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QU'EST-CE QUE LA SOCIOLINGUISTE URBAINE ?

Auteurs :
Thierry Deshayes, Université Rennes 2
Thomas Vetier, Université Rennes 2

Le travail présenté ici est la version écrite de la première communication proposée lors de
l’hommage scientifique à Thierry Bulot qui a eu lieu le 18 octobre 2016 à Rennes. Il ne prétend
pas définir la sociolinguistique urbaine de façon exhaustive tant les travaux, notions et concepts
développés par, avec, et autour de Thierry Bulot sont riches et multiples. Il s’agit plutôt d’insister
sur certains principes fondamentaux qui la distinguent d’autres approches urbaines des langues
ou d’autres approches linguistiques de l’urbanité. La sociolinguistique urbaine telle que la
concevait Thierry Bulot s’inscrit effectivement dans une démarche de théorisation sociale,
linguistique, spatiale et politique, ces différentes dimensions étant inextricables. Par ailleurs, elle
ne peut se concevoir, nous semble-t-il, sans poser au cœur de sa conception la question de
l’intervention sociale. Ce sont donc ces quelques aspects du champ - au sein duquel nous
inscrivons nos travaux et réflexions – que nous nous proposons de présenter ici.

1. Une sociolinguistique de l’urbanisation


La sociolinguistique urbaine telle que l’a développé Thierry Bulot, s’inscrit dans un questionnement
sur le rôle de l’urbanité, comme fait, ou, plus précisément, de l’urbanisation comme processus, vis-
à-vis des réalités langagières et linguistiques.
Thierry Bulot remarquait que les sociolinguistes faisaient très souvent de la sociolinguistique dans
la ville et il partageait avec ses pairs l’idée que la ville était effectivement un contexte privilégié
d’interrogation des enjeux sociolinguistique contemporains. Seulement, en sociolinguistique comme
ailleurs, on tendait (en on tend encore souvent) à considérer la ville comme un réceptacle du monde
social (Soja, 2009) plutôt que comme un processus intrinsèquement social (et donc intrinsèquement
sociolinguistique). Le phénomène d’urbanisation et ses implications sociolinguistiques sont ainsi
peu questionnés, en tant que tels, au sein de la discipline. On tend à faire de la sociolinguistique
dans la ville. Thierry proposait une sociolinguistique de la ville.
Plus profondément, il aspirait à une articulation des disciplines et de leurs objets. Non seulement, en
sociolinguistique, il souhaitait poursuivre la production de connaissance à l’endroit du nôtre – la
langue – mais ses objectifs critiques et interventionnistes (c’est l’objet de la deuxième partie du
présent article) l’amenaient nécessairement à élargir les perspectives épistémologiques à partir
desquelles questionner cet objet, en travaillant par exemple avec des géographes sociaux. Il
questionnait ainsi beaucoup la problématique du temps et des temporalités dans la réalité urbaine
(notamment en concevant et en développant la notion de mémoire sociolinguistique) mais aussi, et
peut-être surtout, celle de l’espace et ses réalités contemporaines : l’urbanisation et les mobilités
notamment (Bulot, 2004, Bulot, 2006, Bulot, Veschambre, 2006a, Bulot, Veschambre, 2006b
notamment).
Ainsi, pour rappel, la sociolinguistique s’est ancrée, a émergé et continue de se construire en
considérant les langues comme des objets inextricables des réalités sociales, qu’on ne peut étudier
comme des systèmes clos, des codes, des réalités homogènes, de simples « outils » de
communication qui existeraient en dehors et indépendamment du monde social. Il est fondamental
de considérer leurs réalités matérielles et donc leur complexité, leur hétérogénéité, leur ancrages
historiques, sociaux, géographiques, leurs implications identificatoires, leurs déterminations et

