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INTRODUCTION
Le programme du cycle 3 précise que « l’habiter », est la notion qui domine l’ensemble du
cycle en géographie. Habiter ne renvoie pas à un sens étroit tel que « résider, demeurer » ou à
une compréhension élargie, « vivre d’habitude dans un endroit », mais aussi aux lieux et
espaces qui sont concernés par nos actions ou participent de notre imaginaire. Ce terme
renvoie à l’idée que l’homme se projette dans l’espace et se l’approprie.
Michel Lussault, ex- président du Conseil supérieur des programmes, écrivait avec Jacques
Lévy dans leur Dictionnaire de géographie : « Que faisons-nous de l’espace ? Nous
l’habitons, et c’est justement pour cela qu’il nous habite. L’habiter nous fait sortir des
hiérarchies excessivement déséquilibrées au profit de l’environnement, tout autant que des
visions qui, dans une perspective inverse, voient dans l’individu un Sujet souverain
rencontrant parfois la contingence des « choses ». L’habiter place l’espace et ses acteurs à
égal niveau ontologique, sur le même plan de légitimité épistémologique. »
Ainsi le thème 1 du CM1 Découvrir le(s) lieu(x) où j’habite, reprend la dimension bien
connue à l’école élémentaire de l’espace vécu. On travaille sur les représentations et les
pratiques que l’élève a de son (ses) lieu(x) de vie. Le(s) lieu(x) de vie de l’élève est (sont)
inséré(s) dans des territoires plus vastes, région, France, Europe, monde, qu’on doit savoir
reconnaître et nommer. En effet par l’habiter on aborde non seulement l’espace que l’on
habite, mais le monde qui nous habite.
La problématique de l'habiter se poursuit en sixième au travers de quatre nouveaux thèmes :
habiter une métropole, habiter un espace de faible densité, habiter les littoraux, Habiter une
métropole et Le Monde habité.
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Département d’histoire/géographie
Bassin de vie : Selon l’INSEE, le bassin de vie constitue le plus petit territoire sur lequel les
habitants ont accès aux équipements et services les plus courants. On délimite ses contours
autour d’un pôle de services courants (commerces, enseignements, santé, sports, transports
etc.) En 2015, 1666 bassins de vie structurent le territoire national, dont 1287 sont qualifiés
de ruraux.
On peut également définir ces territoires par les mobilités quotidiennes. Les limites des
territoires du quotidien dépendent de la nature des déplacements des individus exercés chaque
jour : vers leur lieu de travail, établissement scolaire, centre commercial….
La France aux "36 000 communes" date en fait du maillage des paroisses rurales au Moyen-
âge. C'est sous la Révolution française à l'époque où le pays est le plus peuplé d'Europe que la
loi du 14 décembre 1789 fixe ce fin maillage administratif. Les plus grandes communes font
plusieurs centaines de km², les plus petites font moins de 1 km².
Une explication, pas la seule, du nombre plus important de communes en France, est que la
maille des communes est héritée de celle des paroisses d'Ancien régime qui a été tracée à une
époque où la France était beaucoup plus peuplée que ses voisins. Depuis, la population de ses
voisins a en proportion beaucoup plus augmenté.
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L’avenir des communes est en débat. La commune est souvent jugée comme un découpage
obsolète car trop petit : 1/3 des communes comptent moins de 200 habitants. Depuis quelques
années les communes sont incitées à se regrouper.
La communauté de communes, créée par la loi de 1992 regroupe plusieurs communes sur
un territoire d'un seul tenant. Elle associe des communes en vue d'élaborer un projet commun
de développement et d'aménagement de l'espace. Ses compétences concernent le
développement économique de l'ensemble de la communauté et l'aménagement de l'espace
(schéma de secteur, plan local de l'urbanisme).
Elle doit aussi intervenir dans trois des secteurs suivants :
environnement,
logement,
contrat de ville,
voirie,
équipements sportifs,
action sociale,
assainissement
La plupart des communes se regroupent en une structure légale en vue de gérer des questions,
telles celles relevant du logement, des transports, de la protection de l'environnement, des
équipements culturels ou sportifs, de l'assainissement de l'eau, de la gestion et de l'entretien de
la voirie...
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Depuis le 1er janvier 2015, les 36 767 communes de France font partie d'une
intercommunalité : communautés de communes, agglomérations urbaines ou encore
métropoles.
Lors des dernières élections municipales, les citoyens ont élu pour la première fois leurs
conseillers communautaires au suffrage universel direct.
