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Introduction :
L’habitat a toujours été pensé en relation avec les modes de vie correspondant à une époque et à un
groupe social donnés. Mais la seconde moitié du XXème siècle a vu l’émergence d’un certain nombre
de phénomènes sociaux dont l’influence sur les usages et pratiques du logement a engendré une
diversification des parcours, des relations sociales et des aspirations liées à l’habitat.
L’univers référentiel des professionnels du logement est bouleversé par cette transformation de la
demande et par ces nouveaux besoins.
Les travaux en sciences humaines et en urbanisme opérationnel apportent un cadre théorique qui
permet, d’une part, d’établir un cadre de référence sur la définition et l’étude des « modes de vie », et
d’autre part qui amène à aller au-delà de la conception actuelle professionnelle et politique du
logement pour considérer les notions d’habitat et d’ « habiter », plus appropriées.
A travers ce module les différents aspects qui mettent en pratique l’habitat seront abordés mais surtout
l’accent est mis sur la façon dont l’homme vit en société en tenant compte non seulement de son mode
de vie, mais également de son modèle culturel. Les notions de l’habiter et des usages seront mis en
exergue.
I. L’habitat
I.1. Essai de définition:
-Selon le dictionnaire LAROUSSE :
En écologie, l’habitat c’est la zone dans laquelle vit une espèce animale ou végétale.
En géographie humaine, il désigne le mode d’occupation de l’espace par l’homme pour des fonctions
de logement. On parle ainsi d’habitat individuel, collectif et semi collectif
Ensemble des conditions, des faits relatifs à l’habitation, au logement.
-L’objet de l’architecture est de concevoir le cadre de la vie quotidienne, c'est-à-dire l’habitat
- D’un point de vue fonctionnel, l’habitat est l’ensemble formé par le logement, ses prolongements
extérieurs, les équipements et leurs prolongements extérieurs, les lieux de travail secondaires ou
tertiaires.
-D’un point de vue morphologique, l’habitat est l’ensemble des systèmes en évolution qui créent le
lieu de ces différentes activités.
-En architecture, nous nous limiterons à un certain mode d’organisation du bâti : l’habitat urbain,
caractérisé par une continuité plus ou moins dense. L’habitat urbain est constitué d’espaces publics
structurant un bâti d’usage privé et un bâti d’usage public, et des éléments non bâti.
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-L’ensemble des fonctions intérieures au logement n’est qu'une partie des fonctions de l’habitat, qui
comprend des modalités de satisfaction des mêmes besoins extérieurs au logement
I.2 L’habitat au fil du temps :
De tout temps, l’habitation fut façonnée à la fois par des déterminismes sociaux et par des choix
individuels, faisant de l’étude du logement, de sa conception et de son agencement, un révélateur hors
pair des « modes de vie» d’une société donnée. « Au-delà des conformismes sociaux qui se reflètent
souvent dans le décor des lieux habités, […] la structure des relations familiales et interindividuelles
d’une société s’inscrit dans le plan des habitations qu’elle produit »¹. Un bref regard historique nous
permet en effet de constater les changements organisationnels de l’habitat au fil des grandes
évolutions de nos sociétés.
Dès l’époque préhistorique, l’évolution des modes de vie influence, voire permet la conception de
l’habitat. Le rapport à l’environnement et son exploitation en est le principal élément déclencheur qui,
en distinguant la chasse de la cueillette, opère la toute première distinction des rôles domestiques.
Cette évolution se poursuit jusqu’au paléolithique à travers l’apprentissage de l’agriculture qui
renforce la distinction des tâches domestiques entre les sexes, distinction qui trouve son ancrage dans
l’espace habité.
A la période antique, L’habitat se caractérise par la sédentarisation des sociétés, qui mène au
développement de villages, puis de villes, voire de cités. Ces nouveaux rapports sociaux qui
deviennent « urbains », engendrent un phénomène de « domiciliation » : le logement acquiert une
importance au point de jouer un rôle dans les relations sociales. Les cités helléniques, puis latines,
sont politiquement marquées par la « chose publique », d’où nait pour la première fois cette séparation
de l’espace public et de l’Oikos, la sphère privée attachée à l’univers domestique. Chez les Romains,
le domus incarne un modèle particulier d’un processus de domiciliation par le statut qu’elle confère
à son propriétaire : celui-ci affiche dans la rue ses responsabilités civiques grâce à l’architecture de
sa villa. L’habitat populaire, l’insulae, est constitués d’immeubles de quatre à cinq étages où
cohabitent plusieurs locataires.
La longue période du Moyen-âge a vu l’idée d’un espace privé propre à la vie domestique
disparaitre par l’attachement de la maison au travail. Celle-ci est constituée d’une grande salle
commune à usages multiples : elle fait office d’atelier, de chambre, de salle à manger, etc. D’ailleurs,
la maison n’accueille pas qu’une famille nucléaire, souvent consanguine : en plus de la famille
étendue, serviteurs et compagnons d’ateliers sont souvent hébergés
La naissance de l’espace privatif: Le développement de la société bourgeoise apporte au XVIème
siècle un bouleversement majeur dans la conception de l’habitat à travers l’avènement de l’individu et
de l’intime. Une nouvelle architecture étant portée par un groupe social avant-gardiste fut conçue pour
opérer une séparation entre les membres de la famille et s’assurer un espace personnel, mais
également afin de s’éloigner des domestiques. C’est alors que l’on conçoit pour la première fois l’idée
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d’une vie privée, que l’on retrouve dans l’architecture interne au logement, notamment dans la
construction des hôtels particuliers, avec une partie pour les domestiques, une autre pour les
appartements privés, et un espace « public » de réception : l’art de la distribution est né.
