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Chapitre 2 : Géographie des inégalités en France

Introduction
Biblio :

- Atlas géographique et géopolitique de la France


- Le système des inégalités

La question des inégalités est assez ancienne en géo et en sciences sociales (sociologie, éco) mais elle a été redéfinie au fil du
temps. Pour la geo dans les années 60-70, lé géo se focalisait sur les inégalités de dev entre les pays (tiers monde / ays
industrialisés). C’était les inégalités internationales qui mobilisaient les géographes. Ces dernières années, depuis une 20aine
d’année, depuis 2008, les inégalités sont redevenus une question majeure avec un intérêt qui se porte plus sur les inégalités
infranationale (= à des échelles nationales ou en dessous de nationales). Un constat général : à mesure que les inégalités
internationales se réduisent, les inégalités infranationales restent toujours aussi importantes voire elles s’accroissent peu
importe si le pays est riche ou pauvre.

La France est un pays riche d’Europe occidentale (PIB total en PPA : 10/11ème rang sur 193 pays). C’est un pays globalement asse
égalitaire si on le compare à d’autre pays également en Europe. Mais qui connait des inégalités internes entre individus (1er
janvier 2022 : 67,8 millions d’habitants, INSEE), entre des groupes sociaux et entre territoires (villes et campagnes, grandes et
petites villes, entre régions, France métropolitaine et outre-mer, etc…).

Inégalité sociale : « Une inégalité sociale est le résultat d’une distribution inégale, au sens mathématique de l’expression, entre
les membres d’une société, des ressources de cette dernière, distribution inégale due aux structures mêmes de cette société et
faisant naitre un sentiment, légitime ou non, d’injustice au sein de ses membres », Alain BIHR, Roland PFEFFERKORN, Le système
des inégalités, 2008

== Quelque soit l’échelle c’est l’idée qu’il y a des ressources inégalement répartis entre les personnes. Les ressources peuvent
correspondre aux revenus, au patrimoine (biens matériels), à l’accès à des biens et des services (transports publics, écoles, très
bons lycées, santé, culture, alimentation). En général, quand on est dans une situation d’inégalité financière, cela découle sur
d’autres inégalités. Les inégalités « naturelles » (=corporelles). Les inégalités sociales ne sont pas une fatalité, elles sont
produites par des acteurs. Il y a inégalité lorsque qu’il y a sentiment d’injustice. Il faut qu’il y ait une perception des inégalités
mais aussi que les ressources dont on fait la comparaison fassent sens. Il y a du vécu, du subjectif, de l’individualité dans l’idée
d’inégalité.

Géographie des inégalités : Les inégalités ont surtout intéressé la géo dans les années 1960 (aux EEUU : date du début du siècle).
En France, c’est la géo sociale qui commence à décrypter la géo sociale des inégalités. Et on commence à parler d’inégalités
socio-spatiales, Alain Reynaud (parle même de classes socio-spatiales). Comment le spatial influe sur les inégalités ? Il y a des
ressources territorialisées (école, transport) et il faut regarder comment elles sont réparties. L’espace est une ressource
inégalement partagée : il y a des biens territorialisés inégalement partagés (l’espace en soit, parc, foret, cadre de vie, dimension
et localisation du milieu de vie, théâtre, transport, hôpital). L’approche geo amène la dimension visible des inégalités, l’espace
est un miroir des inégalités, il les rend visibles. Tant qu’elles ne sont pas visibles, c’est comme si elles n’existaient pas. Il y a un
paysage des inégalités (hôtel particulier de Paris / campement de SDF sous le pont de Sèvres à Paris), elles s’incarnent dans des
corps et des lieux. Il y a des lieux emblématiques : bidonvilles, taudis == des paysages sont assimilés à la pauvreté et à la
richesse. De plus, la pauvreté est assimilée au danger, au risque. Se crée alors une frontière spatiale (qui fait changer de
trajectoire, etc…). L’invisibilité c’est le moyen d’exclure, le plus efficace. On s’aperçoit que l’espace est vecteur des inégalités, il
les amplifie et reproduit les inégalités sociales, de plus. L’endroit où l’on vit peut nous aider à réussir ou contribuer à rendre plus
difficile l’ascension sociale (accès à l’école, l’emploi, la culture). L’espace ce n’est pas seulement le contenant des inégalités mais
participe aux inégalités. L’espace est parfois le vecteur qui produit et reproduit les inégalités. Aussi il est un instrument manipulé
par des acteurs sociaux. Les espaces de la pauvreté sont volontairement localisés dans les mêmes secteurs.

