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Les droits d'auteur sont l'ensemble des prérogatives exclusives dont dispose un auteur sur
ses œuvres de l'esprit originales. Œuvres de l'esprit originales sous-entend travail de création
littéraire ou artistique conçu par l'auteur de façon personnelle et globalement dénué de toutes
formes de copies, empreint ou utilisation d’œuvres d'autres artistes.
Les droits des auteurs sont gérés par un domaine du droit spécifique qui s'appelle le code de
la propriété intellectuelle et artistique. C'est une branche spécialisée du droit, complexe et riche, il
convient donc de faire appel à des spécialistes de ce domaine si on a besoin de se défendre dans une
procédure judiciaire relative à la création. Le droit d'auteur est subdivisé en deux parties majeures :
– Le droit moral, qui reconnaît à l'auteur la paternité indiscutable de l’œuvre et vise aussi le
respect de l'intégrité de cette dernière.
– Les droits patrimoniaux qui confèrent un monopole d'exploitation économique sur l’œuvre
pour une durée variable au terme de laquelle l’œuvre entre dans le domaine public.
2) Le droit moral
Le droit moral reconnaît pour l'auteur dans son œuvre l'expression de sa personnalité et la
protège.
Le droit moral devrait plutôt s'appeler droits moraux car il comporte plusieurs prérogatives
claires et séparées.
– Le droit de divulgation : l'auteur a le pouvoir discrétionnaire de décider du moment et des
modalités de la première divulgation de son œuvre (à mettre en négociation avec le besoin
de l'éditeur. Une fois l'accord trouvé, un éditeur qui changerait la date de divulgation serait
en violation du droit de divulgation de l'auteur.)
– Le droit de paternité : tout utilisateur doit mentionner de façon non-équivoque le nom et la
qualité de l'auteur de l’œuvre , ou respecter son pseudonyme, ou accepter de publier l’œuvre
de façon anonyme si c'est la volonté expresse de l'auteur (stipulation par écrit)
– Le droit au respect de l'intégrité de l’œuvre : l'auteur peut s'opposer à toute modification,
déformation, mutilation totale ou partielle de son œuvre et à toute atteinte à son honneur ou
sa réputation. Un éditeur ne peut procéder à des modifications sur une œuvre qu'après en
avoir fait la demande écrite à l'auteur en en précisant toutes les spécification à l'auteur et
après avoir reçu un accord écrit de ce dernier. Il est à noter qu'un mauvais travail de
promotion ou d'impression de l’œuvre nuisant de ce fait au respect de la qualité de cette
dernière et à la réputation de l'auteur peut être considérée comme une violation du droit au
respect de l'intégrité de l’œuvre.
– Le droit de retrait ou de repentir : un auteur peut retirer à tout moment une œuvre diffusée
ou exiger la possibilité de retoucher une œuvre non encore publiée. Le premier cas est le
droit de retrait, le deuxième, le droit de repentir. Si l’œuvre n'a pas encore été publiée,
l'éditeur se doit de respecter ce droit. Si l’œuvre a été publiée, l'auteur pourra exiger une
indemnisation liée au manque à gagner de l'exploitation de l’œuvre. Ce droit fonctionne
aussi dans le cadre de l'achat d’œuvres originales où l'auteur devra rembourser ou
indemniser l'acquéreur déchu de son achat.
– Le droit de suite : Bien que considéré légalement comme un droit moral, le droit de suite
est bien souvent considéré par les éditeurs comme un droit patrimonial (pouvant être
acheté). Ce droit oblige les éditeurs à avertir les auteurs en cas de revente par l'éditeur de
leur œuvre à un tiers. L'éditeur devra de même respecter l'ensemble des droits moraux dans
le cas de cette revente tout particulièrement le droit de paternité et le droit de respect de
l'intégrité de l’œuvre. Il devra veiller à ce que cette revente ne porte pas nuisance à l'honneur
et à la réputation de l'auteur et partager les gains de cette revente avec l'auteur selon un
pourcentage à négocier ( couramment 50% des gains)
Le droit moral est attaché à la personne de l'auteur, il est inaliénable, de fait il ne peut être ni
vendu ni cédé. Il est globalement perpétuel (sauf dans certains pays comme l' Allemagne où il y a
une date limitée), il est imprescriptible, de fait, il n'est pas susceptible de possession ( le fait pour
une personne d'utiliser les droits d'exploitation comme titulaire ne lui confère aucun droit sur la
paternité de l’œuvre et sa création originale. De même, l'usage des droits patrimoniaux par un tiers
ne fait pas perdre à l'auteur la reconnaissance de ses droits moraux et de sa reconnaissance comme
auteur de l’œuvre.)
A la mort de l'auteur (sauf dans certains pays comme l'Allemagne) ce droit moral est
transmit à ses descendants ou exécuteurs testamentaires qui en assurent la protection et peuvent
empêcher toute utilisation susceptible de porter atteinte à l’œuvre.
Le droit moral n'est pas absolu et les tribunaux peuvent juger son usage abusif et inadapté
dans certains cas.
Dans le cas de la fixation sur un support physique on parle de droit de reproduction, dans le
cas contraire, de droit de représentation.
Les droits patrimoniaux sont accordés en France et en Belgique pour toute sa vie et
perdurent 70 ans après sa mort (50 ans en Allemagne, 100 ans dans certains pays). Après cette date,
l’œuvre rentre dans le domaine public et peut être utilisé librement.