L’urbanisme haussmannien
C’est au XIXème siècle, avec l’entrée dans l’ère industrielle et la division sociale du travail, que le
logement devient un espace privatif à part entière. Le travail devenu un élément très structurant du
quotidien, « la maison devient le lieu du « ressourcement », de la détente, avec cette possibilité rare
de mettre à distance la société et de se mettre à l’écart du jeu social ». Il s’opère donc un
cloisonnement rapide du monde domestique comme un pan entier de la vie sociale, mais marqué par
la distinction du monde professionnel voire simplement extérieur. L’époque dans laquelle nous vivons
est depuis lors imprégnée d’une séparation nette historique entre la vie privée et l’espace public.
Au XIXème siècle, l’éloignement du lieu de travail et de l’habitat participe à une forte densification
des logements populaires, ce qui crée des conditions de vie insalubres au sein de ces « immeubles de
rapports ». L’absence de sanitaires et de luminosité, ainsi que le surpeuplement finit par gagner les
discours politiques critiques du moment. Alors que la question du droit au logement voit ses premiers
jours, la prise en charge des problématiques urbaines liées à l’habitat par les politiques dans la
seconde moitié du XIXème siècle, donne naissance à un Etat planificateur qui, selon certains, fait du
Baron Haussmann le premier urbaniste.
L’influence de Le Corbusier
Le logement du début du XXème siècle caractérise l’urbanisme moderne par l’influence du taylorisme
et son organisation scientifique du travail. L’architecture, gagnée par ce mouvement, en vient à
introduire des méthodes de perfectionnement du logement. Le Corbusier et sa cuisine-laboratoire en
fournit un bon exemple avec l’introduction de son «modulor ». « La cuisine-laboratoire imaginée par
Le Corbusier, inspirée par les hygiénistes, est un lieu fermé de l’extérieur, sans fenêtre en raison de la
ventilation mécanique, sans table ni chaise, pour ne pas perdre de temps »
Le « modulor »
« L’urbanisme moderne est un urbanisme de masse et d’urgence. Il ne travaille pas pour le prince,
mais pour le commun, pour le plus grand nombre. Il se prend d’ailleurs à modéliser une sorte
d’homme type dont les besoins sont très succinctement typifiés. Ses mensurations servent d’échelle de
référence, de module (le « modulor » de Le Corbusier). »
Une priorité politique
La seconde guerre mondiale marque une rupture au sein d’un grand nombre de disciplines, de la
sociologie aux sciences économiques en passant par l’urbanisme et l’architecture. Les
bouleversements politiques d’une nouvelle République aux engagements prometteurs apportent un
renouveau économique dans un climat de reconstruction du pays. Au lendemain de la guerre, on
connait une grande pénurie de logements suite aux destructions liées au conflit, mais aussi en raison
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de la vétusté du parc subsistant et, par-dessus tout, une nouvelle grande vague d’exode rural combiné
à l’explosion démographique citadine due au « baby-boom» et à l’arrivée d’une main d’œuvre
immigrée sollicitée par la reconstruction. « Volontaire, mais néanmoins forcé à intervenir dans
l’urgence, étant donné l’immensité des besoins, l’Etat fait de l’urbanisme une prérogative, et propulse
la question du logement au rang de priorité absolue à partir de 1953-1954 ».
Des « machines à habiter »
Dans ce contexte d’une production de logements très politisée, il se développe un impératif de
planification portée par une tendance dirigiste et « éducative » qui vise à rationaliser l’habitat collectif
en termes de productivité et d’efficacité sociale. « Cet urbanisme moderne ou progressiste, car en
totale rupture avec les modes de faire conventionnel de la ville, prône l’autonomie du bâti et la
séparation des fonctions urbaines : à chaque espace, une fonction spécifique, de manière à organiser
le bien-être de l’homme ». Cette façon de concevoir le logement collectif de grande envergure en
périphérie des villes s’exprime par la volonté de construire des «machines à habiter» pour reprendre
l’expression de Le Corbusier, devenu l’inspiration historique de ces « grands ensembles ». L’ère du
fonctionnalisme qui s’étale sur deux décennies a ainsi vu la France construire 8,5 millions de
logements.
La fin d’un modèle
Aux alentours de 1968, l’année de toutes les contestations, cette tendance architecturale commence à
être questionnée par la communauté intellectuelle qui y voit une conception réductrice de « l’habiter »
à travers cette démarche « hygiéniste » d’un logement rationnalisé. Alors que les années 1960
correspondent à l’apogée du grand ensemble constitué de « tours » et de « barres », l’idée de véritable
progrès social que véhicule le modèle fonctionnaliste connait un renversement auprès de l’opinion qui
considère de plus en plus ses tendances uniformisés comme une entrave à la liberté individuelle dans
l’appropriation du logement. Face à la fracture sociale constatée devant la stigmatisation et à la
disqualification grandissante de ces opérations, des mesures ont été prisent*, Il s’agit désormais de «
répondre plus efficacement aux aspirations à une meilleure qualité de l’habitat et de l’urbanisme, et de
lutter contre le développement de la ségrégation sociale par l’habitat »
I.2. les types d’habitat
classification par rapport à la nature des habitations (première distinction, la plus usuelle) :
Habitation individuelle – collective, intermédiaire, semi collectif (insula & domus)
classification par rapport à l’élément climatique : habitat tropical, habitat polaire,
classification par rapport à des données géographiques : l’habitat steppique, alpin, kabyle,
chaoui,
classification par rapport à des données géologiques : l’habitat rupestre, souterrain, troglodyte
classification par rapport à des considérations ethnique , religieuse ou raciale : l’habitat
musulman , gitan , indiens , nomade ……
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classification par rapport à la chronologie historique : l’habitat préhistorique, antique, féodal ,
indigène , européen , colonial …….
classification par rapport à l’urbanité : habitat rural, habitat urbain, suburbain, rurbain
classification par rapport aux systèmes et mode de production : habitat social, promotionnel,
auto construit, évolutif
classification par rapport aux catégories socio-économique : habitat bourgeois, de luxe, de
haut standing, populaire, de masse, précaire ….
classification par rapport à la nature juridique: habitat illicite, informel, illégal, spontané
I.3. L’habitat en Algérie
En Algérie, la construction des logements a été jusqu’aux années 1940, laissée presque totalement à
l’initiative privée. En 1945 le parc total de logements était estimé à 1.050.000 habitations [Rachid
Hamidou, 1989]. La production du secteur public, qui était insignifiante, avait accordée à la
population algérienne un nombre limité de logements, et cela malgré l’importance de son
accroissement démographique, entraînant ainsi une dynamisation de l’habitat informel et un
entassement dans les habitations. Ceci a été confirmé par le recensement de 1954, d’où sur un total de
1.527.804 logements 1.507.629 sont surpeuplés.
