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Environnement conomique et juridique

Introduction

M. Adem DJEBBARI
Professeur d’ conomie, Gestion et Droit – Consultant en Gestion des Affaires
Minist re de l’ ducation Nationale – Aix-Marseille Universit
Anciennement Chargé de Mission Pédagogique (Ministère des Affaires Étrangères)
Diplômé de l’Institut du Droit des Affaires d’Aix-en-Provence 1
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Présentation du plan de
formation

➔Partie I)
Le contexte professionnel

➔Partie II)
La propri t Litt raire et Artistique
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Partie I : Le contexte professionnel

1) Analyse conomique du secteur de l’Audiovisuel

2) Analyse conomique du secteur du Cin ma

3) Les agents conomiques

4) Les agents institutionnels

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Analyse conomique du secteur de
l’audiovisuel

⌛ Comment observer et analyser ce secteur de l’économie ?


⌛ Quel intérêt ?
➔ Au moment de sa création, chaque entreprise en France se voit attribuer un
code NAF/APE par l’INSEE. Il existe 732 codes différents.
➔ Pour le secteur du Cinéma, de la production audiovisuelle et du multimédia,
il existe 11 codes différents.

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Analyse conomique du secteur de
l’audiovisuel
Nouveau NAF Libellé
1820Z Reproduction d’enregistrements
Production de films et de programmes pour la
5911A
télévision

5911B Production de films institutionnels et publicitaires

5911C Production de films pour le cinéma

Post-production de films cinématographiques, de


5912Z
vidéo et de programme de télévision

5913A Distribution de films cinématographiques

5914Z Projection de films cinématographiques

5920Z Enregistrement sonore et édition musicale

6010Z Edition et diffusion de programme radio

6020A Edition de chaînes généralistes


6020B Edition de chaines thématiques
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Analyse conomique du secteur de l’audiovisuel

⌛ Nous allons focaliser notre analyse sur les entreprises sp cialis es dans la Production de films
et de programmes pour la t l vision (Code 5911 A)
Que comprend ce code ?
La production et la réalisation de films et de programmes audiovisuels de tous types quelle qu'en soit la durée, destinés à
la diffusion télévisuelle :

Œuvres de stock* Œuvres de flux*


(s ries, t l films, reportages, ( missions en direct ou retransmises
documentaires, dessins anim s, etc.) telles que jeux, vari t s, m t o, sports,
journaux d'information, etc.

Les programmes de stock (aussi appel s programmes de Les programmes de flux sont destin s tre diffus s une seule
catalogue) conservent leur valeur ind pendamment du nombre fois ; apr s cela, ils perdent leur valeur premi re.
de diffusions. Il s’agit essentiellement : Quelques exemples de programmes de flux :

- des fictions de t l vision : s ries, t l films, etc., - les informations,


- des films de cin ma, - les comp titions sportives,
- des documentaires - les missions de plateau : jeux, d bats, divertissement, etc.
- le bulletin m t o
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*Source : http://clesdelaudiovisuel.fr/Connaitre/Les-programmes-audiovisuels/Programmes-de-flux-et-programmes-de-stock
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Analyse conomique du secteur de l’audiovisuel

⌛ L’économie du secteur en quelques chiffres


➔ En 2015, 3 728 entreprises étaient actives dans le secteur de l’audiovisuel
➔ Entre 2000 et 2015, le nombre d’entreprises actives dans le secteur de la production audiovisuelle
a augmenté de façon considérable, passant de 1 356 à 3 728 unités, soit une progression de 175 %

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Analyse conomique du secteur de
l’audiovisuel

➔ Mais cachent ces chiffres ?


► Un très grand nombre de petites et micro-entreprises + de 50 % (Cf, Statut de
l’Autoentrepeneur).
► Les 200 premières entreprises, qui comptent pour seulement 5 % du nombre total de
sociétés actives, réalisant à elles seules 72 % du chiffre d’affaires total du secteur
(Forte concentration économique).
► Les 20 plus grosses entreprises de production audiovisuelle cumulent près du quart
de l’activité (24 %)
► De fortes disparités régionales (Très forte concentration en région Parisienne)

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Analyse conomique du secteur de l’audiovisuel

➔ Un très grand nombre de petites et micro-entreprises

► Cette caractéristique n’est pas propre au secteur de l’audiovisuel. En 2014, la France compte 4 millions
de TPE et PME, soit 99,9 % des entreprises. 55 % des TPE n’ont aucun salarié.

