Vous êtes sur la page 1sur 27

Réf.

: G1815 V3

CO2 (dioxyde de carbone)


Date de publication :
10 décembre 2022

Cet article est issu de : Procédés chimie - bio - agro | Opérations unitaires. Génie de la
réaction chimique

par Pierre LE CLOIREC

Résumé La problématique du CO2 est abordée dans son ensemble. Cet article décrit les
propriétés physico-chimiques de la molécule, les sources et les impacts du CO2 sur la
santé et l’environnement ainsi que son identification et sa quantification dans les
émissions gazeuses. La législation est abordée en relation avec les accords
internationaux sur le climat. Les grandes technologies de séparation, de concentration,
de transport et de stockage sont décrites. La valorisation du CO2 est illustrée par
quelques exemples. Des données technico-économiques permettent d’apprécier chaque
étape de l’approche technologique de réduction des émissions dans l’atmosphère.

Abstract The problem of CO2 is presented as a whole. This article describes the physical
and chemical properties of CO2, its sources and impacts on health and the environment,
and its identification and quantification in gaseous emissions. The regulations in force are
discussed in relation to international agreements on climate. The technologies of
separation, concentration, transport and storage are described. The recovery of CO2 is
illustrated by examples. Technical and economic criteria are given for each step of these
technologies designed to reduce emissions into the atmosphere.

Pour toute question :


Service Relation clientèle
Techniques de l’Ingénieur
Immeuble Pleyad 1 Document téléchargé le : 27/09/2023
39, boulevard Ornano
93288 Saint-Denis Cedex Pour le compte : 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | Tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (dioxyde de carbone)

par Pierre LE CLOIREC


Professeur, directeur honoraire de l’ENSCR
École nationale supérieure de chimie de Rennes, France

1. Structure et caractéristiques de la molécule............................ G 1 815v3 – 2


2. Cycle du carbone ............................................................................ — 3
3. Sources et impacts ......................................................................... — 3
3.1 Sources et puits ................................................................................. — 3
3.1.1 Sources : oxydation de la matière carbonée .......................... — 3
3.1.2 Puits de carbone : océans – photosynthèse ........................... — 4
3.2 Émissions dans le monde par pays ................................................... — 5
3.3 Évolutions temporelles et sectorielles en France ............................. — 6
3.4 Effets sur la santé – Impacts sur l’environnement : effet de serre ... — 7
4. Métrologie – Analyse...................................................................... — 8
4.1 Échantillonnage – Prélèvement ......................................................... — 8
4.2 Séparation – Quantification ............................................................... — 8
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

4.2.1 Dosages directs ....................................................................... — 8


4.2.2 Séparation par chromatographie et quantification ................ — 9
5. Législation – Quotas ....................................................................... — 9
5.1 Protocole de Kyoto – COP21 et leurs implications............................ — 9
5.2 Applications en France du protocole de Kyoto – COP21 : les quotas — 9
5.3 Bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES) – Base
Carbone‚ – Bilan carbone‚............................................................... — 10
6. Captage, séparation, concentration, stockage
et valorisation.................................................................................. — 10
6.1 Enrichissement, capture du CO2 dans les fumées ............................ — 11
6.2 Procédés de séparation ...................................................................... — 12
6.2.1 Transfert gaz-liquide : lavage de gaz, absorption ................... — 12
6.2.2 Transfert gaz-solide : adsorption ............................................ — 12
6.2.3 Changement de phase : cryocondensation ............................ — 14
6.2.4 Séparation membranaire ......................................................... — 14
6.2.5 Formation d’hydrates de gaz................................................... — 14
6.2.6 Quelques coûts comparés des différentes techniques
de séparation ........................................................................... — 15
6.3 Compression, transport ..................................................................... — 15
6.4 Stockage ............................................................................................. — 15
6.4.1 Stockage dans les formations géologiques ............................ — 15
6.4.2 Stockage au fond des océans ................................................. — 17
6.5 Estimation du coût global de la chaı̂ne CSC en France .................... — 17
6.6 Valorisation ......................................................................................... — 17
7. Conclusion........................................................................................ — 19
8. Glossaire ........................................................................................... — 19
9. Sigles, notations et symboles ...................................................... — 19
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 1 815v3

E ffet de serre, réchauffement de la planète, augmentation du niveau de la


mer, fonte de la banquise ou de glaciers…, toutes ces expressions sont
maintenant entrées dans le langage du grand public du fait de propos plus ou
moins alarmistes transmis par les médias.

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 1

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Les conférences internationales de Rio (1992) et de Kyoto (1997) (COP3 –


38 pays signataires) marquent une volonté de réduction des polluants atmos-
phériques. En 1997, le protocole de Kyoto imposait aux 38 pays signataires
de réduire de 5,2 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici la période
2008-2012. Dans ce contexte, l’Union européenne a émis une directive, adoptée
le 13 octobre 2003, prévoyant des quotas de rejets et des pénalités en cas de
dépassement des engagements. La France a diminué ses émissions de CO2
d’environ 15 % et de 6 % respectivement par rapport aux années 1990 et
2010 [1]. En décembre 2015, la COP21 (21e Conférence des Parties), regroupant
195 pays, tenue à Paris, a permis une discussion entre États et de générer un
texte d’accord avec, en particulier, une limite à 2  C de la hausse des tempéra-
tures en 2100. Ceci entraı̂ne une diminution drastique (- 25 % en 2030) [2] des
gaz à effet de serre (GES) présents dans les émissions dues à l’activité humaine.
Basées sur les données françaises, les principales molécules à effet de serre
(GES) sont répertoriées et définies. On trouve, avec leur valeur de contribution
sur l’effet de serre, la vapeur d’eau pour 55 %, le dioxyde de carbone (CO2) pour
39 %, le méthane (CH4) 2 %, l’ozone (O3) 2 %, le protoxyde d’azote (N2O) 2 %
ainsi que, pour une moindre part, les halocarbones (chlorofluorocarbones
(CFC), fréon, perfluorométhanes) et l’hexafluorure de soufre (SF6) [1]. Certains
auteurs ne prennent pas en compte la vapeur d’eau et dans ce cas, bien sûr, les
valeurs de répartition sont différentes. Il convient de bien spécifier que, dans les
bilans et les données publiées, l’ensemble des GES est généralement donné en
tonne équivalent CO2 (tCO2 eq). Dans ce présent article, nous nous intéresse-
rons exclusivement au gaz carbonique (tCO2).
Dans une approche écologique et/ou réglementaire, il est nécessaire de
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

contrôler et de réduire les émissions de gaz à effet de serre et en particulier


les rejets de dioxyde de carbone [2] [3] [4] [5]. C’est dans ce contexte général
que sera abordée, dans cet article, la problématique du CO2.

– il peut être corrosif en présence de vapeur d’eau ;


1. Structure – en fonction du pH des solutions aqueuses, le dioxyde de
carbone, après dissolution, forme des carbonates et bicarbona-
et caractéristiques tes (hydrogénocarbonates) plus ou moins solubles dans l’eau.
de la molécule Les équilibres calcocarboniques ont été largement étudiés en parti-
culier pour les eaux de surface et les eaux destinées à l’alimenta-
tion humaine [7] [8]. Les équations d’équilibre peuvent être écrites
de manière simplifiée :
Le dioxyde de carbone a été découvert, en 1638, par le méde-
cin belge Jan Baptist Van Helmont. Vers 1750, il est étudié par H2CO3  HCO3− + H+ pK a = 6,3 à 25 °C
Joseph Black, chimiste et physicien écossais. Joseph Priestley,
pasteur anglais, isole le gaz carbonique en 1766 et c’est en
HCO3−  CO23− + H+ pK a = 10,3 à 25 °C
1776 que le chimiste français Antoine Laurent de Lavoisier
met en évidence la production du CO2 lors de la combustion
du carbone en présence d’oxygène. CO2 + H2O  H2CO3 pK a = 1,41 à 25 °C

Le tableau 1 regroupe quelques caractéristiques physicochimi- – des calculs ou diagrammes des équilibres calcocarboniques
ques du dioxyde de carbone [6] [J 6 280]. permettent d’obtenir les espèces en présence en fonction des
À partir de sa structure moléculaire, certaines propriétés macro- conditions opératoires telles que le pH, la température, la force
scopiques peuvent être énoncées : ionique… On se rappellera les équations et les graphes de
Legrand-Poirier ou encore de Hallopeau-Dubin permettant de déter-
– le CO2 représente le degré ultime d’oxydation du carbone. C’est miner si une eau est agressive ou incrustante [9] [10] [11] [12] [13]
une molécule assez stable et relativement inerte chimiquement ; en fonction de ses caractéristiques physicochimiques et des condi-
– c’est un gaz acide légèrement soluble dans l’eau (1,45 g.L-1 à tions opératoires ;
P = 1 atm et T = 25  C). La variation de la constante de Henry H (atm) – suivant son état et son degré de pureté, le gaz carbonique
avec la température T est donnée par une équation classique [6] : présente différentes applications : il sert, sous forme gazeuse, à
carbonater les boissons et à créer des couches fluides isolantes
ΔH
lg (H ) = +B (1) dans l’agroalimentaire ou la mécanique, ou à produire des algues.
RT Le CO2 liquide est utilisé comme réfrigérant, neige carbonique ou
agent propulseur. À l’état solide, il est appelé « carboglace » ou
avec DH = 8,65 J.mol-1 et B = 6,73 ; « glace sèche » et sert au décapage cryogénique, à la conservation

G 1 815v3 – 2 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

Sciemment, le CO2 a été mis au centre de ce cycle, permettant de


Tableau 1 – Caractéristiques physicochimiques du montrer soit ses transformations soit sa production. On retrouve
dioxyde de carbone (voir [6] [J 6 280]) ainsi les composés inorganiques comme le carbone de valence zéro,
les carbonates, bicarbonates qui montrent leur importance dans les
Dioxyde de carbone CO2 sources et puits de régulation du CO2 dans l’atmosphère (cf. § 3).
Gaz carbonique O=C=O La photosynthèse, produisant à partir du CO2 des molécules organi-
Anhydride carbonique ques complexes et bien sûr de l’oxygène, est primordiale dans la vie
sur terre tant au niveau énergétique (énergie fossile, combustion…)
que pour la vie (respiration) et l’alimentation humaine et animale.
Numéro CAS 124-38-9
Dans ce dernier cas, il s’ensuit la synthèse d’acides aminés, peptides
et protéines. La dégradation chimique ou biologique de ces compo-
Gaz incolore et
État à pression et à température ordinaires sés organiques vont donner des déchets organiques plus ou moins
inodore
complexes pouvant produire, soit en absence d’oxygène, du méthane
(fermentation méthanique) soit, en présence d’oxygène, redonner
Masse molaire (g.mol-1) 44,01
du CO2.
Dimension moléculaire (nm) 0,350-0,510
À retenir
Masse volumique sous 1 atm à :
– Le carbone forme un cycle complexe de réactions.
0  C (kg.m-3) 1,977 – Ce cycle comprend des réactions d’oxydation, de réduc-
tion, de biodégradation, de photosynthèse.
20  C (kg.m-3) 1,870

Viscosité à - 78 C (Pa.s) 7.10-5
3. Sources et impacts
Température de sublimation ( C) - 78,5

Température de fusion ( C) - 57
3.1 Sources et puits
-1
Chaleur latente de fusion (kJ.kg ) 196,33
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

3.1.1 Sources : oxydation de la matière carbonée


Température critique ( C) 31,06 Les principales sources de CO2 sont i) des émissions naturelles
(volcans par exemple) et ii) l’oxydation de la matière organique
Pression critique (MPa)-(atm) 7,4-72,9 sous toutes ses formes ou de composés inorganiques (charbon, par
exemple). C’est un produit fatal de cette transformation, c’est-à-dire

Température au point triple ( C) - 56,6 que thermodynamiquement il est le plus stable et reste le produit
ultime de réaction d’oxydation. Celle-ci peut être due à un effet ther-
Pression au point triple (bar) 5,185 mique (combustion, incinération), chimique (réaction avec un oxy-
dant) ou biologique (biodégradation principalement par des microor-
Solubilité dans l’eau à 25  C (g.L-1) 1,45 ganismes aérobies). En effet, toute matière organique, définie par
une formule brute du type CmHnOp, réagit pour donner du dioxyde
 -1
Solubilité dans l’éthanol à 20 C (g.L ) 2,964 de carbone et de l’eau suivant une réaction générale de la forme :

4 CmHn Op + (4m + n − 2p ) O2 → 4m CO2 + 2nH2O



Constante de Henry à 25 C (atm) 1,51.102

Saveur Piquante Si la matière organique comprend des hétéroatomes (azote, sou-


fre, chlore…), les réactions (simplifiées dans les équations suivan-
de denrées périssables… Depuis quelques années, il est utilisé tes) conduisent à la production de composés multiples à émissions
pour effectuer des extractions (cafés, arômes…) solide-fluide super- réglementées :
critique [BE 8 065] [CHV 4 032] [CHV 4 015] [CHV 7 005] [G 1 816]
[MED 7 700]. RSx + O2 → SOx + CO2 + H2O

À retenir RNx + O2 → NOx + N2 + CO2 + H2O

– Le CO2 représente le degré ultime d’oxydation du carbone.


– Le CO2 est stable et relativement inerte. RClx + O2 → HCl + Cl2 + CO2 + H2O
– C’est un gaz acide et acidifiant les solutions aqueuses.
– Après dissolution dans l’eau, il forme des carbonates et Dans le cas de la matière minérale carbonée, on obtient une réac-
des hydrogénocarbonates via des réactions d’équilibres calco- tion qui peut être symbolisée très simplement par :
carboniques.
C + O2 → CO2

Il est évident que des impuretés présentes dans des charbons ou


2. Cycle du carbone des fuels, comme le soufre, très présent sous la forme de S , de
mercaptans ou de sulfures, vont produire des oxydes de soufre
(SOx).
L’élément carbone rentre dans un cycle complexe de transforma- L’augmentation du CO2 dans l’atmosphère est due en grande par-
tions : oxydation, réduction, biodégradation, photosynthèse… tie à l’activité humaine. La figure 2, proposée par le Groupe
La figure 1 tente de schématiser cet ensemble complexe de réactions. d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 3

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Carbone minéral
insoluble
CaCO3, MgCO3
...

Précipitation
Dissolution
Carbone
élémentaire

n
lca
Vo
CH4 CO2
Méthane HCO3–, CO2–
3
Eau

Combustion
Oxydation
Co
Ox mb
yd ust n
at io tio
io n
n lisa
bi
Dégradations anaérobies

l u
So

n
tio
gra

sa
Fermentation

i
til
da

l a
Vo
tio
ns

CO2
an

Gaz carbonique Bio



(air) gr
rob

Ox ad
yd ati
on
ies

ati aé
on ro
Co
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

bie
mb
obies
s aér Ph us
tio
ition oto
Cond sy
n
nth
Carbone organique ès
e Carbone organique
Respiration
conditions

Déchets organiques
aérobies

plantes et végétaux
Co xy
m dat
O

bu io
st n

P
io

bi roc
n

oc es

Fossilisation
hi su s
m ue
iq s h iq
ue op ue
r iq
st m
e hi
aîn ioc
Ch sb
s su
Carbone organique
o ce
Protéines animales Pr
Carbone fossile
Houille, pétrole, gaz
Méthane

Figure 1 – Représentation schématique du cycle du carbone

donne une évolution cyclique sur une très longue durée, et une On estime qu’environ 25 millions de tonnes de gaz carbonique
forte croissance ces dernières années, de la teneur en gaz carbo- sont transférées dans l’eau de mer par jour (9,1 Gt/an). Après disso-
nique dans l’atmosphère [4] [14] [15] [G 8 300]. Les mesures de lution et en fonction du pH, se forment alors des hydrogénocarbo-
références du CO2 pour la planète sont réalisées sur le site de nates et des carbonates peu solubles (paragraphe 1). Ramené aux
Mauna Loa (Hawaı̈, États-Unis). En 2022, la teneur moyenne en émissions dues à l’activité humaine, cela représente environ 25 %
CO2 atmosphérique était d’environ 420 ppm (756 mg.m-3) du CO2 émis, tandis que 30 % sont absorbés par la biosphère ter-
(316 ppm en 1960, 379 ppm en 2005 et 400 ppm en 2013), soit une restre et 45 % demeurent dans l’atmosphère [15]. Ces quelques
augmentation de 32,9 % par rapport à 1960 (voir figure 3). chiffres globaux peuvent expliquer l’augmentation continue des
concentrations dans l’atmosphère, comme cela est montré sur la
3.1.2 Puits de carbone : océans – photosynthèse figure 3. Le CO2 dissous rentre dans les équilibres physicochimi-
ques calcocarboniques avec formation des espèces carbonates et
bicarbonates. Les microorganismes (bactéries et algues) peuvent
Les grands réservoirs qui permettent de stocker le CO2 sont : aussi avoir une part importante dans ce cycle du carbone avec for-
l’atmosphère, les océans, la biosphère et le sous-sol. mation et dégradation des carbonates [16] ; on peut citer notam-
ment la précipitation bactérienne d’aragonite et de calcite.

