Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Bouddhisme et franc-maçonnerie
Présentation et historique de deux traditions et de leur mode de
transmission
Le terme bouddhisme est apparu vers 1825. C’est ce que nous apprend Roger-
Paul Doit dans un de ses derniers livres. Bouddhisme est un néologisme qui
n’est pas très heureux pour rendre justice à la tradition du Bouddha.
La voie du Bouddha
Depuis le Bouddha, depuis vingt-cinq siècles, une filiation s’est perpétuée. Elle
nous a transmis… Que nous a -t-elle transmis ? Tout d’abord, au centre du
Dharma, il y a une expérience : l’expérience de l’éveil. En termes de
transmission, l’accent est mis sur l’expérience. C’est le vécu qui est ici très
important.
C’est cet état de présence direct, immédiat, non dualiste, qui a inspiré
l’enseignement du Bouddha, le Dharma comme moyen offert - pour ceux qui le
souhaitent - de découvrir cet état, cette expérience fondamentale et la réintégrer.
Car elle est notre nature la plus profonde, la plus intime.
Tout ce qui est inter-est n’est (naît) que dans l’inter-être, dans l’inter-relation,
dans l’interdépendance. C’est cette vision qui est connue comme celle de la
vacuité. Vacuité et interdépendance sont à entendre comme synonymes. Cette
vision débouche aussi sur cette expérience que nous avons appelée “état de
présence”.
Le terme de méditation est assez impropre au sens où ce dont il s’agit est une
expérience d’ouverture, de lucidité, une expérience de présence, de vigilance,
3
d’attention : une présence attentive, vigile dans une qualité d’expérience ouverte,
dégagée, claire.
Il est ensuite une relation entre cette qualité d’expérience et l’action : c’est ce que
l’on entend par discipline.
Cette éthique peut être dite universelle. Elle recoupe très largement une éthique
que l’on pourrait dire monothéiste, chrétienne, à cette différence près qu’il y a
dans la perspective bouddhiste une vision beaucoup plus médicale, fondée sur
l’harmonie et sur la compassion plutôt qu’une perspective plus juridique fondée
sur les commandements et des arguments d’autorité.
Présentation de la franc-maçonnerie
Alain Lorand
Tout phénomène ayant une cause, que se passait-il donc, à cette époque et en
ce lieu ?
Tout porte à croire que les fondateurs, en 1723, n’avaient aucunement l’intention
de fonder une nouvelle religion ou une secte. Ils avaient le désir de rassembler le
plus grand nombre possible de gentlemen en laissant les querelles religieuses
5
Fiers d’être une élite, ils se protégeaient par des barrières de secrets
traditionnels et se recrutaient par cooptation. Ils se réunissaient dans un lieu
clos, à l’écart des autres, dans un local nommé loge. Ils formaient des apprentis
cooptés à une discipline sévère en veillant à leur instruction technique et sur leur
valeur morale. En effet, une grande oeuvre n’est réalisée que si l’on garde le
coeur pur.
Lorsque l’âge des cathédrales déclina, on cessa d’utiliser les maillets et les
ciseaux pour construire. Vint alors, l’ère des outils symboliques pour tailler les
esprits et bâtir les cathédrales spirituelles : les temples intérieurs. Telle fut la
naissance de la franc-maçonnerie moderne dite spéculative (du latin speculare
qui signifie qui observe) qui a pour objet l’étude des faits de conscience.
transmission directe, les chaînons se prolongeant d’un côté vers le lointain passé
et l’autre vers l’avenir selon ce que les hermétistes appelaient la chaîne d’or
d’Homère. A l’origine de chaque société, est une proclamation du ou des
fondateurs qui, en quelque sorte, s’auto-initient. Le fait de résister à l’usure du
temps et de perdurer sanctifie toute institution qui tend à faire reculer le plus loin
possible son origine en perdant celle-ci dans le passé le plus lointain. Ce qui en
augmente considérablement le mystère.
2. éloignement des profanes, ou de ceux qui n’ont pas atteint le degré où s’ouvre
la cérémonie ;
11. retour au monde devenu profane (du latin pro, en avant et fanum, temple),
marqué par une libation, un repas cérémoniel, voire une orgie (Est-ce au
programme ? Lama Denys confirme. Rires).
Ces rites de retour ne font pas perdre les qualités d’initié qui sont gardées pour
l’éternité.
7
La rituélie met en oeuvre des symboles s’adressant aux cinq sens car seule la
forme permet d’accéder à la non-forme, à l’informel. Tout ce squelette, cette
carrosserie symbolique, fonctionne remarquablement. Mais tout va dépendre de
ce qui l’anime et du pilote qui orientera vers le bien ou le mal, le noir ou le blanc,
le bien des êtres ou leur asservissement. Les forces de la contre-initiation dont
parle René Guénon sont aussi à l’oeuvre. Très proches de nous, les nazis ont
largement utilisé ces procédés jusqu’à l’emploi de la croix gammée, notamment.
Donc, il faut se méfier.
Qu’est-ce donc qui anime l’ordre maçonnique ? Quels sont les buts qu’il se
propose d’atteindre ? Quels moyens met-i1 à disposition ? En entrant en franc-
maçonnerie, il n’y a pas à adhérer à un programme prédéfini, à croire les
enseignements d’un fondateur éclairé. On devient franc-maçon petit à petit, au fil
du temps, par imprégnation, par osmose. Par le travail en loge. C’est en
maçonnant que l’on devient franc-maçon. Pour gravir les échelons, il est une
sorte une vérification
des connaissances.
Ce qui sous-tend le tout, c’est une foi, une foi dans le sens de confiance, une foi
inaltérable dans l’individu et sa perfectibilité incessante. Le franc-maçon, femme
ou homme, se veut libre autant que faire ce peut et désir améliorer, élever les
hommes, ses frères, et améliorer la société humaine en la rendant fraternelle.
Comment procéder pour que des hommes et des femmes venant d’horizons très
différents finissent par se reconnaître comme frères et soeurs, par développer
une réelle fraternité où le sens de l’entraide naîtra spontanément ?
Juste avant de procéder à l’initiation du profane, celui-ci descend dans une cave
éclairée d’une bougie, rappel de la graine que l’on enfouit en terre et qui doit
mourir pour devenir épi. Au mur, une inscription reprenant les premières lettres
d’une formule alchimique V.I.T.R.I.O.L., signifiant : “visite l’intérieur de la terre et
tu y trouveras la pierre cachée”.
8
C’est donc, avant même le départ, une invitation pressante à cultiver le regard
intérieur, à se connaître soi-même. C’est une invitation au “connais-toi toi-
même”, au “gnôthi seauton” maxime écrite au fronton du temple de Delphes et
adoptée par Socrate. N’est-ce pas là une injonction à la méditation, à calmer et à
voir le fond de l’esprit ? Cette recommandation n’est, hélas, complétée par
aucune instruction technique sur le comment faire, ni par aucune disposition pour
en réaliser le suivi.
Ackmam, de l’intendance,
Dankin, de la prison,
Nous nous réunissions sur le niveau et nous nous quittions sur l’équerre.
J’ai dit.