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potentialités politiques, c’est-à-dire leur implications fondamentalement idéologiques, agonistiques
et hégémonistes (Gramsci, 1891-1937, Volochinov, 1929, Althusser, 1970, Guespin, 1971,
Marcellesi, Gardin, 1974, Lecercle, 2004, Bulot, 2004, Bulot, 2009a, entre autres).
De la même façon, des théoriciens de l’espace (philosophes, géographes, sociologues urbains)
comme Alain Reynaud, Henri Lefebvre, David Harvey, Neil Smith, Edward Soja ou Mustapha
Dikeç pour n’en citer que quelques-uns, ont considérés très tôt et continuent à envisager l’espace
non pas comme le réceptacle inerte du monde social mais tout comme la langue pour les
sociolinguistes, comme un processus, pluriel, hétérogène, inextricable des réalités sociales, dont il
constitue un produit, un (re)producteur (inégal) et un transformateur potentiel. L’espace est
politique et fondamentalement idéologique. Et l’idéologie est, pour Henri Lefebvre,
fondamentalement spatiale : « Ce que l’on nomme « idéologie » n’acquiert de consistance qu’en
intervenant dans l’espace social, dans sa production, pour y prendre corps. En soi, ne consisterait-
elle pas surtout en un discours sur cet espace ? » (Lefebvre, 1974 : 55).

2. Une sociolinguistique militante


Outre que le langage et l’espace soient ainsi liés de multiples manières dans le processus
d’urbanisation, ces deux objets ne sont ni neutres, ni homogènes ni stables et ils accompagnent
nécessairement, ensemble, et parmi d’autres phénomènes, des processus d’injustices, des inégalités,
des rapports sociaux de domination, de discriminations, de ségrégations, de stigmatisations, etc. Ils
impliquent et sont toujours impliqués, d’une façon ou d’une autre, dans les contradictions, rapports
de force, luttes politiques que leur étude permet d’éclairer, d’interroger et parfois de désamorcer ou
d’accompagner selon les perspectives éthiques que les chercheur.e.s se fixent.
La sociolinguistique de Thierry Bulot tendait ainsi à s’inscrire dans la militance scientifique
proclamée avant lui par J-B. Marcellesi (Marcellesi, 2003) mais aussi dans celle, par exemple, de la
géographie critique. Thierry Bulot voulait ainsi s’inscrire dans le courant du spatial turn (Crang,
Thrift, 2000, Warf, Arias, 2008, Bulot, 2013) et y inscrire les questions que pouvait apporter la
sociolinguistique.
Henri Lefebvre interrogeait la production de l’espace et la question des inégalités face à la propriété
(l’appropriation) non seulement des espaces physiques mais aussi et surtout des moyens de
production de l’espace (social, matériel, symbolique). Or, la production de l’espace et les moyens
de son appropriation sont fondamentalement langagiers et linguistiques, ce que ce dernier avait
précisément interrogé (Lefebvre, 1974 en particulier). Superposée aux implications discursives des
mises en mots des individus, communautés et pratiques langagières, la notion de discours chère à
Thierry Bulot prend ici tout son sens…
Thierry Bulot reprenait une définition de l’urbanité assez largement partagé dans les études urbaines.
Il considérait le processus d’urbanisation à la fois comme un assemblage et une densification de
populations autour d’un pôle, comme la constitution et la polarisation entre une centralité et ses
marges, une spécialisation des espaces (professionnelles, de loisirs, scolaires, culturelles,
identitaires, de déplacement, de consommation, etc.) et la constitution que cela implique d’une
culture urbain spécifique. Ainsi se constituent des cultures urbaines différentes héritières de la
constitution matérielle et symbolique des différentes villes dans des contextes socio-historiques
différents. C’est à peu près les particularités que lui donne également la géographie sociale, la
sociologie urbaine et que va aussi lui donner la sociolinguistique urbaine (Castels, 1975, Reynaud,
1981, Rémi, Voyer, 1992, Calvet, 1994 notamment). L’espace urbain ainsi conçu, n’étant pas une
donnée mais un processus social qui se doit d’être interrogé comme tel.
L’espace auquel on a à faire, en tant qu’êtres sociaux, dans nos activités quotidiennes, notamment
linguistiques, ce n’est pas seulement et principalement l’espace physique, c’est essentiellement
l’espace social. L’espace auquel on est confronté quotidiennement, c’est à la fois un ensemble de