G 1 815v3 – 4 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

Même si la solubilisation du CO2, dans l’eau, diminue avec la


température, une conséquence problématique de la plus forte disso-
lution de CO2 serait une acidification conséquente (paragraphe 1)
800
Concentration
en CO2 (ppm)

des océans dont le pH serait passé de 8,2 à 8,1 à la surface (100 pre-
600 miers mètres) et au rythme actuel de décroissance, le pH de la mer
en surface pourrait atteindre 7,9 en 2100. Toutefois, aucune modifi-
400 cation notable du pH n’a été observée dans les profondeurs. Cette
chute de pH entraı̂ne, en surface, une diminution des carbonates
200 par solubilisation. Certains microorganismes marins à coquille (pté-
0 ropodes, coccolithophoridés, foraminifères…) ayant besoin de ces
1 800 1 900 2 000 2 100
carbonates pour former leur exosquelette d’aragonite pourraient
rencontrer des problèmes de survie, voire disparaı̂tre à terme.
Temps (année)
Un autre puits important pour le CO2 est la photosynthèse dont
le processus transforme l’eau et le gaz carbonique en molécules
750 biologiques élaborées, sous l’action de l’énergie lumineuse, par
2 100 des végétaux (plantes et algues) et certaines bactéries. Ces réac-
tions se déroulent dans les chloroplastes où se trouve la chloro-
phylle. Ce pigment est sensible aux rayonnements bleus et rouges.
Il capte l’énergie lumineuse et la transforme en énergie chimique.
Après fixation du carbone du CO2 atmosphérique, cette énergie
Concentration en CO2 est utilisée pour la synthèse de molécules organiques comme les
sucres, acides aminés ou lipides et pour l’oxydation de l’eau, pro-
(ppm)

duisant du dioxygène (O2). On estime ce puits dû à la photosyn-


2 001 thèse à environ 30 % du dioxyde de carbone émis par les activités
humaines.

3.2 Émissions dans le monde par pays


Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

En 2019, le GIEC a publié un guide méthodologique sur la


150 comptabilisation des gaz à effet de serre. L’Organisation des
– 400 000 – 300 000 – 200 000 – 100 000 0 Nations unies a établi, pour l’année 2020, une liste des quantités
Temps (années)
de CO2 rejetées dans l’atmosphère par continent (tableau 2) soit
un total de l’ordre de 33,6 GtCO2/an. Concernant les GES, on
obtient un rejet d’environ 53 GtCO2 eq en 2018. La répartition pour
quelques pays est donnée sur le tableau 3 : les deux tiers des émis-
Figure 2 – Évolution de la concentration en CO2 (ppm)
dans l’atmosphère au cours d’une longue période, lors
sions actuelles proviennent de la Chine, des États-Unis, de l’Union
de la Révolution industrielle [1800-2020] et prédiction jusqu’en 2100 européenne, de la Russie et de l’Inde. Les fortes quantités rejetées
(source : IPCC – GIEC) [3] [4] [5] sont souvent la conséquence des transports et de l’utilisation mas-
sive de centrales thermiques à charbon ou à fuel pour la production
d’électricité. Des études prévisionnelles avaient montré que la
Chine remplacerait les États-Unis au premier rang dès 2009.
Atmospheric CO2 at Mauna Loa Observatory
420 Tableau 2 – Évaluation des rejets de CO2 (en millions
Scripps Institution of Oceanography de tonnes) dans l’atmosphère, en 2020, par
NOAA Global Monitoring Laboratory
400 continent (d’après les données de l’Agence internationale
Parts per million (ppm)

de l’énergie)
380
Part des émissions
Continents ou partie Émissions de CO2
totales
de continents (milliers de tonnes)
360 (%)

Asie 16 550 50,0


340

Amérique du Nord 5 735 17,3


March 2022

320
Europe 3 816 11,5
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Year Eurasie 2 547 7,8

Océanie 2 061 6,2


Figure 3 – Évolution du CO2 (ppm) mesuré dans l’atmosphère
entre 1958 (1re mesure) et 2022 sur le site de Mauna Loa (Hawaı̈, Afrique 1 262 3,8
États-Unis) pris comme référence (https://gml.noaa.gov/ccgg/trends/mlo.
html, Institut d’océanographie Scripps, Laboratoire mondial de surveillance
de la NOAA) Amérique du Sud 1 107 3,4

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 5

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tableau 3 – Évaluation des rejets de CO2 (en millions Émission de CO2 par pays, par habitant et par an
de tonnes) dans l’atmosphère, en 2020, par pays 40
(sélection) (d’après les données de l’Agence

Émission de CO2 (t/hab)


35
internationale de l’énergie) 30
25
Part des émissions 20
Émissions de CO2
Pays totales
(millions de tonnes) 15
(%)
10
Monde entier 33 621 100 5
0
Chine 9 919 29,5

Ca ar
da

SA

ie
lle ine

Po ne

m lie

du i
Es ud

Fr e
ce

de

C
ue -Un
gn

gn

RD
ss
at

an
ya Ita
na

ag

In
S
U

Ch

lo

pa
Q

Ru

e
m

u
États-Unis 4 295 12,8

iq
Ro

fr
A
Union européenne
2 699 8,0
(UE-28) :
585 1,74 Figure 4 – Émission de CO2 en t/habitant (données 2020) [1] [15]
– Allemagne
303 0,90
– Royaume-Uni
280 0,83
– Italie
258 0,77 Tableau 4 – Classement par sous-secteur des émissions
– France
194 0,58
– Espagne de CO2 (total d’environ 95 %) en France en 2019, hors
267 0,79
– Pologne UTCF (utilisation des terres, leurs changements
et la forêt) (adapté de [1])
Indonésie 626 1,86
Part dans les
Russie 1 556 4,63
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Sous-secteur émissions en France


métropolitaine
Inde 2 310 6,87
Véhicules particuliers (diesel + essence) 21,6 %
Japon 1 024 3,04
Résidentiel 18,7 %
Canada 523 1,55
Véhicules poids lourds + véhicules
15,2 %
Corée du Sud 570 1,69 utilitaires légers

Énergie (production, raffinage, chauffage


Mexique 381 1,13 12,5 %
urbain, transformation)
Iran 583 1,73 Industrie manufacturière 11,2 %

Australie 376 1,11 Chimie 6,1 %

Afrique du Sud 433 1,29 Engins (agriculture, sylviculture,


2,7 %
aquaculture)
Arabe Saoudite 495 1,47
Agroalimentaire 2,6 %
Brésil 385 1,14
Transport aérien 1,6 %

La France, du fait d’un parc de centrales nucléaires important (71 % Construction 1,1 %
environ de l’électricité produite), participe à un niveau relativement
faible, soit environ 0,77 % à 0,97 % (suivants les calculs) des rejets Papier Carton 0,8 %
mondiaux en CO2.
La moyenne des émissions de CO2, dans le monde, est actuelle- Autres industries 0,8 %
ment d’environ 5 tCO2/hab.an (6,9 tCO2/hab.an, pour l’Union euro-
péenne des 27). Cependant, il existe de fortes disparités d’émis-
sions de CO2 par habitant suivant les pays [1] [14]. Celle-ci est 3.3 Évolutions temporelles et sectorielles
fonction du niveau de développement et de la croissance écono- en France
mique des pays. Cette répartition, présentée sur la figure 4, est
liée principalement à la production et à la consommation d’éner- En se reportant aux données de 2019, présentées par le
gie. Pour des pays développés, les émissions sont importantes CITEPA [1], on peut dresser une liste, pour la France, des principaux
voire nettement supérieures à la moyenne (5 tCO2/hab.an). Par secteurs émettant du CO2 (en % de l’émission totale) : l’évolution
contre, pour des pays d’Afrique comme la République Démocra- des émissions par secteur d’activité est donnée sur le tableau 4 en
tique du Congo (RDC), l’émission est très faible, de l’ordre de 2019 et en fonction du temps (période 1990-2020) sur le tableau 5
0,4 tCO2/hab.an. (valeurs en millions de tonnes).

G 1 815v3 – 6 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

Tableau 5 – Évolution temporelle et sectorielle, pour la période 1990-2020, des émissions de CO2
en France (en millions de tonnes) (adapté de [1])

Industrie de Industrie manufacturière Résidentiel Traitement centralisé Total hors


Année Agriculture Transports
l’énergie et construction tertiaire des déchets UTCF*

1990 70,4 107,6 84,4 11,6 121,6 1,9 397,7

1995 60,2 107,5 79,3 12,0 131,4 1,9 392,2

2000 66,8 108,1 84,5 12,7 140,0 1,4 413,5

2005 71,3 106,4 91,9 12,5 141,1 1,3 424,5

2010 64,1 89,5 85,3 12,2 134,2 1,3 386,6

2015 45,0 79,6 68,9 12,1 132,9 1,3 339,8

2016 48,2 80,3 69,0 11,4 133,5 1,2 343,7

2017 51,9 79,9 68,7 11,0 134,0 1,4 346,9

2018 43,4 80,4 64,8 11,2 131,3 1,1 332,2

2019 41,0 78,2 63,3 11,0 131,6 1,1 326,2

2020 37,1 70,3 58,3 10,9 109,7 1,1 287,2**


Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Source CITEPA
*UTCF : utilisation des terres, leurs changements et la forêt
** Une différence d’environ 10 % existe entre les valeurs données par l’Agence internationale de l’énergie et celles calculées par le CITEPA

Une lecture des valeurs de ces tableaux 4 et 5, ainsi que des batteries ou avec des piles à combustible hydrogène devrait per-
données plus globales [1], permet les commentaires suivants : mettre, à terme, de diminuer fortement ces émissions de CO2 ;
– les valeurs de rejets hors UTCF (utilisation des terres, leurs – le résidentiel et les bâtiments du tertiaire sont aussi des émet-
teurs significatifs de CO2, avec 18,6 % du total des rejets en 2020 du
changements et la forêt) sont en baisse, de 397 Mt en 1990 à
fait principalement des chauffages au fuel et au gaz.
287,2 Mt/an en 2020 ;
– une diminution globale constante est à noter, environ - 46 %
depuis le pic d’émission de 1973 (533 Mt/an). Lorsque l’on intègre 3.4 Effets sur la santé – Impacts
les UTCF, les émissions comptabilisées sont estimées à 252,1 Mt/an
en 2020, du fait d’une augmentation des surfaces boisées en
sur l’environnement : effet de serre
France ; L’effet du dioxyde de carbone sur la santé est lié à sa teneur dans
– par contre une étude par secteur montre une augmentation l’air. En effet, la concentration actuelle, proche de 420 ppm
forte du secteur de l’énergie (maximum 146 Mt en 1980) et des (756 mg.m-3), n’engendre pas de toxicité. Le CO2 peut avoir une
industries manufacturières (maximum 174 Mt en 1973), puis une action stimulante sur les centres nerveux. C’est ainsi qu’un
chute importante et continue de leurs émissions depuis les années mélange de 5 % (50 000 ppm) de gaz carbonique dans de l’oxy-
1980. Cela est dû au remplacement des énergies fossiles (charbon, gène pur (mélange carbogène) est utilisé séquentiellement pour
fuel en particulier) par l’énergie électrique produite à partir de cen- réanimer les asphyxiés. Cependant, au rythme respiratoire d’un
trales nucléaires ou, dans une moindre mesure, aux énergies renou- homme au repos, une concentration dans l’air de 0,5 %
velables (panneaux photovoltaı̈ques, éoliennes, méthanisation…) ; (5 000 ppm) pourrait amener quelques troubles et une teneur de
– les transports routiers utilisant des énergies fossiles (essence, 10 % (10 000 ppm) ne serait supportable que quelques minu-
diesel) – véhicules légers, poids lourds et véhicules utilitaires, tes [20]. Les symptômes sont des maux de tête, des nausées et
engins agricoles – restent à des niveaux élevés et relativement sta- des vomissements et peuvent aller jusqu’à une perte de connais-
bles (35-40 % des rejets totaux). Cette stabilité est due à l’effet sance. Le plus souvent, les problèmes de santé, et plus particuliè-
conjugué de l’augmentation du trafic et de la diminution du dio- rement de respiration, sont le fait d’un manque d’oxygène dans la
xyde de carbone produit par voiture (de 90 à 250 gCO2/km). Un phase gazeuse inhalée, induisant une insuffisance respiratoire
rapide calcul permet de chiffrer la quantité de CO2 émise par un rapide. Par exemple, des fumées de combustion, d’incinération…
automobiliste : en considérant une distance annuelle de ont une forte concentration en CO2 (une augmentation de
20 000 km parcourue par une voiture émettant environ 100 gCO2/ 420 ppm dans l’air à 50 000 ppm dans la fumée) et sont relative-
km, on obtient un rejet de 2 tCO2/an. À titre de comparaison, l’émis- ment pauvres en oxygène (diminution de 21 000 ppm à
sion totale par habitant en 2020 est estimée à 4 tCO2/an en France 15 000 ppm). Cela entraı̂ne des problèmes respiratoires graves,
et à 7,0 tCO2/an par habitant en Allemagne. Il faut préciser que une mauvaise oxygénation du sang et, à terme, l’asphyxie des per-
l’Union européenne préconise une diminution drastique des émis- sonnes confrontées à ce type d’ambiance.
sions de CO2 pour les automobiles à un niveau de 90-100 gCO2/km L’impact sur l’environnement est d’une tout autre nature. Depuis
(ou de 120 à 130 gCO2/km si l’on inclut la climatisation de l’habita- quelques années, on parle de l’« effet de serre » dû à certains gaz
cle). En outre, la généralisation des véhicules électriques avec des (GES) comme la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane…

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 7

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

En effet, la Terre reçoit son énergie du Soleil. Une partie de cette – Lorsqu’une préconcentration est nécessaire, plusieurs appro-
énergie est absorbée par le sol, les océans et l’atmosphère elle- ches sont possibles. Les méthodes par absorption dans un liquide
même, et l’autre partie est renvoyée vers l’espace. La surface ter- sont classiquement mises en œuvre en utilisant des solutions basi-
restre s’échauffe et réémet vers l’atmosphère des rayons infrarou- ques de barbotage du type soude, potasse, baryte… Il est égale-
ges. L’effet de serre, phénomène naturel, permet d’intercepter une ment possible de piéger le dioxyde de carbone par adsorption sur
partie de ce rayonnement et d’obtenir une température moyenne une phase solide ; par exemple, dans des tubes garnis de chaux
sur Terre d’environ 15  C ; sans effet de serre, la température serait, sodée ou de gels imprégnés de substances basiques. Ces maté-
en moyenne, de l’ordre de - 18  C. Naturellement, il y a un dégage- riaux peuvent aussi donner une réaction colorée permettant une
ment de CO2 dans l’atmosphère (éruptions volcaniques, fermenta- visualisation de la présence de CO2 à certaine teneur, voire une
tion, dégradation biologique…) [18]. Du fait principalement des quantification sur l’échelle graduée de certains tubes (type
activités humaines, il y a un accroissement de la concentration de Dräger‚). Dans tous ces cas, il est nécessaire de mesurer avec
CO2 dans l’atmosphère (figure 2). Cela induit une augmentation exactitude le volume d’air passé (qui contient le dioxyde de car-
artificielle de l’effet de serre qui provoque alors un réchauffement bone) afin de calculer sa concentration dans la phase gazeuse
anormal et continu. Les estimations, pour la fin du siècle, de la grâce à la mesure réalisée préalablement dans la phase de précon-
hausse de température sont de l’ordre de + 1,5 à + 2,5  C en 2100 centration, liquide ou solide.
en produisant alors une diminution forte des glaces aux pôles, une
élévation du niveau des mers (élévation de 0,17 à 0,21 m entre 1901
et 2010), due à la diminution des glaciers et des surfaces glacées 4.2 Séparation – Quantification
continentales, ainsi qu’à la dilatation thermique des eaux de mer.
Une modification profonde des zones climatiques actuelles est à Il existe de nombreuses méthodes de quantification du CO2 dans
prévoir. On peut s’attendre alors à des effets significatifs sur l’air ou dans les gaz. Celles-ci reposent sur la propriété acide du
l’homme (dans ses activités domestiques, agricoles et industriel- dioxyde de carbone (volumétrie, titrimétrie, néphélométrie,
les), sur la flore et la faune, comme une répartition différente des conductimétrie), sur des réactions colorées (spectrométrie dans le
espèces suivant les zones géographiques. visible) ou sur son absorption dans l’infrarouge. Dans le cas de
mélange de polluants, une séparation, par chromatographie en
phase gazeuse, est parfois nécessaire avant une quantification par
Quelle est la part de la respiration humaine dans les émis- des détecteurs du type catharomètre ou ionisation de flamme après
sions mondiales anthropiques de CO2 ? méthanisation [20] [21].
Le flux de CO2 produit par la respiration d’un individu est
estimé à 8,87 mgCO2/hab.s [19] soit environ 280 kgCO2/hab. 4.2.1 Dosages directs
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