Ce n’est en fait qu’au moment ou la situation était devenue dramatique au plan socio-économique et
surtout politique que les autorités coloniales françaises ont commencé à s’intéresser à ce secteur par
l’intermédiaire du «plan de Constantine » (1959-1963).
Parallèlement à la création d’emplois et au développement industriel, ce plan a donné une place
importante au logement [Plan de Constantine, 1959]. Il était prévu pour cette échéance quinquennale
la réalisation d’un programme de logements réparti selon les catégories suivantes : 210.000 urbain et
110.000 logements ruraux. Une dimension nouvelle était donc donnée à la production publique de
logements dont 80% devait aller à la population algérienne.
Mais ce plan allait connaître jusqu’en 1962, des difficultés inhérentes à la situation que vivait le pays.
Pendant sa période d’application la plus intense, il n’a permit la livraison de pas plus de 5 logements
pour 1000 habitants.
Situation de l’habitat au lendemain de l’indépendance
L’Algérie avait hérité d’une situation socio-économique déplorable, la situation du logement déjà
alarmante ne pouvait pas être une préoccupation majeure pour les dirigeants confrontés à la recherche
d’une stabilité politique [Bouhaba M ,1988] .
La [charte d’Alger, 1964] précisait «l’impossibilité de fournir à assez brèves échéances, des
logements acceptables à tous les ménages, car une telle initiative épuiserait les ressources nationales,
La construction est une tâche ardue, les efforts doivent être portés sur l’établissement d’un plan
économique utilisant toutes les potentialités y compris les initiatives individuelles et collectives de
construction de logements…».
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En 1962, la population évaluée à 10 millions d’habitants, disposait d’un parc immobilier de prés de
1.950.000 logements et le taux d’occupation par logement (TOL) était de 5.6 p/l. Ce parc existant, en
grande partie abandonné par les français, était jugé suffisant, ce qui au départ a constitué un obstacle
au développement de la construction du logement et devait être par la suite occupé par les algériens et
géré d’une manière anarchique.
Ce n’est qu’un peu plus tard que les décideurs du pays se sont aperçus qu’ils avaient entretenu un
mythe, le mythe «des bien vacants ».
Néanmoins, il importe de souligner qu’après la création de la commission interministérielle de
l’habitat en 1965, une opération de grande envergure a été engagée afin d’achever prés de 38.000
logements urbains et 4.000 logements ruraux du «plan de Constantine », laissés à l’indépendance en
état de carcasses.
En1966, le parc immobilier était de 1.980.000 logements et la population estimée à 12.096.347
habitants, ainsi avec un TOL de 6.1 et un TOP de 2p/p, les conditions de logements étaient
considérées satisfaisantes [Benmatti. N.A, 1982] . Mais il est important de préciser que :
- Plus de 25% des logements sont des baraques, des bidonvilles et autres constructions en non dur.
- le tiers seulement du parc dispose des commodités indispensables
- prés de la moitié des logements ont plus de 30 ans d’âge plus de 80% des logements, ont trois pièces
ou moins, ce qui explique le surpeuplement du à la taille de la famille algérienne
La population du pays a atteint 16.948.000 habitants au recensement de 1977. Une croissance
démographique sans précédent de plus de 3,48 % par an, en moyenne, plaçait l’Algérie aux premières
places mondiales en ce domaine. Alors que le taux de croissance de la population s’est
considérablement accru, celui du logement n’a pas dépassé 1,5%, puisque le parc immobilier a été
estimé en 1977 à 2.208.712 logements. Ceci a fait passer le taux d’occupation des logements (TOL)
de 6,1 à 7,7 et celui des pièces d’habitation (TOP) de 2 à 2,49 p/p.
- La distribution des logements par rapport au nombre de pièces comportait de plus en plus de
distorsion par rapport à la taille des ménages.
- Au niveau de la conception, l’habitation administrée est du type «extraverti». Les facteurs
socioculturels n’ont pas été pris en compte, entraînant des mutations mal ressenties .
Période 1977-1987
Après une explosion démographique spectaculaire qui a caractérisé la période précédente, la
croissance de la population algérienne a donné depuis la fin des années 70 des signes de
ralentissement
De ce fait le taux d’occupation moyen par logement est ramené à 7,5 par contre le TOP a atteint 2,69
p/p d’après le recensement de 1987, qui a estimé le parc à 3.037.900 logements.
Bien que les logements de quatre pièces et plus ont augmenté depuis 1977 de 17% ils passent à 28%
en 1987, et le niveau de commodité en nette amélioration,
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En février 1977, nous avons vu la création du ministère de l’urbanisme et de la construction (MUCH)
et le ministère de la planification et l’aménagement du territoire en 1979.
La nouvelle stratégie de l’habitat 1999
Apres la décennie noire, et l'arrivé d'un nouveau pouvoir qui a initié une stratégie nationale de
l’habitat qui définie les mesures a entreprendre qui permettrons une augmentation et une
diversification des terrains à bâtir pour les différents segments de la population d'une part et de
développer la production du logement d'autre part. Une reforme institutionnelle du financement ainsi
que les mesures d'accompagnement sont définies.
