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Le droit d'auteur (III) Les exceptions au droit d'auteur / La sanction des droits

⌛ Droit d’auteur
➔ Exceptions et limites au droit des auteurs
➔ L'intérêt public
❑ La sauvegarde du patrimoine
1. L'exception au profit des bibliothèques, musées ou archives
L'art. 122-5, 8° prévoit que l'on ne peut interdire « la reproduction d'une œuvre, effectuée à des fins de
conservation ou destinée à préserver les conditions de sa consultation sur place par des bibliothèques
accessibles au public, par des musées ou par des services d'archives, sous réserve que ceux-ci ne
recherchent aucun avantage économique ou commercial ».

2. L'exception au profit des organismes chargés de recevoir le dépôt légal


L’art. L. 132-4 prévoit que « l'auteur ne peut interdire aux organismes dépositaires [...] : 1° La consultation
de l'œuvre sur place par des chercheurs dûment accrédités par chaque organisme dépositaire sur des
postes individuels de consultation dont l'usage est exclusivement réservé à ces chercheurs ; 2° La
reproduction d'une œuvre, sur tout support et par tout procédé, lorsque cette reproduction est nécessaire
à la collecte, à la conservation et à la consultation sur place dans les conditions prévues au 1° »

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Le droit d'auteur (III) Les exceptions au droit d'auteur / La sanction des droits

⌛ Droit d’auteur
❑ Le droit de se référer à une œuvre

1. Les analyses ou courtes citation

Ce que dit la loi : L'art. L. 122-5, 3° dispose que l'auteur d'une œuvre qui a été divulguée ne peut s’’opposer « sous réserve que soient clairement indiqués le
nom de l'auteur et la source, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de
l'œuvre à laquelle elles sont incorporées ».

Quatre conditions sont posées: (Elles sont cumulatives, c’est-à-dire que si l’une des ces conditions est absente, l’exception de courte citation ne pourra
s’appliquer).

Pour rappel, chaque situation étant différente, les juges feront du cas par cas. (Appréciation souveraine des juges).

- La courte citation doit respecter l’esprit et la forme de l’œuvre originale. (Respect du droit moral de l’auteur).

- La courte citation doit mentionner la source (nom de l’auteur, œuvre citée). Il est d’ailleurs fortement recommandé que le passage cité soit entre
guillemets et en italique.

- La citation doit être justifiée « par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont
incorporées ». Cela signifie que la citation doit être impérativement intégrée dans une autre œuvre dans le but d’appuyer un raisonnement, une
argumentation, éclairer le public sur un point de vue précis par exemple.

- -La citation doit être courte. Cette condition est la plus complexe à saisir. En effet, il n’existe pas de pourcentage ou de quotas prévus par la loi. En
conséquence, les juges devront déterminer si la longueur de la citation est raisonnable au regard de l’œuvre citée.

Pour rappel :

- Au départ, la courte citation ne s’appliquait qu’en matière littéraire (Citation de textes).

- Progressivement , les juges ont été amenés à admettre la courte citation d’œuvres musicales et audiovisuelles dans des conditions très précises et restrictives.

- En matière d’œuvres photographiques, graphiques ou plastiques la courte citation est refusée. (Seule exception notoire, l’article L. 122-5 du Code de la
propriété intellectuelle qui autorise « la reproduction ou la représentation, intégrale ou partielle, d’une œuvre d’art graphique, plastique ou architecturale, par
voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, dans un but exclusif d’information immédiate et en relation directe avec cette dernière, sous réserve d’indiquer
clairement le nom de l’auteur. »
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⌛ Droit d’auteur
❑ Le droit de se référer à une œuvre
2. La parodie, le pastiche ou la caricature
Deux conditions sont nécessaires :

- Le but poursuivi : Le but poursuivi par l’œuvre créée doit être le détournement
humoristique, satirique, parodique de l’œuvre originale.

- L’absence de confusion : Les spectateurs, lecteurs, auditeurs, visiteurs doivent


pouvoir immédiatement comprendre que l’œuvre créée est une parodie. Aucune
confusion n’est possible. (Par exemple, le film Scary Movie, sorti en 2000, est
clairement identifiable par les spectateurs comme une parodie du film Scream
notamment.

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⌛ Droit d’auteur

➔ Exceptions et limites au droit des auteurs


➔ L'intérêt privé
❑ La copie privée

1. La copie à usage privé du copiste

L'article L. 122-5, 2° prévoit que l’on peut interdire « les copies strictement réservées à l'usage privé du
copiste et non destinées à une utilisation collective (...) à l'exception des copies des œuvres d'art destinées
à être utilisées pour des fins identiques à celles pour lesquelles l'œuvre originale a été créée ».
Trois conditions sont nécessaires pour que la copie privée soit considérée comme légale :

- L’identité du copiste. (La personne qui réalise la copie doit être la même que celle qui l’utilise.

- Interdiction d’un usage collectif. (Il est par exemple interdit de mettre la copie sur une plateforme de
partage de données, même s’il s’agit d’une plateforme privée d’échange de fichiers ).

- L’œuvre qui a servi de base à la copie privée doit être elle-même un originale.

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⌛ Droit d’auteur
❑ La représentation réservée au cercle de famille

1. La notion de cercle de famille

L'art. L. 122-5, 1° dispose que : « Lorsque l‘œuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : les représentations privées et
gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ».
La notion de cercle de famille s’entend comme étant des : « personnes, parents ou amis très proches, qui sont unis de
façon habituelle par des liens familiaux ou d'intimité » (TGI Paris, 24 janvier 1984 : Gaz. Pal. 1984, 1, p. 240, note Marchi).

2. La gratuité
La diffusion ou représentation doit réalisée en l’absence de perception de droit d’entrée ou autres frais.

Pour information :

La loi est très claire, la diffusion d’un support vidéographique en dehors du cercle familial, en l’absence d’une autorisation
explicite de l’auteur ou de droits/licences spécifiques est strictement interdite.
Il existe des supports spécifiques (DVD, Blue-Ray etc…) avec droits supplémentaires, qui permettent une diffusion libre
devant certains publics. (L'ADAV, Ateliers Diffusion Audiovisuelle, commercialise de tels supports).

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