an. Si l’on estime la population mondiale actuelle à 7,8 milliards


de personnes, on obtient une émission totale de CO2 par la
respiration humaine à 1,96 milliard de tonnes/an (1,96 Gt/an). Une méthode volumétrique consiste à faire passer un volume
Ce chiffre est à mettre en perspective avec les rejets totaux de gaz à doser (air, fumée…) dans une solution de potasse
mondiaux de 33,621 GtCO2/an en 2020 (voir tableau 3). La res- (KOH). Le CO2 est absorbé dans la solution basique et la diffé-
piration humaine constitue donc 5,82 % des émissions de CO2 rence de volume de gaz est mesurée.
anthropique dans l’atmosphère par an. Ce pourcentage serait
sans doute plus faible, voire négligeable, si l’on comptabilisait
En utilisant encore les propriétés acides de ce gaz, on peut
toutes les émissions de CO2 naturelles et anthropiques.
l’absorber dans une solution d’hydroxyde de baryum (baryte
(Ba(OH)2) ou de carbonate de strontium (Sr(OH)2). On obtient alors
un précipité de carbonate de baryum (BaCO3) ou de strontium
À retenir (SrCO3). Plusieurs approches sont alors possibles pour déterminer
la teneur en CO2 :
– La concentration de CO2 dans l’atmosphère est d’environ
420 ppm. – mesure gravimétrique du précipité obtenu ;
– Les sources sont naturelles et anthropogéniques par l’utili- – détermination, par spectrophotométrie, de la turbidité due au
sation des énergies fossiles. précipité mis en suspension dans la solution ;
– Les puits sont l’océan par dissolution et la photosynthèse. – dosage en retour de l’excès d’hydroxyde n’ayant pas réagi avec
– Si les émissions de CO2 augmentent dans le monde, on le dioxyde de carbone ; une variante de cette méthode consiste à
note une décroissance en France. piéger le CO2 par bullage de l’échantillon gazeux dans une solution
– L’impact de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère est d’hydroxyde de sodium (NaOH) et à mesurer la variation de la
un effet de serre avec, en particulier, un réchauffement de la conductivité électrique de la soude ainsi carbonatée.
planète.
Dans une approche analytique similaire, la méthode, citée par
Guérin [20], s’appuie sur la solubilité plus importante du CO2 dans
l’éthanol que dans l’eau (tableau 1). Ainsi, après absorption du gaz
dans un petit volume d’alcool à 96 , le CO2 est neutralisé par une
4. Métrologie – Analyse solution aqueuse de soude qui est dosée en retour.
Une réaction colorée (rouge) peut se produire entre le CO2 et la
fuchsine dont la solution est initialement incolore. La monohydra-
4.1 Échantillonnage – Prélèvement zine de l’acide carbonique (NH2-NH-COOH) est formée par réaction
de l’hydrazine et du CO2 en présence de violet de méthyle comme
Le mode de prélèvement utilisé dépend de la teneur en gaz cible à indicateur coloré. On peut aussi citer le piégeage par barbotage de
doser, de l’échantillon (effet matrice) ou encore de la présence gaz dans de la soude colorée par de la phénolphtaléine. L’absorp-
d’autres éléments interférents. L’échantillonnage peut être réalisé de tion d’un rayonnement, résultant de chacune de ces réactions
deux manières différentes : avec ou sans concentration préalable. colorées, peut être mesurée par spectrophotométrie dans le
– Si le niveau de CO2 dans le gaz est suffisant, une analyse visible [21]. Comme mentionné au paragraphe 4.1, l’utilisation de
directe peut être réalisée in situ. Cependant, un prélèvement tubes gradués Dräger‚ à gel imprégné par le réactif formé de
s’effectue facilement dans des ampoules dans lesquelles le vide a l’hydrazine et du violet de méthyle permet, par passage d’un
été fait, ou dans des sacs de type Tedlar‚, Mylar‚… ; l’analyse est volume de gaz exactement mesuré, d’obtenir une mesure rapide
pratiquée alors en laboratoire externe. par un appareil portatif.

G 1 815v3 – 8 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

La variation de la conductivité électrique d’un fil métallique diminution globale de 5,2 % des émissions de CO2 en 2012 a été
chauffé à 1 200  C, du fait de la dissociation du CO2 à son contact, décidée en prenant l’année 1990 comme référence. Cet engage-
constitue un dosage utilisable pour de faibles teneurs. De même, la ment se traduit pour l’Europe par une réduction de 8 % de ses
mesure de la conductivité thermique des différents gaz permet une flux rejetés et, pour la France, au maintien de ses émissions de
approche de la teneur en dioxyde de carbone par la méthode dite 1990. Entre 1990 et 2018, les GES ont diminués de 19 %. Les accords
« du fil chaud » (T < 400  C). Cependant, il convient d’éliminer les signés, suite à la COP21 de Paris et aux précédentes COP, sont ren-
interférences provoquées par la vapeur d’eau, les suies ou les trés en vigueur en 2020. Ils sont fondés sur la coopération entre
imbrûlés, par filtration et/ou passage préalable du gaz sur un gel États. Les objectifs de l’accord de Paris peuvent être décliner sui-
déshydratant. vant trois grands principes :
La molécule de CO2 absorbe dans l’infrarouge (IR) à une lon- – limiter le réchauffement (sous la barre des 2  C en 2100) et
gueur d’onde de 2 350 cm-1. Il est donc possible de déterminer sa poursuivre les efforts pour une augmentation limitée à + 1,5  C ;
concentration par mesure directe de l’absorbance. De nombreux – renforcer les capacités des pays à faire face au dérèglement
appareils sont disponibles sur le marché pour mesurer les gaz climatique par une limitation des émissions de GES et une transition
d’échappement d’automobiles, de fumées d’incinérateurs ou de vers une société et des économies décarbonées. La contribution de
centrales thermiques, d’ambiances d’intérieur… Même si la mesure chaque pays traduit des intentions, et non des engagements – INDC
est assez spécifique, elle n’est pas exempte d’interférences avec « pour Intended Nationally Determined Contributions » [BE 7 911].
d’autres molécules pouvant être présentes dans le gaz à analyser La France s’est engagée à une diminution de - 40 % des GES
(voir les normes dans le « Pour en savoir plus »). en 2030, 1990 étant l’année de référence. La neutralité carbone,
c’est-à-dire ne pas émettre plus de gaz à effet de serre qu’elle ne
4.2.2 Séparation par chromatographie peut en absorber, devra être atteinte en 2050 ;
et quantification – rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climati-
ques et mobiliser 100 milliards US$/an.
Généralement, le CO2 se trouve en mélange avec d’autres gaz,
comme le monoxyde de carbone (CO), le méthane (CH4), l’hydro- Pour faciliter la réalisation de ces programmes ambitieux, des
gène (H2), le dioxygène (O2), le diazote (N2), ou avec des molécules mécanismes sont proposés en complément des mesures prises au
telles que les alcanes, le formaldéhyde (HCOH), l’hydrogène sulfuré niveau national :
(H2S), les oxydes de soufre (SOx)… Il convient donc de séparer les – les permis d’émission qui autorisent la vente et/ou le rachat
composés avant leur détection et leur quantification. des droits à émettre des gaz à effet de serre entre les pays
industrialisés ;
– des applications conjointes qui donnent aux pays industrialisés
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

La chromatographie en phase gazeuse est la technique la plus la possibilité d’investir hors de leur territoire pour réduire les émis-
utilisée [22]. Elle consiste à séparer les molécules sur une sions à effet de serre et d’obtenir ainsi des permis d’émission
colonne spécifique garnie ou plus généralement capillaire. Des (les pays figurent en annexe I de la convention cadre des Nations
détecteurs du type infrarouge, catharomètre ou à ionisation de unies) ;
flamme (FID) sont placés à la sortie de la colonne. – le développement propre, qui est similaire au système précé-
dent, excepté que les investissements doivent être effectués dans
Cependant, pour une détection effective, ceux-ci demandent une un pays émergent, autrement dit un pays absent de l’annexe I de
méthanisation préalable du CO2 en CH4 en présence d’un cataly- la convention cadre des Nations unies ;
seur au ruthénium ou au nickel activé par l’oxyde de thorium – la mise en place d’un fonds commun de 100 milliards de US$
ThO2. On peut aussi utiliser des détecteurs à infrarouge ou des par an des pays du Nord vers les pays du Sud en 2020 ;
spectromètres de masse. Il existe, pour chacune de ces méthodes – la mobilisation des acteurs non étatiques, les collectivités loca-
de séparation et de détection, des appareils commerciaux permet- les, les organisations de la société civile et les entreprises pour
tant d’obtenir une quantification du CO2 et des autres gaz présents développer des initiatives spécifiques.
dans l’échantillon.
5.2 Applications en France du protocole
À retenir de Kyoto – COP21 : les quotas
– Le CO2 est mesuré directement par réactions acido-basi-
En 1992, la France a mis en place la mission interministérielle de
ques, précipitation, conductivité électrique…
l’effet de serre (MIES) qui élabore, depuis cette date, les program-
– Des analyseurs en ligne sont basés sur l’absorbance dans
mes nationaux de lutte contre le changement climatique. Afin de
l’infrarouge de la molécule.
ratifier le protocole de Kyoto, le gouvernement a établi, en 2004, le
– Une séparation par chromatographie peut être réalisée
plan climat (plan d’atténuation), lequel a été renforcé en 2006, 2009,
pour séparer les molécules avant la mesure.
2011, 2022 ; ce plan comprend huit orientations fortes dans les
domaines de la sensibilisation et de l’adaptation, des transports
durables, du bâtiment et de l’écohabitat, de l’industrie, de l’énergie
et des déchets, de l’agriculture durable et des forêts, de la climatisa-
5. Législation – Quotas tion durable, des plans climats territoriaux et de l’État exemplaire,
de la recherche, de l’international et de la prospective [23] [24].
Il a été alloué à la France, pour la première période de trois ans
5.1 Protocole de Kyoto – COP21 et leurs (2005 à 2008), un flux de l’ordre de 150 millions de tonnes de CO2
implications et, pour la période 2009-2011, de l’ordre de 137 millions de tonnes
de CO2/an. En 2021, l’allocation gratuite pour la France est de
Pour lutter contre le changement climatique, lors de la conven- 55,99 Mt. Il est prévu une baisse linéaire de ces allocations gratui-
tion cadre des Nations unies sur les changements climatiques tes de - 2,2 % tous les ans jusqu’en 2030. C’est le plan national
(CCNUCC, en anglais UNFCCC) à Rio en 1992, les pays industriali- d’affectation des quotas qui va définir, à partir de la valeur natio-
sés se sont fixés de stabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre nale de référence, la distribution des quotas : l’État délivre les
et l’ensemble des pays signataires ont décidé de réaliser un inven- quantités de rejet annuel de CO2 aux entreprises dont la liste des
taire de leurs émissions. Le protocole de Kyoto de 1997 (COP3, exploitants est fixée par arrêté du ministère de l’Environne-
Conférence des Parties n 3) prévoit une réduction des émissions ment [24]. La Caisse des dépôts et consignations conçoit et tient le
de gaz carbonique. Il est entré en vigueur le 16 février 2005. Une registre national des quotas d’émission des gaz à effet de serre.

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 9

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tous les ans, à partir du 28 février, les quotas sont attribués aux effet de serre (BEGES) aux structures remplissant les critères
entreprises et un compte est ouvert pour chaque exploitant, leur suivants :
permettant de suivre toutes les opérations. – personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés en
Les quotas de CO2, comme les quotas de pêche, sont négocia- métropole (et de plus de 250 salariés en outre-mer) ;
bles [G 1 510] [G 1 511] [BE 7 911]. Le marché du carbone, égale- – personnes morales de droit public de plus de 250 personnes ;
ment nommé « système d’échange de quotas d’émissions » – les collectivités territoriales et l’État.
(SEQE) est un outil réglementaire facilitant l’atteinte des objectifs Développée par l’ADEME, d’autres outils sont aussi disponibles
de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) fixés par pour aider les collectivités, entreprises et particuliers à réaliser les
les États membres au niveau européen. Les prix d’échange varient bilans GES afin de mettre en œuvre des actions de réduction des
fortement, en fonction de l’offre et de la demande, d’une année sur émissions et/ou à créer des puits pour séquestrer le carbone.
l’autre et d’un pays à l’autre. En 2018, le prix était de 25 US$ au On peut citer :
Royaume-Uni et de 16 US$ dans l’Union européenne. En décembre
– l’initiative ACT (Assessing low Carbon Transition) : méthodolo-
2021, les cours sont montés à plus de 80 US$/t et sont redescendus
gie d’évaluation de la stratégie des entreprises en matières d’exi-
à environ 60 US$/t en mars 2022.
gences dans un monde décarboné ;
Des projets de réduction de GES, non couverts par le plan – les stratégies climat régionales pour une stratégie au niveau de
d’affectation des quotas, peuvent bénéficier de crédits carbone la région ;
depuis début 2007. Cet arrêté du 2 mars 2007, modifié le 26 octobre – ALDO intégrant la séquestration du carbone équivalent dans
2012, vise particulièrement les projets qualifiés de « domestiques ». leur stratégie bas carbone ;
Il est mis en œuvre sous la forme de compensation volontaire des – la méthode QuantiGES (version 3) a été mise à jour en 2021
émissions de gaz à effet de serre. Un crédit carbone correspond pour prendre en compte divers retours d’expérience, et notamment
classiquement à 1 tonne équivalent de CO2 évitée par un projet via les 30 nouvelles quantifications réalisées en 2020 ;
auprès d’un opérateur spécialisé. L’ADEME propose une méthode – nos Gestes Climat est un écocalculateur de notre empreinte
de quantification des émissions de GES (voir § 5.3) et une charte carbone personnelle.
afin de bien définir et cerner cette compensation volontaire des
On pourra retrouver sur le site de l’ADEME de nombreux guides
émissions de gaz à effet de serre sous la forme de crédit carbone.
et brochures explicatives, téléchargeables sur ces différents outils
En 2022, l’Union européenne veut faire appliquer une taxe car- [https://bilans-ges.ademe.fr/].
bone sur les produits importés afin de réduire une délocalisation
des entreprises qui voudraient se soustraire aux normes environne-
À retenir
mentales. Une proposition de la Commission européenne a été
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

présentée et votée au second semestre 2022 et devrait être appli- – Les ratifications des protocoles de type COP (Conférence
quée en 2027. des Parties) par les États ont généré des législations pour la
réduction des émissions de CO2.
– Un système de quotas a été instauré par pays avec de pos-
5.3 Bilan des émissions de gaz à effet sibles échanges.
de serre (BEGES) – Base Carbone‚ – – En France, une quantification des émetteurs est réalisée
Bilan carbone‚ par des bilans carbone au niveau d’un site industriel, d’une
région, d’un particulier…
Dans cette approche générale de réduction des émissions de gaz
à effet de serre (GES) et en particulier du CO2, une démarche envi-
ronnementale pragmatique a été proposée par l’ADEME [25]. Elle
est opérationnelle pour les entreprises, les activités du tertiaire et 6. Captage, séparation,
les particuliers via des outils comme la Base Carbone‚. Elle permet
d’évaluer les dépendances aux énergies fossiles, d’anticiper les concentration, stockage
fluctuations du prix de l’énergie et, plus largement, de limiter les
émissions de dioxyde de carbone dues à l’activité humaine. Histo- et valorisation
riquement développé par l’ADEME, le Bilan carbone‚ est porté,
depuis 2011, par une association indépendante, l’Association pour
la Transition Bas Carbone (ABC) [26]. Le traitement des rejets de CO2 fait appel à une chaı̂ne d’étapes
Le Bilan carbone‚ consiste à déterminer, à l’aide de tableaux de spécifiques qui peuvent être schématisées par la figure 5. Afin de
calcul, la masse (en tonnes d’équivalent carbone) des émissions de minimiser les rejets de GES dans l’atmosphère, le captage du CO2
gaz à effet de serre poste par poste. Il convient d’entrer dans des est la première étape. Il existe plusieurs approches possibles sui-
feuilles de calcul les données d’activités disponibles (factures vant les opérations décrites ci-après :
d’énergie, flux de matières premières, distances parcourues par – le captage et stockage du CO2 (CSC) ;
les véhicules…). Le logiciel (continuellement mis à jour) prend en – le captage et utilisation du CO2 (CCU) ;
compte l’ensemble des émissions dues à l’activité et permet de – le captage direct du CO2 de l’air (DAC) ;
définir le poids de chaque poste (énergie, procédés de fabrication, – le captage du CO2 sur des unités de biomasse-énergie (BECCS).
fret, transports, matériaux, déchets, utilisation des produits vendus,
fin de vie des produits…). L’analyse de ces données, en considérant En France, en 2017, les émissions de CO2 étaient comprises
la spécificité de l’activité ou du site industriel, permet d’agir en entre 347 Mt et 465 MtCO2 selon le périmètre de comptabilisa-
conséquence. tion choisi, dont 107 Mt/an provenaient de 1092 sites classés
ETS (European Traiding Scheme de l’UE). Sur ces sites, le
Le bilan des émissions de gaz à effet de serre (ou BEGES) est une
volume de captage minimal avait pour seuil 0,1 MtCO2/an et
méthode visant à quantifier les émissions des principaux gaz à effet
si l’on exclut la production d’électricité des centrales à charbon
de serre qui peut être appliquée à l’échelle d’une entité particulière
des sites en voie de fermeture (2023-2025), on obtient au maxi-
(entreprises, opérations unitaires, administrations, collectivités ter-
mum 65 MtCO2/an. Sur ce flux, seule une partie est « captable »
ritoriales…). Pour les produits spécifiques ou pour les procédés de
soit 51 MtCO2/an. De fait, il faut noter que le potentiel de cap-
fabrication, il est préféré les méthodes ACV (analyse de cycle de
tage et de stockage de CO2 est relativement faible. Il serait de
vie). Le décret n 2011-829 du 11 juillet 2011 relatif au bilan des
43 Mt/an sans contrainte et de 24 MtCO2/an avec des contrain-
émissions de gaz à effet de serre (GES) et au plan climat-énergie
tes (transports, sites peuplés, accessibilités…) [27].
territorial impose la réalisation d’un bilan des émissions de gaz à