Plusieurs mesures ont été prises pour atteindre les objectifs assignés : développement de la
promotion du logement
La stratégie enclenchée depuis 1999 pour résoudre la crise de logement se caractérise par le lancement
d’un programme de logement sous différentes formules :
- logement rural - logement social locatif - logement social participatif - logement en location vente -
logement promotionnel
Le logement promotionnel en Location vente L.V
Au regard de l’énormité de la charge financière et devant l'impossibilité des pouvoirs publics
d'assumer le financement du logement, l'état a voulu insuffler une nouvelle dynamique au secteur par
le lancement d'une nouvelle formule qu'est la location vente dont une partie du financement sera
supporté par les acquéreurs.
Le logement est réalisé sur fonds publics couvrant les 75% du coût final du logement et les 25%
restants doivent être apportés par l'acquéreur.
Le logement en location vente est consentie à toute personne ne possédant ou n'ayant pas possédé en
toute propriété un bien à usage d'habitation, n'ayant pas bénéficié d'une aide financière de l'état pour la
construction ou l'acquisition d'un logement et dont le niveau de revenus, n'excède pas cinq fois le
SNMG.
Le promoteur chargé de la construction est une agence de l'amélioration et du développement du
logement (AADL) qui est un établissement à caractère industriel et commercial
Les logements sont de deux types, F3 = 70 m2 et F4 = 85 m2. Avec une taille moyenne fixée à 77.5
m2 avec une tolérance de 3%.
- Une avance remboursable de l'état versée à la CNL pour le compte de l'état et qui couvrira 75% du
montant du programme
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- 10% du prix du logement au titre d'une option ferme d'acquisition
- 05% durant l'année qui suit la date de versement de la dernière tranche de l'apport initial.
Coût du logement
En 2001, année du lancement du programme, le coût du mètre carrée habitable a été fixé à 20 000.00
da/m2 (y compris le coût du terrain – frais d’études –frais de gestion) Ce qui donne :
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le bénéficiaire est assuré de l’acquisition d’un logement en toute propriété.
qualité du logement bien meilleur que le logement social (surface – finition)
choix du voisinage
possibilité de personnalisation du logement
Les problèmes et contraintes du LSP sont :
1 Déficit en terrain constructible
2 Dysfonctionnement du marché des matériaux de construction
3 Disfonctionnement et lenteur dans l’octroi des crédits bancaires.
4 Effet d’exclusion du au critère de revenu du ménage.
5 Plafonnement du prix du logement fixé à 2 000 000.00 da
6 Niveau de l’aide de l’état appréciable mais reste insuffisant.
7 Travaux de viabilisation des sites très en retard.
8 Défaillances de certains promoteurs (qualité des constructions et respect des délais de
réalisation)
Le logement promotionnel aidé L.P.A
Le logement promotionnel aidé (LPA), est une formule fraîchement élaborée (depuis 2011) par les
pouvoirs publics en remplacement du logement en location vente et le logement social participatif
LSP.
Le logement promotionnel aidé (LPA) est un logement neuf réalisé par un promoteur immobilier
conformément à des spécifications techniques et des conditions financières définies.
Ce segment s’adresse ainsi aux citoyens à revenus moyens, l’accès à ce type de logement est réalisé
selon un montage financier qui tient compte d’un apport personnel, d’un crédit bonifié et d’une aide
frontale directe de la CNL qui est versée au promoteur.
Ceci a été accompagné de nouvelles mesures décidées, qui consistent en la bonification des taux
d’intérêt des crédits immobiliers entre 1 et 3%. L’aide frontale de l’Etat (CNL) est arrêtée à
700.000,00 Da pour les revenus supérieurs à une fois le salaire national minimum garanti (SNMG) et
inférieurs ou égaux à quatre fois le SNMG, et de 400.000,00 Da pour les revenus supérieurs à quatre
fois le salaire national minimum garanti et inférieurs ou égaux à six fois le SNMG.
Qui peut bénéficier du Logement Promotionnel Aidé ?
Selon le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, ne peut prétendre au logement promotionnel aidé
LPA :
1- la personne qui possède en toute propriété un bien immobilier à usage d’habitation : ce qui laisse
entendre que les héritiers dans l’indivision d’un bien immobilier peuvent prétendre à un logement
LPA.
2- le propriétaire d’un lot de terrain à bâtir : ce qui laisse entendre que le propriétaire d’un terrain
agricole peut postuler à un logement promotionnel aidé.
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3- celui qui a bénéficié d’un logement public locatif (logement social), d’un logement social
participatif (LSP), d’un logement rural ou d’un logement acquis dans le cadre de la location-vente.
4- la personne qui a bénéficié d’une aide de l’Etat dans le cadre de l’achat ou de la construction ou
encore de l’aménagement d’un logement.
Modalité de paiement du logement
Le prix moyen d’un logement LPA est de 2.800.000 dinars. Le règlement de ce montant se fait de la
manière suivante :
La CNL procède au virement de l’aide frontale au profit du promoteur (700.000 ou 400.000 DA).
Un apport du bénéficiaire qui varie entre 600.000 et 900.000 DA (cet apport peut être payé sur
plusieurs tranches tant que le logement n’est pas achevé).
Le reste est financé par un crédit bancaire à taux bonifié
II. La notion d’habiter
II.1. L’Habiter : Des Sens Multiples
Définitions Des Philosophes
L’homme a habité le monde, bien avant de savoir bâtir une construction. « La terre est l’habiter de
l’homme » affirme le philosophe et sociologue Henry Lefebvre.
De même, Heidegger, 1958 propose une définition de L’Habiter qui dépasse le sens du logement
pour englober celui de plusieurs actions : BATIR, SOIGNER, CULTIVER, DEMEURER,
MENAGER (construire et s’approprier)
L’habiter résulte de l’action d’habiter comme instinct primaire, au-delà du lieu où habiter.il se
résume ainsi dans la manière de pratiquer le verbe (habiter).
Définitions Des Urbanistes
Le Corbusier et les architectes de la charte d’Athènes définissent L’Habiter comme l’une des
fonctions citadines humaines à coté d’autres fonctions comme circuler, travailler et se recréer
Définitions Des Sociologues
La notion de L’Habiter a été introduite par Henry Lefebvre dans la sociologie urbaine française
dans les années 1960.