Depuis loi de 2015, le seuil pour créer une intercommunalité a été relevé de 5 000 à 20
000 habitants.
Ceci s'accompagne d'un mouvement d'augmentation des compétences des
intercommunalités (tourisme, aires d'accueil des gens du voyage, maisons de services au
public), qui permet la diminution du nombre de syndicats intercommunaux (13 700 en 2015)
et doit produire des économies de gestion dans des services utilisés au quotidien par nos
concitoyens comme l'eau, les déchets ou les transports.
Des adaptations sont prévues pour les territoires à caractéristiques spécifiques, en particulier
les contrées à faible densité comme les espaces montagnards où l'on pourra déroger au seuil
de 20 000 habitants minimum.
La loi NOTRe ( nouvelle organisation territoriale de la République) a donc un impact sur les
regroupements intercommunaux.
Depuis le 1er janvier 2014, toutes les 36658 communes de France métropolitaines et des
régions d’Outremer font partie d’une intercommunalité : communauté de communes,
agglomérations urbaines ou métropoles.
La loi du 27 janvier 2014 désigne le département comme "chef de file" en matière d'aide
sociale, d'autonomie des personnes et de solidarité des territoires. Le coût financier de ses
interventions représente plus de la moitié de son budget de fonctionnement. Son cœur de
compétences se trouve donc réaffirmé.
Le département est divisé en cantons. En 2015 la carte des cantons a été revue et leur nombre
a été divisé par deux.
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La loi du 17 mai 2013 a par ailleurs instauré la représentation de chaque canton par un binôme
paritaire, une femme et un homme.. Le conseil départemental a plusieurs compétences,
obligatoires ou volontaristes. La plus importante est historiquement celle qui concerne les
solidarités.
En matière d'aide sociale, il est la collectivité "chef de file". Le coût financier de ses
interventions représente plus de la moitié de son budget de fonctionnement.
Son action concerne :
l'enfance : protection maternelle et infantile, adoption, soutien aux familles en
difficulté financière ;
les personnes handicapées : politiques d'hébergement et d'insertion sociale, prestation
de compensation du handicap (loi du 11 février 2005)
les personnes âgées : création et gestion de maisons de retraite, politique de maintien
des personnes âgées à domicile (allocation personnalisée d'autonomie)
les prestations légales d'aide sociale : gestion du revenu de solidarité active.
En matière d'éducation, il assure :
la construction, l'entretien et l'équipement des collèges.
la gestion de 100 000 agents techniciens, ouvriers et de service (TOS) (loi du 13 août
2004)
Quant à l'aménagement, son action concerne :
l'équipement rural, le remembrement, l'aménagement foncier, la gestion de l'eau et de
la voirie rurale, en tenant compte des priorités définies par les communes (lois de
1983)
les ports maritimes de pêche, les transports routiers non urbains des personnes ;
le développement touristique ; une voirie en extension, soit toutes les routes n'entrant
pas dans le domaine public national (loi du 13 août 2004), ce qui a entraîné un
transfert d'une partie des services de l'Équipement.
La sécurité incendie
Il organise la lutte contre les incendies et celle des secours en cas de catastrophe.
Il finance le SDIS (service départemental d'incendie et de secours).
Le département a également une compétence culturelle :
création et gestion des bibliothèques départementales de prêt, des services d'archives
départementales, de musées ;
protection du patrimoine.
Dans les domaines partagés jusqu'auparavant, le département peut intervenir pour accorder
des aides directes ou indirectes au développement économique.
En France dans les années 1960-70 on parlait de métropoles d'équilibre pour désigner des
villes de province ayant vocation à équilibrer le poids de Paris.
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Plus récemment, en France le statut de métropole a été créé par la loi du 16 décembre 2010.
La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation
des métropoles renforce leur rôle et précise leur statut avec des missions pouvant être
équivalentes à celle du département .
Au cœur de la réforme territoriale, figure la création des métropoles. Constitué sur la base du
volontariat, le statut de métropole est accessible aux ensembles de plus de 400 000 habitants
dans une aire urbaine de plus de 650 000 habitants.
Ce sont Nice, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Lille, Rouen, Grenoble, Strasbourg et
Montpellier et Brest bien qu'ayant moins d'habitants que la norme. Créée également le 1er
janvier, la Métropole de Lyon a un statut particulier. Elle devient une collectivité territoriale
unique. En janvier 2016 s'ajoutent les métropoles du Grand Paris et d'Aix-Marseille-
Provence.