Selon Xavier Veschambre, la géographie sociale étudie « comment se fabriquent, comment se construisent, comment se
reproduisent, par l’espace et dans l’espace, les inégalités sociales », Justices et injustices spatiales.

Les inégalités sont un puissant facteur de tensions, de fragmentations, de conflits, de frustrations.

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Problématiques : Quelle est la géographie des inégalités en France ? Comment expliquer ces dernières ? Et quels sont les
moyens pour les réduire ?

I / Les inégalités infra-urbaines (= à l’intérieur des villes)


3 raisons de commencer par ces inégalités :

- La France c’est un pays majoritairement urbain (on est passé à 50% en 1931, et aujourd’hui, selon l’INSEE, il y a 80% de
la population française qui vit dans une ville ou une agglomération (si on prend en compte les aires urbaines). L’espace
rural est distingué de la petite ville : une commune est urbaine lorsqu’elle compte plus de 2000 habitants agglomérés (=
il ne doit pas y avoir plus de 200 mètres entre les habitations). 47% des français vivent dans une ville de plus de 100.000
habitant.
- La géographie a beaucoup travaillé cette question, et de manière plus ancienne : elle s’est intéressée aux ségrégations
dans la ville. Pdt longtemps on ne s’est pas intéressé aux inégalités rurales.
- La définition de ville

Khôlles n°2 :

- Ouvrages épistémologiques

« Les villes : entre réseaux et territoires », Thérèse SAINT-JULIEN, Géographie humaine. Questions et enjeux du
monde contemporain, J.-P. Charvet, M. Sivignon :
Texte qui s’interroge sur la ville écrit par Thérèse Saint-Julien qui est spécialiste de l’urbain. Ici, il s’agit de l’article
intitulé « les villes : entre réseaux et territoires » tiré de l’ouvrage épistémologique Géographie humaine. Questions et enjeux du
monde contemporain.

La ville est avant tout un espace vécu, singulier, que l’on perçoit par tous ses sens (ouïe, odorat, vue). C’est un habitat
propre que l’on reconnait directement par nos sens. Dans l’espace vécu (expérience), perçu (sens), cf. Armand Frémont 1976.

Caractéristiques de la ville :

 La ville c’est d’abord de la densité exceptionnelle d’activités, d’habitants, d’équipement d’habitats


horizontale et verticale. A Paris : 21.000 par km2 (dans l’espace rural : 35 hab/km2).

 La ville s’identifie par la diversité : architecturale, fonctionnelle (= d’activités quel qu’elles soient :
administratives, culturelles, industrielles [entreprises, sièges sociaux], juridiques, médias, marketing,
transports, scolaires, universitaires ; la seule fonction non représentée dans la ville est l’agriculture),
sociale (= de métiers, de religion, d’ethnie, etc… ; nombre de professions intellectuelles supérieures dans
les villes ; va avec celle fonctionnelle nécessairement ; inégalités plus fortes dans les villes ; dans la ville il y
a plus de chance de rencontrer des personnes différentes de nous). Disparité, inégalité et diversité sont
donc très présentes dans l’espace urbain.

 La ville est construite sur l’interdépendance. Ces activités créent une économie, tout le monde fait
quelque chose pour que la ville fonctionne. La ville se définit par la vie de relation. On interagit avec les
autres parce qu’on est coprésents. Avoir de l’urbanité en vieux français signifiait avoir des bonnes
manières, être poli, être civilisé : la ville serait le lieu où l’on apprend à vivre ensemble, c’est l’art de
vivre ensemble mais aujourd’hui c’est l’art, la qualité de la vie urbaine.

