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CHAPITRE 2
Introduction
Un marché est un lieu de rencontre de vendeurs – qui constituent l’offre – et d’acheteurs – qui
constituent la demande – dans le but de réaliser un échange. Les premiers ont pour objectif de
maximiser leurs profits et les seconds de maximiser leur utilité, c’est-à-dire la satisfaction de leurs
besoins (il y a besoin dès qu’il y a désir). Les intérêts des offreurs et ceux des demandeurs seraient donc
opposés. Nous abordons, dans ce chapitre, la pensée économique libérale qui considère que le marché
constitue un mécanisme régulant les échanges par l’intermédiaire des prix de façon optimale.
Une multitude de marchés
Marché
Ensemble des transactions d’achat (demande) et de vente (offre) sur un même produit, qui
contribuent à déterminer son prix
Sur chaque marché représenté par une image ci-dessus, respectivement le marché du travail (un rendez-
vous à pôle emploi), le marché du pétrole (extraction offshore de pétrole brut) et un marché de quartier,
identifiez les vendeurs (offreurs) et les acheteurs (demandeurs).
Prix
4500
4000
3500
3000
2500 Courbe de
2000 demande
1500
1000
500
0 Quanté
Activité 1a
Quel est l’impact de la variation du prix sur la demande ?
Prenez connaissance du document 1 ci-dessus qui réunit un texte, un tableau statistique et une
représentation graphique des données de ce tableau, et répondez à la question formulée par le titre de
cette activité en établissant le rapport qui existe entre le prix et la quantité demandée. Puis expliquez
cette relation en mobilisant vos connaissances du chapitre précédent.
Activité 1b
Comment représenter graphiquement la demande sur un marché ?
A partir de ce que vous avez constaté à l’activité précédente – à savoir qu’à un niveau de prix plus élevé
correspond une quantité demandée plus faible – répondez aux questions suivantes :
1. Si l’on représente graphiquement une courbe de demande d’un produit quelconque avec un prix P1 et
un prix P2 supérieur au prix P1 sur l’axe des ordonnées, prix auxquels correspondent respectivement
les quantités Q1 et Q2 sur l’axe des abscisses : la quantité Q2 sera-t-elle supérieure ou inférieure à la
quantité Q1 ?
2. Représentez graphiquement cette courbe de demande.
3. La courbe de demande d’un produit quelconque est-elle croissante ou décroissante en fonction des prix ?
4. En serait-il de même si ce n’était pas une entreprise qui achète des consommations intermédiaires,
mais des ménages qui consomment dans le but de maximiser leur utilité (cf. Introduction) ?
L’expérience et l’analyse montrent que de nombreux facteurs interviennent dans les variations de la
demande.
Les principaux facteurs déterminants sont :
• L
e revenu : si le prix de la place augmente de 10%, vous pourrez aller plus souvent au cinéma
seulement si votre argent de poche augmente de plus de 10%.
• L
e prix des biens substituables : si le prix de l’eau gazeuse augmente, la demande d’eau plate va
augmenter.
• L
e prix des biens complémentaires : si le prix des carburants augmente, la demande de voitures de
grosse cylindrée va diminuer.
• L
’évolution des préférences du consommateur : si les vacances vertes deviennent à la mode, la
demande de gîtes ruraux va augmenter.
• L
es comportements de demande sont fréquemment affectés par les prévisions que font les agents.
Par exemple, la crise développe la crainte du chômage, les agents redoutent une diminution de leur
revenu et réduisent leur consommation à prix inchangés.
• L
es facteurs naturels sont aussi très importants, notamment le climat, car de nombreux produits en
dépendent : vêtements, boissons, loisirs et tourisme, etc.
Magnard, 2010
A savoir
Biens substituables : biens pouvant être remplacés par d’autres biens pour satisfaire le même besoin
Biens complémentaires ; biens dont l’usage de l’un exige aussi l’usage de l’autre.
Activité 2
Les autres facteurs que le prix de la variation de la demande
1. Pour chacun des facteurs donnés, trouvez d’autres exemples en précisant comment est affectée la
demande.
2. On annonce la sortie d’un nouveau modèle de smart phone pour la fin de l’année. Le site du construc-
teur a été très visité par les consommateurs qui avaient un projet d’achat. Comment la demande de
téléphone sera-t-elle affectée dans les mois qui viennent ?
3. Montrez comment les prévisions météo peuvent affecter le tourisme.
Retenez
La demande est la quantité d’un produit que les agents économiques sont prêts à acheter à un prix
donné.
Le prix joue en effet un rôle central : la quantité demandée augmente lorsque le prix diminue (la quantité
demandée est négativement reliée au prix). La courbe de demande, qui est une représentation graphique
des variations de la demande (quantités demandées) en fonction des variations du prix, est décroissante.
D’autres facteurs font varier la demande : le revenu du consommateur, ses préférences, ses prévisions, le
prix des biens substituables et celui des biens complémentaires ainsi que les facteurs naturels comme le
climat.