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représentations de l’espace telles qu’elles sont mises en mots par nos interlocuteurs et par nous-
mêmes (les idées que l’on se fait du « centre-ville », de « la banlieue », de tel quartier, de tel rue,
etc.), ce sont les positions socio-spatiales d’où l’on regarde le monde, et qui nous constituent
comme sujets parlants, et ce sont nos pratiques de l’espace (fondamentalement intriquées avec nos
représentations et pratiques langagières). Ce sont aussi nos déplacements réels et ce qu’on y
rencontre de pertinent, de significatif, et qu’on perçoit ou non, d’après nos codes, depuis nos
positions sociales.
Nos représentations de la ville changent, sont contingentes de nos positions et situations sociales.
Nos représentations des langues dans les villes également. Nos discours en sont évidemment les
reflets. Ils trahissent nos positions, intérêts, les conflits et les contradictions qu’on traverse et qui
nous traversent, qu’on le veuille ou non. Ils participent aussi à les imposer à nos interlocuteurs,
donc potentiellement à les reproduire comme autant d’effets de réel.
Parler de l’espace, comme parler des langues, dès lors qu’on les considère comme des objets
neutres et extérieurs au monde social, peut sembler banal, on pense parle de choses données,
objectives. En réalité, parler des langues et parler des espaces, ce n’est rien d’autre, pour ce qui
nous concerne ici en priorité, que de parler des être humains, des individus et de leurs communautés
et les constituer comme tels en discours. Parler des langues et des espaces (comme de toutes autres
choses), cela consiste essentiellement à discriminer (au sens premier du terme), situer, associer,
dissocier, qualifier, identifier, catégoriser, classifier. Cela consiste bien souvent dans le même
mouvement à hiérarchiser, évaluer, discriminer (ici au sens politique de discrimination sociale).
Qu’on le veuille ou non, on stigmatise, on construit des frontières, on se place d’un côté, on place
avec nous ce à quoi / à qui l’on s’identifie, puis on place de l’autre côté… le reste. En (se) situant
ainsi, en (se) positionnant, en (s’)identifiant, on évalue, on hiérarchise, on défend des intérêts (pas
toujours les nôtres) Qu’on le veuille ou non, le langage qui nous est en grande partie extérieur et
antérieur est pétri de ces phénomènes de classements, de catégorisations, de frontiérisations, de
dominations, que l’on reproduit bien souvent sans même le savoir, mais par rapport auxquels (voire
contre lesquels) on se positionne aussi constamment, qu’on réinvestit. Ces divers phénomènes ont
des impacts réels, sociaux et politiques.
Ces phénomènes impactent effectivement les réalités langagières elles-mêmes et participent au
changement linguistique au sens le plus large. Ils participent aussi par exemple aux situations de
confinements linguistiques (Bulot, 2003, 2004). Ces phénomènes impactent également les réalités
spatiales – Thierry parlait notamment de la façon dont les discours sur les formes minorées
justifiaient a posteriori les processus de ségrégation (Bulot, 2001, Bulot, 2009b). Bref, ils impactent
le monde social, contribuant à le produire, à le reproduire – la ville constitue ainsi pour Thierry
Bulot une « matrice discursive » (Bulot, 2003) – et parfois, à le transformer…
C’est ce qui nous concerne particulièrement en tant que chercheurs. C’est dans la militance
scientifique et dans la lutte contre les phénomènes inégalitaires, discriminants, ségrégant, soit contre
les injustices sociales, dès lors qu’elles impliquent des questions linguistiques, que se situe la
sociolinguistique que Thierry Bulot a contribué à construire, et les discours qu’elle contribue à
produire et à diffuser. Cette sociolinguistique constitue une sociolinguistique de l’urbanisation,
comme processus donc, et une sociolinguistique militante. Mais il ne s’agit pas que de posture : la
sociolinguistique telle que la concevait Thierry Bulot, constitue aussi une « sociolinguistique de la
spatialité » (Bulot, 2009b : 65) dont l’objectif est scientifique bien sûr, et de façon extrêmement
exigeante chez Thierry Bulot, mais il est aussi, et très concrètement, social, et place au cœur de sa
réflexion et de son activité, la question de l’intervention.

