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Université de Béjaia

Faculté de technologie
Département d’architecture
Année universitaire 2020-2021
Deuxième année Licence académique
Anthropologie de l’espace
Premier semestre
Mr. BADIS
6ème Cours: L’analyse socio-spatiale.
Sommaire:
1) Introduction.
2) Définition de l’analyse socio-spatiale.
3) Types d’analyses (approches) socio-spatiales :
3-1) L’analyse écologique (école Chicago)
3-2) L’analyse économique (Marxiste)
3-3) L’analyse morphologique (Halbwachs)
3-4) L’analyse fonctionnaliste (Corbuséenne)
3-5) L’analyse géographique (Burgess)
3-6) L’analyse globale (multidimentionnelle)
4) Les effets des incohérences (analytiques) des approches:
4-1) Les incohérences urbanistiques.
4-2) Les incohérences architecturales
4-3) Les incohérences spatiales.
5) Bibliographie.
6) Annexes.
1) introduction:
Le milieu naturel de l’homme, c’est-à-dire son habitat naturel, primitif et
traditionnel, s’est complètement transformé avec la genèse du
‘’phénomène urbain’’, qui est le ’’méga phénomène social‘’ qui a changé
à jamais l’aspect de la civilisation de l’homme ainsi que son mode de
vie et de peuplement; Au point que son habitat est passé de la forme
simple d’établissement spatial (villageoise: village → bourg), à la forme
complexe de spatialisation (urbaine: ville → métropole → mégalopole);
Ceci est dû essentiellement au phénomène de ‘’l’urbanisation’’ de
l’habitat traditionnel’’ (naissance de l’habitat urbain) et de ’’l’urbanisation
de la société traditionnelle (naissance de la société urbaine),
caractérisés, tous deux, par les facteurs de développement technique,
humain, commercial, éducatif,,,etc.
Ce phénomène, qui ne cesse de se compliquer et de se complexifier,
constitue de nos jours un casse tête pour les géographes, urbanistes,
anthropologues, sociologues, architectes,,,etc, qui travaillent en vue de
le comprendre, de le saisir, de le contrôler et de le rationaliser, chacun
selon son approche singulière, ou bien, chaque groupe de recherche
selon son approche concertée.
Dans le passé, ces tentatives théoriques ‘’individualistes’’ d’expliquer le
phénomène urbain, selon l’emprise d’un autre phénomène social
(économique, culturel, religieux,,etc) s’avèrent avec le temps, limitées et
non exhaustives pour le saisir, et c’est pourquoi aujourd’hui, des voix
s’élèvent pour harmoniser et fusionner ces théories ‘’particularistes’’
pour en constituer une approche globale et multidimensionnelle, qui
pourrait saisir la réalité du phénomène urbain dans son ensemble.
2) Définition de l’analyse socio-spatiale:
L’analyse socio-spatiale signifie approcher, analyser, étudier, comprendre,
définir et expliquer l’espace selon un point de vue social, ou
inversement, expliquer le social selon un point de vue spatial, et ce, en
une ‘’explication interactionnelle’’; Donc, l’analyse socio-spatiale, ou
spatio-sociale, peuvent entreprendre une explication sociale, c’est-à-
dire ’’anthropologiquement‘’, ou sociologique, autrement dit
’’sociologiquement’’, étant donné que l’un et l’autre (le social et le
spatial) constituent des phénomènes sociaux indissociables qui sont
communément appelés ‘’phénomènes socio-spatiaux‘’ étant donné que
le domaine social et le domaine spatial sont deux dimensions sociales,
ou deux aspects du ’’phénomène social‘’(le monde humain).
Une analyse socio-spatiale repose donc, se définit, s’argumente, s’attrubue
une certaine ‘’approche théorique’’, dotée d’un ’’cadre théorique’’ ou
d’un ’’cadre explicatif‘’ selon lequel elle explique le rapport de l’un
à/avec l’autre (le social et le spatial), ces manières de voir se trouvent
par exemple dans la ‘’sociologie urbaine’’ et ‘’l’urbanisme’’, qui
