Vous êtes sur la page 1sur 5

Chapitre 2 : le droit économique

Le monopole d’exploitation de l’auteur

Ce sont les droits économiques de l’auteur = un monopole désigne une situation où des droits vont permettre
d’interdire à quelqu’un d’autre d’exercer des droits à la place d’un autre.

EN BREF : C’est contrôler des droits et pouvoir imposer sa règle sur un marché = contrôle exclusif de droits.

Quelles sont les caractéristiques ?

Il permet de décider dans quelles conditions son œuvre va pouvoir être exploitée pour en tirer profit (« les fruits ») ;

 Il est exclusif = le titulaire des droits est le seul à pouvoir exercer ces droits et autoriser l’exploitation de
son œuvre. ≠ le droit moral est attaché à la personne ;
 Il est temporaire ≠ le droit moral = sa durée est toute la vie de l’auteur + 70ans post mortem. Au-delà
l’œuvre tombe dans le domaine public = tout le monde peut le réutiliser comme il le veut ≠ l’Etat.
 Cette durée a été appliquée pour que l’auteur est une rémunération mais aussi ses héritiers =
favorise la transmission de la culture = objet principal. Passé 70ans, il n’y avait plus de raisons de
rémunérer des héritiers qui n’ont pas connu la personne qui a créé l’œuvre.
 L’intérêt c’est de pouvoir accéder à une œuvre, donc plus un auteur est loin dans le temps moins il y
a de raison d’interdire l’accès à cette œuvre = enrichissement de la culture.
 Il est transmissible = il peut être céder à des tiers du vivant de l’auteur.
 La notion de cession = « une vente ». Elle peut être totale ou partielle (conditions). C’est possible car
le droit d’auteur est immatériel et don cil peut en faire ce qu’il veut (divisé les parties de son
œuvre) ;

EXEMPLE : domaine musical = l’auteur compose la musique, le producteur créer un support (master)
où il intègre l’œuvre = 1ère version originale de l’œuvre. Le producteur va demander à l’auteur qu’il
lui cède les droits d’exploitation sur le master = droit de vendre uniquement le support. L’éditeur de
musique va trouver des canaux de diffusion de l’œuvre et achète le droit d’en faire de copies et droit
d’organiser des concerts.

Quels sont les droits accordés à l’auteur ?

C’est un droit de propriété = droit de disposer.

 Droit de reproduire sur un nouveau support ;

La reproduction = fixer l’œuvre qui est immatérielle dans un nouveau support pour pouvoir la communiquer au
public par l’intermédiaire de ce support. Elle est transmise au public par des supports multiples mais c’est toujours
la même œuvre.

Elle peut être permanente ou temporaire (par le développement de l’informatique).

 Les œuvres dérivées

Ce droit peut être cédé = autorisé sa reproduction sur un support, mais l’œuvre peut-elle être modifiée ?

 On peut autoriser quelqu’un à reproduire partiellement l’œuvre sans la modifier. La modification


vient de l’auteur.
 Il n’y a pas de modification mais c’est un « apport » de quelque chose à l’œuvre
 Droit de le représenter = le diffuser au public ;

Le but d’une œuvre c’est d’être accessible à un public et donc le but du droit de la représenter c’est d’autoriser cet
accès au public.

Le droit de représentation = communiquer l’œuvre à un nouveau public. Elle peut être directe ou indirecte.

 Directe = mettre le public en contact avec l’œuvre (pièce de théâtre) ;


 Indirecte = diffusion par l’intermédiaire d’un support (TV)

La question la plus importante = quel public ? Le droit va être utilisé lorsqu’l y aura un nouveau public. Une
représentation touche à un public en particulier (il faut demander le droit de représentation à chaque nouveau
public).

 Un public = nombre de personne à un même moment au même endroit d’un point de vue juridique (même
action).

EN BREF : ces deux droits sont « complémentaires » mais sont distincts.

 Le droit de suite

Il n’est pas accordé à tous les auteurs = seulement aux auteurs d’œuvres graphiques et plastiques (arts appliqués).
C’est le droit d’être associé au produit de la vente successive du support matériel de son œuvre.

Il y avait une inégalité double = pas de réelle rémunération + sur le marché de l’Art la valeur de l’œuvre n’est
attachée qu’au support matériel de l’œuvre = bénéficie qu’au marchand d’Art car il vend les supports.

EN BREF : A chaque fois que l’œuvre se vend sur le marché, un pourcentage de l’œuvre sera reversé à
l’auteur = percevoir un certain montant de chaque vente de son œuvre sur le marché de l’Art.