Paul Claval, 1981, La logique des villes : « la ville est une organisation destinée à maximiser l’interaction
sociale ».

Jaques Levy : La ville est un maximum de diversité dans un minimum d’étendu. C’est lui qui utilise le terme
de coprésence pour signifier être présents dans un même lieu.

[Différence : qualitatif, singularité physique, ethnique, religieux, etc.., mais on ne peut classer les personnes selon les
différences. Cependant, elle a été un élément qui a produit des inégalités.]

S’il y a une telle diversité dans la ville, c’est qu’il y a de très fortes inégalités sociales sur un territoire de proximité
(=coprésence des extrêmes sociaux) où on doit vivre ensemble.

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A) Les principales discontinuités socio-spatiales dans les villes françaises

1. Les mots des inégalités socio-spatiales


Discontinuité : rupture qui apparait dans l’espace de divers type (organisation dans l’espace, changement dans le niveau de vie,
profil social) peut être nette, franche ou bien progressive, sous forme de gradient.

Discontinuité socio-spatiale : changement spatiale qui vont être plus ou moins visibles.

Ségrégation socio-spatiale : s’oppose à mixité socio spatiale (cf. modèle de Schelling, 1971), < segregare : mettre à l’écart,
séparer du troupeau == séparation spatiale tranchée des groupes sociaux quels que soient les critères d’exclusion utilisés
(ethnique, religieux, de revenus), ça se caractérise par des zones de forte homogénéité sociale interne séparée d’une autre zone
à forte homogénéité interne.

Khôlle : mieux de faire un document géographique par soi-même (croquis, carte mentale = enquête et faire l’analyse, photo de
paysage, schéma d’un phénomène). Sinon, trouver un document scientifique, venu des géographes et en faire l’analyse. Selon
les sujets, on peut prendre d’autres types de documents, mais faut toujours analyser en géographe.

Mixité : quand c’est mélangé Ségrégation : habitations séparées en fonction de l’ethnie,


du niveau de vie
Différences socio spatiales : marcation déjà marquées

Jacques Brun : La ségrégation c’est « la mise à distance spatiale de la distance sociale »

La notion de ségrégation pose des problèmes : à partir de quel seuil on utilise ce terme ? C’est un terme très fort et c’est donc
difficile parfois d’utiliser ce terme. En effet, il n’y a pas de seuil sur lequel il y a un accord entre les géographes. La ségrégation
est moins marquée dans les villes françaises qu’américaines. On utilisera plutôt le terme de différences socio spatiales. En
France, dans les villes, c’est plutôt à base socio-économique qu’ethnique même s’il y en a. Mais officiellement, ça n’existe pas et
on n’a pas le droit de faire un recensement ethnique (protège de l’ethnicisation des rapports sociaux). Quels indicateurs ?
Lorsqu’on essaie de la mesurer, on utilise plusieurs indicateurs, il n’y en a pas un qui serait plus important. A quelle échelle
spatiale il faut penser les ségrégations et les disparités socio-économiques.

La médiane régionale du revenu par UC en Ile de France : 1816 : https.//www.bsi-economics.org/480-ville-segregation-


economique-sociale. A l’échelle régionale, on est en Ile de France (région capitale) : apparait un contraste assez marqué entre la
partie centrale (Paris) et sa périphérie, et ça redouble d’un contraste est (revenus faibles) et ouest (revenus élevés). A l’échelle
départementale : il y a des départements vraiment riches (Haut de Seine et Yveline) et d’autres très pauvres. Chaque
département a une forme d’homogénéité. A l’échelle de la commune de Paris, il y a un contraste entre une franche nord est et
le sud et ouest de Paris + surreprésentation des quartiers riches. A l’échelle de l’ilot, il n’y a pas toujours d’homogénéité. Et
même à l’échelle de l’immeuble, il y a une ségrégation verticale (chambres de bonnes en haut des immeubles haussmanniens)
même s’il n’y a pas d’étanchéité totale.