3. Une sociolinguistique prioritaire


Cette sociolinguistique de la spatialité, telle que se proposait de la définir Thierry Bulot, considère
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que « le discours sur l’espace, corrélé au discours sur les langues, permet de saisir les tensions
sociales, les faits de ségrégation, la mise en mots des catégories de la discrimination » (Ibid.). Cette
prérogative l’empêche de se couper tout autant d’autres disciplines que du monde social : on l’a
évoqué, les ponts et les rapprochements sont grands avec d'autres cadres scientifiques et théoriques.
Nous pouvons remarquer que plusieurs continents sont représentés dans cet l’hommage qui est
rendu ici à Thierry Bulot, mais aussi qu’il y est évoqué une « passerelle atlantique » avec la
sociolinguistique nord-américaine et la sienne, ou encore qu’il est lui même qualifié de « facilitateur
d'échanges » avec la géographie sociale en France.

Dans une perspective novatrice, engagée, la sociolinguistique urbaine amène le chercheur là où il


perçoit une demande sociale. Il s’agit en effet d’engager des recherches autres que strictement
fondamentales puisque la visée est interventionniste à partir d'un diagnostique (réalisé par le
chercheur, un groupe d'individu ou une collectivité territoriale) et des actions de terrain visant à agir
sur les représentations sociolinguistiques. Elle engage des pratiques et des compétences à mettre en
œuvre en ce qui concerne notamment la production d’outils et de méthodes d’intervention
spécifiques, dans le cadre de la militance scientifique dont elle se réclame.

En effet, outre un travail sur l’urbanisation - vu comme central dans cette approche parce que
renvoyant au chercheur la lecture et l’organisation du social et ainsi, à la ville lieu de conflits,
d’exclusions, de confinements, etc. - et sur les discours – en pensant les liens entre la production des
espaces et des langues -, la sociolinguistique urbaine pensée comme telle est également une
sociolinguistique dite « prioritaire » car elle cherche à développer une réflexion sur les enjeux de
pouvoir et sur les inégalités sociales.

Arrêtons nous désormais sur ce point. Construite sur les bases d'une sociolinguistique « en crise »
qui semblait peu ou prou capable de répondre aux questions que la société pouvaient lui poser, cette
sociolinguistique « de crise » développée par Thierry Bulot cherche à répondre aux faits de
minoration sociale dans un contexte de crise socio-politique, d'augmentation des inégalités sociales
et de montée en tension entre des groupes d'individus (Bulot, 2011).

De fait, Thierry Bulot a impulsé et partagé avec ses collègues et étudiant.e.s une volonté, une visée
particulière aux recherches sociolinguistiques : celle de « lutter contre les discriminations toutes les
fois que les pratiques langagières sont impliquées » et de lutter contre « l’exclusion des minorités
sociales » (Bulot, 2009b : 64). C'est ce qu'il a donc appelé la sociolinguistique urbaine prioritaire.

Intervenir ce n'est pas, ici, constater la présence de certaines langues sur un territoire ou participer à
la gestion de la diversité linguistique et culturelle perçue comme une richesse dans une perception
bien-pensante. Mais c'est bien travailler autour des tensions liées à la gestion glottonomique des
espaces urbains, des espaces de langues, des espaces de mémoire (socio-linguistique), de mobilité
(socio-spatiale et linguistique) et de légitimités tant territoriale que linguistique dans une
perspective qui pourrait être pensée comme désenchantée, mais qui relève bien de matérialités
vécues.