► En 2015, 78 % de l’ensemble des entreprises de production audiovisuelle ont employé moins de 2 ETP
(équivalent temps plein) au cours de l’année, tandis que 40 % n’en ont employé aucun.

⌛ Force ou faiblesse ?

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Analyse conomique du secteur de l’audiovisuel

➔ Quid des chiffres d’affaires ?


► En 2014 le chiffre d’affaires du secteur de la production audiovisuelle s’élevait à 2,9 milliards d’€
- A titre d’exemple, le Groupe Carrefour a réalisé 88,24 milliards d’€ en 2017.
► Les 200 premières entreprises, qui comptent pour seulement 5 % du nombre total de sociétés actives, réalisant à elles seules 72
% du chiffre d’affaires total du secteur (Forte concentration économique).
► Les 20 plus grosses entreprises de production audiovisuelle cumulent près du quart de l’activité (24 %)

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Analyse conomique du secteur de l’audiovisuel

⌛ Répartition géographique des entreprises du secteur*

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*http://www.idf-film.com/media/etude-observatoire-emploi-2017.pdf
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Analyse conomique du secteur de l’audiovisuel

➔ Le secteur économique de l’audiovisuel, un marché comme les


autres

► Le marché est le lieu de la rencontre entre l’offre et la demande. Lors que l’offre est supérieure à la demande,
les prix ont tendance à baisser. A l’inverse, lorsque la demande est supérieure à l’offre, les prix ont tendance à
s’envoler.

► Quels rapports entretiennent l’offre et la demande sur ce marché particulier?


Dans le milieu des années 2000, on a assisté à une explosion de l’offre en matière audiovisuelle, sans que la
demande soit aussi forte. Ce décalage, a forcément crée une situation de concurrence féroce entre les acteurs du
secteur.
En effet, l’arrivée de nouvelles plateformes diffusant du contenu à la demande a rabattu les cartes du secteur.,,

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Analyse conomique du secteur du cin ma

⌛ Le poids du cinéma dans l’économie

➔ Le cinéma et l’audiovisuel représentent 0,8% du PIB français. En 2019, 720 700


personnes travaillent dans les secteurs culturels (2,7 % de la population active). Le
secteur audiovisuel est le principal employeur (16 %).
➔ Les salles de cinéma françaises ont enregistré plus de 201 millions d'entrées en 2018,
dont près de 79 millions pour des œuvres françaises et 101 pour des films américains.
➔ En 2021* : 95,5 millions d’entrées (Deuxième plus bas niveau d’entrées depuis 1917).
*La recette aux guichets des salles de cinéma a atteint 672,4 M€ (+55,4 %), soit 239,6 M€ de plus qu’en
2020 (Crise sanitaire oblige). Néanmoins, cela reste deux fois moins élevée que la moyenne observée
entre 2012 et 2019 (1 347,1 M€ en moyenne par an). La recette hors taxes (hors TVA et TSA) s’élève à
564,8 M€ en 2021.

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Analyse conomique du secteur du cin ma

⌛ Le cinéma, une économie fortement mondialisée

1. Inde : 1813 films (Bollywood)


2. Chine : 1082
3. Nigéria : 1000 (Nollywood)
4. Japon : 613
5. Etats-Unis : 576 (Hollywood)
6. Corée du Sud : 454
7. France : 300
8. Italie : 272
9. Espagne : 264
10. Allemagne : 247
11. Royaume-Uni : 202

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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ Le secteur économique du cinéma, un marché concentré

► Selon l'enquête sectorielle annuelle (ESA) de l’INSEE portant sur les entreprises correspondant
à l'activité "Production de films pour le cinéma" (5911C), les entreprises du secteur répertoriées
étaient au nombre de 2038 pour l’année 2016.
► Comme pour le marché de l’audiovisuel, le marché du cinéma est trusté par des géants de la
production, qui se situent principalement en région parisienne (75 % des entreprises du
secteur).
► Parmi ces géants*, on peut notamment citer : Europacorp, Gaumont, Légende Films, Mars
Films, MK2 SA, Pathé Production, R.P.Productions, StudioCanal, TF1 Films Production,
Warner Bros Entertainment-France.