2. Quelles sont les grandes discontinuités socio-spatiales observables dans les villes françaises ?
Les motifs sont les mêmes dans toutes les villes de françaises.

Contrastes de revenus dans l’agglomération de Bordeaux : comme à Paris on a un contrastes est-ouest marqué qui se retrouve
aussi à Lyon (indicateur composite de précarité). Ici on compare des secteurs. Le contraste est-ouest provient de
l’industrialisation.

Mais les ségrégations sectorielles peuvent être entre le nord et le sud : Marseille = populaire au Sud (Montpellier = l’inverse de
Marseille).

Ca se combine avec le contraste centre/périphérie très récurrent : les prix de l’immobilier dans l’agglomération parisienne : plus
on s’éloigne, plus il est bas et il baisse plus vite à l’est qu’à l’ouest. Les classes populaires peinent à s’installer dans le centre et
vont donc dans les périphéries.

3. Les facteurs explicatifs de ces grandes oppositions


3. 1. Les mécanismes à l’origine de la ségrégation

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Cairn, La ségrégation : une injustice spatiale ? Sonia Lehmann-Frish, Annales de géographie : elle dit que la ségrégation est
d’abord des ségrégations institutionnalisées, le fruit d’une organisation légalisée ethnique par l’Etat. Aussi, ces ségrégations
étaient absolues = elles n’étaient pas seulement résidentielles mais aussi dans le champ des loisirs, des pratiques sociales, des
transports, des restaurants, des lieux de travail. Aujourd’hui, la ségrégation actuelle en France, ça résulte de phénomènes
spontanés.

Les processus spontanés qui font qu’on se sépare des autres :

- Les stratégies des ménages : stratégies résidentielles individuelles qui amènent à un mouvement global. Dans beaucoup
de travaux, les ménages ont tendance à vouloir vivre à coté des classes un peu au-dessus d’elles mais jamais en dessous
de leur catégorie sociale. Ça passe par la question des enfants et de l’école. C’est un phénomène qui consiste à vouloir
vivre près de notre catégorie sociale au-dessus se voit déjà dans les années 1980 à Chicago (cf. les modèles de l’Ecole de
sociologie de Chicago). Il y a une tendance naturelle à ces stratégies et ça passe par l’agrégation avec ceux qui nous
ressemblent et ceux au-dessus dans un espoir de promotion sociale.
- Le marché de l’immobilier : les ménages recherchent à aller vers des quartiers où il y a le plus d’aménités possibles (≠
nuisances) = médiathèques, parcs, cinémas. Il y a donc des quartiers qui sont recherchés et d’autres qui sont fui et donc
certains vont prendre de la valeur. Et, de plus, ce sont les catégories sociales hautes qui choisissent en premier car elles
ont le moyen d’accéder à tous les quartiers, de plus aisé au plus pauvre. Les plus pauvres n’ont pas le moyen de choisir
et vont là où personne ne va. C’est un tri social qui s’opère spontanément par le marché de la loi de l’offre et de la
demande. Les quartiers les plus populaires sont proches de fonctions pas très prestigieuses ou des espaces mal
desservis, enclavés.

Cette ségrégation n’est pas absolue, on habite un espace mais on n’y est pas enfermé cr la ville est un espace de contact
(espaces publics communs) où on se croise, de rencontre (stades de foot, boites de nuit, lieux de travail, …). Ce sont des
ségrégations résidentielles donc.

Modèle : travail de généralisation, de réflexion et on analyse des variables et est utilisable pour d’autres types de villes car on
fait abstraction des singularités du lieu.

3. 2. Les héritages de la période industrielle (géo portail)

Les villes actuelles ont souvent un contraste sectoriel qui es un héritage qui perdure sans que l’origine ne soit encore bcp connue
et même parfois il a disparu.

Les villes, en France, au Moyen-Age et parfois jusqu’au 18 ème / 19ème siècle, sont réduites à leur centre historique actuelle,
entourées de rempart, de taille réduite, peu peuplées, limite très nette avec l’espace rural.

