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Chapitre 3 Kératomètrie

4-1/ Kératométrie (K)


Est la mesure des rayons de courbure de la face antérieure de la cornée dans ces deux méridiens
principaux
Le kératomètre : relève des instruments de mesure ophtalmiques, il nous fournit une information quantifiée
sur une grandeur particulière.

Cet instrument permet donc la mesure des rayons de courbures de la cornée dans divers méridiens,
valeurs à partir desquelles, on peut déduire l’astigmatisme cornéen. Son principe repose sur la mesure des
dimensions de l’image d’une mire réfléchie par le film lacrymale se trouvant sur la cornée, connaissant les
dimensions de cette mire et sa position. Le principe peut être expliqué aisément par le dessin ci-dessous
en appliquant les lois de l’optique géométrique à un miroir sphérique.

1
Objet de dimension y
d : distance objet image
1 1 1 2 1 1 2
on a : + = =
a' a f' R  + =
−βa a R
−a '
β=
a

d=a’-a  d=-βa-a

(
1 1
a −β
+1 = )
2
R En faisant le produit membre à membre, on aboutit à

a(-β-1)=d
2
2 βd
1−β 2 d
=  R= 2
β R 1−β

Comme β 1, on peut le négliger devant le 1


Donc : R=2dβ= 2d y’/y
Le rayon de courbure dépend ainsi de 03 paramètres
Y’ : taille de l’image virtuelle qu’on ne peut mesurer sauf en la conjuguons par une lentille
convergente
Y : taille de l’objet réel, sa taille peut être mesuré facilement
d : distance objet image : dépend de la distance de mise au point
Le plus commode dans un instrument de mesure de R est de fixer deux paramètres, puis de
mesurer le 3eme
On choisit toujours de fixer le paramètre d, il ne reste alors que deux possibilités :
- Fixer y’ et faire varier y (cas de l’appareil de JAVAL)
- Fixer y et faire varier y’ (cas de l’appareil de Sutcliffe)

NB1 : La mesure au kératomètre concerne la partie centrale ou plus précisément une zone en
forme de couronne, dont le diamètre moyen est de 3mm

NB2 : un Kératomètre ne peut donner une topographie de toute la cornée pour suivre l’évolution
d’un kératocône à titre d’exemple, ceci est effectué en faisant une topographie de toute la cornée
au moyen d’un topographe cornéen

4-2/Principe du Kératomètre Javal


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Le principe d’une façon simplifiée consiste à former l’image de deux mires placées sur un arc de
rayon fixe Rj

Rj

Ret
M
i’ c
R
Cornée
N’

Fig.1 Principe général du Javal


+ Un viseur V mis au point sur les images virtuelle M’N’ réfléchies par la cornée
+ L’objectif comprend deux lentilles L et L’ convergentes, entre eux est placés un prisme de
Wollaston W, son rôle est de dédoubler les images réfléchies par la cornée,

le réticule Ret sert de plan image intermédiaire sur lequel se forme les quatre images.

+ L’oculaire est mobile afin de permettre une compensation de toute amétropie de l’observateur.

+ Deux mires M et N, l’une rectangulaire M et l’autre à gradins N disposées sur un arc


de cercle et qui peuvent être déplacées symétriquement/ au milieu de l’arc.
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Fig.2 Vue de face du Javal montrant les deux mires montées sur l’arc

Indépendamment, l’arc peut tourner autour de l’axe optique.

4.3/ Procédure de mesure avec un Javal

La procédure ci- dessous s’applique à tout type de Kératomètre :

- Désinfecter les parties de l’instrument qui seront en contact avec le sujet


- Régler l’oculaire a votre vue
- Diminuer l’éclairage
- Expliquer brièvement l’objet de la procédure au patient
- Regarder dans l’oculaire jusqu’à ce que le reflet cornéen paraîtra net sur le réticule
(une ligne noire oblique)
- La mise au point ce fait en cherchant la netteté des mires
- Chercher les méridiens principaux. Tourner l’appareil autour de son axe optique
jusqu’à ce que les mires images soient alignées par leur axe de symétrie. L’alignement
est plus précis quand les mires se touchent.

Mires alignées Mires non alignées


- Faire la mesure dans chaque méridiens, aligner l’écart entre les mires images à l’aide de la
molette de mesure

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- Les deux mires centrales doivent juste se toucher sans se superposées, une fois la mesure
effectuée dans un méridien, tourner l’appareil de 90° pour chercher l’autre méridien
principal et faire la deuxième mesure

NB 3 : Les 02 méridiens sont normalement à 90°, mais quand ce n’est pas le cas
(astigmatisme irrégulier), il faudra noter l’orientation de chaque méridien principal.