Il n’est pas transmissible. Il porte sur le support original de l’œuvre mais pour les œuvres qui sont copiées et mises
sur d’autres supports pour être vendues sur d’autres marchés, le droit portera que dans certains cas :

 Support original ou tirages d’une même série = tous les exemplaires d’une même série créés au même
moment.

Les limites à l’exercice du monopole

La problématique est la même que pour le droit moral = l’auteur a des droits absolus qu’il peut exercer comme il
veut mais dans la réalité sociale il s’oppose à des personnes qui ont d’autres droits. Il faut trouver un équilibre entre
tous les intérêts en présence.

Il y a une liste d’exception légale : l’auteur ne peut pas opposer son monopole à un tier (il peut utiliser l’œuvre sans
demander et sans redevance) ;

 Cette liste ne peut pas être augmentée, seul le législateur peut rajouter des exceptions ;
 Elle est d’interprétation stricte = il faut interpréter le texte pour déterminer si on est dans le cadre de la loi.
Ce qui est écrit dans le contrat défini les droits des partis. Elle peut être libre ou stricte :
 Libre = le juge fait prévaloir les faits de l’espèce / interpréter d’une manière plus ou moins large ce
qui est écrit dans le texte de loi. Lorsque le contrat n’est pas assez précis, le juge va aller chercher
d’autres interprétations pour régler le problème ;
 Dans des domaines souples + entre professionnels (moins besoin de protection qu’un
particulier qui n’a pas forcément l’argent ou le temps de se défendre)
 Stricte = le juge n’a aucune marge de manœuvre, il doit respecter le cadre définit par les termes de
la loi. Ce qui est écrit dans le contrat défini les droits des partis, si ce n’est pas écrit alors il n’y a rien
à chercher ailleurs ;
EN BREF : On ne peut pas interpréter le texte au-delà de ce qui est écrit dans la loi = on ne peut pas
interpréter les exceptions de manière plus large que ce qui est écrit dans la loi

 La copie privée

Le droit de reproduire l’œuvre pour un usage personnel = utilisation pour un usage personnel (photocopie des
étudiants, photo d’une œuvre d’art…). Il y a une certaine tolérance par rapport aux réseaux sociaux (passer 50
personnes n considère que la personne ne connaît pas ses followers), on regarde si le compte est public ou privé.

 Il n’y a pas besoin d’appliquer les droits d’auteurs car il n’y a pas de diffusion et c’est incontrôlable ;

EN BREF : Elle doit rester très privée (cercle d’amis ou famille mais pas plus). Elle permet tout de même de
reproduire une œuvre à partir du moment où c’est un usage strictement personnel.
 Si la source d’une œuvre est illicite alors la loi sur la copie privée ne peut pas être invoquée
= il n’y a pas eu de transfert de propriété/droit
 On peut opposer une exception à partir du moment où on l’a acquise légitimement

 Le cercle de famille

Le droit de représentation d’une œuvre devant un public.

 La courte citation

Le fait de citer une partie d’une œuvre = reproduction d’une partie d’une œuvre de quelqu’un. On considère que
c’est compliquer de contrôler des contractions de cette taille + permet de diffuser une œuvre. Elle va être
autorisée si :

 Suffisamment courte (comptage des lettres) pour ne pas se substituer à l’œuvre/pas faire concurrence à
l’œuvre dont elle est tirée et ne pas empêcher le public d’aller se référer à l’œuvre. Plus de 10% de citation
d’une œuvre = ce n’est plus de la courte citation ;
 Elle doit forcément être entre guillemets ou neutre (oral) = elle doit être inchangée. On doit la prendre tel
qu’elle sans aucune modification ;
 On doit l’identifier comme une citation (nom de l’auteur, ouvrage dont elle est tirée, …) ou dans le domaine
musical = indiquer qu’il y a eu une citation de telle personne sur telle partie ;

EN BREF : on ne peut pas tout citer (œuvre d’art graphique ou plastique) car une œuvre littéraire ou un film
on peut accéder à un petit bout alors qu’une œuvre graphique doit être vue dans son ensemble. Citer un
petit bout de l’œuvre graphique porte atteinte au droit moral de l’auteur.

On en peut faire de courtes citations que lorsque sa finalité a un caractère critique, polémique, pédagogique ou
scientifique = ce qui justifie la citation c’est qu’elle est intégrée dans un travail.

EN BREF : elle doit toujours avoir une finalité utilitaire = utile dans des travaux de professeurs, journalistes…

 L’exception pédagogique
Dans le cadre d’un enseignement ou recherche pour un public = on peut diffuser tout ou une partie d’une œuvre
dans le cadre de ce cours. La finalité doit être l’enseignement de la recherche, pour savoir on étudie les caractères
du public (étudiants ou chercheurs).