Elle désigne la mise en relation de la dimension spatiale et sociale dans l’action d’habiter .ce qui
donne un sens plus large au verbe « habiter », L’Habiter désigne ainsi plus que l’action de loger, il
englobe les modes d’habiter et les genres de vie .
Définitions Des Géographes
L’habiter est le processus de l’interaction des individus et de leur l’espace, il désigne leur manière de
l’occuper, de le bâtir et de le penser individuellement et collectivement (pratiques Socio-spatiales)
L’Habiter c’est la manière de pratiquer les lieux géographiques. L’habiter, comme ensemble de
rapports humains à l’espace, se distingue du verbe habiter (action de loger) et de l’habitat entendu
comme cadre matériel bâti
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II.2. Qu’est ce que l’habiter ?
Cette question paraît simple : habiter c’est occuper un lieu, vivre quelque part. Mais si c’est la
réponse, pourquoi n’habitons-nous pas tous de la même manière ?
Les bédouins vivent quelque part, là où ils passent dans la nature. Mais il est difficile de dire qu'ils
habitent à chaque cantonnement ce lieu même .Car un lieu nets pas Dembélé un lieu d’habitation, il
peut être une place, une gare, un aéroport, un monument, un marché. Pour qu’un lieu soit un habitat,
il faut qu’il puisse « être habité ». Voilà qui paraît évident, mais cela nous ramène à notre question :
qu’est-ce donc qu'habiter ?
Les animaux habitent, eux aussi, dans des tanières, dans des trous et autres abris. Ils y reviennent pour
se reproduire. Ils y prennent leurs quartiers, leurs habitudes .Mais y a-t-il des ressemblances avec
l'habitat humain ?
L'humain ne fait donc pas que vivre, il ne se contente pas d’être, il doit se positionner devant
l'existence, dans le monde et avec les autres, c'est cela l'éthique : la quête de chacun de son
positionnement dans le monde et face à autrui. C'est à partir de sa façon d'habiter qu'il aura un
positionnement, une attitude, un caractère, des mœurs, une morale.
Mais habiter, c’est avoir un domicile, et avoir un domicile c’est être domicilié quelque part et ce
quelque part est très souvent défini par un dedans.
Habiter est aussi la condition d’avoir des voisins ; car il faut être un habitant pour être le voisin de
quelqu’un. Le voisinage n’est peut-être que le premier niveau de la vie communautaire. Mais par ses
relations avec ses voisins, l’habitant investit peu à peu un lieu plus vaste : un immeuble, un quartier,
une ville
Habiter, c’est vivre sa demeure comme le prolongement de soi, c’est posséder un espace et le
maîtriser, c’est remplir toutes les fonctions de l’habiter. « Tout coin dans une maison, toute
encoignure dans une chambre, tout espace réduit où l’on aime à se blottir, à se ramasser sur soi-même,
est, pour l’imagination, une solitude, c’est-à-dire le germe d’une chambre, le germe d’une maison. »
Le concept "habiter" a pris une signification plus profonde avec l’expérience de l’habitat , telle que le
démontre Norberg Schulz, " ce que je dois avant tout au philosophe allemand (Heidegger) c’est le
concept d’habiter . « prise existentielle » et « habiter » sont synonymes, et dans un sens existentiel «
l’habiter et le but de l’architecture »… « L’homme habite lorsqu’il réussit à s’orienter dans un milieu
ou à s’identifier à lui ou tout simplement lorsqu’il expérimente la signification d'un milieu.
Habitation veut donc dire quelque chose de plus qu'un refuge".
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Ce processus a élargi la signification du concept d'habitat du simple logis dans un environnement
naturel vierge, à tout un environnement conquis, transformé et approprié par l'homme, dont l’abri n'est
qu'une partie infime.
Le concept de « mode d’habiter » articule différents volets de l’habiter, parce qu’il dépasse les
dimensions « matérielles » de l'habitat et traite aussi des relations de l'homme à son environnement «
physique », et « idéelles » (pratiques et habitus, rapports sociaux).
En rappel, la notion d’habitat fait, référence aux multiples liens qui se nouent dans et autour du
logement. Les pratiques, les représentations, le rapport au territoire, les proximités possibles aux
équipements et aux services, l’organisation des relations sociales,… sont autant d’éléments qui
construisent les modes d’habiter.
« Les êtres humains n’habitent pas seulement lorsqu’ils résident, n’importe quelle pratique des
lieux contribue à l’habiter.» (Mathis Stock),
Les modes d’habiter peuvent donc être définis comme étant l’ensemble des pratiques des lieux des
individus. C’est d’ailleurs de cette façon que l’on peut articuler la dimension spatiale et la dimension
sociale : les modes d’habiter, par hypothèse, expriment des styles de vie.
L’habitus
Parler de « modes de vie » peut mobiliser un large éventail d’interprétations possibles. La sociologie
facilite la création d’un cadre commun de référence et propose des définitions plus précises.
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III.1. Une notion polysémique :
La notion de « modes de vie » peut recouvrir une multitude de significations. Nous retiendrons pour
cette étude quatre dimensions interprétatives issues des approches développées en sciences humaines.
La dimension la plus commune et la plus accessible consiste à relever des caractéristiques quantifiables,
essentiellement par l’étude démographique. L’analyse statistique de ces données permet la catégorisation
de groupes sociaux selon une multitude d’indicateurs croisés. Dans notre cas, ces modes de vie «
objectivés » révèlent par exemple l’évolution de la composition des ménages, du nombre d’enfants ou du
statut d’occupation. Cette première dimension est massivement mobilisée par les institutions publiques à
la fois pour son caractère « objectif » et pour sa facilité d’accès. Certains domaines tels que le marketing
créent et perpétuent des systèmes de représentations cadrés par une forme de catégorisation en fonction
des comportements consuméristes. Les modes de vie « objectivés » désignent, par exemple, l’évolution de
la structure familiale en lien avec le type d’habitat.