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Département d’histoire/géographie
Les noms des 13 chefs-lieux des régions métropolitaines ont été annoncés le 31 juillet
2015. Les conseils régionaux, issus des élections de décembre 2015, ont validé ces
choix avant octobre 2016. Ce sont les plus peuplés des chefs-lieux des anciennes 22
régions.
Certaines fonctions dépendant de l’État, telles les agences régionales de santé, les
affaires culturelles ou la chambre régionale des comptes sont parfois implantés dans
une autre ville. Le découpage en 26 rectorats est maintenu.
Les nouveaux exécutifs régionaux ont proposé un nom pour la nouvelle région avant octobre
2015 et un siège définitif pour le chef-lieu et les villes où seront éventuellement réparties les
administrations régionales.
Depuis le début du XXe siècle les découpages régionaux ont variés, mais
régulièrement le cadre régional a acquis un rôle de plus en plus tant par rapport à
l’État que par rapport aux départements.
La nouvelle organisation territoriale de l’État (loi NOTRe du 8 août 2015) est effective pour
les régions au 1er janvier 2016. Après une phase transitoire de trois ans, l'ensemble des
nouvelles organisations de l’État en région devra être stabilisé. Une nouvelle charte de la
déconcentration des pouvoirs « poursuivant et amplifiant le mouvement engagé dans les
années 1990, pour donner aux représentants de l’État dans les régions et départements les
marges de manœuvre leur permettra de mieux répondre aux enjeux locaux ».
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L’identité régionale est une réalité qui s’affirme. Après la commune et avant le département,
la région est l’espace vécu des habitants (manière dont les populations perçoivent et se
représentent l’espace dans lequel elles vivent).
4 habitants /5 en France vivent et travaillent dans leur région. Depuis 30 ans la région a gagné
en popularité. En 2014, 75% des français se déclarent attachés à leur région et beaucoup ont
exprimé leur rejet à l’égard de la réforme territoriale.
Les découpages régionaux font l’objet de contestations. Des mouvements régionalistes
(Savoie, Bretagne) souhaiteraient voir coïncider les limites de leur région avec d’anciennes
provinces historiques ou des aires linguistiques transfrontalières (pays basques espagnol et
français).
Les territoires français s'étendent depuis les zones subarctiques et antarctiques jusqu'aux
forêts tropicales et équatoriales sur les deux hémisphères de notre planète. Désignés sous le
nom d'Outre-mer, ces territoires regroupent des régions dont les milieux naturels sont variés.
Les territoires d'Outre-mer s'organisent administrativement d'une part en régions et
départements et d'autre part en collectivités.
La régionalisation initiée par la loi du 31 décembre 1982 a créé des régions d'outre-mer
(ROM) gérant les mêmes territoires que les DOM, mais avec des institutions séparées et en
quelque sorte superposées.
C'est pour mettre fin à cette complexité que l'article 73 al. 7 de la Constitution prévoit que les
DOM et les ROM peuvent évoluer vers le statut de collectivité unique, destinée à se substituer
au département et à la région, en suivant la procédure de l'article 72-4.
Les départements (DOM) et les régions d'outre-mer (ROM) ne constituent pas à
proprement parler des catégories de collectivités distinctes de celles rencontrées en
métropole, mais leur statut dérogatoire a tendance à les éloigner du modèle de droit
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Département d’histoire/géographie
commun. Ils peuvent en effet adapter les lois et les règlements, et même y déroger,
afin de tenir compte de leurs caractéristiques et contraintes particulières (art. 73 de la
Constitution).
Les départements d'outre-mer (DOM) et régions d'outre-mer (ROM) sont aujourd'hui :
la Guadeloupe, la Réunion, Mayotte auxquels s'ajoutent, depuis deux lois du 27 juillet
2011, deux collectivités uniques, dont la mise en place est prévue pour décembre
2015, ayant des compétences départementales et régionales : la Guyane, la Martinique.
On utilise l'acronyme DROM, pour désigner ces territoires, tout à la fois régions et
départements ultramarins.
L'outre-mer français regroupe deux catégories de collectivités : celles régies par l'article 73 de
la Constitution (les 5 ROM et COM) et les collectivités d'outre-mer (COM), qui relèvent de
l'article 74 de la Constitution. La Nouvelle-Calédonie, quant à elle, est considérée comme une
collectivité sui generis (article 77 de la Constitution).