procèdent selon des ‘’acceptions’’, des ‘’constats’’, des ‘’stipulations’’,
des ‘’théorème’’, des ‘’paradigmes’’, ou parfois même avec des
‘’idéologies’’ et des ‘’doctrines’’, qui ne visent pas l’explication réelle du
phénomène socio-spatial étudié, mais à lui imposer réalité quelconque,
une apparence ou une vision du monde dominante ou partiale.
NB: L’architecture qui, autrefois technocratique, intervenait à résoudre les problèmes
de l’habitat par des procédés techniques, avait su plus tard, que la dimension
sociale de l’habitat ne peut être saisi que par le recours (accessoirement) aux
sciences sociales (économie, sociologie, anthropologie,,etc.)
3) Types d’analyses (approches) socio-spatiales :
3-1) L’analyse écologique:
L’analyse ou l’approche écologique est fondée par un groupe de
sociologues américains affiliés à l’université de Chicago, à leur tête R. E.
Park, qui ont vu nécessaire d’intervenir en tant que tel, pour apporter des
’’solutions sociologiques’’ aux multiples crises urbaines que vécut la ville
de Chicago des année 20, et ce, suite à la dégradation de la qualité de
vie (conflits, criminalité, saletés,,,etc.) et de la qualité urbaine (ghetto,
anarchie, bidonvilles,,,et.) de Chicago, ville industrielle, qui a connu une
émigration massive caractérisée par une forte hétérogénéité de sa
population (juifs, afros, chinois, polonais,,,etc).
L’approche écologique s’appuie sur un ’’postulat‘’ selon lequel la vie des
hommes en ville se ressemble typiquement avec la vie des espèces
naturelles dans leurs milieux naturels (surtout la forêt), elle emprunte à
l’écologie (et avant elle à la biologie) la ‘’notion de ‘’milieu’’, qui définit
’’l’environnement‘’ qui déterminerait à son tour le mode de vie, le mode
d’organisation spatiale, les rapports sociaux et les stratégies de
subsistance et de survie adoptées par les individus.
En utilisant la notion de milieu, l’école emprunte deux autres notions de
l’écologie, à savoir ‘’l’adaptation’’ et ‘’l’intégration’’, car, les individus,
surtout les émigré, majoritairement paysans, et nouvellement installés
dans les milieu urbain de Chicago, doivent s’adapter (concept
d’adaptation)
Pour expliquer justement l’état de crise urbaine et de misère spatiale des
populations distinctes, au sein de leurs milieux de vie urbains
(quartiers), l’approche écologique (l’impact du milieu) explique ce
dysfonctionnement socio-spatial selon le processus urbanisation
tourmenté des catégories sociales qui y vivent et y évoluent.
Selon elle, et selon sa problématique triptyque de Chicago, les émigrés,
qui étaient paysans pour la plupart, qui vivaient une vie rurale dans
leurs pays d’origine, et selon une ‘’organisation sociale’’ traditionnelle,
mais après qu’ils s’étaient installés dans un autre milieu, nouveau,
étrange pour eux, (la ville), celui-ci a causé une ’’désorganisation
sociale‘’ de leur mode de vie, (perte de repère, de valeur, d’identité,,,et),
car incompatible avec le milieu urbain, cette situation de malaise social,
les a poussé à s’adapter au rythme de la vie pour vivre, afin qu’ils
puissent s’y adapter, c’est ce qui a imposé à ses nouveaux
ressortissants chicagoans, de s’y intégrer et adopter une démarche et
attitude de ’’réorganisation sociale’’.
NB: Processus d’établissement des immigrés dans la ville de Chicago,
selon la triptyque: Organisation-Désorganisation-Réorganisation :
1) Ex-organisation sociale des immigrés (contexte rural) + pauvreté →
Immigration + désorganisation sociale intermédiaire (contexte de
précarité) → 3) Nouvelle réorganisation sociale + adaptation (contexte
d’intégration).
3-2) L’analyse économique (marxisme) :
L’approche marxiste est la plus critique des théories doctrinales vis-à-vis du
phénomène urbain, tel que configuré par sa bête noire du capitalisme;