La carte de Cassini (18ème ) est la première carte réalisée avec une démarche scientifique, ça prend des décennies (échelle
86.400e ). Au 19ème siècle, on utilise la ligne Le Havre/Marseille pour marquer la distinction à l’est des villes qui ont été marquées
par la rév industrielle qui se fixe dans la ville. Ça provoque un mouvement d’exode rural qui se déclenche tardivement :
seulement en 1931, 50% de la population est urbaine. En 1970, il y a 70% d’urbain en France. Les villes accueillent de nouveaux
arrivants qui viennent travailler dans les usines jusqu’en 60-70. Et là va apparaitre les banlieues qui sont des espaces de
l’industrie, les murailles tombent, et c’est autour d’elles que vont s’établir les quartiers ouvriers (Lyon : industries se situent à
l’est de la ville).

L’histoire de tous les tissus urbains sont assez récents. Zola, Elisée Reclus (géographe anarchiste) parlent de ces quartiers
ouvriers récents.

Ville centre (Lyon) + ses = agglomération.

Les ouvriers sont considérés comme les classes dangereuses (communise) et c’est une des causes des séparations des quartiers.
A partir des années 1970, les industries fermes et ces quartiers deviennent quartiers de relégation défavorisée, c’est là qu’on
construit des équipements qui génèrent des nuisances. Ces quartiers restent ceux d’accueils de catégories sociales populaires. La
relégation c’est envoyer dans un quartier médiocre tout ce que la ville juge indésirable car le foncier est moins cher, certaines
usines fermes donc elles vont pouvoir être reconverties, et pas de pression des habitants pour les nuisances. A partir des années
70, le périurbain se forme, il est plus éloigné, c’est la voiture qui le fait naitre, les populations vont préférer aller s’y installer
plutôt que dans le centre, il y a une faible densité, il n’y a pas de diversité, mais ce n’est pas la campagne non plus. Cet espace se
construit en même temps que de nouvelles logiques ségrégatives.

3. 3. Métropolisation et nouvelles logiques ségrégatives

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Depuis les années 70/80, il y a l’amplification de la ségrégation avec de nouvelles logiques liées à la métropolisation et à la
désindustrialisation des villes. La métropolisation, processus géo-économique : depuis le 19ème siècle, la richesse des villes et leur
croissance se sont appuyés sur la fonction industrielle et la ville et l’usine ont été très liées, l’industrie faisait grossir les villes. A
partir des années 70/80, il y a la transition post fordiste et la mondialisation nouvelle qui sont une redistribution des activités
économiques, des fabrications basiques à l’échelle mondiale, la conception devient le nouveau marqueur de la richesse et de la
réussite économique. Dans les pays et villes du nord, les usines vont fermer et quitter les territoires urbains pour aller vers les
campagnes et le périurbain. La métropole concentre la conception, l’invention, l’innovation, la recherche et le secteur tertiaire
supérieur afin d’exister dans la mondialisation. La Défense est un quartier métropolitain, un centre bis, elle n’est pas dans Paris,
elle est le visage de la CBD de New York. Bcp de villes vont se doter de ces nouveaux centres. La fonction industrielle est
expulsée ce qui entraine une désindustrialisation des villes. La métropole est une grande ville qui est un centre de
commandement post fordiste et qui se distingue de la ville traditionnelle par la nature de ses fonctions qui sont des fonctions
stratégiques de commandement relevant du tertiaire supérieur c-à-d les sièges sociaux de grandes entreprises, la conception, les
services banquières et financiers, communication. Les métropoles sont aussi des centres très bien connectées : aéroport, gare.
Olivier Dolfuss : archipel mégalopolitain mondial (AMM), métropolisation, fait apparaitre que ces métropoles ont plus de lien
entre elles qu’avec leur arrière-pays. Métropole mondiale : Paris : pouvoir décisionnaire, d’influence, sièges sociaux, pouvoir
d’échelle mondiale.

Métropole européenne : Lyon == hiérarchisation des métropoles en fonction de leur échelle d’influence.