*https://www.verif.com/Hit-parade/01-CA/03-Par-activite/59-Production-de-films-
cinematographiques-de-video-et-de-programmes-de-television-enregistrement-sonore-et-
edition-music
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« Hollywood vs. Netflix : la bataille qui redessine l’industrie du cinéma »*

Article particulièrement intéressant à consulter

http://theconversation.com/hollywood-vs-netflix-la-bataille-qui-redessine-lindustrie-du-cinema-116227
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Analyse économique du secteur du cinéma

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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ Le secteur économique du cinéma, un marché marqué par une très forte


intervention de l’état

« Dans le cadre de la politique publique française de soutien au cinéma, souvent


assimilée à un service public, l’État, par le biais du CNC, établissement public
placé sous l’autorité du ministère de de la culture, finance massivement la
production cinématographique* ».
*https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/12/08/comment-le-cnc-finance-le-cinema-francais_4535007_4355770.html
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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ Répartition des soutiens du CNC en 2021

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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ Le secteur économique du cinéma, un marché marqué par une très forte


intervention de l’état

➔ Comment se repartissent les soutiens du CNC ?


Exemple de l’année 2013 :
« En 2013, ces taxes et des remboursements au titre d'aides versées sous forme
d'avances et sur subventions ont permis au CNC de distribuer au total 783,47
millions d'euros, dont 322,4 millions au cinéma , 285,4 millions au secteur
audiovisuel (qui recoupe en partie le secteur cinéma) et 124,38 millions à des
dispositifs transversaux (y compris pour le jeu vidéo). Enfin, le CNC a investi
51,3 millions pour l'aide à la numérisation des salles de cinéma* ».

*Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/12/08/comment-le-cnc-finance-le-cinema-francais_4535007_4355770.html

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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ Le secteur économique du cinéma, un marché marqué par une très forte intervention de l’état
➔ Comment se repartissent les soutiens du CNC ?
Exemple de l’année 2013 :
« Les aides au cinéma du CNC se divisent à part égales en aides automatiques et sélectives. Les premières
ont pour rôle de maintenir à flot une industrie du cinéma qui reste importante en France. Elles
garantissent aux entreprises, souvent des PME, une relative stabilité de leurs budgets. Ainsi, pour les
producteurs, ces aides sont systématiquement attribuées selon les entrées en salles de leurs précédents
films, un système que le CNC a affiné, jeudi 4 décembre…* »
« …Les aides sélectives permettent au CNC d'encourager la diversité des œuvres et l'émergence de
nouveaux talents. Le mécanisme le plus connu est celui de l'avance sur recettes, créé en 1960. L'an dernier,
il a financé 57 films avant réalisation, dont 21 premiers films, pour un montant maximum de 700 000 euros
par film. Facture totale : 23,7 millions d'euros. A ces films s'ajoutent 25 autres, choisis après réalisation,
pour un montant maximum de 152 000 euros (2,5 millions au total). Selon les nouvelles règles du CNC, le
montant de ces avances sera connu plus rapidement, afin de faciliter les plans de financement…* »

*Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/12/08/comment-le-cnc-finance-le-cinema-francais_4535007_4355770.html

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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ Le secteur économique du cinéma, un marché marqué par une très forte intervention de l’état

➔ L’explosion des années 2000


+ 680 % « En plus des aides que lui apportent le CNC et les chaînes de télévision, le cinéma
français est bien soutenu par des fonds publics. La Cour des comptes note que le soutien
fiscal dans le secteur est passé de 18,6 millions d'euros en 2002 à 145 millions d'euros en 2012.
Cette hausse majeure (+ 680 %) est due à la création de trois crédits d'impôt entre 2004 et 2009
et au renchérissement du coût des SOFICA (sociétés pour le financement de l'industrie
cinématographique et audiovisuelle), sociétés de collecte de fonds privés créées en 1985.