Selon Manuel Castels, disciple de Karl Marx, la ville contemporaine est
fondée à l’image du capitalisme, et selon ses objectifs, et que sa population
contemporaine est programmée à la culture de la consommation.
Selon lui, la ville comme ‘’réalité capitaliste’’, n’est qu’un immense marché et
non un immense habitat, où la société urbaine se caractérise, se structure,
et s’organise par un réseau complexe de rapports économiques et
d’échanges commerciaux, où les habitants ne sont plus vraiment des
habitants ou usagers, mais juste exploités au service de la ville et de son
économie; C’est-à-dire que c’est la ville qui se sert d’eux pour son propre
développement, et non pour le développement de leur population; Castels
critique justement la ‘’culture urbaine’’ qui n’est pas un développement
culturel mais le développement de la culture de consommation, qui est au
profit du marché urbain.
Les ‘’produits urbains’’ (logement, travail, services, loisirs,,etc) ne sont donc
que des ‘’marchandises’’ à revendre aux populations urbaines, qui en
achètent en vendant leur ‘’forces de travail’’ et leurs ‘’capitaux’’; Cette
théorie explique le développement (Dubaï aux EAU) ou le déclin (Detroit
aux USA) urbain selon le développent ou le déclin de son économie; Et le
développement et l’amélioration de la ‘’qualité de vie’’ en villes n’est que
l’amélioration de ’’l’offre économique’’ proposées aux consommateurs
urbains, sinon comment expliquer l’exclusion, la pauvreté, la ségrégation
pratiquées sur les catégories sociales non rentables aux yeux de la ville.
3-4) L’analyse fonctionnaliste (Corbuséenne) :
Le Corbusier, avec son approche fonctionnaliste (Le primat de la fonction)
s'affirme comme le réformateur du désordre urbain, à travers son ‘’plan
voisin’’ d'un Paris de trois millions d'habitants; Ses ‘’plans de ville’’ (Alger et
Chandigarh); Ses ‘’unités d’habitation’’ de ’’la cité radieuse’’ (Marseille,
Alger); Et avec ses fameux ‘’principes architecturaux’’ (1) Pilotis, 2) Plan
libre, 3) Façade libre, 4) Toit terrasse, 5) Fenêtre en bandeau).
En concevant une architecture et en imaginant un urbanisme à l’image de la
fonction (c-à-d qui remplit une fonction précise), plutôt à l’image de la société
(c-à-d qui crée une société robotisée par la fonction), représente une sorte
de mécanisation complète et totalitaire de la vie; Pour Le Corbusier, un
logement est une ‘’machine à habiter’’; (constatons la notion de
machinisme); En fait, l'épure fonctionnaliste tend, en fin de compte, à
transformer l'homme lui-même en une machine, ce qui constitue le stade
ultime du totalitarisme, c’est-à-dire le résultat de sa vision.
Les collègues de le Corbusier n’ont pas manqué de le traiter ‘’d’architecte
fasciste’’ et ‘’totalitariste’’, et l’une des critiques sociologiques faite au
fonctionnalisme, c’est que celui-ci théorise la société, non à partir de ses
réalités socio-anthropologiques, mais à partir de principes fonctionnels et
d’une théorie doctrinale qui offre aux habitants et usagers une vie factice,
industrialiste, rythmée et mécanisée au profit de la ville machine; (travailler,
habiter, se distraire); Les sociologues lui reprochent de penser la société
comme figée dans le temps sans aucun ‘’principe de changement social’’ car
elle favorise le ‘’statut-quo social’’, étant donné que l’homme urbain est là
juste pour remplir une fonction déjà précisée par le fonctionnalisme
corbuséen ou celui de son maître, Bronislaw Malinovski (père du
fonctionnalisme)
3-6) L’approche géographique (concentrique) :
L’approche concentrique est une approche géographique, théorisée selon
le géographe américain Ernest Burgess, qui a pu schématiser le
développement de la ville de Chicago des années 20-40, selon un