- Noter les mesures de l’œil droit


- Répéter pour l’œil gauche

NB Le rayon de courbure R de la cornée est évalué comme suit :

tang (β )
R= Rj
sin(i)

Avec :

Rj : rayon de courbure de l’arc porte mires


i : angle d’incidence, il représente les dimensions de l’objet qui est- la distance MN
β : angle de dédoublement du prisme de Wollaston

Pour chaque rayon de courbure R de la face antérieure de la cornée, la puissance D de cette face
antérieure, en dioptrie peut être déterminé en fonction de son indice de réfraction n

n−1
D=
R

Il est souvent utile en pratique de connaitre la puissance de la cornée en dioptrie. Cela permet de
calculer l’astigmatisme cornéen. Au lieu d’utiliser l’indice de réfraction de la cornée (1,377), Les
Kératomètres emploient un indice légèrement inférieur qui est celui du film lacrymale il varie d’un
instrument à l’autre, entre 1,3315 et 1,3375, ce dernier est le plus utilisé.

4-4/ Notations des mesures

Il existe plusieurs façons de noter les résultats afin d’éviter toute confusion, il est préférable
de noter les puissances ou rayon selon chaque méridien principal, exemple de notation

44,00 44,75 à 105

D G
43,50 à 15

43,00

5
OD: 43,00 à 0 x 44,00 à 90

OG: 43,50 à 15 x 44,75 à 105

NB: ne pas mettre la mention °

Topographie cornéenne

Définition

La topographie cornéenne permet de recueillir des informations relatives à la courbure ou au relief


(élévation) de la cornée, grâce à la projection et l’analyse du reflet d’un motif lumineux éclairant ou
balayant la cornée. Les images recueillies sont analysées de façon automatisée par un logiciel, et des cartes
en couleur sont fournies au praticien pour interprétation
La topographie et la tomographie de la cornée sont des examens essentiels et obligatoires avant
toute chirurgie réfractive.

1-Topographie cornéenne par réflexion spéculaire


Une photographie numérique de l’image du reflet cornéen des mires est ensuite effectuée et l’appareil
calcul la courbure en chaque point de l’appareil selon la déformation des mires (cette déformation est
induite par la géométrie de la cornée explorée). L’utilisation du topographe « OPD scan III» permet par
exemple une analyse fine des variations de courbure de la face antérieure de la cornée (ce topographe
permet également le recueil de données aberrométriques). Le dépistage du kératocône, est possible grâce
à cette technologie.

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2-Topographie par balayage par fentes lumineuses
Le topographe Orbscan permet également d’étudier les variations de la courbure de la cornée. Il réalise un
balayage optique grâce à des fentes lumineuses qui « scannent » la cornée, ce qui permet de reconstruire
tridimensionnellement le volume cornéen, et d’étudier les variations du relief cornéen non seulement
antérieur mais également postérieur (l’appareil permet de réaliser des cartes d’élévation de la face
antérieure et postérieure de la cornée).

L’épaisseur « point par point » de la cornée (pachymétrie


optique) peut être calculée. Cette épaisseur correspond
simplement à la « distance » entre les faces antérieure et
postérieure de la cornée. Il est également muni d’un disque de
Placido qui permet un recueil direct de données de la courbure
antérieure de la cornée

Topographe Orbscan

Topographie par camera rotative Scheimpflug


Les topographes Pentacam disposent d’un
système de camera Scheimpflug pour l’étude de
l’épaisseur et de l’élévation de la cornée. Ils sont
également munis d’un disque de Placido.

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Rendu des cartes de topographie cornéenne
les informations recueillies en topographie et tomographie cornéenne, sont rendues sous formes de multiples cartes colorées. En
général, pour les cartes de courbure, les couleurs chaudes (rouge, orange, ect.) traduisent une courbure élevée, et inversement pour
les couleurs froides. Des indices numériques sont également proposés: ils varient selon les instruments (indice de régularité, valeur
de l’asphéricité, etc.). Certains indices sont spécialement conçus pour dépister les formes débutantes de kératocône, qui
représentent une contre indication formelle au LASIK.

Topographie cornéenne et chirurgie réfractive


En chirurgie réfractive, l’ examen des cartes de topographie cornéenne, permet de valider l’indication opératoire de LASIK ou
de dépister une éventuelle anomalies cornéenne pouvant constituer une contre indication à l’opération, comme la présence
d’une cornée trop fine et/ou d’une suspicion de kératocône débutant (forme débutante de kératocône infra-clinique, également
appelé « kératocône fruste ».

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