De plus, le cinéma bénéficie d'aides des collectivités territoriales. Celles-ci s'élevaient à 47


millions d'euros en 2012, contre 7 millions dix ans plus tôt. Enfin, le cinéma bénéfice de
soutiens indirects de l'Etat, à travers le régime des intermittents du spectacle et divers
dispositifs fiscaux*».

*Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/12/08/comment-le-cnc-finance-le-cinema-francais_4535007_4355770.html

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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ Les financements du secteur du cinéma


► Les soutiens financiers du CNC ne sont pas les seules aides publiques:
❑ Aides CNC (État)
❑ Crédit d’impôt (État)
❑ Aides régionales (Régions)
❑ Aides Eurimages (Union Européenne)

► Pour plus d’informations sur les activités du CNC :


https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/bilans/bilan-2021-du-cnc_1689889
Bilan 2021 du CNC.

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Analyse conomique du secteur du cin ma

➔ L’apport du secteur cinématographique à l’économie française


► L’apport économique du secteur culturel de manière général :
« Les activités culturelles représentaient en 2011 une valeur ajoutée de 57,8 Md€, soit 3,2 % de la somme des valeurs ajoutées de
l’économie française, ce chiffre représentant l’évaluation la plus proche de ce que l’on pourrait appeler le « PIB culturel * ».
« En 2020, le poids économique direct de la culture, c’est-à-dire la valeur ajoutée de l’ensemble des branches culturelles, s’établit à
46,1 milliards d’euros, soit 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) de l’ensemble de l’économie ».

► Retombées économiques et touristique des tournages audiovisuels et cinématographiques


❑ Un euro investi par une collectivité = 7,62 euros de retombées, dont un euro pour le tourisme
❑ Le Festival de Cannes permet de dégager en moyenne 200 millions d'euros, selon les calculs du Palais des Festivals.
❑ Paris passe la barre des 1.000 tournages en 2017
https://www.caissedesdepotsdester ritoires.fr/cs/ContentSer ver?pagename=Ter ritoires/Ar ticles/
ArticlesImpression&cid=1250280446171
https://www.ccimp.com/sites/default/files/retombees_tournages_-_synthese_avril2011_0.pdf
*Source: https://www.economie.gouv.fr/files/03-rapport-igf-igac-culture-economie.pdf

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Les agents économiques –
Secteur du « Spectacle »
Versements de taxes et impôts divers

Les fonctions/métiers Financeurs: (Investisseurs,


supports à la Entreprises, Annonceurs,
production Groupes Audiovisuels)
(Distributeurs,
Exploitants, Agents Financements directs État et Collectivités
d’artistes, Juristes, Territoriales : Financeurs et
etc…)
Régulateurs
Versements de taxes et impôts divers
Production
artistique
« opérationnelle » u crédits
(s u bventions) o
cts
ents dire ple
Financem par exem
d’im ts
p ô

Retombées économiques
directes par la production Exemple: La taxe spectacles sur les
Consommations directes entrées en salles de cinématographiques
(TSA)
Spectateurs
Consommateurs -Clients

Ménages Retombées économiques indirectes par la redistribution


Les agents conomiques

➔ Les agents économiques dans le monde de la culture


► Les agents du cinéma
1. Les agents qui interviennent directement dans le processus de production
Acteurs, producteurs, scénaristes, techniciens, ouvriers et artisans, réalisateurs, auteurs...
2. Les agents qui interviennent en fonction support de la production :
Distributeurs, Exploitants, Agents d’artistes*(1), Juristes, Publicitaires, Banques*(2),
Institutions publiques.

*(1) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-nouveau-rendez-vous/dans-les-secrets-des-agents-d-artistes-3382244

*(1) https://docplayer.fr/17667940-Contrat-d-agent-artistique.html

*(1) https://beaubourg-avocats.fr/contrat-agent-artiste-modele/

*(2) https://group.bnpparibas/actualite/cinema-acteurs-financement-long-metrage 26
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