Saskia Sassen, La ville mondiale : a montré l’apparition de la ville mondiale et recherche les indicateurs : part des cadres des
fonctions métropolitaines dans les aires urbaines de plus de 200 000 emplois en %. Si on regarde cet indicateur, après Paris :
Grenoble qui n’est pas une très grande ville et qui a une fonction de recherche très forte > Toulouse > Lyon > Montpellier.

Les conséquences sociales de cette nouvelle ère post fordiste : les ouvriers déclinent dans la population, recomposition des
catégories socio-professionnelles. Les ouvriers : en 1962 = 40% et en 2007 = 25%, et 2020 = 20%. La catégorie qui a augmenté
est celle des employés qui passe de 18% en 1962 à 30% aujourd’hui, correspond à la classe urbaine populaire la plus
représentée. Ca montre le mouvement de tertiarisation. A l’inverse, la proportion des cadres a bcp augmenté = 18% aujourd’hui
et ils sont surtout dans les grandes villes.

Les conséquences sur la répartition géographique : à l’échelle de la France, il y a une grande différence entre les métropoles et
les villes secondaires : un fossé c’est creusé, toutes les villes industrielles ont connu une crise, les villes de bassin minier
(Roubaix) : taux de chômage et de pauvreté explosif. Des villes plus étoffées (Lille) ont été mieux protégées, ont été
métropolisées, avaient déjà des fonctions tertiaires, grands projets (Euralille), leur taux de chômage est moindre. [Critères : gare
TGV, aéroport international (que n’a pas Montpellier mais Nice oui), la part des cadres supérieure qui montre le tissu éco.]. A
l’intérieur des métropoles, Saskia Sassen dit que les métropoles sont aussi extrêmement inégalitaires, si ce n’est les villes les plus
inégalitaires. Les catégories riches se sont enrichies et les employés qui font fonctionner les villes. Creusement des écarts dans
les métropoles selon S. Sassen.

A l’intérieur des grandes villes, il y a aussi des transformations territoriales et dans les répartitions des fonctions publiques et des
catégories sociales. La métropole en France est constituée d’un centre historique, de banlieues et d’un périurbain. A côté d’un
centre ancien où on a des sièges sociaux d’entreprise, de banque, il y a souvent un centre bis sur le modèle du CBD qui s’est
constitué (Lyon Pardieu) avec bcp de bureaux, accueillent des sièges d’entreprises. Ensuite dans les banlieues on trouve des
quartiers industriels qui ferment. Dans la grande banlieue ce sont des fonctions d’habitats, des campus scientifiques, des
technopôles qui sont construits à partir des années 60 pour accueillir le tertiaire supérieur (recherche, innovation), sont proches
des universités. Le CBD bis et la technopole sont post fordistes. Le technopôle (Agropolis à Montpellier ; Sophia Antipolis à Nice ;
Plateau de Saclay à Paris) est un centre de recherche ≠ la technopole : ville avec une proportion de cadres et de professions
tournées vers les nouvelles technologies (Lyon, Grenoble, Toulouse). Les fonctions anciennes se retrouvent vers les vieilles zones
industrielles et vont être délocalisées vers l’espace rural, entre autres, ou dans des villes moyennes ou dans le périurbain. Les
industries ont quitté les grandes villes, elles ne sont plus la source de leur richesse comme elles causaient des nuisances. Les
conséquences sociales sont que les cadres se concentrent dans les grandes aires urbaines. Leur revenue a bcp augmenté et ils
vont représenter une catégorie sociale très privilégiée en termes de capital socio culturel, économique. La fonction industrielle a
quitté la ville et les employés sont les plus importants dans les villes et remplacent les ouvriers. De plus, dans les banlieues on a
un haut taux de chômage et la population n’est pas partie même si les industries ont fermées == déclassement de certains
quartiers + création de grands ensembles + perte d’emplois + maintien de population.