Prix
3500
3000
2500
2000 Courbe
1500 d'offre
1000
500
0 Quanté de cacao
2000 2500 3000 3500 4000 4500
Dans l’examen des forces qui déterminent la courbe d’offre, le point fondamental qu’il convient de
saisir est que les producteurs offrent des marchandises pour faire un profit et non pour s’amuser
ou par charité. Par exemple, un fabricant de céréales offrira plus de flocons d’avoine à un prix plus
élevé parce qu’il sera rentable de le faire. Inversement, quand le prix des flocons d’avoine tombe en
dessous du coût de production, les fabricants de céréales passeront à d’autres activités. L’élément
essentiel sous-jacent à la courbe d’offre est le coût de production.
Paul Samuelson, William Nordhaus, Economie, Economica, 2015.
Les coûts de production sont principalement déterminés par les prix des moyens de production et les
progrès technologiques.
Les prix des moyens de production tels que la main d’œuvre, l’énergie ou les machines exercent de
toute évidence une influence très importante sur le coût associé à un niveau de production donné. […].
Avec la baisse du prix des ordinateurs au cours des trente dernières années, les entreprises ont de
plus en plus remplacé des technologies manuelles par des technologies informatiques, comme pour
la paye ou les opérations comptables.
Un déterminant non moins important des coûts de production est constitué par les progrès
technologiques diminuant la quantité de moyens de production nécessaire pour produire la même
quantité de produit.
Paul Samuelson, William Nordhaus, Economie, Economica, 2015.
Rappel
Les coûts de productions : pour produire, il faut mobiliser des facteurs de production que sont le
travail et le capital. Le coût total comprend les coûts fixes qui correspondent au capital fixe et les coûts
variables, c’est-à-dire qui dépendent de la quantité produite : le travail et le capital circulant (que l’on
appelle aussi consommations intermédiaires).
Le profit (ou bénéfice) : chiffre d’affaire (CA) – coûts de production
Activité 4
Les facteurs de variation de l’offre
1. L’offre va-t-elle augmenter ou diminuer si :
— Le prix des facteurs de production baisse
— Le progrès technique se développe
2. Qu’est-ce qui fait varier l’offre ?
Activité 5
Les entreprises ne peuvent imposer n’importe quel prix : trois éléments à prendre en compte
Lisez et analysez le document 5 (texte et représentation graphique) ci-dessus afin d’identifier les
éléments que les entreprises doivent prendre en compte pour « fixer » le prix de leur produit.
Rédigez votre propre réponse en répondant aux questions suivantes :
1. Pourquoi le prix P1, d’abord décidé par le vendeur, n’est-il pas tenable ?
2. Quel est l’intérêt, pour le vendeur, de réduire son prix de vente ?
3. Pourquoi est-il inutile de réduire le prix au-dessous du prix P2 ?
4. Quels sont les éléments que les entreprises doivent prendre en compte pour « fixer » leur prix ?
L’offre------------
Demande Prix--------- Demande =
> Offre Offre
La demande----------
Schéma 1 Schéma 2
P P
B2
A2 A
B1
A1
Q Q
Activité 7
Le processus d’ajustement vers un nouveau prix d’équilibre
Lisez et analysez le document 7 (texte et représentation graphique) ci-dessus afin d’identifier le
processus d’ajustement vers un nouveau prix d’équilibre sur un marché.
Rédigez votre propre réponse en répondant aux questions suivantes :
1. Appliquez aux cas suivants les trois questions à se poser :
— é
vénement n°1 : une tempête tropicale détruit une partie des plantations de bananiers en Amérique
centrale. Quelle conséquence pour le marché de la banane ?
— é
vénement n°2 : les jeunes filles sont de plus en plus intéressées par le football. Quelle conséquence
pour le marché des abonnements au stade ?
2. Associez chaque graphique (schéma1 et schéma 2) à l’événement correspondant.
Exercice n°2
Le marché du pétrole
Imaginons que contrairement aux prévisions, l’hiver soit particulièrement froid dans l’hémisphère nord,
où est concentrée la majorité de la population mondiale. De ce fait, les besoins de chauffage augmentent.
Les choses ne s’arrêtent pas là : en réponse à la hausse du prix, par exemple, la prospection pétrolière
peut être relancée (l’exploitation dans des régions difficiles donc plus coûteuse, comme les grands fonds
marins ou les pôles, ou encore l’exploitation du pétrole extra lourd (plus lourd que l’eau) par exemple de
la vallée de l’Orénoque du Venezuela, deviennent rentables) de sorte que l’offre finira par augmenter (si
les réserves pétrolières ne sont pas épuisées), ce qui ferait baisser les prix.
Questions
1. Réalisez la représentation graphique correspondant à la situation, avec le point d’équilibre E1(P1,Q1)
et le nouveau point d’équilibre E2(P2,Q2) suite à l’événement décrit (hiver particulièrement froid), pour
vous aider à répondre à la question suivante : quelles sont les conséquences de cet événement sur le
marché pétrolier (posez-vous les trois questions du document 7)?