modèle concentrique qui porte son nom (Burgess Model); Ce travail (en
tant que géographe) intervient pour corroborer les ateliers de
recherches menés par l’école (courant de pensée) de Chicago.
Cette approche géographique explique l’espace urbain en le divisant en
plusieurs zones concentriques, disposées et organisées les unes avec
les autres selon leur rapport de centralité et de gravité qui les relient
avec le centre urbain, celui-ci constitue le cœur et le pouvoir de la ville,
et représente la première zone qui rythme et gouverne les autres zones.
Chaque une de ces zones: (1) centrale, 2) transitoire, 3) d’activité, 4)
résidentielle, 5) banlieue), se caractérise socio-spatialement par un type
de catégorie sociale, un type d’habitat et un type d’activité dominants;
Ainsi, dans la 1ère zone domine le centre des affaires; dans la 2ème zone
domine les habitations précaires à caractère commercial; dans la 3ème
zone domine les quartiers défavorisé des travailleurs; dans 4ème zone
domine l’habitat résidentiel des catégories moyennes; dans la 5ème zone
domine l’habitat pavillonnaire des riches.
Cette forme d’organisation socio-spatiale démontre le types de
stratification sociale telle que définie par les rapports écologiques
qu’entretiennent les catégories et les classes sociale au sein de
l’environnement urbain.
Les ‘’zones concentriques’’ sont donc, du point de vue écologique, des
microsystèmes écologiques au sein du système écologique global de la
ville, tels que formulés par les types ‘’d’adaptation socio-spatiales’’ qui
définiraient spatialement les formes ‘’d’intégration socio-spatiales’’; Ainsi,
en parlant de l’adaptation et de l’intégration, qui sont deux facteurs
écologiques majeurs; les types de catégories sociologiques (c-à-d que
les différentes catégories socio-urbaines qui sont définies selon ce
processus écologique, se caractérisent selon leurs origine raciale,
professionnelle, culturelle, religieuse, économique,,etc, comme la
communauté juive; culture orientale, race juive, langue hébreux, religion
juive, économie usurière,,etc.).
Comme dans l’ordre naturel, les individus et les groupes sociaux se
disputent les ressources vitales de la ville (travail, commerce,
espace,,,etc), et développent en parallèle des ‘’stratégies de survie’’
(vices, trafics, gangs, concurrence,,,et.) pour créer d’autres formes
d’adaptations autres que celles imposées par les plus forts, c-à-d la
‘’société d’accueil’’ européano-américaine.
D’ailleurs, parmi les résultats ‘’surprenants’’ de l’approche socio-écologique
de l’école de Chicago, c’est d’interpréter la réalité conflictuelle et l’état de
délabrement général, à la situation de désorganisation sociale, où le
contexte d’animosité, imposées par les organisations mafieuses, ne sont
que des rapports renversant l’ordre et les forces environnementales
3-7) L’approche globale (pluridisciplinaire) :
L’approche globale est une ‘’analyse multidimensionnelle’’ (c-à-d traitant toutes
les dimensions du phénomène socio-spatial), et ‘’pluridisciplinaire’’ (c-à-d
incluant toutes les disciplines concernées, de près ou de loin, par le socio-
urbain et le socio-spatial), qui saisit la réalité de l’espace urbain, et du
méga phénomène urbain, non comme le produit d’un seul phénomène
déterminant (culture, économie,,,etc.), mais comme le résultat de la
combinaison et de l’agrégation de plusieurs ‘’phénomènes-causes’’ et de
leurs ‘’phénomènes-effets’’ réunis, qui détermineraient les différents
aspects de la réalité socio-urbaine, comme étant un ‘’phénomène social
total’’ selon l’acception épistémologique du socio-anthropologue français
‘’Marcel Mauss’’
Selon ce ‘’dualisme analytique’’, en traitant par exemple le phénomène de la