G 1 815v3 – 10 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

Compression Stockage
Séparation
Production Transport
Enrichissement

Valorisation

Figure 5 – Succession d’étapes nécessaires entre la production des émissions riches en CO2 et leurs destinations finales

N2
Postcombustion

O2
Charbon Énergie Séparation CO2
Gaz et chaleur du CO2
Biomasse
Air

Charbon
Biomasse Air/O2
+ Vapeur CO2
Oxycombustion Précombustion

Gazéification Reformage H2 N2 O2
Énergie
+ séparation CO2 et chaleur Compression
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Gaz
Pétrole et séchage
Air du CO2

Charbon Énergie CO2


Gaz et chaleur
Biomasse
O2
Séparation N2
Air
de l'O2
Air/O2
Processus
industriel

Charbon CO2
Processus
Gaz
industriel
Biomasse
+ séparation CO2

Matière première Gaz, ammoniac, acier

Figure 6 – Filières de séparation et d’enrichissement en CO2 des émissions des centrales énergétiques ou des procédés industriels à grande
échelle [2]

Les émissions produites, par exemple lors de la combustion de La capture est une étape nécessaire pour au moins deux raisons :
produits fossiles, sont un mélange complexe de gaz carbonique – les fumées de combustion contiennent en moyenne entre 3 et
mais aussi de vapeur d’eau, d’azote, d’oxygène… qu’il convient, 15 % de dioxyde de carbone. En séparant le CO2, il y a réduction
dans un premier temps, d’enrichir ou, mieux encore, de séparer.
des volumes à transporter et donc des coûts ;
La figure 6 présente des technologies utilisables pour des centrales
– les sites de stockage géologiques, adaptés au stockage de CO2,
thermiques importantes ou des sites industriels de grande dimen-
sion [2]. Afin de minimiser les volumes et les coûts de transport, il nécessitent un certain nombre de caractéristiques, ils sont donc
est nécessaire de compresser le gaz avant une possible valorisation limités. Il faut alors stocker le dioxyde de carbone seul afin d’opti-
et un stockage. La valorisation correspond ici à l’utilisation du CO2 miser les capacités de stockage existantes [28].
comme une matière première. En raison de leur coût d’investissement élevé, les techniques de
captage du CO2 sont plus adaptées aux sources d’émissions impor-
6.1 Enrichissement, capture du CO2 tantes et concentrées qu’aux sources de faibles flux (< 0,1 Mt/an)
ou de faibles concentrations, comme le captage direct du CO2 de
dans les fumées l’air (DAC). Les centrales électriques (et notamment celles fonction-
nant au charbon) ainsi que, dans une moindre mesure, quelques
autres installations industrielles (cimenteries, raffineries, installa-
L’enrichissement ou la capture vise à séparer le CO2 des
tions de production d’engrais, sites de la sidérurgie et de la pétro-
autres éléments constitutifs des fumées (essentiellement azote,
oxygène résiduel et vapeur d’eau) ou des flux de gaz. chimie) sont, à ce jour, celles pour lesquelles la capture du CO2
apparaı̂t la plus intéressante.

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 11

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Le captage du CO2 peut être réalisé suivant trois procédés dépen- (MEA) [33]. Le fait d’utiliser une base permet d’accélérer fortement
dants du type d’installation : la postcombustion, la précombustion le transfert du CO2 par une réaction acido-basique dans la solution
et l’oxycombustion (figure 6) [2] [29] [30] [BE 8 092]. donnant un gradient de concentration important entre les deux
Chacune de ces techniques se trouve à des stades de développement phases [J 1 079]. L’opération s’effectue en colonne à garnissage
et de mise en œuvre différents et est dotée d’avantages et inconvé- fonctionnant à contre-courant. On obtient un rejet gazeux dont la
nients divers (technologies, coût, consommation énergétique…). concentration en CO2 est de 2 % environ. L’amine saturée est régé-
nérée par stripage à la vapeur d’eau, à une température comprise
& La postcombustion est la méthode la mieux maı̂trisée (technolo- entre 100 et 125  C, dans une deuxième colonne. La MEA est sépa-
gie mature) mais aussi la plus coûteuse. Elle consiste à séparer le rée de l’eau et renvoyée en tête de la colonne d’absorption. Le gaz
dioxyde de carbone, contenu dans les fumées de combustion, des désorbé, très riche en CO2, est refroidi pour éliminer le résiduel de
émissions primaires chargées principalement de diazote et d’un vapeur d’eau restante. Ce procédé régénératif, mature industrielle-
résiduel de dioxygène et contenant des concentrations de CO2 ment, permet de traiter en continu les fumées et d’obtenir un gaz à
comprises entre 3 et 15 %. Elle est appliquée généralement aux ins- très forte concentration en CO2. La figure 7 schématise les diverses
tallations industrielles déjà existantes ou récentes. On utilise des opérations d’absorption-désorption.
techniques de séparation qui sont développées au paragraphe 6.2.
En particulier, le piégeage par absorption dans un solvant orga- De nouveaux solvants demandant moins d’énergie (température,
nique basique (monoéthylamine, MEA) peut être utilisé dans les pression) pour leur régénération sont en développement : les sol-
centrales récentes à charbon pulvérisé ou dans les centrales au vants PSR™ ou de nouvelles amines liquides ou des amines sur
gaz naturel à cycle combiné. des adsorbants solides [34] [35].

& La précombustion permet de transformer le CO2 à la source Un procédé spécifique connu sous le nom commercial de
Solexol‚ permet une absorption du CO2, sur une colonne garnie
(charbon, biomasse…) en un gaz de synthèse contenant essentiel-
par un solvant organique du type diméthyléther de polyéthylène-
lement du monoxyde de carbone (CO) et de l’hydrogène (H2) grâce
glycol. Ce type de solvant, bien que chimiquement inerte et non
à une étape de reformage en présence de vapeur ou par oxydation
partielle avec de l’oxygène. Une seconde étape de conversion du biodégradable, fait l’objet actuellement d’une législation très res-
CO en présence d’eau permet ensuite de séparer le CO2 destiné au trictive pour son utilisation, du fait de ses effets sur la santé
stockage et d’obtenir de l’hydrogène pouvant être utilisé par ail- humaine.
leurs pour produire de l’énergie (électricité ou chaleur). La précom- L’azote est rejeté dans l’atmosphère. La solution de lavage char-
bustion serait intéressante pour les centrales à cycle combiné avec gée en dioxyde de carbone est régénérée par stripage, à tempéra-
gazéification intégrée. ture modérée, dans une deuxième colonne avant d’être réinjectée
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

& L’oxycombustion est une technique encore peu développée. Elle dans la première colonne d’absorption.
semble être adaptée aux installations existantes. Il s’agit de pro- En France un projet pilote de captage de CO2 a été mis en route
duire une fumée très riche en CO2 (de 80 à 90 % en volume). Pour en 2014 sur une tranche de la centrale à charbon du Havre (projet
cela, la combustion doit avoir lieu avec de l’oxygène pur à la place C2A2 Captage de CO2 par Amines avancées). Le programme porté
de l’air habituellement utilisé. Cela permet d’éviter la présence par EDF et ALSTOM est cofinancé dans le cadre du fonds démons-
d’azote à forte teneur dans les fumées. La principale difficulté de trateur de l’ADEME. En 2019, le projet européen innovant « 3D »
cette technique est d’obtenir la production d’oxygène par sépara- (DMX™ Demonstration in Dunkirk) pour capter et stocker le CO2 à
tion d’air, ce qui est particulièrement coûteux. Cependant, la pro- l’échelle industrielle a été lancé, à Dunkerque, avec un consortium
duction d’hydrogène par hydrolyse génère de l’oxygène comme européen dont ArcelorMittal, Axens, IFP Énergies nouvelles (IFPEN)
coproduit. L’arrivée sur le marché d’oxygène fatal pourrait rendre et Total. Ce projet doit déboucher, vers 2025, sur la création d’une
intéressant l’oxycombustion. La voie de la « boucle chimique » unité industrielle.
peut être envisagée. Le principe de cette technique est d’apporter
Un exemple industriel est présenté sur la figure 8. Sur une zone
de l’oxygène au combustible par réaction sur un oxyde métallique
(utilisation de métaux comme la limaille de fer, par exemple). C’est industrielle, un circuit de chaleur (vapeur et eau chaude) est ali-
la voie des processus industriels. menté par une centrale à gaz. Les fumées sont captées et le CO2
est séparé, de l’azote et de l’oxygène principalement, sur une tour
Quelle que soit la technologie utilisée, après de telles opérations, d’absorption mettant en œuvre de la monoéthylamine (MEA)
le dioxyde de carbone est déshydraté et comprimé pour être trans- comme solution absorbante. Celle-ci est régénérée par strippage
porté (cf. figure 6 et paragraphe 6.3) vers son lieu de stockage (cf. à l’eau à température modérée libérant le CO2. Ce CO2, de qualité
paragraphe 6.4). alimentaire, est utilisé in situ pour la production de boissons
gazeuses.
6.2 Procédés de séparation 6.2.2 Transfert gaz-solide : adsorption
Comme cela a été présenté sur la figure 6, il existe une étape de
L’adsorption est un transfert d’une molécule d’une phase gazeuse
séparation, voire de concentration, du CO2 d’avec les différents
sur un solide. Les adsorbants utilisés peuvent être de différentes
constituants de l’émission gazeuse. En outre, dans le cas de rejets
natures. On recherche des matériaux de très grandes surfaces spé-
locaux avec un débit peu important, il est parfois intéressant de
piéger spécifiquement le dioxyde de carbone [J 3 921]. Les procé- cifiques, qui ont une distribution de pores permettant d’effectuer
dés utilisables sont assez classiques et font appel aux opérations une adsorption plus ou moins sélective et dont des fonctions de
unitaires généralement utilisées dans le traitement des gaz ou de surface favorisent le piégeage du CO2. On peut citer par exemple :
l’air [J 6 280] [G 1 700] [BE 8 856]. On peut citer l’absorption dans les tamis moléculaires, l’alumine, les zéolithes [36] ou encore les
un liquide, l’adsorption sur un solide, la condensation, la sépara- charbons actifs dont le rôle essentiel du volume nanoporeux a été
tion par membrane ou encore la solidification par formation spéci- démontré [37]. Le procédé est relativement simple. Il consiste à
fique d’hydrates de gaz [31] [32]. mettre en œuvre deux adsorbeurs en parallèle remplis d’adsor-
bants. Chaque réacteur travaille alternativement en adsorption et
en régénération (figure 9). Deux processus physiques sont utilisés
6.2.1 Transfert gaz-liquide : lavage de gaz,
pour l’adsorption-désorption : soit par différence de pression (PSA :
absorption
Pressure Swing Adsorption) soit par différence de température
Du fait du caractère acide de la molécule et de sa solubilité (para- (TSA : Temperature Swing Adsorption). L’adsorption PSA est plus
graphe 1), on utilise, pour l’absorption du CO2, une solution de intéressante que l’adsorption TSA en raison de sa consommation
lavage basique, généralement une amine : la monoéthylamine énergétique moindre et de son taux de régénération rapide [38].

G 1 815v3 – 12 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

Sortie des fumées Sortie du CO2

H2O
Refroidisseur condensée

Condenseur

Échangeur
Colonne récupérateur
d’absorption Colonne de désorption
du CO2 Régénération de la MEA
20 < T < 50 ºC 100 < T < 125 ºC
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Séparateur

Entrée des fumées

Figure 7 – Schéma de principe de l’absorption de CO2 par de la monoéthylamine (MEA) et régénération thermique

Sortie des gaz


(N2, O2 ...)

Fluide de
régénération
ou de
balayage

Adsorption Désorption

Figure 8 – Installation industrielle d’absorption de CO2 par de la Sortie du CO2


monoéthylamine (MEA) et régénération thermique. Le CO2 de qualité
alimentaire est utilisé in situ pour la préparation de boissons gazeuses

En utilisant le caractère acide du CO2, il est possible de le piéger Entrée des fumées
sur des amines solides. Après saturation, les adsorbants sont régé-
nérés par de la vapeur d’eau. Des cycles alternatifs adsorption-
désorption sont réalisés. Dans une approche similaire, des hydro- Figure 9 – Schéma de principe d’un procédé d’adsorption-désorption
du type PSA ou TSA
xydes métalliques comme l’hydroxyde de lithium (LiOH), la potasse