 La parodie/pastiche/caricature

Traiter d’un sujet en le modifiant avec une logique de critique humoristique = s’il n’y a pas d’empêchement
objectivement de l’auteur à exploiter son œuvre.

 Il n’y a pas de substitution de la caricature à l’œuvre = pas de concurrence entre les deux ;
 C’est un mode d’expression mais on considère que l’intérêt porté à l’auteur doit être supérieur à celui qui
parodie. Il faut qu’il n’y ait aucun risque de confusion entre les œuvres et que la finalité doit être de faire
rire ;

EN BREF : il faut changer presque intégralement l’œuvre. S’il y a une volonté de nuisance ≠ dans la
caricature.

 La reproduction à caractère accessoire

Dégagée pour les œuvres qui sont sur le domaine public = elle s’expose à notre vue. Il y avait une difficulté par
rapport à la propriété de l’espace public = on ne peut pas priver les gens d’accéder à quelque chose de collectif.

 Comment ménager les droits de l’auteur et ceux du public ? si l’œuvre devient accessoire, alors l’auteur ne
peut plus exercer son droit d’auteur.
 Le juge va recherche le sens de la photo et son intérêt = qu’est ce qui voulut être pris ?

 La confrontation du monopole d’exploitation de l’œuvre à la propriété du support matériel de l’œuvre

On ne peut pas opposer notre droit de reproduction d’une œuvre si l’auteur est dans une utilisation légitime de
l’œuvre = utilisation conformément à sa destination principale.

EXEMPLE : reproduction des pans d’une maison et diffusion à un autre architecte pour qu’il fasse une
extension ;

La confusion entre la propriété l’œuvre et la propriété du support = droit de contrôle de la diffusion de cette œuvre
pour le propriétaire.

 Dans une sphère privée, le propriétaire matériel a un droit supérieur à celui de l’auteur. Le
propriétaire a un pouvoir d’empêcher l’auteur de faire voire son œuvre = c’est plus légitime de
protéger le propriétaire plutôt que l’auteur.

EN BREF : le droit du support matériel prime sur le droit d’auteur. En droit français, il n’y a pas d’obligation
de contraindre à faire quelque chose = pas de droit de contraindre. L’auteur ne peut pas contraindre le
propriétaire à faire exposer ses œuvres et de les mettre à disposition.

Il y a des exceptions propres aux logiciels. Un logiciel a forcément un but/utilité, dès lors il faut qu’on puisse l’utiliser
conformément à sa destination.

 Le droit de correction du logiciel

S’il fonctionne mal, on a le droit d’aller chez n’importe quel commerçant pour le faire réparer = correction des
anomalies sans autorisation de l’auteur.

 Le droit de copie de sauvegarde

Le reproduire une seule fois pour le sauvegarder car il est fragile = copie de sauvegarde utilitaire.

 Le droit d’étudier le logiciel

Lire les codes sources pour comprendre comment il fonctionne = décortiquer le fonctionnement. Cette exception est
utile pour justifier le droit de décompilation.

 Le droit de décompilation

Rendre interopérable deux logiciels = créer des petits programmes en réécrivant des codes. On est obligé d’accéder
aux codes source et de gommer une certaine partie des codes pour faire en sorte de mettre en relation les deux
logiciels = modification du logiciel mais qui a pour finalité de faire fonctionner deux logiciels ensembles (droit très
limité).
EN BREF : Entre droit moral et monopole d’exploitation = même structure = pour donner plus de souplesse
aux propriétaires mais en respectant le droit d’auteur.

Après la mort de l’auteur

Le monopole d’exploitation = bien économique classique qui est transmis aux héritiers : pratique et peu pratique.
La succession juridiquement = transfert de propriété.

 L’héritier devient totalement propriétaire de ses biens = titulaire du monopole d’exploitation. Il n’y a plus la
notion des intérêts de l’auteur et de la légitimité des exercices de ses droits ;
 C’est un risque car modification des caractéristiques de l’exercice des droits ;
 Chaque bien devient un bien autonome = regard de chaque héritier et leur statut dans la succession et le
droit d’auteur sera démanteler = logique strictement économique. Risque de non-entente ;

Il y a des exceptions où le juge nomme un administrateur de la succession qui créée une holding dans laquelle
chaque héritier détient un capital social et aucun n’a pas le droit d’exercer un droit d’auteur sur les œuvres =
possibilité de dilution des droits et mauvais exercice des droits.

 70 ans après la morte de l’auteur = domaine public et devient une chose dite commune. Si c’est une œuvre
de collaboration, c’est 70 ans après la mort du dernier co-auteur. Le seul droit qui demeure c’est le droit
moral.

Vous aimerez peut-être aussi