE est de disposer, en temps voulu, d’informations sur les conditions économiques et les
anticipations des entreprises quant à l'évolution de l'économie malagasy. BFM réalise des enquêtes, quatre
fois par an, auprès des entreprises de tous les secteurs de l'économie, reparties dans différentes localités du
pays. La consultation est menée par son personnel et le questionnaire, de seulement deux pages, peut être
complété via une plateforme en ligne, collecté sur papier par les enquêteurs, expédié par la poste ou par
courriel électronique. Les réponses à la plupart des questions se font sur une échelle de trois choix : baisse,
stabilité et hausse.
Les réponses au questionnaire sont recueillies pendant quelques semaines et font référence à l'évolution du
trimestre en cours par rapport au précédent et comprennent les anticipations des entreprises pour le
trimestre suivant.
L’échantillon est composé d’entreprises formelles. Il est stratifié selon les trois secteurs d’activités et la taille
des entreprises (micro, petites, moyennes et grandes entreprises). La probabilité de tirage d’une entreprise
est proportionnelle à sa taille. Ainsi, l’échantillon de départ (octobre 2017), représentant plus de 75,0 % des
encours de crédit, comportait 215 entreprises. Si nécessaire, une entreprise non-répondante (introuvable,
etc.) est remplacée par une autre de la même branche d’activité et plus ou moins de la même taille. Les
réponses pour le troisième trimestre de 2023 ont été recueillies auprès de 179 entreprises entre le
19 septembre 2023 et le 28 octobre 2023.
Plusieurs graphiques de ce rapport utilisent le concept de solde d'opinion, une méthodologie utilisée pour
une analyse des données d'enquête d’opinions. C’est la différence entre la proportion d'entreprises qui
répondent « a augmenté » et celle qui répliquent « a diminué ». Si le solde d'opinion est positif, cela signifie
qu'une plus grande part d’entreprises considère que l'activité a augmenté, contre une baisse pour un solde
négatif et une stabilité pour un solde proche de zéro.

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