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 13

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

(KOH) ou la chaux vive (CaO) [39] ont été mis en œuvre pour élimi-
ner le CO2 d’ambiance confinée ou en milieu médical. La capacité
d’adsorption théorique est estimée à 500 L.kg-1 mais expérimenta- Émission
N2 , O2 ...
lement elle est comprise entre 200 et 400 L.kg-1 suivant les mises primaire
Membrane
en œuvre.
Perméat de CO2
Dans le cas des matériaux du type fibres de carbone activé (tamis
moléculaires), des unités ont été conçues et réalisées en utilisant
un chauffage électrique pour la désorption. En effet, ce matériau Émission
N2 , O2 ...
primaire
étant légèrement conducteur de l’électricité du fait de structure de
graphènes (couches constituées de quelques motifs graphitiques),
il peut être chauffé par effet Joule [40] [41] [42] [IN 23]. Des cycles
d’adsorption et d’électrodésorption sont alors réalisés. Figure 10 – Schéma de principe d’une séparation membranaire
de CO2 présent dans une fumée
Ce procédé est mis en œuvre pour des concentrations élevées en
CO2 (traitement de concentration < 1 à 2 %), ce qui peut poser pro-
séparation membranaire soit considérée comme une solution inté-
blème pour le traitement des fumées. De plus, les adsorbants utili-
ressante pour la capture du CO2, des recherches doivent être
sés ne sont pas assez sélectifs du fait de leur porosité et sont sus-
menées afin de trouver de nouvelles membranes résistant à de for-
ceptibles de laisser passer les molécules de gaz dont la taille est
tes températures et à l’action des gaz acides comme les SOx. Il est
inférieure à celle du CO2, comme le N2. Enfin, l’adsorption est un
admis que les performances sont très bonnes, mais que le coût est
procédé peu approprié aux trop forts débits de fumées.
estimé à deux fois celui d’un traitement par lavage avec une amine
Cependant, le principal avantage de cette technique simple de (paragraphe 6.2.1) [44].
séparation réside dans le fait que le système fonctionne en continu
Un traitement liant une séparation membranaire et une absorp-
avec une utilisation de l’adsorbant pour de très nombreux cycles.
tion dans un liquide fortement basique a été proposé. Il est connu
sous le nom commercial de MGA‚. Il s’agit d’un procédé de perva-
6.2.3 Changement de phase : cryocondensation poration combinant deux phénomènes : l’absorption dans une
La condensation est une réaction exothermique et nécessite donc amine liquide et la perméation membranaire [J 2 820] [K 366].
l’apport de frigories dans le système. Utilisant ce principe, des tech- Le liquide absorbant (l’amine) circule dans des fibres creuses poly-
nologies de condensation sont largement employées dans les acti- mères, perméables au CO2. Le CO2 passe au travers de la mem-
vités liées à l’énergie ou plus généralement dans les procédés brane puis est absorbé par la solution d’amine. Il n’y a, ainsi, pas
de contact entre le mélange gazeux et le liquide. L’absorbant est
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

industriels.
ensuite régénéré par des procédés proches de ceux présentés pré-
Le dioxyde de carbone est solidifié à la température de - 140  C à cédemment (paragraphe 6.2.1). Actuellement, des installations sont
la pression atmosphérique dans un échangeur alimenté par un opérationnelles au stade pilote ou démonstrateur.
fluide frigorigène comme de l’azote liquide ; les groupes de pro-
duction frigorifiques classiques (groupes à compression, par exem-
ple) n’étant pas adaptés pour fournir des températures aussi bas-
6.2.5 Formation d’hydrates de gaz
ses. La fumée, appauvrie en gaz carbonique et riche en N2, est
rejetée dans l’atmosphère. Il est nécessaire, comme souvent dans Une autre voie pour la capture du CO2 est la formation spéci-
ce type de procédé, d’effectuer un séchage préalable pour éviter fique d’hydrates de gaz [47]. Ceux-ci sont des structures solides
un givrage à la surface de l’échangeur et donc un mauvais échange cristallines dans lesquelles des molécules d’eau forment des
de chaleur [43]. Le CO2 récupéré dans la fumée à traiter est ensuite cavités où le CO2 peut être piégé.
directement conditionné sous forme liquide pour son transport
vers le lieu de stockage ou de valorisation. La pureté finale en CO2
obtenue est très bonne (> 95 %). Cependant, la consommation La formule générale est (M, nH2O) avec M le gaz et n le nombre
énergétique et donc le coût d’une telle opération de séparation de molécules d’eau formant la cage. Pour le CO2, n est compris
sont directement liés au rendement de condensation désiré. Actuel- entre 7,0 et 7,6 dépendant des conditions de formation de
lement, seules des unités de démonstration ou de petites installa- l’hydrate [48]. On estime que la fraction massique maximale piégée
tions fonctionnent sur ce principe. par l’eau est de 0,31 gCO2/gH2O [49]. Ces systèmes de coordination
instables ne peuvent se former que dans des conditions particuliè-
6.2.4 Séparation membranaire res de pression (P) et de température (T). Pour les gaz, il existe des
abaques P = f(T) de formation de ces complexes [50] [51]. Ainsi, on
En phase gazeuse, les membranes sont traditionnellement utili- obtient un hydrate de CO2 à une pression supérieure à 1,3 MPa
sées pour récupérer l’hydrogène, séparer l’oxygène de l’azote pour une température de 273 K, alors que pour la formation d’un
dans l’air ou encore traiter le gaz naturel. Elles trouvent aussi hydrate de méthane (CH4) il faut monter à une valeur supérieure à
leurs applications dans la capture et la concentration du CO2 prove- 2,6 MPa à cette même température. Une limite de formation se
nant des fumées industrielles. situe à T < 10  C et P = 4 bar. En d’autres termes, un hydrate de
CO2 est formé pour des températures comprises entre + 2 et
+ 4  C si la pression est supérieure à 20 ou 30 bar. La masse volu-
En raison de leur porosité intrinsèque, ces membranes inor- mique de l’hydrate formé est de 1 100 kg.Nm-3 soit une valeur
ganiques (céramiques par exemple) laissent passer les molécu- supérieure à l’eau de mer. Aussi des stockages au fond de la mer
les gazeuses d’une certaine taille seulement [44] [45] [46]. Ainsi, sous ces formes cristallines ont-ils été imaginés, avec dissolution
elles jouent le rôle de tamis moléculaire pour séparer le CO2 des progressive dans l’eau (paragraphe 6.4). Actuellement, cette voie
autres molécules de taille supérieure. En général, les fumées est écartée du fait de possibles relargages accidentels dans l’atmo-
sont concentrées à pression atmosphérique dans un volume sphère d’énormes quantités de CO2 dans un temps très court.
muni d’une membrane de séparation (figure 10). Le CO2 est
récupéré dans le perméat. Basées sur le principe de formation sélective d’hydrates de gaz,
des applications sur plates-formes off-shore, dans le cas de sépara-
tion d’un mélange de gaz naturel (CH4) et de CO2, ont été propo-
Cependant, l’un des inconvénients de la séparation membranaire sées en utilisant une pression de 1 bar et une température de
est d’avoir de mauvais rendements à basses températures. En - 20  C. Un procédé employant la technologie des hydrates de gaz
outre, les particules et les gaz acides présents dans les fumées peu- est mis en pratique et est connu sous le nom de procédé
vent colmater ou endommager la membrane. Pour que la Simteche‚ [52].

G 1 815v3 – 14 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

Tableau 6 – Coûts moyens de quelques procédés Tableau 7 – Gamme de coûts du transport (année 2019)
de traitement [27]

Coûts Mode de transport Coût de la tonne de CO2


Procédés de traitement
(en €/tCO2 récupéré)
3 à 8 €/tCO2 pour 500 km
Canalisation on-shore
Absorption 15
(sur terre)
10 à 16 €/tCO2 pour 1 500 km
Adsorption 25
5 à 20 €/tCO2 pour 500 km
Canalisation off-shore
Condensation cryogénique 31
(en mer)
15 à 52 €/tCO2 pour 1 500 km

6.2.6 Quelques coûts comparés des différentes 11 à 15 €/tCO2 pour 500 km


techniques de séparation Navire
15 à 20 €/tCO2 pour 1 500 km
La capture du CO2 est l’étape la plus coûteuse selon le GIEC [2]
qui l’estime à environ 2/3 du coût global de la filière de séquestra-
tion du CO2. Une simple étude comparative des coûts énergétiques 100 000 Gt ont été avancées) et les gisements houillers non exploi-
engendrés par certains procédés de traitement utilisés pour la cap- tables (capacité de 5 à 200 Gt) [55] [56]. Ces valeurs de capacité
ture est présentée dans le tableau 6. Ces coûts peuvent varier dans sont à comparer aux émissions annuelles de CO2 dans le monde
une gamme de 10 à 100 €/tCO2 suivant les secteurs industriels, sites qui sont de l’ordre de 32 Gt en 2015. Actuellement, il existe de nom-
des industries et les flux à capter [27]. breux stockages en opération ou en cours ou en projet. On pourra
obtenir une liste des stockages en France et dans le monde en
consultant l’avis technique de l’ADEME [27] ou le site de Global
6.3 Compression, transport CSC Institute [15] [https://www.globalccsinstitute.com/] et en parti-
culier sa base de données CO2RE [https://co2re.co/]. On estime qu’il
Le transport du CO2 par gazoduc est bien connu et ne pose pas serait possible de piéger entre 2,6 et 4,9 Gt de CO2 en 2020 (9 à
de problème majeur. Pour atteindre l’état supercritique et une forte 12 % des émissions totales prévues) et 4 Gt de CO2 en 2040 [27].
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

densité, le gaz est comprimé à une pression minimale de 74 bar


(souvent 8 MPa) ; il doit être sec. Des traces d’eau peuvent entraı̂-
ner des points de corrosion sur les tuyaux. En outre, la formation La méthode consiste toujours à injecter, via un forage, le CO2
d’hydrates de gaz doit être envisagée, impliquant des bouchages. dans les formations géologiques profondes par des méthodes
Aussi procéder à forte pression permet-il d’éviter ces changements élaborées pour la prospection et la production du pétrole ou
de phase. Mais au-delà de l’aspect technique, la préoccupation du gaz naturel. Le dioxyde de carbone remplit les poches vides
majeure est la mise en place d’un réseau à l’échelle d’un continent. mais déplace aussi les fluides présents (pétrole ou gaz naturel).
En effet, l’impact environnemental et financier peut se révéler Du fait des pressions et des températures à ce niveau, le CO2 est
important. Actuellement, il n’existe pas de réglementation pour sous forme liquide ou supercritique et a une forte densité se
transporter le dioxyde de carbone [27] [53]. situant entre 50 et 80 % de celle de l’eau. Il est donc nécessaire
Il est possible d’utiliser des camions-citernes ou des wagons- que le stockage soit le plus étanche possible. Le piégeage peut
être physique grâce aux forces capillaires qui retiennent le gaz
citernes. Le CO2 est alors à - 20  C et à une pression de 2 MPa.
dans les espaces interstitiels de la formation géologique.
Cependant, le coût est plus important.
Il peut aussi s’adsorber sur du charbon ou des schistes et rester
Le transport par navire peut devenir compétitif à partir d’une cer- piégé si les conditions de pression et de température restent
taine distance. Le dioxyde de carbone est, à l’état liquide, proche stables [57].
des pressions de transport du gaz de pétrole liquéfié soit 0,7 MPa.
Les fuites par évaporation et les rejets dus aux gaz d’échappement
moteur sont estimés entre 3 et 4 % pour 1 000 km [27]. À propos de ces stockages, le domaine de la microfluidique s’est
développé pour l’étude des propriétés des fluides et de leur écoule-
Les coûts moyens du transport sont compris entre 10 et 25 €/tCO2 ment dans des méso- et micropores. On note aussi des phénomè-
avec une grande diversité suivant les volumes transportés, la dis- nes géochimiques de solubilisation du CO2 dans l’eau présente in
tance et si le transport s’effectue on-shore (sur terre) ou off-shore situ et une acidification de cette eau. II s’ensuit une solubilisation
(en mer) avec ou sans impureté. Une comparaison des coûts opé- des minéraux rocheux (formant des espèces ioniques en solution)
rationnels, suivant le mode de transport, est disponible en et une précipitation possible de carbonates sous forme solide.
tableau 7. On peut donner, à titre d’exemple, les études faites sur la formation
de carbonate de fer dans des sédiments [58]. Cependant, l’impact
du stockage du CO2 sur la dissolution, en présence d’eau, des
6.4 Stockage minéraux des roches peut être discuté en termes de cinétiques chi-
miques de réaction (dissolution accélérée ou reprécipitation), impli-
Une voie possible de contrôle de la concentration en CO2 dans
quant la formation d’espaces dans le stockage pouvant générer des
l’atmosphère est, après l’avoir séparé ou enrichi dans les rejets
fuites [59].
gazeux, de le stocker soit dans les formations géologiques profon-
des soit au fond des océans [27] [53] [54]. La capacité mondiale de stockages est estimée entre 2 000 et
3 400 Gt de CO2. Des opérations industrielles sont en activité dans
6.4.1 Stockage dans les formations géologiques le monde, d’autres sont au stade de démonstrateur. Les tableaux 8
et 9 donnent quelques exemples de réalisations dans le monde [27]
On prévoit de séquestrer le gaz carbonique dans trois types de [60] [61] (on pourra se reporter au rapport annuel du Global CCS
formations géologiques : les anciens gisements de pétrole et de Institute [15] ainsi qu’à la base de données associée CO2RE
gaz (capacité comprise entre 675 et 900 Gt), les formations profon- [https://co2re.co/FacilityData]). Sont listés, quelques stockages de
des (grand aquifère, stockages salins ou argileux…) dont la capa- CO2 en activité et des projets avec leur degré d’avancement de
cité varie de 1 000 à 10 000 Gt (des valeurs peu réalistes de 2022 à 2030.

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 15

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tableau 8 – Quelques exemples types de réservoirs de stockage de CO2 à l’étranger [15]


Flux moyen
Début des
Nom du projet Pays d’injection Type de réservoir
opérations
(MtCO2/an)

Shute Creek États-Unis 1986 7 Gisement de pétrole

Sleipner Norvège 1996 1 Formation saline

Weyburn Canada 2000 1 à 1,8 Récupération assistée de pétrole

Great plain Canada 2000 3 Gisement de pétrole

In Salah Algérie 2004 1 à 1,5 Gisement de gaz naturel

K12B Pays-Bas 2004 0,36 Récupération assistée du gaz naturel

Réinjection dans le
Snohvit Norvège 2010 Gisement de gaz et pétrole
puits

Century plant États-Unis 2010 5 à 8,5 Gisement de pétrole

Air Product
Gisement de pétrole au Texas.
Steam Methane États-Unis 2013 1
6 MtCO2 déjà stockées
Reformer
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Illinois Industrial Capture &


États-Unis 2017 1 Stockage géologique
Storage

Aberdeen biorefinery États-Unis 2024 0,143

Adriatic Blue Italie 2026

Air Liquide Rafinery Pays-Bas 2024

Antwerp@C Belgique 2030

Tableau 9 – Réalisations types de réservoirs de stockage de CO2 en France


Flux moyen
Début des
Nom du projet Ville d’injection Type de réservoir
opérations
(MtCO2/an)

Démonstrateur – Stockage sous surveillance –


Metstor Lacq 2011 15 000 tCO2/an
51 000 tCO2 séquestrées

C2A2 Le Havre 2013 Unité pilote de séparation

DMX‚ Dunkerque 2022 4 380 tCO2/an Démonstrateur

En France, le programme Metstor, cofinancé par l’ADEME, a pour un aquifère salin profond au sud de Nogent-sur-Seine dans les car-
but d’aider à la sélection des sites de stockage. En 2011, explorés bonates du Dogger ou les grès du Trias. Au Havre, un démonstra-
par la société Total, l’IFP, le BRGM et d’autres sociétés industrielles, teur a été mis en place en 2013-2014 sur une centrale de production
trois sites de stockage expérimentaux ont été retenus dont celui de d’énergie. Un projet de démonstration 3D – DMX‚ est prévu à Dun-
Lacq, connu pour son exploitation de gaz naturel. Il s’agit d’un pro- kerque à partir de 2022 [27] [61] [62] [63].
jet intégré de captage par oxycombustion, transport par gazoduc et Les critères de choix des sites de stockage sont la structure géo-
stockage dans un ancien gisement de gaz naturel. Ce programme, logique, l’étanchéité, le volume disponible, l’accessibilité, les pro-
mené par Total à Lacq et à Rousse, a été réalisé via des injections priétés physiques, chimiques et géomécaniques. On utilise les
de CO2 et une phase de surveillance de trois ans qui s’est terminée outils actuellement à notre disposition : cartes géologiques, image-
en 2017. Les deux autres se situent dans le Bassin parisien au sud rie sismique, essais de pompage, sondage… Des modélisations
de Paris où il existe des sites géothermiques et quelques petits sont développées sur le déplacement du CO2 dans le stoc-
réservoirs de pétrole. Ces deux derniers sites sont : le gisement kage [IN 115]. On estime que, si les réservoirs sont soigneusement
d’huile de Saint-Martin-de-Bossenay, près de Romilly-sur-Seine, et choisis, la proportion de CO2 retenu sera supérieure à 99 % sur

G 1 815v3 – 16 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

Tableau 10 – Coût moyen du stockage de CO2 dans le fond Tableau 11 – Estimation des coûts de captage
des océans et de stockage de CO2 (CSC) en France (adapté de [27])

Coût pour une tonne de CO2 Coût total moyen


Localisation du stockage
(US $/tCO2) (€/tCO2)
Région

Formations salines et gisements 0,5 à 8 On-shore Off-shore


de gaz et de pétrole épuisés
(on-shore) + 0,1 à 0,3 pour la surveillance Nouvelle-Aquitaine 69

6 (à 100 m de la côte) Grand-Est 78

Océans (off-shore) Ile-de-France 109


31 (à 500 m de la côte)