Héritière avouée de l’École sociolinguistique de Rouen et de l’A.D.P. (Analyse des discours


politiques), la sociolinguistique urbaine a dû se doter de cadres éthique, déontologique, politique,
etc. forts pour ne pas reproduire implacablement les formes qu'elle tente de mettre à jour. Elle porte
en elle une visée « glottonomique » (Guespin, 1985), car l’objectif est de « faire suivre l’analyse des
pratiques langagières d’une réflexion et partant d’une action sur les modalités d’une intervention sur
ces mêmes pratiques » (Bulot, 2008 : 257). De fait, nous concevons aujourd’hui une « glottonomie
appliquée » qui pense que les modalités de réflexions, d’actions ou d’interventions sur cet objet de
recherche ne sont pas monopolisées par le seul chercheur, mais bien développées par les différents
acteurs – à différents niveaux d’expertise – dans leurs expériences quotidiennes et qu’elles sont tout
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autant à prendre en compte. C’est pourquoi le sociolinguiste s’intéresse aux discours et aux
pratiques des personnes plutôt que de porter un regard extérieur, « supérieur » sur sa recherche.
Cette posture de recherche critique des postures « surplombantes » (Boltanski, 2009) nécessite ainsi
un triple engagement :

 Avec sa recherche : on détermine l’objet de sa recherche et on développe des interrogations


et des théorisations par notre propre perception de la « réalité » sociale.
 Avec les participants de la recherche : on construit des interactions et on doit, par
accommodation sociolinguistique réciproque, s’adapter à ses interlocuteurs dans le souci d’établir
un rapport de connivence.
 Avec les données de recherche : face aux données recueillies, le chercheur se trouve face à
des choix méthodologiques, idéologiques, esthétiques, etc. qui mettent en jeu éthique et déontologie.

Cette posture nous mène à réfléchir aux conséquences d’une recherche pour les informateurs, le
chercheur et le monde social. La recherche – non neutre mais action sociale – doit s’interroger sur
ses cadres conceptuels au risque, au contraire, de reproduire des formes de domination et de pouvoir.

3. Diffusion et médiatisation de la recherche : accessibilité et transférabilité


Comme nous venons de le préciser, travailler en sociolinguistique urbaine demande l'appréhension
de pratiques et de compétences à mettre en œuvre. C’est dans ce cadre que Thierry Bulot évoque,
parmi trois autres savoir-faire à développer, la nécessité pour le chercheur de diffuser et médiatiser
ses recherches :

• « produire des outils et des méthodes d’intervention dont on assume une évaluation tant par
les pairs que par les acteurs qui en usent » ;
• « théoriser et inclure dans la problématisation la subjectivation des approches dont on
assume la dimension réflexive » ;
• « conceptualiser les discours tant descriptifs qu’interprétatifs qui les sous-tendent comme
des actes de militance scientifique dont on doit expliciter les tenants (…) » ;
• « médiatiser des recherches, en acceptant d’instrumenter ce qui peut l’être, pour être, non
seulement accessibles aux différents acteurs (collectivités locales, associations, médias, partis
politiques, élus…), mais encore transférables à ceux-ci (et cela dans une pratique de co-gestion des
outils) » (Bulot, 2009b : 69-70).

Nous pouvons comprendre ainsi que la documentarisation de la recherche - outre le fait d’être un
moyen d’observation et de recueil des données – a été pensé par Thierry Bulot dans une logique
d’intervention et de coproduction d’outils avec les acteurs concernés par la recherche. Considérant
que la recherche est l'affaire de tous, au service de la société, et qu’elle doit permettre aux citoyens
d'être « partie prenante de ces orientations politiques, sociales, économiques, technologiques… »1,
Thierry Bulot nous a laissé en héritage cette volonté d’être acteurs de cette société en mouvement.

1
Nous faisons référence ici aux motivations du réseau FRESH (Film et Recherche en Sciences Humaines) dont Thierry
Bulot a été l’un des membres actifs depuis sa création : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/fresh/3235
5
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