criminalité et de la violence urbaine en général, les ‘’approches
particularistes’’ imputent les causes de cette ‘’attitude déviante’’, soit à la
’’pauvreté‘’ (approche économique), soit à la ‘’privation’’ (‫( )الحرمان‬approche
psychologique), soit à la ‘’désorganisation sociale’’ (approche
sociologique), soit au manque de ‘’religiosité’’ (‫( )الوازع الديني‬approche
religieuse), soit à la ‘’contre-culture’’ et la ‘’sous-culture’’ (approche
anthropologique), soit à la situation anarchique de ‘’non-droit’’ (approche
politique, judiciaire),,,etc.
Quant aux ‘’approches collectivistes’’, leur manière de voir et de faire
l’analyse de l’urbain, du social et du spatial, se voit une analyse au
‘’niveau macro’’ des phénomènes sociaux globaux (au contraire de
l’analyse particulariste qui voit au ’’niveau Micro’’), que tous ces facteurs
sociaux et ses variables sociologiques (économie, culture, éducation,
famille, travail, institutions,,,etc.), sont saisis comme une série ou un
réseau de ‘’causes à effets’’, qui interviennent tous, d’une manière
collective, à déterminer les phénomènes, les morphologies, les
attitudes, les habitudes, les orientations,,,etc., des résidents, des
usagers, des acteurs, et les des politiques urbaines.
Grâce aux sciences sociales, auxquelles les technocrates avaient
finalement donné raison, l’espace et l’habitat en général, et
l’architecture en particulier, ne sont plus interprétés exclusivement
comme des ‘’réalité physiquo-matérielles’’, mais plutôt comme une
’’réalité sociale globale’’ et ‘’spatio-temporelle’’, que les ‘’aspects
matériels’’ de l’urbain ne sont que des ‘’matérialisations’’, des
‘’objectivations’’, des ‘’expressions’’, des ‘’émanations’’ et des
‘’projections’’ du social, c’est-à-dire comme des manières
‘’d’établissement’’, de ‘’spatialisation’’ et de ‘’contextualisation’’ des
‘’rapports sociaux’’, des ‘’institutions sociales’’, et des ‘’caractéristiques
sociales’’ sur ‘’l’échiquier’’, la ‘’trame’’, la ‘’matrice’ spatio-urbaine.
4) Les effets des incohérences (analytiques) des approches:
4-1) Les incohérences urbanistiques:
Si l’on constate les schémas urbains, leur organisation et leur orientation, nous
constaterons que la croissance de nos villes, depuis les années 90, se sont
lancées vers les terres vierges et les plaines agricoles, vu la dévalorisation
de leur valeur agricole, et leur rentabilisation immobilière par les’’ visions
extensionnistes ‘’et les ‘’politiques expansionnistes’’, cette situation est
empirée par ‘’l’exode rural’’ dû à la désorganisation du ‘’mode de vie
agraire’’ qui a participé à faire de nos villes, des ‘’villes-champignons’’ à la
dynamique et à la croissance incontrôlables.
Aussi, existe-t-il une incohérence de tracé, de trame et de tissu urbain opérés
par les différents types ‘’d’étalement urbain’’ (réguliers et irréguliers;
colonial et post-colonial) qu’ont connu nos espaces urbains durant leurs
périodes de transition, de métabolisme et de métamorphose urbaine.
Quant au plan de circulation, il est souvent incohérent et non fiable (point
noirs, encombrement) qui ne permet pas une bonne fluidité automobile et
un bon approvisionnement de la ville,, car il y a une différence en matière
d’accessibilité des centre avec leurs périphéries, cette dernière est bien
desservie avec des rocades et des voies autoroutières, tandis que les
centres (vieux pour la plupart) souffrent d’une inadéquation de leur espace
aux modes de transports existants de nos jours.
Les outils (ZHUN) et les politiques d’habitat (quantitativistes) ont causé une
fracture sociale et urbaine, en éloignant les populations du contexte urbain
et a altérer le continuum de la croissance urbaine normale.
4-2) Les incohérences architecturales:
La typologie architecturale ‘’équivoque’’ de notre cadre bâti, témoigne
d’une ‘’non-conformité’’ et d’une ‘’non-unanimité’’ entre les styles, les
formes, les ordres et les principes architecturaux qui se sont succédés
spatio-temporellement dans nos villes; Cette incohérence structurelle et
paysagère est dûe à la cœxistence souvent conflictuelle, d’architectures
locales et d’ailleurs, homogènes et hétérogènes, patrimoniales et
coloniales.
Cette situation architecturale conflictuelle, se lit à travers le visage (multi-
faces) et la personnalité immature (déséquilibrée) de la ville, où les
identités et les mémoires se livrent bataille sur le tableau du paysage, et
où les bâtis se portent volontiers d’identifier et de représenter la ville
(Médine casbah versus Cité européenne) sur le damier de l’espace;
Tout ceci, pose le problème, ou mieux, la problématique de la
‘’représentativité architecturale’’ de nos villes, c’est-à-dire qu’on ne sait
plus à quelle architecture representative ou dominante avec laquelle
classer, répertorier et référencier nos centres urbains.
De nos jours, et avec la crise de l’étalement urbain (effréné) et de la qualité
architecturale (médiocrité de l’habitat précaire et anarchique), nos villes
ne portent plus attention et importance à la rigueur disciplinaire, ainsi
qu’à l’esthétique architecturale.
4-3) Les incohérences spatiales:
Les différentes visions et politiques spatiales particularistes, (berbère,
romaine, ottomane, française, post-indépendance) accumulées et
appliquées à travers les temps et les espaces, ont causé des
incohérences et des ruptures dans cet agrégat historique formé par les
interventions spatiales des différents passagers et des multiples
passages historiques qu’ont traversés nos espaces urbains.
Historiquement, chaque époque témoigne d’une manière de produire, de
transformer, d’agencer, d’aménager, de tracer et d’approprier l’espace;
Par exemple, Le premier établissement berbère (village béni Mezghena
à Alger), s’est transformé avec l’époque romaine (Ecosium), puis avec
l’époque islamo-ottomane (Casbah), puis avec l’époque coloniale (Alger
cité européenne), puis avec l’époque fantaisiste post-indépendance
(L’algérois); Une lecture spatiale de la ville d’Alger, ou de Béjaïa, suffit à
nous démontrer à quel point l’espace est malmené par ces différents
intervenants et acteurs spatiaux.
Actuellement même, il existe une panoplie de visions (Grand gouvernorat
d’Alger; Délocalisation de la capitale), et de schématisations spatiales
(villes satellites de Sidi Abdallah, Boughezoul, Bouinan, etc), qui se sont
succédées selon les gouvernements successifs, ou qui se bousculaient
selon les priorités économiques des différents pouvoirs politiques.
Bibliographie:

1) Alain Coulon, L’École de Chicago, éd; Presses Universitaires de


France, Coll, Que sais-je, Paris, France, 2012.

2) Amos Rapoport, pour une anthropologie de la maison, éd; Dunod,


Paris, France, 1972.

3) Le Corbusier, Urbanisme, éd; Vincent Fréal, Paris, France, 1966.

4) Manuel Castels, La question urbaine, éd; La découverte, Paris,


France,1972.

5) Yankel Fijalkow, Sociologie des villes, éd; La Découverte,


Coll., Repères, Paris, France, 2017.
Annexes:
.
Anarchie urbaine à Chicago Chômage à Chicago Criminalité à Chicago

Grand incendie de Chicago 1871 Quartier juif à Chicago Quartier noir à Chicago
Conflit d’espace entre la Médine et la Ville Représentativité architecturo-paysagère

Architecture post-indépendance Délocalisation du centre urbain


Pluralité architecturale à Béjaia
Architecture médiévale Architecture européenne

Architecture de masse à Oued Ghir Anarchie architecturale Sidi Boudrahem

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