Canalisation 77
12 à 16 (à 1 500 m de la côte)
Hauts-de-France 72,5
Navire 107
100 ans voire probablement sur 1 000 ans. Des scénarios d’inter-
vention ont été élaborés pour le cas où des libérations intempesti- Canalisation 113
ves de gaz carbonique se produiraient [2]. En outre, une surveil- Normandie 108,8
lance et une vérification doivent être effectuées à long terme afin
de minimiser les risques de fuites. Un certain nombre de textes Navire 143
législatifs et de normes seront nécessaires, à terme, pour régle-
menter les injections et le stockage de CO2 [64].
en France serait assez faible, de l’ordre de 24 MtCO2/an. Ces capta-
Les coûts de stockage dans les formations salines et dans les ges/stockages sont ou seraient localisés sur cinq régions : Nouvelle-
gisements de gaz et de pétrole épuisés sont présentés dans le Aquitaine, Grand-Est, Ile-de-France, Hauts-de-France et Normandie.
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

tableau 10. Si le stockage est lié à une récupération assistée de Le tableau 11 donne les coûts totaux d’une chaı̂ne CSC suivant les
pétrole ou de méthane dans une couche de houille, l’injection de régions et suivant le type de stockage on-shore (à terre) ou off-
CO2, par l’amélioration de la production, permet de générer des shore (en mer).
bénéfices substantiels, mais leur importance est dépendante du
prix du pétrole et du gaz [2] [65].
6.6 Valorisation
6.4.2 Stockage au fond des océans
Afin d’intégrer directement le CO2 dans le cycle global du car- Du fait des flux massiques importants de CO2 émis dans les
bone, une forme de stockage possible est de l’injecter directement fumées, on ne peut espérer, à l’heure actuelle, en valoriser qu’une
au fond des océans [66] [67]. Il y a plusieurs années, l’océan Austral faible quantité [2]. L’association Record et L. Dumergues [G 1 816]
a ainsi fait l’objet de discussions [68]. Les océans sont l’un des prin- [G 1 814] présentent une étude sur les voies directes et par transfor-
cipaux puits des émissions de CO2 rejetés par l’activité humaine mations chimiques et biologiques du CO2. De même, l’ADEME a
(paragraphe 3.1.2) étant donné la solubilité de ce gaz dans ce milieu publié un avis d’expert sur la valorisation du CO2 [69].
(paragraphe 1). On estime que les océans absorbent 7 à 8 GtCO2 Pour chaque exemple, sont présentés la qualité requise pour le
par an, par échanges atmosphère-eau, qui interviennent alors CO2, un retour d’expériences des applications et une estimation
dans les équilibres calcocarboniques. Le dioxyde de carbone serait des coûts associés. Nous reprenons ici quelques grands domaines
acheminé soit par gazoduc soit par navire (paragraphe 6.3) et de valorisation (tableau 12).
injecté dans la colonne d’eau. Il est difficile d’appréhender les capa-
cités de stockage, cependant, on admet que par cette méthode le On estime, au niveau mondial, une consommation industrielle de
CO2 serait isolé de l’atmosphère durant plusieurs siècles. En outre, 230 MtCO2/an pour un usage direct du fait de ses propriétés. Ainsi, il
comme mentionné au paragraphe 6.2.5, des hydrates de gaz soli- est utilisé comme solvant/fluide supercritique [CHV 4 015] pour réali-
des peuvent se former à certaines conditions de pression et tempé- ser des extractions, des séparations, de la stérilisation, du net-
rature (dépendantes de la profondeur d’injection dans la mer), aug- toyage… ou encore comme fluide caloporteur. Pour le traitement
mentant encore la période de stockage du CO2. des eaux faiblement minéralisées voire agressives et destinées à l’ali-
mentation humaine, il est injecté avec de la chaux et dans les bétons.
Même s’il convient de porter un intérêt à ce type de pratique,
Il permet aussi une correction éventuelle de pH. Dans l’industrie ali-
l’impact et le risque pour l’environnement sont actuellement très
mentaire, il permet une gazéification des boissons. En biotechnolo-
mal définis. On peut craindre par exemple l’augmentation du pH
provoquant la solubilisation de minéraux et/ou des nuisances sur gie, il peut être utilisé comme substrat de bactéries autotrophes.
l’écosystème marin (organismes marins). En outre, la libération Dans l’industrie pétrolière et gazière, le gaz carbonique est réinjecté
soudaine dans l’atmosphère d’énormes flux de CO2 est à envisager dans les puits pour en augmenter la pression et ainsi prolonger
du fait de changement de conditions locales. l’exploitation par une récupération assistée de pétrole et/ou de
méthane. Ces procédés se déclinent au stade d’unités pilotes, de
Le coût du stockage est défini dans tableau 10. démonstrateurs ou de mise en œuvre industrielle.
Une classification est proposée suivant que l’on a une valorisa-
6.5 Estimation du coût global tion chimique (synthèses de produits à valeur ajoutée) ou biolo-
de la chaı̂ne CSC en France gique (substrat de microorganismes et production d’algues par
exemple). Une autre approche est d’effectuer un classement des
L’ADEME a réalisé une étude sur les possibilités de captage et de techniques de valorisation du CO2 en fonction de leur consomma-
stockage du CO2 en France [27]. Comme indiqué au début du § 6 tion intrinsèque d’énergie, de leur marché potentiel ou encore de
(voir encadré), le potentiel de captage et de stockage de CO2 (CSC) leur impact environnemental [69].

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 17

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tableau 12 – Niveaux de développement de différentes étapes et technologies de piégeage


et de stockage du CO2 (adapté de [2])

Économiquement
Marché parvenu à
Étape d’opération Techniques utilisées Recherche Démonstration réalisables dans des
maturité
conditions précises

Précombustion •

Postcombustion •
Production
Captage Oxycombustion •

Séparation industrielle (traitement


de gaz naturel, production •
d’ammoniac)

Canalisations •
Transport
Navires •

Récupération assistée de pétrole •

Champ de gaz naturel ou de pétrole • •


Stockage géologique
Formation saline • •
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Récupération assistée de méthane



dans une couche de houille

Injection directe (dissolution) •


Stockage dans les
océans
Injection directe (lac) •

Silicates naturels •
Carbonatation
minérale
Déchets •

Usages industriels
• •
directs du CO2

Synthèse de produits
• • • •
à valeur ajoutée

La transformation chimique du CO2 permet la synthèse de com- de microalgues, en réacteurs ouverts ou en systèmes fermés, per-
posés organiques d’intérêt par caboxylation. Ainsi, dans l’industrie met d’obtenir des sources de lipides et de protéines utilisées pour
des engrais, est produit de l’urée ((NH2)2CO) ou du bicarbonate l’alimentation humaine (spiruline) ou animale. Elle permet aussi la
d’ammonium (NH4HCO3) obtenu par la réaction suivante, réalisée production de composés d’intérêt en pharmacie et parapharmacie.
sur les sites mêmes de production de CO2 : En traitement d’eaux usées domestiques ou industrielles, le CO2 est
consommé comme substrat par des microorganismes dans les
CO2 + NH3 + H2O → NH4 HCO3(solide) réactions de nitrification (oxydation de l’ammoniaque en nitrates
par des bactéries autotrophes). La biocatalyse pour la synthèse de
Des polycarbonates ou encore de l’acide salicylique sont aussi molécules d’usage est au stade de recherche-développement. Des
synthétisés industriellement. Des développements sont en cours études sont en cours aussi sur des photobioréacteurs pour la
pour la synthèse de carbonates organiques, des acides carboxyli- culture de microalgues à des fins de production d’énergie.
ques (acide acrylique, formique ou acétique) ainsi que des esters,
lactones, amides et carbamates. Dans le domaine des matériaux,
on peut citer la production de carbonates inorganiques comme le À retenir
carbonate de fer (FeCO3) pour la construction. Une autre voie de
transformation est liée à celles de l’énergie et en particulier l’hydro- – La réduction des émissions du CO2 passe aussi par des
génation permettant la fabrication d’alcools mais aussi de gaz de procédés.
synthèse (CO + H2) pour la production d’hydrocarbures ou d’alcools – Dans des émissions, le CO2 doit être capté, séparé, concen-
par des réactions de type Fischer-Tropsch. tré et transporté avant stockage et/ou valorisation.
– Les coûts globaux, en France, sont estimés entre 68 et
Dans le cas de valorisation biologique, le CO2 peut être le nutri- 109 €/tCO2 environ suivant les situations.
ment permettant le développement de biomasses. Ainsi, la culture

G 1 815v3 – 18 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)

7. Conclusion 9. Sigles, notations


et symboles
Cet article présente la problématique du CO2 dans une approche
environnementale. L’approche générale est complexe car elle fait
intervenir à la fois des processus à diverses échelles spatiales et tem-
porelles. Ainsi, il est nécessaire de raisonner et d’agir à l’échelle du Symbole,
globe lorsqu’il s’agit de diminuer les émissions à effet de serre, mais Description Unité SI
acronymes
pour cela il convient de mettre en œuvre des technologies spécifi-
ques au niveau local. De plus, la situation actuelle exige la mobilisa- B Constante de la loi de Henry –
tion immédiate et rapide de nombreux acteurs (États, politiques,
scientifiques, populations…) pour la résolution du problème des
H Constante de Henry Pa
émissions de CO2 dans l’atmosphère qui est devenu aigu. Dans
cette réflexion et concernant les actions qui en résultent, les niveaux
DH Enthalpie de dissolution J
de développements de diverses étapes techniques définies à ce jour
peuvent être résumés dans le tableau 12 [2]. Il convient de noter la
disparité des degrés d’avancement technologique. Il semble évident P Pression Pa
qu’un effort important (humain et financier), tant dans la conception,
la définition que la réalisation de technologies (au sens large du R Constante des gaz parfaits R = 8,314 J.mol-1.K-1
terme), se doit d’être consenti afin de minimiser, voire d’annihiler
les effets du CO2, issus des activités humaines, sur l’environnement. T Température K
Les pistes originales et vraiment innovantes en traitements des Association pour la Transition Bas
émissions de dioxyde de carbone semblent difficiles à réaliser à ABC
Carbone
très court terme. On peut énumérer quelques approches possibles :
– une approche de valorisation énergétique via la réduction cata- Assessing low Carbon Transit –
lytique ou photocatalytique du CO2 en combustible valorisable ACT Evaluation de la transition bas
comme du CO, des alcanes, des alcools, des polycarbonates, des carbone
bétons, des carburants… ;
– une approche de valorisation de la matière par la photosyn-
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

ACV Analyse du cycle de vie


thèse accélérée, avec production de molécules organiques élabo-
rées équivalentes à de la biomasse valorisable sous la forme d’ali- Agence de la transition écologique
ments pour l’homme ou les animaux, de molécules actives pour ADEME (Agence de l’environnement et de la
des applications médicales, industrielles… Des systèmes du type maı̂trise de l’énergie)
biophotoréacteurs, réacteurs photocatalytiques sont en cours de
développement… Captage du CO2 sur des unités de
BECCS
Dans tous les cas, il convient d’effectuer un bilan énergétique rigou- biomasse-énergie
reux et global afin de définir l’énergie primaire nécessaire au procédé
de transformation qui peut être de provenance variée : solaire, vent, Bilan des émissions de gaz à effet
BEGES
nucléaire… Il est évident que les approches du type chimie douce (à de serre
pressions et températures modérées) ou chimie verte sont à favoriser.
Dans tous les cas, une analyse du cycle de vie (ACV), un bilan tech- Convention cadre des Nations unies
CCNUCC
nico-économique et une étude de coûts sont indispensables. sur le changement climatique

CCU Captage et utilisation du CO2

8. Glossaire Centre interprofessionnel technique


CITEPA d’études de la pollution
atmosphérique
Absorption ; Absorption
COP Conférence des Parties
Le principe de l’absorption repose sur le transfert, plus ou moins
sélectif, d’un gaz dans une phase liquide [29] [G 1 750]. CSC Captage et stockage du CO2
Adsorption ; Adsorption
Le transfert et l’interaction d’une molécule et d’une surface solide Captage direct du CO2 dans l’air –
DAC
est un phénomène connu sous le nom d’« adsorption » et exploité Direct Air Capture
industriellement depuis longtemps pour traiter les émissions
gazeuses (ou liquides) [J 2 730] [J 2 731] [J 1 092] [G 1 770]. European Traiding Scheme de
ETS
l’Union européenne
Condensation ; Condensation
La condensation repose sur le principe simple des équilibres GES Gaz à effet de serre
liquide-vapeur : la pression de vapeur saturante diminue quand la
température s’abaisse. Lorsque la pression partielle devient supé- Groupe d’experts intergouverne-
GIEC
rieure à cette pression de vapeur saturante, on obtient un change- mental sur l’évolution du climat
ment de phase (gaz-liquide ou gaz-solide) [BE 9 910].
COP – Conférence des Parties ; Conference Of Parties International Panel on Climate
Change – Groupe d’experts
Conférence internationale sur le climat réunissant chaque année IPCC
international sur l’évolution du
les pays signataires de la convention cadre des Nations unies sur le climat
changement climatique (CCNUCC).

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés G 1 815v3 – 19

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Symbole,
Description Unité SI
acronymes

Intended Nationally Determined


Contributions – Contributions
INDC
prévues et déterminées au niveau
national

IR Infrarouge

MEA Monoéthylamine

Mission interministérielle de l’effet


MIES
de serre

National Oceanic and Atmospheric


Administration – Administration
NOAA
nationale des océans et de
l’atmosphère

PSA Pressure Swing Adsorption

Système d’échange de quotas


SEQUE
d’émissions

TSA Temperature Swing Adsorption

UE Union européenne
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

Utilisation des terres, leurs


UTCF
changements et la forêt

G 1 815v3 – 20 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

P
O
U
CO2 (dioxyde de carbone) R

E
par Pierre LE CLOIREC
Professeur, directeur honoraire de l’ENSCR
N
École nationale supérieure de chimie de Rennes, France

S
Sources bibliographiques A
[1] Centre interprofessionnel technique d’études
de la pollution atmosphérique (CITEPA). – In-
[13] LEGUBE (B.). – Production d’eau potable. Du-
nod, Paris (2015).
[26] ABC (Association Bilan Carbone). – Site web :
http://www.associationbilancarbone.fr/
V
ventaire des émissions de polluants atmos-
phériques en France. CITEPA/CORALIE/For-
mat SECTEN, et site web http://www.citepa.
[14] REPÈRES. – Chiffres clés du climat, France,
Europe et Monde. Ministère de l’Écologie, [27]
(2022).

ADEME. – Captage et Stockage géologique O


du Développement durable et de l’Énergie du CO2 (CSC) en France. Avis Technique

[2]
org (mise à jour 2021).

Groupe d’experts intergouvernemental sur


et Données et études statistiques – Pour le
changement climatique, l’énergie, l’environ-
[28]
(2020).

TOTAL. – Le captage et le stockage géolo-


I
l’évolution du climat (GIEC). – Rapport spé- nement, le logement, et les transports. Édi-
cial du GIEC – Piégeage et stockage du dio-
xyde de carbone. Conférence des Parties à la
tion 2022 https://www.statistiques.develop-
pement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-cli-
gique de CO2. Site web http://www.total.
com (2005). R
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

convention-cadre des Nations unies sur les mat-france-europe-et-monde-edition-2022 [29] INSTITUT FRANÇAIS DU PÉTROLE (IFP). –
changements climatiques, 58 p., site web (2022). Site web http://www.ifp.fr (consulté en 2022).
http://www.ipcc.ch/activity/srecs/ IPPC % 20F.
pdf (2005). [15] GLOBAL CCS INSTITUTE. – Carbone capture

[3] Groupe d’experts intergouvernemental sur


l’évolution du climat (GIEC). – Changement
& storage. Report (2021).
[30] LE THIEZ (P.). – La séquestration du CO2. Pa-
norama 2004, IFP (2003). P
[16] EHRLICH (H.L.). – Geomicrobiology. Marcel [31] AARON (D.) et TSOURIS (C.). – Separation of
climatique 2014, Rapport de synthèse, Ré-
sumé à l’intention des décideurs. 40 p., site
web : http://www.developpement-dura-ble. [17]
Dekker, New York, NY, 4th edition (2002).