2. Que ce serait-il passé si la courbe d’offre avait été verticale ? Quelle en serait la signification ?
3. Que ce serait-il passé si la courbe d’offre avait été horizontale ? Quelle en serait la signification ?
4. Relevez un événement qui a modifié le prix d’équilibre sur le marché du pétrole et posez-vous les trois
questions du document 7 (série chronologique représentée graphiquement par une courbe ; cf. si
besoin la fiche méthode Lecture des représentations graphiques les plus courantes).
5. Quelles réserves de pétrole sont rentables pour un prix du baril de 25 dollars ? (diagramme en
bâtons ; cf. si besoin la fiche méthode Lecture des représentations graphiques les plus courantes).
6. Si la hausse de la demande fait monter le prix du pétrole, comment l’offre va-t-elle évoluer ?
Exercice n°3
La taxe carbone
Lisez attentivement les documents a et b ci-dessous, le premier vous permettant de savoir ce qu’est la
taxe carbone et le second vous présentant une partie des critiques à l’encontre de cette taxe (l’intégralité
de l’article est disponible dans la rubrique « Pour aller plus loin » de votre dispositif de formation).
Maintenant que vous savez « de quoi on parle », rendez-vous sur le site de France culture et écoutez en
« podcast » les émissions radiophoniques identifiées ci-dessous. Relisez les documents si besoin pour
éclairer ce que vous n’auriez pas bien compris de ces chroniques synthétiques de 3 et 4 minutes. Enfin,
réécoutez les émissions en prenant des notes qui vous permettront de produire une fiche « taxe carbone,
fonctionnement et enjeux ».
La diffusion en direct du 13/11/2018 de l’émission Les nouvelles de l’éco par Arjuna Andrade dont le titre
est le suivant : Injuste, forcément injuste taxe carbone ?
La diffusion en direct du 16/03/2019 de l’émission La bulle économique par Anne-laure Chouin dont le
titre est le suivant : Taxe carbone : les raisons d’un échec.
Face au mouvement des « gilets jaunes », le gouvernement a annoncé, mercredi 5 décembre, une
annulation de la hausse de la taxe carbone, qui aurait dû passer de 44,60 à 55 euros la tonne au
1er janvier.
Cette « composante carbone », qui renchérit le coût du carburant et du gaz, a été instaurée en 2014,
et devait augmenter tous les ans. Mais cette taxe, qui a peiné à se mettre en place, est impopulaire et
critiquée même parmi les défenseurs de l’environnement.
D’où vient cette idée de taxe carbone ?
L’idée de « donner un prix au carbone » pour limiter les émissions de gaz responsables du
changement climatique a été évoquée lors du protocole de Kyoto en 1997. La « taxe carbone » sur les
énergies fossiles, comme le gaz, le pétrole et leurs dérivés, qui émettent beaucoup de CO2, faisait
partie du pacte écologique que Nicolas Hulot avait fait signer aux candidats à la présidentielle en 2007.
Il s’agissait de créer une contribution d’un montant d’abord symbolique, qui augmenterait
progressivement et régulièrement pour inciter les particuliers et entreprises le temps de s’adapter
(par exemple en changeant de voiture, en isolant les bâtiments, en s’équipant de machines moins
consommatrices…).
Depuis quand existe-t-elle en France ?
La taxe actuelle a vu le jour en 2014, après deux tentatives ratées […]
Comment fonctionne cette taxe ?
La composante carbone s’intègre aux taxes sur l’énergie, en fonction de la quantité de gaz à effet de
serre émise par un produit. Exprimée en euros par tonne de CO2, elle est payée par les particuliers
et les entreprises, et intégrée au prix final de l’essence, du gazole, du fioul ou du gaz naturel. Elle est
aussi soumise à la taxe sur la valeur ajoutée.
Le niveau de cette composante carbone augmente régulièrement pour donner un signal prix, incitant à
réduire l’usage des énergies fossiles. Elle est déjà passée de 7 euros en 2014 à 44,60 euros en 2018, et,
selon la loi de finances votée pour 2018, elle devait encore doubler d’ici à la fin du mandat d’Emmanuel
Macron, pour atteindre 100 euros en 2022.
Pourquoi le gouvernement change-t-il d’avis maintenant ?
Jusqu’en 2017, la taxe, qui a pourtant quadruplé, était passée relativement inaperçue, puisqu’elle avait
été compensée par une forte baisse des cours mondiaux du pétrole. Mais la remontée conjointe des
prix du baril et de la composante carbone (décidée par le gouvernement) ont rendu plus visible fin 2018
cette taxe auparavant assez indolore. L’augmentation annuelle de la taxe carbone se cumule avec des
rattrapages de fiscalité décidés pour faire converger l’essence et le diesel (+ 2,6 centimes par an), et
aboutit à une augmentation nette et rapide des taxes intérieures sur l’énergie.
L’ensemble de ces hausses a alimenté la colère des « gilets jaunes ». C’est pour apaiser le climat
social que le premier ministre a d’abord annoncé une suspension pour six mois de la hausse, puis une
annulation pour l’ensemble de l’année 2019. Cela ne signifie pas que la taxe carbone a été abandonnée
: elle restera simplement à son niveau de 2018, sans que l’on sache ce qu’il adviendra par la suite
(décalage d’un an, rattrapage en 2020…).