La seconde dimension relève des modes de vie « rationnels » : un individu est doté d’une capacité à
construire une stratégie d’action et de comportement dans l’objectif d’atteindre une finalité. Un habitant
est ainsi capable de construire des « choix résidentiels » au long de sa trajectoire sociale. Ces stratégies ne
sont pas uniquement composées d’aspirations. Elles prennent en compte un certain nombre de facteurs
déterminants et s’adaptent à la réalité du marché. Les modes de vie « rationnels » englobent les stratégies
mises en œuvre par les ménages pour atteindre un but précis.
Les modes de vies peuvent également être « intériorisés ». Cette dimension correspond au cadre
socioculturel dans lequel évolue l’individu. En d’autres termes, il s’agit de modes de vie reproduits en
fonction de facteurs déterminants tels que son appartenance sociale ou ses modes de socialisation
(essentiellement scolaires). Cet « habitus » renvoie à la prédétermination des choix par l’application
inconsciente d’un schéma « culturel » intériorisé, à l’insu de l’individu. L’aspiration à la maison
individuelle, par exemple, a longtemps reflété le modèle culturel dominant de l’ascension sociale par la
propriété. Les modes de vie « intériorisés » se réfèrent aux règles et aux normes incorporées par les
individus.
La dernière dimension invite à considérer les modes de vie « imposés » relevant de contraintes
extérieures, essentiellement macrosociologiques. Le contexte socioéconomique, par exemple, ne doit pas
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être éludé dans l’étude des modes de vie de l’habitat, notamment pour sa valeur hautement contraignante
(ou avantageuse pour certains) dans l’élaboration des choix de vie. En l’occurrence, le marché du
logement, engendre certaines dispositions à considérer lorsque l’on travaille sur les trajectoires
résidentielles
Les modes de vie « imposés » font enfin état des contraintes extérieures, essentiellement
macrosociologiques.
Un « héritage collectif »
Ces quatre dimensions sont en constante interaction. Ce sont ces entrecroisements de facteurs et d’options
dont l’individu dispose qui perpétuent et développent les sociétés. Les modes de vie peuvent donc être le
résultat intentionnel des choix de vie d’un ménage ou encore d’une stratégie construite en fonction des
possibilités offertes. Mais toute réflexivité individuelle est néanmoins préalablement déterminée par un «
héritage collectif » inconscient et soumise à des contraintes socioéconomiques externes
III.2. Les Individus Et Les Groupes Sociaux N’habitent Pas De La Même Manière
Vivre quelque part, se rattache à des manières d’habiter. Ces manières d’habiter peuvent être le fait
du hasard ou peuvent être imposées par la nécessité. Cependant elles impliquent également des
choix fait à partir d'un certain nombre de critères personnels ou collectifs en fonctions des individus,
de l’époque, des lieux géographiques, et des cultures ou des croyances religieuses.
C’est pourquoi, l’occupation standard d’un type de logement ne suffit pas à définir le mode
d’habiter
Aussi, l’occupation personnalisée à l’échelle d’un seul individu ne peut définir le mode d’habiter ou
la forme de l’habitat. C’est par l’action collective que se concrétise un habitat et un mode d’habiter et
donc une forme d’habitat
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III.3. La Notion De Forme D’habitat
La notion de forme d’habitat réfère donc à une série de caractéristiques géographiques, historiques,
architecturales, sociologiques et culturelles qui, ensemble, caractérisent un type d’habitat.
Les modes d’habiter dans les villes étaient subordonnées aux contextes socio économique : les
maisons du peuples (population pauvre) et les maisons des classes bourgeoises.
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espace logement centré sur la vie de famille et du voisinage
relation de l’espaces publique/ privée conditionne les formes de l’habitat
Rapport de confort et de luxe à l’espace habité
Les formes de l’habitat urbain se sont diversifiées selon les contextes et les cultures telles les
maisons modestes grecques , les villa grecs et les villas romaines et les maisons de villes où on
remarque une organisation du logement de plus en plus spécialisée et de plus en plus hiérarchisée
selon la nature des occupants : Homme/femmes- Invité/famille/esclaves
Les évolutions socio économiques contemporaines ont favorisé de nouveaux modes d’habiter qui
dépassent le cadre de classement historique (individuel/collectif, Rural/ Urbain) :
IV. L'habitation
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Qu’il soit sédentaire ou nomade, il construisait des huttes avec des roseaux ou des ossements et des
peaux d’animaux.
IV.1. Définitions
Selon le dictionnaire « Hachette », l’habitation est définie comme : « le lieu où on habite, maison,
logis, demeure ». Actuellement, l’habitation est associée à un toit, un abri, un bien matériel nécessaire
qu’il faut produire en quantité. C’est l’élément fédérateur dans la fabrique de la ville, comme le
souligne le Corbusier dans "La Charte d’Athènes« : « le noyau initial de l’urbanisme, une cellule
d’habitation (un logis) et son insertion dans un groupe forme une Unité d’Habitation de Grandeur
Efficace... »
L’habitation prend des expressions différentes tel que : maison, demeure, domicile, logement, logis,
foyer, chez soi
En effet, Sauvage en 1994 : fait une distinction entre ces termes ; il utilise le terme logis pour désigner
l'habitation, qu’il définit suivant quatre (04) strates :
Le domicile: qui est constitué par légitimité dont l'usager dispose de l'occuper, par le droit qui
l'autorise à s'y maintenir, à en user. La souveraineté qu'il exerce le caractère qu'il retire de cette
permanence l'oppose au " sans domicile fixe". L'usage du domicile est régi par les règlements précis.
La machine à habiter: Il s'agit là d'une dimension utilitaire qui est l'apanage d’ingénieurs et des
architectes soucieux de faire du logement un outil fonctionnel capable d'infléchir les conduites. Cette
machine à habiter s'apprécie du point de vue de l'efficacité et des garanties de réussite qu'elle offre
dans les conduites de la vie quotidienne (fameuse citation de Le Corbusier : La machine à habiter).
