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DUREE D’EXPLOITATION DU DROIT D’AUTEUR

L’exploitation du droit d’auteur est considérée comme la valorisation ou l’utilisation


avantageuse, voire la divulgation d’une œuvre de la création artistique de l’esprit humain.
L’œuvre de l’esprit procède toujours du travail créatif de l’être humain et est exprimée par lui
dans une forme particulière. Elle doit se distinguer de notions voisines que sont la découverte
et le savoir-faire.
Pour être appréhendé par la Propriété Littéraire et Artistique (PLA), l’œuvre de l’esprit doit
s’exprimer dans une forme originale. L’œuvre de l’esprit est réputée créée indépendamment
de toute divulgation publique et existe du seul fait de sa réalisation même inachevée.

D’une manière générale, la durée d’exploitation du droit d’auteur est perçue comme l’espace
de temps qui s’écoule entre le début et la fin du profit ou divulgation de la création artistique
de l’esprit humain.
Le droit d’auteur qui a pour vocation d’assurer la reconnaissance juridique et protection des
œuvres de l’esprit, accorde aux auteurs de ces œuvres des droits exclusifs et opposables à
tous, qui leur permettent de maitriser la circulation de leurs œuvres et d’en contrôler
l’exploitation.
La détermination des œuvres protégeables par le droit d’auteur permet de dresser la
nomenclature desdites œuvres mais également de mettre en exergue les principes et condition
de la mise en œuvre de la protection légale.
Droit que possède l’auteur et lui seul (et après lui ses héritiers) d’autoriser les exploitations de
son œuvre. Ces droits sont énumérés par le code de la propriété intellectuelle (art. L. 122-4) :
droit de reproduction, droit de représentation, droit d’adaptation, droit de traduction, droit de
transformation (Arts Plastiques et Architecture), droit d’arrangement (Musique).
Deux points de départ pour les calculs
La complexité réside dans le fait que le système doit prendre en compte deux paramètres de
date distincts :
 Celle de la divulgation de l’œuvre (représentation, exposition ou publication selon les
genres d’œuvres) ;
 Celle du décès de l’auteur.
Munis de ces deux indicateurs, voyons le fonctionnement pour chacune des guerres.
Les années 1914-1919
Pour toutes les œuvres divulguées avant le 2 août 1914, il y a lieu de proroger la durée des
droits (50 ans en principe) jusqu’à « la fin de l'année suivant le jour de la signature du traité
de paix » (traité de Versailles, 28 juin 1919), soit pratiquement la fin de l’année 1919 (5
années et 152 jours), pour les œuvres « non tombées dans le domaine public le 3 février
1919 ».
Ainsi, pour une œuvre qui aura été divulguée avant le 2 août 1914 et pas encore dans le
domaine public au 3 février 1919, quelle que soit la date du décès de l’auteur, il conviendra de
proroger la protection de la durée écoulée entre le 2 août 14 et la fin de l’année 1919.
Si l’auteur est décédé pendant la Grande guerre, les calculs s’arrêtent là : il suffira donc de
patienter jusqu’au 1er janvier de la 56ème année suivant celle de sa mort (on compte par
années civiles) pour que ses œuvres publiées avant le 2 août 14 se trouvent dans le domaine
public.
Si l’auteur est décédé après le 2 août 14, il y aura lieu de distinguer entre les œuvres publiées
avant le 2 août 14 (solution précédente) et celles rendues publiques après cette date, pour
lesquelles on se bornera à appliquer la règle de base des 50 ans.
Les années 1939-1945
La même règle s’applique pour la 2ème guerre mondiale, à ceci près que les délais sont plus
longs. Pour les œuvres divulguées avant le 3 septembre 1939, on applique un délai « d'un
temps égal à celui qui s'est écoulé entre le 3 septembre 1939 et le 1er janvier 1948 », pour les
œuvres « non tombées dans le domaine public au 13 août 1941 ». En pratique, cela proroge la
protection de 8 ans et 122 jours.
Pour un auteur décédé pendant la 2ème Guerre mondiale, il y a lieu de distinguer entre ses
œuvres divulguées avant le 3 septembre 39, pour lesquelles il faut proroger la protection du
délai précité, et ses œuvres divulguées avant le 2 août 14 pour lesquelles la protection est
prorogée des deux périodes de guerre, soit en principe de 13 ans et 274 jours, c’est-à-dire 14
années civiles.
Si l’auteur est décédé après le 3 septembre 39, il faudra distinguer entre les œuvres divulguées
avant l’une ou l’autre guerre, et celles divulguées après le 3 septembre 39 pour lesquelles
aucune prorogation ne peut être admise.
Si non, l’œuvre est toujours dans le domaine privé et il y a lieu d’appliquer la nouvelle règle
des seuls 70 ans post mortem, abandonnant pour l’après 1er juillet 1995 le calcul des années
de guerre. Ce qui simplifie les choses. L'accord de Bangui du 2 mars 1977 institue
l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle. Son annexe VII harmonise le droit
d'auteur dans les pays qui en sont signataires. Le droit d'auteur dans les pays d'Afrique
francophone est en partie inspiré du droit français. Le droit moral y est donc perpétuel,
incessible et inaliénable. Tel est notamment le cas en Algérie.
Cependant, notons qu’en Côte d’Ivoire, la durée d’exploitation du droit d’auteur est de 99ans.
En Outre, d'autres droits d'exploitation existent tels que l'exposition (pour certains un avatar
de la représentation), la consultation, etc.
Le droit de prêt est aussi un droit d'ex C'est ce que nous nous évertuons à rappeler
inlassablement aux stagiaires que nous formons. Rappelons-le : "nul n'est censé ignorer la
loi", même si nous sommes bien conscients de l'extraordinaire complexité du droit aujourd'hui
d’exploitation nouvellement créé (2003 en France).
Comme on peut le constater, la notion de périmètre d'exploitation d'une œuvre
d'auteur, qui doit être soigneusement et précisément délimitée dans un acte de
cession écrit ne se trouve pas dans la loi que pour faire joli, contrairement à ce que
pourraient penser ceux qui croient pouvoir s'affranchir de ces rigueurs, et les juge
n'hésitent pas à l'appliquer sans état d'âme, tant il est vrai qu'il s'agit d'un article qui
garantit la durée d’exploitation du droit d’auteur et la propriété d'un auteur sur son
œuvre. Face à ce fatras de détails plus ou moins cohérents, l'Éducation nationale a
fort heureusement conclu, dès la publication de la loi, des accords avec le monde de
l'édition qui permettent des utilisations un peu plus larges. Il convient donc de se
référer à ces accords qui sont régulièrement renouvelés pour connaître le périmètre
précis de l'exception dont peuvent bénéficier tous les établissements de l'Éducation
nationale et de l'Enseignement supérieur puisque la conférence des présidents
d'universités et partie prenante dans ces conventions.

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