POPESCOU (M.), BLANCHARD (J.M.) et


CO2 from flue gas: a review. Separ. Sci. Tech-
nol., 40, p. 321-348 (2005). L
gouv.fr/IMG/pdf/ONERC_Resume_deci-
deurs_SYR_AR5_fr_non_officielle_V6.pdf
(2014).
CARRÉ (J.). – Analyse et traitement physico-
chimique des rejets atmosphériques indus-
triels. Tec & Doc, Lavoisier, Paris (1998).
[32] AARON (D.) et TSOURIS (C.). – CO2 capture
in energy production. Dans : Waste gas treat-
ment for resource recovery. Lens (P.N.L.),
U
[4] Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC). – Rapport du
[18] KEAN (S.). – Le dernier souffle de César – Les
secrets de l’air qui nous entoure. Quanto,
Kennes (C.), Le Cloirec (P.), Deshusses (M.
A) Editors, IWA Publishing, London, UK,
p. 320-335 (2006).
S
GIEC Climate Change. Rapport de synthèse, Presse polytechniques et universitaires ro-
Résumé à l’intention des décideurs, 35 p., mandes, Lausanne (2019). [33] ROUSTAN (M.). – Transferts gaz-liquide dans
http://www.ipcc.ch/ (2022). les procédés de traitement des eaux et des
[19] MORIWAKIT (R.) et KANDA (M.). – Seasonal effluents gazeux. Tec & Doc, Lavoisier, Paris
[5] BRGM. – Le Changement climatique. Géos- and Diurnal Fluxes of Radiation, Heat, Water (2003).
ciences (2015). Vapor, and Carbon Dioxideover a Suburban
[34] VARGHESEA (A.M.) et KARANIKOLOSA (G.N.).
Area. J. Appl. Meteorology, 43, p. 1700-1710
[6] AIR LIQUIDE. – Encyclopédie des gaz. Else- – CO2 capture adsorbents functionalized by
(2004).
vier-Air Liquide, Amsterdam, Pays-Bas et en amine – bearing polymers: A review. Intern. J.
ligne https://encyclopedia.airliquide.com/fr Greenhouse Gas Control, 96, p. 103005 (2020).
[20] GUERIN (H.). – Traité de manipulation et
(1976). d’analyse des gaz. Masson, 2e édition, Paris, [35] GELLES (T.), LAWSON (S.), ROWNAGHI (A.A.)
666 p. (1981). et REZAEI (F.). – Recent advances in develop-
[7] MONTGOMERY (J.M.). – Water treatment
principle and design. John Wiley & Sons, ment of amine functionalized adsorbents for
[21] AFNOR. – Qualité de l’air : Environnement. CO2 capture. Adsorption 26, p. 5-50 (2020).
New York, NY, USA (1985). Recueil de normes françaises, 6e édition
[8] STUMM (W.) et MORGAN (J.J.). – Aquatic (1996). [36] GAO (W.), BUTLER (D.) et TOMASKO (D.L.). –
chemistry. John Willey & Sons, New York, High pressure adsorption of CO2 on NaY Zeo-
[22] SKOOG (A.D.). – Principles of instrumental lite and model prediction of adsorption iso-
NY, USA (1981).
analysis. CBS College Publishing, Philadel- therms. Langmuir, 20, p. 8083-8089 (2004).
[9] SIGG (L.), STUMM (W.) et BEHRA (Ph.). – phie, USA (1985).
Chimie des milieux aquatiques. Masson, Pa- [37] TEXIER-MANDOKI (N.), DENTZER (J.),
ris, 2e édition (1994). [23] ROCHE (C.). – L’essentiel du droit de l’envi- PIQUERO (T.), SAADLLAH (S.), DAVID (P.) et
ronnement. Gualino Éditeur, 2e édition, Paris VIX-GUTERL (C.). – Hydrogen storage in acti-
[10] LEGRAND (L.) et POIRIER (G.). – Chimie des (2006). vated carbon materials: role of the nanopo-
eaux naturelles. Eyrolles, Paris (1976). rous texture. Carbon, 42, p. 2735-2777 (2004).
[24] ROCHE (C.). – Droit de l’environnement. Col-
[11] DEGREMONT. – Mémento technique de lection Fac-université, Paris (2021). [38] RIEMER (P.W.F.), WEBSTER (I.C.), OMEROD
l’eau. 10e édition, vol. 1 et 2 (2005). (W.G.) et AUDUS (H.). – Results and full fuel
[25] ADEME. – Bilan des gaz à effet de serre cycle study plans from the IEA greenhouse
[12] JENSEN (J.N.). – Aquatic Chemistry. John (GES) et base carbone‚. Site web http:// gas research and development programme.
Willey & Sons, New York, NY, USA (2003). www.bilans-ges.ademe.fr/ (2022). Fuel, 73, p. 1151-1158 (1994).

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés Doc. G 1 815v3 – 1

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

P CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

O
U [39] ABANADES (J.C.), ANTHONY (E.J.), WANG Cloirec (P.), Deshusses (M.A.) Editors, IWA with hematite. Applied Geochemistry, 20,
(J.) et OAKEY (J.E.). – Fluidized bed combus- Publishing, London, UK, p. 336-347 (2006). p. 2038-2048 (2005).
R tion systems integrating CO2 capture with
CaO. Environ. Sci. Technol., 39, p. 2861-2866 [49] MILLER (F.P.), VANDOME (A.F.) et MCBREWS-
TER (J.). – Hydrate de Méthane : Combus-
[59] TORP (T.A.) et GALE (J.). – Demonstration
storage of CO2 in geological reservoirs: The
(2005).
tible fossile, Gaz à effet de serre, Gaz naturel, Spleiner and SACS projects. Energy, 29,
[40] JUDKINS (R.R.) et BURCHELL (T.D.). – A no- Hydrate, Méthane, Pergélisol, Pic pétrolier, p. 1361-1369 (2004).
vel carbon fiber based material and separa- Méthanier, Gaz naturel pour véhicules. Al-
E tion technology. Energ. Convers. Manage-
ment, 38, S99-S104 (1997).
[50]
phascript Publishing (2010).

PRUSCHEK (R.), OELJEKLAUS (G.), HAUPT


[60] KHARAKA (Y.K.), COLE (D.R.), THORDSEN (J.
J.), KAKOUROS (E.) et NANCE (H.S.). – Gas-
water-rock interactions in sedimentary basin:

N [41] SUBRENAT (A.) et LE CLOIREC (P.). – Indus-


trial applications of adsorption onto activa-
ted carbon cloths and electro-thermal rege-
(G.), ZIMMERMAN (G.), JANSEN (D.) et
RIBBERINK (J.S.). – The role of IGCC in CO2
abatement. Energ. Convers. Manage, 38,
CO2 sequestration in the Frio formation, Te-
xas, USA. J. Geochemical Exploration, 89,
p. 183-186 (2006).
neration. J. Environ. Eng., 130, p. 249-257 S153-S158 (1997).
(2004). [61] BARUCH (J.O.). – Peut-on enterrer l’effet de
[51] KANG (S.P.) et LEE (H.). – Recovery of CO2 serre ? La Recherche, 404, p. 48-52 (2007).

S [42] SUBRENAT (A.) et LE CLOIREC (P.). – Volatile


organic compound (VOC) removal by ad-
sorption onto activated carbon fiber cloth
from flue gas using gas hydrate: thermody-
namic verification through phase equili-
brium measurements. Environ. Sci. Technol.,
[62] HIS (S.) et AUDIBERT (N.). – Potentiel de
stockage géologique du CO2 en France : État
des lieux. Site web http://www.industrie.
A and electrothermal desorption: an industrial
application. Chem. Eng. Comm., 193, p. 1-9
(2006). [52]
34, p. 4397-4400 (2000).

DEPPE (G.). – Development in the SIMTECHE


gouv.fr/energie/prospect/pdf/facteur4-ifp4.
pdf (consulté en 2022).

V [43] MARVILLET (Ch.), BONTEMPS (A.) et AT


KHEN (N.). – La condensation générale des
process: CO2 capture by formation of hydra-
tes. 3rd Annual conference on carbon capture
and sequestration, Washington, DC (2004).
[63] GAUTIER (Y.). – Le stockage géologique du
CO2. La Science au présent. Encyclopædia
Universalis, Paris, p. 131-135 (2007).
O COV. Dans : Les composés organiques vola-
tils dans l’environnement de P. Le Cloirec.
Tec & Doc, Lavoisier, Paris (1998).
[53] GALE (J.) et DAVISON (J.). – Transmission of
CO2: Safety and economic considerations.
[64] NORDBOTTEN (J.M.), CELIA (M.A.) et BACU
(S.). – Injection and storage of CO2 in deep

I [44] BRUN (J.P.). – Procédé de séparation par


membranes : transport, techniques membra- [54]
Energy, 29, p. 1319-1328 (2004).

LEMARCHAND (F.). – Capture du CO2 : atten-


saline aquifers: analytical solution for CO2
plume evolution during injection. Trans.
Porous Med., 58, p. 339-360 (2005).
naires et applications. Masson, Paris (1988). tion aux fuites. Les dossiers de la Recherche,
R [45] PABBY (A.K.), RIZVI (S.S.H.) et SASTRE
26, p. 24 (2007). [65] KEITH (D.W.), GIARDINA (J.), MORGAN (M.
G.) et WILSON (E.J.). – Regulating the under-
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

REQUENA (A.M.). – Handbook of Membrane [55] ROJEY (A.) et TORP (T.A.). – La capture et le
ground injection of CO2. Environ. Sci. Tech-
Separations – Chemical, Pharmaceutical, stockage géologique du CO2 : perspectives.
nol., 499A-505A (2005).
Food, and Biotechnological Applications. Oil & Gas Sci. Technol. – Revue IFP, 60, 3,
1st Edition, CRC Press, Boca Raton (2008). p. 441-448 (2005). [66] FERON (P.H.M.) et HENDRIKS (C.A.). – CO2
P [46] KAUSHIK (N.). – Membrane Separation Pro-
cesses. Prentice Hall, 2nd edition (2016).
[56] VAN BERGEN (F.), GALE (J.), DAMEN (K.J.) et
WILDENBORG (A.F.B.). – Worldwide selec-
capture process principles and costs. Oil &
Gas Sci. Technol. Revue IFP, 60, 3, p. 451-459
(2005).
L [47] TAM (S.S.), STANTON (M.E.), GHOSE (S.),
DEPPE (G.), SPENCER (D.F.), CURRIER (R.P.),
tion of early opportunities for CO2-enhanced
oil recovery and CO2-enhanced coal bed me-
thane production. Energy, 29, p. 1611-1621
[67] SAITO (T.), KAJISHIMA (T.) et NAGAOSA (R.).
– CO2 sequestration at sea by gas-lift system
U YOUNG (J.S.), ANDERSON (G.K.), LE (L.A.) et
DEVLIN (D.J.). – A high pressure carbon dio-
xide separation process for IGCC plants. [57]
(2004).

JOHNSON (J.). – Putting a lid on carbon dio-


of shallow injection and deep releasing. En-
viron. Sci. Technol., 34, p. 4140-4145 (2000).

S 1st Nation. conf. on carbon sequestration,


USA (2001).
xide. Chemical & Engineering News, p. 36-42
(2004).
[68] TREGUER (P.). – L’océan Austral, puits ou
source de CO2. La Recherche, 335, p. 22-23
(2000).
[48] YAKUSHEV (V.S.). – Use of hydrates in gas [58] PALANDRI (J.L.), ROSENBAUER (R.J.) et
treatment. Dans : Waste gas treatment for re- KHARAKA (Y.K.). – Ferric iron in sediments [69] ADEME. – Valorisation du CO2. Avis d’expert
source recovery. Lens (P.N.L.), Kennes (C.), Le as a novel CO2 mineral trap CO2-SO2 reaction (2021).

À lire également dans nos bases


ASSOCIATION RECORD et DUMERGUES (L.). BRÉDEAU (S.) et CHAPELAIN (J.). – Net- KAZBAR (A.), GIFUNI (I.), LOMBARD (C.),
– Valorisation du CO2 – Partie 1 : voies direc- toyage à sec des dispositifs médicaux par DEGRENNE (B.), PRUVOST (J.) et LÉPINE
tes et voies avec transformation biologique. CO2 supercritique. [MED 7 700], base Techno- (O.). – Valorisation industrielle des Microal-
[G 1 816], base Traitements de l’air (2016). logies biomédicales (2018). gues photosynthétiques. [CHV 4 032], base
Chimie verte (2021).
ASSOCIATION RECORD et DUMERGUES (L.). CASTEL (C.), FAVRE (E.), RODE (S.),
– Valorisation du CO2 – Partie 2 : voies direc- ROIZARD (D.), CARRETIER (E.), ARNAL-
HÉRAULT (C.), CLÉMENT (R.) et JONQUIÈ- LE CLOIREC (P.). – Introduction aux traite-
tes et voies avec transformations chimiques.
RES (A.). – Pervaporation – Des matériaux ments de l’air. [G 1 700], base Traitements
[G 1 814], base Traitements de l’air (2016).
membranaires aux procédés et à leurs appli- de l’air (2008).
AUDINOS (R.). – Membranes semi-perméa- cations industrielles. [J 2 820], base Opéra-
bles – membranes de pervaporation. tions unitaires. Génie de la réaction chimique LE CLOIREC (P.). – L’adsorption en traitement
[K 356], base Constantes (2001). (2020). de l’air. [G 1 770], base Traitements de l’air
(2017).
BONTEMPS (A.). – Condensation des mélan- COUSSY (P.). – Évolution de la réglementa-
ges de vapeurs – Transfert de chaleur et de tion concernant les émissions de CO2. LE CLOIREC (P.). – Traitement des fumées.
masse. [BE 9 910], base Transferts thermi- [BE 7 911], base Ressources énergétiques et [BE 8 856], base Énergie : économie et envi-
ques (2001). stockage (2019).
ronnement (2018).
BENAISSI (K.). – Le CO2 supercritique ap- DUMERGUES (L.). – Gaz à effet de serre : en-
pliqué à l’extraction végétale. [CHV 4 015], jeux de réduction et méthodes de comptabi- LE CLOIREC (P.). – Procédés de dépollution
base Développement de solvants alternatifs lisation. [G 8 300], base Développement du- des émissions gazeuses industrielles.
et intensifications des procédés (2013). rable (2020). [J 3 921], base Génie des procédés (2016).

Doc. G 1 815v3 – 2 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)


P
O
PRAT (L.). – Droit de l’air : cadre international tique. [BE 8 092], base Ressources énergéti- SUBRENAT (A.) et LE CLOIREC (P.). – Traite-
U
et communautaire. [G 1 510], base Archives ques et stockage (2020). ment de l’air chargé en COV par adsorption-
Environnement (2004).

MATHIEU (P.). – Centrales de puissance à


ROJEY (A.) et TOCQUE (E.). – Captage et
stockage géologique de CO2 CSC. [IN 115],
électrodésorption. [IN 23], base Traitements
de l’air (2004).
R
basse émission de CO2. [BE 8 065], base Phy- base Traitements de l’air (2011). SUN (L.M.) et MEUNIER (F.). – Adsorption,
sique énergétique (2019). Aspects théoriques. [J 2 730], base Opéra-
ROIZARD (C.), WILD (G.) et CHARPENTIER tions unitaires. Génie de la réaction chimique
PRAT (L.). – Droit de l’air : cadre national.
[G 1 511], base Archives Environnement
(2004).
(J.C.). – Absorption avec réaction chimique.
[J 1 079], base Opérations unitaires. Génie
de la réaction chimique (1997).
(2016).
SUN (L.M.), MEUNIER (F.) et BARON (G.). –
E
PRUVOST (J.), LEGOUIC (B.), CORNET (J.F.)
et LOMBARD (C.). – Biofixation du CO2 par
ROUSTAN (M.). – Absorption en traitement
de l’air. [G 1 750], base Traitements de l’air
Adsorption, Procédés et applications.
[J 2 731], base Opérations unitaires. Génie
de la réaction chimique (2005).
N
microalgues. [CHV 7 005], base Chimie verte (2004).
(2017). ZOULALIAN (A.). – Particules poreuses inter-
SENCKEISEN (J.). – Dioxyde de carbone CO2. actives. Interactions physiques d’adsorption.
RAYNAL (L.) et TEBIANIAN (S.). – Captage du
CO2 – Technologie pour la transition énergé-
[J 6 280], base Archives Opérations unitaires.
Génie de la réaction chimique (1992).
[J 1 092], base Opérations unitaires. Génie de
la réaction chimique (2006). S
Normes et standards
A
AFNOR https://www.afnor.org/ NF ISO 27919-1 2019 Captage du dioxyde de carbone –
V
Partie 1 : méthodes d’évaluation des
NF EN ISO 14956 2002 Qualité de l’air – Évaluation de l’apti-
tude à l’emploi d’une procédure de
mesurage par comparaison avec
performances pour le captage du
CO2 postcombustion intégré à une
O
centrale électrique.