L’autre changement que l’on observe qui est plus global c’est une double évolution : renforcement des inégalités surtout dans
els grandes villes et le cout croissant du logement dans le centre des métropoles. Contrairement à ce qu’on entend souvent dire
(Observatoire des inégalités, Rapport sur les inégalités en France + leur site) cohabitent les plus riches et les plus pauvres. La

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pauvreté s’accroit dans les grandes villes car on est passé d’une société sans chômage dans les années 60 (société de grand
emploi, de très grande mobilité), à une avec un chômage structurel à partir des années 70. Ce chômage participe à l’angoisse de
ne pas trouver d’emploi ou de la perdre. Ça s’accompagne du travail précaire qui est par exemple à temps partiel avec de
grosses coupures dans la journée (restauration, services à la personne, ménages). On a une uberisation (métier d’Uber pas
encadré, souple mais il y a une forte de désengagement, travail sous payé, sans contrat, pas bcp d’impôts, facile à avoir, statut
non normé et donc pas de protection sociale étendue) de l’emploi, une grande précarité qui crée des personnes qui travaillent
mais qui sont pauvres, qui ont des difficultés à accéder à un logement par location. Mais c’est aussi lié à l’augmentation du prix
des habitations, du foncier. Là où on a plus de chance d’avoir un emploi, c’est là où les prix ont connu une forte croissance. La
part de revenu dédiée au logement : 20%. Le quart de la population qui a les revenus plus modestes dédient 32% de leur
revenue à leur logement car le prix du logement n’a cessé d’augmenter et c’est donc devenu impossible de vivre dans les
centres et ils ont du aller se loger de plus en plus loin. Le foncier et l’immobilier ont vu leur prix augmenter en raison de
l’embourgeoisement des centres (cause et conséquence), l’inflation, la pression de l’immobilier de bureaux, la concurrence du
tertiaire supérieur, l’enrichissement d’une population qui cherche à habiter dans le centre. Les villes centres n’augmentent pas
bcp tandis que les banlieues et les communes périurbaines connaissent un boum démographique car ils vont accueillir ces
populations. La métropole va devenir un lieu de richesse qui mène à l’expulsion de certaines populations.

Etude de documents sur Lyon :

Document 5 : Le document s’intitule : « Les mutations du centre et le projet urbain Lyon-Confluence dans le 2e
arrondissement », et est tiré de La France des marges réalisé par O. MILHAUD en 2017. En effet, ce document est constitué de
quatre cartes représentant le même endroit de Lyon, mais à différentes époques : au IVème, XVIIIème, milieu XXème et début
XXIe. Celles-ci sont accompagnées d’une légende. On peut à première vue, voir que l’espace urbain s’est considérablement
étendu (== urbanisation). Les voies ferrées, tram, autoroutes ont remplacés les remparts, les ponts se sont démultipliés. Au
milieu du XXe est apparu un quartier industriel, qui a disparu sur la carte du début XXI : c’est le signe de l’industrialisation. De
plus, avec justement l’industrialisation, les fonctions des lieux ont changé : les édifices religieux ont disparu pour laisser place à
la prolifération des édifices culturels et de loisir, et à la création de sièges sociaux d’entreprise. Enfin, est resté l’édifice politique
qui est celui de l’hôtel de ville. Toutes ces fonctions, hormis celle politique, avaient disparu lors du XXème, ou n’existaient pas en
raison de l’industrialisation encore une fois. En effet, on peut noter trois établissements industriels accompagnés d’aucun autre
édifice. Pour terminer, cet espace urbain lyonnais s’est étendu grâce aux voies de transport qui ont été aménagées.

B) La ville « à trois vitesse »

Aire urbaine = vaste ensemble urbain comprenant une ville-centre et ses banlieues ainsi qu’une couronne périurbaine.

Les aires urbaines sont le résultat de l’étalement urbain progressif :

Le périurbain se constitue après 1970 et forme l’extension actuelle du front urbain vers l’espace rural. C’est un espace hybride.
Une commune est définie comme périurbaine si au moins 40% de sa population résidente ayant un emploi, travaille dans
l’agglomération. (NB : 2021, nouveau zonage de l’INSEE.).

Ville centre et banlieue forment l’agglomération.

La ville-centre désigne la commune centrale d’une agglomération ( par exemple : Montpellier). Elle est composée d’un centre
historique ( exemple : l’écusson) et de quartier variés.

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