Le chez soi: C'est un espace privilégié qui a une forte résonance émotionnelle. Il permet la prise de
conscience de soi et l'élaboration de l'identité
Violet le Duc considère l’habitation comme la manifestation des civilisations humaines. Il écrit à ce
propos : « S’il est une œuvre humaine qui donne l’état d’une civilisation c’est à coup sûr ,
l’habitation : Les goûts, les habitudes, les mœurs de l’homme se trahissent dans la maison qu’il se
fait et où il demeura avec sa famille. » Enfin, l’habitation correspond à l’espace privé, investi,
organisé et habité. Cet espace personnel et intime est délimité par des frontières matérielles et
symboliques, le séparant de l’espace extérieur. Cette sphère privée qu’est l’habitation procure à
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l’habitant un sentiment de sécurité, et de confiance, étant son lieu de refuge et de repos où se forge et
s’exprime sa personnalité.
L'islam perçoit la maison [habitation] comme un lieu de délices incomparables. Il s'agit d'un terrain
pour prendre du plaisir de la plupart des dons et le meilleur [al-tayyibat] qu'Allah a rendu licite pour
l'homme. Le terme «Maskan", qui signifie aussi la maison, est dérivé d'un verbe arabe "sakana" ce qui
signifie se calmer, se reposer, se reposer pour devenir calme et tranquille, à se sentir à l'aise avec. Par
conséquent, les mots "Sukun" et le calme "Sakinah", veut dire la tranquillité, le calme, la sérénité, la
tranquillité d'esprit, etc.
La maison est appelée "Maskan" parce qu'il offre à ses habitants une chance de prendre une pause de
la demande et de la pression du monde extérieur et se concentrer sur la récupération physique,
mentale et même spirituelle. La maison est un refuge, sanctuaire, et source de repos et de loisirs. Les
personnes résidant dans une maison sont les seuls auteurs d'une ambiance maison et, en tant que telle,
de leurs propres émotions et les conditions générales. Pour ces raisons, il est une maxime dans de
nombreuses cultures à travers le monde à l'effet que «ma maison est mon paradis". Tout le monde est
également fier de dire qu' «il n'ya pas de place comme à la maison", c'est-à-dire, sa maison est le
meilleur endroit pour être.
L’habitation se compose globalement d’une forme bâtie et d’un espace domestique qui se rattachent à
un sens social et culturel. Ce sens socio culturel se traduit souvent par les usages et les pratiques que
les habitants adoptent.
L’espace Domestique: l’espace Domestique c’est l’espace interne de l’habitation où se déroule la vie
quotidienne :
L’espace domestique regroupe les espaces de vies, les espaces de distribution et les espaces
d’interface intérieur- extérieurs
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L’espace de vie comporte : les chambres, la cuisine, les sanitaires et salle de bain, le séjour, la salle à
manger, le jardin et le garage.
Les espaces de distribution comportent le hall, les couloirs, les galeries, les cages d’escalier, les
rampes, les vestibules, et éventuellement des pièces de distribution.
Hall: Pièce ou galerie d’entrée assurant la communication des autres pièces d’une maison avec
l’extérieur
Vestibule : est une pièce fermée aménagée pour recevoir les vêtements ou bien un dégagement latéral
dans le couloir principal, espace que l’on traverse pour quitter l'entrée principale
Le couloir est un passage long et étroit de communication entre pièces qui commande l’entrée à
plusieurs pièces
Une galerie est un espace couvert ayant une fonction de lieu de circulation.
La mezzanine ou l’étage balcon qui ouvre la perspective sur l’ensemble des espaces de la maison
La passerelle : utilisée comme desserte extérieure appelée également : les ponts maisons
Le couloir véranda, couvert et vitré, il traverse les jardins pour relier les différents espaces de la
maison
Les espaces d’interface intérieur- extérieurs : terrasses, loggias, véranda, Balcon, Perron, Porche,
Oriel
La véranda est une pièce ou galerie se trouvant devant l'entrée d'un édifice.La Loggia (loge) : un
espace ouvert sur l'extérieur à l'étage, sur un seul coté : on ne compte dans ce cas qu'un seul garde-
corps à l'avant, avec des murs sur les côtés
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Un porche est une « pièce ou galerie se trouvant devant l'entrée d'un édifice formant un avant-corps
bas, placé devant la façade du bâtiment qu'il commande » . On peut le définir plus simplement comme
une « construction en saillie qui abrite la porte d'entrée d'un édifice » ou comme « un vestibule, un
hall »
Un Perron est un petit escalier de pierre se terminant par une plate-forme devant l'entrée principale
d'un édifice Un balcon (de l'italien balcone, lui-même peut-être issu du persan بالكانهbal-khané
signifiant « pièce en hauteur ») est un élément d'architecture consistant en une plate-forme se
dégageant du mur d'un édifice. Il est dans la plupart des cas à l'extérieur de l'édifice
Une terrasse est une surface externe se trouvant au rez-de-chaussée ou à un étage de l'édifice, elle
peut être semi couverte ou totalement couverte, mais elle est toujours ouverte
Un oriel est une avancée en encorbellement aménagée sur un ou plusieurs niveaux d'une façade.
Perla Serfaty Gazon [2003], explique l’expression « du chez soi » qui signifie« home » en anglais, en
la décortiquant : le chez renvoie à la maison, et le pronom personnel soi renvoie à l’habitant qui
maitrise son intérieur. Ainsi, elle le définit comme l’espace de la constitution et l’évolution d’une
identité et de connaissance de soi. Cependant, elle considère tout acte de cambriolage, d’exil et de
déménagement comme des atteintes à l’identité de l’habitant . Le chez soi intègre l’habitation et une
dimension importante qu’est l’intimité qu’on associe souvent au terme intérieur et dedans. Cet espace
intime évoque le retrait personnel et le retour vers soi qui assure la stabilité et l’ancrage dans la
maison. « La maison a toujours été cette retraite privée où pouvait se développer la personnalité.» [
Christian Norberg Shulz, 1985 p7]
L’architecte Catherine Furet considère le terme logement comme trop fonctionnel, elle préfère
utiliser celui d’habitation qu’elle définit comme : « l’abri, le lieu où l’on trouve refuge, où l’on est «
chez soi » que l’on demeure en milieu rural ou urbain », Catherine Furet. Cependant, la notion de «
chez soi » parait comme une dimension importante dans la définition de l’habitation.