NF X70-100-1 2006
une incertitude de mesure requise.
Essais de comportement au feu – Ana-
XP ISO/TS 19021 2019 Méthode pour déterminer les
concentrations des gaz émis lors de
I
lyse des effluents gazeux – Partie 1 :
méthodes d’analyses des gaz prove-
nant de la dégradation thermique.
l’essai ISO 5659-2 par spectroscopie
infrarouge à transformée de Fourier. R
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

NF ISO 20951 2019 Qualité du sol – Recommandations


NF ISO 14066 2011 Gaz à effet de serre – Exigences de sur les méthodes de mesure des
compétence pour les équipes de gaz à effet de serre (CO2, N2O, CH4)
validation et les équipes de vérifica- et des flux d’ammoniac (NH3) entre

NF ISO 19702 2016


tion de gaz à effet de serre.
Lignes directrices pour l’analyse des ISO/TR 27921 2020
les sols et l’atmosphère.
Captage, transport et stockage géo-
P
gaz et des vapeurs dans les effluents
du feu par spectroscopie infrarouge
à transformée de Fourier (IRTF).
logique du dioxyde de carbone –
Questions transversales – Composi-
tion du flux de CO2.
L
NF EN ISO 14064-1 2019 Gaz à effet de serre – Partie 1 : spéci-
fications et lignes directrices, au
niveau des organismes, pour la
FD ISO/TR 27922 2021 Captage du dioxyde de carbone –
Vue d’ensemble des technologies de
captage du dioxyde de carbone dans
U
quantification et la déclaration des
émissions et des suppressions des
gaz à effet de serre. ISO 27919-2 2021
l’industrie du ciment.
Captage du dioxyde de carbone –
S
Partie 2 : mode opératoire d’évalua-
NF EN ISO 14064-2 2019 Gaz à effet de serre – Partie 2 : spéci- tion pour assurer et maintenir une
fications et lignes directrices, au performance stable du captage du
niveau des projets, pour la quantifi- CO2 postcombustion intégré à une
cation, la surveillance et rédaction centrale thermique.
de rapports sur les réductions
d’émissions ou les accroissements Recueil de normes
de suppressions des gaz à effet de AFNOR Qualité de l’air : Environnement. Recueil de normes françaises,
serre. 6e édition (1996).

Réglementation

(Liste non exhaustive) pour la protection de l’environnement soumises à autorisation (Journal offi-
Arrêté du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation ciel du 13 août 2000).
d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des installations classées pour Décision n 2002/358/CE du Conseil de l’Union européenne du 25 avril
la protection de l’environnement soumises à autorisation (Journal officiel du 2002 relative à l’approbation du protocole de Kyoto et l’exécution conjointe
3 mars 1998). des engagements qui en découle.
Directive 1999/13/CE du Conseil de l’Union européenne du 11 mars 1999
Directive 2003/30/CE du 8 mai 2003 visant à promouvoir l’utilisation des
relative à la réduction des émissions de composés organiques volatils dues
biocarburants ou autres carburants renouvelables dans les transports.
à l’utilisation de solvants organiques dans certaines activités et installations
(Journal officiel des Communautés européennes, 29 mars 1999). Directive 2003/87/CE du 13 octobre 2003 établissant un système
Arrêté du 3 avril 2000 relatif à l’industrie papetière (Journal officiel du d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre dans la Communauté
17 juin 2000). et modifiant la directive 2003/87/CE.
Arrêté du 29 mai 2000 portant modification de l’arrêté du 2 février 1998, Décision n 280/2004/CE du Conseil de l’Union européenne du 11 février
Journal officiel du 3 mars 1998, relatif aux prélèvements et à la consomma- 2004 relative à un mécanisme pour surveiller les émissions de gaz à effet de
tion d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des installations classées serre dans la Communauté et mettre en œuvre le protocole de Kyoto.

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés Doc. G 1 815v3 – 3

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

P CO2 (DIOXYDE DE CARBONE) –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

O
U Directive 2004/101/CE du 27 octobre 2004 établissant un système (SNBC) et faisant évoluer les textes du Bilan des Émissions de Gaz à Effet
d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre dans la Commu- de Serre (BEGES). Dernière mise à jour le 1er janvier 2022 (Journal officiel
R nauté au titre des mécanismes de projet du protocole de Kyoto et modifiant
la directive 96/61/CE.
du 18 août 2015).
Arrêté du 3 août 2018 relatif aux installations de combustion d’une puis-
Décret n 2006-622 du 29 mai 2006 pris pour l’application des articles sance thermique nominale totale inférieure à 50 MW soumises à autorisation
L. 229-20 et L. 229-24 du Code de l’environnement et portant transposition au titre des rubriques 2910, 2931 ou 3110. Dernière mise à jour 31 décembre
de la directive 2004/101/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 octo- 2020 (Journal officiel du 5 août 2018).
E bre 2004 modifiant la directive 2003/87/CE établissant un système d’échange
de quotas d’émission de gaz à effet de serre dans la Communauté au titre
des mécanismes de projet du protocole de Kyoto.
Arrêté du 26 février 2019 pris pour l’application de l’article D. 1431-19 du
code des transports et relatif au certificat de conformité pour l’information

N Arrêté du 2 mars 2007, pris pour l’application des articles 3 à 5 du décret


n 2006-622 du 29 mai 2006 et relatif à l’agrément des activités de projet rele-
sur la quantité de gaz à effet de serre émise à l’occasion d’une prestation de
transport (Journal officiel du 5 mars 2019).
vant des articles 6 et 12 du protocole de Kyoto (Journal officiel du 7 mars Avis et communication – Vocabulaire de l’environnement : climat-carbone
2007). (liste de termes, expressions et définitions adoptés) (Journal officiel du
Directive 2009/31/CE du Parlement européen et du Conseil relative au stoc- 24 septembre 2019).

S kage géologique du dioxyde de carbone et modifiant la directive 85/337/CEE


du Conseil, les directives 2000/60/CE, 2001/80/CE, 2004/35/CE, 2006/12/CE et
2008/1/CE et le règlement (CE) n 1013/2006 du Parlement européen et du
Ordonnance n 2019-1034 du 9 octobre 2019 relative au système d’échange
de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (2021-2030) (Journal officiel du
10 octobre 2019)
A Conseil.
Loi n 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’envi-
ronnement. Dernière mise à jour le 27 octobre 2021 (Journal officiel du
Décret n 2019-1467 du 26 décembre 2019 instaurant un plafond d’émis-
sion de gaz à effet de serre pour les installations de production d’électricité

V 13 juillet 2010).
Décret n 2011-1411 du 31 octobre 2011 relatif au stockage géologique de
à partir de combustibles fossiles (Journal officiel du 28 décembre 2019).
Arrêté du 7 janvier 2020 fixant le montant de la valeur moyenne du quota
d’émission de gaz à effet de serre au titre de l’année 2018 (Journal officiel du
O dioxyde de carbone afin de lutter contre le réchauffement climatique (Jour-
nal officiel du 1er novembre 2011).
Arrêté du 2 mai 2011 relatif à l’approbation du cahier des charges captage
16 janvier 2020).
Arrêté du 20 avril 2020 modifiant l’arrêté modifié du 24 janvier 2014 fixant

I – transport – stockage géologique et valorisation du CO2 (CSCV) (Journal


officiel du 3 mai 2011).
la liste des exploitants auxquels sont affectés des quotas d’émission de gaz à
effet de serre et le montant des quotas affectés à titre gratuit pour la période
Décret n 2011-1411 du 31 octobre 2011 relatif au stockage géologique de 2013-2020 (Journal officiel du 24 avril 2020).
R dioxyde de carbone afin de lutter contre le réchauffement climatique.
Loi n 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la
Décret n 2022-123 du 5 février 2022 modifiant le plafond d’émission de
gaz à effet de serre pour les installations de production d’électricité à partir
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

croissance verte (LTECV) – introduisant le Stratégie Nationale Bas Carbone de combustibles fossiles (Journal officiel du 6 février 2022).

P Annuaire
L Organismes – Fédérations – Associations (liste non CLUB CO2 :
exhaustive) https://www.club-co2.fr/fr
U ADEME – Agence de la transition écologique : COP21/CMP11 (21e Conférence des Parties à la convention cadre des
Nations unies sur les changements climatiques) :

S https://www.ademe.fr
AEE – Agence européenne pour l’environnement :
http://www.cop21.gouv.fr/
DRIAS les futurs du climat – Météo France :
https://www.eea.europa.eu/fr
http://www.drias-climat.fr/
AIE – Agence internationale de l’énergie :
France stratégie – centre d’analyses stratégiques :
https://www.iea.org/
http://www.strategie.gouv.fr/
Air Breizh :
https://www.airbreizh.asso.fr/ GIEC – Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat :

AirParif : En anglais : https://www.ipcc.ch/

https://www.airparif.asso.fr/ En français : https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/


AirPaysdelaLoire : HCC – Haut Conseil pour le Climat :
https://www.airpl.org/ https://www.hautconseilclimat.fr/
ANSES – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de I4CE – Institut for Climate Economics :
l’environnement et du travail : https://www.i4ce.org/
https://www.anses.fr/fr
INRS (Institut national de recherche et de sécurité) :
APCC – Association des professionnels en conseil climat énergie et
http://www.inrs.fr/
environnement :
https://apc-climat.fr/ Météo-France Climat HD :

ATMO France – Fédération des associations de surveillance de la qualité https://meteofrance.com/climathd


de l’air : Ministère de la Transition écologique :
https://atmo-france.org/la-qualite-de-lair-dans-votre-region/ https://www.ecologie.gouv.fr/
CITEPA : NOAA – National Oceanic and Atmospheric Administration :
https://www.citepa.org/fr/secten/ https://www.noaa.gov/
Commission européenne – Direction générale « Action pour le climat » : ONERC – Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique :
https://ec.europa.eu/info/departments/climate-action_fr https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-sur-effets-du-rechauffe-
https://ec.europa.eu/clima/index_fr ment-climatique-onerc

Doc. G 1 815v3 – 4 Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CO2 (DIOXYDE DE CARBONE)


P
O
Documentation – Formation – Séminaires (liste non École des mines de Paris :
U
exhaustive)
Air Liquide Encyclopédie des gaz :
https://www.minesparis.psl.eu/
ENSCR – École nationale supérieure de chimie de Rennes :
R
https://encyclopedia.airliquide.com/fr https://www.ensc-rennes.fr/
CCNUC – Convention cadre des Nations unies sur les changements ENSGTI – École nationale supérieure en génie des technologies
industrielles :
climatiques :
https://unfccc.int https://ensgti.univ-pau.fr/ecole/ E
EUR-lex (réglementation de l’Union européenne) : GEPEA – Laboratoire génie des procédés – environnement – agro-
http://eur-lex.europa.eu/homepage.html?locale=fr
alimentaire :
https://www.univ-nantes.fr/plans-des-campus/laboratoire-gepea
N
Global Carbon Project :
https://www.globalcarbonproject.org/ IEMM – Institut européen des membranes, Montpellier :

Global CCS Institute : http://www.iemm.univ-montp2.fr/


https://www.globalccsinstitute.com/
Base de données CO2RE :
IFP Énergies nouvelles :
https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/
S
https://co2re.co/
Légifrance (réglementation française) :
ISCR – Institut des sciences chimiques de Rennes :
https://iscr.univ-rennes1.fr/fr
A
http://www.legifrance.gouv.fr/
Mauna Loa (Hawaı̈, États-Unis) pris comme référence pour la mesure du
Institut Pierre-Simon Laplace, Paris :
https://www.ipsl.fr/
V
CO2 atmosphérique :
https://gml.noaa.gov/ccgg/trends/mlo.html
LEM – Laboratoire d’électrochimie moléculaire, Paris :
http://www.lemp7.cnrs.fr/
O
Laboratoires – Bureaux d’études – Écoles – Centres
de recherche (liste non exhaustive)
LGC – Laboratoire de génie chimique, Toulouse :
https://lgc.cnrs.fr/en/
I
ARTELIA – Centre de recherche Air Liquide, Paris Saclay :
https://www.arteliagroup.com/fr
LRGP – Laboratoire réactions et génie des procédés, Nancy :
R
Parution : décembre 2022 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15

https://lrgp-nancy.cnrs.fr/
BRGM – Bureau de recherches géologiques et minières :
M2P2 – Laboratoire mécanique, modélisation et procédés propres :
https://www.brgm.fr/fr
https://m2p2.fr/
CEA – Commissariat à l’énergie atomique :
https://www.cea.fr/
PERL – Pôle d’études et de recherche de Lacq, Total Énergie :
https://ep.totalenergies.com/fr/innovations/nos-centres-de-rd/le-pole-detu-
P
CNRS – Centre national de la recherche scientifique :
https://www.cnrs.fr/
des-et-de-recherche-de-lacq-perl-atout-cle-de-la-recherche
Veolia centre de recherche :
L
CSTB – Centre scientifique et technique du bâtiment :
http://www.cstb.fr
https://www.veolia.com/fr/groupe/innovation-ecologique-qui-change-
donne U
S

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés Doc. G 1 815v3 – 5

tiwekacontentpdf_g1815 v3 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200034122 - universite de pau pays de l'adour // 194.167.156.15
Gagnez du temps et sécurisez vos projets
en utilisant une source actualisée et fiable

   
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES

 + de 340 000 utilisateurs chaque mois


12 000 articles de référence et fiches pratiques
 + de 10
 Des Quiz interactifs pour valider la compréhension

SERVICES ET OUTILS PRATIQUES

  
Questions aux experts* Articles Découverte Dictionnaire technique multilingue Archives Info parution
Les meilleurs experts techniques La possibilité de consulter 45 000 termes en français, anglais, Technologies anciennes et versions Recevez par email toutes les nouveautés
et scientifiques vous répondent des articles en dehors de votre offre espagnol et allemand antérieures des articles de vos ressources documentaires

*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.

Les offres Techniques de l’Ingénieur


INNOVATION ENVIRONNEMENT – SÉCURITÉ ÉLECTRONIQUE – PHOTONIQUE PROCÉDÉS CHIMIE – BIO – AGRO
• Éco-conception et innovation responsable • Sécurité et gestion des risques • Électronique • Formulation
• Nanosciences et nanotechnologies • Environnement • Technologies radars et applications • Bioprocédés et bioproductions
• Innovations technologiques • Génie écologique • Optique – Photonique • Chimie verte
• Management et ingénierie de l’innovation • Technologies de l’eau • Opérations unitaires. Génie de la réaction
• Smart city  Ville intelligente • Bruit et vibrations TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION chimique
• Métier : Responsable risque chimique • Sécurité des systèmes d’information • Agroalimentaire
MATÉRIAUX • Métier : Responsable environnement • Réseaux Télécommunications
• Bois et papiers • Le traitement du signal et ses applications SCIENCES FONDAMENTALES
• Verres et céramiques ÉNERGIES • Technologies logicielles – Architectures des • Mathématiques
• Textiles • Hydrogène systèmes • Physique Chimie
• Corrosion – Vieillissement • Ressources énergétiques et stockage • Sécurité des systèmes d’information • Constantes physico-chimiques
• Études et propriétés des métaux • Froid industriel • Caractérisation et propriétés de la matière
• Mise en forme des métaux et fonderie • Physique énergétique AUTOMATIQUE – ROBOTIQUE
• Matériaux fonctionnels. Matériaux biosourcés • Thermique industrielle • Automatique et ingénierie système BIOMÉDICAL – PHARMA
• Traitements des métaux • Génie nucléaire • Robotique • Technologies biomédicales
• Élaboration et recyclage des métaux • Conversion de l’énergie électrique • Médicaments et produits pharmaceutiques
• Plastiques et composites • Réseaux électriques et applications INGÉNIERIE DES TRANSPORTS
• Véhicule et mobilité du futur CONSTRUCTION ET TRAVAUX PUBLICS
MÉCANIQUE GÉNIE INDUSTRIEL • Systèmes aéronautiques et spatiaux • Droit et organisation générale de la construction
• Frottement, usure et lubrification • Industrie du futur • Systèmes ferroviaires • La construction responsable
• Fonctions et composants mécaniques • Management industriel • Transport fluvial et maritime • Les superstructures du bâtiment
• Travail des matériaux – Assemblage • Conception et production • Le second œuvre et l’équipement du bâtiment
• Machines hydrauliques, aérodynamiques et • Logistique MESURES – ANALYSES • Vieillissement, pathologies et réhabilitation du
thermiques • Métier : Responsable qualité • Instrumentation et méthodes de mesure bâtiment
• Fabrication additive – Impression 3D • Emballages • Mesures et tests électroniques • Travaux publics et infrastructures
• Maintenance • Mesures mécaniques et dimensionnelles • Mécanique des sols et géotechnique
• Traçabilité • Qualité et sécurité au laboratoire • Préparer la construction
• Métier : Responsable bureau d’étude / conception • Mesures physiques • L’enveloppe du bâtiment
• Techniques d’analyse • Le second œuvre et les lots techniques
• Contrôle non destructif

www.techniques-ingenieur.fr
 CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com

Vous aimerez peut-être aussi