Pascal Amphoux et Lorenza Mondada, expliquent les différentes connotations spatiales et temporelles
que peut prendre l’expression du chez soi.
D’une part, le chez soi peut recouvrir la notion de territoire étant un espace délimité, défendu,
représentant une propriété, une personnalité et un mode de vie spécifique. Il renvoie également aux
connotations architecturales de l’abri, du refuge, du retrait et de la privacité. D’une autre part, le chez
soi est caractérisé par sa dynamique dans le mouvement de ce qui le constitue, étant un lieu de
l’appropriation donc de reconstruction continue à travers le temps.
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Donc la notion du chez soi englobe l’espace physique (celui de l’habitation), celui qui l’habite
(l’habitant) ainsi que son mode d’habiter qui s’exprime à travers les divers comportements à l’égard
de cet espace. Ce qui permet de construire des liens essentiels entre l’habitant et son habitat.
L’habitabilité est une mise en acte de l’habiter fondée sur un système d’interactions spatiales
toujours contingentes du système sociétal. Elle est aussi le processus du rapport entre l’acteur et
l’espace qui configure pour ce dernier un agencement spatial intériorisé, vécu, qui, à travers l’action
et à un moment donné de l’existence, constitue une réalité spatiale, signifiante pour l’acteur, qui
l’identifie et à laquelle il s’identifie : son habitat.
Le modèle sociologique de l’habitabilité d’un lieu met en valeur la possibilité de ce lieu de prévoir
des relations sociales entre les individus de la communauté. Ces relations traduisent la pratique sociale
de l’espace. Alors que le modèle psychologique met en avant le rapport émotionnel qu’éprouvent les
individus envers leurs habitats.
La question des besoins humains est considérée comme un facteur fondamental pour l’habitabilité. La
théorie révèle une multitude de définition de l’habitabilité des espaces. Ce concept est associé
d’abord à la qualité de ce qui peut être habité(Larousse).
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L’usage est l'action de se servir de quelque chose. C'est aussi la coutume, l'habitude commune à un
groupe, un ensemble de pratiques sociales, l’expérience de ce qu'il faut dire ou faire
L’usage entant qu’action dans l’espace c’est l’activité qui se déroule dans l’espace résidentiel.
L’usage entant qu’action sur l’espace c’est l’adaptation et la personnalisation de l’espace résidentiel
aux pratiques adoptées par l’habitant (appropriation)
Il y a une distinction très précise entre utilisation et appropriation de l’espace. L’utilisation commence
une fois installés par l’équipement et le mobilier. Elle ne personnalise pas l’espace, c’est avec le
temps, que l’utilisation devient routinière (habitude) pour marquer une appropriation.
L’habitation regroupe un ensemble d’activités domestiques qui se repartissent sur les espaces de vies :
Espace Activités
Salon Accueil
Salle Réception
Séjour Réception –prise de repas
Salle à manger Prise de repas
Cuisine Préparation des repas
Chambre Repos & Sommeil
Salle de Bain Lieux de toilette
WC Lieu d’aisance
Buanderie Lieu de lavage
Garage Abris de voiture
Jardin Lieu d’agrément et de loisir
La salle de bain regroupe outres ses activités traditionnelles, des fonctions de buanderie
Balcon et terrasse se confondent dans leur forme et leur activité, le jardin y est aménagé
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IV.7. L’APPROPRIATION DE L’HABITATION :
S’approprier un lieu, ce n’est pas nécessairement en avoir la propriété, mais c’est y mettre son
empreinte (le marquer et le distinguer par ses gout et ses normes personnelles)
L’appropriation marque le lien avec les notions de « possession » et de « propriété », au sens non
seulement juridique mais également affectif.
Les modèles d’appropriation sont assimilés à des « dispositions à engendrer des pratiques » au sens
bourdieusien d’habitus, ou en d’autres termes à des compétences, mais sans que soit explicitée l’idée
que tout le monde n’a pas les mêmes capacités à s’approprier son habitat
« Le marquage, par la disposition des objets ou les interventions sur l’espace habité, est l’aspect
matériel le plus important de l’appropriation» (Segaud et alii, 2002, p. 28).
L'appropriation définit un mécanisme qui englobe toutes les formes, tous les types d'activités
nécessaires à une emprise. Il s'agit soit d’un aménagement, équipement, soit d'une
transformation, ou adaptation de l'environnement pour donner lieu à un style d'occupation.
Les modèles d’appropriation sont assimilés à des « dispositions à engendrer des pratiques » au
comme d’habitus, ou en d’autres termes à de compétences .Tout le monde n’a pas les mêmes
capacités à s’approprier son habitat.
L’appropriation de l’habitat est donc individuel, mais il y’a toujours une dimension collectif qui
imprime l’identité du groupe social auquel appartient l’habitant
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Le choix des dispositions et des objets qui personnalisent l’espace habité se fait le plus souvent par
référence à des modèles culturels. La personnalisation devient alors un instrument de la
communication sociale, l’espace domestique sera une vitrine de l’identité sociale
Pour rendre l’espace habité conforme soit à des normes d’usage culturelles soit à un critère de confort,
il y’a modification soit de la structuration de l’espace habité soit du rapport intérieur/extérieur de
l’habitation, soit encore par extension et rajout d’espace manquant
C’est un marquage qui se manifeste soit par la négligence, soit par la détérioration de l’espace qui
symbolise l’inconfort de l’habitant et sa désapprobation de l’espace habité qui ne lui convient pas
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